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00:00Bonjour, je m'appelle Corentin Morisot et je suis associé au GEC Les Jardins des Buys.
00:10Nous sommes installés avec Tom Gallaudet, mon autre associé, dans la Drôme, sur la
00:16commune de La Roche-sur-Grâne, où on exploite un demi hectare de maraîchage diversifié
00:22en agriculture biologique, et qu'on a installé en 2018.
00:29Autour de cette zone maraîchère qui apparaît ici, en fond de vallon, avec les tunnels et
00:35les jardins de plein champ, et puis le hangar principal, on a deux hectares de vergers diversifiés
00:41qu'on a plantés en 2020, avec des poires, des pommes, des pêches nectarines, des vignes,
00:48et puis dans des endroits qu'on ne voit pas sur la photo, des prunes ici et des figues.
00:53Dans l'objectif de compléter la vente directe de nos légumes, avec de la vente directe
00:59de fruits étalés sur toute la saison.
01:01L'autre intérêt du verger, c'est qu'il permet de faire une sorte de petite protection
01:05contre le mistral et le vent du sud, sachant que là on est un petit peu dans une cuvette
01:11et que du coup le verger vient renforcer cet effet de protection du vent.
01:16L'intérêt aussi, c'est qu'on a le hangar central là, que du coup on réduit les allers-retours
01:21pour tout ce qui est les activités quotidiennes de maraîchage, et le verger qui est un petit
01:25peu moins régulier, un peu moins fréquenté, peut être un peu plus loin des installations techniques.
01:32Pour vous donner deux-trois chiffres clés de l'exploitation, on est donc en maraîchage
01:37qu'on appelle bio-intensif sur petite surface, c'est-à-dire que l'objectif c'est d'avoir
01:42une surface assez petite mais très productive, dont on peut vraiment prendre soin en agriculture
01:48biologique.
01:49Donc en termes de surface cultivée pure, on est à 2500m², c'est-à-dire que nos planches
01:54de culture représentent une emprise de 2500m².
01:58Par contre, quand on regarde la surface occupée, c'est plutôt un demi-hectare, donc le double,
02:03parce qu'on a les passe-pieds et on a les passages entre les planches, donc il y a toujours
02:08une différence entre ce qu'on cultive et l'espace qu'on occupe pour faire le maraîchage.
02:12Nous, on prend toujours la référence du 5000m² qui est plutôt une référence partagée
02:17dans le monde maraîcher.
02:18La surface développée, elle est intéressante, c'est à partir de la surface de planches
02:22de culture, c'est combien de rotations on arrive à faire dans l'année pour avoir une
02:27surface cultivée qui finalement est augmentée, c'est-à-dire que là, si on a deux rotations
02:32par an, on serait à 5000m² développé.
02:35Donc là, on voit qu'on est à un peu plus de deux rotations par an en moyenne sur chaque
02:39planche de culture, ce qui est plutôt assez intense en maraîchage.
02:43Voilà, donc une surface de tunnel, quasiment de la moitié de la surface exploitée.
02:50Pour donner quelques résultats économiques, on est toujours une ferme en développement
02:58puisqu'on s'est installé en 2018, on est assez récent.
03:01Les ventes en hors-taxe de légumes sont passées de 70 à 100 000€ entre 2021 et 2023.
03:10Et puis, on a un chiffre d'affaires un peu plus élevé en vente hors-taxe puisque depuis
03:142022, on a des ventes liées aux vergers, donc de fruits diversifiés un peu toute l'année.
03:21L'objectif est d'augmenter progressivement ce chiffre d'affaires plutôt à 150 000 en
03:262024 et d'aller chercher à 170 000 à peu près d'ici 2025-2026.
03:32On a quelques ZPAC, on a surtout des charges associées effectivement à la production,
03:39des annuités, tout simplement pour qu'ils viennent rembourser les emprunts qui permettent
03:44à la ferme de se développer au fur et à mesure.
03:45Et en termes de revenus disponibles, on voit qu'en 2023, on n'est pas encore tout à
03:51fait aux revenus dispos qui permettent de payer 4 associés, mais on commence à s'en
03:56approcher.
