• il y a 2 mois
Ce 32ème webinaire du groupe de travail régional AuRA "Forêt et changements climatiques", animé par la DRAAF, porte sur le projet REINFFORCE (REseau INFrastructure de recherche pour le suivi et l'adaptation des FORêts au Changement climatiquE).
Transcription
00:00Bonjour à tous. J'espère que vous avez passé un bel été. Je vous remercie de nous
00:08rejoindre pour ce webinaire de rentrée sur le sujet forêt et changement climatique.
00:13Il est organisé par la DRAF Auvergne-Grenalpe dans le cadre du groupe de travail régional
00:18qui porte sur ce même thème. Je suis Abel Ménard, chef du pôle territoire et multifonctionnalité
00:24de la forêt à la DRAF Auvergne-Grenalpe et je serai l'animatrice de ce webinaire.
00:29Ce soir j'ai le plaisir d'accueillir Christophe Orazio qui est directeur de l'IEFC, l'Institut
00:36européen de la forêt cultivée. Il va nous parler du projet REINFORCE, c'est-à-dire réseau
00:43infrastructure de recherche pour le suivi et l'adaptation des forêts au changement climatique.
00:48Ce réseau est constitué de 38 arboretats qui vont du Portugal à l'Ecosse. Il vise à tester
00:55l'adaptation de 38 essences forestières et de 176 provenances au changement climatique afin de
01:02déterminer les tendances majeures de ces essences face au changement climatique. Alors c'est d'autant
01:09plus intéressant pour nous de voir l'évolution de ces essences selon ce gradient climatique que
01:15la région Auvergne-Grenalpe est soumise à des influences climatiques très variées,
01:19méditerranéennes, océaniques, continentales ou bien montagnardes. C'est l'une des régions
01:25françaises où la variabilité spatiale et temporelle des paramètres climatiques est la
01:31plus importante. Par exemple nous avons une part importante de la région qui est en climat
01:37tempéré océanique. Avec le scénario le plus pessimiste du GIEC, le SSP 585, ces zones pourraient
01:44passer en climat océanique avec des étés chauds ou bien en climat méditerranéen a été très chaud.
01:50Cela pose bien évidemment la question de la capacité d'adaptation de nos forêts actuelles
01:56au changement climatique et au climat futur ainsi que la question des essences qui pourraient être
02:03privilégiées car potentiellement adaptées à ce qui nous attend. Les travaux conduits au sein du
02:09réseau REINFORCE vont permettre de nous apporter un certain nombre d'informations intéressantes
02:14à ce sujet. Christophe Aurasio vous présentera le projet ainsi que les résultats notamment en
02:21termes de survie et de croissance des essences. Ce webinaire durera une heure, chaque partie sera
02:28suivie d'un temps de réponse à vos questions donc je vous invite à les poser dans le chat tout au
02:34long de la présentation comme ça nous pourrons y répondre. Ce webinaire sera comme d'habitude
02:39enregistré et mis en ligne sur le site internet de la DRAF et je passe maintenant
02:44la parole à Christophe Aurasio, je vous souhaite un très bon webinaire à tous.
03:10Bonjour, je suis Christophe Aurasio, je vais vous parler du réseau REINFORCE,
03:24des premiers résultats qu'on a pu avoir et un petit peu de la situation où on est actuellement.
03:31Pourquoi on a créé REINFORCE ? Parce qu'on s'est rendu compte qu'il y avait deux questions
03:39élémentaires qu'on se posait le forestier le jour où il a compris que le climat changeait,
03:42c'est-à-dire il y a un petit moment déjà, je pense que les forestiers ont été un peu en avance
03:46sur les autres pour comprendre que le climat était en train de changer de manière significative.
03:52Et les deux questions simples c'est qu'est-ce que je fais pour les paiements forestiers que
03:56j'ai prévu de récolter dans plusieurs dizaines d'années ? Qu'est-ce que c'est une gestion
04:00adaptative ? Et si je dois réussir une parcelle, qu'est-ce que je plante ? Quelles sont les
04:05avances qu'ils développeront le mieux dans le climat futur ? Les plus vulnérables au scénario
04:10climatique qu'on nous annonce ? Et dans ces essences, quelle provenance sélectionner ?
04:16Alors pour répondre à ces questions en fait, on pourrait penser qu'il y a déjà tous les outils
04:22nécessaires par la recherche. Mais le constat qu'on a fait en 2009 quand on a lancé le projet reste
04:32peut-être moins vrai maintenant mais partiellement vrai quand même. Par exemple les approches comme
04:38les cartes, IKS, climaissance, etc., les enveloppes climatiques, ont beaucoup d'hypothèses qui ne sont
04:46pas forcément vérifiées. C'est-à-dire qu'en fait, selon les jeux de données qu'on prend pour les
04:50calibrer, des fois on a des arbres qui sont dans les arboretums, des arbres isolés, des fois on a
04:54des choses très robustes, des peuplements entiers. Donc en fait on fait une hypothèse de présence
05:01mais on n'est pas sûr qu'elle soit exhaustive non plus. Il peut y avoir des essences qui soient
05:03présentes en dehors de ces points qu'on a utilisé pour faire les cartes. Donc en fait, il y a pas
05:09mal d'hypothèses aussi sur les variables qui déterminent la distribution, les variables
05:14climatiques, et souvent elles sont vérifiées mais elles ne sont pas forcément toutes vérifiées. En fait
05:19on n'a pas d'indicateur de fiabilité de ces cartes. L'échange climatique c'est très bien, en fait ça
05:26permet de générer des stress, mais souvent on est sur un nombre d'individus jeunes et limités.
