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00:16:11Saint-Défunt, priez pour nous.
00:16:14Saint-Hubert, priez pour nous.
00:16:17La ferme, ça suffit.
00:16:19Regarde.
00:16:21La porte est ouverte.
00:16:23Alors, vous allez prévenir vos amis.
00:16:26On met les bougies à la fenêtre.
00:16:29Chaque chose en son temps.
00:16:31Tu as fini l'escalier.
00:16:35Un étage.
00:16:38Deux étages.
00:16:41Trois étages.
00:16:46Deux marches.
00:16:48Il manque au moins cinq mètres.
00:16:50Plus de munitions, mon lieutenant.
00:16:52Humbert!
00:16:54Humbert!
00:16:58Le sierpigonou a besoin de se confesser d'urgence.
00:17:08La fille Justine prétend être grosse des œuvres de sa majesté.
00:17:13Et j'ai toutes les raisons de la croire.
00:17:16Je coupe et j'empoche.
00:17:21Une veine de cocu près au bois.
00:17:24Branlez les cartes.
00:17:26Une fâcheuse nouvelle.
00:17:28Si la populace venait à apprendre la conduite du roi en cette affaire...
00:17:33le scandale attiserait le mécontentement général.
00:17:38L'arrivée d'un bâtard achèterait de ruiner la réputation du régime.
00:17:42Je double la mise et j'écarte.
00:17:45Tenu, sans écarter.
00:17:48J'ai une idée.
00:17:50Et moi, une paire de couilles.
00:17:54Il suffirait de faire violer Justine par ce débouché de marquis.
00:17:58De s'arranger ensuite pour que l'opinion publique la prenne.
00:18:02À la naissance de l'enfant, tout le monde croira qu'il en est le père.
00:18:07Vous me paraissez plus fort en politique qu'aux cartes, l'abbé.
00:18:14Entrez.
00:18:16Faites excuse, monsieur le gouverneur.
00:18:18Pigonou réclame encore Don Pompeo.
00:18:25Toucherions-nous au but.
00:18:27Enfin, nous allons connaître la raison de la disgrâce de Lupino.
00:18:31Vos copes ont parlé de simple corruption.
00:18:34Mais moi, on ne me moquera pas de l'idée qu'il est mêlé à une conspiration.
00:18:38Plus que probable.
00:18:40Le roi n'enferme pas sans raison le chef de sa police.
00:18:43Mais je vous le dis tout net, Pompeo.
00:18:45Si cette fripouille de Pigonou n'éclaire pas nos lanternes,
00:18:49à quoi bon continuer à l'entretenir ? Je le fous dehors.
00:18:57Vous allez devoir vous serrer.
00:18:59Je vous amène de la compagnie.
00:19:04Peine perdue, Amber. Je ne te cèderai jamais.
00:19:07Même si tu réduis mon espace vital de moitié.
00:19:13Faites comme si je n'étais pas là.
00:19:15Que me voulez-vous encore de Lupino ?
00:19:17Je ne fais que passer le temps que le citoyen Pigonou se met à table.
00:19:22Je vous entends mal. Un citoyen qui se met à table.
00:19:26Et ce n'est pas vous qui menez l'interrogatoire.
00:19:30Le chef de la police qui a procédé à votre arrestation
00:19:34n'est plus qu'un pauvre détenu, comme vous.
00:19:43Je m'accuse, mon père, d'avoir été trafiquant de charcuterie.
00:19:46Vous savez ce que c'est.
00:19:48On commence seul, par quelques rondelles, au marché noir.
00:19:56Et puis, on devient un maillon de la chaîne.
00:20:00Vous m'avez déjà confessé cette faute,
00:20:02et notre seigneur, dans sa miséricorde, vous l'a pardonné.
00:20:05Venez-en à Lupino.
00:20:07Le seigneur ne savait pas que le jambon était baptisé coupé à l'eau.
00:20:13Voleur et menteur.
00:20:15Comme tout le monde. Même pas des péchés capitaux.
00:20:17Enfin, vous savez très bien qu'on n'est pas là pour ça.
00:20:20Attendez. Je ne vous ai pas raconté ce qui s'est passé
00:20:24quand les revendeurs s'en sont aperçus.
00:20:27Oh, non. Non, pitié. Ne me saignez pas.
00:20:31Donne-nous du jambon, frère, pas de la camelote.
00:20:34Cœur de fer n'en a plus en ce moment.
00:20:37Et les fermiers généraux saisissent l'arrivage.
00:20:39Ici même, tu as ton premier choix.
00:20:43Non, je vous jure, vous pouvez me fouiller.
00:20:47Et ça ?
00:20:50Ma cuisse ?
00:20:51Oui, tu vas nous la servir et en vitesse.
00:21:03J'ai certainement dû commettre d'autres crimes abominables.
00:21:06Cessez de parler de vous.
00:21:08Je vous ai déjà donné une absolution générale.
00:21:12Je vous certifie pur porc.
00:21:14D'accord, je suis pur porc, mais je ne suis pas caché.
00:21:18Oh, mélange tout, ignare.
00:21:22Heureusement que tu n'es pas caché.
00:21:24Mais alors ?
00:21:26Je ne recevrai pas mes 24 chapelets et mes 12 crucifix.
00:21:30Tiens, ce n'est pas par charité chrétienne.
00:21:33La prochaine fois, si tu ne nous révèles pas le secret de l'oupinot,
00:21:38tu retournes dans le marais
00:21:41et tu t'expliques tout seul avec la bande à cœur de fer.
00:21:45Mon père, je ferai mon possible, mais il se méfie de moi.
00:21:50Après tout, je ne suis qu'un pauvre droit commun.
00:21:54Et lui, pas n'importe quel prisonnier politique.
00:21:58Et que diable vous reproche-t-on ?
00:22:02D'avoir infiltré sur ordre le club des citoyens patriotes de la rive gauche
00:22:07et d'avoir succombé à leur idéal subversif pour l'amour d'une femme.
00:22:13Comme les temps changent.
00:22:15Il faut aider les prolétaires de ce royaume à installer la bourgeoisie au pouvoir.
00:22:19C'est notre seule issue.
00:22:21Je ne suis ni prolétaire ni bourgeois. Je n'ai pas d'argent.
00:22:24Je n'ai jamais planté un clou.
00:22:26Un libertaire libertin, je sais.
00:22:29Vous n'avez ni foi, ni loi, ni dieu, ni maître.
00:22:33D'ailleurs, je n'ose même pas vous parler du petit service
00:22:38que vous pourriez rendre à la nation.
00:22:42Dites toujours.
00:22:45J'ai le projet de m'évader pour organiser le combat révolutionnaire sur le terrain.
00:22:50Vous seul pouvez m'aider.
00:22:54De quelle manière ?
00:22:57En cédant aux avances du porte-clés.
00:23:00On m'assure qu'il est amoureux de vous.
00:23:03En somme, vous me proposez d'enculer quelqu'un au nom de la liberté ?
00:23:08Exactement.
00:23:10Vous contribuerez ainsi à jeter à bas ce régime que nous exéquerons maintenant autant l'un que l'autre.
00:23:15Taisez-vous.
00:23:28Ils sont difficiles à attraper cette année.
00:23:31J'ai toujours préféré les plumes.
00:23:36Les plumes aux croupions.
00:23:40Je comprends vos scrupules
00:23:43et vous accorde que la sodomie est un crime contre nature.
00:23:47Toutefois, pour la noble cause...
00:23:50La seule noblesse que je me connaisse tient à ma particule corporelle
00:23:55qu'il me faut d'ailleurs consulter démocratiquement car elle est parfois d'humeur capricieuse.
