• il y a 2 mois
Rencontre avec Guirec Soudée, Freelance.com

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Sport
Transcription
00:00Et on commence très simplement, Guirek, je vais te demander de te présenter.
00:06Oui, bien sûr.
00:07Donc moi, je m'appelle Guirek Soudé, je suis originaire de Bretagne, des Côtes d'Armor,
00:11j'ai déjà 32 ans et je suis un navigateur aventurier.
00:15Donc là, en effet, je me prépare pour le fameux Vendée Globe qui va arriver dans quelques
00:18mois.
00:19Mais auparavant, je suis allé naviguer avec une petite poule qui s'appelle Monique autour
00:24du globe pendant quelques années, du Grand Nord au Grand Sud, sur un petit voilier qui
00:28s'appelle Livinek.
00:29Ensuite, je suis rentré et après, j'ai enchaîné deux transatlantiques à la rame où j'ai
00:34passé un peu plus de 180 jours en mer, c'est un petit peu compliqué.
00:37Et après, j'ai enclenché sur le projet Vendée Globe.
00:40Donc, voilà où j'en suis et j'ai arrêté les cours assez tôt, pas très scolaire,
00:45très école.
00:46A 18 ans, j'étais parti en Australie et à 20 ans, je suis parti à l'aventure avec
00:52Monique.
00:53Et ta découverte de la voile, ça se passe comment ?
00:54Alors, ma découverte de la voile, j'ai fait beaucoup de planches à voile plus jeune,
00:56j'ai même un petit peu de compétition.
00:58Après, je n'avais jamais fait d'habitable.
01:00Et du coup, toujours un pied dans l'eau, j'ai eu la chance de grandir sur une île.
01:05Donc, la mer, ça me connaît.
01:06C'est vraiment ma passion, mon élément.
01:09Et moi, j'avais ce rêve depuis toujours d'acheter un bateau et de partir voyager,
01:14d'aller voir l'autre côté de l'horizon.
01:15Et c'est ce que j'ai fait à l'âge de 20 ans.
01:18Mais jamais, ça ne m'avait traversé vraiment l'esprit d'un jour me dire que j'allais
01:21peut-être faire de la course au large et encore moins le fameux Vendée Globe.
01:24Et alors, qu'est-ce qui allume l'étincelle chez toi ?
01:26Du Vendée Globe ? Oui.
01:28Écoute, le Vendée Globe, j'en ai entendu parler forcément depuis tout petit.
01:33J'étais entouré de gens passionnés.
01:35Mon père était un grand ami aussi de Jeanne Riguedel avec qui il avait navigué un petit
01:40peu.
01:41Et donc, forcément, j'ai entendu parler de trois de ces histoires auparavant, jamais
01:44sur le Vendée Globe, mais sur d'autres courses.
01:45Et puis, quand je suis parti à l'aventure à l'âge de 20 ans avec mon premier voilier,
01:51j'ai traversé l'Atlantique, je suis arrivé dans les Caraïbes sans expérience avec un
01:54bateau pourri sans argent.
01:55J'ai fait la rencontre d'un autre skipper qui s'appelle Éric Dumont qui a fait plusieurs
01:58Vendée Globe avec qui j'ai passé un peu de temps, qui est devenu un bon ami, Éric
02:02Dumont, et qui m'a raconté ses histoires de Vendée Globe et qu'on a conclu que c'était
02:06une course qui était faite pour moi.
02:07J'étais un peu surpris au début.
02:09Et donc, à partir du moment où il m'a dit ça, c'est vrai qu'il m'a donné très
02:15envie à travers ces histoires.
02:18Et je me suis dit que le Vendée Globe, c'est plus qu'une course, c'est une vraie aventure
02:22avec toutes les péripéties qui peuvent se passer sur un tour du monde.
02:26Et à partir de ce moment-là, ça m'est resté dans la tête et je me suis dit que
02:31j'ai envie de participer moi aussi à ce Vendée Globe.
02:34Je parle de ça, c'était en 2014-2015.
02:38Je suis rentré de mon tour du monde en 2018, genre décembre 2018, on pourrait presque
02:42dire 2019.
02:43Je me souviens d'avoir appelé Jacques Carès en lui demandant si c'était une bonne idée
02:47de se lancer sur le Vendée Globe 2020.
02:49Il m'avait dit que c'était un peu prématuré, tu viens juste de rentrer, tu n'as pas trop
02:53d'expérience de course au large, tu n'as pas de sponsor, tu n'as pas de bateau,
02:58il y a un peu de boulot.
03:00Et après, je me suis dit que je n'aime pas repousser les choses.
03:04Quand j'ai envie de me lancer sur un projet, j'ai envie qu'il s'y aille tout de suite.
03:08Après réflexion, je venais de rentrer, j'avais des projets de livres, des projets de films
03:13aussi.
03:14Je me suis dit qu'on allait faire les choses dans l'ordre.
03:15J'ai finalisé ce que je devais faire à travers ma première aventure.
03:20Entre-temps, je me suis échauffé à aller me balader dans l'Atlantique à la rame.
03:23C'était un petit peu l'allée, pas très facile, mais peut-être trop facile.