05:34Les tests de provenance anciens sont un outil extrêmement riche, sauf que souvent on a
05:46travaillé au cœur de la zone de distribution, c'est-à-dire on est rarement allé tester des
05:50provenances en dehors des zones climatiques, donc on n'a pas trop très stressé nos cartes.
05:56L'écophysique logique sur site, ça c'est une piste d'avenir qu'on a pour Reinforce, mais c'est
06:02difficile en effet Reinforce 2, c'est difficile en effet d'instrumenter un grand nombre de sites
06:07avec un grand nombre d'espèces. On va essayer de le faire sur certains des arbres et pommes de
06:11Reinforce 2, vous verrez lesquels. Et donc du coup on a construit un outil de recherche,
06:17une infrastructure de recherche qui est adaptée à ce sujet là. Comment ça s'organise ? En fait
06:26c'est 41 sites de démonstration et 38 arboretums, vous voyez là le gradient climatique qu'on a,
06:32chaque couleur correspond à une organisation, c'est-à-dire qu'en fait chaque organisation
06:37est responsable de la gestion de ces sites. Pour les arboretums, on est allé chercher des graines
06:42un peu partout sur la planète et on les a mises en pépinière, ce qui fait qu'on a une traçabilité
06:49complète du matériel qu'on a utilisé. Voici la liste des espèces qui ont été testées. Les couleurs
06:57ce n'est pas feuillus, résineux, mais c'est en fait exotique, non exotique, c'est-à-dire qu'est-ce
07:05qui est d'origine européenne et qu'est-ce qui n'est pas d'origine européenne. Si vous regardez
07:09cette liste, vous verrez qu'il y a à peu près la moitié de feuillus, la moitié de résineux,
07:15la moitié d'exotiques, la moitié d'endymes. Par la suite, ces espèces seront codées par les
07:22quatre premières lettres, c'est-à-dire Acer, Pseudo, Tsuga seront codées par A, C, P, S, U, B, Q, A, P, N, U, A, B, B, E, P, E.
07:31Si on regarde le gradient climatique que nous offre cette diversité de sites,
07:35on voit qu'on a les températures moyennes, donc ces températures moyennes sur les 30 ans avant
07:402009, qui vont de 9 à 17, les précipitations qui vont de 500 millimètres à 2500 millimètres.
07:51Donc en fait ce qui est bien c'est qu'on contrôle l'origine du matériel génétique, on contrôle le
07:57gradient climatique, la seule chose qu'on ne contrôle pas c'est l'aspect pédologique puisqu'en fait on a
08:04un gradient de sol qui est quand même un peu varié, mais ça fait partie de l'aléa de ces infrastructures,
08:09c'est pour ça qu'on a un grand nombre de sites, finalement on essaie de s'affranchir de cet aspect-là.
08:14Un arboretum type, il a 2 hectares, il y a 2000 arbres, sur tous les sites on a 3 provenances
08:23obligatoires avec 12 arbres, donc on a 1400 arbres qui sont exactement les mêmes, parmi le reste des
08:29arbres, des 2000 arbres, c'est des options, c'est des provenances facultatives que les partenaires
08:34ont pu prendre. Sur tous les sites on a un réplica de 3 fois la même espèce en 3 blocs pour évaluer
08:42l'hétérogénéité des sites. Les sites ne sont pas choisis pour leur richesse particulière ou pour avoir
08:48des caractéristiques pédoclimatiques particulières, on essaie de se mettre sur quelque chose qui est
08:54les conditions moyennes de la région. On va suivre les sites pour 15 ans au moins et on a essayé
09:01d'équiper certains sites de stations météo pour pouvoir faire des comparaisons sur ce que nous
09:05donnent les stations météo et ce que nous donnent les crigeages de modèles climatiques.
09:12Là j'ai pris un site au hasard qui est à Vomadoc. Les dispositifs sont ce qu'on appelle
09:19un nested, on regroupe les familles qui sont supposées grandir un peu à la même vitesse.
09:28Dans les carrés rouges on a les 3 blocs d'espèces qui nous servent de témoins. En orange on a
09:36les chênes, en jaune on a les autres feuilles, en vert on a les pins et après on a les autres conifères.
