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Un médecin de l'hôpital d’Angoulême accusé d'euthanasie sur un patient sans son accord ni celui de la famille - Leur avocat témoigne dans "Morandini Live": "Ce n'est pas une erreur, c'est un acte volontaire" - VIDEO

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00:0011h36 sur CNews, merci d'être en direct avec nous. On va vous raconter maintenant une histoire glaçante, c'est cette histoire d'un homme de 66 ans atteint de trisomie 21.
00:11Et cette question, a-t-il été euthanasié sans sa volonté, ni la volonté de sa famille à l'hôpital d'Angoulême ? C'est en tout cas ce qu'affirme la famille de cet homme par la voix de son avocat,
00:21Maître Philippe Courtois qui est en direct avec nous sur ce plateau. Bonjour Maître.
00:24Bonjour. Merci d'être en direct avec nous. Racontez-nous tout d'abord les faits et ensuite on va essayer de comprendre.
00:29Les faits, c'est cet homme qui arrive à l'hôpital d'Angoulême, il est atteint de trisomie 21 et qu'est-ce qu'il se passe ?
00:34Très simplement, il avait un problème respiratoire. C'est sa sœur qui l'a amené aux urgences, il a été pris en charge. Il se faisait simplement qu'il y ait une mise en place d'un système pour l'aider à respirer,
00:43une prise de sang et une surveillance de 24-48 heures et il retournait après dans l'établissement où il était. Pour une raison qu'on ignore...
00:49Il n'était pas en danger de mort ?
00:50Aucun danger de mort. Il avait un score de Glasgow à 15 sur 15, c'est-à-dire qu'il était conscient, aucune difficulté, rien n'était vital. Il n'y avait pas de danger pour lui.
00:58Et pour une raison qu'on ignore, le médecin scientifique a décidé de mettre en place une médication, en tout cas des produits qui ont diminué son rythme cardiaque, en tout cas qui l'ont soulagé,
01:07mais il n'y avait pas besoin. Et malheureusement, détresse respiratoire avec ce médicament qui malheureusement diminue la flux sanguin a diminué encore sa capacité respiratoire et ça a produit à son décès.
01:17Et on s'est aperçu que les produits qui avaient été mis en place, c'était pour le soulager en cas d'euthanasie, ce qui était nullement le cas. Il ne devait pas mourir ce jour-là.
01:26C'est-à-dire qu'on lui a injecté, pour être très clair, vous vous dites, on lui a injecté des produits euthanasiants, c'est ça ?
01:32Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le dossier médical et l'expertise. Il y a une expertise médicale, un expert judiciaire a été désigné en présence de l'hôpital, de tout le monde,
01:39et l'expert, c'est la première fois que je le vois de toute ma carrière, a indiqué clairement que c'est un acte volontaire du médecin d'avoir mis fin à la vie du patient.
01:47C'est un acte volontaire. Il n'y a pas d'autre mot. Ce n'est pas une erreur médicale. Ce n'est pas un défaut de soin. Il ne s'est pas trompé dans les dosages.
01:54Il a décidé de soulager les douleurs d'un patient qui allait bien, qui avait un problème tout simplement respiratoire. Il n'était pas en détresse.
02:00C'était simplement un problème comme une angine ou autre pulmonaire et ça devait être traité naturellement.
02:06Mais alors la famille, une partie de la famille, sa sœur je crois qui est aussi sa tutrice était présente. Elle était dans les couloirs, dans le couloir.
02:12Elle attendait d'avoir des nouvelles comme le fait chaque famille quand on amène quelqu'un à l'hôpital. On l'a prévenu ? On lui a dit quelque chose ?
02:19On allait lui dire il va mal ? On a pris une décision ?
02:23On lui a rien dit du tout. Elle attendait dans le couloir et le médecin est arrivé vers la fin en disant on a mis en place ce qu'il faut pour le soulager.
02:30Mais lorsqu'on fait une médication pour l'euthanasie, il y a un collège en tout cas, il y a plusieurs consultations qui sont réalisées, plusieurs médecins.
02:38Là c'est un seul qui a décidé en une heure de mettre en place ceci sans attendre les résultats du bilan sanguin, sans attendre les résultats de quoi que ce soit.
02:46En une heure il a pris cette décision et sa sœur qui attendait donc. Aucune décision ne devait être prise soyons très clairs.
02:51On ne peut pas mettre fin, en tout cas soulager la douleur d'une personne surtout lorsqu'elle est atteinte de trisomie et sous tutelle sans l'accord des proches.
02:58Et on ne peut pas imaginer, parce que j'essaie de comprendre, parce que les histoires paraissent tellement dingues, on ne peut pas imaginer que ce soit lui qui ait dit j'ai envie de mourir, soulagez-moi.
