Jean-Paul Rouve, acteur, pour “La vallée des fous” de Xavier Beauvois, est l'invité de Léa Salamé.
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00:00invité ce matin un acteur. Bonjour Jean-Paul Rouvre. Bonjour. Merci d'être avec nous ce matin. Si vous étiez un paysage, un personnage historique et une
00:07émotion, vous seriez qui ? Vous seriez quoi ?
00:10Un paysage d'abord. Un paysage, je dirais
00:13l'océan, la mer, un soir de tempête.
00:15Parce que je viens de là, du nord, de la mer du nord et tout. De Dunkerque, d'ailleurs vous avez un t-shirt Dunkerque ce matin.
00:21On peut le voir, voilà. Il est bien ou pas ? Oui, il est très bien.
00:23Si vous étiez un personnage historique ?
00:25Sans hésitation, Jean Moulin. Je lis beaucoup en ce moment sur lui, parce que j'écris sur lui.
00:31Et il n'y a rien à dire. C'est admirable. C'est admirable le parcours de cet homme, ses convictions,
00:38sa générosité, son abnégation. Il n'y a que des qualités pour ce mec. Une émotion ?
00:45Une émotion, je dirais...
00:47Il n'y en a pas beaucoup des émotions. C'est souvent
00:49la joie. Parce que je trouve que c'est l'émotion qu'on ressent le moins, finalement, dans la vie.
00:57J'ai l'impression qu'elle est souvent cachée. Elle est rarement pure.
01:02Et moi, j'ai quelques souvenirs comme ça d'émotions de joie, très intenses, mais ils sont très rares.
01:08« C'est par les failles que jaillit la lumière », chantait Léonard Cohen. Et je trouve qu'elle vous voit bien cette phrase, Jean-Paul Rouve.
01:14« C'est par les failles que jaillit la lumière ». Les failles, c'est ce qu'il y a de plus intéressant à la fois, non ?
01:18Oui, bien sûr. Il n'y a que ça qui compte.
01:21C'est comme
01:23le sentiment de la mélancolie, c'est comme tout ça. Évidemment, c'est ce qu'il y a de plus important. Notamment chez un acteur.
01:30J'ai compris rapidement que les comédiens, les comédiennes qui m'intéressaient,
01:35quand je voyais des films, c'était la faille qui m'intéressait, dans le regard.
01:39S'il n'y a rien dans le regard, il n'y a rien d'intéressant et on ne voit que les failles.
01:43Les failles, elles sont partout dans le personnage que vous jouez, dans « La vallée des fous », le nouveau film de Xavier Beauvois qui sort
01:49demain en salle, qui est un grand Beauvois,
01:52le réalisateur, entre autres, des hommes et des dieux, sur les moines de Tibérine, qui est un chef-d'oeuvre.
01:57« La vallée des fous », c'est un film sur la rédemption, la résurrection d'un homme, vous,
02:03restaurateur en Bretagne, père de famille endetté, qui sombre chaque jour un peu plus dans l'alcool, sous les yeux impuissants de son entourage,
02:10son père, joué par Pierre Richard, mais aussi ses deux enfants, dont sa petite-fille Madeleine. Il va essayer de se remettre à flot
02:16en s'inscrivant au Vendée Globe. Au Vendée Globe, la course en solitaire la plus difficile du monde, mais pas en mer.
02:22Le Vendée Globe, la course en virtuel, depuis son jardin, où il peut gagner jusqu'à 150 000 euros.
02:28Parce que ça existe en vrai, il faut le dire. Alors moi, ça, je ne savais pas. Le Vendée Globe
02:33existe en réalité, en mer, et ils sont partis dimanche, mais le Vendée Globe
02:38virtuel existe, et il est suivi par des millions de gens. Et ça va tellement loin qu'au
02:43dernier Vendée Globe, donc il y a quelqu'un qui a gagné en virtuel, et il y a des skippers, des vrais skippers, qui
02:49se contactent.
