• il y a 2 ans
Ce 21ème webinaire du groupe de travail régional AuRA "Forêt et changements climatiques", animé par la DRAAF, porte sur la migration assistée et l’arrêté MFR AuRA.
Transcription
00:00 Bonjour à tous, nous sommes heureux de vous accueillir pour ce 21e webinaire organisé
00:08 par la DRAF Auvergne-Gronalpes dans le cadre du groupe de travail régional forêt et changement
00:12 climatique.
00:13 Je suis Abel Ménard, chef du pôle territoire et multifonctionnalité de la forêt à la
00:17 DRAF Auvergne-Gronalpes et j'aurai le plaisir d'animer ce webinaire.
00:20 Ce soir nous accueillons deux intervenants.
00:23 Tout d'abord dans une première partie d'environ 40 minutes, Médéric Aubry qui est responsable
00:29 territorial animation sylvicole à l'Office national des forêts Auvergne-Gronalpes qui
00:34 nous parlera de la migration assistée d'essence du même complexe d'espèces que l'essence
00:39 en place comme une option pour adapter les peuplements tout en assurant une continuité
00:45 écologique.
00:46 Médéric Aubry détaillera plus précisément de quoi il s'agit mais pour vous donner un
00:51 exemple ça peut être d'introduire du chêne pubescent dans un peuplement de chêne sessile.
00:56 Nous nous interrogerons sur les risques et opportunités apportés par l'hybridation,
01:03 les impacts sur les communautés végétales et animales et aussi sur l'intérêt de
01:08 cette solution pour Auvergne-Gronalpes.
01:11 Ensuite dans une seconde partie d'une vingtaine de minutes, Nicolas Stach qui est adjoint
01:17 au chef de service et chef du pôle matériel forestier de reproduction et filière à la
01:23 DRAF Auvergne-Gronalpes nous expliquera les possibilités pour adapter les forêts au
01:27 changement climatique dans le cadre de l'arrêté MFR.
01:31 Alors ce qu'on appelle arrêté MFR c'est l'arrêté matériel forestier de reproduction
01:36 et il détaillera notamment le cadrage pour les expérimentations.
01:40 Chacune de ces deux parties se terminera par un temps de réponse à vos questions, je
01:46 vous invite à les poser dans le chat tout au long du webinaire.
01:50 Je vous informe que ce webinaire sera comme d'habitude enregistré et mis en ligne sur
01:55 le site internet de la DRAF et je passe maintenant la parole à Medhéric pour la première partie.
02:01 Bon webinaire à tous !
02:02 Bonjour à tous, je vais commencer par partager mon écran, est-ce que vous l'avez ?
02:11 Oui c'est parfait.
02:13 Super.
02:14 Donc on va parler, un titre un petit peu long, de migration assistée d'essence exotique
02:22 faisant partie du même complexe d'espèces que l'essence en place et qui semble être
02:28 une option susceptible d'assurer une continuité écologique au sein de l'écosystème forestier.
02:32 Donc déjà, qu'est-ce que la migration assistée ?
02:36 Ça se définit comme une stratégie pour accélérer artificiellement la vitesse de
02:41 migration des arbres en introduisant des essences qui sont potentiellement plus adaptées
02:46 aux conditions futures et dans le cadre des évolutions climatiques à venir, cette migration
02:52 est concernée essentiellement, voire exclusivement, des essences plus thermophiles et résistantes
02:56 à la sécheresse.
02:57 Cette démarche fait actuellement débat, on va parler un petit peu aussi de ce complexe
03:04 d'espèces, mais la démarche de migration assistée fait débat au sein de la communauté
03:10 scientifique ou dans le monde de l'approche de la société qui est avertie de ces sujets,
03:18 avec deux positions un peu antagonistes qui peuvent se résumer entre deux grandes tendances,
03:24 ceux qui pensent que c'est une approche qui présente des risques de perte de naturalité
03:28 des écosystèmes, d'hybridation non contrôlée de la ressource génétique ou des possibilités
03:36 d'invasivité et ceux qui pensent, qui estiment que cet apport de diversité, de nouveaux
03:42 allées de diversité génétique constitue un moteur de l'adaptation face au changement
03:47 climatique.
03:48 Ces éléments vont être transmis par l'hybridation entre espèces d'un même complexe, on va
03:55 en parler tout à l'heure, et pour les tenants de cette option, ça semble avoir des avantages
04:02 supérieurs aux risques, on va parler des deux.
04:04 C'est néanmoins quelque chose qui a déjà été échangé dans le cadre du groupe de
04:13 travail pour le changement climatique animé par la DRAF et qui fait partie du panel d'orientation
04:21 silvicole.
04:22 C'était quelque chose qu'on avait déjà échangé dans ce groupe de travail et c'est
04:47 une option qui est envisagée dans les orientations consignées de RAPE DREAL.
04:52 On va voir en quoi ça semble être quelque chose d'intéressant.
04:56 Pour rappeler aussi, on va rapidement faire un petit cadre d'action, je parle en forêt
05:04 publique mais ça pourrait être plus général, avec quelques grands principes.
05:08 Je vais essayer d'aller très vite là-dessus, mais c'est pour dire que c'est bien une option
05:12 parmi d'autres.
05:13 On n'est pas dans le solutionnisme.
05:14 On va reparler de quelques grands principes qui doivent encadrer notre action et montrer
05:20 en quoi cette option rentre bien dans ces grands principes.
05:23 Elle n'est pas antagoniste avec ces grands principes.
05:24 Le pourquoi agir ? Pourquoi agir avec un changement climatique
05:33 avéré et des vitesses d'évolution du climat qui sont inédites pour les écosystèmes
05:39 et supérieures aux vitesses de migration naturelle des espèces forestières ?
05:43 Je pense que c'est quelque chose de très documenté.
