• il y a 7 heures
Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Enquête d'Esprit sur CNews et Europe 1.
00:05Bruit, stress, communication et activisme à outrance,
00:09le monde moderne est-il une conspiration contre la vie intérieure, comme l'avait dit Bernanos ?
00:14Si une autre voie est possible, elle est sans doute chez ceux qui sont radicalement à contre-courant, les moines.
00:20En quoi sont-ils des maîtres de vie intérieure en ce mois d'octobre ?
00:24Nous en avons deux exemples, Saint Bruno, fondateur des Chartreux,
00:27et Sainte Thérèse d'Avila, réformatrice du Carmel.
00:30Quelle sagesse ont-ils à nous transmettre alors que plusieurs documentaires sur les moines sont à l'affiche ?
00:36On va en parler avec nos invités dans cette émission qui est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
00:55Mais auparavant, retour sur les informations religieuses de la semaine.
00:58Avec vous, Éloi Rojourine, bonjour.
01:00Et retour sur la consécration de la ville de Toulouse au Sacré-Cœur.
01:04Bonjour Aymeric et bonjour à tous.
01:06Ils sont venus nombreux mercredi pour assister à la consécration au Sacré-Cœur de Jésus de la ville de Toulouse.
01:14Une décision prise par l'archevêque en réponse à la programmation du spectacle
01:19La porte des ténèbres dans les rues de la ville.
01:22Reportage de Jean-Luc Thomas.
01:25Ce mercredi, il y a foule.
01:27L'église du Sacré-Cœur est trop petite pour accueillir tous les catholiques d'un soir.
01:31700 personnes veulent participer à cette consécration de Toulouse
01:35voulue par le diocèse contre le spectacle, le gardien du temple, la porte des ténèbres.
01:41Je ne suis pas là pour partir en guerre, je suis là pour dire que ce spectacle est ténébreux.
01:48On a besoin plutôt de signes d'espérance et c'est ce que je voulais aussi manifester à travers la consécration de la ville et du diocèse au Sacré-Cœur.
01:56Après la messe, les fidèles apprécient le geste de l'archevêque.
01:59Le monde a besoin d'espérance bien plus qu'un spectacle sur un week-end.
02:03Ça va venir bénir la ville.
02:05Voici Lilith, la gardienne des ténèbres.
02:07Cette fameuse scorpion est le nouveau personnage de l'opéra urbain qui se déroule du 25 au 27 octobre.
02:14Ce qui a été un peu perturbant, c'est la première affiche où on voyait des flammes sur les églises.
02:20C'était une scène de guerre qui n'était pas adaptée à la situation.
02:27Autretemps, la dernière consécration pour Toulouse fut célébrée en 1941 par le cardinal Saliège.
02:36En 2024, déjà 14 églises ont été incendiées volontairement.
02:41Un chiffre inédit selon l'Observatoire du patrimoine religieux
02:45qui s'inquiète du manque d'efforts pour sécuriser les lieux de culte chrétien.
02:50Édouard Delamaze, président de l'Observatoire du patrimoine religieux.
02:55S'attaquer à des édifices religieux, c'est remettre en cause une civilisation.
03:00Il y a urgence pour la prise des moyens de défense contre les incendies, les vols,
03:07c'est-à-dire le caractère sanitaire de ces lieux.
03:09Ils doivent être absolument protégés.
03:12Cette église, même si elle est du XIXe siècle, n'intéresse pas tout le monde,
03:16même si on va considérer qu'elle n'a pas besoin d'être protégée au niveau des monuments historiques,
03:21il n'en demeure pas moins qu'il y a une messe tous les dimanches,
03:25qu'il y a des rassemblements populaires.
03:28C'est en ça que ces édifices sont absolument fascinants.
03:32Ils doivent être conservés.
03:34Au Brésil, un des plus grands pèlerinages du monde s'est déroulé le week-end dernier.
03:38Dans la ville de Belém, dans le Nord, plus de deux millions de personnes
03:42ont défilé dans les rues pour honorer la Vierge Marie.
03:45Les célébrations existent depuis le XVIIIe siècle
03:49et commémorent aussi la consécration du pays à la Vierge Marie,
03:52une dévotion qui s'est répandue dans tout le Brésil.
03:57La communauté juive a célébré cette semaine la fête de Soukot.
04:01Inspirée des traditions rabbiniques,
04:03elle commémore la sortie du peuple d'Israël du pays d'Égypte.
04:07Elle se manifeste aujourd'hui par des festivités à la synagogue et en famille.
04:12Et pour terminer, une visite guidée dans la basilique Saint-Pierre de Rome
04:16pour découvrir la chaire de Saint-Pierre et le chantier du baldaquin
04:20au-dessus du tombeau du premier des papes.
04:23Des images inédites avec le récit de Corentin Brio.
04:29Derrière ces échafaudages se cache un majestueux baldaquin 2633.
04:34Haut de 29 mètres, c'est l'un des trésors de la basilique
04:38placée au-dessus du tombeau de Saint-Pierre.
04:41Depuis février, les restaurateurs s'affairent pour nettoyer les dorures,
04:45comme nous l'affirme l'un des restaurateurs du chantier.
04:49Ici, nous pouvons très bien voir le niveau de nettoyage et ce qu'il nous a restitué.
04:54Nous avons fait ressortir toutes les dorures qui étaient à peine visibles.
04:58Nous pouvons ainsi voir les détails de la sculpture, les abeilles, les feuilles,
05:02tout ce qui n'était pas visible auparavant et qui n'était pas lisible.
05:08Juste derrière, un autre échafaudage pour une autre restauration,
05:12celle du reliquaire de la chaire de Saint-Pierre.
05:15Le travail est minutieux pour faire ressortir tous les détails
05:19de ce chef-d'oeuvre de l'art baroque.
05:24Nous sommes actuellement dans le lieu le plus sacré.
05:27C'est ici que se trouve la chaire de Saint-Pierre
05:30qui a été extraite au mois de juillet pour être analysée.
05:33A la fin des travaux, elle sera repositionnée à l'intérieur de la chaire.
05:38La dernière restauration datait de 1758.
05:41Le public pourra de nouveau admirer le bal d'Aquin à partir du 27 octobre.
05:47C'est la fin de votre journal.
05:49Emric, c'est à vous pour la suite d'Enquête d'Esprit.
05:52Merci beaucoup Eloy.
05:54Comment retrouver le sens de notre intériorité ?
05:57C'est la question que nous nous posons aujourd'hui dans Enquête d'Esprit
06:00avec nos invités dont Maxence Bertrand.
06:02Bonjour.
06:03Bonjour.
06:04Merci d'être avec nous.
06:05Vous êtes prêtre de la communauté Saint-Martin, curé à Lyon
06:08et auteur d'un petit livre,
06:10Comptez sur Lui, l'espérance de l'église au Cerf,
06:13où vous pourfendez justement notre activisme moderne.
06:16Avec nous également Marc Janson.
06:18Bonjour.
06:19Vous êtes réalisateur et vous avez fondé en 1979 la société de production DCX
06:23qui réalise notamment des documentaires pour la télévision.
06:26Vous êtes passionné aussi par la vie monastique.
06:28Vous avez consacré de nombreux films, notamment sur les Chartreux
06:31et vous nous parlerez de cette expérience forte.
06:34Guillaume d'Alençon, bonjour.
06:36Merci également d'être avec nous.
06:37Vous êtes directeur des accueils Louis Ezzeli,
06:39un lieu d'écoute pour les blessures familiales.
