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Marion Fourrier, directrice de la Banque alimentaire du Nord, répond aux questions de France Bleu Nord alors que l'association fête cette année ses 40 ans.

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00:00Bonjour Marion Faurier, dans ce baromètre de la générosité, il y a plusieurs chiffres qui vous concernent directement, et notamment celui-ci dans les Hauts-de-France.
00:0628% des habitants ont dû faire appel à la solidarité au cours des cinq dernières années, ça fait plus d'une personne sur quatre dans notre région.
00:14Vous constatez-vous également toujours aujourd'hui ce besoin de solidarité qui fait que les associations sont essentielles ?
00:20Tout à fait, en cinq ans on a plus de 30% de bénéficiaires pour la distribution de denrées alimentaires, donc oui effectivement il y a vraiment des besoins grandissants.
00:29Nous on travaille sur tout le département, on a un site à Lille, mais aussi à Dunkerque, Maubeuge et Valenciennes,
00:35donc on a eu vraiment une vue d'ensemble de la précarité alimentaire et effectivement ce sont des chiffres qui gonflent.
00:40En 2023, donc l'an dernier, la Banque Alimentaire a aidé près de 200 000 personnes dans toutes les Hauts-de-France, 100 000 personnes uniquement dans le département du Nord.
00:47Oui, 104 000 personnes.
00:48Qui sont vos bénéficiaires ?
00:49Alors on a différents types de profils, on a bien sûr les familles monoparentales, les personnes âgées, les personnes en fin de droit,
00:56et en fait on a aussi des nouveaux profils de personnes qui sont dans le besoin, que ce soit les étudiants,
01:03on a vraiment une précarité étudiante qui est apparue ces dernières années, notamment depuis la crise Covid, on a vraiment besoin de les aider.
01:10Les étudiants en plus ils ont du mal à demander, du coup on organise régulièrement des distributions.
01:16La prochaine c'est le 7 novembre sur le campus de Roubaix, on essaie vraiment vraiment d'aider les étudiants.
01:22Et aussi on a maintenant ce qu'on appelle les travailleurs pauvres, donc des gens qui sont osmiques à temps partiel par exemple,
01:29et qui ont vraiment du mal à terminer, à finir les fins de mois.
01:32Donc on essaie aussi nous de les aider, d'amener un complément en fait sur l'aide alimentaire.
01:36Pour revenir justement sur les étudiants, une étude publiée aujourd'hui citée par le Parisien, effectivement confirme qu'un étudiant sur cinq est contraint aujourd'hui de recourir à l'aide alimentaire.
01:45Vous dites que ça a explosé après la crise Covid, c'est-à-dire qu'il y a aussi des fragilités familiales,
01:50on peut dire aussi que les étudiants peuvent être aidés par leurs parents, là c'est plus le cas ?
01:53Bah oui parce qu'il y a eu l'inflation, donc les personnes qui aidaient leurs enfants par exemple ne peuvent plus forcément le faire.
01:59Après il y a aussi eu tous les petits jobs, les étudiants qui faisaient des petits jobs etc, ça s'est arrêté.
02:04Alors ça ça reprend quand même, mais c'est vrai qu'on travaille beaucoup avec les épiceries solidaires étudiantes,
02:09qui nous disent que par exemple les étudiants choisissent entre une brosse à dents ou s'acheter à manger,
02:13et ça c'est pas des choses qu'on peut entendre, nous les étudiants c'est quand même notre avenir aussi,
02:17on a besoin d'eux, on a besoin qu'ils puissent être formés, et on a vraiment besoin de les soutenir.
02:20On s'étend à 48, vous êtes dans Ici Matin et nous sommes en direct avec Marion Foyer, directrice de la Banque Alimentaire du Nord.
02:26Marion Foyer, notre baromètre, toujours de la générosité, montre que le don moyen a augmenté l'an dernier dans notre région,
02:32les Hauts-de-France, à la Banque Alimentaire, vous faites plutôt le constat inverse, ça a plutôt tendance à baisser ?