00:24:00On vient.
00:24:02Les masses populaires comptent sur vous.
00:24:04Avant de faire la belle, je frapperai comme ceci contre le mur.
00:24:11Appelez Amber à ce signal.
00:24:13Tout dépend de vous.
00:24:16Tout dépend...
00:24:18de lui.
00:24:20Les aristocrates à la lanterne !
00:24:22Tiens !
00:24:24Mort au tyran !
00:24:26Tiens !
00:24:29Vive la révolution !
00:24:32Là, vous dépassez la mesure.
00:24:34À la bastille !
00:24:36Oh non, dégrâce maîtresse, pas la bastille.
00:24:38Si !
00:24:40Voyons.
00:24:42Où vais-je vous enfermer ?
00:24:44Dans cette grande tour ?
00:24:46La basinière ? Non, c'est le quartier des femmes.
00:24:49Alors, dans celle où trois bougies brillent à la fenêtre ?
00:24:52La tour Berthodière. Il n'y a plus de place.
00:24:54Qui s'y trouve ?
00:24:56Ah non, pas les barbillons ! Non !
00:25:00Non, je dirai tout.
00:25:02Un truand, un conspirateur et un diétratier.
00:25:05Je vais vous enfermer avec le conspirateur.
00:25:08Non, Loupinot partage déjà la cellule de Pigonou.
00:25:12Et je ne veux pas aller avec Marquis.
00:25:14Il n'est pas normal, il m'effraie.
00:25:16Alors, dans celle du milieu ?
00:25:18Occupé par la garnison.
00:25:20Combien d'hommes ?
00:25:22Je ne sais pas.
00:25:25Douze.
00:25:27Fais-moi faire ma gymnastique.
00:25:31J'ai autre chose à te proposer.
00:25:33Quoi ?
00:25:34Amber.
00:25:35Ah non, on avait convenu de ne plus en parler.
00:25:37La situation a évolué.
00:25:39Il ne s'agit plus de te dévouer uniquement pour améliorer notre ordinaire,
00:25:43mais pour faire une bonne action.
00:25:46Toi, une bonne action ?
00:25:48Tu m'étonnes.
00:25:50Favorisant.
00:25:52Tu m'étonnes.
00:25:54Favoriser l'évasion de celui qui est responsable de tous nos malheurs,
00:25:58faire sortir celui qui nous a enfermés,
00:26:00n'est-ce point là de la grandeur d'âme ?
00:26:03J'accepte.
00:26:05Sans même discuter ?
00:26:07En discutant.
00:26:09Donnant, donnant.
00:26:11Il y a longtemps que j'ai envie de dépuceler le mur d'en face.
00:26:16Qu'est-ce que tu y trouves ?
00:26:18Regarde.
00:26:19Sur la gauche.
00:26:21Légèrement vers le bas.
00:26:24Ventre-t-tu ?
00:26:26Craignons la belle lézarde.
00:26:29Elle ne vaut pas celles qui sont dehors,
00:26:32mais on va la baiser.
00:26:34Tu n'y penses pas.
00:26:35Défendre pareil, ça coupe.
00:26:37On la pénètre ou je refuse d'approcher Amber.
00:26:40Je te cède.
00:26:42Mais ne viens pas pleurer après.
00:26:47Fais-t'excuse, madame.
00:26:49Il n'en peut plus.
00:27:09Voilà où conduit l'abstinence.
00:27:12Vous répandez votre précieuse semence contre le mur
00:27:15comme de l'urine courante.
00:27:17Vous n'allez pas frapper avant d'entrer ?
00:27:19C'est ma vie privée.
00:27:20Privée de tout, je le reconnais.
00:27:23Mais ne désespérez pas, notre mère la sainte église vous comprend,
00:27:26bien que vous ayez toujours refusé la confession.
00:27:31Je vous apporte la bonne nouvelle.
00:27:33Un don de Dieu.
00:27:35Allez, au diable.
00:27:37Garde.
00:27:39Même le plus malheureux des pécheurs, quel que soit son crime,
00:27:42doit pouvoir participer à la création divine
00:27:45en utilisant un réceptacle approprié.
00:27:50Allons, mon fils.
00:27:52Faites-en ce que vous voulez.
00:27:54Vous avez ma bénédiction.
00:28:03À la garde.
00:28:05La prisonnière s'est échappée.
00:28:07À la garde.
00:28:09Fouillemerte a perdu sa prisonnière.
00:28:12Où est-elle, bonne divrogne ?
00:28:15Elle est en train de se faire ficken par le marquis, Fouillemerte.
00:28:19Ordre spécial du gouverneur.
00:28:21Avec les félicitations du curieux.
00:28:24Marquis, il lui fait à elle ce que j'aimerais tant qu'il me fasse.
00:28:30Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi ?
00:28:35Maintenant qu'on en a une vraie,
00:28:37M. fait le difficile.
00:28:39Regarde-la.
00:28:40Elle est quand même mieux en chair que celle du mur.
00:28:43Je voudrais bien, mais j'ai trop mal à la tête.
00:28:46Un petit peu d'exercice et tu retrouveras ta forme.
00:28:49Non, pas de gymnastique.
00:28:52Peut-être qu'avec une histoire corsée.
00:28:55Une histoire ? Alors qu'on a Mme Souverain, toute pantelante ?
00:28:58Regarde, elle a peur.
00:29:00Et elle a raison, car on va en faire d'autres choses.
00:29:03Au pitié, monsieur, je suis grosse de trois mois
00:29:06et le fruit de mes entrailles est maudit.
00:29:08Dans l'état où je suis, sans une histoire très corsée,
00:29:13je n'y arriverai jamais.
00:29:15Bon, allons-y donc pour une histoire.
00:29:18La femme de vingt ans, grosse de trois mois,
00:29:22est juchée parue sur un piédestal de sept, non, huit pieds de haut.
00:29:27Ne pouvant poser qu'une jambe,
00:29:29elle est obligée d'avoir l'autre en l'air.
00:29:33Le gol flexible lui est donné pour la soutenir.
00:29:36Il est aisé de voir d'un côté l'intérêt qu'elle a de ne point choix,
00:29:40de l'autre l'impossibilité de garder l'équilibre.
00:29:43C'est cette alternative qui divertit les moines,
00:29:45rangés tous les quatre autour d'elle.
00:29:47Ils ont chacun une ou deux femmes qui les excitent,
00:29:50diversement, pendant ce spectacle.
00:29:53Toute grosse qu'elle est, la malheureuse reste en attitude
00:29:56pendant près d'un quart d'heure.
00:29:58Les forces lui manquent enfin.
00:30:00Elle tombe sur les épines et nos scélérats, enivrés de luxure,
00:30:04vont offrir pour la dernière fois sur son corps
00:30:07l'abominable hommage de leur férocité.
00:30:09Ah, je suis toute remue.
00:30:11Monsieur, comme moi, vous avez dû souffrir
00:30:14pour décrire aussi justement la bassesse de l'âme humaine.
00:30:17Oui, c'était excitant. Il y avait moins de verbe que d'habitude.
00:30:20De quoi je me mêle ?
00:30:22Le style une fois pour toutes, c'est ma partie.
00:30:24Je te l'ai déjà dit.
00:30:25Je vais mieux. On retire le bandeau.
00:30:27Bien que peu versé dans les nouveautés littéraires,
00:30:30votre récit m'a paru sublime.
00:30:32Quelle intuition, quelle sensibilité.
00:30:35Je suis prêt. On l'enfile ?
00:30:39Madame, vos compliments vont droit au cœur
00:30:42du malheureux écrivain sans lecteur que je suis.