02:51Parce que les vrais skippers se rendent compte que les gens qu'ils font en virtuel peuvent leur apporter des choses
02:56pour la course, comme des sortes d'ingénieurs.
02:58C'est incroyable, c'est-à-dire que pendant trois mois, ils sont enfermés, comme les vrais skippers, comme Jean Le Cam et les autres,
03:05ils sont enfermés. Vous, vous allez être enfermé dans un bateau, dans votre jardin en Bretagne,
03:10vous n'avez pas le droit de mettre le pied par terre, et c'est comme la vraie course, qui est incroyable.
03:15C'est ça. Ce que font les joueurs, ils ne font pas ça, ils jouent chez eux, mais c'est vrai que c'est une addiction terrible.
03:20Xavier, par exemple, Beauvois le fait, il se réveille toutes les trois heures pour vérifier son cap, les vents, tout.
03:27Et mon personnage se dit, si je veux gagner, il faut que je fasse un truc en plus.
03:31Et donc, c'est me mettre dans les conditions d'un vrai skipper. Donc, je vais aller au bout de mon jardin,
03:34dans un bateau, et je ne vais pas sortir de ce bateau.
03:37Mais quand Xavier Beauvois vous a appelé en vous disant, Jean-Paul, je te propose un film,
03:41où tu vas faire le Vendée Globe depuis ton jardin.
03:44Génial.
03:45Ah ouais ? Vous n'avez pas dit, il est complètement fou ?
03:47Bah non, au contraire. Au contraire, c'est tellement poétique, c'est tellement beau.
03:50Je lui ai dit, mais quelle idée extraordinaire, Xavier, c'est formidable.
03:53Je lui ai dit, envoie-moi le scénario. Il m'a dit, je ne l'ai pas écrit encore.
03:55Je lui ai dit, ça promet. Et voilà, bien sûr que c'est du Beauvois, c'est du Beauvois.
04:02Je me doutais de ce qu'il allait en faire. C'est un cinéaste du réel.
04:06Je savais très bien que cette idée un peu fantasque, il allait l'ancrer dans une réalité.
04:11C'est ça qui est beau.
04:12Et quelle réalité, parce qu'il vous a donné quand même un de vos plus beaux rôles, Xavier Beauvois.
04:16Vous faites la couv' de Télérama demain. Jean-Paul Rouve nous chavire.
04:20Et c'est vrai que vous êtes absolument chavirant dans ce film, qu'on a beaucoup aimé dans l'équipe de la matinale.
04:26Au début, personne n'y croit. Quand vous annoncez à votre famille que vous allez faire la course
04:30enfermé dans un bateau pendant 80 jours, pendant trois mois, personne n'y croit.
04:33Personne ne croit en vous, d'ailleurs, parce que plus personne ne croit en vous dans votre entourage.
04:36Même moi, je ne crois plus en moi.
04:37Même vous, vous ne croyez plus en vous parce que vous êtes au fond du fond.
04:42Parce que 80 jours dans un bateau enfermé, ça veut dire 80 jours sans alcool.
04:46Exactement. Mais en fait, ce qui est intéressant, je trouve, c'est que mon personnage ne le fait pas pour ça.
04:50Il le fait pour des raisons très concrètes.
04:52Pour gagner de l'argent.
04:53Pour gagner de l'argent, point.
04:54Et il va se rendre compte qu'en fait, comme dit le personnage de Pierre Richard dans le film,
04:58il croyait faire le tour du monde, il fait le tour de son monde.
05:01C'est ce qu'il fait. Et en effet, ça parle de ça.
05:03Ça parle d'une quête personnelle, d'un chemin de rédemption.
05:10Et puis ce rapport à l'alcool qui est très concret, qui est quand même l'addiction la pire.
05:15Parce qu'elle est là autour de nous tous les jours.
05:18Les scènes de manque d'alcool sont hallucinantes.
05:21C'est une souffrance, un arrachement.
05:22Vous transpirez, vous criez, vous buvez de l'eau tout le temps, tout le temps, tout le temps pour étancher l'envie de boire.