03:07C'est inimaginable.
03:08Non, non, à aucun moment. Ce serait déjà transcrit dans le dossier médical. On le saurait. Non, non, à aucun moment.
03:12Ah non, il allait très bien depuis son âge. Il devait retourner 24 heures après et c'est vrai que là la situation est très particulière parce que la famille ne comprend pas.
03:20Personne ne comprend pas. Enfin honnêtement, vu de l'extérieur, si les faits sont ceux que vous évoquez et qu'ils sont, c'est normal que je prenne des précautions.
03:27C'est normal que je prenne des précautions parce que vous êtes l'avocat de la famille. Mais en tout cas, si les choses se sont passées telles que vous nous les décrivez, c'est totalement dingue.
03:33Ah oui, c'est-à-dire qu'il n'y aurait pas de rapport d'expertise. Il n'y aurait pas cette contradiction qu'il y a eu entre les parties. Je vous dirais, oui, on peut avoir des doutes sur le dossier.
03:40Là, le rapport a été rendu. L'hôpital ne l'a pas contesté. Le médecin non plus. Devant la commission, ça n'a pas été contesté. Il y a même l'assurance qui a offert une offre d'indemnisation, pour tout vous dire, au-dessus d'ailleurs de la réalité.
03:51Ils ont été devant un tribunal, donc ça, on peut s'interroger, mais c'est autre chose. Et ce qui est assez troublant, c'est l'ordre des médecins. L'ordre des médecins a été saisi par nous-mêmes d'une plainte, alors que c'est un praticien hospitalier.
04:00En principe, l'ordre des médecins ne peut pas poursuivre une plainte si c'est un con d'un hôpital. Là, il y a eu une réunion qui a été faite, et l'ordre des médecins est très gêné.
04:09Parce qu'il y a un rapport qui existe, qui n'est pas contesté, en théorie, avec un tel rapport qui met en cause un médecin. Alors, il présume innocent, je veux être d'accord.
04:17Mais pour un acte volontaire, une mesure en tout cas temporaire de suspension doit être prise. Là, depuis les faits, rien n'a été fait.
04:23— C'est-à-dire que le médecin exerce toujours ? — Exerce toujours. Et l'hôpital...
04:26— Le médecin exerce toujours, malgré cette affaire ?
04:28— Le médecin exerce toujours. Et l'hôpital, parce qu'il a confiance en ce médecin et selon ses dires, il fait confiance et il continue d'exercer.
04:35— Mais est-ce que vous avez une explication de la part de l'hôpital, de la part du médecin ? Une excuse, au moins ?
04:41— L'hôpital dit simplement que ce n'est pas une sédation profonde. Ah oui, mais ça suffisait. Enfin même l'hypno... C'est l'hypnovel, on peut en parler.
04:47Ça diminue la capacité sanguine. Donc ça apaise. Ah oui, il est causé un problème respiratoire. Ça diminue totalement l'effet.
04:54Donc l'hôpital n'explique pas. Enfin aujourd'hui, encore une fois, c'est la première fois qu'on peut voir une telle situation.
05:00Alors c'est un acte volontaire. C'est donc un homicide volontaire. C'est l'objet de notre plainte.
05:06— Vous, vous avez porté plainte pour homicide volontaire ?
05:08— Homicide volontaire, tout à fait. On n'est pas sur un acte involontaire, une erreur...
05:11— Ça peut pas être une erreur ? Justement, je me posais la question. Est-ce que ça peut pas être une erreur du médecin,
05:15le médecin qui s'est trompé de produit en faisant une injection ? C'est impossible.
05:19— Non, non. Il reconnaît avoir... Enfin il n'y a aucune contestation sur le fait que ces produits ont été administrés.
05:23Aucune contestation sur le rapport d'expertise. Aucune contestation sur la responsabilité du médecin.
05:29Et c'est pour ça que je suis étonné que l'ordre et même le procureur n'aient pas pris cette décision temporaire,
05:33le temps que l'instruction se fasse, mais de suspendre ce médecin parce que, à mon sens,
05:38n'importe quelle situation, lorsqu'on porte une accusation qui est grave, eh bien on doit quand même
05:42suspendre le praticien d'être au contact des patients. C'est pas clair.
05:46— Mais si vous portez plainte pour homicide volontaire, ça veut dire que vous soupçonnez le fait que ce médecin
05:52ait eu envie de tuer cet homme ? Excusez-moi de le dire aussi clairement, mais c'est ça, un homicide volontaire ?
05:56— On va être très clairs. C'est un homicide volontaire. C'est un meurtre. Voilà. Après, on parle de l'assassinat
05:59s'il y a une intention. Mais là, c'est à la justice de faire son travail.