03:57L'objectif, c'est qu'en 2024, on soit quasiment à un revenu dispo d'environ 70 000-75 000
04:05qui nous permet d'envisager sérieusement de passer de 2 à 4 associés.
04:09Un aspect important sur notre exploitation, c'est le temps de travail où notre objectif
04:16de départ depuis 2018, c'est de maîtriser ce temps de travail, avec forcément des activités
04:23un peu diverses entre mars-novembre, qui est la période de la saison haute, et puis
04:28la période plutôt diverse entre décembre et février.
04:31On a aussi des heures en moyenne qui sont un peu différentes, mais globalement on reste
04:35sur un 35 heures en moyenne.
04:38En été, dans la période haute, on peut augmenter à 37-38 heures en moyenne, mais on essaye
04:45de maîtriser un maximum ce temps de travail pour gagner aussi en qualité de travail,
04:52et puis pour pouvoir aussi faire autre chose en dehors de la ferme.
04:57Pour voir un petit peu comment ces pratiques agroécologiques qu'on a sur la ferme permettent
05:03à la fois de l'efficacité et de la productivité, je vous propose déjà de regarder un petit
05:08peu comment on a commencé cette installation.
05:10On est parti du principe qu'on voulait ne pas travailler le sol, et qu'on pouvait se
05:16le permettre parce qu'on est sur une surface relativement petite.
05:20On a pour le coup apporté massivement du compost de déchets verts dès l'installation.
05:25Donc on est parti de la luzernière qu'on voit sur les photos au début de la présentation,
05:32qu'on a broyée quand elle était trop haute, on a installé des planches en bois pour délimiter
05:38nos planches de culture, et puis avec une épandeuse compost qu'on a faite maison,
05:43on vient épandre le compost sur ces planches de culture.
05:46Donc ça représente un apport d'à peu près 125 tonnes de compost au démarrage de l'installation
05:54sur nos planches de culture, donc c'est un apport important, et c'est un apport de matière
05:58organique compostée.
05:59Pour que la vie du sol fonctionne bien, dans les pratiques de long travail du sol, il faut
06:06aussi de la matière organique fraîche, ça on l'apporte avec nos passe-pieds enherbés.
06:11Entre chaque planche de culture que vous voyez ici, là on voit bien les fraisiers qui sont
06:15en train de fleurir et qui vont bientôt donner, là on a les passe-pieds qui poussent,
06:24qu'on vient rotofiler peut-être une dizaine de fois par an, et qui bénéficient des conditions
06:29de culture favorables pour les légumes, c'est-à-dire de l'irrigation, de la fertilisation,
06:34pour une partie sous serre, et donc ça fait beaucoup de matière fraîche.
06:38Ce qui nous permet au final, entre la matière organique de surface qui fait quelque part
06:45le gîte des micro-organismes, et la matière fraîche qu'on produit dans les passe-pieds
06:50qui est le repas, le couvert de ces micro-organismes, cette vie du sol nous permet de ne plus travailler
06:57le sol.
06:58Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle fait ce qu'on appelle la structuration biologique
07:02du sol, c'est-à-dire que tous les vers de terre qu'on peut voir là forment ce qu'on
07:07appelle des macro-galeries dans le sol, donc là c'est une mode de terre qu'on a prise
07:13à la fourche bêche pour pouvoir y voir un peu plus clair, on voit aussi que les racines
07:17descendent bien dans la motte, alors on voit clairement que là sur une dizaine de centimètres
07:21on a beaucoup de compost qui est mélangé au sol très argileux qu'on a sur la ferme,
07:27et puis au-delà de 10 centimètres il y a beaucoup moins de matière organique qui est
07:30descendue, ça c'est une photo de 2018, aujourd'hui en 2024 on a plutôt une vingtaine de centimètres
07:35qui est très foncée, et puis ensuite la terre plus claire qui arrive.
