Découvrez mon avis sur le film " L'Amour OUF" de Gilles Lellouche avec c Adèle Exarchopoulos, François Civil, Mallory Wanecque, Malik Frikah, Alain Chabat, Vincent Lacoste et Jean-Pascal Zadi
Résumé :
Les années 80, dans le nord de la France.
Jackie et Clotaire grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port. Elle étudie, il traine. Et puis leurs destins se croisent et c'est l'amour fou. La vie s'efforcera de les séparer mais rien n'y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même cœur...
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Résumé :
Les années 80, dans le nord de la France.
Jackie et Clotaire grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port. Elle étudie, il traine. Et puis leurs destins se croisent et c'est l'amour fou. La vie s'efforcera de les séparer mais rien n'y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même cœur...
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Court métrageTranscription
00:00L'Amourouf. Ce film porte bien son nom.
00:03Bonjour à tous, aujourd'hui on parle de L'Amourouf, sorti le 16 octobre au cinéma.
00:11C'est le second film réalisé par Gilles Lelouch en solo, 6 ans après avoir fait Le
00:16Grand Bain qu'il avait cartonné. Ici, fini les mecs en slip, Gilles Lelouch change de
00:20registre et il est attendu au tournant avec ce nouveau film parce qu'il ne manque pas
00:23d'ambition. 2h40, un casting 5 étoiles et 36 millions d'euros de budget. C'est
00:28énorme à l'échelle du cinéma français. L'Amourouf, c'est l'histoire de Clotaire
00:32et Jackie, deux ados qui vont tomber éperdument amoureux l'un de l'autre, mais la violence
00:37et la galère de leur vie va les éloigner, mais l'amour ne cessera de brûler dans leur
00:41cœur. Le film a été vendu comme une romance, mais aussi un peu comme un thriller un peu
00:45cru, très violent, et puis aussi comme un film musical, et puis aussi comme une comédie
00:50romantique. Et ben finalement, c'est un assez bon descriptif de l'oeuvre, qui oscille
00:54entre pas mal de genres et donne au film un aspect assez unique. Après, est-ce que
01:00c'est complètement réussi ? On va voir ça dans le détail.
01:04Faut qu'on commence par parler de la réalisation, parce que dès les premières images du film,
01:08c'est vraiment ce qui saute aux yeux. Le film est très très impressionnant techniquement.
01:12Rien que la scène d'intro, il y a des plans de fou, il y a des plans drone dans un parking
01:15souterrain qui sont super impressionnants. Et ensuite, tout le long du film, il y a un
01:18travail assez incroyable sur l'aérial. On va avoir des gros plans, des plans larges,
01:22des plans séquences, des traveling, des plans drone, des contre-jour, des jeux sur
01:26la lumière, sur les couleurs, un travail sur les ralentis aussi. Franchement, c'est
01:30assez ouf. Je trouve que Gilles Lelouch est très très fort. Il y a énormément d'excellentes
01:35idées, de mise en scène, de réalisation. Si vous vous intéressez au cinéma et particulièrement
01:39à l'aspect réel, et ben ce film, il vaut le coup rien que pour ça. Ça fourmille d'idées
01:44et de plans qui donnent des frissons. C'est d'autant plus fou que Gilles Lelouch, il
01:47est acteur avant d'être réalisateur. Un film réalisé par un comédien, j'imaginais
01:51plus quelque chose comme Le Fil de Daniel Auteuil qui est sorti il n'y a pas longtemps.
01:54Dans Le Fil, on a des plans qui vont être assez lents, des gros plans qui vont capturer
01:58les émotions des visages des comédiens, quelque chose qui va vraiment être tourné
02:01vers le jeu. Et là, L'Amourouf, c'est pas le cas. C'est vraiment des effets de
02:05caméra en tout genre. Le problème dans le cadre de L'Amourouf, c'est qu'un film,
02:08on veut pas forcément que ça soit le catalogue des plus beaux effets de réalisation que
02:12tu connais. Là, des fois, cette surenchère de traveling, de contre-jour, de ralentis,
02:17fait que le film perd un petit peu en simplicité, en sincérité. Et par moments, le film ressemble
02:23plus à un clip de musique qu'à un long métrage. On a des passages qui sont très
02:27esthétisés, avec une musique qui est très forte, et où le style, l'esthétique va
02:32vraiment prendre le pas sur la sincérité du moment.