02:37Oui alors les dents réalimentaires c'est un petit peu différent du don financier,
02:41il y a plusieurs choses qui peuvent expliquer, donc encore une fois le pouvoir d'achat qui a quand même baissé,
02:46et c'est vrai qu'on a moins de dons de denrées, et également, alors ça remonte un peu, mais on sent vraiment l'impact encore aujourd'hui,
02:53la loi Agrimer qui permet aux enseignes de vendre leurs aliments en date très très courte,
02:58nous c'est des aliments qu'on récupérait avant à la ramasse, et qu'on redistribuait, et ça c'est sûr que ça nous a quand même pas mal impacté.
03:05La Banque Alimentaire a un fonctionnement particulier, vous récoltez des denrées que vous redistribuez ensuite localement à des associations,
03:12avec combien de structure est-ce que vous travaillez ?
03:14On travaille avec 187 associations à fin 2023, là on va arriver à plus de 195 sur fin 2024,
03:20donc en gros, quand on commence à travailler avec une association, donc l'association doit être habilitée à pouvoir redistribuer de la nourriture,
03:28dans les bonnes conditions d'hygiène et sécurité alimentaire, on définit un nombre de bénéficiaires,
03:33et ça leur permet après de bénéficier d'une distribution, soit hebdomadaire, mensuelle, bi-hebdomadaire, en fonction des besoins.
03:40Ces denrées alimentaires, vous les récupérez auprès des entreprises, des supermarchés, on va parler aussi tout à l'heure de cette collecte que vous organisez le mois prochain,
03:49et vous allez essayer aussi de plus en plus de faire appel à des agriculteurs, on a vu de plus en plus d'initiatives d'associations qui allaient voir des agriculteurs,
03:57avec des fruits, des légumes qui n'arrivaient pas à vendre, vous allez essayer de le faire aussi davantage ?
04:02Bien sûr, parce que tout le monde a le droit de bien manger, on a un programme qui s'appelle Bongesse Bonne Assiette aussi,
04:07au-delà de la distribution, on a un vrai accompagnement social, on essaie d'aider les gens à comprendre ce qu'est un repas équilibré, comment manger varié, comment manger frais,
04:18du coup, c'est vrai qu'on essaie de travailler de plus en plus avec les agriculteurs du département, qui sont généreux d'ailleurs,
04:24et de pouvoir redistribuer des produits frais, c'est vraiment super important.
04:28Et ces collectes de denrées alimentaires, vous faites ça toute l'année, mais il y a toujours cette grande collecte tous les ans, qui se tient cette année du 22 au 24 novembre,
04:36alors ça représente 6% des besoins de l'année, pourquoi c'est si important de maintenir ce moment, sachant que vous recherchez en plus 3500 bénévoles, c'est un moment, c'est de la visibilité aussi ?
04:47Oui, alors les 22, 23, 24 novembre, je redis bien, si vous nous voyez en magasin, c'est vraiment l'occasion de donner,
04:52c'est important parce que nous on est un intermédiaire déjà, donc c'est la seule opportunité pour nous d'être vue,
04:57parce que vous allez voir plein de petits gilets oranges comme celui que je porte aujourd'hui, donc n'hésitez pas à donner,
05:02et c'est vraiment un moment, en fait si vous avez envie de participer, c'est très facile, ça peut être une demi-journée, deux heures, ça peut être entre amis, en famille,
05:11vous allez être surpris de la sympathie, de la générosité des gens réellement, c'est important parce que ça fait appel aussi à la générosité,
05:18aujourd'hui on dépend des fonds européens, des fonds publics, on a des subventions, on fait des achats,
05:24et en fait c'est vraiment le moment de citoyenneté, où chacun peut être généreux et aider les gens dans le besoin.
05:31Si vous qui nous écoutez chez vous avez, pourquoi pas, envie de participer, je renvoie pour cela sur le site internet de la Banque Alimentaire,
05:37banquealimentairetoutattaché.org, merci beaucoup Marion Fourrier,
05:41d'avoir accepté notre invitation ce matin sur France Bleu Nord, directrice de cette Banque Alimentaire du Nord, bonne journée.

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