07:40En tout cas ça, ça nous permet d'avoir beaucoup d'air dans le sol et de ne plus avoir besoin
07:46de passer des engins mécaniques pour faire cette fonction d'aération, on repose 100%
07:52sur l'aération faite à la fois par les vers de terre et par tous les micro-organismes
07:57du sol qu'on ne voit pas à l'oeil nu.
08:00A titre d'exemple, avant l'installation on était à une tonne deux par hectare de
08:04vers de terre, quand on a fait les tests vers de terre sur la ferme, en 2019 les tests
08:11vers de terre qu'on a faits dans les mêmes conditions nous donnaient 7 tonnes hectare
08:14et puis 18 tonnes en 2021, donc on a quasiment fait x15 sur la population de vers de terre
08:21en l'espace de quelques années, et ça déjà c'est une population très élevée, et ensuite
08:27le service rendu par cette population est énorme parce que ça fait toutes les macro-galeries
08:31qu'on a vu sur la mode précédente, et c'est ça qui nous permet de cultiver sans
08:36avoir besoin de passer des engins, des outils, de mécaniser avec des tracteurs ou des motoculteurs.
08:42Pour illustrer encore un peu plus, vu qu'on a la chance d'avoir des analyses de sol et
08:47de microbiologie de sol, là on peut voir des résultats d'évolution de matière organique.
08:53Entre 2018 où ça faisait déjà un an qu'on avait apporté le compost, on est parti sur
08:58des sols à 2%, là on est déjà à quasiment 4% de matière organique, avec une forte dominante
09:04de matière organique compostée, et puis un petit peu de matière fraîche qui vient
09:08des premiers reliquats de culture et des premiers passe-pieds qui sont enherbés et qu'on fauche.
09:13Mais en 2020 on voit qu'on est passé non plus de 3,5-4% mais à plus de 15% de matière
09:20organique, on est quasiment à 16% de matière organique totale sur les 25 premiers centimètres
09:24de sol.
09:25Donc c'est une augmentation énorme de matière organique et ce qui nous intéresse surtout
09:31c'est de voir qu'on a un équilibre plus intéressant entre la matière organique fraîche
09:35qui est ici en jaune, et la matière organique stable, ça veut dire qu'en fait on a produit
09:40énormément de matière organique fraîche, énormément de nourriture pour tout ce qui
09:45est macrophones, verres de terre, carabes etc, mais aussi de la nourriture pour les
09:49micro-organismes.
09:50Et donc on est un petit peu dans ce cercle vertueux où avec cette production de matière
09:54fraîche on arrive à produire de plus en plus de microphones et de macrophones et d'avoir
09:58une meilleure structuration biologique de notre sol.
10:01On peut le voir là parce que l'espèce verre de terre c'est une chose mais il y a aussi
10:06toute la biomasse microbienne qui est responsable aussi d'une grosse quantité de travail et
10:11d'aération dans le sol, entre autres, elle apporte aussi de la fertilisation d'ailleurs,
10:16mais là du coup c'est la population en 2018, donc on est déjà à une population
10:21très élevée puisque les valeurs constatées dans nos sols sont plutôt au niveau du seuil
10:26de 200 mg par kiloptère, là on est à plus de 650 en 2018, et là on passe à 1300 en
10:332020.
10:34Donc les chiffres sont peu importants, l'important c'est surtout de voir qu'on a une évolution
10:38très très intense de la biomasse microbienne qui nous permet d'avoir à la fois cette
10:44bonne aération de sol et cette fertilité qui augmente.
10:47Au titre d'exemple, en 2020 quand on a fait l'évaluation de la fourniture en azote de
10:53cette biomasse microbienne, on était à 300 unités d'azote par hectare, c'est-à-dire
10:57ce qu'il faut pour une très belle culture de tomates.
10:59Alors pour illustrer quelques autres pratiques autres que le non-travail du sol qui est un
11:10peu le pilier de nos pratiques agroécologiques sur la ferme, on a par ailleurs planté 1000
11:15mètres de haies avec des essences qui favorisent les pollinisateurs, les oiseaux et les auxiliaires,
11:22à la fois sur le maraîchage et à la fois sur le verger, donc les haies on les voit
11:27là, qui permettent à la fois de faire un effet brise-vent et d'apporter refuge et
11:34nourriture aux pollinisateurs, aux oiseaux et autres auxiliaires.
