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Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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Transcription
00:00Je voulais aussi vous dire qu'à Paris, on a aussi des spectacles avec des hommes qui se déguisent en femmes.
00:04— Ouais. — Est-ce qu'on pourrait dire, en fait, que Maria, ça a été une des premières drag queens ?
00:09— Elle se déguise pas, Maria, hein, à sa vie, comme ça, tous les jours. — Ah bah non, oui. Oui, bien sûr. C'est vous qui la déguisez.
00:15— J'aimerais la voir en cuissarde. Je serais intéressé de voir Maria en cuissarde. — Et elle vous a été aspirée par une vieille dame
00:21que vous avez croisée quand vous étiez ambulancier il y a une trentaine d'années. Si vous aviez croisé la route de Monica Bellucci,
00:28est-ce que votre carrière aurait pris une direction tout à fait différente ? — J'avais pas pensé à cet angle-là. Non, je pense pas,
00:36parce que moi, j'ai toujours eu une tendresse pour les anciens. En tout cas, Maria, c'est un peu cette dame que j'ai rencontrée
00:44quand j'étais ambulancier, que j'ai secourue après un accident de Solex. Et puis ma grand-mère Joséphine, avec qui j'ai passé
00:53beaucoup de temps. Et c'est des bonnes femmes. C'est un peu Zorro, quand même. C'est des bonnes femmes indestructibles qui se sont retrouvées
01:01veuves tôt et qui ont dû assumer le rôle de l'homme et de la femme en même temps. Voilà. D'où peut-être le drag queen.
01:10— L'ambiguïté. — L'ambiguïté. Oui, oui, oui. C'est vrai. — Aujourd'hui, on se retrouve avec une quatrième aventure des Baudin's,
01:16qui s'appelle « Les Baudin's partent en vrille ». C'est à nouveau une aventure complètement délirante. Mais le fond est sérieux.
01:23On parle de désertification rurale, on parle de la fermeture des petits commerces de proximité, enfin des vrais problèmes de la vie rurale.
01:31En fait, j'ai l'impression que plus la situation s'aggrave, plus les Baudin's partent en vrille. — Oui, oui, oui.
01:38— Et puis c'est parce qu'ils partent en vrille en même temps que le monde, pour accompagner doucement la... — Ils sont pas finis.
01:44— Ils sont pas finis. — En tout cas, la désertification des campagnes, c'est pas un hasard, parce que nous, c'est un sujet qui nous touche.
01:53On vient l'un et l'autre de la campagne. Jean-Christian habite dans le Berry, moi en Touraine. Et nos copains d'école, c'est des paysans.
02:01Et donc on est en empathie avec eux. On voit bien qu'ils galèrent. Et on se dit que c'est normal de se servir de notre notoriété
02:10et puis de nos personnages pour parler de la difficulté de leur vie. Voilà. Et puis les écoles qui ferment, tout ça, ça nous court, quoi.
02:20— Moi, j'habite toujours dans le village où je suis né. Et en 40, 50 ans, ça n'a plus rien à voir, quoi. Les commerces sont fermés.
02:28Il n'y a plus de médecins. Il y a une classe qui ferme tous les 3 jours. Enfin c'est un peu dramatique. On met pas assez le plein phare sur ça.
02:39C'est vraiment un... La France est en train de se déliter dans les villages. Donc évidemment, nous, c'est de la comédie.
02:44Mais ça nous tenait vraiment à cœur de faire de Stem le postulat de départ de notre film, quoi.
02:50— Ce qu'il y a de particulier avec vous et ce que j'aime dans votre cinéma, c'est qu'il n'y a jamais d'ironie ou de méchanceté.
02:56C'est-à-dire que vous ne moquez pas des gens. Vous riez avec eux. Jamais à leur écoute.
03:00— Ça nous fait plaisir d'entendre ça, parce que c'est notre credo. Et on a un public très familial, très large, très populaire, au bon sens du terme.
03:07On a des enfants de 5 ans, des parents, des grands-parents, des arrière-grands-parents. Donc on est très conscients de ça.
03:12On ne l'a pas fait exprès. C'est comme ça. Les gens viennent en famille voir les bonins. L'humour, c'est plutôt générationnel.
03:17Mais on a la chance de réunir toute la famille dans nos salles de cinéma ou même au théâtre. Et voilà, on vient en famille.
03:27Et c'est notre plus grande fierté, ça. — Ce qu'il y a aussi de très particulier dans vos films, dans votre entreprise des bonins,
03:35c'est qu'on ne vous reconnaît pas. On ne sait pas qui vous êtes. — Oui. Ça, c'est bien.
03:39— Là, si je vous croise dans la rue, je ne me dirais pas « Tiens, c'est Maria ». Heureusement pour vous, d'ailleurs.