03:29J'en suis resté un peu sur ma faim.
03:31C'est pour ça que j'ai voulu me lancer sur la traversée retour, la même route que
03:33Gerardo Bovin il y a plus de 40 ans, donc Cape Code aux Etats-Unis jusqu'en Bretagne,
03:38arriver à Brest entre Wessent et le Cap Blizard où j'ai mis plus de 100 jours où c'était
03:43très dur.
03:44Je suis passé par plein de phases, mais j'y suis arrivé.
03:48A savoir que pendant 90 jours, je n'avais pas de moyen de communication avec ma femme
03:51qui était enceinte.
03:52Je me suis dit que c'était le bon moment pour lancer le projet Vendée Globe.
03:58C'est ce que j'ai fait, mais pas tout seul, entouré de plein de chouettes personnes bienveillantes
04:04qui étaient dans un super souffle avec moi.
04:09J'ai eu la chance de trouver un super partenaire qui est Freelance.com qui a décidé de me
04:12suivre.
04:14Je les trouve assez courageux parce qu'au final, il y avait beaucoup de prétendants
04:19au Vendée Globe avec une grosse expérience qui cherchaient clairement le budget pour
04:24pouvoir y participer.
04:25Moi, j'arrivais un peu de nulle part, même si j'avais fait d'autres aventures auparavant.
04:29Ils ont décidé de me faire confiance.
04:31Nous, on est plutôt sur un côté aventurier que régatier, mais ça n'empêche que j'ai
04:36pris très vite goût à la régate et à faire en sorte de faire avancer mon bateau au mieux
04:42possible.
04:43Ça ne fait que deux ans que je navigue à bord de Freelance.com, ça n'empêche que
04:49je commence à plus que comprendre le fonctionnement du bateau.
04:52Je suis hyper à l'aise à bord.
04:55J'ai eu la chance de naviguer avec Sabodygan, avec Roland Jourdain, avec Corentin Douguet,
05:01avec plein d'autres personnes qui ont pu m'apporter leurs savoirs.
05:05Je n'ai qu'une ambition, j'y pense constamment, c'est de prendre le départ du Vendée Globe.
05:11Ça fait plus de deux ans qu'on est sur le projet et tous les jours, je suis prêt
05:16à prendre le départ si jamais il avance.
05:17Après, ça n'empêche que j'avais besoin de ce temps pour bien me préparer.
05:21De toute façon, les qualifications ne faisaient qu'eux, il fallait y passer.
05:24Mais c'est vrai qu'une route du Rhum et de Jacques Vabre, c'est des courses fantastiques,
05:29mais clairement, je reste sur ma faim.
05:30De traverser une semaine, 10 jours, j'ai besoin d'aventure, j'ai besoin de partir
05:33plusieurs mois en mer pour me retrouver avec moi-même et pour reprendre goût à ce qui
05:40me fait vibrer.
05:41Raconte-nous ton apprentissage de l'Imoca, il y a ce bateau et puis rapidement, il y
05:48a une course qui se passe très bien puisqu'il y a une situation de météo assez exceptionnelle
05:54sur la Vendée Arctique qui vous permet à vous de dériver.
05:56Donc tout de suite, tu claques un top 10 dès le début, comment sportivement ça t'a
06:07donné des idées ?
06:08C'est sûr que sur la Vendée Arctique, c'était une course assez engagée.
06:11On partait des Sables d'Olonne en direction de l'Islande, faire le tour et revenir.
06:14Moi, ça me parlait parce qu'il y en a pas mal qui n'étaient pas forcément rassurés
06:18de se dire qu'on partait assez nord dans le globe et que potentiellement, on allait
06:22rencontrer des glaçons.
06:23Pour le coup, c'est quelque chose que je connaissais parce que j'ai vécu un an dans
06:26le Grand Nord, j'ai fait un hivernage et tout.
06:27Après, l'idée, ce n'était pas d'aller naviguer proche des icebergs et de la banquise,
06:34mais c'est une région que je connais un petit peu.
06:37L'idée, c'était d'y aller évidemment sans prétention, c'était le tout début.
06:45C'est vrai que ça s'est plutôt bien passé, on a eu assez rapidement un an de cyclone
06:48à passer.
06:49Quand je dis « nous », je pense à Pépin, Benjamin Ferré qui était un peu bord à
06:55bord avec moi, qui est sur un bateau à dérive comme le mien, donc plutôt bateau ancienne
06:58génération.
06:59Il a un bateau un peu plus récent.
07:00À côté, on a les Foyler qui sont des bateaux qui sont plus performants.
07:03En moyenne, ils sont censés aller quand même 30% plus vite.
07:06Après, ce sont des bateaux qui vont être un peu plus fragiles.
07:09C'est vrai que dans des vents très légers, ils ne sont pas forcément plus rapides que
07:16les nôtres, plus performants.
07:17Et là, cette dorsale, j'ai réussi à la traverser assez rapidement.
07:21Quand je me suis sorti de la dorsale, j'étais deuxième, Pépin était premier.
07:25On est resté comme ça pendant plusieurs jours et c'était assez rigolo.