06:41Il y en a 25 prévus à ouvrir cette année.
06:45Et vous êtes aussi l'auteur de Saint Bruno, la solitude transfigurée.
06:48Saint Bruno du nom du fondateur des Chartreux justement, aux éditions Life.
06:52Et puis bien sûr Véronique Jaquet est avec nous.
06:54Bonjour Véronique.
06:55Bonjour Aymeric, bonjour à tous.
06:56Vous nous parlerez d'une autre grande spirituelle,
06:58Sainte Thérèse d'Avila, qui est fêtée également en octobre
07:00et qui a su trouver le chemin de la prière
07:02dans une période de bouleversement peut-être semblable à la nôtre.
07:06Toujours est-il qu'en ce mois d'octobre, les moines sont à l'affiche
07:10avec notamment ce film libre distribué par Sage Distribution
07:14sur la vie monastique qui est en salle à Paris pour la troisième semaine.
07:18C'est quand même un succès d'estime.
07:20Écoutez notamment l'un des intervenants, un moine donc,
07:24sur le vide de notre société.
07:28La société est souvent victime de ce vide existentiel.
07:31Une sorte de grand vide, de nausée existentielle.
07:34Pourquoi ? Parce que tous les moyens par lesquels on recherche le bonheur
07:38et la vraie liberté ne sont pas authentiques.
07:40Ils ne nous comblent pas.
07:42Mais il ne fait aucun doute que tout ce progrès
07:45et la flamboyance de notre société sont capables de distraire les gens.
07:50Parfois jusqu'à la fin de leur vie.
07:52Ils ne sont pas comblés mais ils sont distraits.
07:56Première réaction de nos invités.
07:58Guillaume d'Alençon, peut-être commençons par vous
08:00avec cette phrase qui fait penser à Ascadi Bernanos.
08:03On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne, disait-il,
08:07si on n'admet pas tout d'abord qu'elle est une conspiration universelle
08:10contre toute espèce de vie intérieure.
08:12Qui conspire ?
08:15Le démon que nous avons au fond de nous-mêmes.
08:17Puisqu'en réalité, ce n'est pas à l'extérieur qu'il faut chercher la cause
08:21de notre propre désert intérieur.
08:23C'est à l'intérieur de nous-mêmes.
08:25Je me rappelle cette phrase de saint Augustin qui dit
08:28« Tu me cherchais à l'extérieur alors que j'étais au-dedans de toi ».
08:31En fait, le travail consiste à épousseter en nous
08:35le trésor intérieur que nous avons pour à nouveau retrouver
08:38la flamboyance de cette flamme intérieure.
08:42Marc Janson, vous avez aussi de nombreux documentaires
08:45sur les moines à votre actif.
08:46Et un notamment, on va voir tout de suite un extrait,
08:49sur la chartreuse de Sélignac.
08:51Est-ce qu'on a besoin de cette oasis de silence
08:54que sont les monastères dans ce monde
08:57qui laisse de moins en moins de place à la vie intérieure ?
09:00Justement, je pense qu'on a un monde qui va de plus en plus vite,
09:03qui s'accélère.
09:05On a de plus en plus de messages qui arrivent de toutes parts.
09:08On a des textos, on a des réseaux sociaux, on a de l'Internet.
09:12Et on a des suggestions qui n'en finissent pas.
09:16Et des séductions également.
09:18Et donc, il n'y a plus de silence.
09:21Il n'y a plus de silence.
09:22C'est très difficile de trouver du silence aujourd'hui.
09:24Ça devient un luxe d'avoir un endroit de silence.
09:27Et là, tout à coup, on a les chartreux.
09:30Enfin, je dis tout à coup.
09:31Ça fait un moment, quelques siècles.
09:33On commence à en parler.
09:34Un peu plus à en parler.
09:36Les chartreux décident de mettre une chartreuse historique,
09:40la grande chartreuse de Sélignac,
09:42qui a été fondée en 1202, je crois.
09:45Et donc, à disposition de ceux qui veulent faire
09:48une retraite de silence et de solitude
09:50pendant quelques jours.
09:52Des laïcs, des hommes, des femmes, des religieux également.
09:55On va retrouver tout de suite, justement,
09:57ce reportage à partir de votre documentaire
09:59qui est disponible sur Youtube,
10:01sur cette fameuse chartreuse de Sélignac.
10:03Regardez, c'est signé Éloi Rochebrune.
10:04Et puis après, nous demanderons la réaction
10:06à Domaxence Bertrand.
10:11Dans l'Ain, Sélignac a été fondée en 1202.
10:15En 2001, les chartreux ont laissé la charge du lieu
10:18à des laïcs.
10:19Depuis, des fidèles du monde entier s'y rendent
10:21pour des retraites en silence
10:23à l'école des pères chartreux.
10:25Michael Vanbeek est directeur de l'abbaye.
10:27En fait, on vit l'expérience au cœur de la chartreuse,
10:31au sein de la chartreuse, au cœur de la chartreuse,
10:34vraiment en mettant nos pas à la suite
10:37des pas des pères qui étaient là.
10:39Et c'est ce qu'on ressent fortement dans cette maison.
10:42C'est imprégné de leur présence contemplative, ici.
10:47Et c'est un peu la richesse de cette expérience.
10:50Les retraitants peuvent suivre les offices,
10:53entreprennent des travaux et vivent dans des cellules
10:56semblables à celles des chartreux,
10:58comme Bertrand qui a choisi cette vie paisible pour un temps.
11:02On se dit qu'on ne peut pas faire n'importe quoi
11:04dans cette cellule.
11:06Il faut se tenir aussi bien que tous ceux qui ont habité là.
11:11Il est rare de pouvoir prier face au Christ
11:18et de pleurer.
11:21Je pleure, je pleure sur mon péché aussi.
11:24Et ça fait un bien formidable.
11:29Les retraites durent minimum trois jours.
11:31Pour beaucoup, c'est l'occasion de s'éloigner un temps
11:34de la société, comme le père Pierre d'Allemagne,
11:37prêtre diocésain.
11:39J'ai besoin de prendre un temps où, justement,
11:42va décanter à l'intérieur de moi tout ce bruit,
11:46toute cette agitation, pour permettre au Seigneur
11:50de venir parler à mon cœur.
11:52Entre solitude et silence, Céliniac est ouverte aux retraites
11:55neuf mois par an, objectif, cheminer avec le Christ
11:59dans la tradition spirituelle des chartreux.
12:06Don Maxence Bertrand, vous n'êtes pas moine,
12:08mais vous êtes prêtre.
12:10Est-ce qu'on a besoin de ces lieux, ressources,
12:12pour lutter contre le bruit, contre l'agitation
12:15et peut-être contre ce mal moderne qu'est l'activisme ?
12:18Je me disais qu'il y avait une forme d'ambiguïté
12:21dans cette recherche de silence, parce qu'il y a
12:24une forme de recherche de soi.
12:26Je pense que dans toute cette spiritualité monastique
12:29cartusienne, chez les chartreux en particulier,
12:31le grand défi, c'est de sortir du monde,
12:33mais pas seulement de sortir du monde,
12:35mais aussi de sortir du moi.
12:37Sortir de soi-même.
12:39Sortir de soi-même en vivant un espèce de pèlerinage
12:41ou d'errance, on pourrait en reparler,
12:43c'est-à-dire en découvrant qu'à l'intérieur de soi,
12:45on est conduit par quelqu'un d'autre,
12:47et que ce quelqu'un d'autre, c'est Dieu.