05:28Vous souffrez jusqu'à avoir des hallucinations, jusqu'à voir des serpents partout.
05:33Et il paraît que c'est vrai.
05:35C'est le « delirium tremens » dont parlent les médecins qui disent que les alcooliques,
05:39quand ils sont en manque, voient des serpents.
05:42Oui, et ils ne voient que ça.
05:43C'est-à-dire qu'on ne sait pas pourquoi, ils ne savent pas expliquer.
05:46Quelle que soit la culture d'où on vient, de nos propres phobies, on va ne voir que des serpents.
05:51On ne sait pas pourquoi.
05:53Et donc on a tourné avec des serpents.
05:54Enfin, c'était fou, c'était fou.
05:57Et on a tourné dans l'ordre.
05:58Enfin, c'est important, ça aussi.
05:59Parce que vous savez, au cinéma, on mélange les scènes.
06:01Mais là, comme on est en décor unique, Xavier, toujours dans son souci du réel,
06:05voulait que ce soit tourné dans la continuité.
06:07Comme ça, mon personnage, quand je jouais, j'étais rempli de ce que j'avais tourné la veille.
06:12Et vous étiez sur ce chemin de rédemption.
06:14Exactement.
06:15Il voulait tellement que ce soit réel qu'à un moment, il faut que vous vous blessiez.
06:18Enfin, vous vous blessiez, le personnage se blesse.
06:21Et comme dans cette course, le Vendée Globe qui est hallucinante,
06:23c'est-à-dire que quand ils sont blessés dans les trois mois qu'ils passent en mer,
06:26ils n'ont pas le droit de faire escale.
06:27Ils n'ont juste le droit.
06:28Ils doivent se soigner eux-mêmes.
06:29Ils ont juste le droit d'avoir un coup de fil au médecin de la course.
06:33Alors, ils peuvent se faire en visio.
06:35Parce qu'il y a un skipper, un jour, qui s'est coupé la langue.
06:39Et le médecin, il s'est recousu la langue en FaceTime avec le médecin.
06:45C'est fou. Et moi, je me blesse et je dois me recoudre.
06:47Et Xavier, on tourne, donc il met la caméra, il dit « vas-y ».
06:50« Démerde-toi ».
06:52« Recoude-toi ».
06:53Eh bien, se recoudre tout seul, je peux vous dire, c'est difficile.
06:55C'est aussi un film sur le père.
06:57Sur le père qui déçoit ses enfants, sur le père qui n'est pas à la hauteur,
07:00qui les aime mais qui n'y arrive pas.
07:02Il n'y arrive pas, oui.
07:03Il le sait, il le sait, il est en culpabilité extrême.
07:06Et il s'enfonce.
07:08C'est beau.
07:11C'est aussi la souffrance des enfants.
07:12C'est la souffrance des enfants avec Madeleine qui est formidable, la fille de Xavier.
07:16Qui est formidable, qui aime son père et qui voit ça.
07:19Qui voit son père glisser, mais à 12 ans, qu'est-ce qu'on peut faire ?
07:22Et qui doit protéger son père.
07:23Elle a 12 ans et elle doit protéger ce père.
07:26En fait, ce n'est pas le père qui protège sa fille, c'est elle qui protège.
07:30Alors, c'est Madeleine, elle est bouleversante.
07:33Madeleine Beauvois.
07:34C'est la fille de Xavier Beauvois qui joue son rôle, son propre rôle presque, j'ai envie de vous dire.
07:40Parce que dans le film, vous, Jean-Paul Roux, vous vous appelez Jean-Paul.
07:43Mais en vrai, vous auriez dû vous appeler Xavier.
07:45Exactement.
07:46C'est Xavier en fait.
07:47Mais il ne le savait même pas, lui, Xavier.
07:50C'est un peu le parallèle avec le film.
07:53Comme je vous dis, le film, Xavier, il fait un film.
07:56Moi, mon personnage, il fait ça pour gagner de l'argent.
08:00Puis il se rend compte qu'il va s'en sortir, lui.