05:47 Il y a un certain nombre de mécanismes génétiques d'adaptation, la plasticité des invidus
05:55 par exemple, ou l'adaptation au moment de régénération par les mécanismes naturels,
06:03 mais dont il y a une certaine méconnaissance, ou en tout cas il y a de ces vitesses, de
06:08 ces mécanismes d'adaptation génétique, je pense aussi à l'épigénétique.
06:11 Et que tous les fonctions, le changement climatique et l'arbre et l'écosystème associé vont
06:22 subir tout ça.
06:24 Donc il y a bien besoin d'adapter pour accompagner les écosystèmes dans ce changement, pour
06:31 tendre vers des forêts plus résilientes et qui continuent à rendre tout leur service.
06:36 Deux grands principes identifiés dans une démarche menée dans le cadre de ce groupe
06:42 de travail, qui paraissent primordiales, c'est toujours agir, pour agir dans un contexte
06:50 d'incertitude, c'est diversifier.
06:52 Diversifier les itinéraires sylvicoles, les essences, les approches en réaction des périssements,
06:59 en libre évolution ou proactives pour s'inscrire dans le tendon forestier.
07:02 On serait plutôt dans cette tendance-là que s'inscrirait la démarche de migration assistée.
07:06 On va le voir.
07:07 Et agir évidemment en conservant des écosystèmes fonctionnels et en accompagnant ces écosystèmes
07:12 dans la transition.
07:13 Là aussi, c'est documenté que des écosystèmes fonctionnels complexes sont plus résilients,
07:22 plus résistants en tout cas, que des écosystèmes beaucoup plus artificialisés.
07:29 Donc comment, et là on est un petit peu dans des choses qui peuvent paraître antagonistes,
07:35 comment essayer d'amener un peu du neuf dans un écosystème fonctionnel.
07:39 Évidemment, tout ça doit se faire à travers de diagnostics qui vont préciser, qui vont
07:46 aider les actions, peut-être regarder des choses qu'on ne regardait pas trop jusqu'à
07:50 présent.
07:51 Donc ça amène à tout un panel d'actions que je ne vais pas détailler ici pour entrer
07:55 dans le vif du sujet.
07:57 Donc cette migration assistée, une option pour adapter des sens d'un même complexe
08:04 d'espèces que les sens en place, une option pour adapter les peuplements tout en assurant
08:07 la continuité.
08:09 Alors, un sujet complexe, peu d'études finalement transversales sur le sujet, pluridisciplinaires.
08:21 Néanmoins, il y a déjà quelques travaux qui sont montrés que l'introduction des
08:29 sens du même genre aura un impact moindre que des sens d'un nouveau genre dans un écosystème.
08:37 Donc on va dérouler, on va regarder un petit peu en quoi c'est une piste intéressante
08:43 en regardant ce que c'est qu'un complexe d'espèces, ce que c'est que la migration
08:47 assistée et ses risques, ses opportunités, l'hybridation opportunité-risques, les impacts
08:51 sur certaines communautés d'espèces pour voir un petit peu quels sont encore une fois
08:58 les risques et les opportunités.
09:01 Mais juste avant, rappeler le contexte et le cadre de la réglementation qui permet
09:16 là aussi qu'il y ait un certain nombre de garde-fous.
09:18 Le contexte de cette réflexion de migration assistée d'un même complexe d'espèces,
09:24 elle s'est faite dans le cadre du groupe de travail Forêt et changement climatique
09:28 avec ces orientations co-signées Draft DREAL.
09:31 Je sais que la qualité n'est pas terrible de cette impression, de cette image, mais
09:39 ce qui est en jaune c'est bien les identifier comme une possibilité et notamment dans les
09:45 forêts avec un enjeu fort de naturalité que sont des habitats d'intérêt prioritaire
09:55 par exemple, hors ou en zone nature à 2000.
09:58 Donc c'est quelque chose que vous voyez toutes les personnes de ce groupe de travail.
10:03 Ça semble en tout cas, si c'est fait parmi une option et pas comme une option unique,
10:10 une solution qui semble apporter des avantages.
10:13 Comme garde-fous, il y a aussi le cadre réglementaire de l'arrêté MFR, matériel forestier de
10:24 reproduction et des conseils dans les fiches d'utilisation des ressources génétiques
10:27 forestières.
10:28 On va en reparler aussi.
10:30 Rentrons dans le vif du sujet de ces deux thèmes, migration assistée et espèce du
10:46 même genre que l'espèce en place.
10:49 Qu'est-ce que c'est qu'un complexe d'espèces ?
10:54 Vous savez que l'espèce est définie comme des individus qui peuvent se croiser et engendrer
11:02 une génération suivante fertile.
11:04 C'est très vrai dans le monde animal, mais dans le monde végétal, c'est un peu plus
11:10 compliqué.
11:11 On a des essences d'un même genre qui partagent des gènes dès lors qu'elles sont dans des
11:20 territoires assez proches.
11:22 Elles sont morphologiquement distinctes, et ceci dit plus ou moins quand on est dans
11:28 les marges.
11:29 Deux exemples emblématiques de ces complexes d'espèces en Europe en général, c'est celui
11:43 des sapins méditerranéens en général, avec le sapin pectiné jusqu'au sapin de Nordman
11:53 dans le Caucase, en passant par le Numidica ou le Pinsapo côté Espagne et Maghreb, jusqu'au
12:06 panel au Sillicica au sud de la Turquie.
12:12 Il y a aussi celui des chênes blancs européens, 28 espèces en Europe au total, les 4 principaux
12:21 que sont le Pédoncule, le Cécile, le Pubescent et le Tauzin.
12:28 Tous ces espèces partagent des gènes, donc il y a déjà de l'hybridation sur ces espèces-là.
