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Après Marc Madiot, avec qui Cyclism'Actu a eu l'occasion de s'entretenir mercredi, c'est un autre manager général d'une équipe française du World Tour, Cédric Vasseur, qui a répondu à nos questions ce vendredi. L'occasion de revenir avec le patron de l'équipe Cofidis sur cette saison 2024 plus que compliquée pour la formation nordiste, seulement classée au 20e rang mondial du classement UCI avec 5 maigres victoires au compteur, alors que l'année 2023 et les deux succès sur le Tour de France laissaient espérer bien mieux. Un bilan très approfondi qui a permis d'aborder ls raisons de cet échec, mais aussi les départs de Guillaume Martin et d'Axel Zingle, le gros mercato réalisé à l'intersaison, la situation de crise dans laquelle se trouve le cyclisme français, la prochaine éléction pour la présidence de la Fédération Française de Cyclisme (FFC), ou encore le futur parcours de la Grande Boucle 2025... Cédric Vasseur a évoqué tous ces sujets.

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Transcription
00:00Comment allez-vous en cette fin de saison 2024, qui est pratiquement terminée, et de la route ?
00:06Bonjour, je vais bien et je suis un peu comme les coureurs, content que la saison se termine parce qu'elle n'a pas été simple.
00:14Ça n'a pas été pour nous un grand cru et on a envie de tourner rapidement la page et de passer à 2025.
00:21Vous venez de le dire, une saison 2024 compliquée pour Cofidis, 5 victoires UCI, 20ème équipe au classement UCI mondial.
00:29On a l'impression qu'il y a eu une régression par rapport à la saison 2023 qui avait été très bonne.
00:35Comment vous expliquez cette année compliquée ? On sait que vous n'avez pas gagné jusqu'en mai.
00:40Après, vous avez eu un mois de mai loin qui a été très bon.
00:44On a eu une dynamique positive qui s'est enfin lancée et à la fin de saison, vous êtes retombé un peu dans vos travers.
00:50Comment vous expliquez cette saison ?
00:52Je pense que dans le monde du cyclisme, rien n'est vraiment linéaire à part quelques coureurs comme Pogacar qui sont des cas exceptionnels.
01:00On a fait une bonne saison 2023, on avait fait une excellente saison 2022.
01:08Je pense qu'il y a pas mal d'explications.
01:11La première, c'est tout simplement qu'on n'a pas été à la hauteur.
01:14Je pense que les résultats, les victoires, ce sont les coureurs qui vont les chercher sur les compétitions.
01:19Et on a trop souvent loupé des occasions d'aller chercher des bons résultats.
01:26Je pense qu'il y a peut-être eu aussi un phénomène d'incompréhension.
01:32Après les deux belles victoires sur le Tour de France l'an dernier, je pense que d'une manière générale, on s'est peut-être dit
01:37« c'est bon, on a gagné deux étapes sur le Tour, ça faisait 16 ans que Félix attendait, on peut se relâcher. »
01:43Et on voit que prendre la saison à l'envers, parce que c'est vraiment un peu ce qui s'est passé pour nous,
01:48on a vraiment pris la saison à l'envers, on n'arrive pas à redresser.
01:52Donc la saison 2023, c'est vraiment un peu ce qui s'est passé pour nous.
01:59Donc la saison 2023 avait commencé magnifiquement avec la victoire de Brian Cocker au Tour Down Under.
02:06Il avait tout de suite donné une bonne dynamique au groupe.
02:09Et là, on a enchaîné les pépins, des chutes, pas mal de chutes,
02:14notamment sur la Marseillaise avec Axel Zinglet, avec Stefano Aldani.
02:18Donc on a été dans une mauvaise spirale, on n'a pas réussi à sortir la tête de l'eau.
02:25On a eu quelques satisfactions, évidemment.
02:27Et puis la plus belle pour moi, c'est la victoire de Benjamin Thomas sur le Giro,
02:31qui a quand même libéré l'équipe, parce qu'on avait besoin de cette victoire.
02:36Et il a été la chercher d'une manière impeccable.
02:39Franchement, il a été exceptionnel.
02:41Ça a donné une énergie au groupe, parce que comme vous disiez,
02:44du coup, on a enchaîné quelques victoires dans la foulée,
02:46avec notamment aussi Mylène Frétin, un prometteur coureur beige, sprinter.
02:52Mais après, on a replongé et malheureusement, cette fin de saison,
03:00on n'a pas réussi non plus à retrouver des résultats exceptionnels.
03:04On est présent.
03:05Je pense qu'on termine un peu mieux la saison qu'on l'a commencée,
03:09mais ce n'est pas suffisant pour afficher un statut du CI World Tour.
03:15On le sait bien.
03:16Donc on va se mettre à travailler rapidement.
03:21La saison 2024 n'est pas encore terminée, mais on est déjà sur la 2025.
03:26Il y a beaucoup de changements qui vont arriver chez Cofidis aussi.
03:30Quand une équipe fonctionne bien, on a envie de continuer avec elle.
03:34Quand elle ne fonctionne pas bien, je pense qu'il ne faut pas s'obstiner.
03:37Ça veut dire qu'à un moment donné, on est peut-être arrivé au bout des choses
03:41et donc repartir avec de nouvelles ambitions, avec de nouveaux coureurs,
03:46avec de nouvelles personnes pour essayer justement de retrouver
03:50ce que je considère aujourd'hui comme notre place,
03:52c'est-à-dire approcher le top 10 mondial.
03:55La fin d'un cycle, vous venez de l'évoquer, le début d'un nouveau.
03:59On a dix recrues qui arrivent à l'inter-saison.
04:03C'est beaucoup.
04:04On a également cinq départs pour le moment qui sont actés,
04:07dont deux qui sont tout de même historiques de l'équipe Cofidis.