07:29Ensuite, on s'est fait rattraper par quelques Foyler.
07:32On a eu du gros temps à l'arrivée avec beaucoup de bateaux qui ont eu de la grosse
07:37casse.
07:38Moi, j'étais hyper serein.
07:39Le gros temps, ça ne me fait pas peur.
07:41Et puis, j'ai besoin d'en avoir aussi pour être rassuré sur le Vendée Globe parce
07:44que je sais qu'on va être amené à rencontrer des situations un peu difficiles.
07:48Après, je sais que c'est un bateau qui a été éprouvé, qui connaît la route.
07:55La compétition, c'est nouveau, mais ça n'empêche que je ne suis pas là juste pour
08:03me dire que je participe aux courses.
08:04L'idée, c'est de donner le maximum de ce que je peux et essayer de faire en sorte que
08:09le bateau soit à 100% de ses polaires en permanence.
08:12Après, évidemment, je n'ai pas tous les outils.
08:15J'apprends tous les jours.
08:16Je me pose énormément de questions, mais en tout cas, j'essaye, j'essaye.
08:20Et je pense qu'il y a des moments où j'arrive à trouver des réglages à peu près corrects.
08:24Après, ça n'empêche que je suis un peu le poussin du poulailler, sans jeu de mots.
08:32Mais en tout cas, qu'est-ce que je suis heureux de mon voilier friand, ce n'est pas comme
08:38ça.
08:39C'est certain.
08:40Et qu'est-ce que tu attends de ce Vendée Globe ?
08:41Qu'est-ce que j'attends ? J'attends de vivre une chouette aventure, de décrire quelque
08:47chose de nouveau.
08:48Après, qu'est-ce qui va se passer ? Je ne pourrai vous en parler qu'à la fin.
08:50Les merveilleuses tunes, j'ai eu la chance de les rencontrer avec un passage du Cap
08:55Horn avec Monique il y a quelques années, en 2018, sauf que ce n'était pas vraiment
08:59un bateau adapté pour ça.
09:00Et c'est vrai que j'ai eu du gros temps et des moments où je me demandais ce que
09:06je faisais là.
09:07Et je me suis promis de revenir avec un vrai bateau.
09:08Et ce que j'ai envie, c'est de me reconfronter aux éléments, de me retrouver seul en harmonie
09:15avec cette nature que j'aime plus que tout au monde et de me dire que je vais faire le
09:20tour sur un bateau de 60 pieds en moins de 100 jours, j'espère autour de 80 jours.
09:25C'est une expérience unique.
09:27Le but final, c'est quand même de rentrer au Sable d'Olonne.
09:33Après, je vais essayer de faire du mieux que je peux.
09:36Mais on sait que malheureusement, il y a un pourcentage d'abandon aussi.
09:41J'en suis conscient.
09:42Après, pour le coup, le côté régatier, compétition, c'est sûr que je l'ai moins
09:47que tous les skippers qui vont participer au Vendée Globe.
09:50Après, le côté aventurier, je pense que je l'ai peut-être un peu plus que certains
09:55par rapport à tout ce que j'ai fait.
09:56Donc, s'il faut grimper dans mon bas à 30 mètres ou enchaîner sur une plongée à
10:004,50 mètres avec plusieurs mètres de creux, ça ne me pose pas de souci.
10:03Au contraire, j'aime ça, j'en ai même besoin.
10:05J'ai vraiment envie d'y être.
10:10Parle-nous un peu de ton bateau d'ailleurs parce que c'est un bateau qui connaît bien
10:15la route, tu l'as dit.
10:16Oui.
10:17Qui a été dans de multiples mains et qui a participé déjà à plusieurs éditions
10:20du Vendée Globe.
10:21Oui, complètement.
10:22Donc moi, Freelance.com, c'est un bateau de 2017.
10:26C'est un bateau qui a été à la main de plusieurs skippers jamais très longtemps.
10:31Je parlais de Roland Journan tout à l'heure avec qui, entre autres, j'ai fait la Jacques
10:34Vabre qui avait gagné la route du Rhum avec en 2010 ou 2012, un petit trou.
10:41C'est un bateau qui n'est pas forcément bien né, qui a eu des petits soucis techniques.
10:45Mais ensuite, qui a été vraiment très fiabilisé.
10:47Il a été, entre autres, skippé par Alex Thomson où il a fait troisième sur un Vendée
10:53Globe.
10:54Et c'est plutôt une référence parce qu'Alex Thomson, il est assez connu pour être assez
10:56bourrin.
10:57Et je crois que c'est un des seuls bateaux qu'il n'a pas cassé.
10:59Donc, c'est plutôt bon signe.
11:01Moi, je l'ai racheté à Benjamin Dutreux qui a fait un top 10 sur le dernier Vendée
11:06Globe qui a super bien marché.
11:08Et c'est un bateau au final qui est assez simple, qui est très marin.
11:11Et c'est un bateau qui marche super bien, qui est hyper agréable, où il y a vraiment
11:17de l'espace, que ce soit à l'extérieur ou à l'intérieur.
11:19C'est sûr que par rapport à toutes mes aventures que j'ai pu faire, c'est quand
11:24même un bateau assez luxueux pour moi.