08:02Et Xavier, il se rend compte que je le joue, lui, pendant le tournage.
08:06C'est-à-dire qu'il a fait un film sur un alcoolique et son chemin de rédemption.
08:12Exactement.
08:13Alors que c'est son histoire, mais il ne sait pas que c'est son histoire.
08:16Non, il ne sait pas.
08:17C'est-à-dire qu'il ne sait pas que lui-même est alcoolique.
08:20Mais bien sûr, parce qu'il y a un déni, forcément.
08:22On ne se rend pas compte.
08:23On se dit qu'on est moins que ça, que ce n'est pas si grave.
08:25Et quand je vois Xavier avant le tournage, à un moment où on a un dîner,
08:29je lui dis « mais en fait, le personnage, c'est toi ».
08:31Et vraiment, sincèrement, il me dit « non, non, pas du tout ».
08:34Et sa femme, derrière, qui me fait un petit signe de l'œil en me disant « oui, bien sûr ».
08:38Mais il ne s'en rend pas compte.
08:39Il s'en rend compte pendant le film, je crois.
08:41Et il est allé en cure de désintoxication après le film.
08:44Il a fait son Vendée Globe.
08:46Je le dis parce qu'il le dit.
08:47Oui, bien sûr qu'il le dit.
08:48Et c'est beau, c'est magnifique.
08:50Il a fait son Vendée Globe après le film.
08:52C'est absolument bouleversant.
08:53C'est bouleversant.
08:54Et c'est vrai que moi, j'ai regardé le film en me disant « il a fait ce film pour sa fille ».
08:59Oui, aussi, bien sûr.
09:01Mais en fait, non.
09:02Parce que quand il fait le film, il le fait pour l'entourage.
09:05C'est un mélange de tout ça.
09:07Mais c'est tellement un fleur de peau, Xavier.
09:09C'est tellement...
09:10Il filme tellement...
09:12Ce que vous dites, il filme les failles.
09:14Xavier, il filme les silences.
09:15Il filme les non-dits.
09:17Il filme tout ça.
09:18C'est pour ça que le film est bouleversant.
09:19C'est un génie Beauvoir.
09:20C'est un génie Beauvoir.
09:21Vous ne pouvez pas savoir ce que je suis fier.
09:24Je suis fier, c'est le mot vraiment.
09:26Je suis fier d'être dans un film d'Xavier Beauvoir.
09:28C'est mon copain.
09:29C'est mon ami dans la vie.
09:30Et je suis tellement fier d'être dans un de ses films.
09:32Vous ne pouvez pas savoir à quel point.
09:34Le Vendée Globe est aussi une des stars du film.
09:37Et il y a d'ailleurs les deux icônes, deux des icônes du Vendée Globe.
09:42Jean Le Cam et Michel Desjoyeaux qui ont gagné deux fois le Vendée Globe.
09:45C'est pour ça qu'ils peuvent avoir gagné deux fois.
09:46Et qui jouent dans le film leur propre rôle.
09:49Jean Le Cam d'ailleurs, je voulais qu'on l'entende.
09:51Jean Le Cam qui en est à son cinquième Vendée Globe.
09:54Il ne devait plus partir.
09:54Il avait dit c'est le dernier.
09:56Il a 65 ans.
09:57Il a 65 ans.
09:57C'est le plus vieux d'ailleurs des skippers des 40 qui sont partis dimanche des Sables d'Olonne.
10:01Jamais il y a eu autant de gens.
10:03Vous savez, vous y étiez.
10:04Vous y étiez dimanche.
10:06500 000 personnes.
10:07Ça a fait l'ouverture du 20h de TF1.
10:09500 000 personnes pour cette course qui a été créée il y a 25 ans.
10:12Il y a un enthousiasme fou sur le Vendée Globe.
10:15Aussi, on l'apprend à l'école.
10:16Je ne sais pas si vous savez, mais en primaire, les gosses, ils suivent les bateaux pendant
10:21les trois mois.
10:22Mais c'est dément, c'est les derniers aventuriers, les grands aventuriers.