02:35Il y a d'ailleurs un travail assez important sur le son, pas seulement sur l'image. La
02:39musique est super importante dans l'oeuvre, elle est très travaillée, mais aussi le
02:43son, le bruit, les silences, tout est vraiment contrôlé, travaillé, peut-être un peu
02:48trop. Bon, j'ai pas envie de faire mon ravage noir non plus, ça fait plaisir de voir un
02:52film français qui tente des choses, qui propose une réalisation qu'on voit trop peu souvent,
02:56ça va pas être au goût de tout le monde, c'est clair, mais je répète, je trouve
03:00que Gilles Lelouch, il est très fort, et que ça fourmille de très bonnes idées.
03:03Je vous l'ai dit, le film a coûté cher, presque 36 millions d'euros, mais pour le
03:07coup, ça se voit à l'écran. Je vous l'ai dit, la réalisation, il y a plein de trucs,
03:11tout est vraiment léché, il y a aussi plein de décors, plein de figurants, on sent vraiment
03:15qu'ils avaient les moyens de faire tout ce qu'ils voulaient, et du coup, le film traduit
03:19un sentiment d'espace et de liberté qu'on voit pas forcément dans les films français
03:24d'habitude. Je sais pas trop comment dire, mais si on peut le comparer à d'autres romances
03:27françaises, et ben là, L'amour ouf, il avait plein de liberté côté budget qui
03:31lui a permis de tourner dans plein de décors différents, et du coup, à côté, les autres
03:35films font un peu fake avec leurs trois décors ennemis. Bref, le film a coûté cher, oui,
03:40mais on voit vraiment à l'écran le résultat, ce qui n'est pas toujours le cas. Dites-vous
03:44que le film a coûté quasiment la même chose que Super Chondréac.
03:47Cette réalisation un peu faufole, elle aussi entre plusieurs genres. On commence le film
03:51vraiment façon teen movie, avec une romance entre deux ados sur fond de crise sociale
03:56dans le nord de la France. Ça dure assez longtemps, plus d'une heure, il y a quelques
04:00longueurs pendant cette partie-là, mais l'ambiance années 80 est vraiment bien retranscrite.
04:04Ensuite, arrivent les péripéties, et le film se mue en un film de gangsters, trafic
04:09de drogue, violence, gang, tout ça, tout ça. Et puis à la fin, on a l'épilogue
04:12et le retour de l'amour. Le film est donc tantôt un peu cucu, romance
04:16teenage oblige, des fois très cru dans sa violence, et il est aussi de temps en temps
04:21assez drôle. Dès que le film glisse sur le terrain de l'humour, il s'en sort super
04:26bien. Mais je pense que vous sentez venir le problème, qui est toujours le même. Cette
04:29profusion de genres, ils se brouillent, ils se mêlent entre eux, mais du coup, ils se
04:32neutralisent mutuellement, et finalement, ça annihile l'émotion. Je vous disais,
04:36par exemple, que le film était vraiment très drôle par moments. Je crois que moi,
04:39les passages de comédie sont vraiment mes passages préférés, mais si on prend un
04:43peu de recul, c'est vrai que même s'ils sont effectivement très drôles, ils nuisent
04:47quand même un peu à la portée dramatique du film.
04:49Pour ceux qui ont vu le film, le moment du coffre de la voiture. Pour moi, c'est le
04:53meilleur moment du film, pas de débat. Mais c'est vrai qu'il brouille un peu les sentiments.
04:57On a une scène d'action avec énormément de tension, qui marque un cap émotionnel
05:02pour le héros, c'est un certain point de bascule du film. Et pourtant, juste après,
05:06on a un comic relief, super drôle oui, mais qui fait un peu oublier l'intensité de
05:11la scène.
05:12Parlons maintenant du casting. Les versions jeunes de Clotaire et Jackie sont jouées
05:16par Malorie Van Eckeux et Malik Frica, qui sont des acteurs encore assez peu connus du
05:20grand public. Ils sont mignons, mais ils jouent des archétypes, donc ils n'ont pas forcément
05:25des rôles qui permettent d'entrevoir toute leur qualité de jeu. Après, ça fait plaisir
05:29de voir de nouvelles têtes au cinéma.