12:48Et ça passe par les méandres de notre histoire,
12:50la relecture, il parlait du péché tout à l'heure,
12:52par les joies aussi de notre existence.
12:54Et l'idée, c'est vraiment de se mettre à l'écart du monde,
12:57de ses préoccupations,
12:59Saint Paul parle de la chair aussi,
13:01c'est-à-dire de tout ce qui nous ramène un peu
13:03au plaisir de ce monde, etc.,
13:05pour retrouver en soi la présence d'un Dieu
13:07qui nous conduit, même si les événements
13:09ne nous paraissent pas très clairs et très ordonnés.
13:12Je pense que dans les 40 ans que le peuple d'Israël
13:14a passé dans le désert, c'était précisément
13:16pas un pèlerinage au sens des étapes claires,
13:18définies, etc., c'était une errance.
13:20C'est-à-dire qu'Israël a dû comprendre
13:22que c'était Dieu qui avait la carte.
13:23C'est pas si simple.
13:24C'est Dieu qui avait le GPS.
13:25Véronique Jacquier.
13:26On a entendu dans le reportage
13:28l'appellation de présence contemplative.
13:30Qu'est-ce que ça veut dire ?
13:32De quoi témoignent les moinens ?
13:34Jean-Maxence Bertrand peut-être.
13:36On pourrait le dire de pas mal de manières différentes.
13:38Moi, je pense pas mal à cette question
13:40de la porosité du cœur,
13:42d'un cœur qui est disponible à Dieu,
13:44disponible à Dieu, présent,
13:46à l'écoute de Dieu
13:48et en même temps à l'écoute du monde.
13:50C'est-à-dire, le cœur, c'est Saint Bernard qui dit ça,
13:52il est incurvu, mincé, recroquevillé sur lui-même,
13:54incurvé sur lui-même, etc.
13:56On lutte un peu avec ça.
13:58Tout le travail de la grâce, de Dieu en nous
14:00et de la vie contemplative,
14:02c'est de réouvrir,
14:04de rouvrir ce cœur,
14:06de le détourner de soi-même
14:08pour le rendre disponible à la présence de Dieu.
14:10Et en fait, on découvre, à ce moment-là,
14:12que plus sensible à la présence de Dieu,
14:14pour Dieu lui-même,
14:16il devient plus sensible à son prochain.
14:18Guillaume Dallonçon, j'aimerais qu'on revienne
14:20sur ce reportage qu'on a vu à la Chartreuse de Sénignac
14:22avec ce retraitant qui dit
14:24« Je pleure sur mes péchés ».
14:26Ça fait écho à ce que vous disiez tout à l'heure
14:28sur, finalement, c'est le démon intérieur
14:30qui nous empêche d'accéder
14:32justement à cette intériorité, à la prière, finalement.
14:34Alors, c'est vrai que pleurer sur ses péchés,
14:36si c'est comme Judas,
14:38pour finir par se suicider
14:40par désespoir, c'est quand même...
14:42ça serait dommage.
14:44Et c'est un vrai danger aujourd'hui ?
14:46Oui, parce que la perte de sens, le sens de la vie,
14:48fait que lorsque la personne sombre dans la culpabilité,
14:50elle peut, pour diverses raisons,
14:52ne plus comprendre le sens de son existence.
14:54Mais ce que je trouve intéressant
14:56dans cette expression « pleurer sur ses péchés »
14:58qui est vraiment très propre à la tradition monastique,
15:00c'est que,
15:02en fait, il s'agit
15:04de faire confiance à la miséricorde.
15:06Et la miséricorde,
15:08elle naît par les larmes,
15:10elle se manifeste par les larmes à la fois
15:12du fils prodigue et du père
15:14qui vient à la rencontre de son fils,
15:16et elle a comme
15:18finalité, la miséricorde, la pleine communion.
15:20Et donc, en réalité,
15:22ce témoignage de tous ces moines
15:24qui, en fait, pleurent
15:26sur leurs péchés, pour eux, mais pour nous,
15:28eh bien, ce témoignage
15:30de ces moines,
15:32ces sanglots qui pleurent
15:34pour nous, eh bien,
15:36ont des conséquences heureuses.
15:38Et c'est vrai que
15:40cette expérience que peut faire
15:42un laïc à la Chartreuse de Sénignac
15:44ou dans d'autres monastères,
15:46est l'occasion pour lui de repartir
15:48dans le monde, le cœur regonflé,
15:50éventuellement, pourquoi pas, dans certains cas,
15:52de se poser la question de rentrer
15:54dans un monastère.
15:56Ça peut aussi exister, absolument.
15:58Marc Janson, c'est vous qui avez réalisé ce documentaire.
16:00On a vu ce reportage, il en était tiré.
16:02Il y a aussi Armel Joubert-Desouges
16:04qui a sorti un documentaire
16:06sur Internet à la recherche de la vie intérieure.
16:08Mais ce qui me frappe, dans ce qu'on a entendu,
16:10c'est le silence, finalement.
16:12Le silence est audible
16:14dans ce reportage.
16:16Qu'est-ce qui vous a marqué, vous ?
16:18Bien précisément, c'est un lieu
16:20extraordinaire parce que
16:22c'est un lieu extrêmement puissant, qui est beau.
16:24Et comme le dit le père d'Allemagne
16:26à la fin du film,
16:28on entend le bruit de l'eau
16:30qui coule,
16:32et puis on entend le cri des rapaces,
16:34etc.
16:36On retrouve le goût des choses simples, finalement.
16:38Il dit que c'est un silence plein,
16:40c'est pas un silence vide.
16:42Il y a alors autre chose, c'est que
16:44le téléphone ne passe pas, l'Internet ne passe pas.
16:46S'il y a peut-être une pièce dans la chartreuse
16:48où le téléphone passe.
16:50Et donc,
16:52les retraitants,
16:54on leur demande de ne pas parler,
16:56de ne pas se parler
16:58les uns les autres,
17:00jusqu'à la fin
17:02de la petite semaine qui va en passer.
17:04Ce qui était déjà un effort en soi.
17:06Et moi, je pense que, si vous voulez,
17:08les chartreuses, c'est un petit peu
17:10les maîtres du silence,
17:12les princes du silence.
17:14Ils ont presque 1000 ans de vie.
17:16Il y a eu ce film, Le Grand Silence.
17:18Absolument, il y a eu Le Grand Silence.
17:20Et c'est vrai que c'est très impressionnant,
17:22le silence à la grande chartreuse.
17:24Je pense que vous l'avez peut-être vécu
17:26au moment de la messe
17:28dans l'église conventuelle.
17:30C'est quelque chose qui est très frappant.
17:32Véronique Jacquet.
17:34Oui, pour revenir
17:36à ce que vous venez de dire, c'est-à-dire
17:38pas de réseaux sociaux, pas de téléphone, pas d'Internet.
17:40On a le sentiment qu'il faut se dépolluer.
17:42Il faut vraiment
17:44se séparer de cette enveloppe du monde.
17:46C'est un petit peu ça,
17:48le fait de se rendre comme ça
17:50dans un lieu aussi prégnant.
17:52Et finalement,
17:54l'aboutissement de cette dépollution,
17:56c'est le fait de pleurer sur ses péchés aimés.
17:58Je voudrais qu'on revienne là-dessus.
18:00Pour les auditeurs, les téléspectateurs,
18:02c'est pas évident qu'on ne peut pleurer sur ses péchés
18:04que si on a rencontré le Christ.