12:39 Elles partagent des gènes et elles ont souvent des essences associées en commun.
12:57 On va retrouver le genre abies associé au genre phagus par exemple, avec différentes
13:06 espèces de phagus, Sylvatica ou Orientalis par exemple.
13:11 On va retrouver de l'abies avec différents types d'abies, avec différents types de cèdres.
13:22 On a quand même des essences associées en commun dans les peuplements naturels qui
13:27 laissent encore une fois penser qu'on peut avoir une continuité dans notre écosystème
13:33 fonctionnel.
13:34 A droite, vous voyez les feuilles pour voir un peu les complexes sur le chêne avec des
13:41 morphologies très différentes sur un tout petit territoire.
13:44 Actuellement, quand on va étudier génétiquement des espèces d'un même complexe qui sont
13:51 à proximité, on va voir qu'il y a énormément d'introgression et qu'il y a énormément
13:55 de gènes partagés et que c'est assez difficile finalement, rien qu'en faisant au niveau
14:01 morphologique, phénotypique, de faire la différence entre différentes espèces d'un
14:06 même complexe.
14:07 La migration assistée d'essences forestières, je vous l'ai dit, c'est ce qui vise à accélérer
14:15 la vitesse de migration en introduisant des essences plus adaptées aux conditions futures.
14:20 Est-ce que ça s'entend généralement dans le cadre d'essence d'un continuum écologique,
14:29 c'est-à-dire que par rentrer dans le cadre de la migration assistée des essences qui
14:35 vont venir d'un continent, de l'autre côté d'un océan par exemple.
14:39 Là on se place bien autour du bassin méditerranéen jusqu'à l'Oural.
14:47 Ce sont les essences qui sont concernées par cette migration assistée.
14:52 Quand on parle migration assistée, on pense souvent, et ça on sait, d'un même complexe,
15:01 à l'hybridation.
15:02 On peut opposer les opportunités et les risques d'hybridation.
15:11 La migration assistée recherche l'hybridation et elle tente d'accélérer les mécanismes
15:18 évolutifs.
15:19 Plusieurs mécanismes, déjà le flux de gènes et la migration en elle-même, parce qu'on
15:29 implante directement le flux de gènes par la dispersion des graines et des pollens une
15:34 fois que le peuplement est devenu fertile.
15:36 Par la sélection naturelle dans un deuxième temps, en injectant de la diversité génétique
15:42 avec des combinaisons génétiques qui sont plus favorables aux conditions futures.
15:46 Tout ça sera validé, c'est une opportunité d'action, validée ou non, par la sélection
15:55 naturelle.
15:56 C'est tenter d'accélérer des mécanismes naturels évolutifs.
16:02 Qu'est-ce qui est souvent mis en avant comme risque de cette hybridation ?
16:17 On peut y voir des mesures de précaution en face.
16:22 Le risque conternant l'hybridation est généralement perçu comme porte sur la pollution génétique
16:33 des peuplements locaux.
16:34 Si on regarde les mécanismes, la réalisation effective de l'hybridation dépend des mécanismes
16:39 de dispersion et de la masse reproductive entre le peuplement local et la plantation
16:46 et de la diversité génétique de l'espèce introduite.
16:50 Jusqu'à présent, on est très loin de changer cette masse reproductive.
16:59 Actuellement, en forêt publique, toute essence confondue autochtone ou essence de migration
17:12 assistée se font en forêt publique, très largement, à part des pévrissements massifs,
17:19 des formations en enrichissement ou dans des trouées de faible surface, autour de 0,5
17:23 hectare maximum.
17:24 En 2022, il y a 0,62% de surface des forêts publiques qui ont été plantées.
17:31 On est déjà très loin d'utiliser la plantation comme levier numéro un en renouvellement
17:39 des forêts publiques.
17:40 Dans ces 0,62%, on est très loin de changer cette masse reproductive.
17:59 Les risques sont également limités par le respect des recommandations des fiches conseils
18:07 et par certaines règles autour des peuplements conservatoires de sapins pectinés.
18:21 Il y a aussi des précautions qu'on pourrait s'ajouter comme doctrine dans un premier
18:35 temps autour des peuplements à enjeux sains et environnementaux très forts.
18:42 Pour parler de ces impacts de la migration assistée du naissance, on peut regarder comment
18:56 se comportent différentes communautés d'espèces, différentes familles.
19:01 Est-ce qu'elles sont dépendantes d'une espèce, d'un genre, d'un habitat ? De quoi
19:09 elles sont fonction ?
19:10 Évidemment, il n'y a pas de sens transdisciplinaire, ce ne sont pas des choses qui sont forcément
19:14 très connues, mais il y a des éléments qui permettent de penser que les avantages
19:19 de cette migration assistée face à des risques éventuels seraient une option pour travailler
19:28 dans un écosystème fonctionnel.
19:30 Les avantages seraient supérieurs.
19:33 Sur la communauté de fongiques, par exemple, sur les champignons, qu'est-ce qu'on nous
19:38 dit ?
19:39 On nous dit que la richesse spécifique n'est pas fonction de l'essence en elle-même,
19:46 mais plutôt des stades de maturité, de mélange et éventuellement de gestion.
19:51 On a un cortège mycologique qui est proche dans les peuplements d'essence principale
19:58 d'un même genre, c'est le graphique que vous pouvez voir à droite, où on voit que
20:17 les pins se recoupent, ils ont une diversité, une composition mycologique qui est assez
20:25 proche, les chaînes en bleu sont ensemble, là il n'y avait que le sapin pectiné,
20:30 donc on n'a pas pu comparer avec d'autres essences de ce complexe, du complexe d'espèces
20:35 des sapins méditerranéens, dont fait partie l'ALBA, mais ça laisse présager qu'il
20:41 n'y aurait pas un gros impact sur la continuité d'introduction d'une essence du même
20:50 cortège d'essence que l'espèce en place.
