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Tous les établissements doivent faire passer un questionnaire d'auto-évaluation anonyme sur le harcèlement scolaire aux élèves du CE2 jusqu'à la terminale. La ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, s'est exprimée ce jeudi dans le Live BFM sur ce dispositif.

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Transcription
00:00Et avec nous, madame la ministre de l'Education nationale, Anne Jeunetay, bonjour, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:05C'est un sujet évidemment éminemment important pour beaucoup de familles.
00:09Vous allez lancer ce questionnaire d'évaluation. Expliquez-nous précisément en quoi ça consiste.
00:17Merci encore de mettre l'accent sur ce fléau, car c'est vraiment un fléau.
00:20Nous avons trop de jeunes aujourd'hui qui sont encore face à un mur du silence, qui n'osent pas parler,
00:25avec des adultes parfois qui n'entendent pas leur voix.
00:27Et donc ce questionnaire a justement pour objectif de leur permettre de parler de manière anonyme.
00:32Mais derrière, ça nous permet, nous, éducation nationale, de repérer dans une classe, dans un établissement,
00:36une situation de souffrance, qui nous permet ensuite de lancer une enquête et d'aller jusqu'à la victime,
00:41et puis évidemment jusqu'au harceleur et de les sanctionner.
00:43Et vraiment, j'insiste, il est important que les adultes qui sont autour de nos jeunes,
00:47les professeurs, les parents également, soient sensibles à leurs mots et les fassent parler et les écoutent.
00:53Puisque vous parlez des adultes et des parents, il y a les parents d'enfants harceleurs,
00:57souvent peu associés au travail qu'il faut conduire. Est-ce que vous voulez les responsabiliser plus ?
01:06Alors, il y a déjà des dispositifs, des mesures qui sont mises en place.
01:09Lorsque nous avons un soupçon, lorsqu'un élève témoigne qu'il est victime de harcèlement,
01:13à ce moment-là, qu'il nous indique qu'il serait les élèves possiblement harceleurs,
01:17nous avons des moyens, des méthodes qui nous permettent d'approcher les élèves ou l'élève harceleur
01:22pour entamer un dialogue avec lui. Et ce dialogue, les moyens que nous utilisons pour dialoguer avec lui,
01:27dans 80% des cas, permettent de lui faire prendre conscience de la gravité des faits
01:32et de lui permettre de stopper son comportement et d'engager ensuite un dialogue également avec la victime
01:38pour aider la victime à se reconstruire, à reprendre confiance en elle.
01:41Donc oui, nous avons des moyens de pouvoir entamer un dialogue avec les harceleurs
01:44pour leur permettre de cesser leur comportement.
01:46Néanmoins, j'ai encore 20% des harceleurs pour lesquels c'est beaucoup plus difficile.
01:50Dans ce cas, nous avons évidemment des conseils de discipline, des sanctions disciplinaires qui sont prononcées,
01:54un harceleur qui peut être changé d'établissement.
01:56Et je veux rappeler que le harcèlement, s'il est une souffrance terrible pour l'élève qui le subit,
02:01c'est aussi un délit qui peut être puni par la loi.
02:04Est-ce qu'il faut mieux engager les parents dans cette cause ?
02:11Absolument. Le harcèlement est un problème, hélas, systémique.
02:15Il n'a pas de frontières, il n'a pas d'horaire.
02:17Et l'école est vraiment le cénacle dans lequel on peut mettre en place un ensemble de mesures
02:22qui permettent d'aider la victime à parler et d'aider à repérer les harceleurs.
02:26Mais le harcèlement a aussi son déploiement, hélas, en dehors de l'école,
02:30sur le trajet de l'école, dans les clubs sportifs, dans les associations,
02:33à la maison, la nuit, sur le téléphone mobile, hélas.
02:36Et donc c'est pour cela que l'attitude des parents, l'accompagnement des parents est essentiel.
02:40D'où ce clip vidéo que nous avons fait.
02:42Ton problème, c'est mon problème et c'est aussi le problème des parents.
02:45Les parents doivent être sensibilisés, ils doivent absolument écouter leurs enfants
02:49et ne pas hésiter à revenir vers nous, Éducation Nationale,
02:52parce que c'est ensemble que nous lutterons contre ce fléau.
02:55L'ancien Premier ministre et ancien ministre de l'Éducation Nationale,
02:58Gabriel Attal, a lancé une association hier, Faire Face,
03:01pour parler du harcèlement scolaire qu'il a lui-même vécu.
03:04Est-ce que vous serez à ses côtés ? Est-ce que vous allez travailler ensemble ?
03:10Absolument, j'étais à ses côtés hier pour le lancement de sa fondation.
03:13Il sera à mes côtés aujourd'hui.
03:15Sa fondation est vraiment complémentaire de ce que nous faisons à l'Éducation Nationale.
03:18Il est très important, puisqu'il apporte également, par exemple, un soutien
03:21lorsqu'une famille doit déposer plainte, il y a parfois des besoins d'avocats à leur côté.
03:26Toutes les familles n'ont pas les moyens de financer ces avocats,
03:29et donc il apportera un soutien de ce point de vue-là.
03:32Également un soutien en termes de formation, formation des enseignants,
03:35formation des parents, pour sensibiliser à quoi ressemble le harcèlement,
03:38comment puis-je le repérer, comment puis-je repérer un enfant en souffrance.
03:41Et donc la fondation de Gabriel Attal est vraiment complémentaire
03:44de ce que nous faisons avec l'Éducation Nationale.
03:47Et c'est ensemble, encore une fois, main dans la main,
03:49tout ce que nous devons nous saisir de ce problème,
03:51et que nous parviendrons à lutter contre ce fléau, à le faire reculer.
03:55Anne Gentay, une dernière question.
03:57Un rapport est sorti hier qui a interrogé les directeurs d'établissement.
04:01Six directeurs d'établissement sur dix disent avoir été menacés
04:06par des parents d'élèves l'année dernière.
04:08Six sur dix, qu'est-ce qu'on fait face à cette situation ?
04:15Alors, je l'ai dit et je veux le redire,
04:17lorsque nous avons un personnel, un professeur, un directeur d'établissement
04:20qui est menacé dans sa fonction, dans son enseignement, qui est contesté,
04:24je vais être très clair, pas un soutien ne doit lui manquer.
04:27Et il aura tout mon soutien, ils auront tout mon soutien,
04:30ils auront le soutien de toute l'institution derrière eux.
04:32Et au-delà de ça, il faut que l'ensemble de la société les soutienne.
04:35Il n'est pas acceptable que l'école soit contestée.
04:38On peut avoir des désaccords, mais des désaccords courtois, respectueux,
04:42qui permettent de construire et de se comprendre et de s'écouter.
04:45Mais jamais en contestant et encore moins en étant agressif.
04:48Donc je veux les assurer de mon entier soutien, du soutien de l'institution,
04:52du soutien de la ministre et de l'éducation nationale.
04:54Et au-delà de ça, j'espère bien du soutien de l'entièreté de notre société.

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