05:30Leur version plus âgée, Adèle Exarchopoulos et François Civil, c'est un peu pareil,
05:35ils ont des rôles assez caricaturaux. Ils font le taf, pas de soucis, mais ils n'ont
05:39rien qui leur permet d'être particulièrement mémorables. Et d'ailleurs, on les voit
05:43assez peu à l'écran finalement.
05:45Et puis, il semblerait qu'ils aient été choisis pour leur alchimie ensemble. Alors
05:48d'accord, peut-être. Encore faudrait-il qu'on nous les montre ensemble à l'écran.
05:52Ils ont seulement deux scènes à la toute fin où ils partagent l'écran. Et encore,
05:56partager, c'est essentiellement des champs contre champs, mais on les voit dans
05:59la même image très très peu ensemble.
06:00Ah, et il y a quelque chose qui m'a fait beaucoup rire. Vous l'avez compris, les
06:04personnages principaux sont interprétés par deux acteurs différents. Il y a une version
06:06jeune et une version plus âgée, parce qu'au milieu du film, il y a une ellipse de dix
06:09ans. Et donc, quand démarre la deuxième partie et le démarrage des scènes avec l'acteur
06:14plus âgé, eh ben, t'as plein de dialogues avec des personnages qui disent « oh putain
06:18mais mec, c'est fou, t'as trop pas changé, je t'ai reconnu tout de suite ». Mais non,
06:21putain, mec, ce n'est pas la même personne. Alors, je ne sais pas s'ils ont fait ça
06:26pour qu'on comprenne, ou plus probable, est-ce que c'est un peu un clin d'œil rigolo
06:30aux artifices du 7e art. En tout cas, c'est vraiment drôle, parce qu'ils auraient pu
06:35à chaque fois orienter les dialogues de manière un peu différente. Mais non, ils insistent
06:39à chaque fois lourdement sur le fait que c'est incroyable à quel point tout le monde
06:42les reconnaît d'un coup d'œil.
06:43Je reviens donc au casting. Si les acteurs et actrices principaux ne m'ont pas particulièrement
06:47marqué, sans dire qu'ils sont mauvais, par contre, le film a mis le paquet sur les
06:52second rôle. Et on a du beau monde, Alain Chabat, Benoît Poulvord, Raphaël Kenard,
06:56Jean-Pascal Zaddy, Elodie Boucher, ou encore Vincent Lacoste. Alors eux, ils envoient du
07:01lourd. Et c'est vraiment très marrant la façon dont ils ont été dirigés. On a l'impression
07:05que le louche, il leur a dit « bah écoute, c'est facile, tu fais tout comme d'habitude ».
07:09Et du coup, t'as Jean-Pascal Zaddy qui fait comme s'il était en place, t'as Vincent
07:14Lacoste qui cabotine un max en bourgeois pédant, pendant que t'as Raphaël Kenard qui disserte
07:19sur la différence entre une expression et une métaphore. Alors c'est savoureux à
07:23regarder. Franchement, j'ai adoré tout ça. Alain Chabat, Benoît Poulvord aussi,
07:27ils sont vraiment super. Mais ça ajoute une couche de foutraque au projet. Donc, vous
07:33l'avez compris, le film veut vraiment en faire trop. On a une réalisation nerveuse
07:37et un peu hearty. Un mélange des genres à l'extrême, et puis des second rôles aux
07:42en couleurs, ça fait beaucoup de choses à digérer. Mais finalement, tous ces défauts
07:46sont aussi la grande force du film. On sent vraiment une envie de bien faire. En tout
07:50cas, une envie de donner le maximum. Alors, le film, il est clairement pas maîtrisé,
07:56mais ils veulent tellement tout nous donner que ça lui donne une dimension très sincère,
08:01touchante. Et du coup, le film devient une métaphore de son histoire. Il veut nous raconter
08:05l'adolescence et l'intensité des premiers amours. Et bien, le film, en fait, il faut
08:09le voir comme un ado. Un ado qui est follement amoureux, mais c'est un ado. Donc, il est
08:14aussi hyper maladroit. Il met toute son énergie pour attirer l'attention comme il peut. Il
08:19court dans tous les sens avec l'énergie, mais aussi le désordre de la jeunesse. Donc,
