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00:00Il est 8h16, l'invité d'ici matin est infirmière, coordinatrice en prélèvement d'organes et de tissus à l'hôpital Nant-Franche-Comté.
00:09On vous interroge sur le don d'organes. Seriez-vous prêts à donner vos organes ?
00:14Dites-le ici, 0384 22 82 82, on vous attend.
00:17Bonjour Marie Lefrançois. Bonjour.
00:19On parle don d'organes avec vous ce matin, suite à la soirée d'hier, soirée de projection du film « Réparer les vivants ».
00:25C'était à Etufon, salle de l'ESCAE, film tiré d'un livre d'ailleurs de Maïlis de Quérangal.
00:31Un mot sur cette histoire rapidement, celle du jeune Simon, victime d'un accident de la route,
00:35on suit ses parents qui vont devoir accepter l'inacceptable, la mort d'un enfant,
00:39et ensuite le don de ses organes pour sauver d'autres personnes.
00:42Est-ce que le film est assez fidèle à la réalité ?
00:46Oui, parce que c'est un film qui raconte quelque part notre quotidien, nous dans un service de coordination,
00:52où malheureusement des gens décèdent, mais pour sauver des vies.
00:56Et puis on voit, je ne veux pas spoiler le film, mais on voit qu'effectivement c'est pour servir à aider des malades.
01:02Il y a beaucoup de préjugés encore sur le don d'organes, beaucoup d'inquiétudes.
01:07Je pense qu'au mois dernier aux Etats-Unis, par exemple, un patient s'est réveillé alors qu'il subissait une opération de prélèvement d'organes.
01:13Bon, c'est un événement évidemment, mais pourtant il faut le rappeler,
01:17le don d'organes est l'activité la plus légiférée de France, c'est bien ça ?
01:21C'est bien ça. Alors c'est vrai que cette annonce qui a été faite dans les médias a été un peu péjorative pour l'activité.
01:31Alors moi je pense qu'il faut s'en servir aussi pour appuyer sur le fait qu'en France on ne peut pas faire n'importe quoi.
01:36Je le redis, c'est l'activité la plus encadrée, et que justement il faut faire confiance à notre législation,
01:43et qu'on ne peut pas, parce qu'il y a beaucoup beaucoup d'étapes pour arriver à un prélèvement,
01:49prélever quelqu'un qui est vivant, je ne parle pas du don du vivant qui existe,
01:53mais quelqu'un qui serait en mort cérébrale, forcément dans le cadre d'un prélèvement sur décès.
01:59Tout le monde ne connaît pas forcément les conditions, c'est un peu flou.
02:03Hier d'ailleurs pendant le ciné-débat, les spectateurs ont pu poser leurs questions,
02:07c'est aussi tout l'intérêt d'événements comme celui-là.
02:09Dominique, habitante d'Etuffon avait donc ses interrogations sur les conditions pour pouvoir donner ses organes.
02:15L'âge, la péremption, je t'ai resté sur une idée, ça y est je suis trop vieille maintenant.
02:19Non, je peux toujours servir, quelque part, à 66 ans je peux encore servir.
02:25Tout le monde peut donner, à n'importe quel âge ?
02:28Eh bien oui, il faut un petit peu retirer toutes ces idées reçues,
02:31il ne faut pas se mettre de restrictions, s'autocensurer soi-même en se disant
02:35« je suis trop vieux, je ne peux pas donner », la médecine évolue.
02:39Nous voilà, on va étudier tous les dossiers pour voir si la personne peut donner.
02:44Alors je ne dis pas qu'on peut tout donner jusqu'à 100 ans, mais tout ce qui est organes, abdominaux, pourquoi pas.
02:50Et puis aussi il faut parler des tissus, par exemple les cornets, il n'y a pas d'âge pour les donner,
02:54et ça aussi c'est des tissus, les tissus servent aussi à sauver des vies.
02:59Les dons d'organes sont plutôt en baisse ces dernières années,
03:03quelle est la demande face à ce constat-là à l'hôpital Nord-Franche-Comté ?
03:07Alors nous, vraiment, quand on rencontre les gens, ce qu'on veut c'est que les gens sachent qu'on ne fait pas n'importe quoi.
03:14C'est très important, et puis que quand on échange, ils puissent après décider pour eux de façon éclairée.
03:21Pas avec des idées reçues par rapport à l'âge, mais aussi le trafic d'organes, ou qu'on ne rendrait pas le corps.
03:29Des choses comme ça, qu'en rencontrant tous les citoyens, après ils puissent décider de façon normale.
03:36Après, la loi, on se rend compte qu'elle est quand même de plus en plus connue.
03:40Je me permets de la rappeler, c'est qu'on est sous le consentement présumé.