20:55 Sur l'entomophone, c'est un peu un exemple qui peut faire peur, parce que c'est issu
21:00 du DSF, mais on sait très bien que les essences proches phylogénétiquement, elles sont impactées
21:12 par le même cortège d'entomophones saproxyliques par exemple, donc il y a quand même, c'est
21:18 une indication, peut-être un exemple un peu dangereux, mais ça montre bien qu'il y a
21:23 une proximité dans les fonctionnements de l'écosystème.
21:27 Ce qu'on peut dire aussi, c'est que l'oligophagie est fréquente chez les insectes, c'est-à-dire
21:34 qu'ils ne mangent pas de tout, mais de choses assez proches, et que finalement des insectes
21:41 monophages, moi je n'en ai pas trouvé dans la littérature, je me demanderai à ce spécialiste
21:47 s'il veut apporter des informations là-dessus, mais je n'en ai pas trouvé, et que si c'est
21:54 un insecte polyphage, il n'y a pas trop d'impact sur l'entomophone par exemple.
21:58 Si on prend les exemples de la vie faune, pareil, ce que montrent les études, c'est
22:08 que la composition et les modifications de communautés d'oiseaux, les compositions,
22:14 sont en réalité fonction de la structure du peuplement, de sa maturité et du mélange,
22:20 que d'une essence uniquement.
22:25 Et que même les espèces d'oiseaux qui sont qualifiées de spécialistes, elles ne sont
22:34 jamais inféodées à une essence, mais à un habitat qui regroupe en général un certain
22:41 nombre d'essences.
22:42 Je prends l'exemple de la carte que vous voyez avec l'air de répartition du bec croisé
22:48 des sapins, comme son nom l'indique, on le trouve dans les sapins, mais pas que, on le
22:52 retrouve aussi beaucoup dans les épicéas et dans tous les résineux.
22:56 C'est un exemple, et si on regarde toutes les espèces spécialistes qui sont identifiées
23:06 comme indicateurs en France, il n'y en a aucune qui est inféodée à une seule espèce.
23:16 Donc on peut penser que si on prend une espèce d'un même genre, on est encore une fois
23:21 dans de la continuité écologique, d'autant plus si ce n'est pas une solution unique qui
23:27 est utilisée.
23:28 Du coup, comment on peut conclure sur l'impact de cette introduction sur les écosystèmes
23:37 ?
23:38 Cela semble une option crédible pour adapter le peuplement tout en assurant une continuité
23:46 écologique.
23:47 On est bien dans nos bornes, dans quelque chose qui est très important, c'est une
23:50 de nos armes pour adapter nos peuplements au changement climatique, c'est de tenter
23:55 de travailler dans des écosystèmes fonctionnels, et c'est plus la façon de faire, faire en
24:01 sorte qu'on soit toujours dans ces écosystèmes fonctionnels et pas de choisir des solutions
24:07 qui soient trop drastiques, qui permettent de faire en sorte qu'on va pouvoir adapter
24:17 nos forêts au changement climatique.
24:19 Ce qui semble important, c'est le comment dans la diversité, et des diagnostics à
24:29 l'appui.
24:30 Quelques exemples de trajectoires crédibles pour des peuplements d'Auvergne-Rhône-Alpes
24:35 qui utiliserait la migration assistée, des sens d'un même complexe d'espèces.
24:40 Je prends l'exemple de la sapinière du Montagnard, vers des sapinières mélangées par migration
24:45 assistée et diversification, avec de la dynamique naturelle.
24:51 Cela donnerait quoi ? Cela pourrait donner de la migration assistée avec des sapins
24:56 méditerranéens, on serait dans de la continuité, mais avec des sapins qui semblent plus résistants
25:02 aux conditions futures, et de la dynamique naturelle avec de la diversité figure, notamment
25:08 les remontées des essences collinéennes par exemple.
25:11 Vous voyez le schéma conceptuel en dessous, là on est plutôt dans le cadre si on peut
25:17 être dans quelque chose d'assez proactif, c'est à dire si on est dans le cadre d'un
25:20 dépérissement intégral, forcément ce sera un peu difficile de faire par petites touches
25:26 comme ça.
25:27 Mais là où on a la possibilité de tenter de le faire dans le temps long, dans le temps
25:32 long forestier, je pense que c'est quelque chose d'important à considérer, et dans
25:38 des dépérissements d'épuis, ou dans le cadre d'une gestion sans à-coups de notre
25:43 sylviculture, essayer d'intégrer ces sapins méditerranéens pour diversifier en même
25:49 temps, qu'on laisserait la place aux feuillus autochtones naturels par exemple.
25:55 Un autre exemple, toujours à l'étage de cette sapinière du Montaillard, les faciès
26:01 de pêcheières monospécifiques, où là aussi on a des dépérissements qui ne sont pas
26:06 forcément diffus, qui sont des fois un peu plus massifs, mais dans le cadre de gestion
26:10 de peuplements qui sont encore sains, mais où on pense qu'ils ne tiendront pas longtemps,
26:13 et où on espère et on veut lancer une dynamique de renouvellement, peut-être ouvrir des trouées
26:20 de renouvellement, planter avec des essences, avec ces sapins méditerranéens, et des essences,
26:27 et laisser venir la dynamique naturelle, soit en sapins autochtones aussi, pour espérer
26:33 l'hybridation, mais aussi des feuillus autochtones par exemple.
26:36 Voilà, je pense qu'on va laisser la place à la discussion, où je montre un exemple
26:46 qui s'est fait en forêt publique.
26:49 Un exemple de diversification par trouverte dans un peuplement d'épicère, on est plutôt
27:00 dans le deuxième scénario qui a été montré, c'est une pécière qui est classée en régénération,
27:08 où il n'y a pas pour l'instant de dépérissements massifs.