18:06Il y a une forme d'incarnation.
18:08Ce que je pense, c'est qu'il y a deux façons
18:10de pleurer sur ses péchés, comme vous disiez.
18:12Il y a celui qui pleure sur ses péchés parce qu'il s'identifie à son péché
18:14et il dit, en fait, j'ai fait ça, et ça, c'est vraiment moi.
18:16Avec un désespoir, un découragement.
18:18Et puis, il y a celui qui découvre
18:20qu'il est aimé de Dieu, qu'il est pardonné.
18:22Il pleure sur ses péchés en mettant son péché à distance,
18:24en disant, mais en fait, c'est pas mon cœur profond,
18:26c'est pas vraiment moi, ça.
18:28Et il y a comme une espèce de mise à distance
18:30et ce péché pardonné, le Seigneur,
18:32il passe par-dessus.
18:34On découvre, je pense, dans ce silence,
18:36qu'il y a un regard sur soi
18:38qui peut être parfois décourageant
18:40et qu'en fait, Dieu partage pas ce regard,
18:42qu'il a un regard plus large, plus profond,
18:44plus vrai, en fait, aussi,
18:46sur nous-mêmes.
18:48Je pense que ce silence, il creuse
18:50à la fois notre regard sur nous-mêmes,
18:52il l'approfondit, mais aussi,
18:54je voudrais dire que ce silence, en se dépolluant
18:56des réseaux sociaux, des nouvelles du monde,
18:58il n'éloigne pas les moines du monde
19:00qui ont comme mission principale la question de l'intercession.
19:02Mais peut-être que, par contre, ça les libère
19:04d'une espèce de projection de leurs propres inquiétudes
19:06sur les difficultés du monde, de la société, etc.
19:08Et je pense que ça rend leur intercession
19:10et leur prière pour le monde
19:12à la fois plus fervente et finalement plus féconde, aussi.
19:14Guillaume Dallançon,
19:16vous souhaitiez réagir, peut-être sur les écrans, justement,
19:18qui font écran à la vie intérieure ?
19:20Je voulais réagir sur le regard
19:22sur soi et sur le regard sur Dieu,
19:24parce qu'en réalité, de ce que je comprends,
19:26si on regarde,
19:28si on se regarde
19:30à partir du regard de Dieu,
19:32eh bien, on voit les choses différemment.
19:34Donc on ne sombre pas, comme vous le dites,
19:36dans le désespoir. Et si on regarde
19:38les autres à partir du regard de Dieu,
19:40c'est la même chose, on les regarde avec une invincible
19:42espérance. Et sur
19:44ce sujet-là, en réalité,
19:46le regard
19:48que Dieu nous donne,
19:50on le reçoit, que si on prend le temps
19:52du silence, de l'intériorité.
19:54Et vous disiez,
19:56Véronique, que les réseaux sociaux,
19:58l'Internet, c'est une forme
20:00de dépollution. Et moi,
20:02qui suis de la génération
20:04qui a grandi avec les moyens audiovisuels,
20:06eh bien,
20:08je trouve que je me suis dégradé
20:10et j'ai besoin régulièrement
20:12de mettre de l'ad blu,
20:14ce liquide qu'on met dans son carburant pour le purifier.
20:16Et plus ça va,
20:18plus il faut rajouter.
20:20Et donc, l'expérience de cette
20:22dépollution, elle est fondamentale.
20:24Mais elle n'est pas toujours facile. On va écouter juste avant la pause
20:26encore l'expérience
20:28monastique tirée de ce
20:30documentaire libre produit
20:32par Sage Distribution. Regardez.
20:34Une expérience
20:38vaut bien mieux que de simples paroles.
20:40Mais encore
20:42faut-il avoir une expérience.
20:44Si la vie
20:46d'un homme a toujours
20:48été tournée vers les choses matérielles,
20:50comment
20:52peut-il trouver le sens
20:54et le désir
20:56d'avoir une expérience spirituelle ?
20:58C'est impossible.
21:00C'est pourquoi il nous faut une période
21:02de désert, une période
21:04de solitude, de silence,
21:06durant laquelle on peut se demander
21:08quel est le sens
21:10de ma vie ? Où vais-je ?
21:14Est-ce que j'aime ?
21:16Qu'est-ce que j'aime ?
21:18Même temps, il faut se poser ces questions.
21:20Parce que l'homme a tendance
21:22à fuir.
21:24Il préfère
21:26les choses matérielles.
21:28Le choix lui appartient.
21:32C'est pour ça que la liberté
21:34est si importante.
21:36C'est le don le plus grand que Dieu
21:38ait fait à l'homme, la liberté.
21:40On peut dire oui ou bien on peut dire non.
21:44Voilà comment faire ce choix de la liberté
21:46qui n'est pas simple, toujours,
21:48dans notre monde en tout cas.
21:50A l'école des moines, vous restez avec nous,
21:52on en parle juste après la pub.
21:54De retour dans Enquête d'Esprit,
21:56nous parlons de l'école de la vie monastique
21:58pour retrouver ce sens de l'intériorité
22:00qui nous manque tant aujourd'hui
22:02avec nos invités dont Maxence Bertrand,
22:04auteur de Comptez sur Lui,
22:06L'espérance de l'église au Cerf,
22:08avec Marc Janson, réalisateur
22:10notamment d'un documentaire sur la chartreuse
22:12de Célinia, qui est actuellement disponible
22:14sur Internet, avec Guillaume Dalanson,
22:16auteur de Saint Bruno, la solitude transfigurée,
22:18Life Edition, et puis bien sûr Véronique,
22:20qui nous parlera de Sainte-Thérèse d'Avila
22:22qui a su conserver justement cet équilibre
22:24intérieur dans un monde compliqué,
22:26comme le nôtre peut-être.
22:28Alors je voudrais justement qu'on écoute encore
22:30un témoignage, cette fois c'est vous Marc Janson
22:32qui l'avez recueilli à travers vos différentes expériences
22:34de documentaires sur la vie monastique,
22:36c'est le frère François, il est trapiste
22:38et voici ce qu'il nous dit sur
22:40l'importance finalement d'avoir justement
22:42ces oasis spirituelles que sont
22:44les monastères.
22:46Quelques fois on nous dit mais qu'est-ce que vous faites
22:48là-dedans alors qu'il manque tellement de prêtres
22:50dans l'église ? Alors c'est un peu
22:52comme si vous alliez dire aux racines
22:54qu'est-ce que vous foutez là, on ne vous voit même pas
22:56alors qu'il y a tant
22:58de branches mortes, d'autres
23:00qui sont arrachées par la tempête, si on dit ça
23:02ça y est j'y reviens de la touffe
23:04celui-là, les racines c'est les racines
23:06et les branches c'est les branches, chacun doit
23:08être à sa place, plus la tempête est forte
23:10plus les racines doivent tenir
23:12et s'enfoncer dans le corps.
23:14Un commentaire Marc Janson
23:16sur cette phrase des racines dans la tempête
23:18c'est magnifique comme expression.