08:24ça ressemble pas forcément à grand chose, ce qu'il fait, mais il est vraiment tout
08:27mignon. Donc, c'est cool parce que malgré lui, je pense clairement que c'est pas fait
08:30exprès, mais le film arrive quand même, tout compte fait, à nous transmettre l'émotion
08:35qu'il cherche désespérément à nous transmettre depuis le début. Alors oui, quand on le voit,
08:39on se dit pas c'est un chef d'oeuvre, c'est une maestria, c'est trop peu maîtrisé pour
08:43ça. Mais on se dit bah, il est mignon, ce film. Finalement, il m'a touché et c'est
08:48là qu'il est important. J'aimerais bien m'arrêter là. Je trouvais que ça faisait
08:52une bonne conclusion, mais il y a quelque chose d'important dont on n'a pas encore
08:55parlé et qui, pour moi, est finalement le principal reproche que j'ai envie de faire
08:59au film. Parce que vous l'avez compris, tout ce dont on a parlé, tous les défauts qu'on
09:02a évoqués sont autant des défauts que des qualités. Par contre, je n'ai vraiment pas
09:06compris le souhait de Gilles Lelouch d'adapter cette histoire. Pourquoi avoir mis tant d'énergie,
09:12tant de fois dans cette histoire là? Parce que je crois que c'est le scénario le plus
09:16cliché qu'on aurait pu faire. Alors, je ne peux pas tout vous dévoiler, bien sûr,
09:21mais prenez juste le pitch de base. C'est une fille qui est fraîchement débarquée
09:24dans un nouveau collège, qui va flasher sur le bad boy. Et puis, alors que débute leur
09:29histoire d'amour, le bad boy va mettre la main dans un engrenage qui va les éloigner.
09:32Et c'est aussi caricatural tout le long du film. Donc, vous n'attendez pas à une once
09:36d'originalité dans l'histoire qui nous est présentée parce que vous l'avez déjà
09:40vu et revu mille fois. Et moi, pendant tout le film, je crois que j'attendais un truc,
09:44un rebond scénaristique, quelque chose qui finalement n'arrive jamais. Et au-delà de
09:48l'histoire, le film ne raconte pas grand chose sur les choses qu'il nous montre. Parce qu'il
09:52y a de la violence, il y a du banditisme, il y a tout ça. Mais c'est là pour être là. Le film
09:56n'en fait jamais grand chose. Il ne nous dit rien à ce propos, sauf peut-être à la fin. On a le
10:02droit à une morale un peu nulle à l'eau de rose. Finalement, c'est ça moi qui m'a le plus manqué.
10:07Que tu veuilles faire un film qui part dans tous les sens. Eh bien, ok, je suis pour,
10:10je te suis dans ton délire, c'est trop bien. Mais raconte-moi un truc intéressant.
10:14Et voilà, je crois que je vous ai dit l'essentiel. L'amour ouf, le film porte bien son nom. Il est
10:19vraiment ouf. Peut-être un peu trop ouf. On sent vraiment, en tout cas, que le réalisateur l'a
10:25pensé pour être le film du siècle. Le film pour les gouverner tous. Ce qui n'est pas le cas. Il
10:31se prend clairement les pieds dans le tapis à vouloir trop en faire. Donc, l'émotion ne nous
10:35arrive pas vraiment comme elle devrait. Mais dans sa folie, dans sa maladresse, le film en devient
10:42touchant. Et au bout du compte, émotion il y a. Si vous allez voir ce film, il vous laissera
10:47quand même pas indifférent. C'est pourquoi, au bout du compte, j'ai quand même envie de vous
10:52le conseiller. C'est une expérience. Et une expérience à vivre en salle de préférence.
10:56Attention par contre, allez-y pour vous faire porter par l'émotion et par l'énergie folle
11:01du film. Mais pas pour une histoire de ouf à vous faire décrocher la mâchoire. Merci beaucoup
11:06d'avoir regardé cette vidéo. J'espère qu'elle vous a intéressé. Si vous avez vu le film, n'hésitez
11:10pas à mettre votre avis en commentaire. Merci encore de votre attention. Allez au cinéma et mangez des pizzas !