Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
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00:30Est-ce que vous pouvez nous dire un petit mot sur cette scène-là ?
00:34Oui, je dirais que c'est vraiment le cœur émotionnel du film, cette scène.
00:39Ça représente dans toute sa force, sa violence et sa simplicité,
00:45la violence qu'on peut avoir face à nous-mêmes,
00:49où un simple regard de son image peut nous faire sentir monstrueuses,
00:55peut nous faire sentir inadaptés et vouloir littéralement disparaître.
00:59C'est une des scènes qui a été un vrai challenge à tourner.
01:03C'est une scène entièrement sans dialogue, d'une dizaine de minutes,
01:06donc tout repose vraiment sur le rythme juste,
01:10où tous les éléments techniques de jeu doivent être en place.
01:14Je pense que c'est une des scènes dont on est tous le plus fiers,
01:17avec les demi, l'équipe et moi-même.
01:20Il est l'heure d'explorer le code génétique de votre film. Vous êtes prête ?
01:24Un film qui parle justement de la peur de vieillir.
01:27C'est marrant parce que j'en ai cherché et je me suis dit qu'il n'y en avait pas tant que ça.
01:31Du coup, celui qui me semblait le plus évident, tout de suite, c'était Sunset Boulevard.
01:38Votre film préféré sur Hollywood ?
01:40Je dirais Mulholland Drive, parce que pour moi, c'est l'inconscient collectif d'Hollywood.
01:46C'est un film, je sais, qui m'a beaucoup inspirée pour sa force symbolique.
01:51Et sur tout ce mythe, cette psyché d'Hollywood, où tout le monde,
01:56même ceux que si on n'a jamais mis les pieds, on a des images, on se raconte des histoires.
02:01Ça fait partie de notre imaginaire collectif.
02:04Et Mulholland Drive, pour moi, le traite magnifiquement dans son côté dark, étrange,
02:09avec ce mélange d'attraction, de fascination et de côté plus obscur de la force.
02:15Dans votre film, il y a un duel épique de femmes, même si c'est la même femme,
02:19mais un duel épique de femmes.
02:21Est-ce qu'il y a un film sur un duel de femmes qui vous a marqué, inspiré ?
02:25J'ai cherché la scène, ce qui m'est venu le plus vite, de manière instinctive,
02:32c'était la scène de combat dans Kill Bill, entre Uma Thurman et Lucy Liu.
02:38Pour son côté graphique, son côté jouissif, son côté à la fois violent, mais très théâtralisé,
02:48c'est quelque chose qui m'a marquée.
02:51Est-ce que vous avez un petit stock de films gore à la maison ?
02:54Il y en a un certain nombre.
02:56Est-ce qu'il y en a un que vous nous conseilleriez ?
02:59J'ai essayé de savoir ce qu'il y en avait.
03:04Il y en a beaucoup qui m'ont marquée.
03:11Mais je pense qu'il y a une scène qui a eu un impact sur moi assez fou
03:14et qui se transmet dans mes deux films, à la fois Revenge et Substance,
03:18c'est Scanners de David Cronenberg,
03:21avec cette scène absolument fabuleuse de cette tête qui explose,
03:24qui a été pour moi un choc d'une simplicité.
03:30Pour moi, c'est tellement simple.
03:32C'est un plan qui ne bouge pas, qui repose beaucoup sur le hors-champ,
03:35sur des choses qu'on ne voit pas.
03:37Et d'un coup, ce stress, cette puissance qui monte
03:41et ce côté réaliste de la chair, des entrailles qui jaillissent,
03:46je pense qu'ils m'ont durablement marquée.
03:48Et vous avez dit « je vais faire ça ».
03:51La plus belle métamorphose du cinéma ?
03:54J'ai envie de dire Robocop.
03:59Parce que je pense que dans la métamorphose,
04:04pour moi, il y a toujours ce côté de mutation, de rajout,
04:09de menace aussi quelque part,
04:13de menace sur l'intégrité physique.
04:16De quitter un monde aussi.
04:18C'est ça. Et je pense que le genre parle beaucoup de ça.
04:21Les films de genre sont beaucoup sur nos peurs très humaines,
04:25de notre propre finitude corporelle.
04:28La peur de se faire envahir, de disparaître, de se faire attaquer.
04:34Et je pense que Robocop est un film qui m'a beaucoup marquée.
04:39Et il y a de ça, je pense, dans ce rapport à notre humanité,
04:43à notre définition d'être humain qui repose beaucoup sur notre corps.
04:48C'est quoi votre film préféré avec demi-mour avant le vôtre ?
04:52J'avais envie de dire The Substance.
04:57C'est assez difficile parce que c'est une époque
05:00où je pense que je regardais les films assez différemment.
05:04Je pense que celui qui m'avait le plus intriguée à l'époque,
05:07c'était Proposition indécente.
05:11Dans cette exploration, je pense qu'il dit beaucoup.
05:16Des rapports de force, de domination.
05:19On change d'avis d'ailleurs en vieillissant sur le film.
05:22Je ne l'ai pas revu. Je l'ai vu quand j'étais plus jeune.
05:26Je pense que ça raconte aussi un monde.
05:28Ça raconte la complexité de tout ce qu'on peut ressentir sur ces questionnements-là.
05:34C'est aussi ça que j'ai envie de dire sur le film.
05:37Pour moi, c'est des mille feuilles.
05:39C'est la complexité des couches qui nous font avoir des comportements
05:44qui peuvent nous amener à faire des choses qu'on ne veut pas
05:47ou qui nous font du mal ou qui nous emprisonnent.
05:50Ça se décompose avec mille entrailles du système.
05:57Je pense que Proposition indécente raconte une époque
06:01et quelque chose de ce rapport à la femme,
06:06à comment on utilise les femmes, où on se sert des femmes.
06:10Ce sont des questions complexes parfois.
06:13Est-ce que vous accepteriez de partager une référence secrète de ce substance ?
06:18Rien que pour nous.
06:20Je ne sais pas si c'est une référence secrète,
06:23mais oui, elle a eu un impact quelque part.
06:26C'est The Scanner Darkly de Philippe Cadic.
06:31Pour deux raisons.
06:34Il y a la traduction du titre en français,
06:37si vous le découvrez, qui m'avait marquée, je sais.
06:42J'avais été très marquée par l'adaptation en film animatique
06:48avec Henry Reeves, qui était une première technique.
06:53D'ailleurs, c'était une plongée dans un Los Angeles un peu fou,
06:58un peu paranoïaque, pour tout son côté paranoïaque.
07:02Cette descente mentale d'un univers
07:05où le quotidien des personnages, leur environnement,
07:09se transforment selon leur état psychique.
07:13C'est inconsciemment un film qui m'a marquée.