23:20C'est un merveilleux moine
23:22de la grande trappe de Soligny
23:24que nous avions filmé il y a 30 ans
23:26et qui malheureusement à l'infirmerie
23:28il est très malade là actuellement
23:30on a une pensée particulière pour lui
23:32il m'avait passé un coup de téléphone hier
23:34à la trappe pour ça, pour avoir de ses nouvelles
23:36c'est merveilleux
23:38c'est un homme qui avait un charisme
23:40auprès des jeunes notamment
23:42absolument unique
23:44et c'est vrai que ces vocations
23:46contemplatives elles sont essentielles
23:48c'est vraiment les racines
23:50et je pense qu'aujourd'hui
23:52notre monde va si mal
23:54que je pense qu'il faut travailler
23:56c'est creuser
23:58ces vocations contemplatives
24:00en tous les cas moi c'est le travail
24:02que j'essaie de faire
24:04à travers vos différents documentaires
24:06il y a une sagesse monastique
24:08Guillaume d'Alençon, vous avez travaillé sur la figure
24:10de Saint Bruno qui est le fondateur
24:12d'Echartreux
24:14ce sont des racines dont on a besoin
24:16urgentement aujourd'hui
24:18c'est certain
24:20et Saint Bruno n'est pas
24:22un espèce
24:24d'extraterrestre
24:26puisqu'en fait il est rentré
24:28ou plutôt il a initié cette vie
24:30que nous appelons la vie cartusienne
24:32sans vouloir fonder un ordre
24:34il est simplement parti au désert à 56 ans
24:36vous imaginez, ça veut dire qu'il a passé
24:3840 ans de sa vie dans le monde
24:40donc en réalité tous ceux qui sont
24:42dans le monde quelque part
24:44peuvent trouver comme Saint Bruno
24:46au creux de leur
24:48vie et dans les silences
24:50dans les failles de leur être
24:52trouver cette lumière qui cherche à pénétrer
24:54et Saint Bruno disait dans sa lettre
24:56à Raoul Le Vert
24:58son meilleur ami Raoul
25:00la solitude
25:02et le silence sont
25:04infiniment désirables, seuls ceux
25:06qui en ont fait l'expérience le savent
25:08donc c'est vraiment une belle invitation
25:10pour que depuis le monde
25:12on puisse de temps en temps aller se réfugier
25:14pour se ressourcer
25:16Donc Mgr Bertrand
25:18c'est quoi l'enjeu de retrouver
25:20cette sagesse monastique
25:22dans le monde d'aujourd'hui ?
25:24L'image de l'arbre est assez excellente
25:26parce qu'elle signifie qu'on est liés les uns aux autres
25:28et qu'il y a quelque chose
25:30d'une sève qui vient donner la vie
25:32à d'autres que soi-même
25:34et ça c'est vrai que c'est un enjeu particulier
25:36dans l'église aujourd'hui, dans le monde
25:38de comprendre cette espèce de lien
25:40qui nous unit les uns les autres
25:42et qu'on appelle en théologie la communion des saints
25:44et donc de savoir qu'on est porté
25:46par la prière de certains et que c'est pas juste
25:48une pensée positive
25:50mais qu'il y a quelque chose de plus qui nous relie
25:52il me semble que c'est un grand défi
25:54c'est sûr qu'on est dans ce monde un peu individualiste
25:56tous avec nos propres combats, nos propres préoccupations
25:58et il me semble en effet que dans ce silence monastique
26:00et puis en particulier peut-être
26:02cartusien
26:04il y a quelque chose
26:06où ils se sentent envoyés en mission
26:08et c'est pas juste un désir personnel de se retrouver
26:10mais ils sont envoyés, ils ont été appelés par le Christ
26:12pour porter le monde dans leur prière
26:14pour se mettre à l'écoute de Dieu
26:16Marc Janson à travers les différents documentaires
26:18que vous avez réalisés, notamment justement
26:20sur ces chartreux fondés par
26:22Saint Bruno
26:24qu'est-ce qui vous frappe au fond
26:26est-ce qu'il faut
26:28renouveler justement cette spiritualité
26:30qui vient des temps anciens
26:32des pères du désert
26:34on est vraiment là dans une tradition spirituelle
26:36on l'entendait tout à l'heure avant la pub dans le reportage
26:38sur Céliniac
26:40qui est extrêmement profond et puissante
26:42oui absolument
26:44le mot désert
26:46désigne le lieu symbolique
26:48de la vie monastique et du combat ascétique
26:50donc c'est vraiment
26:52dans cet esprit là
26:54que les chartreux mènent leur vie
26:56donc c'est vrai que c'est une
26:58vie extrêmement rude
27:00avec une règle de vie très stricte
27:02mais alors ils veulent absolument
27:04parce qu'il y a une sorte de mythe
27:06sur les chartreux
27:08faut pas idéaliser non plus
27:10on cite souvent
27:12par exemple le monastère de la grande chartreuse
27:14est une forteresse contemplative
27:16les gens qui se promènent dans la montagne
27:18quand ils croisent un moine chartreux
27:20parce qu'ils ont eu une marche hebdomadaire
27:22ont l'impression de faire une rencontre mystique
27:24bon les chartreux ils nous calment
27:26ils nous disent attendez on n'est pas des surhommes
27:28voilà on est des hommes comme les autres
27:30on a les mêmes pauvretés
27:32mais on a une vocation
27:34qui est très particulière
27:36et c'est peut-être la raison pour laquelle
27:38les chartreux sont en petit nombre
27:40Véronique Jacquier
27:42alors vocation très particulière
27:44en se rend bien compte ce qu'il y a de fascinant
27:46à travers ces reportages et ces témoignages
27:48c'est qu'il y a une permanence de la vie monastique
27:50depuis des siècles
27:52c'est à dire qu'on a affaire à des hommes qui vivent de la même façon
27:54qui prient de la même façon
27:56justement un mot sur la prière
27:58des moines
28:00en quoi est-ce finalement une forme d'oxygène
28:02pour notre monde
28:04moi je dirais que
28:06dans Maxence Bertrand
28:08il y a une priorité donnée à l'être
28:10sur le faire
28:12et donc cette permanence
28:14le fait de se mettre en présence de Dieu
28:16pour être en présence du monde et porter ses intentions
28:18il me semble que c'est ça la grande ligne de fond
28:20c'est qu'ils ont choisi la qualité de l'être et de la présence
28:22plutôt que celle de l'activité
28:24comme quelque chose qui suit
28:26et puis je pense aussi que dans la prière des psaumes
28:28qui n'est pas exclusivement réservée aux moines
28:30mais dont ils font quand même leur chapelet quotidien
28:32le fil de leur prière
28:34je pense qu'il y a une expérience d'une densité humaine considérable
28:36c'est-à-dire qu'il y a
28:38toutes les émotions, tous les sentiments du cœur humain
28:40et les leurs, propres
28:42parce que vous l'avez dit, ils ne sont pas d'autres hommes que nous
28:44donc ils ont les mêmes sentiments, les mêmes angoisses, les mêmes joies
28:46mais il y a aussi celle de l'humanité entière
28:48qu'ils partagent et donc je pense que
28:50cette prière et cette présence gratuite
28:52contemplative
28:54de Dieu, je pense que c'est le cœur
28:56de leur mission, de leur appel
28:58Est-ce que c'est ça l'enjeu ? C'est ce dont vous parlez aussi
29:00dans votre livre, Comptez sur Lui
29:02finalement aujourd'hui dans notre monde, on est dans le faire
29:04et c'est la grande tentation
29:06le grand danger du monde moderne
29:08alors c'est très légitime
29:10qu'à certains moments on soit dans le faire
29:12mais ce qui est moins légitime, c'est que
29:14et ça c'est vrai que c'est le monde contemporain
29:16qui a été un peu conduit comme ça
29:18c'est que le faire vise à nous donner une identité
29:20c'est-à-dire, par ce que je fais
29:22je voudrais m'inventer
29:24un sens à mon existence ou une personnalité
29:26pour un projet, il faut réussir sa vie
29:28exactement, par exemple le concept de projet
29:30qui s'est étendu
29:32à peu près toutes les sphères de notre vie
29:34y compris les plus personnels, les plus familiales
29:36un projet, ça devient un enfant
29:38quand il est désiré, un projet de vie
29:40même dans l'église, on parle beaucoup de projet pastoraux
29:42ce mot-là, il est symptomatique
29:44du monde moderne où on a voulu s'inventer
29:46dans un monde où on a un peu perdu
29:48c'est la première phrase du mois de cette émission
29:50dans ce monde où on ne sait pas très bien où on en est
29:52et bien c'est une façon de se rassurer
29:54sur une activité qui va nous donner du sens
29:56il faut qu'on invente du sens
29:58et ça il me semble que c'est un peu angoissant pour l'homme contemporain
30:00Véronique Jacquet ?