09:42En général on met les eucalyptus avec les autres conifères dans un coin. Visuellement ça donne ça,
09:50les arboretas. A l'installation on a essayé de faire en sorte qu'ils aient le maximum de chance
09:56de survie. On fait des préparations style civiculture normale mais normale plus plus plus
10:03pour augmenter les chances de survie vu l'investissement que c'est. On met toutes les
10:08protections qu'il faut, on met toutes les bonnes conditions, les préparations de sites optimales
10:13de ce qu'on ferait dans la région. Maintenant ça ressemble plus à ça. On a des hauteurs variées,
10:26en général c'est assez entretenu, on en a des très très entretenus. On en a au Lassours aussi,
10:34comme vous avez pu le voir tout à l'heure, au Portugal. Donc voilà un petit peu ce qu'est
10:41l'infrastructure Reinforce, en sachant que j'ai surtout insisté sur la partie arboretum. Je ne vais
10:47pas parler trop des sites de démonstration où on compare des gestions adaptatives avec des
10:51gestionnements adaptatifs. On n'a pas trop de résultats là-dessus. Les premiers résultats,
10:57alors je vais surtout vous parler de résultats à 4 ans puisque c'est là où on a eu le temps de
11:03faire le plus de modélisation. En fait vous voyez on obtient des courbes de réponse comme ça sur les
11:11survies. Donc là par exemple en bas on a le Pinus Eliotii, la ligne qui descend le PiL. On voit qu'en
11:18fait quand on réchauffe la température avec le nombre de degrés jour en fait, c'est pas une
11:26température moyenne qu'on a utilisée là, on voit que la probabilité de survie s'effondre. Donc on
11:33peut carrément calculer le point d'inflexion et donner un seuil à partir de quand la survie de
11:39cette espèce est en jeu et donc carrément faire des préconisations. Après si on regarde sur la
11:45droite on a le Thuyaplicata, les séquoiases interviraces aussi qui ont des courbes qui
11:52descendent très vite. Sur le Tsugamensini, on a des courbes un peu plus hautes puis après
12:00on retrouve des espèces comme le Panthéda. On a des espèces un peu particulières, le Pibu,
12:06le Pinbrussia qui lui en fait a une courbe toute plate, donc en fait on ne réagit pas du tout en
12:13termes de survie par rapport à là où il se situe. Et on a le Cerurus Livani qui lui à l'inverse
12:21est clairement adapté aux conditions les plus chaudes du réseau. Si on regarde la même chose
12:33pour les feuilles hues, on voit qu'on a beaucoup moins d'hétérogénéité. Donc là en fait attention,
12:40c'est un gradient de sécheresse, à gauche c'est le plus sec et à droite c'est le plus humide. En
12:45gros plus ça devient sec, plus on a de la mortalité, avec des mortalités qui pour un
12:51groupe d'espèces autour du Robinier, de Calyptus, de Castanea sativa décrochent carrément puisqu'on
12:57est en dessous de 80% quand on a une trop faible quantité d'eau. Donc il faut savoir que sur la
13:09période à 4 ans, comme on a eu des plantations en 2013, on n'a pas eu trop trop de grosses
13:16sécheresses comme en 2018 ou 2020. Du coup ce qui est intéressant à partir de ces exercices,
13:26on peut s'amuser à projeter les risques de survie pour les conifères. Et donc en fait,
13:35plus le risque est faible, plus on a des bonnes chances qu'ils survivent. Donc on a tout un tas
13:41d'espèces à gauche, dont le Pimpinaster, le Pinus pété ici, qui finalement avec les projections
13:50climatiques, quelles qu'elles soient, n'ont pas trop de risque de survie d'après les statistiques
13:55que je vous ai montrées à 4 ans. Par contre on voit à droite que les espèces comme le
14:00Cadocédrus, le Pseudotsuga, le Pinus nigra, ont des questionnements à se poser avec l'évolution
14:09des scénarios climatiques. Pour les feuillus, la réponse est assez différente puisque finalement
14:19on voit que sur les RCP 4-5 2050 ou le RCP 8-5 2050, on peut estimer qu'on va avoir des survies
14:27assez stables. Par contre, ça se met à décrocher après quand on pousse les feux sur le RCP 8-5.
14:32Mais pareil, c'est des survies à 5 ans, donc en fait pour 4 ans, il ne faut pas non plus les
14:37prendre trop à l'être. Les résultats de croissance à 4 ans, tout comme on a regardé les taux de
14:49survie, on peut regarder l'accroissement annuel, c'est-à-dire on peut regarder en moyenne combien
14:54centimètres ont poussé chacun de ces arbres. Donc à droite, vous voyez, c'est le plus sec,
14:59donc sans surprise, plus c'est sec, moins ça pousse. Ce qui est intéressant, c'est les trajectoires
15:04qu'on peut reconstituer vu qu'on a le gradient climatique. Notre champion, là, c'est le Pinus
15:13pinaster, puisqu'en fait, on a enlevé le Calyptus qui nous perturbe toujours les courbes. Après,
15:24vous voyez, on a le Penthéda, l'Arys decidua, donc on a 3 espèces qui donnent très bien dans
15:32les zones humides et qui se mettent à décrocher puisque la pente est assez régulière pour passer
15:37carrément en dessous du groupe des autres espèces quand ça devient sec. Ce qui est intéressant ici,
15:43c'est de repérer un petit peu les zones d'intersection pour voir si on peut valider à
15:51quel moment une espèce deviendrait supérieure à l'autre. A l'inverse, on retrouve toujours des
15:57espèces qui réagissent finalement très peu, qui sont sur le bas et qui sont assez plates,
16:01avec des croissances faibles tout le temps et donc pas forcément une très grande variation.
16:06A noter le cas du Pinus nigra qui finalement devient l'espèce qui grandit le mieux dans les
16:14conditions les plus sèches sur nos tests. Donc là encore, on a Eucalyptus globulus qui a un
16:28comportement atypique puisque c'est lui qui pousse le mieux avec Seratonia silica dans nos tests les
16:33plus sèches. Il y a des espèces qui ont des trajectoires encore assez plongeantes chez les
16:37feuilles comme Veltula pendula ou le robinier. Sans surprise, on a l'Ephagus orientalis qui se
16:47situe ici. Ces courbes sont très intéressantes puisqu'elles nous permettent de donner une
16:55perspective sur comment évoluera la productivité avec l'évolution du climat. Plus la pente est
17:02forte et plus la chute est importante, plus on peut anticiper des baisses de productivité. Là
17:13encore, on peut associer ces données-là avec des projections et des risques. Quand on est à zéro,
17:19il y a zéro risque. On voit même que pour les Eucalyptus, on améliorera la croissance avec
17:24l'évolution du climat. Pour toutes les autres espèces, on voit qu'on a tendance à faire
17:30augmenter le risque de perte de croissance avec l'évolution des différents scénarios. Ce risque
17:38augmente encore plus quand on s'intéresse aux résineux où là on voit qu'on est d'après les
17:50courbes qu'on a calées que je vous ai montrées avant, on réduirait fortement la croissance en
17:59hauteur avec l'évolution des scénarios. L'intérêt des analyses à 4 ans, c'est qu'on est sorti du
18:08stress d'installation de la première année, de la deuxième année, mais pas complètement. On voit
18:13qu'on a un effet espèce qui est supérieur aux effets site. Je n'ai pas montré comment on fait
18:18les grosses années. Les variables suivantes, les températures moyennes, précipitations, index de
18:23sécheresse annuelle, les sommes de degrés jour, expliquent pas mal les phénomènes qu'on observe.