03:43— Ça viendra peut-être. Non mais c'était notre grande chance. Nous, le ciel a été très bienveillant avec nous. D'abord, on a eu du succès tardivement.
03:53On est passé des salles des fêtes aux Zéniths en 30 ans. Donc on a eu le temps d'apprendre notre métier et de pas se croire arriver trop tôt,
04:01parce que dans nos métiers, si on se croit important, à partir du moment où on se croit important, on est en danger. Voilà.
04:07Donc nous, c'est pas parce qu'on fait des choses importantes qu'on devient plus important qu'avant. Donc on a eu cette chance-là.
04:14Et puis la chance, comme vous disiez, qu'effectivement, nous, on a une vie normale, parce que dans la rue, on est très peu reconnus.
04:21Et en fin de compte, pour rester les auteurs qu'on est, il faut qu'on puisse continuer à observer tranquillement le monde qui nous entoure.
04:31Et à partir du moment où on est trop regardé, on n'est plus observateur. On est observé.
04:36C'est pas mal, ça. C'est bien vu. Tu crois ?
04:39Ouais. Je suis fier de toi.
04:43Vous savez que Gustave Flaubert disait « Madame Bovary, c'est moi ». À quel point est-ce qu'on peut dire que Vincent et Jean-Christian, c'est vous, les Madins ?
04:53Il y a forcément de nous, le moins possible, je l'espère.
04:57Surtout toi.
04:58Vous êtes le juge.
04:59Surtout moi, oui. Non, mais on a forcément des choses... Quelquefois, on a cette relation mère-fils quand on joue.
05:08Et quelquefois, en jouant, je revois ma vraie mère me faire une remarque, un truc comme ça. Il y a des choses qui remontent à la surface.
05:17Donc on puisse forcément, quand on est comédien, à des choses qu'on a vécues existantes.
05:23Mais on n'est pas du tout... Voilà, on n'est pas du tout... On n'a pas du tout de dédoublement de personnalité. Ça va bien de ce côté-là.
05:31Je suis pas inquiet.
05:34Alors, on vous reconnaît pas dans la rue, mais succès phénoménal. 1,7 million d'entrées pour la Thaïlande.
05:41Ces spectacles que vous jouez à Descartes tous les ans, qui sont archi-pleins pendant l'été.
05:47Est-ce qu'on peut dire que les Bodins, c'est une forme de communauté aussi aujourd'hui ?
05:52Ce serait quoi le lien entre tous ces gens qui vous suivent ?
05:54Moi, j'aime assez sa communauté. C'est-à-dire que les gens, comme nous, on a eu un succès grandissant, petit à petit, on a fidélisé des gens.
06:03Les gens, ils ont encore plus la notion que notre succès leur appartient un petit peu.
06:09Et ils ont raison, d'ailleurs. Ils sont partie promenante de notre succès, puisque c'est eux qui nous ont amenés là où on est.
06:16C'est pour ça qu'on fait attention aussi aux prix qu'on pratique. On est passé des fêtes aux Zéniths, mais on tient à garder des prix.
06:26Parce que sinon, on interdirait à ceux qui nous ont amenés dans les Zéniths de continuer à venir nous voir.
06:33En fait, on a été médiatisé relativement tard. En fait, ça a marché dès le départ.
06:39Alors, on ne faisait pas des Zéniths, on faisait des petites salles, mais on sentait que les personnages plaisaient, qu'il y avait un engouement.
06:45Et puis voilà, on a fidélisé un public. Ça s'est développé. On s'est mis à faire des grandes salles, des Zéniths, où quand on arrivait dans les Zéniths,
06:52le directeur des Zéniths nous disait « Ils arrivent quand, les comédiens ? ». On est là. Avant, on faisait des Bodins.
06:59Voilà. Personne ne nous connaissait, mais on remplissait des Zéniths de 5 000 places. Et puis après, avec le spectacle « Grandeur Nature », qu'on a adapté dans les Zéniths,
07:07on devait tourner un an. On a tourné 8 ans. On a fait 512 Zéniths, 2 000 longs et demi de spectateurs. Et là, les médias se sont intéressés à nous.
07:15Pas pour le contenu de ce qu'on faisait, parce qu'on réussissait sans médias. Donc c'est un peu curieux, mais c'est comme ça. Et puis voilà, on a...
07:23— C'est la louse qui a payé. C'est rare. — Après, il pourrait y avoir un prolongement. On imagine les Ch'tis qui rencontrent les Bodins, qui rencontrent les Tuches.
07:32— Oui. On nous en parle souvent. — Ça nous ferait des Avengers à la française. — Oui, c'est ça, oui. — Proposition.
07:37— Rien n'est impossible, ouais. — C'est cadeau. — Cadeau à l'élé.

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