04:12On a en tout cas des coureurs vedettes et français,
04:15Guillaume Martin et Axel Zingley, qui ont porté haut les couleurs de l'équipe Cofidis.
04:20Qu'est-ce que ça fait de perdre ces deux coureurs comme ça à l'inter-saison ?
04:24Comment on s'adapte ?
04:26On a l'impression qu'il y a une perte d'identité française
04:30en termes de coureurs et de coureurs vedettes dans l'équipe.
04:34Oui, c'est sûr qu'en perdant Axel Zingley et Guillaume Martin,
04:40on perd quand même deux coureurs français qui sont connus.
04:43Mon objectif pour 2025, ce n'est pas de créer une équipe d'une nationalité,
04:48c'est de créer une équipe capable de maintenir son statut au niveau UCI World Tour.
04:52Et si pour ça, il faut aller chercher des coureurs de l'autre côté du continent,
04:57il ne faut pas se gêner.
04:59Je pense qu'aujourd'hui, on doit vraiment aller chercher les meilleurs coureurs.
05:02Peut-être avec l'ambition future de redonner une identité française
05:06un peu plus marquée dans l'équipe, et ça, c'est vrai.
05:10Mais le cyclisme d'aujourd'hui n'est plus comme avant.
05:15On voit bien que les talents français partent à l'étranger.
05:18Les Français sont bien obligés à un moment donné de faire appel aussi à des talents étrangers.
05:23C'est normal. Je crois qu'il n'y a plus de frontières dans le cyclisme.
05:27Tout va très vite.
05:29Et c'est difficile, je pense, de travailler comme on le faisait par le passé
05:35avec un David Moncoutier qui fait toute sa carrière dans l'équipe Coféli.
05:38Ça n'existera plus jamais.
05:40Je pense qu'aujourd'hui, on est sur un temps de travail qui est beaucoup plus court.
05:48On avait proposé à Axel et à Guillaume de poursuivre le chemin ensemble.
05:54Ils ont préféré aller sur une autre destination.
05:58Mais je pense qu'au final,
06:02continuer avec un coureur qui n'a plus réellement l'envie de travailler main dans la main avec la structure,
06:08ce n'est pas forcément une bonne chose.
06:11Guillaume a donné beaucoup de satisfaction à l'équipe Coféli.
06:15Il a été, je dirais, poustouflant en 2020.
06:19Mais c'est vrai que depuis 2020, on voit quand même que face à des coureurs comme Pogacar,
06:24face à des coureurs comme Vingegaard, face aux coureurs qui sont ses adversaires,
06:28parce qu'au final, Guillaume est un grimpeur.
06:30Et donc, il doit complètement, malheureusement, essayer de rivaliser avec eux.
06:35On a toujours été un petit peu en difficulté.
06:37Je pense que ça a une répercussion sur le groupe aussi,
06:40parce que quand le leader n'est pas capable de répondre présent dans les moments importants,
06:45derrière, au niveau des équipiers, on se dit pourquoi je devrais rouler pour un leader
06:51qui n'est finalement pas bien meilleur que moi.
06:54Je pense que tout ça mélangé a fait que du côté de Guillaume ou de notre côté,
07:01on s'est dit qu'on a fait de belles choses ensemble.
07:04On se quitte en bons termes.
07:06Et puis moi, je lui souhaite bon vent dans sa nouvelle formation.
07:09Et nous, on essaiera de reconstruire du solide avec Emmanuel Bourgman,
07:14qui est censé remplacer Guillaume Martin,
07:16parce qu'il faut quand même dire que le palmarès de Bourgman est quand même bien plus fourni.
07:20Il a quand même réussi à aller faire quatrième du Tour de France en 2019.
07:24Vous allez me dire, c'est pareil, 2019, c'était il y a longtemps.
07:28Mais aujourd'hui, on sait très bien qu'aucun coureur n'est capable de rivaliser
07:33avec Vingegaard et Pogacar dans les grands tours.
07:36Ils sont vraiment sur une autre planète.
07:38Donc nous, on va vraiment se contenter d'aller chercher des victoires d'étape dans un premier temps.
07:43Et je pense que Bourgman a aussi envie de se relancer dans un nouveau défi.
07:48Il a fait toute sa carrière avec la formation de Ralf Denck.
07:51Et là aussi, à un moment donné, on a besoin d'une nouvelle source de motivation.
07:55Donc je pense que la source de motivation que Guillaume Martin recherche chez Groupama FDJ,
08:02et bien Emmanuel Bourgman la cherche aussi chez Cofidis.
08:06Avant de revenir un peu plus en détail sur le reste de votre recrutement,
08:10un petit mot également sur Axel Zahn.
08:13Vous avez évoqué Guillaume Martin qui, effectivement,
08:15semble être arrivé un peu à la fin de son histoire avec Cofidis.
08:18Axel Zahn, on a eu l'impression qu'il avait potentiellement encore autre chose à offrir à l'équipe Cofidis.
08:25Il était encore assez jeune.
08:27Il suit un peu la trajectoire de Christophe Laporte.
08:29Au final, il va rejoindre l'équipe Visma.
08:32On a eu évidemment ce Tour de France.
08:35On a l'impression qu'il y a quelque chose qui s'est un peu mal passé avec le management, etc.
08:41Est-ce que vous pourriez revenir un peu sur cette gestion d'Axel Zahn ?
08:44Et sur son évolution pour la suite ?
08:47Non, je pense qu'Axel, très tôt dans la saison, on a voulu discuter avec lui au mois de janvier.
08:52C'est lui qui a retardé les discussions.
08:55Il avait peut-être d'ailleurs déjà signé dans sa formation.
08:58C'est possible.
09:00En tout cas, nous, on a senti un Axel Zahn en perte de vitesse en début d'année, perdu.
09:08On a même d'ailleurs dû changer son programme
09:10et l'enlever des grands rendez-vous des classiques flandriennes
09:13parce que c'était lui le leader.