11:37Donc c'est 1500 arbres fruitiers en agroforesterie aussi qu'on a plantés, qui est le verger
11:44diversifié qu'il y a là, donc ça c'est à la fois aussi un grand refuge pour beaucoup
11:50d'oiseaux, on a beaucoup de maisons charbonnières notamment qui viennent manger les insectes
12:03qui sont présentes dans les vergers, on a des chouettes chevêches aussi qui viennent
12:07chasser les campagnols, beaucoup de couleuvres qui s'installent au pied des arbres qui
12:11sont bâchés, on a aussi beaucoup de chardonneries élégantes qui nichent dans les vignes là
12:16et puis ensuite qui peuplent l'intégralité du verger, donc on sent qu'avec les arbres
12:22qu'on a implantés tout autour de l'exploitation maraîchère, on a vraiment favorisé la vie
12:29aussi au-delà de la vie du sol.
12:32L'idée enfin c'est d'avoir un parcours de poules pondeuses, que le poulailler mobile
12:37qu'on va essayer d'installer en 2026 puisse venir faire un circuit ici tout au long du
12:42verger, tout au long de l'année, pour pouvoir avoir des parcours arborés et donc ombragés
12:50sur au moins toute la partie estivale, donc ça viendra compléter un petit peu une installation
12:56agroforestière composée par les haies et par tous ces vergers diversifiés qu'on
13:01a implantés autour du maraîchage qui est toujours au centre de l'exploitation.
13:06Je n'ai pas parlé de la retenue d'eau mais effectivement c'est aussi une source
13:10de biodiversité énorme où ça a apporté les couleuvres racoliers, les tritons, les
13:15grenouilles et voilà énormément de vie à l'intérieur de l'eau mais aussi les
13:20libellules, les chauves-souris qui viennent chasser au-dessus, des couples de martins
13:25pêcheurs.
13:26On a beaucoup de biodiversité qui est venue aussi grâce à la retenue d'eau qui sert
13:31à capter les eaux de pluie en hiver et à la redistribuer au maraîchage et au verger
13:36dans la période d'été où on manque terriblement d'eau et où on n'est pas relié au réseau
13:40agricole.
13:41Alors l'idée c'est effectivement avec nos pratiques d'augmenter la fertilité
13:48du sol, d'essayer d'avoir des itinéraires techniques qui soient le plus efficaces possibles
13:54et qu'à la fin on ait une bonne productivité de la ferme avec un temps de travail déprisé.
13:59Alors déjà le fait que les sols soient riches notamment avec la vie du sol, je vous parlais
14:05tout à l'heure des 300 unités d'azote par hectare et par an, ça joue pas mal.
14:10Le fait qu'ils soient riches en matière organique ça permet aussi d'avoir des sols
14:14qui sont plus résilients à la sécheresse, d'une part parce qu'ils sont capables
14:17de stocker plus d'eau, d'autre part parce que l'eau peut pénétrer davantage en
14:23surface parce qu'on a des galeries de vers de terre qui sont très profondes et qui
14:28permettent d'aller stocker de l'eau jusqu'à probablement 70 centimètres en dessous de
14:33la surface.
14:34On a aussi beaucoup de résilience au tassement et à l'asphyxie de par toutes ces galeries
14:40dans le sol.
14:41Ce qui fait que les semis et les plantations sont possibles à tout moment même après
14:46une pluie de 100 mm ou de 150 mm, on voit de plus en plus d'épisodes de grosses
14:51pluies qui peuvent poser beaucoup de soucis dans la progression parce que c'est parfois
14:55très difficile d'accéder aux parcelles pendant plusieurs semaines derrière les
14:58très grosses pluies.
14:59Nous, c'est vrai que quelques heures après des énormes pluies, on est capable de planter
15:04ou de semer dans n'importe quelle de nos planches de culture.
15:07Ça c'est un avantage certain en résilience aux aléas climatiques.