06:03— Mais vous, vous estimez que c'est un meurtre ?
06:05— Un acte volontaire, c'est un homicide volontaire. Donc c'est un meurtre. On va être très clairs.
06:08C'est que vous avez voulu consciemment tuer une personne, en tout cas conduire à son décès.
06:14C'est ce qui s'est passé. L'expert ne dit pas qu'on n'a pas donné une chance au patient. Il dit qu'à 100 %,
06:19on a amené le patient à décéder contre sa volonté, alors qu'en nulle manière, il fallait le faire
06:25et injecter ces produits-là. Il n'aurait jamais dû décéder ce jour-là, jamais décéder de sa détresse respiratoire.
06:31C'est pas de ça qu'il est décédé, hein. Il est pas mort d'une pathologie, d'une maladie ou autre.
06:35Il est mort du fait qu'on ait injecté des produits pour, justement, l'aider à en finir, tout simplement.
06:40— Mais je me dis également, parce qu'on essaie de se projeter un peu, on se dit quand on va à l'hôpital,
06:44n'importe quel médecin peut vous injecter un produit comme ça et vous faire mourir ?
06:48— L'explication, j'aurais bien voulu la donner, mais je l'ai pas. Pourquoi ce médecin l'a fait ?
06:51Il a pas donné l'explication. Il aurait pu, justement, le dire. Enfin, à l'expertise, devant l'Ordre des médecins,
06:56non, on n'a aucune explication. On peut pas faire... — Il a été entendu par la police ?
07:01— Pas encore. — Pas encore ? — Pas encore. Pas encore. C'est le procureur. On va le faire entendre.
07:06Enfin, il a déjà tous les éléments, de vous à moi. À partir du moment où vous avez un rapport qui est contradictoire,
07:11où tout le monde s'est expliqué, dire aujourd'hui non, je suis pas d'accord avec le rapport, je le conteste, c'est un peu simple.
07:16— Mais la sœur était dans le couloir. C'est le médecin lui-même qui est venu lui dire votre frère est mort ? Comment ça s'est passé ?
07:22— Non, c'est le médecin-chef qui est venu le voir en disant je suis en train de soulager la douleur de votre frère.
07:28Elle n'a pas du tout compris. À aucun moment, on lui a parlé d'euthanasie. À aucun moment, on lui a parlé que c'était la fin de vie de son frère.
07:34Il est pas arrivé en urgence à l'hôpital. Il est arrivé avec sa sœur en voiture. C'était pas la première fois qu'il venait à l'hôpital.
07:40Il y avait un dossier médical. Donc ce que je peux pas lui expliquer, c'est comment en une heure, on n'attend pas les résultats sanguins,
07:46on n'attend pas les effets des premiers signes, en tout cas... — Comment on ne parle pas à la famille ?
07:50Comment on ne parle pas à la famille qui est dans le couloir, en plus ? Enfin la famille, c'est pas qu'ils n'ont pas réussi à les joindre, etc.
07:55C'est que la sœur est dans le couloir. Et on ne vient pas la voir en disant à la limite, à la limite, vraiment l'extrême limite,
08:00on a décidé qu'il fallait peut-être le soulager. Je vous préviens que dans une heure, on va faire ça. Mais même pas.
08:06— On soulage une personne quand la maladie est incurable, quand c'est un cancer, quand c'est grave et que c'est la fin de vie,
08:12et que c'est les derniers instants. Là, c'est pas le cas. C'est un problème respiratoire. Et donc c'est même pas au patient lui-même,
08:17dans ce cas-là, qui n'est pas capable de s'exprimer. C'était à la famille. Et la famille n'a même pas été interrogée.
08:22Si la famille avait été... Mais en fonction de vraiment des éléments vitaux, oui, peut-être qu'elle aura accepté.
08:27Mais là, aujourd'hui, on leur a enlevé leur reproche. Et surtout, ils ont ce sentiment de culpabilité, de se dire
08:32« J'étais là, j'aurais pu, j'aurais dû. » — Oui, bien sûr, quelque chose. — Donc non, non, c'est des faits assez particulièrement graves.
08:38Et ce qui m'étonne, c'est que ça a été passé un peu sous soudance aussi par l'hôpital, qui aurait dû faire une déclaration au procureur,
08:44parce que c'est quand même rarissime qu'un expert vraiment décide que c'est un acte volontaire et qu'il est décédé par ces produits-là.
08:51Donc c'est pas une erreur en tant que telle. C'est un acte volontaire, oui. C'est un homicide volontaire.
08:55— Incroyable histoire. Merci, maître Philippe Courtois. Merci. Vous êtes avocat de la famille, je le rappelle.
08:59Et merci d'être venu nous raconter cette affaire.

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