Dans son édito du 24/10/2024, Gauthier Le Bret revient sur l'interview de Benyamin Netanyahou sur CNEWS où le Premier ministre israélien a exprimé sa déception envers Emmanuel Macron.
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00:00Benyamin Netanyahou très déçu par Emmanuel Macron, vous l'avez entendu, c'est ce qu'il a dit hier soir sur CNews et Europe 1.
00:06Il était interrogé par Laurence Ferrari. Les relations se sont tendues entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, Gautier Lebret.
00:14Oui, très récemment, à les dernières déclarations du président de la République, que ce soit face caméra ou micro coupé en Conseil des ministres.
00:21Il y a eu déjà évidemment la déclaration 48 heures avant le 7 octobre sur la livraison d'armes, sur l'embargo.
00:27Benyamin Netanyahou s'est exprimé sur l'embargo voulu par la France face à Laurence Ferrari hier. Je rappelle que la France ne livre pas d'armes à Israël.
00:35Elle en livre par contre au Qatar, qui a abrité pendant longtemps les chefs politiques du Hamas.
00:40Elle en livre à l'Arabie saoudite, qui mène une guerre absolument sanglante au Yémen, mais elle n'en livre pas à Israël.
00:46Donc c'était un message aux Américains, principaux fournisseurs d'armes à Israël, pour que Joe Biden arrête et cesse de livrer des armes à Israël.
00:55Je rappelle que si on avait écouté le président français, s'il y avait eu un cessez-le-feu, et qu'on avait arrêté de livrer des armes,
01:03le chef du Hamas, Yassin Noir, n'aurait pas été neutralisé.
01:08Et puis il y a les propos qui ont été rapportés en Conseil des ministres.
01:13Alors on sait que le président de la République accuse la ministre de l'Éducation nationale, Anne Gentay, d'avoir fait fuiter ses propos sur Israël,
01:21qui aurait été une création de l'ONU. Et en filigrane, on pouvait y voir une menace que l'ONU a faite.
01:26L'ONU peut le défaire, et Benyamin Netanyahou doit s'en souvenir.
01:30Et puis, quelques jours auparavant, avant la neutralisation du chef du Hamas, il y a eu la neutralisation du chef du Hezbollah, Nasrallah.
01:37Silence total d'Emmanuel Macron. Pas un mot, pas une réaction officielle.
01:42Un communiqué du quai d'Orsay, du ministère des Affaires étrangères, après la neutralisation de Nasrallah, où on n'en parle même pas, où on ne cite même pas Nasrallah.
01:50Et au moment où les bombardements ont commencé sur le Liban, Emmanuel Macron les a condamnés,
01:56comme si le but d'Israël était de cibler la population civile libanaise et non le Hezbollah.
02:02Donc c'est toutes ces déclarations-là, toutes ces prises de position-là qui ont définitivement rompu la relation, le fil entre Tel Aviv et Paris.
02:12Benyamin Netanyahou, qui a également apporté son soutien à la communauté juive en France.
02:17Oui, la communauté juive en France qui aurait sans doute aimé entendre les mêmes mots de la bouche d'Emmanuel Macron, de leur président, de leur chef d'État.
02:25Résultat, qu'est-ce qui s'est passé après les déclarations d'Emmanuel Macron ?
02:28Il s'est fait huer lors de la soirée pour les victimes et les otages du 7 octobre, organisée par le CRIF, et donc il s'est fait huer par la communauté juive de France.
02:37Il fallait sans doute remonter à François Mitterrand pour voir un président de la République hué par la communauté juive.
02:43François Mitterrand, c'était en marge des commémorations du Veldiv, le président français à l'époque, qui refusait de reconnaître la responsabilité de la France dans la rafle du Veldiv.
02:51Et puis je rappelle quand même, c'est sans doute là où tout a commencé, c'est le refus d'Emmanuel Macron de participer à la marche contre l'antisémitisme,
02:59avec en plus une raison absolument fallacieuse pour ne pas fracturer.
03:03Mais comment cela pour ne pas fracturer ?
03:05Se rendre à une marche contre l'antisémitisme pourrait fracturer.
03:08Mais fracturer avec qui ? Avec les antisémites ?
03:11C'est cela qu'Emmanuel Macron s'est dit.
03:13Et puis on sait très bien qu'il a reçu à l'Élysée, lui disant qu'il ne fallait surtout pas aller à la marche contre l'antisémitisme.
03:19Je pense bien sûr à l'humoriste de profession Yassine Bellatar.
03:22Le Premier ministre israélien a également déclaré, ça c'est très intéressant,
03:27que le mal qui a frappé la France au Bataclan, dans un commissariat de police, devant le collège de Samuel Paty, au collège de Dominique Bernard,
03:39ce mal est le même que celui qui a frappé Israël le 7 octobre.
03:43Il dit très précisément, le Premier ministre israélien, en France il y a eu le Bataclan, Toulouse, Nice,
03:47ces gens-là vous tuerez tous, nous combattons ces terroristes, ils assassinent des chrétiens, des arabes, des juifs, ils assassinent tout le monde.
03:53C'est une guerre de civilisation contre la barbarie et nous sommes en tête de cette guerre et la France doit soutenir Israël.
03:59Il dit notre victoire sera votre victoire.
04:02Il est vrai que celui qui a tué au Bataclan et celui qui a tué le 7 octobre, c'est le même mal mortifère, le même islamisme.
04:11Et c'est sans doute pourquoi Emmanuel Macron a manqué un rendez-vous avec l'histoire.