09:14C'était lui qui était censé isser haut les couleurs de Cofidis sur les classiques flandriennes.
09:20Il n'a pas répondu présent.
09:23Et puis après, on a quand même relancé Axel sur des courses d'un niveau plus faible.
09:28Les Coupes de France sont des belles courses,
09:30mais quand même qui ont une concurrence qui est moins forte que le Tour des Flandres
09:35ou Gandwevel Games où on attendait Axel.
09:39Après, c'est sûr que sur le Tour de France,
09:43chaque coureur a envie d'essayer de jouer sa carte.
09:46Nous, on voulait surtout essayer de mettre la force collective au service de Brian Cocard.
09:52Vous l'avez vu, ça a été difficile d'avoir une unité dans l'équipe.
09:56Il n'y a pas eu de tensions réelles.
10:02Il y a simplement des coureurs qui ont essayé de tirer leur épingle du jeu.
10:05Et ça, c'est tout à fait légitime.
10:07Mais au final, c'est l'équipe Cofidis et ce sont les coureurs qui ont été perdants
10:10parce que ça n'a pas marché.
10:11On n'a pas gagné de sprint.
10:12On n'a pas gagné d'étape en échappé.
10:15Et on a même loupé des échappés qu'on n'aurait jamais dû louper,
10:18comme par exemple à Gap.
10:20Parce que quand on voit le résultat de l'étape de Gap, c'était une étape pour Axel.
10:25Je sais qu'Axel a donné le meilleur de lui-même.
10:28Là aussi, je pense que lui avait envie de se lancer dans un autre projet.
10:36Chez Cofidis, il avait la garantie d'être leader.
10:39Je ne suis pas sûr que dans l'équipe Visma, il aura la garantie d'être leader.
10:43Mais après, c'est un choix de carrière.
10:45Moi, je l'ai fait personnellement aussi.
10:47Je me suis à un moment donné dirigé vers une équipe où il y avait un vrai leader
10:53comme Armstrong, où je devais travailler pour lui
10:55et je devais faire une totale abstraction de mes ambitions personnelles.
10:59Mais je pense que ça fait partie du cheminement.
11:02Maintenant, peut-être que dans un an ou deux,
11:04Axel dira « j'ai fait le bon choix ».
11:06Ou au contraire, il dira « j'aurais peut-être dû rester leader
11:09plutôt que d'aller chercher les bidons ou de rouler pour Wout van Aert ».
11:14On le verra dans les années qui viennent.
11:16On va revenir sur la suite pour Cofidis, une année 2025 qui se présente
11:20avec, vous l'avez évoqué, de nouveaux coureurs.
11:23On aura donc Emmanuel Bourmane qui va venir en grimpeur pour remplacer Guillaume Martin.
11:27On a également Aaron Bourou, Valentin Ferron, Dylan Teuns, Sylvain Monniquet
11:33pour citer quelques-uns des noms les plus connus qui vont arriver.
11:38Comment avez-vous articulé votre mercato ?
11:41On a l'impression que pour certains d'entre eux, c'était une sorte de relance.
11:46Par exemple, pour Dylan Teuns, pour Emmanuel Bourmane,
11:49vous êtes allé chercher des paris sur des coureurs confirmés
11:52mais qui avaient besoin d'un second souffle.
11:54Comment vous évaluez votre mercato de ce point de vue-là ?
11:57J'évolue le mercato nettement supérieur à celui de l'année dernière.
12:01Déjà, je pense que sur le papier, on est probablement l'une des équipes françaises
12:05qui a fait le meilleur mercato du circuit.
12:08Alex Arembrouz, c'est un coureur qui est formidable.
12:11Je l'ai encore vu en cette fin de saison avec le maillot de champion d'Espagne.
12:15Il s'accrochait en Italie, on voyait qu'il n'était pas forcément au mieux,
12:18mais il s'accroche, il tente.
12:20C'est vraiment l'image que j'ai envie d'avoir des coureurs de l'équipe Cofidis en 2025.
12:25On a d'abord cherché un coureur qui nous garantissait quasiment un top 20, top 30 mondial.
12:33Je pense qu'au mieux, Alex, pour l'instant, est arrivé 20e, 24e coureur mondial.
12:39C'est ce qu'on recherche. Aujourd'hui, on n'avait pas ces coureurs capables de faire ça.
12:43Je pense qu'Alex aura vraiment cette mission d'être le leader de l'équipe.
12:49Je suis persuadé que comme il sera capable de tenir son rang en tant que leader,
12:53l'équipe derrière va suivre et elle va élever son niveau.
12:57Ensuite, vous le disiez, je pense qu'on voulait plutôt des coureurs qui avaient envie de se relancer
13:04et d'essayer de se remettre dans leur meilleur mouvement,
13:08avec notamment Emmanuel Bourgman, avec Dylan Tunze,
13:12parce que Dylan Tunze, cette année, il a aussi été époustouflant sur les Flandriennes,
13:16sur les Ardennaises, au Tour des Flandres.
13:19Il joue quasiment un podium du Tour des Flandres.
13:22Ils se font reprendre dans le final, je pense,
13:24mais il est capable de rivaliser avec des coureurs de la trempe de Van Der Poel.
13:28Et ça, on n'en a pas aujourd'hui dans notre effectif.
13:31Je pense que Dylan Tunze aura vraiment un rôle très important
13:34sur toutes les classiques flandriennes et les classiques belges,
13:39parce que c'est un coureur qui a ça dans le sang, ça fait partie de son ADN.
13:44Et quand on a un coureur qui est motivé pour le Nieuwsblad,
13:47qui est motivé pour le Tour des Flandres,
13:49derrière, on a des soldats qui vont vraiment au front.
