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00:008h18 sur France Bleu, France 3, Normandie.
00:02Nolwenn Lejeune, bonjour.
00:04Bonjour François, bonjour à tous.
00:05On va être invité ce matin, Hervé Morin, président du Conseil Régional de Normandie.
00:088h15, le parc des expositions de Caen, à l'heure de l'Excellence Normande, le Fénaud, ce week-end, le festival de l'Excellence Normande.
00:16On va en parler dans un instant Hervé Morin évidemment, mais avant cela, un mot sur l'actualité.
00:22Une actualité brûlante, comme la fièvre, qui a pris l'usine de production de Doliprane de Lisieux,
00:27sous la menace d'une vente par Sanofi à un fonds de pension américain, cette usine qui est un exemple de l'Excellence Normande, on peut le dire.
00:34Est-ce que ça veut dire que l'Excellence Normande, ce n'est pas la garantie de préserver son emploi, Hervé Morin ?
00:39Ce qui est sûr, c'est que le gouvernement a les moyens de contrôler l'histoire, et donc il faut qu'il le fasse, c'est tout.
00:44J'ai eu l'occasion de le dire au ministre, j'en sais rien, on va voir, je ne veux pas leur faire un procès à l'avance.
00:49Ils ont un, le moyen de rentrer dans le capital de la boîte.
00:52Deux, ils ont le moyen d'interdire l'investissement, puisque depuis un décret et une loi, c'est possible.
00:58Et trois, il y a une contre-proposition d'investisseurs français.
01:02Tu dirais que c'est un fonds d'investissement ?
01:04Oui d'accord, mais les fonds d'investissement, contrairement à l'image qu'on peut avoir, il y a des fonds d'investissement qui se comportent très très mal.
01:09On a eu le cas par exemple, si on prend pas très loin de Caen chez Frigal.
01:13Et puis il y a des fonds d'investissement qui se comportent très très bien.
01:17Là, c'est un fonds d'investissement français, avec des banques, etc.
01:20On peut se dire qu'a priori, c'est pas des prédateurs.
01:24Le fonds d'investissement, il permet aussi à une entreprise de pouvoir se développer, d'avoir des capitaux, pour grandir, etc.
01:31C'est pas toujours aussi calamiteux qu'on veut bien le dire.
01:34Ce qui est sûr, c'est que dans les fonds d'investissement, il y en a qui se comportent très très mal.
01:39Et bien sûr, plus ils sont loin de chez nous, plus le risque est grand.
01:44Donc le gouvernement a les moyens, c'est juste une question qui concerne...
01:47Vous parliez de bloquer la vente de cette possibilité, pourquoi est-ce que ça n'a pas déjà été fait ?
01:51Est-ce que vous en avez parlé avec le ministre ?
01:52Oui, j'en ai parlé, je lui ai dit voilà...
01:56Qu'est-ce qu'il vous a dit le ministre ?
01:59Je rappelle que sur Sanofi, quand le gouvernement de l'époque, ça devait être, je pense Agnès Buzyn,
02:10parce qu'il y en a tellement eu, je ne sais plus,
02:12il avait été question de baisser le prix du Doliprane.
02:14Et Sanofi avait menacé de fermer l'usine.
02:16J'étais monté au créneau auprès du gouvernement en disant, attendez, il y a une usine là.
02:21C'était avant le Covid.
02:23Après il y a eu le Covid, donc après on nous a expliqué qu'on allait faire revenir la production de médicaments en France,
02:29en réalité très très peu.
02:31Je rappelle que d'ailleurs ce produit-là, le Doliprane, le Pracep, c'est-à-dire le principe actif, il n'est pas fait en France.
02:38Alors il y a une usine qui est en construction, je crois, dans le sud-ouest sur cette question.
02:42Mais clairement, il n'y a aucune raison que cette unité industrielle ne reste pas là où elle est,
02:51et qu'elle ne se développe pas, d'une part parce qu'on en a besoin,
02:54et puis deuxièmement parce que le gouvernement a les moyens juridiques de le faire.
02:58Vous allez rester vigilant Hervé Morin ?
03:00Oui, je crois que je vois les organisations syndicales la semaine prochaine,
03:04et on a prévu de faire le point avec le ministre de l'Industrie qui s'appelle Monsieur Ferracci.
03:08Et vous êtes aussi en colère contre le gouvernement qui a décidé de baisser les dotations aux collectivités locales,
03:15on vous a entendu sur France Bleu sur le sujet, 50 millions d'euros en moins par an ?
03:24Au moins entre cette année et les deux années suivantes, on va être autour de 150 à 200 millions d'euros.
03:30Je le dis juste aux gens qui me disent « mais vous pouvez faire des économies »,
03:34je n'ai pas de doute là-dessus, et d'ailleurs il faut qu'on participe à l'effort de redressement,
03:38même si, je rappelle, les collectivités locales ne s'endettent que pour investir,
03:42elles ne s'endettent pas pour la vie quotidienne, contrairement à l'État,
03:45on est quand même beaucoup mieux gérés que l'État.
03:48Et deuxièmement, quand on dit « mais il n'y a qu'à supprimer des postes de fonctionnaires »,
03:51je juste que les gens intègrent que ce n'est pas parce que je supprimerai 50 postes
03:57que je réglerai l'affaire de 150 millions d'euros,
04:00parce que 50 postes à disons 50 000 euros annuels, charges comprises,
04:05on est très très loin de l'effort que nous demande l'État.
04:09Et donc on a une équation extrêmement simple, c'est ne pas cesser l'investissement.