00:30:46Si vous ne l'en jugez pas indigne,
00:30:48la pauvre Justine trouverait une douce consolation
00:30:51à l'écoute de vos autres ouvrages.
00:30:54Ne te laisse pas endormir.
00:30:56Introduis-moi.
00:30:58Tu commences à m'énerver.
00:31:00Auriez-vous l'obligence de me prêter votre ruban, madame ?
00:31:04Volontiers, monsieur.
00:31:07Aidez-moi.
00:31:19Voilà. De noeuds bien serrés,
00:31:22il ne nous importunera plus.
00:31:24Ce n'est pas un mauvais bougre, mais il a des obsessions.
00:31:29Que les traces de ma tombe disparaissent
00:31:32de dessus la surface de la terre,
00:31:34comme je me flatte que ma mémoire
00:31:36s'effacera de l'esprit des hommes.
00:31:38Le pouvoir de détruire ne nous est pas accordé.
00:31:41Nous avons tout au plus celui de varier des formes.
00:31:43Or, toute forme est égale aux yeux de la nature.
00:31:46Nos destructions raniment son pouvoir,
00:31:48elles entretiennent son énergie.
00:31:50Qu'importe à sa main créatrice
00:31:52que cette masse de chair conformant aujourd'hui l'individu bipède
00:31:55se produise demain sous la forme de mille insectes différents.
00:31:58La première et la plus belle qualité de la nature
00:32:01est le mouvement qu'il agite sans cesse.
00:32:03Ce mouvement n'est qu'une suite perpétuelle de crimes.
00:32:06Les passions ne sont que les moyens qu'elle emploie pour parvenir à ses desseins.
00:32:09La vie du plus sublime des hommes
00:32:11n'est pas à la nature d'une plus grande importance
00:32:14que celle d'une huître.
00:32:16Héros plus fort que la mort. Ah, c'est admirable.
00:32:19Chut. Vous n'avez rien entendu ?
00:32:21Si. Un morceau d'anthologie de la littérature française.
00:32:24Non. Ça vient d'ici. Du fond de ma culotte.
00:32:28Au secours. A l'aide.
00:32:31Je suis faute.
00:32:33Je meurs.
00:32:35Mon pauvre Conan.
00:32:37Il est mort.
00:32:39Je l'ai tué.
00:32:40Non. Son pouba encore.
00:32:42Je le sens palpiter au creux de ma main.
00:32:45S'il meurt, je me suicide.
00:32:47Vite. Il faut le saigner. Une lancette.
00:32:51Procédez vous-même. J'en suis incapable.
00:33:04Le voilà décongestionné. Il faut circonstruire l'hémorragie.
00:33:09Il est sauvé. Je le sens renaître.
00:33:13Continuez vos soins.
00:33:18Oh, sacristie. Arrête immédiatement.
00:33:21Tu vas le laisser tranquille.
00:33:24Dehors, freiné.
00:33:27Toi, un jour, tu regretteras
00:33:31tout ce que tu as fait.
00:33:34Un jour, tu regretteras tout ce que tu ne m'as pas fait.
00:33:39Je n'oublierai jamais ces heures passées auprès de vous.
00:33:42J'espère que votre compagnon se rétablira au plus vite.
00:33:45J'ai dit dehors.
00:33:47Il suffit, les cochonneries.
00:33:59Assassins.
00:34:00Tu as essayé de te débarrasser de moi par jalousie.
00:34:03Tu avais peur qu'elle me préfère.
00:34:05Tu as trahi notre amitié.
00:34:08Je voulais juste que tu te taises un moment pour lui faire la cour.
00:34:11J'ai eu tort. Il était prêt d'accepter mes excuses.
00:34:14Rien à foutre. Je suis défigurée à vie.
00:34:18Maintenant, je sais que tu parles plus que tu n'agis.
00:34:23Dans le fond, tu ne me mérites pas.
00:34:28Un afro-malentendu. Je vous assure qu'il ne m'a pas touchée.
00:34:32Menteuse.
00:34:34Pourquoi le gouverneur t'aurait-il enfermée avec lui ?
00:34:37C'est bien parce que Marguil a demandé.
00:34:40Entre gens du bon monde, on ne s'en refuse rien.
00:34:43Tu lui as donné tout ce qu'il a exigé.
00:34:46Non, pitié. Nous avons juste parlé littérature.
00:34:50Fais la baigueule.
00:34:52Il t'a enculé, hein ?
00:34:54Mais on n'ose pas le dire.
00:34:56Moi, je ne suis pas assez bien pour lui.
00:34:59Il a dû la défoncer par tous les trous.
00:35:02Elle s'en rompre, le chinois.
00:35:04Je t'ai vu en entrant.
00:35:06Tu essayais de le faire rebonder parce qu'il t'en fallait encore.
00:35:10Non, je me barnais à le soigner.
00:35:12En tout bien, tout honneur.
00:35:14Vous ne pouvez comprendre.
00:35:16Ah, je ne comprends rien.
00:35:19Mais tu es un homme.
00:35:22Vous vous moquez de moi parce que j'ai la poitrine un peu basse.
00:35:25Lâchez-moi la tétine.
00:35:27Miracle, il y en a quatre.
00:35:32Aïe, non, pas comme ça.
00:35:34Vos ongles me font mal.
00:35:36Aïe, aïe.
00:35:38Raconte maintenant comment elle t'a prise.
00:35:41Il m'a respectée.
00:35:43C'est un gallant homme.
00:35:45Aïe, je l'aime, je l'aime.
00:35:48Moi aussi, je l'aime.
00:35:51Puisqu'il me refuse, c'est toi qui va y passer.
00:35:55Aïe, aïe, aïe.
00:35:57J'admire votre propre éclat pays.
00:35:59Qui a tant fait pour la diffusion des oeuvres de Descartes?
00:36:02Rottweiler, donc vous êtes un malheur.
00:36:04Rationalist, monseigneur.
00:36:06Ce qu'il faut que l'on comprenne bien dans vos moulins,
00:36:08c'est que le roi a beau être mon cousin,
00:36:10nous ne mangeons pas au même râtelier.
00:36:13Les liens du sang sont moins forts que ceux de l'argent.
00:36:17Et c'est toi, le duc d'Holléans, qui dit ça?
00:36:19Vous connaissez la nouvelle?
00:36:21Quoi? Le roi, c'est quoi, c'est quoi?
00:36:23Quoi? Le roi, c'est quoi?
00:36:25C'est le roi dans un trou de serrure?
00:36:27Non, Marquis, l'aristocrate dégénéré, a encore frappé.
00:36:31Il s'est évadé?
00:36:32Mieux que ça.
00:36:33A l'intérieur même de la bâtille,
00:36:35il a réussi à violer une pauvre prisonnière.
00:36:38Il y a des jours où mon sang bleu me fait honte.
00:36:40Rottweiler, donnez-moi ma cèdre incroyable.
00:36:42Vous avez des prisons mixtes?
00:36:44Non, les hommes sont sévèrement séparés des femmes.
00:36:47Mais ce monstre ne respecte aucun interdit.
00:36:50La fosse religieuse de la rue du Bac,
00:36:52ce n'était pas lui déjà?
00:36:54Fatal, comme le scandale des parties fines avec animaux domestiques.
00:36:58J'ai toujours refusé de le défendre.
00:37:00Je me présente, Jaco le fataliste,
00:37:03avocat du persoir de Paris.
00:37:05A qui, Jaco, a-t-il l'honneur?
00:37:07Velon van Mandarine,
00:37:08nouvelliste, envoyé spécial de la Gazette des Pays-Bas,
00:37:11ici à Paris.