13:52Parce que quand le leader n'est pas là ou quand le leader n'est pas motivé,
13:56chacun est perdu, on n'est là, on ne sait pas pourquoi,
13:58on honore juste une convocation et puis voilà.
14:02Et ensuite, je pense qu'on a voulu des coureurs qui étaient des francs tireurs,
14:07c'est-à-dire des coureurs capables d'aller dans des échappées, de faire des numéros.
14:10Et Simon Carr, je pense que ça peut être une des révélations de l'équipe Cofidis,
14:13en 2025.
14:16Simon a déjà été époustouflant sur certaines courses,
14:20il rêve du Tour de France et je pense que chez Cofidis,
14:23il a largement sa place pour participer.
14:26Je ne parle pas de la victoire générale au Tour de France,
14:28mais je pense qu'un coureur comme Simon peut très bien se retrouver un jour
14:32dans une échappée et aller la claquer sur les routes du Tour de France.
14:37Et puis, on a misé aussi sur des jeunes coureurs talentueux,
14:40comme Sylvain Moniquet, comme Valentin Ferron, comme Maisonneuve ou Ischiardo,
14:47qui vont intégrer les rangs professionnels.
14:50Ce qui m'a fait plaisir aussi, c'est d'avoir été contacté par Damien Touzé,
14:55qui avait envie de revenir chez Cofidis.
14:57Ça veut dire que finalement, on est quand même une maison qui sait accueillir,
15:02qui respecte les coureurs et les engagements.
15:06Et donc, Damien va aussi avoir un rôle à jouer, mais très important,
15:10sur toutes les classiques belges aux côtés de Dylan Tunze.
15:13Pour l'instant, je pense que ce mercato est quand même de très bonne qualité.
15:18Aujourd'hui, on est 28 coureurs sous contrat.
15:20Il nous reste encore deux positions à déterminer.
15:23On hésite pour les deux dernières places, mais on a envie de faire confiance à la jeunesse.
15:29Vous me faites un lien tout tracé.
15:32À la jeunesse, on a beaucoup de formations françaises World Tour
15:35qui ont une équipe réserve, une équipe continentale.
15:37Ce n'est pas forcément votre cas.
15:39Comment vous expliquez ce modèle que vous ne suivez pas,
15:43peut-être volontairement ou volontairement, je ne sais pas,
15:45mais on a l'impression que la formation via une réserve continentale,
15:50une équipe avec des jeunes, c'est important aujourd'hui.
15:54Comment vous expliquez ce positionnement-là ?
15:56C'est important, mais je pense qu'on a pris du retard.
15:59Dès la fin des années 90, parce que Chambéry Cyclisme,
16:03quand ils se sont créés à cette époque-là,
16:05je pense que c'était le moment opportun pour se lancer dans la formation.
16:09Depuis, toutes les équipes se sont lancées dans le circuit continental.
16:13Aujourd'hui, les règles font que vous détectez des jeunes,
16:20vous leur permettez de s'épanouir, de progresser.
16:26Et puis, vous n'avez aucune garantie pour que ces jeunes-là
16:30continuent leur chemin dans votre équipe UCI World Tour.
16:33Parce que le cyclisme aujourd'hui a changé aussi.
16:37Chaque coureur a un agent.
16:39L'agent fait jouer la concurrence.
16:41Je pense qu'aujourd'hui, se lancer avec les années de retard
16:47qu'on a dans ce circuit continental,
16:49alors qu'on doit mettre toute notre énergie et nos moyens
16:52pour essayer de progresser en UCI World Tour,
16:56à la fois sur un point de vue sportif,
16:58mais aussi sur un point de vue du budget.
17:00Parce qu'on peut aussi parler des budgets.
17:03Ce sont quand même des budgets importants.
17:06Dans un pays comme la France, je pense qu'il faut compter
17:08minimum 1,5 million pour une structure continentale.
17:11C'est quand même handicapant quand on sait qu'on ne fait pas déjà
17:16partie des plus hauts budgets parmi le circuit UCI World Tour.
17:20Nous, on a plutôt pris le parti pour l'instant de se dire
17:23qu'on va voir comment va évoluer le circuit continental,
17:27comment vont évoluer les règles de l'UCI.
17:30Je suis vraiment partisan pour favoriser l'équipe UCI World Tour
17:36qui forme un coureur.
17:37Parce que si vous formez un coureur pour qu'il parte à la concurrence
17:41avec parfois même pas un merci, ça ne vaut pas le coup.
17:44Aujourd'hui, je pense que c'est vraiment le système qui nous rend frileux.
17:48Le jour où on aura la garantie que toute l'énergie,
17:51tous les moyens qu'on aura mis en place pour détecter et faire progresser
17:56un coureur, ça nous garantit à minima deux ans,
17:59ce coureur dans le circuit UCI World Tour chez les hommes,
18:02on pourra y aller.
18:03Mais aujourd'hui, on n'en est pas là.
18:05Oui, on pense par exemple à Lénie Martinez pour la groupe MFDJ
18:08qu'on a eue sur Cyclisme Actu il n'y a pas longtemps,
18:10qui est un cas qui représente un peu ce que vous venez d'évoquer.
18:13Effectivement, on n'a pas la sécurité de garder ce coureur
18:16sur plusieurs années.
18:18C'est un choix assumé.
18:20Lui, pour le coup, il est quand même passé dans l'équipe UCI World Tour
18:24de Marc Madiot, mais j'ai apprécié aussi les propos de Marc Madiot
18:29qui disait, il y a quelques années, on avait fait passer
18:31sept coureurs de la continentale à l'équipe UCI World Tour.
18:34Aujourd'hui, ce n'est plus possible.
18:36C'est vraiment impossible.
18:38Je pense vraiment qu'il faut protéger les équipes continentales
18:41et quand elles seront protégées, ça nous incitera plus
18:45à se lancer dans le projet.
