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Laurent Saint Martin estime qu'il s'agit d'un "compromis". Interrogé sur France 2, le ministre du Budget est revenu sur l'annonce de Laurent Wauquiez. La veille, le président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale avait déclaré que toutes les retraites seraient revalorisées au 1er janvier 2025.

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Transcription
00:00Voilà, je suis depuis 26 ans, 35 ans dans le groupe Péchiné qui, lui, a été soumis à deux OPA, une déstructuration, l'histoire on la connaît, je suis intarissable sur le sujet mais il me faudrait des heures pour vous raconter toute cette histoire de cet accident industriel que j'ai vécu de l'intérieur.
00:16Mais je suis depuis 26 ans donc dans cette usine en Savoie, 171 salariés qui fabriquent des abrasifs et qui depuis 7 ans est une PME en fait, un ancien du groupe Péchiné mais une PME dont l'actionnaire est américain
00:28et l'actionnaire n'a pas fait son travail normal d'actionnaire pour pouvoir investir ce qui est nécessaire pour rester en compétitivité. Au mois d'avril on est rentré en redressement judiciaire
00:39et puis il y a eu un repreneur, le groupe Alteo, il y a eu une intervention de l'État, du ministère de l'Industrie, bien entendu vous l'imaginez, très sollicité par moi-même à l'appui de cette reprise
00:52et le repreneur ne reprend que 119 salariés sur 171, je suis donc sur la liste des 52 qui ne sont pas repris.
00:59– François Ambril, quand on voit son nom sur cette liste, c'est violent, c'est très violent ?
01:05– Oui, oui, oui, de ça honnêtement je peux en témoigner je pense comme n'importe qui, après il y a des différences sur ce qui se passe après
01:15et plus ou moins de difficultés que l'on a à rebondir mais en tout cas ce moment-là, le vendredi à 16h30, quand, combien même vous vous y préparez,
01:26quand tout d'un coup vous réalisez enfin que l'endroit que vous habitez professionnellement depuis 25 ans, on va vous fermer la porte et que vous ne pourrez plus y retourner,
01:35je vous assure que c'est un moment quand même d'une assez grande violence et moi je peux comprendre, je le dis depuis des années d'ailleurs,
01:42à quel point suivant le caractère que l'on a, la position dans laquelle on est, ça peut avoir un impact très très fort.
01:51– Évidemment, vous dites que c'est très brutal, tout se passe comme si vous rentriez chez vous le soir, la nuit est tombée, il fait un peu frais,
01:56vous sortez votre clé mais elle ne marche pas, vous n'arrivez pas à rentrer, quelqu'un ouvre et dit tu n'es plus chez toi, en fait va-t'en.
02:04– C'est exactement ça, c'est exactement ce qui se passe, ce que l'on ressent, ce que je crois n'importe qui confronté à la situation,
02:13que ce soit par le passé, le présent ou l'avenir, c'est ce qu'on ressent.
02:16Pourquoi ? Parce qu'en fait, être salarié d'une entreprise, sur le moyen, sur le long terme,
02:22c'est aussi donner beaucoup d'attachement à l'entreprise, au collectif de travail, à ce que j'appelle moi la communauté de destin finalement,
02:29beaucoup d'attachement, on s'y fait des collègues, on y prend des habitudes et puis on est de plus en plus intéressé à l'évolution de l'entreprise,
02:37à sa compétitivité, à ses difficultés et à ce qu'on ressent soi-même sur cette histoire-là.
02:43Finalement l'histoire individuelle identifie quelque chose de ce qu'est un destin collectif
02:48et quand tout d'un coup on vous signifie, mais je ne sais pas s'il faut faire autrement, en tout cas il faudrait faire autrement,
02:54au moment où on vous signifie, c'est plus ton histoire, tu sors de cette histoire-là, tu vas en développer une autre ailleurs,
03:00mais ça s'arrête maintenant, et bien effectivement c'est une rupture extrêmement violente, très brutale.

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