15:11Et puis la présence de la biodiversité sur la ferme qui est très forte a tendance à
15:16équilibrer les auxiliaires et les ravageurs, c'est-à-dire qu'on a la présence de
15:21ravageurs sur la ferme comme dans n'importe quelle ferme maraîchère, mais on a l'impression
15:24que l'équilibre avec les auxiliaires qui viennent maîtriser ces populations de ravageurs
15:29est assez présent et qu'on a rarement des infestations massives qui viennent dégraver
15:34complètement les cultures.
15:35Et puis le fait de ne pas travailler le sol, ça nous permet aussi d'avoir des installations
15:40fixes sur tout ce qui est irrigation notamment et donc de réduire le temps de travail lié
15:46à l'installation de l'irrigation ou d'autres infrastructures pour cultiver les légumes.
15:52Tout ça fait qu'au final on a un rendement par hectare qui est 4 à 6 fois plus élevé
15:57que les rendements maraîchers de référence, puisqu'on a un rendement sur notre demi-hectare
16:04de 100 000 euros hors taxe de légumes, ce qui fait un rendement à 200 000 euros par
16:08hectare de maraîchage diversifié.
16:12Ça ce sont des rendements qui en tout cas commencent à devenir très intéressants
16:15et qui montrent que l'agroécologie, la pratique du bio, peut tout à fait rimer avec des très
16:20fortes productivités.
16:21Quelques illustrations plus que des longs discours, voilà un peu une culture de haricots
16:30par exemple en saison, donc là des haricots râmes qui permettent de les récolter rapidement
16:35et surtout avec de l'ergonomie en étant debout.
16:38Voilà les carottes aussi qu'on arrive à produire sans travail de sol, des fois on
16:43se pose la question mais tiens le sol va être plus ferme puisqu'on ne l'a pas travaillé,
16:46est-ce qu'on arrive à avoir des carottes qui descendent bien dans le sol ? Alors on
16:49n'a pas des records de longueur mais on a quand même des carottes qui font 20-25 cm
16:54de long et qui sont largement suffisantes pour ce dont on a besoin pour la vente directe.
16:59Voilà encore une culture de tomates où on voit qu'on arrive à bien équilibrer les
17:04grappes et avoir de la production bien étagée.
17:08Ou encore de la production de poireaux, on a un opinel numéro 9 ici pour voir un peu
17:13l'échelle et on voit qu'on arrive à avoir des fuites de poireaux tout à fait correctes
17:18malgré le fait par exemple que nous on ne bute pas les poireaux sur la ferme, on les
17:22plante et ensuite on les récolte.
17:26Voilà, illustration de choux aussi qui permettent d'avoir des très jolis calibres avec une
17:30bonne fertilité de sol, des fenouilles, de la roquette, alors pareil là on utilise les
17:36toiles tissées pour la culture de roquettes ce qui nous permet en fait de planter des
17:42jeunes mottes de roquettes dans les trous de la toile tissée et ensuite de limiter
17:46énormément le désherbage, ça c'est une clé très importante sur notre ferme, limiter
17:51le désherbage pour limiter le temps de travail et là on voit que sur une culture de roquettes
17:56on n'a pas du tout de désherbage à faire et donc pas du tout de tri avant de faire
18:00des bottes de roquettes qu'on va envoyer directement au marché.
18:03Un petit mot sur la gestion de l'eau parce que chez nous c'est très important et parce
18:09qu'on est à la goutte près, c'est un peu exagéré mais quand même on a deux retenues
18:15pour stocker l'eau de pluie en hiver, on a un total de 4 mm3 d'eau stockée qui proviennent
18:21donc des ruissellements d'hiver et avec ça il faut qu'on fasse absolument toute la saison
18:27et sur des saisons où la sécheresse est prolongée en été c'est parfois un petit
18:31peu délicat.