10:25Ils sont fascinants.
10:27Et puis humainement, c'est des gens tellement incroyables.
10:29On va écouter Jean Le Cam qui raconte comment il prend sa douche pendant ces trois mois
10:33où il ne peut pas faire escale en chauffant de l'eau.
10:35Écoutez-le.
10:36Les toilettes, c'est assez simple.
10:38Pour se laver, on a des lingettes.
10:40Pour prendre sa douche, on va dire, moi, comme on a des dessalinisateurs qui produisent
10:46notre douche, je mets un peu d'eau chaude dans la boulevard, je mélange dans le seau
10:50et puis je prends une douche qui aide, on va dire, mais c'est beaucoup plus agréable.
10:55Autrement, pour les toilettes, on a un seau, on fait dans le seau et puis on jette par-dessus.
11:01J'ai un petit singe dans le film, une sorte de mascotte sur le bateau.
11:05Ils ont souvent ça.
11:06Et alors, c'est drôle ce que l'histoire continue.
11:09Puisque Jean, la mascotte du film, il l'a emporté, Jean Le Cam, sur son bateau.
11:13Il l'a emporté dimanche sur son bateau.
11:15La petite mascotte, le petit singe que vous donne votre fille pour que ça vous porte
11:19bonheur dans le film, il l'a emmené en vrai pour de vrai Jean Le Cam.
11:22Parce qu'on sent qu'ils ont aimé, lui, et des joyaux faire le film.
11:27La musique, et c'est très chic, est composée par Pete de Hortier.
11:39Vous savez pourquoi c'est Pete de Hortier ?
11:52Parce que c'est son voisin.
11:53Parce que Pete de Hortier, il habite à côté de chez Xavier en Normandie.
11:57Vous imaginez, si c'était Dany Briand qui habite à côté de chez lui, on aurait une
12:02musique de Dany Briand.
12:04Et bien, pourquoi pas.
12:05Et bien, je suis d'accord.
12:06Étonnant parcours que le vôtre, Jean-Paul Roux, longtemps, vous avez été l'acteur
12:11des bonnes grosses comédies populaires, les tuches, évidemment, énormes cartons box.
12:14Bonnes grosses, ah là là, il y a un peu de mépris dans les bonnes grosses.
12:16Non, pas du tout.
12:17Alors, pas chez moi.
12:18Tout mon travail, c'est d'ouvrir.
12:19Alors là, vraiment, vous tombez sur la mauvaise personne.
12:21J'ai toujours voulu vous faire du populaire, et du populaire notamment sur France Inter.
12:26Donc là, énormes cartons box office dont le cinquième numéro sort en février prochain
12:31et vous l'avez réalisé.
12:32Mais aussi M.
12:33Batignolles chez Junio, Podium où vous étiez, Paul Naref chez Yann Moix, ou encore nos jours
12:37heureux de Toledano Nacash.
12:38Mais voilà, que coup sur coup, vous nous surprenez.
12:41D'abord en incarnant Gabriel Matzneff, le prédateur sexuel dans Le Consentement, il
12:46y a quelques mois, l'adaptation du livre de Springora.
12:48Et maintenant, avec ce navigateur alcoolo chez Xavier Beauvois, vous allez de plus en
12:53plus vers vos failles ces derniers temps, à mesure que l'âge vient, c'est quoi ?
12:59Je pense que ça vient qu'on a fait beaucoup de choses, on a pas mal d'expériences.
13:05Et au bout d'un moment, ce qu'on veut, c'est des cinéastes en fait.
13:11C'est ça en fait.
13:12C'est pas aller plus vers ses failles, parce que quand je fais les tuches, je vais aussi
13:16vers mes failles, parce que je parle de mon enfance, je parle d'où je viens.
13:19Mais là, de tourner Le Consentement avec Vanessa Fillot qui est une grande réalisatrice,
13:26là, Xavier Beauvois, j'avais fait aussi la série Polar Park avec Gérald Eustache-Mathieu.
