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Suite à son diagnostic de cancer du sein triple négatif, Sandrine Sophie a tenu son entreprise Kalia Nature à bras le corps entre la chimiothérapie et sa casquette de CEO. Elle nous raconte.

À l’occasion d’Octobre Rose, la marque Kalia Nature met en place une opération de soutient avec l’association Amazones Paris, qui accompagne les femmes des DROM COM obligées de venir à Paris pour le traitement de leur cancer du sein : 1€ est reversé à l’association pour l’achat d’une Gelée d’hibiscus en octobre 2024

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Transcription
00:00J'ai pris la maladie de façon très « girl power ».
00:04Chaque chimio, j'y allais pimpant, j'avais ma prothèse capillaire, le maquillage, etc.
00:08Et il y a eu un moment où j'ai craqué.
00:10Bonjour, je suis Sandrine Sophie.
00:11Je suis co-fondatrice et formulatrice de la marque Aya Nature.
00:14Aujourd'hui, on va parler du cancer du sein parce que j'ai découvert il y a deux ans
00:17que j'avais un cancer triple négatif, qui est un cancer très rare, qui est dû à un gène.
00:21Alors la maladie, je l'ai découverte, on me l'a annoncé bien entendu,
00:26mais avant la découverte de la maladie,
00:27il faut savoir que c'est un geste qui sauve et dont je voudrais parler aujourd'hui,
00:31c'est l'autopalpation.
00:32Donc c'est ce qui a permis de détecter déjà la tumeur en amont.
00:36J'en ai parlé à mon médecin, j'ai passé une batterie de tests
00:39et il a biopsié, effectivement, diagnostiqué un cancer triple négatif.
00:43C'est celui qui provoque le plus de décès et il a été détecté à ses prémices.
00:48Donc moi, mon conseil, c'est tous les mois, peut-être à la même période,
00:51mettre une alerte sur le téléphone, il y a toujours son téléphone sur soi.
00:54Une fois par mois, je fais ce geste d'autopalpation,
00:56à pratiquer sur le sein, mais également sous les aisselles,
00:59pour vérifier s'il y a quelque chose d'anodin ou pas,
01:02et ne pas avoir peur, même si ce n'est rien,
01:04mais d'aller voir son médecin dès qu'on soupçonne quelque chose.
01:08Alors il faut savoir qu'un cancer triple négatif
01:10est un des plus lourds au niveau du traitement.
01:13Donc chimiothérapie très difficile avec, malheureusement pour moi,
01:18la décision de procéder à l'ablation de ma poitrine avec reconstruction
01:23et aussi de mes ovaires, puisque ce cancer touche plusieurs organes.
01:27Je pense que le fait d'avoir continué à travailler m'a permis de tenir le coup
01:30face aux difficultés du traitement, la perte des cheveux,
01:35de tout ce qui touche à la féminité, c'est quelque chose de très difficile à accepter.
01:38Et de pouvoir continuer à travailler, à se battre pour son entreprise,
01:42m'a permis aussi d'avoir un enjeu qui m'a permis de tenir le coup
01:46pour combattre cette maladie.
01:47Il n'y a aucune association en France, à part une à Marseille,
01:50qui accompagne les chefs d'entreprise ou les auto-entrepreneurs
01:54quand ils sont touchés par la maladie du cancer.
01:56Il faut savoir que quand vous êtes salarié, vous pouvez vous arrêter.
01:59Il y a ce qu'on appelle les IG, donc la sécurité sociale,
02:02qui remplacent votre société et vous versent votre rémunération tous les mois,
02:06ce qui n'est pas le cas pour un chef d'entreprise qui peut toucher
02:08entre 0 et pour ma part 945 euros par mois.
02:12Et forcément, quand on est déjà confronté à la maladie
02:15et qu'on a une rémunération qui est diminuée, c'est très compliqué à vivre.
02:19Et il n'y a pas d'aide, il n'y a pas d'accompagnement, même psychologique.
02:23J'en parlais avec les cadres infirmiers qui m'accompagnaient,
02:27qui me disaient que parfois, quand ils sont malades,
02:29ils continuent à travailler parce qu'ils savent qu'ils n'ont pas de rémunération derrière
02:32et qu'ils n'ont pas le choix de travailler malgré leur maladie.
02:35Il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas l'entourage nécessaire pour les accompagner
02:38et les aidant, c'est hyper important.
02:40Mon mari, mes enfants, j'ai eu des moments très difficiles,
02:44ils étaient toujours présents.
02:45Et je dirais même que certaines personnes de mon entreprise ont été aussi bienveillantes.
02:51Je n'ai pas pu être présente tout le temps.
02:53Et elles ont pu reprendre le relais en disant
02:56t'inquiète pas, on est là, on va gérer quand ce n'est pas possible.
02:59Si on n'a pas l'entourage, je pense que ces épreuves sont très difficiles à passer.
03:04Aujourd'hui, je dirais que je vais bien.
03:06Tu m'aurais posé la question il y a un an,
03:08je ne t'aurais pas répondu de la même façon.
03:10Parce qu'il faut savoir qu'à un moment donné,
03:13j'ai pris la maladie de façon très girl power,
03:17j'y vais de façon frontale,
03:20chaque chimio, j'y allais pimpant,
03:22j'avais ma prothèse capillaire, le maquillage, etc.
03:24Et il y a eu un moment où j'ai craqué.
03:26Je ne comprenais pas pourquoi, alors que j'avais passé le plus gros.
03:29Les gros chimios, les opérations.
03:31Et maintenant, un an après, on a une vieille expression créole qui dit
03:34saisiez qui crapons.
03:35Donc c'est le fait de ne pas savoir ce qui va se passer qui nous fait peur.
03:39Maintenant que je sais ce que j'ai vécu et ce que j'ai passé,
03:42je sens une certaine fierté.
03:44Une fierté de l'avoir fait, d'avoir combattu.
03:47Ce n'est pas terminé, mais je vois les choses différemment.
03:50Et c'est aussi ce que j'ai envie de répondre
03:53aux personnes qui vont traverser cette maladie.
03:55C'est qu'en France, on a la chance d'être accompagné.
03:58On a la chance d'avoir des bons médecins, de bons traitements
04:00et d'être pris en charge à 100% des associations.
04:03On est en période d'octobre rose, on le voit bien,
04:05de plus en plus d'associations accompagnent les femmes et les hommes.
04:08Donc c'est ce qu'il faut voir et surtout rester positif
04:11parce que je pense que la positivité,
04:12c'est 50 à 60% d'une part de la guérison de cette maladie.

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