00:37:12Vous faites un reportage sur les crimes de Marquis?
00:37:15Non, plus en général.
00:37:17L'état du royaume, en l'an de grâce, 1788.
00:37:21Mais la vie dans la prison m'intéresse aussi.
00:37:24Croyez-vous qu'il est possible d'entrer dans la Bastille sans l'être décaché?
00:37:28Vous avez de la chance.
00:37:30Jaco connaît fatalement une amie du gouverneur.
00:37:35Oui, et c'est une nouveauté.
00:37:37Le détenu le plus méritant est convié à partager la langouste de Noël.
00:37:42Je voudrais que cela devienne une tradition de la Bastille.
00:37:46Je reprendrai bien un peu.
00:37:48Ça me fait tout bizarre d'avoir un prisonnier à côté de moi.
00:37:51Qu'est-ce que tu as fait, toi?
00:37:53Crime de la Majesté ou opposition clandestine?
00:37:58Trafic de charcuterie.
00:38:00Mais la conduite exemplaire de cet escroc nous donne bien des satisfactions.
00:38:06Et il est juste qu'il en soit récompensé.
00:38:09Dans le café, on dit beaucoup de mal du système de prison.
00:38:12Je sais, nous sommes injustement calomniés.
00:38:16Mais ces rumeurs se heurtent au muraille de notre indifférence.
00:38:21Indiquez dans votre gazette que nous sommes les premiers à avoir instauré le service social.
00:38:29Dont madame Juliette de Titane est la bienfaitrice.
00:38:34Son dévouement fait l'admiration de tous.
00:38:37Je ne suis que l'humble marraine des plus défavorisés.
00:38:42Permettez-moi, monsieur Pigonou, de vous offrir ce petit cadeau brodé de mes mains.
00:38:50Merci, madame. Il est mignon.
00:38:53J'ai cependant entendu parler d'un cas plus difficile.
00:38:56Ah oui, vous faites allusion à Marquis.
00:38:59Notre brebis galeuse.
00:39:01Oui, comment se porte la victime? La violée, je crois?
00:39:06Justine fait peine à voir les grandes lèvres tumefiées.
00:39:10Les petites lèvres déchirées.
00:39:12Les papouilles griffées.
00:39:14L'onglet aplati.
00:39:16L'araignée contusionnée en plusieurs endroits.
00:39:19La bavette congestionnée.
00:39:22La poire complètement éclatée.
00:39:25Arrêtez, vous me coupez l'appétit.
00:39:28Quelle brute.
00:39:36Quatre.
00:39:39Quatre? Rien qu'au déjeuner.
00:39:42Quatre? Vous étiez quatre à table? Dénon.
00:39:50Quelle grosse queue de langousse, mon lieutenant général.
00:39:55J'en peux plus.
00:39:57J'ai déçu.
00:39:59Qu'est-ce que c'est que ça? Tu as volé une serviette?
00:40:03Non.
00:40:06Un petit cadeau de la dame des bonnes heures.
00:40:11Quelle mamelle.
00:40:13Une bouche à enfourner un salami entier.
00:40:18Juliette.
00:40:22Joyeux Noël au balcon à minuit.
00:40:26C'est pour ce soir. Assemblons l'échelle.
00:40:30Et voilà comment, pour un crime que je n'ai même pas commis,
00:40:33mes tortionnaires m'ont supprimé l'encre et le papier.
00:40:37La liberté ou la mort.
00:40:40Signé,
00:40:42Marquis.
00:40:44Et comment tu comptes l'envoyer, ta lettre en bois?
00:40:47Par la fenêtre. Le passant qui la ramassera, ému par le récit de mes malheurs,
00:40:51la portera sûrement à son royal destinataire à Versailles.
00:40:55Si elle ne lui a pas fendu le crâne à la réception.
00:40:58Suffit le mauvais esprit. Je ne te savais pas si rancunier.
00:41:01Evidemment. Qu'est-ce que tu sais de moi?
00:41:04Tu n'as jamais de temps à me consacrer.
00:41:06Mais toutes les histoires que je t'ai racontées, mon petit Colin.
00:41:09Tes histoires ne me suffisent plus.
00:41:11J'ai besoin d'action. Je veux sortir. Je veux vivre comme avant.
00:41:15Tu crois que je n'en ai pas envie?
00:41:17On ne dirait pas.
00:41:18Je viens encore d'écrire une lettre.
00:41:20La 101ème. Qui restera sans réponse.
00:41:23Comme toutes les autres.
00:41:25Tu n'es qu'un utopiste. Un orgueilleux.
00:41:28Tu n'as pas les pieds sur terre comme moi.
00:41:30Pauvre cul de jatte. Tu n'as même pas de pieds.
00:41:33Si, j'ai les tiens.
00:41:35Tout ton corps m'appartient.
00:41:37Et quoi encore?
00:41:38Tes cinq sens. Ils peuvent m'obéir autant qu'à toi.
00:41:43Fille, fille, fille. Pour qui il se prend, le petit?
00:41:47Arrête de m'appeler le petit. Tu n'es pas le chef.
00:41:50Je peux te faire perdre la tête.
00:41:53Sans mon imagination,
00:41:55tes sensations seraient aussi fades
00:41:58qu'une rêverie de Jean-Jacques Rousseau.
00:42:00Même ton imagination, c'est moi qui la commande.
00:42:04Cela reste à prouver.
00:42:06Regarde derrière.
00:42:09Une araignée. Oh, la sale bête.
00:42:12Je ne l'avais pas vue.
00:42:14Regarde-la mieux.
00:42:17Que faites-vous? À quoi le spectacle?
00:42:20Vous avez des jambes superbes.
00:42:24Et quel bas ventre.
00:42:27Qu'elle commence à te plaire.
00:42:33Le signal. Il va falloir tenir ta promesse.
00:42:36Quelle promesse? Je n'ai rien promis.
00:42:39Je ne t'ai rien promis.
00:42:42Le signal. Il va falloir tenir ta promesse.
00:42:45Quelle promesse? Je n'ai rien promis.
00:42:48Tu ne vas pas te dérober. Je peux m'énerver aussi quand je veux.
00:42:51Je ne suis pas cogné contre le mur pour des meufles.
00:42:54Nous avions convenu de les aider à s'évader. Je n'ai qu'une parole.
00:42:57Les autres s'évadent et nous, on reste.
00:43:00Nous, nous sortirons par la grande porte.
00:43:03Ou pas du tout.
00:43:05Amber! Amber!
00:43:08Qu'est-ce qu'il y a?
00:43:11J'ai comme une envie de langouste.
00:43:14Bouge pas, mon mignon. Je vais t'en chercher une grosse.
00:43:34Tu vas te régaler.
00:43:37Mais Amber, ce n'est pas de la langouste, voyons. C'est du homard.
00:43:40C'est pas de la langouste. Il faut la mériter.
00:43:47Ton odeur. Ton odeur.
00:43:50Elle ne me fait pas languir.
00:43:53Viens, mon toutou.
00:43:56Allez. Viens.
00:43:59Viens.
00:44:02Toi qui voulais vivre ta vie, prends tes responsabilités.
00:44:05Montre que tu en as. Je ne peux pas.
00:44:09Viens, mon petit. Viens.
00:44:12Courage.
00:44:15Même avec un casque, je n'y arriverais pas.
00:44:18Tu te dégonfles? Oui. Je vais retourner dans ma culotte.
00:44:21Alors, viens. Affinez les mes passes.
00:44:24Qu'est-ce qu'on fait? Mets la langouste.
00:44:27C'est pas de la langouste. C'est du homard.