30:02Je pense que ce qu'il y a de spécifique aussi c'est que finalement
30:04le moine s'inscrit dans une longue tradition
30:06et dans une chaîne humaine
30:08il y a un héritage spirituel qui est reçu
30:10des autres moines qui ont vécu avant lui
30:12qui ont prié comme lui
30:14et cette permanence pour notre monde en fait
30:16elle est extrêmement rassurante quand même, non ?
30:18Alors c'est une transmission
30:20et je pense que c'est
30:22l'opposé du projet
30:24le projet il sort de nous, on imprime notre marque
30:26dans le monde et puis ça revient vers nous, grosso modo
30:28alors que la mission, il y a quelqu'un derrière moi
30:30et il y a quelqu'un vers qui je vais
30:32et de fait les moines dans cette transmission
30:34de génération en génération, etc.
30:36de siècle en siècle
30:38ils ont un trésor dont ils vivent et qu'ils transmettent
30:40et la mission
30:42du Christ, ça veut dire envoyer en mission
30:44le Christ il vient du Père, il donne l'Esprit
30:46c'est le sens de la vocation chrétienne
30:48Guillaume Delençon, que nous apprennent les moines
30:50à nous qui sommes dans le monde ?
30:52En synthèse
30:54Ils nous apprennent
30:56ce que vous disiez monsieur l'abbé
30:58à être et ils nous apprennent
31:00à choisir toujours
31:02le royaume de Dieu et sa justice
31:04et le reste nous sera donné par surcroît
31:06et c'est vrai que parfois on est dans le projet
31:08on est dans la peur
31:10parce qu'en fait on a des enjeux économiques
31:12il faut faire vivre sa famille
31:14il y a des soucis qui nous traversent quotidiennement
31:16et donc on oublie que
31:18l'unique nécessaire, il n'y en a qu'un
31:20et le jour de notre mort
31:22quand on sera sur notre lit de mort
31:24je souhaite que ce soit le plus tard possible
31:26mais comme Dieu voudra
31:28et bien on sentira
31:30à quel point l'unique nécessaire
31:32c'est vraiment ça qui est nécessaire
31:34et je voudrais juste dire une chose
31:36sur tous ces jeunes qui sont
31:38qui au fond
31:40sentent
31:42un désir d'absolu
31:44et bien
31:46ce désir d'absolu, il peut se concrétiser
31:48de deux manières
31:50dans le mariage, c'est la voie normale
31:52de la vie
31:54mais et
31:56dans la vie contemplative, la vie consacrée
31:58parce que je suis absolument
32:00traumatisé, prenons un mot assez fort
32:02par tous ces monastères vides
32:04et par tous ceux qui vont se vider d'ici
32:06dix ans et je trouve que rien
32:08qu'au plan physique
32:10un monastère c'est fait pour être occupé par des moines
32:12c'est comme une église, c'est fait pour
32:14être occupé par des fidèles
32:16et donc qu'est-ce que nous, famille
32:18qu'est-ce que nous, parents
32:20qu'est-ce que nous, enfin qu'est-ce que les jeunes
32:22et bien font pour
32:24comment dire, reconsidérer
32:26leurs enracinements au regard
32:28de leurs idéaux profonds
32:30et au fond
32:32c'est une voie de bonheur, les chartreux
32:34sont pas des sur-hommes
32:36ce sont des gens normaux
32:38et tu pourras nous en parler
32:40Marc vous pourrez nous en parler mais encore plus
32:42mais ils ont cette vie
32:44qui rejoint la nôtre, une mère de famille
32:46chez elle, c'est pratiquement un chartreux
32:48d'une certaine façon, c'est pas si loin que ça
32:50dans l'Aide
32:52Alors on va écouter un nouvel extrait du documentaire
32:54Libre, donc de Sage Distribution
32:56en quoi est-ce que justement les moines sont
32:58des maîtres de vie intérieure et de prière
33:00écoutez
33:02On croit savoir comment prier
33:04On s'habitue à faire des heures de prière
33:06et on pense bien faire
33:08et puis soudain
33:10Dieu se tait
33:12ça ne marche plus
33:14ce qui jusque là
33:16était la prière
33:18cesse soudain de fonctionner
33:20et il n'y a que du silence
33:22alors on doit s'accrocher
33:24avancer
33:26on a l'impression d'avoir perdu
33:28la foi
33:30et petit à petit c'est curieux
33:32parce que les choses
33:34s'inversent
33:36et ce silence qui semblait
33:38correspondre
33:40à l'absence de Dieu
33:42devient précisément le lieu
33:44où il se trouve
33:46Marc Janson, peut-être une réaction là-dessus
33:48est-ce que avoir fréquenté les moines
33:50comme vous l'avez fait pour vos différents documentaires
33:52ça a été aussi une école de prière pour vous ?
33:54Bien sûr, ça m'évangélise
33:56De quelle manière ?
33:58Je dirais deux choses
34:00La première, j'ai toujours été très frappé
34:02par cette pensée de Simone Weil
34:04la philosophe
34:06qui dit les biens spirituels ne doivent pas
34:08être recherchés mais attendus
34:10Deuxième chose
34:12j'ai pu avoir la grâce
34:14de pouvoir faire un entretien
34:16avec un très vieux moine
34:18Pierre Chartreux
34:20Moine Chartreux, pardon
34:22Frère Convert
34:24dont je tirerai le nom
34:26et l'endroit par discrétion
34:28à qui il avait la réputation
34:30d'être le saint du monastère
34:32c'était quelqu'un à qui Dieu parlait
34:34dans son cœur
34:36et nous avons eu un long entretien
34:38et j'ai pu lui poser des questions
34:40j'ai notamment posé cette question
34:42je lui ai dit quelles sont les conditions
34:44pour lesquelles Dieu va
34:46parler au cœur d'un homme
34:48et il m'a dit tout de suite
34:50l'humilité
34:52le moine doit rester
34:54silencieux
34:56en attente de Dieu
34:58et tout lui sera donné
35:00selon la
35:02miséricorde de Dieu
35:04et ça c'est quelque chose que je trouve
35:06très fort chez les Chartreux
35:08cette attente de Dieu
35:10et je pense que les Chartreux vont quelque chose
35:12à nous enseigner dans cet hérémétisme
35:14intérieur dont on a besoin
35:16l'hérémétisme ce n'est pas uniquement
35:18les déserts minéraux
35:20les forêts profondes ou les montagnes
35:22c'est le fond de notre cœur
35:24comme ça a été dit
35:26mais ça peut être aussi l'apprentissage
35:28de retrouver cet hérémétisme intérieur
35:30dans nos vies qui sont des vies bruyantes
35:32qui sont bousculées, etc.