18:49Parce qu'aujourd'hui, se lancer dans un projet continental
18:53et de formation, c'est affaiblir notre structure UCI World Tour
18:57parce que ça va forcément nous handicaper au niveau du budget
19:01et du recrutement.
19:03Et c'est aussi handicaper notre formation féminine
19:06qu'on essaie de faire grandir et dont on espère un passage
19:11en UCI World Tour en 2026.
19:13On a parlé un peu des coureurs.
19:16On imagine qu'une saison compliquée 2024, comme ça,
19:19il n'y a pas que ça qui est pris en compte.
19:21Vous avez parlé de relâchement.
19:23Il y a une part de responsabilité du staff et du management.
19:26Comment on se remet en question pour repartir sur de bonnes bases ?
19:29Vous avez déjà ciblé ce qui a été raté pour la saison 2024.
19:33Comment on se relance vers une meilleure saison 2025 ?
19:40On est encore à la phase de diagnostic
19:43parce que tout s'explique de toute façon.
19:45Je pense qu'aujourd'hui, on cherche vraiment à comprendre
19:48pourquoi des coureurs qui ont brillé les dernières saisons
19:54n'ont pas réussi à trouver l'ouverture cette année.
19:58Quand on voit, par exemple, la métamorphose de l'équipe Décathlon AG2R,
20:04je pense que c'est un modèle qu'il faut étudier
20:07parce que ça a bien marché cette année.
20:09Mais là encore, ce n'est pas évident que l'année prochaine,
20:11ce soit aussi réussi.
20:14En tout cas, nous, on a changé les coureurs
20:18parce qu'à un moment donné, comme je le disais,
20:20ce sont les coureurs qui vont faire des résultats.
20:23Et quand on fait des résultats, ça nous amène des points.
20:26Et quand on a des points, vous avez le mardi matin votre classement
20:29et chacun s'amuse à comparer le nombre de points
20:34mis par telle et telle équipe.
20:36Moi, ce que je veux, c'est vraiment me concentrer
20:38sur les résultats l'année prochaine.
20:40Je ne veux pas entendre parler de points
20:41parce que quand on commence à courir pour des points,
20:44on court à l'envers.
20:46Ce que je souhaite, c'est de voir l'équipe travailler
20:49pour qu'Alex Arembourou gagne de belles courses,
20:51pour que Dylan Teuns puisse jouer la gagne sur le Tour des Flandres,
20:55pour que Simon Carr gagne des belles courses, etc.
20:59Pour que Brian Cocard gagne des sprints,
21:01pour que Milan Fretta et Agnolkoski aillent chercher des victoires.
21:05C'est le fond du travail qui va être effectué cet hiver.
21:11On va aussi changer certains postes,
21:15parce que je pense que, notamment au niveau de la préparation cette année,
21:21on n'a pas été au niveau.
21:24Et donc, à un moment donné, on a besoin aussi
21:27d'offrir aux coureurs de nouvelles méthodes de travail,
21:33parce que ces méthodes de travail, quand elles fonctionnent,
21:37elles vous donnent confiance et elles augmentent votre potentiel.
21:40Par contre, quand vous êtes dans le circuit inverse,
21:42c'est-à-dire quand vous faites une charge de travail,
21:45que vous allez sur la course, que vous prenez une branlée sur la course,
21:48vous n'avez plus confiance en vos méthodes de travail.
21:52Et je pense qu'aujourd'hui, on a besoin de redonner aux coureurs
21:55la confiance dans les méthodes de travail de l'équipe Cofilis,
22:01dans la qualité du matériel, etc.
22:04On doit vraiment regagner la confiance des coureurs.
22:07Je pense que c'est essentiel, parce que l'effectif,
22:10s'il tourne à 100% de ses moyens, comme je vous l'ai dit,
22:13il doit être capable de faire dixième du classement mondial UCI l'année prochaine.
22:19Question peut-être un peu bête,
22:21mais si l'année prochaine ne se passe pas comme prévu,
22:24c'est encore une saison compliquée.
22:26Est-ce que, par exemple, la place de Cédric Vasseur
22:28en tant que manager général de l'équipe Cofilis peut être menacée
22:31sur le cours au moyen terme ?
22:33Ce n'est pas à moi de le dire maintenant.
22:35Je pense qu'à un moment donné,
22:37je n'ai pas non plus envie de diriger une équipe pour diriger une équipe.
22:43J'ai déjà fait 15 ans en tant que coureur cycliste pro.
22:47J'ai gagné des étapes sur les routes du Tour de France.
22:49J'ai été consultant à la télévision.
22:51J'ai pris toujours beaucoup de plaisir dans tout ce que j'ai fait.
22:54Je pense que ce qui me motive aujourd'hui,
22:57c'est d'amener des coureurs à la victoire.
23:00Essayer de voir des coureurs remporter des courses,
23:03comme on l'avait fait l'an dernier avec Victor Laffey et Isagiré sur le Tour.
23:07Ce sont des moments forts qui font vibrer
23:10et qui récompensent aussi le travail de tout un staff,
23:13parce qu'il y a tout un staff qui travaille.
23:16Je n'envisage pas un plan B.
23:18Pour moi, il n'y a pas d'autre choix qu'avec l'effectif qu'on a,
23:21les moyens mis à disposition par l'équipe Cofilis.
23:23Ça ne peut pas vriller.
23:27Aujourd'hui, je prends la responsabilité de l'effectif qui va porter le maillot en 2025,
23:34de l'effectif qui va aussi travailler avec les coureurs
23:38pour essayer d'aller chercher les meilleurs résultats.
23:44On ne pouvait pas prévoir le Covid en 2020,
23:47donc j'espère qu'on n'aura pas un nouveau cas de Covid l'année prochaine.
23:50Honnêtement, je suis vraiment optimiste
23:53par rapport aux capacités de rebondir de l'équipe Cofilis.
