LE GRAND ENTRETIEN - METHAPPRO : cinq questions à Louis Courtier

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Avec plus de 700 références et une logistique maîtrisée, Methappro s’impose comme un partenaire clé pour les méthaniseurs et les industriels en quête de solutions complètes et efficaces. Retour sur l'entreprise qui fait le lien entre innovation et performance dans un secteur en pleine croissance : la méthanisation

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Transcription
00:00Le grand entretien avec Louis Courtier qui est fondateur de Metapro. Bonjour Louis Courtier.
00:10Bonjour Michel. Qu'est-ce que c'est que Metapro ? Metapro c'est un site internet qui permet à tous
00:17les méthaniseurs de France et maintenant d'Europe d'acheter tout ce dont ils ont besoin pour leur
00:22site industriel. C'est vous qui avez créé cette boîte donc ? Oui. Quel est l'historique ? Moi à
00:29l'origine je suis agriculteur méthaniseur à la base et je me suis très vite rendu compte que la
00:34premièreatique qu'on avait quand on exploitait un site c'est qu'on pouvait pas gérer le site
00:38industriel, l'exploitation et en plus acheter au meilleur prix et tous les produits dont on
00:43pouvait avoir besoin. Et donc on a décidé en 2021 de mettre en place un site internet qui
00:52permette à ces acteurs là de pouvoir tout trouver, tout sourcer directement au même endroit. Vous
00:57avez créé ça tout seul chez vous ? Oui exactement, dans mon salon. Très bien, comment ça marche ?
01:03Comment ça marche ? Aujourd'hui on est une équipe de cinq personnes, majorité commerciale. On teste
01:10directement sur notre propre site tous les produits qu'on vend pour garantir une satisfaction client
01:16rapport qualité prix et ensuite on les met en ligne pour proposer ça à nos différents clients.
01:22Donc on rayonne aujourd'hui sur toute la France, on a plusieurs types de produits donc on a tous
01:27ce qui est industriel donc les pièces, la gestion de la biologie etc parce que les
01:32méthaniseurs sont des stations de dégradation de matières organiques pour produire de l'énergie et
01:37donc toute cette partie là industrielle on la source et on la distribue via le site et ensuite
01:43on a un partenariat aujourd'hui avec plus de 100 entreprises de l'agroalimentaire pour qui on
01:48traite leurs déchets directement avec le client. Alors ce que vous vendez c'est donc un catalogue
01:55que vous vendez sur votre site ? Exactement, tout simple, B2B, très simple. Quels sont les
02:00produits alors plus en détail ? On va avoir de la visserie, des pièces, des pompes, des choses
02:07comme ça qui sont très industrielles. On va avoir de la matière qui va permettre de faire une gestion
02:12de la biologie. On pense beaucoup quand on regarde la méthanisation à la gestion du soufre parce que
02:17GRDF qui exploite le réseau de gaz nous interdit d'avoir la présence de soufre. Sauf que la
02:23dégration de la matière organique a la capacité de produire un peu de soufre donc il faut le gérer
02:28en amont et nous on va gérer tous les produits qui permettent de gérer ce soufre là. Comment on
02:32mesure le soufre ? On a pas mal de capteurs et d'analyses partout sur le site qui permettent de
02:37quantifier le volume de soufre produit. Et donc vous avez des appareils pour siphonner le soufre ?
02:43Exactement, différents types. L'oxygène par exemple est un super moyen de filtrer le soufre,
02:50ça cristallise et du coup ça permet d'éviter la production de soufre dans la partie purification
02:58donc qui est le traitement du biogaz. Et du coup de ne pas avoir de soufre qui se retrouve dans le
03:02réseau de GRDF. Et il y a des mesures de soufre, il y a des mesureurs de soufre ? Tout à fait, à l'instant T
03:07on est capable de vous dire combien on produit en ppm de soufre pour éviter justement qu'il y ait
03:13une seule molécule de soufre qui passe dans le réseau. Alors les autres produits sur votre
03:18catalogue, les autres produits VEDET ? Les autres produits, nous notre business, donc cette BU là, la partie nous on l'appelle
03:23consommable représente 20% de notre chiffre d'affaires et la partie intrant représente 80% de notre chiffre d'affaires.
03:28Donc on travaille aujourd'hui avec des farines déclassées, avec des biodéchets encore emballés
03:34qu'il va falloir venir déconditionner, traiter puis injecter dans le méthaniseur. On va travailler avec
03:40du lait déclassé. Si la date de péremption elle passe, du coup nous on est capable de le récupérer
03:46et de le valoriser directement sur les sites de production. Pour en faire quoi ? Pour en faire du biogaz.