11:26C'est un bateau où je peux mettre debout un peu partout.
11:29C'est un bateau où je peux marcher, je peux courir.
11:31C'est un bateau où je peux m'allonger sereinement au sec.
11:35Donc, là-dessus, j'ai vraiment confiance en mon bateau à 100%.
11:41On sait que ça reste un sport mécanique, que même si j'ai une équipe technique qui
11:45fait un travail fou pendant toute l'année, malheureusement, il y a des pièces qui peuvent
11:50casser et ça, on ne sait pas.
11:52Après, l'idée, ça va être de pousser le bateau.
11:56Est-ce que c'est de le pousser à 100% ? Je ne suis pas sûr parce que c'est là où
12:01il va falloir trouver la bonne limite.
12:03Ce n'est pas évident de mettre le curseur au bon endroit.
12:06Forcément, l'idée, c'est d'aller vite, c'est de faire le tour.
12:09Il y a du monde autour de toi, devant, derrière.
12:12J'espère surtout derrière.
12:14Mais l'idée, c'est que tout ne s'arrête pas non plus.
12:18Moi, la seule déception que je pourrais avoir là-dessus, la seule chose qui me fait peur
12:24clairement, c'est d'avoir une avarie, c'est de devoir arrêter le mondial.
12:28Ça serait vraiment dur à digérer.
12:31En plus, j'ai du mal à lâcher l'affaire et à l'abandonner.
12:37Ça veut dire que le vendélieu pourrait être très long pour moi si j'avais une avarie importante.
12:44En revanche, il y a un aspect que tu maîtrises parfaitement, c'est la solitude.
12:49La solitude, c'est sûr que ce n'est pas un souci.
12:52Au contraire, c'est peut-être une force pour moi.
12:55J'aime être seul.
12:57J'ai passé aussi beaucoup de temps avec ma fameuse poule Monique.
13:01Mais c'est vrai que sur mes deux dernières transats où j'ai passé plus de 180 jours en mer,
13:06on est loin de là sur un Vendée Globe.
13:08Je n'ai aucun problème avec ça.
13:11Là aussi, on sera assez connecté.
13:14Je ne vais pas dire pour faire une performance, mais si j'en ai envie.
13:20Après, je ne sais pas, je ne peux pas vraiment dire ça parce que je manque d'années d'expérience.
13:26En tout cas, je vais donner ce que je peux.
13:28En tout cas, j'y vais aussi pour vivre une aventure humaine et une aventure aussi personnelle.
13:33C'est tellement important, tellement indispensable pour moi de me retrouver avec moi-même de temps en temps.
13:39Ça permet de se poser les vraies bonnes questions de ce qui est important dans la vie.
13:44Je sais que je vais pouvoir me les reposer.
13:47C'est vrai que dans la vie de tous les jours, que ce soit moi ou plein d'autres personnes,
13:52on est toujours en train de courir après le temps.
13:55C'est vrai que quand tu es en mer, tu prends le temps.
13:59C'est au final la plus belle richesse pour moi qu'on peut avoir, c'est le temps.
14:03Quels sont les volets du sport course au large qui te restent vraiment à améliorer ?
14:11Qu'est-ce qui te fait un peu peur peut-être, qui t'inquiète ?
14:14Je ne sais pas, l'aspect réparation et système très complexe de ces bateaux, l'aspect météo.
14:20Qu'est-ce qui t'intrigue ?
14:22Il n'y a rien en particulier qui me fait peur.
14:25Après, j'ai encore du boulot à faire un petit peu partout.
14:29L'aspect technique, j'aime bien bricoler.
14:33Après, il y a beaucoup de choses que je ne sais pas faire sur le bateau,
14:36mais là pour le coup, on a l'air d'avoir une assistance.
14:38Je sais que si j'ai un problème grave et que je ne trouve pas forcément la solution,
14:42je peux faire appel à mon équipe technique pour qu'on essaye de trouver le meilleur moyen de réparer ensemble.
14:48Après, en météo, c'est sûr que je sais faire de la météo,
14:53mais il n'y a rien à voir avec les cadors de la Course au large avec qui je serai sur le départ du Vendée Globe.
14:58Mais c'est sûr que la stratégie, la météo, ça va être hyper important.
15:02Ça va permettre de se rattraper parfois sur des mauvais coups.
15:09Donc là-dessus, il va falloir bien rester concentré.
15:14Là où je suis bon, par contre, c'est le sommeil.
15:16J'arrive à bien me reposer, je n'ai pas besoin de dormir beaucoup.
15:19Physiquement, je suis plutôt assez en forme, donc je n'ai pas de problème à faire des manœuvres.
15:23Ça ne me fait pas trop peur. Au contraire, j'aime transpirer à bord de mon bateau.
15:27Après, moi, ce que je fais aussi beaucoup, c'est que j'observe comment font les autres.
15:30J'essaye de comprendre pourquoi.
15:32Et puis après, tu as une partie de hasard, une partie de chance qui va faire partie du jeu.