00:44:30M'en fous. Enfonce-lui. Ça ne rentrera jamais.
00:44:33Avec de la mayonnaise.
00:44:38Le carrosse nous attend.
00:44:41Tout est réglé comme du papier à musique.
00:44:44Passe ton jambon de bois là-bas. Je vais t'aider.
00:44:47C'est bon.
00:44:50Je ne regrette pas...
00:44:53d'avoir étendu...
00:44:56si longtemps.
00:44:59Ne bouge pas. Très vite.
00:45:02Je veux que ça dure.
00:45:05La prison de la Bastille. La meilleure garnison.
00:45:08On y baise toutes les filles. On y vide toutes les facongues.
00:45:11Regarde, regarde, regarde.
00:45:14Reprenons vite un canon.
00:45:17Regarde, regarde, regarde. Car on te croupit aux lisons.
00:45:25Allez. Encore un effort. Tu y es presque.
00:45:28Mais rentre dans ton ventre.
00:45:31Il est déjà rentré. Je ne peux pas davantage.
00:45:34Mais bouge avec tes mains. Bouge ton cul.
00:45:37Voilà ce que c'est que de bouffer comme un porc.
00:45:45Je sens que ça passe.
00:45:48On est sortis de l'auberge.
00:45:51Non. Fais pas d'engouilles. Il n'y a plus d'échelle.
00:45:54Accroche-toi avec les dents, avec les ongles, avec tout ce que tu peux.
00:45:57Je ne peux pas. Je glisse.
00:46:00À la garde.
00:46:05À la garde. À moi.
00:46:08À moi, à la garde.
00:46:11Noël au balcon a échoué. Fuyons.
00:46:16À la garde.
00:46:19Regarde, regarde, regarde.
00:46:22Reprenons vite un canon.
00:46:25Regarde, regarde, regarde. Car on te croupit aux lisons.
00:46:31J'arrive. J'arrive.
00:46:51Pourquoi tu recules ?
00:46:54Parce qu'il y a un os.
00:46:57Alors on joue les filles de l'air. Monsieur se prend pour l'atude.
00:47:00A la niche.
00:47:28A la niche.
00:47:43Où est le tavernier ? Ouvrez, j'ai soif.
00:47:46C'est fermé. Pour cause de décès.
00:47:57C'est la liberté.
00:48:00Nulle saison de beau été.
00:48:05Je déclare ouverte la session de printemps du club des citoyens patriotes de la rive gauche.
00:48:11La parole est au citoyen Bernardin,
00:48:14propriétaire de l'auberge du Rossignol blessé.
00:48:18Bon. À l'écoute de ma clientèle,
00:48:21après avoir bu des canons avec les sections de citoyens patriotes
00:48:24des îles Saint-Louis et de la cité,
00:48:27ma conviction est faite.
00:48:30Tous sont prêts à se soulever pour prendre la Bastille.
00:48:33Fatal. Jaco l'avait bien dit.
00:48:36Cependant, une chose est sûre,
00:48:39il manque d'expérience et de coordination.
00:48:42Ironie du sort et fatalité.
00:48:45Le seul conspirateur de métiers acquis à nos idées
00:48:48se trouve à l'ombre.
00:48:51J'espère que l'été sera chaud aura donc une fois de plus
00:48:54comme objectif de délivrer Lupino,
00:48:57l'homme providentiel qui mènera nos troupes à la victoire.
00:49:00J'espère que l'été sera chaud
00:49:03aura plus de succès que Noël au balcon
00:49:06dont l'échec m'a coûté la peau des fesses.
00:49:09Ca ira. Ca ira.
00:49:12Jaco dit que cette fois-ci, fatalement, ça ira.
00:49:15Jaco disait la même chose l'année dernière
00:49:18en me présentant la toussaint sur les chemins
00:49:21lorsqu'il m'a fallu arroser tous les poulets de la garnison.
00:49:24Le plan ne valait pas un clou de soufflet.
00:49:27Jaco ne pouvait prévoir qu'avec votre bel argent
00:49:30les Suisses se saouleraient au point d'oublier
00:49:33leur promesse d'ouvrir les portes.
00:49:36L'été sera chaud, citoyens. J'en fais devant vous le serment solennel.
00:49:39D'ailleurs, je suis à bout d'artifice.
00:49:42Le gouverneur m'en demande toujours davantage.
00:49:45Je vais finir par devoir le tuer
00:49:48pour lui faire plaisir.
00:49:51Écoutez, je vous donne jusqu'à la mi-juillet.
00:49:54Passé ce délai, je ne finance plus la révolution.
00:49:57Je coupe les subsides et je retourne ma jaquette.
00:50:00Monseigneur voulait aider les autres
00:50:03et je me retrouve enchaînée.
00:50:06Lime plus fort. De cette façon, tu n'y arriveras jamais.
00:50:09Je reconnais mon erreur.
00:50:12Je la paie aussi cher que toi.
00:50:15Mensonge. Tu t'accommodes de tout
00:50:18du moment qu'on te donne une plume et du papier.
00:50:21Ne retourne pas le couteau dans la plaie.
00:50:24J'ai la tête pleine de férocité sans pouvoir m'en soulager.
00:50:27C'est à devenir fou.
00:50:30Toi, la libre.
00:50:33Moi, je sais ce qu'il me reste à faire.
00:50:37Regardez ce que vous offre le service social
00:50:40de la prison de la Bastille.
00:50:43Bien que l'enfant qui va naître soit le fruit des agissements d'un monstre,
00:50:46vous ne devez pas oublier qu'il est innocent
00:50:49et il faudra l'aimer avec la ferveur d'une mère chrétienne.
00:50:52Le roi, un monstre ?
00:50:55Encore cette idée fixe de femme enceinte.
00:50:58Souvenez-vous une fois pour toutes que vous êtes grosse des oeuvres de Marquis et de lui seul.
00:51:01Les oeuvres de Marquis sont d'une autre facture.
00:51:04Des spécialités cachées. Je m'en doutais.
00:51:07Un créateur puissant, à l'imagination fertile,
00:51:10qui met le toit sur l'essentiel.
00:51:13Et quelle langue subtile et voluptueuse.
00:51:16Ce pécheur semble plus doué que les autres.
00:51:19Les quelques pages qu'il m'a lues m'ont remué en profondeur.
00:51:22Arraché à quel couvrage licencieux sans doute.
00:51:25Non, des pages dont il est l'auteur.
00:51:28Il y confesse tous les tourments de l'âme humaine.
00:51:31Comment il se confesse à la première venue et pas à moi ?
00:51:34Robert !
00:51:37Le travail est commencé.
00:51:40Allez chercher tous les papiers que vous trouverez dans la cellule de Marquis et apportez-les-moi.
00:51:50Tu ne lui as pas dit que j'étais le père ?
00:51:53Non, il s'imagine toujours que c'est Marquis.
00:51:56Ne me parlez plus jamais de lui !
00:52:00À notre foyer,
00:52:03alors que je désespérais d'avoir une descendance,
00:52:06et que mon nom et ma race allaient s'éteindre.
00:52:09Et ma langouste ?
00:52:12On l'attache à quatre pattes.
00:52:15Comme une bête féroce,
00:52:18il est recouvert d'une peau de tigre.
00:52:21Tu ferais mieux de creuser un tunnel dans le sol,
00:52:24avec ton outil.
00:52:27En cet état, on l'excite,
00:52:30on l'irrite, on le fouette,
00:52:33on le bat, on lui branle le cul.
00:52:36En cet état, on l'excite,
00:52:39on l'irrite, on le fouette,
00:52:42on le bat, on lui branle le cul.