18:30On a la comparaison des genres. On voit que la survie des jeunes feuillus est moins sensible à
18:37l'évolution du climat que celle des jeunes résineux. Tous les genres voient leur croissance affectée et
18:43que les eucalyptus ont des comportements atypiques. On a vu qu'en fait l'eucalyptus, dès qu'il fait
18:49plus chaud, plus humide, il pousse plus. Ce qui nous reste à travailler, c'est l'effet provenance,
18:55mais pour ça en fait on attend un petit peu les résultats à 10 ans. Alors pourquoi je vous
19:01présente pas les résultats à 10 ans ? Parce qu'en fait là, le chiffre 10, c'est l'ancienneté des
19:12dernières mesures dont on dispose. Et même si les arboretums ont été mesurés, comme en fait
19:19le projet n'est plus financé depuis 2014. Ce sont les partenaires qui, avec leur fonds propres,
19:27collectent les données, nous les remontent et nous les partagent. Comme vous pouvez le voir,
19:32si mes collègues du Nord, on remonte assez régulièrement et mesure assez régulièrement
19:36les arboretums. À droite, les dernières données s'arrêtent à 5 ans, 6 ans, 6 ans et demi. Ce qui
19:44fait qu'il est très difficile de compiler ces données pour faire un petit peu des graphiques
19:50comme ce que je vous ai montré. Donc on est en train de régler le problème avec un projet qui
19:55s'appelle Reinforce2. Une des tâches consiste à faire les entretiens et les dernières mesures
20:01à 10 ans. Ça sera à 11 ans du coup cette année, ce qu'ils n'ont pas encore fait. Vous pouvez
20:07constater sur ce graphique aussi qu'on a des sites quality, good, medium, poor. Donc en fait,
20:13il ne s'agit pas du tout d'un aspect qualitatif sur la qualité de la station. Il s'agit de quelque
20:19chose qui est inhérent à tout réseau de cette taille et tout dispositif de long terme. C'est
20:26qu'on a des incendies, on a des inondations, on a des tempêtes, on a des chevaux, on a des tas
20:35d'aléas qui peuvent apparaître sur nos arbores et tomes. Et donc du coup, on a trois arbores et
20:45tomes actuellement qu'on considère comme pour, parce qu'en fait, ils ont subi des aléas qui
20:50ont fortement affecté la croissance et la survie et qui n'ont rien à voir avec l'oxygène. Malgré
20:58ça, si on prend les survies que je viens de vous montrer avec des pincettes, on a un taux de
21:05survie assez intéressant pour un bon tiers des espèces puisqu'on est à 70% si on prend les
21:14espèces de droite. Donc ce sont des espèces qu'on peut considérer comme intéressantes pour le
21:19gradient climatique sur lequel on travaille. On voit qu'on a des survies assez faibles sur les
21:24espèces de gauche, en sachant qu'il y a des choses qu'on ne découvre pas. L'eucalyptus globulus,
21:30on savait qu'en l'étirant dans les zones âgées, il ne survivrait pas, même si on a des petites
21:35surprises avec quelques individus qui survivent. Vous voyez, le taux de survie n'est pas zéro.
21:40Après, il y a d'autres espèces qui nous ont un peu déçu, le castanéa par exemple,
21:45qui se retrouve à la fin du peloton sur les survies. Donc après, quand on prend ces survies,
21:53on obtient des choses comme ça. Là par exemple, je vous ai représenté les survies en fonction des
21:58températures moyennes. Nous, là-dedans, il faut qu'on analyse finalement quel est le
22:08variable climatique qui a le plus de sens. Tout le travail que je vous ai montré qui a été fait pour
22:13les données à 4 ans, on n'a pas commencé à le faire pour les données à 10 ans. Déjà parce
22:16qu'on n'a pas le jeu de données complets, mais parce qu'en plus, on a tout un travail de
22:20hiérarchisation des données climatiques qu'on va utiliser pour expliquer les différents taux
22:28de survie et de croissance. Sur la croissance, ça donne ça, l'accroissement annuel en fait. Vous
22:41voyez qu'on a un arbre qui pousse en moyenne à plus d'un mètre par an sur tous les sites quasiment,
22:46c'est l'eucalyptus gundal. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais en plus, il avait une bonne
22:52survie. On a des eucalyptus qui poussent bien là où ils survivent et après on se retrouve avec toute
22:59une famille d'espèces, le pentéalbe et le bouleau, le pinus pinaster, le larix europeus, le pinus
23:07ilioti, le larix assidua, le robinia, qui ont des croissances assez satisfaisantes et qui se détachent
23:12du reste du lot. Donc là, pareil, on est en train de faire des calibrations. Vous voyez là,
23:18par exemple, en rouge, c'est la dispersion, la survie pour Cedrus atlantica en fonction de la
23:28température. Donc là, on a la survie. C'est un peu décousu par rapport à ce que j'étais en train de
23:41vous présenter. Et on voit qu'on arrive à caler un modèle qui correspond assez bien à l'ajustement
23:49de la distribution, ce qui fait qu'en fait, là, ça veut dire que ce modèle est satisfaisant et
23:53qu'on a vraisemblablement un indicateur climatique qui explique pas mal les choses. Si j'utilise le
24:00même modèle pour aller voir le larix europeus, on voit bien que ma courbe de distribution est
24:06différente de mon modèle. Et donc, c'est tout ce travail qu'il nous reste à faire,
24:10l'identification des variables climatiques, comme j'expliquais tout à l'heure. Je ne sais pas si
24:21vous avez des questions sur ce que je viens de montrer, avant que je passe à un petit focus sur
24:26le Douglas. Je ne sais pas si je m'interronge, si je continue ? Non, non, c'est très bien. On peut
24:35faire une petite pause pour prendre les questions, merci. Alors, on a déjà une remarque d'un collègue
24:39de l'ONF qui dit qu'il serait très important de maintenir ce réseau le plus longtemps possible en
24:44vie, car les informations déjà présentées ici et celles à venir ont une grande valeur de repère
24:48pour les forestiers. Donc, on est effectivement bien content qu'il y ait un projet Réinforce 2.