03:44Ça veut dire que tout le monde est donneur, mais on a le droit de dire non.
03:47Et on peut dire non de trois façons.
03:49La plus légale, c'est de s'inscrire sur le registre national du refus.
03:53La deuxième façon, c'est de l'écrire.
03:55On peut faire des directives anticipées pour sa fin de vie et pour ses obsèques, dire ce qu'on veut,
04:00et on peut rajouter aussi ce qu'on veut par rapport aux dons d'organes.
04:03Maintenant, cet écrit-là, il faudra le donner à quelqu'un qui pourra nous le rapporter
04:08quand on sera au cours d'un entretien.
04:10Et puis, la troisième façon, qui est vraiment la plus fréquente, c'est de le dire oralement.
04:15Et c'est pour ça que je n'arrête pas de répéter,
04:17oui, on peut dire qu'on est opposé oralement,
04:20mais aussi, ce qu'il faut dire, c'est que si on est pour, il faut aussi le dire.
04:23C'est pas un sujet facile à aborder avec ses proches, effectivement.
04:26Pourtant, il faut le faire, mais c'est un sujet sensible, tabou.
04:30Tabou, on va rester positif, on va dire de moins en moins,
04:35parce qu'on se rend compte, quand on fait des études de société,
04:39que c'est de plus en plus connu,
04:41mais après, oui, il faut en parler,
04:43parce que quand on est dans des entretiens et dans des situations très difficiles,
04:46parce qu'on parle à des personnes qui sont endeuillées,
04:49quand on a dit ce qu'on voulait pour soi, c'est plus un problème, le don d'organes.
04:53C'est la mort qui est un problème, mais c'est pas le don d'organes.
04:56Catherine nous appelle de Lepuy. Bonjour Catherine.
05:00Bonjour, bonjour à tous.
05:01Vous vouliez intervenir ce matin, vous posez cette question,
05:03est-ce que vous seriez prêt à donner vos organes, vous Catherine ?
05:07Oui, moi tout à fait.
05:09Et avec mon fils, on en parle depuis très longtemps en fait,
05:12parce que déjà, chez nous, la mort c'est pas tabou.
05:15Et puis, on a vu une émission, on regarde beaucoup de documentaires,
05:22on a vu une émission quand il avait à peu près 3-4 ans,
05:25justement sur les dons d'organes,
05:28quel organe peut sauver qui, et ainsi de suite.
05:31Et déjà, à ce moment-là, on a commencé à en parler,
05:36de ce que c'est, de ce que ça implique,
05:39en positif et en négatif, et de nos souhaits.
05:44Merci Catherine.
05:46Je veux dire, c'est rassurant quelque part de savoir avant.
05:50Bien sûr, merci pour ce témoignage Catherine.
05:53Je me retourne vers l'invité, Marie Lefrançois.
05:56C'est important, on a parlé de la soirée projection du film hier,
06:01Catherine nous parle de ses documentaires,
06:03ça passe par ça aussi, la pédagogie sur le don d'organes ?
06:06Oui, il faut que le don d'organes, je mets des guillemets,
06:10ce soit quelque chose de banal.
06:12Il ne faut pas que ça soit un tabou, il faut que ça fasse partie de la vie,
06:15malheureusement, mais que quand on est en situation de donner,
06:19que ça ne soit plus un problème.
06:21Parce qu'il faut savoir quand même qu'on a 5 fois plus de risques
06:23d'être en situation de recevoir que d'être en situation de donner.
06:26Les villes s'engagent de plus en plus ces derniers temps
06:29avec le statut de ville ambassadrice don d'organes,
06:31ça a un vrai impact positif, ça aussi, selon vous ?
06:34De toute façon, pour nous, dès qu'on parle du don d'organes, c'est positif.
06:38Et donc effectivement, il y a cette promotion du don par les villes ambassadrices,
06:43donc hier on était à Etuifon, parce que c'est une ville ambassadrice depuis quelques mois,
06:47mais il y a Danjoutin qui est devenue ville ambassadrice,
06:49Châtenoy-les-Forges, Hauchemont, Cravenche,
06:51donc petit à petit, en tout cas sur les rues bêtes,
06:53il y a de plus en plus de villes ambassadrices.
06:56Je pense aussi à Lepuy avec la personne qui a intervenu.
06:59Merci beaucoup d'être intervenue ce matin sur France Bleu, Belfort, Montbéliard.
07:03Marie Lefrançois, je rappelle que vous êtes infirmière,
07:05coordinatrice en prélèvement d'organes et de tissus à l'hôpital Nord-Franche-Comté.
07:09Merci pour votre éclairage et bonne journée.
07:11Je vous remercie.

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