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« J’ai le sentiment de ne pas exister pour mon patron », « Je suis invisible au travail », « On ne m’écoute pas, pourtant j’ai des propositions à faire » … Ces phrases reviennent très souvent quand on mène des entretiens auprès de salariés. Si elles sont beaucoup plus fréquentes de la part de « la base », on les entend aussi de managers intermédiaires. [...]

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00:00J'ai le sentiment de ne pas exister pour mon patron, je suis invisible au travail,
00:14on ne m'écoute pas, pourtant j'ai des propositions à faire… Ces phrases reviennent
00:19très souvent quand on mène des entretiens auprès de salariés. Et si elles sont beaucoup
00:24plus fréquentes de la part de la base, on les entend aussi de managers intermédiaires.
00:29De quoi sont-elles l'expression ? D'un mot rarement prononcé dans les entreprises
00:35et très peu traité dans la littérature académique, le mépris. On évoque beaucoup
00:42la reconnaissance au travail comme une bonne pratique de management. Le mépris est l'autre
00:47face de la pièce. Le mépris est un sentiment très complexe et très difficile à définir.
00:55La définition que je retiens, c'est « le sentiment par lequel on considère quelque
01:00chose ou quelqu'un comme indigne d'estime, d'attention ou d'intérêt ». Indigne,
01:07c'est dur à entendre, non ? Et pourtant. Le mépris semble avoir une large place dans
01:12les relations professionnelles. Mépris pour les personnes tout en bas de l'organigramme,
01:17mépris pour celui ou celle qui n'a pas le bon diplôme, mépris pour le client ou
01:21le fournisseur, mépris pour tous ceux qui sont en opposition avec la gouvernance, mépris
01:26pour les autres de par leur origine, leur appartenance religieuse, leur apparence physique.
01:31Le mépris se traduit comment ? On ne vous adresse pas la parole, on vous laisse dans
01:37des tâches non valorisantes et sous-cotées par rapport à votre qualification, on ne
01:42vous donne pas les moyens de travailler, on vous sous-paye, on introduit des consignes
01:47et des contraintes vexatoires. Le mépris, ce n'est pas le harcèlement, mais les silences,
01:54les regards, les petites phrases assassines qui font tout autant leur œuvre. Or, les
02:00études montrent qu'on ne se remet pas d'avoir été méprisé. On perd toute estime de soi
02:06ou bien on cherche la vengeance. Ce sentiment d'être méprisé induit des coups très
02:12importants en conduisant à du désengagement, du stress et de la sous-performance. Il est
02:19important de se rappeler qu'une des grandes fonctions du travail, c'est de rendre digne
02:24en donnant un statut social et en permettant de subvenir à ses besoins et à ceux de son
02:30foyer. Le contraire du mépris, c'est le respect, le respect qui donne sa dignité
02:36à l'autre, même si on ne l'aime pas particulièrement. Les managers ne doivent
02:41pas le perdre de vue et bien réfléchir à ce qu'ils laissent avoir et à croire
02:48dans leurs comportements. Ça commence par le fameux SBM, un sourire, un bonjour et un
02:56merci. La base.

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