23:58Encore une fois, comme je le disais en introduction,
24:03les résultats ne sont jamais linéaires dans le cyclisme.
24:06Aujourd'hui, ils ne sont plus linéaires, sauf pour très peu d'équipes.
24:09Je pense que souvent, après une saison difficile,
24:12il y a une prise de conscience, il y a un rebond.
24:15L'année prochaine sera peut-être la meilleure des saisons
24:18qu'on n'a jamais connue chez Cofilis.
24:20C'est tout le mal qu'on vous souhaite, évidemment.
24:23On va prendre un peu de recul par rapport à l'équipe Cofilis.
24:26On va parler de ce qui fait l'actualité de cette fin de saison
24:29depuis plusieurs jours, semaines.
24:31On a pas mal de déclarations alarmantes et alarmistes
24:34d'acteurs du cyclisme français.
24:36On pense à Emmanuel Hubert,
24:38qui parle d'une situation très compliquée pour l'équipe Arkea.
24:41On a eu Marc Madiot sur le cyclisme actuel,
24:43qui nous a parlé de récession.
24:45L'état du cyclisme français inquiète.
24:48Vous, Cédric Vasseur, en tant que manager de l'équipe Cofilis,
24:51que pensez-vous de cette situation ?
24:54Moi, je ne suis pas aussi pessimiste
24:57que tout le monde pourrait le prétendre.
25:00Je pense, aujourd'hui,
25:03que la France est le pays
25:06qui a le plus d'équipes en UCI World Tour.
25:09Donc, on est un pays qui est quand même privilégié.
25:12Vous vous rendez compte que l'Italie n'a pas une seule équipe
25:15en UCI World Tour depuis des années.
25:17Donc, je pense qu'on a un problème de riche,
25:21c'est-à-dire qu'on a beaucoup de compétitions,
25:24on a beaucoup de structures, on a beaucoup de coureurs.
25:27Et immanquablement, dans la rivalité internationale du cyclisme,
25:32de temps en temps, les lignes bougent
25:35et on ne peut pas garder notre part du gâteau chaque année.
25:39C'est un peu comme une équipe, c'est difficile.
25:41Donc, une nation est forcément obligée de connaître
25:44des moments un petit peu plus difficiles.
25:47Donc, je pense qu'aujourd'hui, avec quatre équipes en UCI World Tour,
25:51on est quand même déjà privilégié.
25:53Ça, c'est le premier point.
25:54Maintenant, là où je rejoins mes collègues managers,
25:57c'est que le système dans lequel on évolue n'est pas équitable,
26:03il n'est pas loyal parce que, tout simplement,
26:05on doit rivaliser avec des équipes
26:07qui n'ont pas le même mode de fonctionnement que nous,
26:10qui n'ont pas les mêmes contraintes en termes de financiers,
26:15c'est-à-dire de charges salariales.
26:17Et aujourd'hui, on est sur un marché hyper concurrentiel,
26:21c'est-à-dire qu'on fait jouer la concurrence pour tout,
26:23c'est-à-dire pour les coureurs, pour le staff,
26:26pour le matériel, pour tout.
26:28Et quand on a 18 possibilités d'intégrer une équipe,
26:33on va forcément chercher celle où on a les meilleures conditions.
26:36Et aujourd'hui, ce n'est pas moi qui le dis,
26:39c'est un constat.
26:41Ce qui ressort, c'est que quand même,
26:44les équipes qui proposent des statuts d'indépendance
26:47sont privilégiées pour les grands coureurs.
26:50Donc, évidemment, vu sous cet angle-là,
26:53c'est un handicap pour le cyclisme français.
26:56Alors, je ne sais pas comment régler le problème,
27:00parce que ce n'est pas à moi de le régler.
27:02Je pense que, nous, notre mission,
27:04c'est simplement de sensibiliser sur le danger
27:08à court et moyen terme,
27:10parce qu'on ne parle pas de long terme,
27:12on parle de court et moyen terme.
27:14Et puis, surtout, quand vous comparez
27:18les budgets d'une équipe qui a 50 millions d'euros
27:22en contrat d'indépendant,
27:24avec une qui est à 20 millions d'euros
27:27avec des contrats de salariés,
27:29il n'y a aucune concurrence.
27:31Donc, évidemment, ça se ressent derrière sur les résultats,
27:34parce que si vous regardez le classement UCI,
27:37vous voyez quelque part un peu aussi
27:39le classement des budgets.
27:41C'est-à-dire que, de temps en temps,
27:44il y a un peu comme en Coupe de France de football,
27:50un petit poussin qui, d'un seul coup,
27:52vient en finale.
27:53On ne sait pas comment il a fait.
27:54Il l'a fait une fois dans sa carrière.
27:56Et donc, il y a de temps en temps une équipe
27:58qui vient intégrer le top 5 ou le top 10.
28:01Mais pour perdurer dans les années,
28:05dans un classement au niveau UCI,
28:07à un moment donné, il n'y a pas à se creuser la tête.
28:10Il faut un budget.
28:12Donc, on parle beaucoup de salary cap aujourd'hui.
28:15Maintenant, je ne suis pas persuadé
28:17que le salary cap, ça va solutionner le problème,
28:19parce qu'aujourd'hui, si vous fixez un salary cap
28:21à 50 millions d'euros de budget,
28:23tous ceux qui ont les moyens d'avoir plus de 50,
28:26ils auront 49 millions et demi
28:28et puis ils trouveront un système
28:30pour gonfler artificiellement leur budget.
28:33Moi, je pense aujourd'hui et je milite plutôt
28:35pour un système loyal
28:37où toutes les équipes auraient les mêmes contraintes
28:40et les mêmes règles du jeu.
28:41Parce qu'aujourd'hui, on n'est pas dans les mêmes règles du jeu
28:44et ça, c'est vraiment compliqué.