27:11 Qu'est-ce qui a été fait à l'intérieur ?
27:14 Ouverture de 30 trouées, on est dans un objectif de renouvellement là-dedans, on a utilisé
27:23 un outil qui permet de calculer l'ensoleillement en fonction de la taille de la trouée, de
27:29 l'orientation de la trouée et de la hauteur du peuplement adjacent, pour avoir les conditions
27:35 optimales d'acquisition et d'installation et de croissance de la régénération.
27:40 Cela représente une surface ouverte cumulée d'un hectare 85, donc 6% de la surface.
27:50 Qu'est-ce qui a été fait là-dedans ?
27:54 On tente de garder un effet tampon du microclimat forestier, c'est un ingrédient de la résilience,
28:09 pas forcément simple, mais cette taille de trouée et le comportement de l'essence introduite,
28:15 c'est-à-dire le sapin de borne mûlère, permet ces ouvertures, des formes de trouées
28:22 souvent en lentilles assez étroites, ouverture de potée manuelle ou mécanique en fonction
28:28 de la pente, ces plantations en général deux par deux, donc plutôt assez dense, des sapins
28:43 borne mûlères engodés, une protection du gibier par un répulsif, le tricot, en général
28:50 25 plants minimum dans ces petites trouées.
28:54 Voilà un exemple, c'est vrai que ça a été plus facile en pêche hier, parce qu'il y
29:01 avait moins ces contre-arguments du risque d'hybridation, que je crois selon la présentation
29:10 être plutôt une opportunité dans le cadre des évolutions climatiques, mais c'est quelque
29:15 chose qui est envisagé aussi dans les sapinières à diversifier selon le diagnostic de vulnérabilité
29:24 notamment.
29:25 Voilà, n'hésitez pas à poser des questions.
29:33 Merci Meléric, alors du coup la présentation était très complète, on n'a pas encore
29:42 de questions, peut-être que tu peux nous dire quelques mots sur ce qui vous permet
29:47 à l'Office National des Forêts de décider de faire une migration assistée au niveau
29:53 des diagnostics, quand est-ce que vous visez plutôt changement de provenance ou migration
29:59 assistée ?
30:00 Alors oui, c'est vraiment tout le cœur des diagnostics, c'est déjà regarder l'état
30:10 sanitaire du peuplement, ça va être plutôt l'échelle de travaux d'actes civicaux
30:16 qu'on va devoir faire, ou essayer de le faire dans la continuité par petites brides.
30:21 Ensuite il y a la vulnérabilité, si on est pour une essence qui semble tenir, on peut
30:35 essayer de travailler beaucoup sur le renouvellement naturel et faire jouer les mécanismes naturels
30:41 d'adaptation.
30:42 Néanmoins tous les peuplements vont subir, donc dès qu'on a un niveau de vulnérabilité
30:45 un petit peu plus élevé et qu'on a la possibilité d'introduire une essence plus
30:50 résistante du même complexe d'espèces, on peut se dire qu'il y a l'opportunité
30:53 à la fois de garder la quantité écologique en conservant et en faisant quelque chose
30:59 de la dynamique naturelle de l'essence en place et en ajoutant cette deuxième essence
31:04 du même complexe d'espèces qui permettra à terme à la fois des individus résistants
31:12 et un brassage génétique espéré, une hybridation recherchée.
31:17 Après les provenances, on ne peut pas dire qu'on met spécialement en avant, je ne sais
31:26 pas si ça va entrer en contradiction avec ce que va dire Nicolas tout à l'heure,
31:30 un petit peu parce que je connais les fiches de conseil d'Inrae, néanmoins les provenances
31:39 même si elles sont utilisées comme en migration assistée, on a planté, on a commandé du
31:45 sapin des Pyrénées, notamment quelques études sur le comportement face à la sécheresse
31:57 ne montrent pas des comportements très différents.
31:59 Il y a des choses significatives sur la résistance aux gelées tardives par exemple, sur la phénologie,
32:07 mais sur la résistance aux secs, les provenances telles qu'elles sont sélectionnées ne sont
32:18 pas évidentes, il n'y a pas de différence évidente sur les essences qui ont été testées,
32:25 je vous renvoie aux travaux d'Hervé Cochard par exemple, de l'Inrae, du laboratoire PIAF.
32:31 On ne dit pas qu'on l'exclue, pas du tout, c'est fait, mais si on a une essence un petit
32:39 peu plus vulnérable, le diagnostic de vulnérabilité qui semble un peu plus important, on va plutôt
32:44 miser sur une essence d'un même complexe d'espèces, une essence plus méridionale
32:49 qui est déjà dans des conditions de stress hydrique notamment plus importantes.
32:56 Merci, on a deux questions qui viennent d'arriver, la première c'est est-ce qu'on a un référentiel
33:05 d'essence à faire migrer ?
33:07 Alors il n'y a pas un référentiel, néanmoins le panel n'est peut-être pas si large que
33:18 ça, si on parle de migration assistée, je vous ai dit qu'on se place dans un continuum
33:23 écologique, c'est-à-dire qu'on est autour de la Méditerranée jusqu'à l'Oral, donc
33:27 les complexes d'espèces on les connaît, ces essences-là on n'est pas non plus très
33:30 au nord de ce continuum écologique, donc il y a tous les sapins méditerranéens avec
33:35 des degrés de résistance qui semblent, avec les sapins Nordmann et Bornemüller qui semblent
33:43 un petit peu mieux se comporter mais qui ne sont pas si loin du sapin pectiné que ça,
33:47 et d'autres comme le silicica qui a l'air d'être dans des zones encore plus sèches.