15:38Une partie de chance au niveau météo, une partie de chance par rapport à ce que tu peux rencontrer sur l'océan,
15:45un objet que tu vas percuter au moment où, et à l'endroit où il ne fallait pas.
15:52Et ça, malheureusement, personne ne peut l'anticiper.
15:57Parle-moi de la flotte des Rivers qui va être un peu un second championnat au sein de la flotte.
16:04Comment tu vois cette deuxième compétition ?
16:08Il y a un peu deux courses en une, en effet, parce qu'il n'y a qu'un podium, il n'y a qu'une classe,
16:13et c'est les IMOCA, mais ouais, bateau à dérive, bateau à foil.
16:16Au final, on a un paquet de dériveurs.
16:18Alors, je ne les ai pas comptés, mais on est bien, je pense, une quinzaine.
16:21Et beaucoup de bateaux de la même génération.
16:24Après, des bateaux plus ou moins performants.
16:27Concernant notre bateau, Freelance.com, c'est un bateau qui est performant,
16:31mais qui n'a pas eu, sur les dernières années, beaucoup d'améliorations.
16:37Donc, c'est un bateau qui va être peut-être un peu plus lourd que certains autres bateaux à dérive,
16:42mais c'est un bateau qui est quand même assez costaud, pour le coup.
16:45Après, c'est sûr qu'il va y avoir la vraie bagarre.
16:48Donc, nous, on va plutôt se concentrer, en tout cas pour ma part, sur les bateaux à dérive que les bateaux à foil.
16:52Après, voilà, tant mieux si on peut avoir des bateaux à foil à portée de vue.
16:57Mais voilà, l'idée, c'est d'aller chercher les premières places, j'espère, en bateau à dérive.
17:02Après, le niveau est tellement, tellement élevé, en fait, que je le dis aujourd'hui parce que j'en ai envie.
17:07Mais est-ce que j'en ai la capacité, ça, je ne sais pas.
17:11Mais en tout cas, je vais tout faire pour.
17:13Mais voilà, je pense à la dernière course, qui était la ancienne Transat anglaise, la Transat CIC,
17:17où là, en bateau à dérive, ça a plutôt bien marché.
17:22Et on s'est tiré la bourre à plusieurs bateaux.
17:26Et c'était super excitant, quoi.
17:29Donc voilà, ce qu'il va falloir faire attention une fois de plus,
17:33c'est quand même préserver le bateau parce que la route va être très longue.
17:36Et je crois que c'est Michel Joyeux qui disait ça, c'était un problème par jour sur le Vendée Globe.
17:40En tout cas, les problèmes, il ne faudra pas être feignant et ne pas repousser pour les réparer et faire ça au jour le jour, quoi.
17:49Et être assez observateur et essayer d'avoir un bon feeling sur le bateau.
17:58Et sur le matériel, quoi.
18:00Comment tu envisages les choses ?
18:02C'est un one shot, une aventure sur un projet et tu passeras à autre chose ensuite ?
18:06Ou finalement, ces quelques avant-goûts et ce Vendée Globe peuvent te donner envie de persévérer dans la course au large ?
18:16Écoute, en vrai, c'est un peu prématuré pour moi de répondre à cette question de ce que j'ai envie de faire après.
18:22Ce qui est sûr, c'est que j'ai envie de faire plein de choses.
18:24Les projets, ce n'est pas trop ça qui manque.
18:27J'ai envie de faire les choses dans l'ordre aussi.
18:29C'est nouveau pour moi.
18:31J'ai envie de finir ce premier Vendée Globe.
18:33Et je pense que pendant le tour, c'est sûr que dans ma tête, ça va cogiter.
18:38Je pense à d'autres choses.
18:42On va voir.
18:43Après, c'est vrai que je ne peux pas dire que les bateaux à foils, en soi, ne me donnent pas forcément très envie.
18:50Parce que ça n'a pas l'air hyper confortable.
18:52Ils n'ont pas l'air de toujours rigoler à bord.
18:54Les bateaux sont complètement, sur la plupart, assez fermés.
18:58C'est vrai que moi, j'aime bien quand même ressentir l'air, l'élément.
19:03Moi, c'est ça qui me plaît.
19:05C'est une petite vague qui déferle sur mon visage.
19:07C'est un petit souffle de vent qui va dégauffer ma belle coiffure.
19:12Des choses comme ça.
19:13C'est vrai que sur des bateaux fermés, on a moins ça.
19:16C'est sûr que c'est un peu frustrant de te dire que c'est difficile de rivaliser avec des bateaux qui sont de nouvelle génération
19:25et qui vont beaucoup plus vite que toi.
19:28Déjà, tu n'as pas les mêmes outils dès le départ.
19:34Après, tu le sais.
19:35Il n'y a pas de problème.
19:37Parfois, on peut faire des belles surprises avec nos bateaux aussi.
19:39Sur le dernier Vendée Globe, Benjamin Dutreux, avec Freelance.com, il arrive moins de 24 heures après le premier.
19:48Après, je n'ai pas les compétences de Benjamin, mais j'observe.
19:55Dans ton histoire personnelle, le Vendée Globe, tu le disais, tu en avais entendu parler avec Eugène Riguidel.
