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00:00Il est 8h moins le quart, notre invité Simon Kohlbock, ce matin, c'est le maire de Perpignan.
00:11Bonjour Louis Aliot.
00:12Bonjour.
00:13On va revenir dans un instant avec vous sur la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis.
00:15On parlera aussi du procès du Rassemblement National et de 25 de ses cadres, dont vous
00:19en ce moment à Paris.
00:20Mais d'abord Louis Aliot, la visite ce matin du ministre délégué à la sécurité du
00:24quotidien.
00:25Il s'appelle Nicolas Daragon.
00:26Il vient ce matin à Perpignan.
00:27Il sera ensuite à Poyestre.
00:29Déplacement sur le thème de la police municipale.
00:32Perpignan a l'une des polices municipales les plus nombreuses de France, les mieux équipées
00:37de France.
00:38Pourquoi est-ce qu'il vient vous voir à Perpignan ?
00:40Il vient parce qu'on a une salle de vidéo particulièrement performante qu'on mutualise
00:46en quelque sorte avec la police nationale et les services de l'État.
00:50Et que pour la première fois depuis un certain temps, les chiffres de la délinquance d'Ixit,
00:56les chiffres du procureur ont baissé de 10% grâce non pas qu'à l'action de la police
01:01municipale, mais à la coordination police municipale, police nationale et justice.
01:07Et avec le parquet, notamment le procureur de la République.
01:10Donc sur cet axe-là, il vient voir comment ça fonctionne, tout simplement parce qu'il
01:14y a des résultats.
01:15Mais il vient aussi, je pense, voir dans quel état évolue la police nationale dans notre
01:20ville et notamment la vétusté du commissariat dont nous allons parler inévitablement.
01:26Exactement, puisque vous avez l'an dernier proposé un nouveau site, un site des anciens
01:32courriers catalans, quartier Saint-Assisque, pour construire un nouveau commissariat.
01:36Ça fait des années qu'on en parle.
01:37Le maire précédent, M. Pujol, lui aussi se battait pour un nouveau commissariat.
01:44Les choses ne semblent pas beaucoup bouger.
01:45Alors c'est une affaire budgétaire, parce qu'ils sont venus, le service du ministère
01:50de l'Intérieur est venu adouber en quelque sorte le terrain, il ne reste plus que les
01:54financements.
01:55Et là on se bat contre Nice, qui est un projet à la fois de service, mais aussi un projet
02:00immobilier à plus de 200 millions d'euros.
02:02Il y a à Marseille 150 ou 180 millions d'euros et le nôtre qui est beaucoup plus petit,
02:07autour de 20 millions d'euros.
02:08Et je pense que dans la restriction budgétaire actuelle, notre projet a plus de chances de
02:13sortir que celui de Nice ou de Marseille, qui est vraiment un gros projet, donc c'est
02:17sur ça.
02:18– Vous êtes optimiste alors ?
02:19– Écoutez, relativement, quand tu regardes les contraintes budgétaires qui sont aujourd'hui
02:22celles de l'État et des collectivités.
02:24– Parce qu'on a souvent l'impression que Perpignan passe toujours en dernier, pour
02:27la cité judiciaire, pour la LGV, pour le commissariat, que pensez-vous que ça pourrait
02:31aboutir ?
02:32– Je pense que ça pourrait aboutir, et moi j'ai écrit à M.
02:34Retailleau, qui m'a répondu d'ailleurs il y a à peu près 15 jours de cela, pour
02:37me dire qu'il viendrait à Perpignan et parler justement de ce commissariat, peut-être
02:42a-t-il donné des consignes à son ministre délégué, c'est ce qu'on va voir ce matin.
02:45– D'ici combien de temps, vous avez un calendrier, une idée ?
02:47– Non mais s'ils prennent la décision de faire ce commissariat tout neuf à Saint-Asciscle,
02:54il peut être fait en trois ans.
02:55Le tout c'est de prendre les décisions budgétaires et de signer les papiers, voilà.
03:01Le terrain il est là, il est bien positionné, il reste maintenant au ministère de l'Intérieur
03:06à prendre ses responsabilités.
03:07– Le ministre Nicolas Daragon vient aussi parler donc de la police municipale aujourd'hui
03:11à Perpignan et à Poiestre, la police municipale qui parfois se retrouve, vous le dites régulièrement,
03:18en manque de pouvoir, parfois bloquée par certains aspects judiciaires, est-ce que vous
03:23réclamez plus de pouvoir aujourd'hui pour la PM de Perpignan, est-ce que c'est aussi
03:27ce que vous avez demandé tout à l'heure au ministre ?
03:28– Alors plus de pouvoir juste sur les amendes forfaitaires délictuelles, les AFD, notamment
03:32sur la consommation de stupéfiants.
03:34– Vous voulez que vos policiers puissent verbaliser à quelqu'un qui allume un pétard
03:37pour dire les choses.