33:53 Le panel, je pourrais vous partager des phrases mais qu'on mettra à disposition dans le projet
34:02 SISIF qu'on est en train de mener, piloté par le groupe DRAF, il y aura ces recommandations
34:09 par étage de végétation, mais après je vous dis finalement dans les pains, si on
34:16 parle d'un autre complexe d'espèces, dans les pains noirs par exemple, dans lequel vous
34:21 avez le larescio, le noir d'Autriche, le pain Salzmann, le pain Salzmann semble correctement
34:26 se comporter, en tout cas on le retrouve dans des conditions climatiques plus sèches et
34:33 plus chaudes que les autres pains noirs, donc c'est celui qu'on favorise le plus actuellement
34:37 parmi ces pains noirs.
34:39 Merci Médéric, alors la question suivante concerne les orientations qu'a signé DRAF
34:46 DREAL, est-ce que ce document a été facile à obtenir et une question sur l'adhésion
34:52 partagée des organismes, alors je vais peut-être répondre vu que j'ai animé le sous-groupe
34:56 de travail en question.
34:57 Donc en fait dans le cadre du groupe de travail Forêt et changement climatique, on a établi
35:03 un plan d'action, donc quand je dis on, ce sont l'ensemble des partenaires qui font
35:07 partie du groupe de travail, donc tous les organismes qui travaillent en lien avec la
35:13 forêt en Auvergne-Grenalpe, aussi bien forestiers, naturalistes, centres de formation, de recherche,
35:18 et donc pour travailler sur ces orientations, c'est-à-dire qu'est-ce qu'on s'autorise
35:24 à faire pour adapter les forêts au changement climatique, depuis la libre évolution, l'adaptation
35:29 de la silviculture, l'introduction de provenance d'essence par migration assistée, voire
35:35 d'essence exotique, on a constitué un sous-groupe de travail qui a rassemblé de façon à peu
35:40 près paritaire des forestiers et des naturalistes, et donc on a discuté dans chaque type de
35:46 cas quels étaient les garde-fous à mettre en place, et donc ça a constitué à peu
35:52 près deux demi-journées de travail, dont une demi-journée qui apportait uniquement
35:57 sur les habitats d'intérêt communautaire en zone Natura 2000, puisqu'il y a une importance
36:02 à les protéger plus particulièrement et des comptes à rendre à l'Union Européenne
36:06 à ce sujet-là, et donc en fait il ne s'agit pas vraiment d'une adhésion de la DRAF
36:11 et de l'ADREAL, puisque la DRAF et l'ADREAL ont enterriné une position partagée qui
36:16 a fait l'objet d'échanges jusqu'à ce que l'ensemble des organismes forestiers
36:20 et naturalistes se mettent d'accord et qu'on trouve quelque chose qui puisse convenir
36:25 à tous.
36:26 Il y a aussi en plus du tableau de recommandations dans ce document des grands principes qui
36:37 encore une fois doivent guider notre action.
36:40 Il y a les diagnostics notamment à faire systématiquement et qui doivent nous guider
36:46 dans nos choix.
36:47 Oui tout à fait, on avait beaucoup insisté sur ces orientations-là, les diagnostics,
36:54 le fait de travailler avec le recrut, de prendre en compte l'ensemble des essences déjà
37:02 existantes.
37:03 Je vous mettrai le lien dans le chat pendant la présentation de Nicolas Stach.
37:08 On n'a pas d'autres questions, je vous propose de passer à la deuxième partie.
37:12 Merci beaucoup Médéric, et puis si vous aviez des questions qui vous venaient par
37:16 la suite, donc on a encore un temps d'échange après la présentation de Nicolas Stach où
37:20 on pourra revenir si besoin sur le sujet qui a été présenté par Médéric Aubry.
37:26 Du coup Nicolas, je te passe la parole, merci.
37:28 Oui merci et bonjour à tous.
37:33 Alors ma connexion est peut-être pas excellente, alors je m'en excuse par avance et si vous
37:38 aviez des difficultés à m'entendre, dites-le moi, je passerai au téléphone, ça sera
37:43 moins bien, mais voilà.
37:44 Donc je vous présente un petit peu le cadre réglementaire concernant les matériaux forestiers
37:50 de reproduction, et donc mon point de vue n'est pas tellement scientifique comme était
37:55 celui de Médéric, mais vraiment clairement réglementaire pour expliquer dans ce cadre-là
38:00 comment peuvent être introduits des essences ou des provenances variées.
38:07 Alors d'abord pour rappeler l'objectif de la réglementation sur les matériaux forestiers
38:12 de reproduction, cet objectif pour l'État c'était d'abord de garantir que les projets
38:19 qui étaient aidés avec des deniers publics avaient des garanties de succès suffisant,
38:25 et donc ça concerne en particulier tous les dossiers, tous les projets qui sont aidés
38:29 sous forme de subventions, mais aussi d'aide de l'État sous forme d'aide fiscale par
38:35 exemple, donc c'est beaucoup plus large que les subventions, même si aujourd'hui avec
38:39 le plan de relance on a de nouveau beaucoup de subventions de l'État et beaucoup d'applications
38:44 de ces arrêtés MFR.
38:47 Ensuite, la réglementation sur les matériaux forestiers de reproduction, elle a aussi un
38:52 rôle de réguler, j'ai envie de dire, commercialement un petit peu ce qui se passe au niveau des
38:57 matériaux forestiers de reproduction, puisqu'elle doit s'assurer de la qualité loyale et marchande
39:03 des plans du moment qu'ils sont à destination d'un usage forestier, et là ça dépasse
39:11 même tous les dossiers qui sont aidés par l'État, c'est une règle générale, tous
39:16 les matériaux forestiers de reproduction doivent respecter une qualité qu'on appelle
39:20 loyale et marchande, et il y a un contrôle qui est exercé en ce sens.