24:52Après une première question, est-ce que vous pouvez nous expliquer comment c'est fait le choix
24:59des essences et des provenances, selon quels critères et sur la base de quelles premières
25:03informations vous avez fait ces choix-là ? Alors, je vais répondre aux commentaires d'avant. En fait,
25:12on va le maintenir Réinforce 1, mais il ne va plus exister en tant que réseau à partir de l'année
25:19prochaine. Je m'explique, on a des très petites parcelles unitaires, c'est-à-dire qu'on a des
25:30groupes de 12 arbres par provenance. On commence à avoir une très forte compétition. Donc en fait,
25:38là on va rentrer dans une situation où ce qu'on va observer en termes de croissance radiale,
25:43pas forcément de croissance à hauteur, ne va plus être forcément représentatif de l'effet
25:51climatique. Donc en fait, ça va être la dernière collection du jeu de données. Après, c'est chaque
25:57partenaire qui va gérer ces dispositifs un peu comme il souhaite. C'est-à-dire qu'on n'aura plus
26:02d'ambition d'avoir de la donnée harmonisée après 15 ans. Par contre, il y a plein d'endroits où les
26:09sites vont être maintenus, ne serait-ce que pour les faire visiter, pour que les gens puissent
26:13voir comment se comportent les différentes espèces dans différentes régions. On va le
26:18maintenir, mais sans ambition statistique. Il y a quelques sites qu'on va équiper de micro
26:26dendromètres et de suivis intensifs qui, ceux-là, continueront à nous apporter de la donnée
26:34scientifique, mais de manière différente, plus de manière locale. Donc ça, c'était pour le
26:42commentaire. Le choix des espèces. En fait, je sors d'une réunion sur le choix des espèces pour
26:47Renforce2 juste à l'instant. J'ai ça très en tête. Nous, la logique, c'est de s'intéresser
26:55d'un premier temps à des espèces d'intérêt commercial. En fait, on n'est pas du tout dans
27:00l'aspect conservation, espèces menacées, etc. On est dans une idée, il y a un propriétaire,
27:09il investit pour régénérer sa forêt, il voudra un retour. Ce retour, ça peut être du liège,
27:15ça peut être du bois. Déjà, dans le choix des espèces, on a éliminé tout ce qui était
27:20vocation plus de conservation. Et ensuite, on a fait un travail bibliographique. On a 17 critères.
27:31On a des critères sur l'aire de distribution, en gros, des espèces qu'on sait qui couvrent
27:38plusieurs zones bioclimatiques ou plus intéressantes. On a des critères sur la résistance à des extrêmes
27:46climatiques, donc au froid extrême, la chaleur extrême, la sécheresse extrême. On a des critères
27:52ensuite sur le potentiel de croissance, avec des infos, des proxys comme la hauteur dominante,
27:58l'utilisation commerciale. Puis on a des critères après plus sur la qualité du bois, l'aspect
28:06qualité sociale, par exemple, graines, paysages, tout ça étant assez bas dans notre classement.