20:02Qu'est-ce que tu gardes comme souvenirs, comme images fortes d'un skipper, soit d'une édition, soit d'une course,
20:08soit de… Est-ce qu'il y a des éditions du Vendée qui t'ont marqué ?
20:11Est-ce qu'il y a des éditions qui m'ont marqué ?
20:14C'est sûr que la dernière édition, je l'ai vachement suivi.
20:17Ça n'empêche que j'étais en train de ramer à ce moment-là, mais j'avais quand même quelques infos de la terre ferme.
20:22D'ailleurs, à un moment, je n'ai croisé pas loin avec eux.
20:24Quand je faisais la route entre les Canaries et les Caraïbes, ils sont passés pour certains bateaux à quelques milles de moi.
20:28Je n'ai pas pu les voir malheureusement.
20:30Mais c'est à ce moment-là où j'ai eu le déclic de me dire qu'on sera sur la prochaine édition.
20:36Je pense à Miche Desge qui repart de Vendée avec quelques jours de retard,
20:45et qui arrive à rattraper tout le monde, et qui finit en vainqueur,
20:49et qui ne gagne pas la deuxième fois le Vendée Globe.
20:51Je pense à la première édition surtout, où les gars partaient,
20:58mais ils ne savaient pas trop où ils partaient au final.
21:00Pour moi, c'était vraiment des pionniers.
21:02C'était des vrais aventuriers.
21:04Aujourd'hui, on est quand même vachement sécurisé.
21:08Ça n'empêche évidemment qu'il peut se passer des choses, c'est dangereux.
21:12Mais à l'époque, les mecs ne savaient pas combien de temps ça allait durer,
21:17ils ne savaient pas comment ils allaient revenir vraiment.
21:21C'est vrai que j'ai beaucoup d'admiration pour Titouan Lamazou, Eric Perron, Philippe Poupon,
21:28tous ces grands marins-là, et même ceux d'aujourd'hui, les nouveaux.
21:31C'est vrai qu'ils sont impressionnants, c'est des sacrées machines.
21:35Mais voilà, tous les Vendée Globe, pour moi, ont été très beaux.
21:38Il y en a d'autres qui ont été aussi très durs.
21:40Malheureusement, je pense à Djiri Rouf, l'édition, je ne sais plus laquelle année, avec Eric Dumont.
21:46On avait pas mal parlé avec moi.
21:49Malheureusement, il n'est jamais revenu.
21:51Ça peut être aussi terrible.
21:53Est-ce que pendant ta transat avec Bilou, vous avez parlé du Vendée ?
21:58Lui, c'est une figure du Vendée, évidemment.
22:00Ça a construit sa vie.
22:02Est-ce que vous avez beaucoup échangé là-dessus ?
22:04Avec Roland Jourdain, alias Bilou, on a pas mal discuté sur la Jagvab forcément d'Imoca et de Vendée Globe.
22:10C'était aussi pour ça que je voulais faire cette Jagvab avec Roland.
22:16C'est qu'en plus d'être quelqu'un de très chouette, très facile à vivre, de très humain,
22:21il a un gros background d'Imoca.
22:25C'est vrai que je me sentais assez privilégié d'être avec lui à bord
22:32et qu'il puisse me raconter tout ce qu'il a pu vivre sur les dernières éditions du Vendée Globe
22:37et qui ne sont pas d'ailleurs très bien passées pour lui.
22:40C'est quelqu'un qui a une grosse expérience et qui est quelqu'un de très humble.
22:45Si tu ne viens pas lui tirer les verres du nez, il ne te dira pas grand-chose, Bilou.
22:51C'était pour moi vraiment une chance d'avoir fait cette course avec lui
22:57parce que c'est vrai qu'avec les autres grands marins que j'ai pu naviguer,
23:01ce sont des personnes qui connaissent le large, qui connaissent beaucoup de supports,
23:04mais pas forcément l'Imoca aussi bien que Bilou.
23:09Bilou a pu m'apporter beaucoup de petits tips à travers la navigation.
23:15Quelques exemples ?
23:18Quelques exemples ?
23:20Déjà de toujours avoir un coup d'avance, de ne pas attendre pour préserver ton matériel.
23:32Bilou a eu aussi un gros souci à un moment.
23:35Il a percuté un ophni et je crois que c'était d'ailleurs un cétacé.
23:41Je crois que c'est quelque chose qu'il n'a pas bien vécu pour lui personnellement
23:45et comme pour le mal qu'il a pu faire à cette baleine.
23:49Il s'en veut encore énormément aujourd'hui.
23:51Donc d'essayer d'être assez observateur aussi sur ce qui nous entoure.
23:55Mais c'est vrai qu'après on va aussi hyper vite, donc ce n'est pas évident d'anticiper tout ça.
24:00Mais ce qu'il m'a dit avant tout, c'est de ne pas mettre le pied à fond au plancher
24:09et de le préserver à 100%.
24:13De ne pas oublier qu'une fois qu'on a fait tout le tour du Grand Sud,
24:16qu'il y a tout à remonter quand même et que c'est long
24:19et qu'il peut se passer des mésaventures jusqu'au dernier mille avant de franchir une autre départ.