00:52:45Vis-à-vis de l'homme paré de la peau de tigre
00:52:48est une jeune fille très grasse, nue,
00:52:51fixée par les pieds au parquet, par le cou au plafond,
00:52:54de manière qu'elle ne peut bouger.
00:52:57Dès que le paillard est bien en feu, on le lâche.
00:53:00Il se jette comme une bête féroce sur la fille,
00:53:03et la mors sur toutes les chairs,
00:53:06principalement sur le clitoris et le bout des tétons
00:53:09qu'il emporte ordinairement entre ses dents.
00:53:12Il hurle et crie comme une bête,
00:53:15en enfonçant dans le cul de la fille un petit gode-michet
00:53:18qu'un ressort fait décharger.
00:53:21Vous avez vu ça?
00:53:24Non, monsieur, un petit gode-michet qu'un ressort fait décharger.
00:53:27Rotfeld, Thomas, c'est génial!
00:53:30Un gode-michet avec un ressort.
00:53:33Quelle imagination! C'est vous qui avez écrit ça?
00:53:36Monsieur est étranger, peut-être,
00:53:39mais il me semble avoir déjà entendu votre accent quelque part.
00:53:42Je me présente.
00:53:45Willem van Mandorinen, envoyé spécial de la Gazette des Pays-Bas.
00:53:49Votre boss me rappelle aussi quelqu'un que j'ai vu il n'y a pas longtemps.
00:53:52En tout cas, vous êtes un grand écrivain.
00:53:55Je veux vous publier.
00:53:58Oh, mais c'est faire trop d'honneur à l'oeuvre d'un amateur.
00:54:01Non, non, ça plaira et ça se vendra.
00:54:04Mais qui donc?
00:54:07Qui donc s'intéresser à ces élucubrations de fornicateurs chimériques?
00:54:10Le public, bien sûr.
00:54:13Je suis prêt à vous signer ici même un contrat
00:54:16et à vous verser une avance.
00:54:19Pas ici. Allons dans le salon à côté.
00:54:31Comment seulement 5% sur le prix de vente?
00:54:34Il s'agit d'un contrat type.
00:54:37Diderot l'a signé et il n'a pas fait d'histoire.
00:54:40300 pages dans le mois qui suit.
00:54:43Ce sera difficile.
00:54:46Je tiens absolument à sortir le livre avant l'été 89.
00:54:49Oui. Bon, j'y arriverai.
00:54:53Mais il me faut vous entretenir d'un problème délicat.
00:54:564 000 guldens d'avance.
00:54:59Vous ne m'arracherez pas une IQ de plus.
00:55:02Il ne s'agit pas de cela.
00:55:05Vous comprendrez que, vu ma position sacerdotale,
00:55:08j'ai une nécessité de réserve.
00:55:11Je vais être obligé d'utiliser un pseudonyme.
00:55:14Je sais si votre problème.
00:55:17Prenez le nom de confrères.
00:55:20Mirabeau, La Bretonne ou même Fonterre.
00:55:23Non, je préférerais quelque chose de moins compromettant.
00:55:26Sade.
00:55:29Sade?
00:55:32Oui. S-A-D-E.
00:55:35Sans adresse de l'expéditeur.
00:55:38Les plumes d'oie glissent toutes seules
00:55:41sur ce merveilleux vélin de Hollande.
00:55:44Mais j'occupe pas trop de place.
00:55:47Je vous empêche de travailler.
00:55:50Installez-vous, maître.
00:55:53À qui dois-je ces faveurs?
00:55:56À une personne de qualité qui vous veut du bien.
00:56:02Les scélérats. Mes manuscrits.
00:56:05Ils ont volé mes manuscrits.
00:56:08Et ma lézarde.
00:56:11Amber! Amber! Amber!
00:56:14Alors, ces manuscrits, où sont-ils?
00:56:17Je vous avais demandé tous ces papiers
00:56:20et vous ne m'avez rapporté que sa chemise.
00:56:23Je n'arrive pas à les retrouver. J'ai dû les mettre au cabinet.
00:56:26Misérable analphabète! Jetez au fosse d'aisance
00:56:29un tas d'inédits dont j'ai le plus grand besoin.
00:56:32Je voyais bien faire. Pendant qu'il était au cachot,
00:56:35j'ai nettoyé la cellule. Quand les feuilles sont pleines de lettres,
00:56:38à quoi peuvent-elles encore servir?
00:56:41Chaque soir, vous m'entendez, chaque soir,
00:56:44vous m'apporterez ce qu'il aura écrit.
00:56:47La moindre ligne. Ne jetez plus rien.
00:56:50Dans ma famille, les livres,
00:56:53on les lit pas, on les mange.
00:56:56Poète, lève-toi et prends le couteau à tailler les plumes.
00:56:59C'est quoi, bon?
00:57:02Bande basse de combat pour deux nonnes moribondes.
00:57:05Les infortunes de la veuve poignée.
00:57:08Tous ces chefs-d'oeuvre disparus, volatilisés.
00:57:11Je n'écrivais plus jamais une ligne, plus un mot.
00:57:14Ouf! Pas trop tôt. Prends le couteau, je te dis,
00:57:17décèle les pierres et creuse un tunnel.
00:57:20Tu crois que c'est facile avec mes mains d'artiste?
00:57:23Tu les as bien charcutées pour écrire?
00:57:26Rien. Je suis au bout du rouleau. Je rouille.
00:57:29Et n'oublie jamais que j'ai une espérance de vie plus courte que la tienne.
00:57:32Soit.
00:57:35Je creuserai après la sieste.
00:57:38Les voilà!
00:57:41Toutes fraîches de ce matin.
00:57:44J'ai spécialement été les ramasser dans les prés de Saint-Mandy.
00:57:47Ce sont bien des crottes de lapin, pas des crottes d'agneau.
00:57:50Mais oui, mon petit coeur, exactement comme tu en avais envie.
00:57:53Trouvées devant le terrier.
00:57:56Elles ont l'air bien humides.
00:57:59Les meilleures. Encore imbibées de roses.
00:58:02Goûtez-en une.
00:58:05Ah non, pas moi. Je n'ai pas des envies de femelle enceinte.
00:58:08Alors je n'en mangerai pas. Tant pis si l'enfant meurt de faim.
00:58:11Ce sera de votre faute.
00:58:14Pour mon fils.
00:58:17Voilà.
00:58:20J'ai un arrière-goût de crotte, mais pas mauvais.
00:58:23Je ne vous crois pas. Vous vous forcez.
00:58:26Je continue ma grève de la faim.
00:58:29Mais je te jure qu'il ne décrit plus rien, plus une ligne, plus un mot.
00:58:32Il n'y a que la littérature de Marquis
00:58:35qui puisse me rendre l'appétit et le goût de vivre.
00:58:51Colin.
00:58:54Colin !
00:59:08J'ai dû me mordre en rêvant.
00:59:11J'étais dehors, dans une forêt.
00:59:14Tu t'évadais à nouveau sans moi ? Faux frère.
00:59:17Non, tu avais disparu. Quel cauchemar.
00:59:20Je sais que tu mens.
00:59:23Une date, c'est une date.
00:59:26Si vous avez déjà donné un délai une fois, vous exagérez.
00:59:29Et l'inspiration ne se commande pas.
00:59:32Si, il y a moyen de la forcer.
00:59:35Pourtant, toutes mes prières sont restées vaines.
00:59:38Vous devriez foutre un peu plus la baie.
00:59:41Pour un créateur en panne, rien ne vaut
00:59:44une muse bien en chair.
00:59:47Avec une poitrine, gauche comme la croupe.
00:59:50Une muse, avec une belle poitrine.