28:46Je suis conscient que la Grande-Bretagne
28:50n'a pas envie de mettre en place
28:52les mêmes règles sociales que la France.
28:54Ça, c'est tout à fait normal.
28:55Mais quand on appartient à un circuit sportif
28:59et vous pouvez le voir dans le basketball,
29:02dans la Formule 1, dans le tennis,
29:05dans tous les sports,
29:07à chaque fois, les personnes ou les entités
29:10qui s'affrontent,
29:12elles ont le même cahier des charges.
29:15Dans le cyclisme, historiquement, ce n'est pas le cas.
29:18Et aujourd'hui, on voit qu'avec le fossé
29:20qui est en train de se creuser
29:22entre le plus grand et le plus petit budget,
29:24parce que ce fossé se creuse chaque année,
29:26là, ça commence à coincer.
29:28On a parlé du haut de la pyramide des équipes World Tour,
29:31mais certains acteurs comme Cyril Guimard
29:34prennent également des difficultés d'un point de vue amateur
29:36au niveau des clubs,
29:37au niveau de la base, de la structure du cyclisme français.
29:40Est-ce que c'est également un constat
29:42que vous faites des difficultés au niveau amateur en France ?
29:46Oui, je pense que le gros problème du cyclisme,
29:48c'est la redistribution des richesses à tous les niveaux.
29:51Et je pense que tant qu'on est dans un système
29:53qui ne redistribue pas les richesses,
29:56on le met en péril.
29:59Et aujourd'hui, par exemple,
30:02un joueur de foot renommé,
30:04quand il signe un contrat grandissime dans un club,
30:08eh bien, il y a une partie de ce contrat
30:10qui est reversée à son club formateur
30:12qui lui permet de vivre et d'avancer.
30:15Donc, je pense qu'on est obligé de le faire aussi,
30:17parce que les difficultés rencontrées
30:19par le cyclisme professionnel,
30:21elles se retrouvent depuis un petit moment
30:23dans le cyclisme amateur.
30:26Ce n'est pas facile.
30:27Ce n'est pas facile d'organiser des courses.
30:29Ce n'est pas facile de bloquer les routes le week-end
30:31et de dire aux gens, vous ne pouvez pas passer
30:33parce qu'il y a une course cycliste.
30:34Les gens veulent passer.
30:35Ils se disent, attendez, moi, je ne vais pas changer de route.
30:38Donc, le cyclisme amateur a vraiment beaucoup de difficultés.
30:41Il a très peu de moyens aujourd'hui.
30:43Et là encore, ce sont, je pense,
30:45aux institutions de mettre en place un système équitable
30:49pour garantir vraiment une pyramide saine.
30:55Parce que si la pyramide, elle n'est pas saine,
30:58ça s'écroule.
30:59Et la sonnette d'alarme,
31:01elle est tirée depuis longtemps, évidemment.
31:04Mais je pense réellement qu'aujourd'hui,
31:07il y a des entités qui sont prospères dans le cyclisme.
31:11Et donc, aujourd'hui, il faut quand même essayer de ménager.
31:16On parlait tout à l'heure d'équipes continentales.
31:19Et moi, je trouve injuste de former quelqu'un,
31:21d'investir et de le perdre.
31:23Donc, à la limite, ça ne me dérangerait pas
31:25qu'une équipe qui a beaucoup de moyens
31:27vienne me prendre un coureur en me donnant une partie du salaire,
31:32en disant, voilà, ça, ce sont les indemnités de frais de formation.
31:37Merci d'avoir formé mon coureur.
31:38Et puis maintenant, c'est nous qui allons l'utiliser.
31:40Et ça serait normal.
31:42Parce que chaque équipe a une vocation différente.
31:44Il y a des équipes qui sont là pour former des coureurs.
31:46Et il y a des équipes qui sont là pour essayer
31:49de faire gagner le Tour de France à certains coureurs.
31:52Donc, je pense que ça, ça serait légitime.
31:54Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
31:56Un coureur qui s'en va, la plupart du temps, il s'en va,
31:58il vous dit au revoir, il vous rend le vélo
32:01que vous lui avez laissé en prêt.
32:03Et puis, c'est terminé.
32:04Donc, c'est vrai que ça met à mal le système.
32:08Vous avez parlé des institutions.
32:09On a une élection mi-décembre
32:11pour le nouveau président de la Fédération française de cyclisme.
32:15On a deux candidats, Théodore Bartuccio et Michel Callot.
32:20Est-ce que vous avez une préférence, entre guillemets ?
32:24Est-ce que vous avez déjà...
32:26Est-ce que c'est quelque chose que vous allez suivre
32:28et qui vous concerne énormément ?
32:31Oui, je vais suivre.
32:32Parce que de toute façon, pour nous,
32:34c'est important d'avoir de bonnes relations
32:36avec la Fédération française de cyclisme,
32:38avec les instances.
32:39Je connais personnellement Michel Callot,
32:41que j'apprécie beaucoup,
32:42parce que c'est lui que je côtoie ces dernières années.
32:45Je connais moins l'autre candidat.
32:48Mais voilà, je pense que c'est un autre monde.
32:53On est plus dans le monde des élections.
32:55C'est compliqué.
32:57En tout cas, ce que je souhaite,
32:59c'est que quel que soit le candidat
33:02qui obtient le plus de votes,
33:05et bien qu'il prenne le dossier du cyclisme au sérieux
33:10et qu'il aille surtout dans les réformes,
33:13parce qu'il y a quand même quelques réformes à faire
33:16pour que le système fonctionne bien,
33:18qu'il prenne en compte aussi, surtout,
33:21la concurrence internationale
33:23dont est victime le cyclisme français.
33:25Et puis, évidemment, ça me ferait plaisir
33:28d'échanger sur les problématiques des uns des autres.
33:30Mais là encore, je pense que nous,
33:33on n'a pas le droit de vote.