03:38– Juste pour le dissuader d'aller dans certains endroits qui contribuent aux incivilités
03:42ou d'un certain quartier à un certain nombre de nuisances, ça on ne peut pas le faire,
03:48on est obligé systématiquement d'appeler un OPJ, c'est-à-dire la police nationale,
03:51et que l'OPJ dise à nos policiers municipaux si oui ou non on peut faire ce qu'on peut
03:56faire, y compris pour un simple contrôle d'alcoolémie d'ailleurs, il faut le savoir.
03:59Donc de ce côté-là oui, après moi je ne suis pas trop favorable à donner trop de pouvoir
04:03aux polices municipales, il y a une police nationale, c'est elle qui est chargée de
04:07la sécurité publique, et c'est à la police nationale d'avoir tous les moyens pour le
04:11faire.
04:12Moi je suis plutôt pour un peu dire au ministre, écoutez, la sécurité c'est votre domaine,
04:16alors nous on supplée quand on le peut, mais c'est votre domaine, donnez tous les moyens
04:21à la police et à la justice, et puis faites votre boulot en quelque sorte.
04:25Mais nos policiers municipaux quelquefois sont en ligne de crête par rapport à la
04:29loi ou au règlement, on le fait, et on le fait évidemment en collaboration avec la
04:33police nationale, mais il y a des choses très honnêtement que la police nationale pourrait
04:36faire et que nous ne sommes pas obligés de faire.
04:388h30 sur France Bleu Rochon, notre invité Simon Colbeauc, Louis Haliot, maire de Perpignan.
04:42Donald Trump réélu président des Etats-Unis, est-ce une bonne nouvelle pour nous français
04:46Louis Haliot ?
04:47Alors il y a deux choses, c'est une mauvaise nouvelle économique, parce que je pense qu'il
04:50va être très virulent sur le marché international, et notamment sur des mesures de rétorsion
04:58économique, et je pense pour nous précisément, à notre viticulture et à notre vin.
05:03Vous m'entendez, il y a une demi-heure à votre place, effectivement, le président
05:06du CIVR, le conseiller interprofessionnel du Roussillon, qui était inquiet.
05:09C'est pour ça que je suis moi aussi inquiet sur ça, et inversement, si vous voulez, on
05:16avait prédit le cataclysme, la guerre civile aux Etats-Unis, etc., il y a eu une élection,
05:21Trump a été élu, Mme Harris a félicité son adversaire, le personnage est un peu particulier,
05:28un peu fantasque, ce n'est pas mon idéal de politique, mais ça donne une leçon à
05:34toutes celles et ceux qui pendant des mois, des mois, des mois, l'ont insulté, alors
05:37qu'il a été victime quand même de deux attentats, ça remet un peu les pendules à
05:40l'heure, mais très honnêtement, il défendra les intérêts des Américaines d'abord, ce
05:44que précisément, nous en France et en Europe, on devrait faire, et ce qu'on ne fait pas.
05:48Est-ce qu'il va défendre les intérêts des Européens, et notamment des Ukrainiens ?
05:52Non, je ne crois pas.
05:53Il a promis de régler le conflit en 24 heures pendant sa campagne, bon courage à lui, vous
05:56êtes allé, vous, vous avez vous-même accueilli des Ukrainiens ici à Perpignan, est-ce que
06:01vraiment on peut dire les yeux dans les yeux aux Ukrainiens que vous avez accueillis, que
06:04c'est une bonne nouvelle ?
06:05Écoutez, il a une relation particulière avec M. Zelensky, qu'il connaît bien.
06:07Oui, il a aussi une très bonne relation avec Poutine.
06:09Oui, mais avec Zelensky, un peu plus, et d'ailleurs il l'a reçu il n'y a pas longtemps,
06:13à son domicile, il y a quoi, il y a trois semaines ou un mois, aux Etats-Unis, et ensemble,
06:19ils ont déjà décidé de discuter, on va dire, de ce qui allait se passer pour le scénario
06:23ukrainien, donc tout le monde a intérêt à ce que cette guerre s'arrête.
06:26Tout le monde a intérêt à ce que cette guerre s'arrête, et même en Ukraine aujourd'hui,
06:30beaucoup d'Ukrainiens disent qu'il faut que ça s'arrête, voilà, il faut trouver...
06:33Mais à n'importe quel prix ? Même si l'Ukraine perd 20% de son territoire ?
06:37C'est le problème, mais ça ce n'est pas à moi de vous le dire, c'est à eux et à
06:41la communauté internationale, mais il est de nature, lui, à précisément favoriser
06:46la paix plutôt que de continuer la guerre.
06:48D'accord, vous sentez que Donald Trump, pour la stabilité du monde, compte tenu de sa
06:52fascination pour les dictateurs, ses menaces à chaque fois sur la sortie de l'OTAN, on
06:57n'a pas un profil de prix Nobel de la paix tout de même ?
06:59Oui, d'accord, mais sous son premier mandat, il n'y a eu aucune guerre, je rappelle que
07:02la Géorgie c'est sous Bush, que la Crimée c'était sous Obama, et que l'Ukraine c'était
07:07sous Biden.
07:08Sous Trump, il n'y a eu aucune agression russe de quelque nature que ce soit, et je pense
07:12même que l'Iran se tiendra à carreau précisément parce qu'il y a Trump à la Maison-Blanche.