24:25Donc tant qu'on n'est pas arrivé, ce n'est pas terminé.
24:29Sur le parcours, est-ce qu'il y a des zones qui t'intéressent plus que d'autres ?
24:34Est-ce qu'il y a des choses qui t'excitent ?
24:36Est-ce que raconte-nous un peu ta vision du parcours ?
24:39Sur le parcours, je sais que d'entrée de jeu, ce qui va être compliqué, c'est de dégolfer.
24:43Parce que parfois sur un Vendée Globe, l'endroit où on se fait le plus secouer, c'est le Globe de Gascogne.
24:47Donc il faudra être assez vigilant et on part en novembre.
24:51Après une fois le dégolfage, on va être assez plein Sud avec des vents, je pense, pas trop forts.
25:00Mais moi j'ai hâte d'être dans le Grand Sud, de retrouver les albatros,
25:03de retrouver la grosse houle, d'avoir des vents assez forts
25:06et de faire surfer mon bateau au maximum de ce qu'il peut.
25:10D'arriver à tenir des moyennes à 20 nœuds, voire un peu plus,
25:14et de faire le tour le plus vite possible.
25:17Après c'est sûr que le passage du Cap Horn, c'est un passage mythique,
25:20c'est un passage que j'ai eu la chance de déjà faire une fois,
25:23qui ne s'était pas forcément hyper bien passé,
25:25où je m'étais retourné avec mon premier bateau quelques jours après le passage.
25:30Le passage l'avait fait de nuit, donc je n'avais pas pu vraiment le voir,
25:33donc j'espère pouvoir m'en rapprocher et voir à quoi il ressemble.
25:36Mais c'est avec le Cap Horn, c'est la pointe la plus au sud de la planète,
25:41c'est le bout de l'entonnoir avec la péninsule de l'Antarctique,
25:45et que les dépressions font le tour du continent,
25:47et qu'il n'y a pas grand chose qui les arrête,
25:49et qu'il y a des différences de profondeur assez importantes,
25:51et que ça peut lever une mer très grosse.
25:54Il y a eu un paquet de bateaux qui est resté là.
25:57Donc là, il faudra choisir le bon créneau météo pour passer.
26:01Aussi bien, il va falloir patienter un petit peu, le temps que le mauvais temps passe.
26:07Et puis après, c'est sûr qu'une fois que tu as passé le Cap Horn,
26:09tu as fait le plus compliqué, tu n'es pas arrivé,
26:11mais ensuite tu commences à faire une route directe vers la maison.
26:14Donc forcément, tu es content de rentrer, de retrouver tes proches,
26:18et de te dire que bientôt, tu seras au bout de l'aventure.
26:23Mais bon, il va s'en passer des choses.
26:25Il va s'en passer, et j'espère.
26:27Moi, ce que je veux juste, c'est de pouvoir terminer ça,
26:30de raconter ça, d'emmener du monde avec nous,
26:35et de profiter, de me sentir grandi.
26:39Tu dis souvent raconter une belle histoire.
26:42Pour toi, c'est une dimension assez importante.
26:44Tu l'as montré dans toutes tes aventures, avec tes films,
26:47avec ton personnage, avec évidemment ta poule Monique, mais même sans.
26:51Raconte-nous un peu ta vision de la communication
26:54au sein d'un cadre assez contraint, qui est celui d'une course au large,
27:00à la différence de « je suis tout seul, je fais ce que je veux quand je veux,
27:03et je filme quand je veux quand je veux. »
27:05Et là aussi, la facilité de communication que tu vas avoir sur ce bateau.
27:12Bien sûr que ça n'a rien à voir avec mes aventures précédentes.
27:15Auparavant, il y a des moments où je pouvais communiquer,
27:19des moments où je pouvais communiquer et d'un coup, je ne pouvais plus communiquer.
27:22Il y a d'autres moments où je décidais de ne pas avoir de moyen de communication.
27:25Entre autres, dans mon hivernage dans les glaces,
27:27où je suis resté isolé pendant 130 jours,
27:29où j'avais zéro lien avec la terre ferme.
27:31C'était génial.
27:33Après, c'est vrai que c'était assez égoïste.
27:35C'est vrai qu'aujourd'hui, je ne peux plus me le permettre pour plein de raisons.
27:37La première, c'est que je suis en course,
27:39c'est qu'il y a du contenu qui est attendu,
27:41c'est qu'il y a des partenaires qui attendent forcément de la visibilité aussi.
27:44Aujourd'hui, je suis marié, j'ai des enfants.
27:48Forcément, pour eux comme pour moi, j'ai besoin d'avoir un lien.
27:51C'est sûr que partir comme ça, on est un peu égoïste, un peu beaucoup même.
27:56J'en suis conscient.
27:58Je trouve ça dommage de ne pas pouvoir raconter ce qu'on vit.
28:03C'est vrai qu'avec les moyens qu'on a aujourd'hui,
28:05c'est dommage de ne pas en profiter.
28:07C'est vrai qu'avec les connexions satellitaires,
28:09c'est comme si tu étais à la maison.
28:11Tu peux faire des visios comme envoyer des vidéos en direct.