18:32Donc déjà un premier point c'est d'automatiser complètement l'irrigation, là on voit qu'on
18:37a un petit tableau qui nous permet de faire un tour d'eau très précis et de gérer
18:42à la minute près chacun des 18 jardins ou tunnels de notre maraîchage pour savoir si
18:49on va mettre 5 minutes, 15 minutes, 7 minutes d'irrigation en goutte à goutte par jour
18:54pour être vraiment au plus près des besoins des cultures.
18:56Le goutte à goutte est installé sur 100% des planches de culture au maraîchage et
19:05permet par rapport à l'irrigation par aspersion un gain d'eau qui est assez énorme, je dirais
19:12qu'on peut y réduire probablement de 50% les apports en eau grâce au goutte à goutte.
19:18Et puis pour tout ce qui est semis et jeunes plantations, de la micro-aspersion très très
19:23localisée pour à la fois permettre la levée ou la reprise des transplants sans gaspiller
19:30trop d'eau par l'évaporation.
19:32Et puis enfin on a un contrôle hebdomadaire, ça c'est ce qui nous permet en fait la tarière
19:39de faire des petits carotages sur chaque jardin, de regarder le niveau d'humidité des sols
19:43et en fonction de ce niveau d'humidité de juger s'il faut réduire ou augmenter d'une
19:47ou deux minutes le temps qui est dédié chaque semaine à l'irrigation de ce jardin.
19:54Et puis un autre point important je pense pour le fonctionnement de notre ferme c'est
20:00effectivement l'intensification qu'on peut avoir des planches de culture, de la surface
20:06de culture.
20:07Donc là en plein champ, notre objectif c'est d'avoir deux rotations sur chaque planche
20:12de culture en plein champ, donc on va par exemple avoir une succession d'ail puis de
20:18poireaux parce que ça se suit très très bien, alors effectivement c'est deux aliacés
20:23mais à partir du moment où on n'a pas de problème de maladie sur les planches on peut
20:29se permettre de faire deux cultures d'aliacés à la suite et puis de changer, de laisser
20:35ensuite trois ou quatre ans de transition avec d'autres familles pour ensuite revenir
20:41sur des aliacés.
20:42Mais en tout cas ça nous permet de faire des rotations assez intenses où finalement
20:45on récolte l'ail et la semaine d'après les poireaux sont plantés.
20:48Pareil là une rotation avec par exemple des oignons en première partie et puis juste
20:54derrière des choux qui vont permettre toujours pareil d'avoir moins d'une semaine en été
21:01là pendant laquelle il n'y a pas de culture sur les planches mais juste derrière on replante
21:05des choux et ça nous permet d'obtenir ces deux rotations.
21:08Ou encore sur un autre jardin des pommes de terre délicatesse qui sont suivies par des
21:14carottes qui sont enfin suivies par la plantation de fenouil, d'oignons célèbres, de choses
21:20comme ça sur la fin de saison.
21:21Fenouil j'exagère, on est plutôt sur des fèves là que sur du fenouil d'ailleurs.
21:26En tout cas voilà l'idée c'est d'avoir un plan de culture qui est fait de manière
21:32assez précise pendant l'hiver sur l'eau on utilise le logiciel CROC parce que ça
21:36nous permet d'être vraiment plus flexibles sur l'intensification puis sur surtout le
21:42remplissage de chaque planche de culture dans ce plan de culture.
21:46Et en serre c'est encore un peu plus complexe où on a trois rotations en tunnel et donc
21:51là des fois on est au jour près, on peut le mardi arracher une culture de tomates ou
21:59de laitues et le mercredi replanter des haricots ou des carottes arrière.
22:04Ça se fait souvent dans nos serres de manière à ce qu'on puisse vraiment caler trois
22:08rotations qui vont aller vraiment chacune jusqu'au bout, qu'on va pouvoir optimiser
22:12en termes de rendement et c'est vraiment comme ça qu'on arrive à avoir des rendements
22:16à l'hectare qui sont élevés et en essayant de soigner au maximum chacun de ces mètres
22:23carrés et donc d'en tirer un maximum de rendement.
22:27J'arrive à la fin de ma présentation, je vous remercie pour votre attention et j'espère
22:34que ça aura pu vous enseigner sur nos pratiques sur la ferme.

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