07:16Venons-en, Louis Hallyau, il nous reste quelques minutes, venons-en à votre procès, le vôtre,
07:20celui de 24 autres cadres du Rassemblement National, ça se passe à Paris, ça a commencé
07:23fin septembre, c'est prévu jusqu'au 27 novembre, pour rappel, le Front National à l'époque
07:28est accusé d'avoir mis en place un système pour rémunérer ses salariés avec de l'argent
07:32du Parlement européen, on parle de près de 7 millions d'euros.
07:35Vous avez témoigné, la semaine dernière, vous êtes-vous trouvé bon, Louis Hallyau ?
07:39C'est pas une histoire de bon ou de pas bon, vous savez, je suis un juriste et je pointe
07:43des règles de droit.
07:44Je vous pose la question parce que TF1 parle de vos grandes difficultés pour vous défendre,
07:48Louis Hallyau a la peine à convaincre, écrit le Figaro, défend saugrenu, dit Libération.
07:52Si vous comptez sur les journaux et la presse pour défendre ce que je suis allé défendre
07:57à la barre, vous pouvez vous lever de bonheur, puisque toute la presse nous est hostile,
08:01donc je compte pas sur eux.
08:02En revanche, le Figaro, Libération, c'est de droite de gauche.
08:05Sauf qu'ils n'ont pas lu le dossier.
08:06Et comment j'ai pointé une contradiction sur le texte européen et sur le texte français,
08:12quand vous êtes député à l'Assemblée Nationale, ce que j'ai été, vous avez le droit d'avoir
08:15des assistants parlementaires qui font aussi de la politique, et d'ailleurs le règlement
08:19de l'Assemblée dit « fonctions parlementaires indissociables de sa mission politique ».
08:25Et le Parlement européen ne le reconnaît pas.
08:27Il va donc falloir que les tribunaux tranchent entre « est-ce que les règles de l'Assemblée
08:32Nationale sont inférieures à ce que fait le Parlement européen ? »
08:34– Mais il paraît que Marine Le Pen était furieuse de votre témoignage à la barre,
08:39c'est vrai ça ?
08:40– Non, je crois pas, non.
08:41Non, je crois pas, non.
08:42Elle est arrivée d'abord à toute fin de mon audition et elle était surtout furieuse
08:46contre les questions du parquet qui finalement avaient fait sienne un certain nombre d'élucubrations
08:52qui sont dans le dossier.
08:53– En jeu, il y a des peines comme d'inéligibilité pour vous, pour Marine Le Pen, ça vous inquiète ?
08:57– Non, moi ça m'inquiète pas, d'abord je suis le plus petit dossier, la plus petite
09:00somme qui est reprochée dans cette affaire-là, j'ai fait travailler mon assistant parlementaire
09:06pour mes activités parlementaires et pour la politique, c'est ce que j'ai défendu
09:09à la barre.
09:10En revanche, on verra comment le tribunal appréhende l'ensemble du dossier et notamment
09:14pour un certain nombre d'anciens dirigeants, on va dire, du Front National, comme Bruno
09:19Gonlich par exemple.
09:20– Je suis obligé de préciser que Laurent Salle, qui était votre assistant parlementaire,
09:24un seul SMS envoyé en 8 mois, aucun appel, 8 courriels, est-ce que vraiment il y a eu
09:29une relation de travail entre vous deux ?
09:30– Il était dans le bureau à côté du mien, je le voyais toutes les semaines, il gérait.
09:35– Votre directeur de cabinet à la mairie, je suis sûr que vous échangez plus de SMS.
09:37– Mais ce n'est pas les mêmes missions, cher monsieur, le travail se fait à Bruxelles,
09:41il se fait à Perpignan où j'avais deux assistants parlementaires, à Bruxelles où
09:43j'en avais deux, et à Paris, il était pour le tri du courrier et la gestion de l'agenda.
09:47Je n'ai pas besoin de passer ma vie à SMS avec lui, s'ils avaient regardé les SMS
09:51que j'avais avec mes assistants parlementaires à Perpignan, ils en auraient vu des centaines.
09:54Si on juge les gens au nombre de SMS, effectivement il va y avoir des problèmes, mais c'est
09:58précisément là aussi un des points du dossier qu'il va falloir discuter avec le tribunal.
10:03– Et le procès se termine le 27 novembre, on devrait connaître la décision du tribunal
10:06de Paris.
10:07– Attendez, j'ajoute une chose importante, il n'y a aucun enrichissement personnel,
10:11on n'est pas comme M. Kambadélis, l'ancien secrétaire du Parti Socialiste, qui vient
10:15de se faire condamner parce qu'il tapait dans la caisse du Parlement pour ses frais
10:18personnels.
10:19– Effectivement, la justice ne vous reproche aucun enrichissement personnel.
10:21– Exactement, mais c'est bon de le dire.
10:22– Vous l'avez dit, bonne journée à vous, merci M. le maire d'être venu nous voir
10:25ce matin.
10:26– 7h57, réécoutez Les Invités d'ici matin.

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