04:14Par exemple, l'investissement gigantesque que la région fait pour l'enseignement supérieur,
04:17on est en train d'accueillir cinq nouvelles écoles d'ingénieurs.
04:21Les universités à Caen par exemple, à Halles Technologiques,
04:25autour de la filière électronucléaire, etc.
04:28Il faut qu'on fasse tout ça.
04:30Donc je suis très malheureux qu'on fasse peser sur les collectivités territoriales
04:39l'inconséquence, le mensonge d'État qui a représenté
04:44le trou budgétaire qui avait dû être très clairement affiché.
04:49C'est ça qui est honteux dans cette histoire.
04:51C'est que Bruno Le Maire et Emmanuel Macron,
04:53ils savaient que le déficit était en train de se creuser brutalement
04:57et bien entendu, ils n'ont rien dit.
04:59Ils ont mis la poussière sous le tapis,
05:01parce qu'il y avait les élections européennes, parce qu'il y avait je ne sais quoi.
05:04Et au bout du compte, la France aujourd'hui se retrouve en grand danger.
05:06Et les 8h23, dans les 6 matins, notre invité,
05:08le président du conseil régional de Normandie, Hervé Morin.
05:11Alors sur l'hôtel des économiques, la région va devoir réaliser,
05:14est-ce que le FENO par exemple, Festival de l'Excellence Normande,
05:17pourrait être sacrifié, tout comme le forum mondial pour la paix ?
05:20Alors le forum, on a décidé de suspendre l'année prochaine.
05:24Pour un an ?
05:25Mais le FENO, vraiment, c'est vraiment trop bien.
05:28C'est vraiment trop bien.
05:30450 exposants, c'est un moyen de montrer à tous les normands
05:35tout ce qu'on a d'excellent dans tous les champs,
05:37de la culture au tourisme, bien sûr à l'agroalimentaire,
05:40à l'industrie, à la recherche, tout y est.
05:44Et donc en plus de ça, c'est un formidable coup de main
05:47pour beaucoup d'artisans, de créateurs.
05:50C'est gratuit, c'est rare d'avoir un grand salon, une exposition
05:54où il va y avoir 50 000 personnes sur le week-end.
05:56Donc c'est un bon coup de main pour toutes ces petites entreprises
06:01qui peuvent exposer, se faire connaître
06:04et en plus faire un peu de bénéfice
06:09dans une période qui va s'annoncer très difficile.
06:11Donc vraiment, s'il y a un truc que je dois garder, c'est FENO.
06:14Est-ce que c'est une manière aussi de faire naître une vraie fierté régionale
06:17comme on en connaît chez nos voisins bretons ?
06:20Il faut qu'on le soit de plus en plus, tous les jours.
06:23Il faut cultiver cette fierté, cette identité.
06:25Ce n'est pas par nostalgie, c'est simplement pour porter la région.
06:29Vous voyez vos deux collègues sur le plateau,
06:31ils ont tous les deux un pull avec le drapeau normand sur les coudes.
06:35Écoutez, c'est ma journée.
06:36Par un fabricant normand.
06:37Par un fabricant normand, les tricots Saint-James.
06:39Il fait même sa pub.
06:40Bonjour Luc Le Sénécal.
06:42Clairement, on a beaucoup progressé grâce à la réunification.
06:47Mais on doit tous les jours bâtir ce collectif normand.
06:51Parce qu'on a la chance d'avoir un imaginaire en Normandie.
06:54La Normandie pour les gens, c'est la qualité de vie,
06:57c'est la gastronomie, c'est des paysages, c'est le patrimoine.
07:00Donc il faut qu'on le porte.
07:01Et aujourd'hui, c'est les scolaires qui sont à l'honneur au FENO,
07:04qui sont invités au FENO.
07:05Est-ce que c'est aussi une manière de leur montrer
07:07qu'on peut faire carrière en restant ici en Normandie, sur le territoire ?
07:10Oui, on en a besoin.
07:11D'autant plus que, comme vous le savez,
07:12on va vivre un vrai déclin démographique en France,
07:15mais plus rapidement encore en Normandie.
07:17Donc il faut à la fois que nos jeunes puissent s'orienter,
07:20comprendre tous les métiers d'aujourd'hui et surtout de demain.
07:23Et puis dans le même temps,
07:25c'est tout l'effort que nous effectuons à travers l'ouverture
07:27de toutes ces formations,
07:28c'est que des jeunes de toute la France et de toute l'Europe
07:31viennent aussi apprendre chez nous, se former chez nous,
07:34pour qu'ensuite ils y fondent une famille ou une entreprise
07:37ou viennent y bosser.
07:39Parce qu'on a ce sujet,
07:43on perd 100 000 jeunes sur la période jusqu'à 2030.
07:47Donc dans une économie comme la nôtre,
07:50avec tant d'investissements, même si la période va être difficile,
07:53il faut qu'on puisse attirer des gens
07:56et bien sûr maintenir nos compatriotes en Normandie.
07:59Merci beaucoup Hervé Morin d'avoir été avec nous,
08:01et on le rappelle, le FENO,
08:02ce week-end au Parc des Expositions de Caen,
08:05et on y sera !
08:06Et c'est gratuit !
08:07Bien sûr c'est gratuit, entrée gratuite à partir de ce matin,
08:09et France Bleue y sera avec des ateliers radio
08:11pour découvrir les métiers de la radio.
08:12Merci monsieur Morin,
08:13je comprends qu'on peut être légeri,
08:15apparemment de Saint-James, Jean-Baptiste Marie.
08:17Grande fierté !

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