39:24 Autre objectif de cette législation, de cette réglementation, c'est de garantir une traçabilité
39:31 des matériaux forestiers de reproduction, une traçabilité depuis le semencier, la récolte
39:39 de la semence, jusqu'au plan, et ça c'est un point qui est particulièrement important
39:45 pour pouvoir ensuite s'adapter et tirer des conclusions sur l'adaptation ou pas de telle
39:50 ou telle essence ou de telle provenance aux conditions de milieu.
39:53 Et puis également, cette réglementation sur les MFR, elle peut avoir l'objet de
40:01 protéger aussi, d'une certaine prudence par rapport à l'introduction de certaines
40:05 essences, et en particulier elle peut encadrer le risque de pollution génétique qu'a
40:13 évoqué Médéric tout à l'heure, c'est par exemple le cas dans notre région où
40:18 l'applantation de pains noirs à proximité des peuplements autochtones de pains de Sassman
40:23 est prohibée pour préserver ce patrimoine génétique local particulier.
40:29 Alors, elle s'appuie, la réglementation des matériaux forestiers de reproduction,
40:35 sur une liste d'essences réglementées, qui sont réglementées au titre du Code
40:40 forestier, et cette liste est donc nationale, sachant qu'il y a une distinction entre
40:50 les essences objectifs qui doivent au final constituer le peuplement définitif, et ces
40:57 essences objectifs doivent obligatoirement être parmi ces essences réglementées au
41:06 titre du Code forestier, et puis il y a des essences d'accompagnement, où là les
41:12 essences d'accompagnement peuvent être ou pas des essences réglementées, avec une
41:17 petite subtilité qui fait que les essences d'accompagnement, s'il s'agit d'essences
41:23 réglementées, elles doivent néanmoins respecter les critères de la réglementation
41:29 sur la MFR, et notamment en ce qui concerne les normes dimensionnelles et les régions
41:35 de provenance des plans qui sont introduits, ce qui n'est bien sûr pas le cas pour les
41:39 essences non réglementées, puisque rien de cela n'est défini.
41:43 Alors, l'arrêté régional sur les matériaux forestiers de reproduction s'appuie donc
41:54 sur les essences réglementées du Code forestier, et sur les fiches conseils de l'INRAE,
42:04 qu'a évoquées également Médérive tout à l'heure, et qui déterminent par silvo-
42:09 et corrigeons les provenances des différentes essences qui peuvent être introduites dans
42:16 les projets de plantation dans le cadre d'aide de l'État.
42:22 Alors, elles définissent les essences, les provenances, la qualité des matériaux forestiers
42:29 de reproduction, c'est-à-dire qu'on peut avoir des matériaux qui sont simplement identifiés
42:33 ou sélectionnés, issus de peuplements classés, ou voire qualifiés et testés à partir de
42:38 verges et à graines.
42:39 Ils définissent les normes dimensionnelles, c'est-à-dire la taille des plans, la taille
42:43 des godets, quand c'est des plantations en godets.
42:46 Ils définissent un certain nombre de qualités, avec l'absence d'un certain nombre de défauts
42:51 qui seraient rédhibitoires, et ils définissent, ces arrêtés MFR, les densités minimales
42:56 de mise en œuvre de ces plans pour garantir un certain succès.
43:00 Alors, l'ensemble de ce dispositif peut paraître relativement contenant, et il a
43:10 été mis en place, on va dire, avant que soit aussi prégnante qu'aujourd'hui les
43:16 questions d'évolution et d'adaptation des forêts au changement climatique, mais
43:20 il comporte néanmoins des dispositifs d'évolution et d'expérimentation.
43:27 Alors, d'abord les évolutions, elles passent par les recommandations de l'INRAE, qui
43:35 tous les six mois se traduisent par des décisions prises en comité permanent technique de la
43:44 sélection, donc en mars et en septembre de chaque année, où de nouvelles provenances
43:50 ou de nouvelles essences peuvent être proposées pour intégrer la réglementation sur les
43:55 matériaux forestiers de reproduction.
43:57 Au-delà de ce comité permanent de la sélection, il a été institué, suite aux assises de
44:07 la forêt, un comité scientifique pour les essences d'avenir, qui a pour objet de proposer
44:13 un certain nombre d'évolutions dans les essences qui pourraient être adaptées au
44:17 climat du futur dans l'avenir.
44:20 La commission a été constituée, je ne crois pas que pour l'instant elle ait fait de
44:27 recommandations applicables, je pense que ça sera pour un avenir prochain.
44:32 Au-delà du suivi par l'INRAE d'une certaine évolution à travers les fiches conseil,
44:46 il y a d'autres dispositions.
44:49 Tout d'abord, il y a la possibilité de déroger à la RETEMFR, sachant que la dérogation
44:55 n'a pas pour objet, n'a pas pour visée d'assurer une adaptation des forêts au
45:01 changement climatique.
45:02 Néanmoins, en cas de pénurie de plans de certaines provenances, il y a des mécanismes
45:08 de dérogation qui peuvent être mis en œuvre, qui doivent faire l'objet d'une validation
45:14 et d'une demande en amont à la drafe, laquelle se retourne vers l'INRAE et vers le ministère
45:21 pour voir dans quelles conditions on est autorisé à déroger à la RETEMFR.
45:26 Et ces conditions prennent en compte l'intérêt de plutôt faire migrer une provenance du
45:36 sud vers le nord que l'inverse, on va dire.
45:39 Et donc, ça répond indirectement à cette préoccupation d'adaptation des provenances
45:45 au changement climatique.
45:47 Et puis, l'autre possibilité indirecte d'évoluer, c'est dans la disponibilité
45:55 des graines.