35:34Mais comment on fait, don Maxence Bertrand
35:36il y a un combat à mener
35:38l'humilité ou ce que disait ce moine
35:40à l'instant dans le reportage
35:42c'est pas si facile
35:44aujourd'hui. Non c'est difficile
35:46c'est un grand combat. De fait je pense
35:48que le premier combat c'est celui de la prière
35:50c'est beau, vécu comme une attente
35:52et non pas comme une conquête en tout cas
35:54personnelle. Je pense aussi que
35:56à côté de la prière, pour nous qui sommes aussi
35:58dans le monde investi, je pense qu'il y a
36:00deux dimensions que je vois. Le premier c'est
36:02le rapport aux événements
36:04je voudrais à chaque fois comprendre le sens
36:06la signification, quitte à trouver des coupables
36:08quitte à projeter sur ces événements
36:10un peu disparates, un peu incompréhensibles
36:12une raison qui nous échappe
36:14et je trouve que dans ces événements qu'on n'arrive pas toujours
36:16à comprendre, je pense qu'il y a un grand enjeu
36:18un peu comme je disais tout à l'heure, le peuple au désert
36:20de se dire qu'il y a quelqu'un d'autre qui conduit
36:22notre vie et qu'au travers
36:24de ces événements qui ne nous sont pas
36:26très perceptibles ou compréhensibles
36:28il ne nous abandonne pas
36:30ça c'est la première chose. Donc il y a une espèce de paix
36:32par rapport aux événements qu'on traverse
36:34compter sur lui, compter sur le fait
36:36qu'il nous accompagne
36:38c'est une phrase que Jésus dit
36:40dans l'évangile, il dit celui qui m'a envoyé
36:42est avec moi, et je pense que c'est une force intérieure
36:44très grande. Puis la deuxième chose c'est le sens
36:46du sacrifice je pense, la capacité
36:48à manquer pour avoir
36:50besoin de quelqu'un d'autre, c'est une espèce d'entraînement spirituel
36:52Saint Paul en parle, mais c'est une façon de dire
36:54j'apprends à manquer un peu pour ne pas être
36:56en autarcie dans mes propres forces
36:58Vous avez une phrase très belle dans votre livre à ce sujet
37:00j'ai encore une réaction là-dessus
37:02sur l'esprit de sacrifice, vous dites que ça permet de lutter
37:04contre l'isolement intérieur
37:06Oui c'est ça, la tentation de vivre en autarcie
37:08seul avec soi-même, de dire je vais m'en sortir
37:10quoi qu'il en coûte, et en réalité
37:12à la fin de notre vie
37:14notre éternité se jouera
37:16à la capacité qu'on aura entre guillemets
37:18à prendre la main de celui qui nous sauve
37:20ça veut dire aussi qu'on n'est pas tout seul
37:22parce que la solitude ça peut faire peur
37:24aussi dans la vie intérieure
37:26Solitude ça veut pas dire solitaire, ça veut pas dire seul
37:28Véronique
37:30Oui le programme que vous proposez peut faire peur aussi
37:32parce qu'on sait pas par où ça commence
37:34on sait pas comment avancer tout seul d'ailleurs
37:36Qu'est-ce que vous donneriez
37:38comme conseil à quelqu'un qui a
37:40une lourde charge professionnelle
37:42ou une mère de famille qui est débordée
37:44et qui dit bah c'est bien gentil
37:46mais moi me mettre à l'école des moines
37:48c'est pas facile dans ma vie quotidienne
37:50Peut-être simplement
37:52c'est plus facile à dire qu'à vivre
37:54de relire la mission qui nous a été confiée
37:56et c'est-à-dire que dans la mission qui nous a été confiée
37:58par le Seigneur dans notre vie familiale, professionnelle, sacerdotale
38:00etc. se dire
38:02Où est-ce que le Seigneur m'envoie
38:04Qu'est-ce qu'il me demande
38:06Qu'est-ce que moi j'ai rajouté à cette charge là
38:08C'est lui qui sauve le monde
38:10et devant la charge
38:12souvent moi j'aime beaucoup dans le chemin de croix
38:14la figure de Simon de Sirène et de Véronique
38:16en fait souvent je peux travailler
38:18donner un coup de main, c'est Simon de Sirène
38:20mais je sauverai pas le monde par moi-même
38:22je vais juste adjoindre quelques-unes de mes forces
38:24et puis parfois je ne peux rien faire, je peux consoler
38:26c'était le témoignage de Véronique qui essuie le visage de Jésus
38:28et c'est une présence
38:30qui est aux yeux du monde inutile
38:32et qui malgré tout manifeste une compassion
38:34une consolation très forte
38:36donc c'est dire à quoi le Seigneur
38:38me demande, quelle est la mission
38:40qu'il me confie, je sais qu'il est présent avec moi
38:42et peut-être que le reste, ça vient peut-être de cette
38:44injonction du monde à donner du sens
38:46et à produire pour produire
38:48Guillaume Delençon, qu'est-ce qu'il faut dire
38:50notamment aux jeunes, parce que là aussi c'est un enjeu
38:52pour les enfants, les adolescents
38:54sur justement cette recherche de l'intériorité
38:56aujourd'hui, malgré les écrans
38:58Quand Dieu créa le monde, c'était le chaos
39:00et il sépara
39:02les ténèbres et la lumière
39:04les eaux d'en haut et les eaux d'en bas
39:06etc
39:08et en fait, quand on veut justement
39:10emprunter ce chemin de bonheur
39:12et bien il faut accepter
39:14d'être accompagné
39:16et on ne peut pas partir tout seul
39:18donc avoir un père spirituel
39:20pour emprunter
39:22ce chemin de l'humilité
39:24rentrer dans cette voie de docilité
39:26et précisément, la jeunesse, l'adolescence
39:28et l'âge adulte, de la même façon
39:30sont propices
39:32à cet accompagnement, à cet art
39:34de se laisser conduire
39:36finalement, comme les disciples d'Emmaüs
39:38qui, au début, ne savaient pas
39:40qu'ils étaient accompagnés
39:42mais qui ont finalement compris
39:44qu'ils étaient accompagnés
39:46et donc, pour trouver la lumière
39:48pour trouver ce cadre
39:50qui permet aux professionnels
39:52à la mère de famille
39:54de trouver l'unité intérieure
39:56dans son activité, dans la multiplicité
39:58de ses occupations
40:00avoir cette boussole
40:02qui constitue
40:04l'accompagnement spirituel
40:06la vie sacramentelle
40:08la vie d'oraison
40:10c'est une prière prolongée
40:12la prière silencieuse
40:14finalement, après, on en est tous
40:16au point zéro, d'une certaine façon
40:18même le vieux moine, à la fin de sa vie
40:20mais c'est une grammaire
40:22voilà, peut-être, une grammaire
40:24alors, comment fait-on aussi
40:26dans un monde qui est en feu
40:28un monde, pardon, bouleversé
40:30par les violences, la guerre, etc.