00:59:53Je sais ce qu'il me reste à faire.
00:59:57Aïe, ça pique.
01:00:00Voilà, c'est terminé. Je vais vous mettre un bandage.
01:00:05C'est le moment, trousse-là.
01:00:08Plaît-il ? Vous m'avez dit quelque chose ?
01:00:11Non, des gargouillis d'estomac.
01:00:14Votre silhouette me trouble.
01:00:17Hélas, comment ce corps pourrait-il aujourd'hui
01:00:20inspirer autre chose que de la pitié ?
01:00:23Pourtant, si vous plongez vos yeux dans les miens...
01:00:26Il s'y reflète, monsieur,
01:00:29de tendres sentiments dont je ne suis pas digne.
01:00:32Oh, que si, Justine.
01:00:35Penchez-vous sur mon cœur.
01:00:38Mon Dieu, vous me faites perdre la tête.
01:00:41Vous avez su, d'un baiser,
01:00:44apaiser mes blessures.
01:00:50Vous pourrez reprendre la plume d'ici peu.
01:00:53Plus une ligne, plus un mot. Ma décision était révocable.
01:00:56Il n'y aura donc point de suite aux infortunes de la veuve poignée ?
01:00:59Comment dire ?
01:01:02Connaissez-vous le nom de mon dernier enfant ?
01:01:05Il m'a été arraché, alors que le maufin n'était pas encore sec.
01:01:08Il est ici, ainsi que Gonoré Agomor.
01:01:11Il prend le bas de combat pour Denon Moribonde,
01:01:14mon préféré.
01:01:17Je ne rêve pas. Par quel miracle,
01:01:20mes oeuvres complètes sont-elles arrivées chez vous,
01:01:23en morceaux ?
01:01:26Grâce à l'amour abject d'Amber.
01:01:29Pour l'infortune et Justine.
01:01:32Alors, le père, c'est donc lui ?
01:01:35Non. Quand il m'a violée,
01:01:38le mystérieux travail de la vie avait déjà commencé en moi.
01:01:41Le véritable génie...
01:01:44Silence, catin !
01:01:50Lorsque j'en pompais un,
01:01:53il fallait de mes mains secouer et polluer l'autre.
01:01:56Ce ne sont pas des lectures pour mère de famille, confisquées.
01:02:06J'ai largement mes trois cents pages.
01:02:11Prendez-les-moi, voleurs !
01:02:14Vous, l'auteur, au cachot, avec les fous !
01:02:18Allons, la rose, dit Saint-Florent,
01:02:21prends cette gueuse et rétrécis-la-moi.
01:02:24On fixe mes quatre membres à terre,
01:02:27dans le plus grand écart possible.
01:02:30Le bourreau, qui va rétrécir les voies,
01:02:33s'arme d'une longue aiguille, au bout de laquelle est un fil ciré,
01:02:36et, sans s'inquiéter ni du sang qu'il va répandre,
01:02:39ni des douleurs qu'il va m'occasionner,
01:02:42le monde, qui va m'occasionner,
01:02:45le monde, en face des deux amis que ce spectacle amuse,
01:02:48ferme, au moyen d'une couture,
01:02:51l'entrée du temple de l'amour.
01:02:54Quelle décadence !
01:02:57Quand le peuple saura lire,
01:03:00Jacot dit qu'on aura honte de lui avoir appris.
01:03:03Sable ! Qui peut se dissimuler sous ce pseudonyme ?
01:03:06Le poète André Chénier ?
01:03:09Ou alors, mais ça m'étonnerait,
01:03:12Fabre des glantines ?
01:03:15Seul un noble peut décrire des horreurs pareilles,
01:03:18et même un noble bien placé.
01:03:21Fatale ! On s'amuse à Versailles au lieu d'écouter les justes doléances du tiers état.
01:03:24Jacot est scandalisé.
01:03:27Ils se délectent du spectacle de leur propre déchéance.
01:03:30Jacot dit que l'heure est proche.
01:03:33Et nous imposerons un nouvel ordre moral.
01:03:36À une plus vaste clientèle.
01:03:39À quoi ça ressemble ?
01:03:42À un mâle.
01:03:45Mon fils.
01:03:48Mais il faut s'en débarrasser sans tarder.
01:03:51Un instant, je le baptise.
01:03:54Jacot est baptisot d'Almasion.
01:03:57In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti.
01:04:04Montrez-moi mon enfant.
01:04:07Que de faire ?
01:04:12Tenez, Amber, pour vos langoustes.
01:04:15Aux langoustes ? Mon fils ?
01:04:18Qu'est-ce que vous racontez ? Il s'agit du rejeton de l'immobilable Marquis.
01:04:21Non ! Maintenant, je peux vous le dire.
01:04:24Marquis ne l'a jamais touché. C'est mon bon foutre à moi qui l'a engrossé.
01:04:27Déliré, Joliet.
01:04:30L'heure, mon amour, que c'est moi qui t'ai violée,
01:04:33que je suis son vrai papa.
01:04:36Misérable. En vérité, c'est le fils de sa mère.
01:04:39C'est pas la vraie. Faites-le disparaître, je vous le redonne.
01:04:42Massacré, un innocent.
01:04:45Un coupable, chargé de toutes les fautes de l'auteur de ces jours.
01:04:48Exécution.
01:04:51Marquis, mon amour, tu avais raison.
01:04:54Oh, infortunée Justine,
01:04:57le véritable bonheur n'est qu'au sein de la vertu.
01:05:00Dieu permet qu'elle soit persécutée sur la terre
01:05:03pour l'en dédommager dans le ciel.
01:05:15Ma parole, mon juré du sade.
01:05:21Oui, page 288.
01:05:27Mais alors, le mystérieux sade,
01:05:30ce serait donc, oui, Marquis...
01:05:33Chut, n'en parlons à personne.
01:05:36Il serait inutile et dangereux pour vous que cela se sue.
01:05:39On est assez d'interpréter les liaisons dangereuses.
01:05:42J'aimerais être...
01:05:45un bijou indiscret.
01:05:48Tu retardes d'une pièce.
01:05:51Tu es devant toi, Dolman.
01:05:54C'est l'homme le plus corrompu et le plus dangereux.
01:05:57Alors, embrasse-moi.
01:06:00Je suis madame de Saint-Ange.
01:06:03Ah, quelles oreilles.
01:06:06Quel goût.
01:06:08Non, pas comme ça. On dirait que vous voulez l'égorger.
01:06:16À vos chouettes, Sœur Thérèse.
01:06:19Loupinot, vous êtes trop mauvais. Quel amalgame.
01:06:22Même à Charenton, vous n'auriez que les secondes rôles.
01:06:25Colin, montre-lui comment il doit dire son texte.
01:06:28Je ne suis pas là.
01:06:31Comment tu n'es pas là? Je te vois.
01:06:34Ne me demande plus rien. J'ai plus confiance.
01:06:37À qui il parle?
01:06:40Oh, il s'imagine qu'il a une troupe de comédiens dans la culotte.
01:06:47Son dalle masquin sur la poitrine.
01:06:50Le pauvre Amber va de l'avant.
01:06:53Il monte en haut de la colline.
01:06:56Montre la mère à son enfant.
01:07:00Il ne voudrait pas que je t'assassine.
01:07:03Mais je suis loin d'être aussi méchant.
01:07:06Que leur bastille, elle tombe en ruine.
01:07:09Il vaut mieux s'enfuir tant qu'il est temps.
01:07:14Il y a d'autres prisons en Angleterre.
01:07:17On y gagnera notre pain blanc.
01:07:20Apportez le fils à ton père.