28:11Et donc à partir de ça, on est parti d'une liste sur Reinforce 1 qui était assez longue,
28:18de 170. Sur Reinforce 2, on est sur une liste de 130. Et après, on fait des compromis entre ce
28:25qu'on est capable de faire rentrer sur nos parcelles, l'intérêt, la diversité des provenances
28:33qu'on veut tester. Donc à chaque fois, dans Reinforce 1, on a trois provenances qui sont
28:39aux extrêmes des aires de distribution. Par exemple, on va essayer d'avoir une provenance
28:44très au sud, une provenance très au nord et une provenance plus continentale, une provenance plus
28:49océanique, si on a déjà des provenances océaniques. Nos trois provenances doivent être
28:53représentatives de la diversité de l'espèce. C'est ça la difficulté. Le concept qu'il y a
29:02derrière, c'est qu'on ne peut pas évaluer une espèce sur une seule provenance. Après,
29:07sur des espèces qui ont connu des goulots génétiques, comme Pinus pinéa, on se rend
29:17compte que nos trois provenances seront exactement pareilles. Par contre, on a d'autres espèces où
29:21même quand on a quatre provenances, on a une très forte variabilité. Sur Reinforce 2,
29:26on est en train de voir si on peut faire des choses, pas forcément trois provenances à
29:30chaque fois, mais ajuster ça en fonction de la diversité génétique de l'espèce à laquelle
29:35on s'adresse. Voilà, je crois que j'ai répondu à la question. Merci beaucoup. Une autre question,
29:46c'est par rapport au premier résultat que vous avez présenté. Est-ce qu'il y a déjà des espèces
29:52qui semblent intéressantes ? Ça dépend évidemment du type de climat qu'il y a, mais est-ce qu'il
30:00y a des espèces que vous souhaiteriez mieux connaître et pour lesquelles il semble intéressant
30:06de plus creuser que d'autres ? Si on revient sur la liste, notamment si je regarde les croissances,
30:13je crois que tous les partenaires ont été assez étonnés par l'eucalyptus gandale,
30:22puisqu'il y a beaucoup de gens qui avaient la version pour l'eucalyptus et qui disent que
30:27peut-être comme le peuplier, ils ont une place à jouer dans un portfolio d'espèces. Sur Pinus
30:35pinaster, on a un résultat qui est très intéressant. On a pas mal de provenance tout le long du réseau.
30:42C'est que la provenance lente est extrêmement performante dans tous les milieux. Ça veut dire
30:49que le travail de sélection qui a été fait dans les Landes marche aussi en Espagne, marche aussi
30:54en Angleterre, marche partout. On a des choses qui sont intéressantes. Les Larix, je suis un petit
31:04peu embêté de les montrer là parce qu'en fait 2022 est passé par là, donc il faudrait qu'on réévalue
31:11mise en fond. Mais pareil, on était assez surpris qu'en pleine il donne aussi bien.
31:21Le Robini, on s'est aperçu que quand on travaillait avec les provenances, il y avait
31:29des choses intéressantes à faire. Les boulots évidemment en espèces pionnières dans les
31:39arborétums, ils donnent bien. On se questionne un peu sur les valorisations combinées de ces espèces
31:49qui peuvent en plus avoir des intérêts éventuellement en pâteau. Comment faire
31:54entrer le boulot dans une diversification d'itinéraires et de portfolios, c'est un vrai sujet.
31:58Après on avait très très bonnes surprises comme le Phagus orientalis qu'on ne connaissait pas et
32:09qui va bien. Le Carcus subaire aussi, les provenances améliorées nous surprennent
32:19puisqu'en fait on se retrouve avec des chaînes méditerranéens qui poussent mieux que les
32:25finalement les chaînes de zone tempérée. Donc on a des surprises comme ça et certaines d'entre
32:31elles vont être réutilisées dans les nouveaux sites de démonstration de renforce où en fait
32:36les gens vont tester certaines de ces espèces en grande surface d'un hectare, deux hectares, trois hectares, quatre hectares.
32:45Merci beaucoup pour toutes ces précisions. On a une question, est-ce que vous avez fait
32:52face sur les résultats à quatre ans à des dégâts d'origine entomologique ou bactériologique ?
32:57Alors celle-là on laissait moins bien mais oui en fait on a un souci sur Castanea sativa.
33:12En fait tous les prélivrements qu'on a fait de champignons montrent vraisemblablement des
33:19champignons racinaires sur tous les lots quasiment. Entomologique, pas directement en fait, on a été
33:33plus embêté par les mammifères. On a eu toutes sortes de mammifères qui sont allés s'attaquer que ce
33:37soit le rat aux pieds, le lapin, le chevreuil, les chevaux, on a eu une grande diversité de
33:49mammifères qui se sont attaqués. Et après en fait on a eu une année de sécheresse au milieu de
33:55Renforce1, une des installations qui était 2013, qui a aussi été un sujet pour nous puisqu'en fait
34:04on a prolongé, on a reproduit certaines espèces. Les bactéries je dois dire qu'on n'a pas forcément
34:10eu les moyens d'identifier s'il y a eu des vraies situations bactériennes, même si on avait plusieurs
34:17spécialistes en pathologie forestière en groupe, mais sincèrement c'était plutôt le cas de Castanea
34:24qui était un problème. Merci beaucoup, je propose qu'on passe à la partie suivante sur le Douglas
34:37qui est la première essence plantée en Auvergne-Rhône-Alpes. Petit rappel, c'est la taille de
34:50l'aire de distribution du Douglas et donc les points que j'ai mis là représentent les différentes
34:58provenances qu'on avait. Alors en fait comme je l'ai dit tout à l'heure, pour le Douglas on a trois
35:05provenances obligatoires qui étaient prises aux extrêmes, en haut, en bas et à droite. Mais ce
35:13qu'on a fait ensuite c'est que pour la France Eric Payassa a installé sur tous les sites français
35:23dix provenances, ce qui fait que les données qu'on a là ont un sens par rapport au Douglas en France,
35:31ça n'a pas forcément un sens pour tout le Douglas, surtout que le réseau est renforcé, mais ça a un
35:38sens par rapport au Douglas français. Donc là c'est les altitudes et la diapo avant c'était les
35:49températures, donc là il y a les températures et là il y a les précipitations. Ce qui est intéressant
35:56c'est qu'en Arizona par exemple on est sur des niveaux de précipitations autour de 300,
36:02quant à Washington on est sur des précipitations supérieures à 2000 et dans le Nouveau-Mexique c'est
36:11pareil c'est assez bas. Donc en fait l'ère de distribution permet déjà de jouer pas mal sur
36:17les climats, c'est en ce sens que le Douglas est intéressant. Du coup qu'est-ce qu'on a trouvé ?