45:56 Il y a un travail qui est fait, renforcé au niveau de l'INRAE en ce moment, pour
46:02 classer les peuplements et nettoyer la masse de peuplement classé dont on dispose, puisqu'il
46:07 y avait un certain nombre de peuplements classés qui pratiquement étaient mal récoltables
46:15 et qui donc peinaient à produire des semences pour les provenances dont on a besoin pour
46:23 s'adapter au changement climatique.
46:25 Au-delà de ces mécanismes indirects, il y a les dispositifs expérimentaux.
46:33 Et donc, ces dispositifs expérimentaux sont de deux natures.
46:36 Il y a tout d'abord les plantations expérimentales à proprement parler.
46:41 Donc, une plantation expérimentale, elle a pour objet de faire des recherches techniques
46:48 et scientifiques pour comprendre le fonctionnement des essences et leur adaptation au climat.
46:53 Elle doit faire l'objet d'un protocole qui est validé par un organisme de recherche
46:59 et de développement forestier.
47:00 Et elle doit faire l'objet d'une demande et d'une information auprès de la DRAF.
47:08 On est vraiment sur un protocole scientifique et à une visée scientifique.
47:14 On a ensuite, technique et scientifique on va dire, on a ensuite les dispositifs de test
47:21 en gestion qui eux permettent d'expérimenter d'autres essences, d'autres provenances,
47:29 mais dans un dispositif avec une vocation silvicole, avec une vocation de production
47:35 forestière malgré tout.
47:37 Et donc, on est sur des dispositifs qui s'insèrent dans des réseaux larges d'expérimentation
47:45 de plantation dans un cadre de gestion silvicole, avec là encore un protocole validé par un
47:51 organisme de recherche et développement, validé également soit par la DRAF, soit
48:00 par le ministère.
48:01 Et on a un certain nombre de dispositifs de test en gestion qui ont déjà été validés.
48:07 Côté forêt publique, on a les îlots d'avenir qui visent à tester des essences qui pourraient
48:17 avoir un intérêt vis-à-vis du climat de demain, mais qui sont à ce jour non réglementées.
48:21 Et donc, on les teste sur des parquets, on va dire, ou des petites parcelles en peuplement
48:27 pur pour pouvoir bien les tester.
48:29 Et puis, on a le dispositif d'expérimentation de diversification en gestion qui lui vise
48:35 à essayer d'une façon un peu plus ambitieuse des provenances autres que les provenances
48:40 recommandées dans des essences d'accompagnement.
48:43 On a aussi, côté forêt privée, un dispositif de test en gestion sur la taille des godets,
48:48 des cèdres de la classe, pour tester des dimensionnements plus faibles.
48:51 Voilà, et puis on a d'autres dispositifs qui se mettent en place, notamment dans le
48:57 cadre du volet innové de Plantons pour l'avenir, mais qui ne sont pas entièrement aboutis
49:03 à ce jour.
49:04 Voilà ce que je voulais vous présenter.
49:08 Je crois qu'il reste quelques minutes, mais pas trop Isabelle pour les questions.
49:11 Oui, il reste quelques minutes pour des questions, si vous en avez n'hésitez pas.
49:16 Tu peux peut-être nous dire Nicolas, en Auvergne-Grenalpe, pour l'instant, est-ce que ces différents
49:22 dispositifs expérimentaux ont été mis en place ? Est-ce qu'on en est au début ? Est-ce
49:27 qu'on a déjà un certain nombre de tests qui ont pu être faits ?
49:31 Alors, on a un certain nombre de dispositifs qui ont été mis en place, notamment côté
49:38 ONF, mais aussi côté forêt privée.
49:43 On t'a perdu.
49:48 Nicolas, si tu m'entends, on n'a plus le son.
49:57 Voilà, en fait, c'est en train d'émerger maintenant parce qu'on est dans les phases
50:04 de montée en puissance, puisqu'on est en phase de paiement des dossiers.
50:08 Là, vous m'entendez ? Est-ce que vous m'entendez ?
50:10 C'est un peu haché.
50:11 Alors, donc je dis que c'est en train de monter à notre connaissance, puisqu'on est
50:19 dans une phase de paiement des dossiers du plan de relance, et que c'est à cette occasion
50:23 que les porteurs de projets nous informent de la mise en place d'un certain nombre de
50:27 tests en gestion.
50:28 Et donc, nous allons tenir un registre régional, c'est notre devoir, pour porter à connaissance
50:34 de l'ensemble de la communauté scientifique et forestière des dispositifs expérimentaux
50:40 qui sont mis en place dans notre région.
50:41 Merci.
50:42 Alors, comme tu l'as dit, on a quelques retours, mais on en est au tout début.
50:48 Est-ce qu'on a déjà une idée de quelques essences qui seraient testées ou est-ce que
50:54 c'est trop tôt ?
50:55 Les quelques retours que j'ai ne font pas suffisamment masse pour que je puisse donner
51:04 des éléments.
51:05 Ok.
51:06 Alors, il reste quelques minutes si vous avez des questions sur ce sujet-là ou sur le précédent.
51:13 S'il n'y a pas de questions, on va pouvoir conclure ce webinaire.
51:24 Donc, un grand merci à nos deux intervenants, Médérico Brie de l'ONF et donc Nicolas
51:30 Stach de la DRAF pour leurs interventions.
51:33 Vous retrouverez très prochainement ce webinaire sur le site internet de la DRAF à la rubrique
51:39 Forêt, bois, énergie et ensuite changement climatique avec aussi la présentation qui
51:44 a été faite par l'ONF.
51:46 Merci à tous pour votre participation.
51:49 Je vous donne rendez-vous le 4 juillet prochain pour un nouveau webinaire où le CRPF Auvergne-Rhône-Alpes
51:57 partagera avec nous les retours d'expérience qu'il a pu collecter sur les peuplements
52:01 existants des sens rares ou atypiques.
52:03 Voilà, et bien très bonne soirée à tous.
52:06 Merci.

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