01:07:23Tu seras jolier quand tu seras grand.
01:07:2857. Le sceau de l'infamie.
01:07:35Attendez la suite. Vous allez vous régaler.
01:07:3858.
01:07:41Elle lui enfonce des gerbes d'artifice dans le cul.
01:07:44Dont les flamèches lui grésillent les fesses en y retombant.
01:07:51Non. Il y a mieux.
01:07:54La spécialité de la maison.
01:07:57La vôtre.
01:08:00Quoi ? La salle de torture de la bastille ?
01:08:05J'en rêvais.
01:08:08Mais je tenais à ce que ce soit vous qui appréciez l'initiative.
01:08:11Courons-y.
01:08:15Bourreau, fais ton office.
01:08:21Où allez-vous enfoncer ces grosses clés ?
01:08:24Nulle part.
01:08:30Fini la comédie.
01:08:33Je m'en vais délivrer Lupino, le postillon du peuple.
01:08:39Vous serez plus heureux dans l'autre monde.
01:08:42Lâchez-le. Brute épaisse.
01:08:45Citoyen Lupino, ne mourrez pas.
01:08:48La révolution a besoin de vous.
01:08:51Oh, la Sainte Vierge.
01:08:54La pièce est commencée.
01:08:57Il faut aller jusqu'au bout, citoyenne Juliette.
01:09:00La porte est ouverte. Fuyons.
01:09:03Je veux me la farcir. Ici, tout de suite, sur la paille.
01:09:06En voilà assez. Quand je veux baiser, tu te défiles.
01:09:09Quand on pourrait se défiler, tu veux baiser.
01:09:12C'est ma tête qui te commande ou c'est toi qui commandes ma tête ?
01:09:15La réponse est dans son corps, Raël.
01:09:18Et je veux bien me dévouer pour aller la chercher.
01:09:21Au lieu de parler tout seul, aidez-moi à transporter ce malheureux.
01:09:24Alors, qu'est-ce qu'on fait, maître ? On arrête la répétition ?
01:09:27Un carrosse attend dehors.
01:09:30Nous serons en sécurité à l'auberge du rossignol blessé.
01:09:33Messieurs, allons ailleurs exercer nos talents.
01:09:36On ne fera jamais aussi bien qu'ici.
01:09:39Lève ta réplique ou je te les coupe.
01:09:42Couvrez immédiatement. Ordre du gouverneur.
01:09:48Je n'irai pas plus loin. Retournons au couloir, sœur Raël.
01:09:52Mais t'as pas laissé ce vaisseau ?
01:09:55Citoyen Loupinot, que faites-vous ?
01:09:57Revenez, madame. Les privations leur ont fait perdre la raison.
01:10:00À la garde ! Tirez !
01:10:05Ils sont en train de s'échapper. Tirez !
01:10:09Un peu plus.
01:10:11Fais la volonté !
01:10:18Mon Dieu !
01:10:20Patron !
01:10:23Mais j'ai loupé !
01:10:25Détache-moi vite !
01:10:27Les poulets ont tué dans l'œuf l'espoir de tout un peuple.
01:10:30Allons, allons. Au carrosse, en vitesse.
01:10:33Juliette ! Juliette !
01:10:36Pourquoi m'as-tu abandonné ?
01:10:38Plus vite ! Jacot n'arrive plus à retenir les chevaux.
01:10:41À la garde !
01:10:43Il s'enfuit ! Tirez ! Me tirez donc !
01:10:52Pas sur moi !
01:10:54Imbécile !
01:11:03Il est mort par ma faute.
01:11:05Non, car on reconnaît la véritable faute au plaisir qu'elle donne.
01:11:10Justement. J'en ai éprouvé du plaisir.
01:11:14Aucun homme n'est irremplaçable. Il y aura d'autres, Loupinot.
01:11:19Mais de moins en moins de près au bois.
01:11:22J'ai perdu mon esclave et mon maître.
01:11:25Je serais volontiers l'un et l'autre. Présente-moi Marquis.
01:11:31Marquis ? C'est donc vous.
01:11:34De grâce. Je connais votre réputation.
01:11:37Épargnez-moi.
01:11:58Vous êtes arrivés.
01:12:01Jacot est cuit.
01:12:05C'était fatal.
01:12:12Parlez plus vite. La liste de vos péchés doit être longue.
01:12:17Ça me fait trop mal.
01:12:22C'est bon. Je viens.
01:12:27Elle arrive.
01:12:30Elle pince mon cœur.
01:12:36Je jouis.
01:12:44Bon pour l'enfer.
01:12:46La mort n'aime pas qu'on la prenne pour une putain.
01:13:00Que fait Jacot, le fataliste, sur cette table ?
01:13:03Mort.
01:13:05Un martyr. Il aura droit d'y fuir à la nationale.
01:13:08Où est Loupinot ?
01:13:10Mort.
01:13:12Deux martyrs.
01:13:14Mais l'histoire a pris la basquille. On ne fait pas d'hommes sans casser les oeufs.
01:13:18Et Juliette ? Morte aussi ?
01:13:20Non. Dans sa chambre. Je vais la chercher.
01:13:23Entrez. Vous nous raconterez tout.
01:13:25Pas le temps. Bernardin m'attend à Versailles.
01:13:28L'humeur s'est étendue à toute la capitale. L'été sera chaud.
01:13:32Dites à Juliette qu'on lui réserve une place à l'Assemblée.
01:13:35Adieu.
01:13:37Et encore bravo.
01:13:43Juliette ? Juliette ? Une bonne nouvelle.
01:13:47La basquille est prise. C'est le bordel partout.
01:13:50Foutre Dieu.
01:14:21Trop tard.
01:14:28Sois forte, Colin.
01:14:31Regarde.
01:14:34Ne bouge pas. Je m'en charge.
01:14:36Tu ne comprends pas.
01:14:38Elle est morte.
01:14:41C'est quoi, la mort ?
01:14:43Un cri de mort.
01:14:45Un cri de mort ?
01:14:48C'est quoi, la mort ?
01:14:50Un crime commis par la nature pour t'emmerder.
01:14:54Mets tes gales.
01:14:56Je veux l'embrasser.
01:15:08Un ange.
01:15:12L'amour plus fort que la mort, disait Justine.
01:15:17Perteuse, Justine.
01:15:28Alors, c'est sûr que tu me quittes ?
01:15:30Juliette a besoin de moi pour nourrir sa flamme révolutionnaire.
01:15:36Mais tu peux venir avec nous, si tu le tiens.
01:15:40Non. Je serai de trop.
01:15:44Je vous gênerai.
01:15:46Tu sais, à la langue, elle finirait par t'aimer.
01:15:51Maintenant, c'est ton histoire.
01:15:53Ce n'est plus la nôtre.
01:15:55Tu es libre.
01:15:58Ce sera dur.
01:16:00Après tout ce qu'on a vécu ensemble.
01:16:03Je savais que tu t'en irais un jour.
01:16:05Mais je n'imaginais pas ce jour si proche.
01:16:11Sois courageux.
01:16:14Et toi, sois prudent.
01:16:19Je sais bien que Juliette est comme les autres.
01:16:23Mais qu'est-ce que tu veux ?
01:16:25Je suis amoureuse.
01:16:28Je connais.
01:16:30Ça m'est arrivé avant toi.
01:16:33À présent, va-t'en.
01:16:40N'oublie pas.
01:16:42Soigne ton style.
01:16:45Pas trop de verbes.
01:16:49Ce n'est pas ma façon de penser qui a fait mon malheur.
01:16:53C'est celle des autres.
01:17:42...
01:18:12...
01:18:42...
01:19:12...