36:27On a trouvé qu'il y a une corrélation très forte entre la croissance et le déficit hydrique,
36:41donc en fait sans surprise on voit que quelles que soient les provenances qu'on utilise on a
36:50un gradient. Cependant quand on creuse un petit peu plus, donc si on regarde les survies ici,
37:01ça c'est les survies de tous les Douglas sur tous les sites, on a des choses assez hétérogènes,
37:08donc le 1 c'est l'arborétum le plus au nord, au nord de l'Ecosse, il y a beaucoup de casses,
37:12mais après dès qu'on arrive sur les autres arborétums, y compris quand on va jusqu'au
37:18Portugal, jusqu'au nord du Portugal, on a des taux de survie qui peuvent être intéressants.
37:25Si on regarde les provenances, on voit que New Mexique était celle qui en moyenne avait le
37:37meilleur taux de survie, ce qui veut dire que cette provenance qui est d'origine d'une zone assez
37:48sèche, ainsi qu'Arizona, en fait on en a les trois, arrive à avoir des bons taux de survie à la fois
37:56dans les zones humides et dans les zones sèches, donc elles sont très intéressantes. Après si on
38:05regarde les provenances de Californie, on voit qu'on est sur des accroissements annuels en hauteur
38:11de l'ordre de 20 cm sur les premières années, un peu sur tous les sites, on est sur des choses
38:18assez homogènes avec des choses qui poussent un peu plus vite sur les sites du nord de la France,
38:24mais par contre quand on passe aux provenances au Régent, on voit qu'on est systématiquement
38:31plus haut et on peut même avoir des accroissements de l'ordre de 40. Les provenances de Washington
38:45sont assez intéressantes aussi, comme on peut le voir ici, et ce qui est très intéressant c'est
38:52qu'en fait souvent, voire dans la plupart des cas, les dougas français, donc c'était le Luset,
39:03si ma mémoire est bonne, performent mieux que les autres provenances pur qu'on a testé. Luset vous
39:10savez c'est un assemblage en fait, et ça surtout le gradient climatique, ce qui est assez rassurant
39:18par rapport à la performance de nos dougas dans le contexte de changement climatique. Bon là c'est
39:27croissance, c'est pas survie. Donc évidemment les scores les plus forts sont en Angleterre,
39:37sur les 3 arbres de Royaume-Uni, mais on voit qu'en fait on a des très bons rendements sur
39:47la zone. Donc les messages clés par rapport à ce petit rapide focus sur les dougas, c'est que
39:55les provenances de Douglas, Oréon, Washington et Luset sont les plus prometteurs, et que Luset
40:01en fait est très intéressante, même dans un contexte de changement climatique, puisque sur
40:08tout le gradient elle performe bien, ce qui est déjà un bon indicateur. Donc il faudra voir pour une mise
40:15à jour après dix ans, c'est ce que je disais au début de présentation. Les défis de maintenance
40:22de telles structures, un petit peu inaperçus. La mise en place c'était 4 millions d'euros, c'était
40:27trois ans, on a perdu des sites comme je vous l'ai dit. Il faut financer les entretiens, les mesures
40:33régulièrement. Nous on a un travail phénoménal au niveau de l'UFC, de contrôle qualité des données,
40:40on a un serveur unique avec des systèmes de contrôle qualité quand c'est remonté. Et puis
40:49il nous faut financer les analyses à dix ans. Donc c'est ce qu'on va faire avec Reinforce 2.
40:55Dans Reinforce 2 on a prévu des entretiens pour Reinforce 1, on a prévu de la valorisation donc
41:02de l'analyse des données, des publications de toutes les données qu'on aura pu accumuler sur
41:06Reinforce 1 et la mise en place de monitoring intensif sur certains des sites. L'installation
41:14de nouveaux sites, on a un work package sur communication, divulgation des résultats,
41:19on sera plein de formes. Ça pourrait être des publis scientifiques, des rapports, ça pourrait
41:25être aussi des jeux de données avec des traits ou des indicateurs haute écologique sur les espèces
41:30qu'on a. Et puis dans le nouveau Reinforce, on a des nouveaux partenaires en fait, on a l'Irlande
41:36qui est rentrée puisque l'Angleterre fait plus partie de l'Europe et on a l'Andalousie. Il y en a
41:41aussi des partenaires associés au Maroc. En fait on a besoin de compétences en milieu très très
41:47sec aussi pour nous discuter un peu de ce que nous annonce le changement climatique. Et voilà.