13:30Ça, ça m'intéresse, parce que j'ai envie d'apprendre encore, toujours.
13:34Et c'est les grands cinéastes qui vous font progresser.
13:37Les voyages immobiles, vous les faisiez dans l'enfance à Dunkerque grâce à la radio.
13:41Vous ne voyagez pas avec vos parents pour des raisons financières, et c'est la radio,
13:46c'est RTL qui vous fait voyager, vous entendiez les noms des villes.
13:49J'entendais en fait, c'était l'été, et il y avait une émission qui s'appelait
13:52RTL vous offre vos vacances.
13:54Et donc, ils appelaient un hôtel au bord de la mer ou un camping et ils disaient voilà,
14:00on est à Sanary, on va vous faire gagner.
14:03Donc, j'entendais la plage derrière, j'entendais les rires, j'imaginais tout ça.
14:07Et en fait, c'est vrai, c'est mes plus belles vacances, parce que tous ces endroits
14:11où j'y suis allé, quand j'entendais par exemple Lille-Maurice et tout, j'y suis
14:14allé.
14:15Je préfère dans ma chambre à 10 ans l'entendre, toujours.
14:20D'ailleurs, vous disiez à madame Figaro, il y a quelques temps, je voulais montrer
14:27que même en étant le petit, le fils de l'ouvrier, je pouvais réussir et j'avais réussi.
14:32Oui, oui, il y avait un peu de ça dans ma famille, oui, il y avait un peu de ça dans
14:35ma famille.
14:36En effet, moi, je viens d'une famille où ma mère est de petite bourgeoisie de province
14:40et elle s'est mariée avec un ouvrier, ce qui n'était pas très bien vu, en fait,
14:44socialement.
14:45Et c'est vrai que tout petit, j'avais ça un petit peu, c'est grâce à ça peut-être
14:50aussi que je fais ce métier, je ne sais pas.
14:51Mais je voulais montrer que oui, on pouvait y arriver.
14:55C'est la chanson de Goldman, Envoie-le-moi et s'il le faut, j'emploierai des moyens
15:01légaux.
15:02Je trouve ça beau.
15:03Oui, vous avez employé des moyens légaux, pas que ou que des moyens légaux ?
15:06Ah, que des moyens légaux.
15:07Que des moyens légaux.
15:08Vos parents, ils seront à l'Olympia dans un an ? Est-ce que vous allez faire l'Olympia,
15:11Jean-Paul Roux ?
15:12Oui, c'est bon ou pas ça ?
15:13C'est beau ? Je ne sais pas, c'est bon ça, non ?
15:15Non, mais c'est dément.
15:16Le 14 et le 15 octobre 2025, alors c'est dans un an.
15:19Avant, vous serez en tournée partout en France ?
15:21Je reprends mon spectacle que j'avais fait sur les textes de chansons et oui, on va finir.
15:26Dans la tournée, il y aura l'Olympia.
15:27Je trouve ça fou d'aller à l'Olympia.
15:29Mais en fait, moi, faire l'Olympia, bon, ce que je veux, c'est juste mon nom sur la
15:33fiche.
15:34Mon nom devant.
15:35Après, s'il se paierait, se fait pas.
15:36Ce n'est pas super grave.
15:37Jeune, pas jeune, il y a 20 ans, vous disiez à l'Obs, physiquement, je ne peux pas me
15:42saquer.
15:43Ah oui, c'était parce que c'est fini ça.
15:45C'est fini ça ?
15:46Oui, c'est fini ça.
15:47Ça va mieux ?
15:48Oui, ça, ça va.
15:49J'ai plus de problème avec ça.
15:50Ça, c'est réglé.
15:51Ça, c'est fait.
15:52Les impromptus, pour terminer, vous répondez très vite sans trop réfléchir.
15:57Ça vous angoisse, les 60 ans ?
15:58Non.
15:59Benoît Poulvord ou Patrick Devers ?
16:00Je vais dire Benoît, je vais dire mon pote Benoît.
16:04Delon ou Belmondo ?
