L'écrivain américain Douglas Kennedy était l'invité de BFMTV ce vendredi soir pour évoquer l'élection de Donald Trump.
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00:00Clairement, on est une société très fracturée, mais j'écris une chronique tous les dimanches pour La Tribune du dimanche, et il y a cinq jours, j'ai dit que c'est Trump qui va passer, en fait, mardi, et j'avais raison.
00:15Pourquoi ? Honnêtement, c'est extraordinaire. Dans quelle réalité on vit maintenant ? Parce que Trump, même s'il a eu 34 charges fédérales contre lui, il a été accusé et jugé coupable d'une viole, extraordinaire, une viole,
00:36et aussi il a orchestré un coup d'État le 6 janvier, même si 51% de mes compatriotes ont voté pour Trump. Donc, clairement, il y a un aspect de la société américaine plus de droite, comme on l'a compris, mais aussi à l'aise avec l'idée de quelqu'un de très autoritaire.
01:00Ça, c'est très neuf pour nous. Ça, c'est complètement neuf, et ça, c'est une terre inconnue. La vérité, en 2016, j'étais un dessin d'écrivain qui a dit aussi « Trump va gagner », parce qu'au début, c'était la revanche des hommes blancs contre, franchement, des féministes, contre Mme Clinton, et aussi contre Huiton d'Obama, un président qui avait une paire africaine, et aussi qui était un progressiste.
01:30Maintenant, c'est très différent, parce que regardez, en fait, des votes, beaucoup de Latinos ont soutenu Trump, beaucoup d'hommes africains et américains, et beaucoup de femmes aussi. Donc, on est dans un pays, franchement, un peu différent d'aujourd'hui, et c'était révélatoire, sans aucun doute.
01:52– Comment vous expliquez, vous dites, il y a cette nouveauté, il y a ce changement dans l'électorat américain, avec cette tapétance désormais pour l'aspect autoritaire qu'incarne Donald Trump ? Comment vous l'expliquez ?
02:04– Honnêtement, je pense que beaucoup de gens, maintenant, cherchent des réponses. Et aussi, la classe moyenne et la classe ouvrière ont été déstabilisées économiquement.
02:24Et historiquement, même si je suis romancier, je fonctionne comme historien, et historiquement, quand on perd la classe moyenne, franchement, faites attention, ça c'est le moment où un dictateur va arriver. Par exemple, l'Allemagne, 1932.
02:45Donc, peut-être que ça c'est un aspect de ça. Je pense aussi, et je serai très direct, derrière la victoire de Trump, il y a un mot, la misogynie. Clairement, beaucoup, beaucoup d'Américaines, et y compris, beaucoup de femmes, apprennent que c'est franchement un boulot pour un homme.
03:09Il dirige le militaire, il fait des grandes décisions, ce n'est pas un rôle pour une femme. Et c'est la deuxième fois, contre Trump, qu'une femme intelligente, hyper capable, et je pense que Harris était plus capable que Mme Clinton, a perdu la Maison Blanche.
03:29J'en suis sûr que derrière tout ça, ça c'était le problème. On verra maintenant. Une autre vérité, après cette élection, est le fait que Trump a toutes les cartes. Il a la Maison Blanche, il a le Sénat, il a le corps suprême, avec trois des six juges qu'il a nominés, et un corps suprême absolument conservateur.
03:55Et c'est assez sûr qu'il va gagner le Congrès à la fin de cette semaine. Donc, faites gaffe, faites gaffe. Ce sera en fait un grand changement, et comme j'ai dit, et je suis un écrivain progressiste, mais pendant une période très, très, très conservatrice, un écrivain a beaucoup de matériel.