40:32Véronique, il y a
40:34une grande sainte, Sainte Thérèse d'Avila
40:36qui est fêtée en octobre, qui a montré le chemin
40:38à travers, notamment, ce chemin
40:40de vie intérieure qu'elle a magnifiquement décrit
40:42dans ses livres
40:44Sainte Thérèse d'Avila,
40:46grande sainte espagnole du XVIe siècle
40:48première femme reconnue docteure
40:50de l'église, donc c'est pas rien
40:52elle était dans un monde en plein bouleversement
40:54un petit peu comme le nôtre, aujourd'hui
40:56en France, c'était les guerres de religion
40:58entre catholiques et protestants
41:00en Espagne, c'était les soubresauts
41:02liés à la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb
41:04au niveau européen, c'était
41:06une unité religieuse
41:08et politique qui était complètement en train de se disloquer
41:10et elle, elle dit
41:12le monde est en feu, on voudrait en finir
41:14avec son église, alors pour réveiller
41:16la foi et ramener les hommes à Dieu
41:18elle dit il faut mettre en avant le chemin
41:20vers l'intériorité
41:22elle le vit, elle le vit profondément
41:24elle dit l'intériorité c'est le lieu
41:26où l'âme est habitée par Dieu
41:28et elle a dans sa prière
41:30une fécondité inouïe
41:32puisqu'elle s'est laissée agir
41:34Dieu au plus profond d'elle-même
41:36alors ça va donner une vie
41:38absolument remarquable, elle va
41:40réformer l'ordre du Carmel qui était tombé
41:42dans la tièdeur et la mondanité
41:44elle remet la vie intérieure
41:46au centre du Carmel, si j'ose dire
41:48avec la prière silencieuse
41:50avec la pauvreté radicale, avec la clôture
41:52pour les religieuses carmélites alors qu'à l'époque
41:54on rentrait dans un covent
41:56comme dans un moulin, et puis dans le sillage
41:58de cette réforme, ça c'est absolument incroyable
42:00elle va sillonner l'Espagne à Dodane
42:02pour fonder 17
42:04Carmels réformés
42:06et puis le mouvement va gagner le monde entier
42:08le mouvement de la réforme, ça va sacrément
42:10nourrir la vie de l'église, elle est bien entendu
42:12aussi l'auteur de nombreux ouvrages
42:14dont de nombreux poèmes qui témoignent
42:16de ses élévations mystiques
42:18et de la
42:20richesse de sa vie intérieure
42:22voilà comment on peut être une âme
42:24vraiment en prière
42:26avec un chemin d'intériorité incroyable
42:28et être en même temps dans le monde
42:30avec une fécondité incroyable
42:32Merci beaucoup Véronique, une réaction peut-être
42:34dont Maxence Bertrand, ce que ça veut dire
42:36vous parlez aussi de Thérèse Davila dans votre livre
42:38c'est qu'on a chacun de nous
42:40Dieu en nous
42:42pour nos téléspectateurs
42:44et ceux qui nous écoutent, c'est pas forcément une évidence
42:46En effet, c'est une espèce de
42:48renversement, c'est-à-dire ce que j'aime beaucoup chez Thérèse Davila
42:50et puis chez d'autres
42:52grandes figures de sainteté, c'est qu'ils nous montrent que
42:54l'église est un don
42:56de Dieu qui naît dans les âmes
42:58et donc quand on aurait la tentation
43:00de vouloir réformer l'église sous le mode du
43:02projet, c'est une réalité qu'on aurait à construire entre nous
43:04pour qu'elle soit un peu plus
43:06comme ça, un peu plus comme ça, etc.
43:08Probablement, on
43:10s'égare. L'église est un don de Dieu qui
43:12s'éveille dans les âmes
43:14et en fait, dans cette écoute, dans cette recherche de conversion
43:16c'est le témoignage de François d'Assise aussi, c'est le témoignage
43:18de très nombreux saints, qui ensuite
43:20passent par des œuvres. C'est très beau chez Thérèse Davila
43:22à la fin de son château intérieur
43:24où elle décrit cette espèce de
43:26pèlerinage intérieur pour trouver Dieu en nous
43:28comme dans une pièce reculée d'un château
43:30elle terminera en disant, à la fin, il nous faut des œuvres
43:32des œuvres et des œuvres, ça veut dire
43:34la puissance de vie rayonne.
43:36Alors justement, peut-être
43:38pour les quelques minutes qui nous restent
43:40une conclusion
43:42Marc Janson a commencé par vous, est-ce que
43:44finalement ce message dont on a
43:46parlé dans cette émission, le message des
43:48moines aujourd'hui, c'est aussi
43:50pour la fécondité, la
43:52rechristianisation, parce que c'est ça le sujet
43:54aujourd'hui, on est quand même face à une déchristianisation
43:56extrêmement sévère, est-ce que
43:58il faut d'abord retrouver ce chemin de la prière
44:00pour rechristianiser, si on
44:02peut dire, la France et puis le monde ?
44:04Moi je suis persuadé que c'est
44:06par l'évocation contemplative essentiellement
44:08qu'on va pouvoir
44:10reconstruire et qu'effectivement les œuvres
44:12vont pouvoir fleurir tout autour.
44:14C'est vrai
44:16que souvent on dit
44:18mais c'est du parfum jeté au
44:20pied du Christ, c'est pas efficace.
44:22C'est du gâchis, on l'entendait tout à l'heure.
44:24C'est la fécondité.
44:26Mais
44:28l'exemple nous montre que
44:30enfin, un oncle
44:32de mon épouse qui était grand professeur d'histoire
44:34à la Sorbonne disait souvent
44:36les ermites
44:38souvent ont donné
44:40vie à des villes, parce que
44:42les gens venaient s'improver à leurs
44:44paroles et
44:46il y a grand nombre de villes qui sont nées
44:48de cette façon-là. C'est les racines
44:50dans la tempête, on l'entendait tout à l'heure le frère François.
44:52Guillaume Dalanson, le mot de la fin.
44:54On va justement
44:56commencer. J'ai envie de dire,
44:58j'ai envie de m'adresser finalement en tant
45:00que père de famille à tous ces jeunes
45:02qui ont entre 17, 18
45:04et 25, 30 ans.
45:06N'hésitez pas à aller
45:08dans une abbaye, dans un monastère
45:10chercher un père spirituel.
45:12Choisissez une abbaye où vous vous sentez bien
45:14et faites confiance, laissez le bon
45:16Dieu faire et vous verrez bien, vous rencontrerez
45:18peut-être la femme de votre vie, l'homme de votre vie
45:20si vous êtes un homme ou si vous êtes une femme
45:22et puis vous rencontrerez surtout le Christ
45:24qui vous dira ce qu'il faut faire.
45:26Voilà, et d'ailleurs il semble que ce mouvement
45:28commence à être pris puisque
45:30effectivement il y a un regain vers
45:32les monastères. Peut-être une dernière,
45:34un dernier conseil de lecture, un livre
45:36essentiel pour approfondir, ça s'appelle
45:38L'âme de tout apostolat de Don Chotard.
45:40Ça se trouve en librairie ou sur internet.
45:42Et puis Véronique, également une autre
45:44lecture France Catholique de cette semaine.
45:46Oui, France Catholique qui fait sa une sur
45:48Michel-Ange, l'artiste,
45:50son génie et sa foi sur abonnement
45:52et sur france-catholique.fr
45:54Voilà, et d'ailleurs on peut aussi aller à l'abbaye
45:56de Céliniaque,
45:58dans l'Ain. Merci à Tara Souvé,
46:00aux équipes techniques de
46:02CNews. La semaine prochaine vous retrouverez
46:04Véronique Jacquier avec un sujet
46:06extrêmement important pour aujourd'hui,
46:08Dieu en prison. Ce sera passionnant
46:10et donc pour l'instant vous restez bien sûr
46:12à notre écoute.

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