16:05Michel Piccoli.
16:06Al Pacino ou De Niro ?
16:07Al Pacino.
16:08Je croyais que vous alliez répondre Jean Gabin, là.
16:09Barbara ou France Gall ?
16:10Ah là là, Barbara.
16:11C'est compliqué, c'est compliqué.
16:12Barbara Gall ?
16:13C'est encore plus dur.
16:14Toledano ou Nakash ?
16:15Mais ça n'est qu'une personne, vous savez.
16:16C'est qu'un être humain.
16:17Encore plus difficile.
16:18Dominique Farudia ou Alain Chabat ?
16:19Ah non, mais vous n'êtes pas bien.
16:20Chantal Lobby, voilà.
16:21C'est vrai qu'on vous confond parfois avec Vincent Lannon ?
16:22Pas du tout.
16:23Ah non, attendez.
16:24C'est quoi ?
16:25C'est quoi ?
16:26C'est quoi ?
16:27C'est quoi ?
16:28C'est quoi ?
16:29C'est quoi ?
16:30C'est quoi ?
16:31C'est quoi ?
16:32C'est quoi ?
16:33C'est quoi ?
16:34C'est quoi ?
16:35C'est quoi ?
16:41J'ai lu ça, quelque part, que vous avez confondu avec Lannon.
16:45Ah, ça me dit quelque chose.
16:46Vous avez raison.
16:47Il y a quelqu'un qui m'a appelé Vincent Lannon une fois.
16:49Là, il y a Vincent Lannon qui doit être énervé devant sa revue.
16:52C'est pas possible ! On confond avec lui, enfin !
16:54Oui, comme il écoute tous les matins, il n'est pas content.
16:56Il ne doit pas être content, Vincent.
16:57L'argent fait-il le bonheur ?
16:58Euh, il aide quand même, oui.
17:00Vous mentez souvent ?
17:01Non, non, pas tant que ça, finalement.
17:06Qu'est-ce qui vous indigne ?
17:08La trahison.
17:09On fait un métier qui est quelquefois rempli de trahison, c'est un drôle de métier qu'on
17:19fait.
17:20C'est des gens qui vous font des coups et puis, après, que vous croisez un an après
17:24et qu'ils vous disent bonjour comme si c'était rien passé.
17:26C'est hallucinant ce métier, enfin, tous les métiers doivent être comme ça, mais
17:31nous particulièrement.
17:32Oui.
17:33Quels sont vos vices ?
17:34Alcool, drogue, sexe ?
17:36Qu'est-ce que j'ai comme vices ?
17:39Ah si, vous savez ce que j'ai comme vices ?
17:42J'ai le coton-tige.
17:43Pardon ?
17:44Voilà.
17:45J'adore me nettoyer les oeufs, alors je sais qu'il faut pas.
17:48Vous savez que c'est pas bien ?
17:49Il paraît que c'est pas bien ?
17:50Je sais, vous allez me faire et c'est pas bon, ça fait rentrer tout, je sais.
17:53Eh ben, ce matin, j'ai pris mon coton-tige et je me mets le coton-tige dans l'oreille.
17:58On est d'accord que c'est un kiff ?
18:00Et on sait que c'est pas bien.
18:01Et on sait que c'est pas bien.
18:02Et c'est du fétichisme.
18:04Pour terminer, et Dieu dans tout ça ?
18:13Alors, j'aime bien cette phrase, c'est « Dieu existe, mais je n'y crois pas ».
18:18D'accord.
18:19Vous étiez pas sur le coup là, si ?
18:21Si, je l'ai, je l'ai, mais je mets du temps, mais je l'ai.
18:25Le film s'appelle « La vallée des fous » de Xavier Beauvois.
18:28Il sort demain en salle et vous êtes vraiment, vraiment très forts dedans.
18:32Et le spectacle s'appelle « L'air de rien » partout en France.
18:35À partir de mars.
18:36Et puis à l'Olympia, en octobre, avec vos parents.
18:40Merci et belle journée à vous.
18:41Merci beaucoup.