41:54Merci beaucoup. On a une remarque alors concernant le calyptus. Peut-être rappeler qu'il n'est pas
42:05éligible aux aides publiques en Auvergne-Grande-Alpe. Arrêté MFR, donc effectivement il y a un arrêté
42:11régional qui cadre les essences qui peuvent être plantées ou pas, en sachant que donc d'une part
42:19il y a des dérogations possibles dans le cas de plantations expérimentales qui sont suivies
42:23par des organismes scientifiques et d'autre part que ces listes sont évolutives en fonction de
42:31l'état de la connaissance. Et donc effectivement on ne peut pas mettre n'importe quelle espèce
42:37n'importe où. Une autre question, est-ce que vous avez eu des difficultés d'approvisionnement en
42:45graines pour tester les essences et les provenances que vous aviez choisis ? Voir ensuite en culture
42:51de plants en pépinière, est-ce qu'il y a eu des difficultés particulières ? Oui, plants. Il y a des
42:59espèces chinoises qu'on n'a jamais eues. Pareil, on voulait trois provenances de Cunninghamia de
43:06Chine, on n'en a jamais eu qu'une. Après quand on fait récupérer des graines de zona fusarium,
43:13comme c'est le cas aux Etats-Unis, on est soumis à un contrôle sanitaire strict, ce qui fait que
43:18les graines elles n'arrivent pas chez nous, elles arrivent dans un laboratoire qui fait des tests
43:21génétiques pour voir s'ils ne sont pas contaminés. Donc on a des dizaines de lots de graines qui ont
43:26été détruits. On a des provenances qui nous intéressaient qui n'étaient plus du tout ramassées,
43:32donc on a payé des ramassages sur certains chênes par exemple. Après en pépinière,
43:41on a des pépiniéristes qui ont trop gonflé des fois des espèces à croissance rapide,
43:49donc tous nos séquoias ont été bien ététés. A l'inverse, on a des espèces comme le pénis
43:57pequet qui était très très long, qui avait une levée de dormance qui était compliquée,
44:02qu'on a planté de mauvaise qualité clairement, parce qu'il fallait qu'on les plante. Donc oui,
44:10je ne parle pas de tous les défis qu'il y a, mais 170 lots de graines à gérer, à faire venir,
44:15à produire, etc. Des camions envoyés dans toute l'Europe, des passeports phytosanitaires,
44:21oui il y a du travail. D'accord, et du coup ça fait une capitalisation d'informations extrêmement
44:33intéressantes, alors à la fois dans tout ce que vous avez présenté sur les taux de survie,
44:38de croissance, et puis aussi sur cette partie plus de matériel forestier, de reproduction.
44:45Comment est-ce que ça va être partagé et à quelle échéance ? Le facteur limitant pour l'instant,
44:56c'est qu'en fait comme 2022 est une année spéciale, on veut vraiment, avant de publier
45:00quoi que ce soit, intégrer les données 2022 de tous les sites. Parce que ce que je vous ai montré,
45:08il y a de fortes chances que les graphiques changent et que c'est des tendances qu'on a,
45:13mais d'après les retours terrain qu'on a, il y a quand même eu pas mal de cas dans pas mal
45:18d'endroits en 2022, donc c'est un peu une sorte de crash test pour le réseau. Donc on mesure ça
45:28l'hiver, puisqu'en fait quand c'est en pause végétative, on devrait avoir toutes les données
45:34de tous les sites, soit ceux qui ont mesuré l'hiver dernier, soit ceux qui vont mesurer
45:39l'hiver prochain. Donc ça veut dire que même si on a déjà avancé sur les scripts et les types
45:46de données qu'on veut faire, les premiers résultats ne seront pas avancés en 2025.
45:50Il fallait des résultats robustes. Et après l'idée c'est de faire quelque chose de très
45:59pointu pour une revue scientifique de haut de rang et puis de faire de la vulgarisation
46:04dans des fiches, des rapports, des choses comme ça, pour être plus accessible aux utilisateurs.
46:09Merci beaucoup. Alors on est arrivé au bout des questions. Si certains d'entre vous ont des
46:23regrets, une question à poser, c'est maintenant. Alors vous pouvez suivre l'actualité sur le site
46:33Reinforce. Donc petit à petit on va réaménager et réorganiser le vieux site Reinforce en nouveau
46:41site Reinforce. Il y a déjà de nouveaux logos. Donc si vous tapez Reinforce, ça doit être
46:47Reinforce.implantitforest.org, vous trouverez le site. C'est un moyen un petit peu de savoir ce
46:54qui se passe. Après il ne faut pas hésiter à contacter soit les partenaires. En France,
47:00pour le CNPF, c'est Eric Payassa et Frédéric Bernier à l'INRA. Et puis ça a une dimension
47:10pédagogique. On aime beaucoup faire visiter les sites. Les statistiques c'est une chose,
47:16mais sur le terrain c'est très très parlant. Donc il ne faut pas hésiter à contacter les
47:23collègues de l'IDF et les collègues de l'INRA qui gèrent ces sites.
47:26Merci beaucoup. Je vous mettrai le lien vers le site internet sur le site de la DRAF.
47:36S'il n'y a plus de questions, je vous propose de conclure. Un grand merci à Christophe Aurasio
47:42pour cette présentation complète du projet. Merci aussi à vous tous pour votre participation. Et puis
47:50je souhaite également remercier les nombreuses personnes qui ont pris le temps de compléter
47:54l'enquête de satisfaction sur ces webinaires cet été. Donc je vous mettrai à disposition la synthèse
48:00qui sera faite sur notre site internet et puis j'en tiendrai bien sûr compte pour l'organisation des
48:04webinaires à venir. Vous retrouverez comme d'habitude la présentation qui a été faite et
48:10puis le replay de ce webinaire sur le site internet de la DRAF Auvergne-Rhône-Alpes à
48:16la rubrique Forêt, Bois, Énergie. Et puis je vous donne rendez-vous pour le prochain webinaire le
48:21mardi 1er octobre à 17h. Et donc ce webinaire portera sur les retours d'expérience sur des
48:27peuplements existants, des sens rares ou atypiques. Il y a déjà plusieurs présentations qui avaient
48:33été faites par le CNPF à ce sujet et donc cette fois-ci c'est l'ONF qui nous fera part des
48:38résultats qu'ils ont pu observer en forêt publique. Voilà, je vous souhaite à tous une très bonne
48:44soirée et puis à bientôt. Merci beaucoup.

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