33:34Et donc, je fais confiance à l'un et à l'autre des candidats
33:38pour mener à bien leur campagne
33:40et surtout pour faire en sorte que le cyclisme continue
33:43de faire vibrer des gens à la télévision
33:46et de créer des vocations,
33:47parce que ça, c'est aussi important.
33:49On parlait d'équipe continentale,
33:50mais on a besoin de voir des jeunes aujourd'hui
33:52de 10-12 ans venir au vélo
33:54et avoir envie de faire le Tour de France.
33:56C'est comme ça qu'on devient un cycliste professionnel.
33:59J'entends le terme Tour de France.
34:01On a le parcours qui va être dévoilé dans deux semaines maintenant,
34:05un petit peu moins, fin octobre, le 29 octobre.
34:09On sait déjà, avant de se projeter sur l'éventuel parcours,
34:13on sait déjà que les premières étapes seront dans le Nord.
34:16Forcément, pour l'équipe COVID-19,
34:17ça va être une édition un peu particulière,
34:20des premières étapes avec un enjeu supplémentaire.
34:26Oui, bien sûr.
34:27On le disait tout à l'heure, le Tour de France,
34:30il faut y briller régulièrement.
34:33Il ne faut pas attendre 15 ans pour retrouver le chemin de la victoire.
34:36On a gagné l'an dernier.
34:37Cette année, on n'a pas réussi.
34:39Il faut absolument que l'année prochaine,
34:40avec notre nouveau groupe,
34:42on réussisse à renouer avec la victoire.
34:45Si on arrive à le faire sur notre territoire au départ du Tour,
34:50ce serait formidable.
34:51Mais vous imaginez bien que tous les coureurs
34:53qui prennent le départ du Tour de France,
34:54ils ont envie de gagner la première étape,
34:56de prendre le maillot jaune,
34:58et ils ne vont pas faire de politesse à l'équipe Cofidis
35:01parce que le siège social est ici dans la région.
35:04En tout cas, nous, on va le préparer avec beaucoup de sérieux
35:11et on va surtout essayer de mettre des coureurs
35:13capables d'aller chercher des victoires d'étape
35:16parce qu'on sait très bien encore que la victoire
35:19va se jouer entre Pogacar et Vingegaard.
35:22Sur le classement général, on ne se fait pas non plus d'illusions.
35:25On va plutôt attendre avec beaucoup d'attention
35:30le parcours qui sera dévoilé par Christian Prudhomme
35:33dans moins de 15 jours, vous le disiez.
35:35On parle du Mont Ventoux,
35:38il y a pas mal de rumeurs qui commencent à circuler
35:41sur Cyclisme Actu d'ailleurs, j'en ai lu.
35:44Maintenant, on attend de voir ce qui se concrétise
35:50et puis surtout, une fois que le Tour de France est présenté,
35:54c'est la saison suivante qui commence.
35:56On va commencer nos stages de préparation,
35:59nos reconnaissances d'étape,
36:01essayer aussi de commencer à travailler sur l'équipe
36:04qui va faire le Tour de France
36:06parce que s'il y a deux sprints sur le Tour de France,
36:08ça ne sert à rien de mettre un sprinter sur le Tour de France.
36:11Il vaut plutôt mettre des baroudeurs ou des coureurs
36:13capables d'aller les échapper.
36:16Par contre, évidemment, s'il y a huit sprints comme cette année,
36:18c'est important.
36:20Pour nous, c'est primordial.
36:23De toute façon, une saison, quelle qu'elle soit,
36:26elle est toujours fonction des résultats des coureurs
36:32sur le Tour de France.
36:33Vous pouvez faire une saison en demi-teinte
36:35si vous avez brillé sur le Tour de France.
36:37Tout le monde a l'impression que vous avez fait une super saison.
36:40Si, à l'inverse, vous vous loupez sur le Tour de France,
36:43c'est compliqué.
36:44Pour nous, c'est un Tour de France hyper important.
36:48On vous souhaite qu'il se passe de la meilleure manière.
36:51Pour conclure un peu, si vous deviez, en quelques mots,
36:57essayer de vous projeter sur l'année 2025,
37:00qu'est-ce qu'on pourrait vous souhaiter pour 2025
37:02d'un point de vue collectif, mais aussi personnel,
37:05Cédric Vasseur, Écofidis ?
37:08C'est toujours difficile.
37:09L'année dernière, j'avais fait le vœu de gagner sur le Giro,
37:12sur le Tour et sur la Vuelta.
37:13On a gagné sur le Giro avec Benjamin.
37:16On a réussi à gagner sur le Tour et la Vuelta.
37:18Je ne vais pas renouveler le même vœu.
37:20Mon souhait, c'est de voir des coureurs
37:25être à 100 % de leurs moyens sur les compétitions.
37:28Je pense, comme je l'ai dit tout à l'heure,
37:30et je le répète, qu'à 100 % de leurs moyens,
37:32nos coureurs sont capables de faire une saison exceptionnelle.
37:35Ce qui me motive vraiment, c'est de voir mes coureurs à 100 %.
37:40Après, les victoires viendront au fil du temps.
37:45Peut-être une classique avec Dylan Teuns,
37:48une étape sur les routes du Tour de France,
37:51un Narembourou qui continue sa progression,
37:54qui intègre le top 20 mondial.
37:56Mais vraiment, il faut être à 100 %.
37:59Cette année, on était vraiment loin d'être à 100 %.
38:02C'est sur ce mot de la fin qu'on se quitte, Cédric Vasseur.
38:05Merci beaucoup pour cette interview sur Cycliste Maltué.
38:07J'espère qu'on se retrouvera très prochainement,
38:09notamment pour le parcours du Tour de France.
38:12Merci à vous.
38:14On attend, comme vous, avec impatience, le parcours du Tour.
38:18À bientôt.

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