28:16L'idée, c'est de faire ça au maximum.
28:19Après, ce n'est pas toujours évident parce que tu es en course,
28:22parce que ta priorité, c'est de régler ton bateau pour le faire avancer,
28:26parce que tu as des soucis en permanence,
28:29parce que forcément, au moment où tu es fatigué, tu as envie de te reposer.
28:33Tu as la vie de tous les jours.
28:35Chaque jour est différent.
28:37L'idée, c'est de pouvoir envoyer du contenu
28:40et de ramener quelque chose de concret pour pouvoir partager ça
28:44et montrer un peu ce qu'on a pu vivre autour de The Globe.
28:48Est-ce qu'il y a une compétition au niveau communication aussi entre vous ?
28:53Est-ce qu'il y a une compétition ?
28:55Non, je ne pense pas qu'il y ait de vraie compétition.
28:58Après, clairement, tu le vois.
29:01Tu as des skippers qui aiment communiquer.
29:03D'autres, c'est vraiment une contrainte pour eux.
29:06Moi, j'adore communiquer.
29:08Après, c'est sûr que si on me demande d'envoyer 10 vidéos par jour,
29:11au bout d'un moment, ça risque d'être un petit peu trop.
29:16Je pense qu'il faut que ça soit fait en bonne intelligence.
29:21Mais non, après forcément,
29:23je pense que les skippers, les partenaires, tout le monde essaye de se démarquer
29:27parce que l'idée, c'est de faire parler du projet.
29:31Clairement, c'est de faire de la vue.
29:36C'est sûr que quand on voit qu'il y a une photo, une vidéo qui a vachement bien marché,
29:40nous, on est content et on est aussi content pour les partenaires
29:43parce que le partenaire, il mise sur toi quand même.
29:47D'une certaine façon, tu es son poulain.
29:51Et moi, je n'ai surtout pas envie de les décevoir.
29:53J'ai envie qu'ils soient contents.
29:54Donc, j'ai envie de faire mon travail qui est d'ailleurs plusieurs travails,
29:57qui n'est pas que skipper, qui est aussi médiaman,
30:00qui est aventurier, qui est mécanicien, qui est tout ce que tu veux.
30:04Mais l'idée, c'est de partager ça au mieux et c'est de créer du beau contenu
30:10parce qu'on sait qu'il y a du monde qui est derrière
30:12et c'est aussi ces gens qui nous motivent et qui nous poussent à nous dépasser
30:15dans les moments qui sont un petit peu durs.
30:18Et il y a des moments de plaisir aussi.
30:20Moi, j'ai quand même plein d'images en tête de toi dans ces dernières courses IMOCA.
30:26Notamment, par exemple, pareil sur la Vendée Arctique
30:30où tu découvrais vraiment le bateau en condition de course
30:34et tu avais finalement des sensations, tu disais, assez proches de ce que tu connaissais en planche.
30:39Oui, complètement vrai.
30:40Parle-moi du plaisir.
30:42Le plaisir, en fait, il y a les moments un peu plus durs.
30:47Mais tout ce que je peux vous dire, c'est qu'à la fin, je ne retiens que le plaisir.
30:53Déjà, on est tellement chanceux pour moi de partir naviguer sur ces beaux bateaux-là.
31:00Qu'on n'a pas le droit de se plaindre, en fait.
31:02Et c'est vrai qu'il y a des moments, je ne vais pas vous mentir,
31:04où tu te dis, mais qu'est-ce que je fais là ? Mais pourquoi ?
31:07Et tu donnerais tout pour qu'on te sorte de là.
31:09Et puis après, en effet, tu vas résoudre le souci que tu as eu.
31:12Tu as le vent qui va rentrer dans tes voiles.
31:16Tu as une baleine qui va venir sauter.
31:18Et là, pour rien au monde, tu voudrais être autre part.
31:22Et en fait, je trouve ça tellement excitant de faire avancer ton bateau,
31:26de le faire planer, de le faire avancer à 20, 25 nœuds, parfois des pointes à 30 nœuds.
31:32Et moi, je suis comme un gosse, en fait, à bord de mon bateau.
31:36Et plus il va vite, plus j'ai le sourire, en fait.
31:40Et c'est vrai qu'en moyenne comparaison, j'ai la planche à voile, en effet,
31:44où j'ai fait beaucoup de planches plus jeunes.
31:46Et c'est vrai que c'est un peu les mêmes sensations,
31:49sauf que la planche à voile, c'est un support un peu plus petit quand même.
31:51Et au final, on va aussi vite qu'en planche à voile,
31:53sauf que tu es sur un bateau de 18 mètres et c'est complètement taré.
31:55Et encore aujourd'hui, je pars naviguer tout à l'heure pour 24 heures
31:58et on va chercher du vent dans l'ouest.
32:00Et je sais que je vais être comme un fou quand le vent va commencer à rentrer,
32:03le bateau va commencer à agiter, ça va commencer à bouiller.
32:06Moi, je suis trop content.
32:08C'est ça que je veux.
32:09Eh bien, amuse-toi bien.
32:10Oui, merci beaucoup.

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