03:50Ah oui ? Oui, on le dégrade en fonction du méthanisant, il y a un temps de séjour qui est plus ou moins long
03:55et le résidu final de cette dégradation là c'est un engrais qui est bio et une production de soit
04:01d'électricité soit de biogaz. Et tous les agriculteurs n'ont pas des méthaniseurs ? Non, ça fait
04:06partie des stratégies, nous on s'est posé la question en 2017, de savoir comment on pouvait développer la ferme
04:11pour ne pas être dépendant de la Russie, des Etats-Unis, de la Chine. Et une des filières qu'on a identifié
04:18et sur laquelle on s'est engagé, c'est la production d'énergie verte. Et vous avez été un des pionniers dans ce domaine ?
04:22On n'est pas un des pionniers mais on fait partie d'une vague qui a eu lieu en 2020, qui fait partie
04:28de votre génération. Exactement. On va voir les chiffres de votre entreprise avec Virginie Masse
04:35et on se retrouve juste après. Créée en 2021, l'entreprise Metapro collabore aujourd'hui avec
04:42cinq personnes et dispose de plus de 700 références. D'ici fin 2024, la société souhaite se développer
04:49et va s'ouvrir à trois nouveaux pays. Enfin, Metapro a enregistré une croissance de plus 200%
04:55chaque année depuis 2021 et projette de réaliser un chiffre d'affaires en 2024 de 2 millions d'euros.
05:02Donc, jeune entreprise avec une forte croissance, 200% ? Exactement. Tous les ans, depuis trois ans, on fait x3.
05:09C'est-à-dire que vous avez démarré tout seul ? Aujourd'hui, vous avez cinq salariés et dans deux ans, vous en aurez dix, non ?
05:14L'objectif, il est d'ouvrir l'Europe d'ici la fin de l'année, au cours en 2025. Et aujourd'hui, on est cinq,
05:23de passer de l'année prochaine à dix salariés et d'atteindre d'ici 2030 les 10 millions d'euros de chiffre d'affaires.
05:30Et vous êtes indépendant ? C'est une entreprise qui vous appartient ? Oui, 100%. On va créer des synergies avec pas mal de nos partenaires aujourd'hui
05:39pour aller encore plus loin, pour aller se développer chez les grandes surfaces, chez les industriels.
05:46On va venir placer des machines qui vont permettre directement à ces gens-là de traiter le biodéchet à la source.
05:51Ça va nous permettre de faire x4 ou x5 sur les volumes et d'aller beaucoup plus vite.
05:55Qui sont vos clients ? Les méthaniseurs et les industriels. La particularité qu'on a aujourd'hui, c'est qu'un industriel,
06:03on va le traiter comme un client parce qu'on est censé lui apporter un service. Et le client commercial final est le méthaniseur, l'agriculteur.
06:11Qui sont les experts qui vous entourent dans votre travail ? Dans les experts, on a du coup identifié pas mal de pôles
06:18avec lesquels on bossait déjà, nous, sur notre usine, qu'on a référencés chez nous, qui nous permettent de faire des analyses biologiques,
06:25des suivis de qualité, etc. Et on recrute dans l'équipe à chaque fois des profils qui sont formés par nos fournisseurs.
06:33Ça permet deux choses. Ça permet d'avoir le même type de compétences sur le terrain que les producteurs ou fournisseurs de produits.
06:44Et ça permet également de faire monter en compétences tout le monde. Qui sont vos concurrents ?
06:49Aujourd'hui, on va avoir comme concurrent des gens comme Paprec, comme Veolia, comme ces grosses sociétés-là, pour la partie intrant.
06:59Et ensuite, on va être plutôt sur des petits acteurs, un peu comme nous, qui vont avoir sur Internet une gamme complète de produits.
07:07Quel est l'avantage d'aller chez vous ? Qu'est-ce qui vous différencie des autres ?
07:10L'avantage, c'est que Metapro, la capacité qu'on a à tester nos produits sur notre propre site, nous permet d'avoir une connaissance très approfondie,
07:20très poussée des produits qu'on propose. Et du coup, d'éviter de proposer des choses qui sont peu qualitatives.
07:25Quand vous avez créé il y a peu de temps cette entreprise, vous pensiez qu'il y avait un tel potentiel ?
07:30Je voyais le marché, et en fait, après de nombreux échanges avec GRDF, avec GRTGaz, avec l'ADEME, avec ces gens-là,
07:38on s'est très vite rendu compte que la capacité du marché était assez exponentielle, puisqu'en fait, ils ont une politique d'évangélisation du biogaz,
07:49qui est colossale, qui a été encore plus importante après la guerre en Ukraine. On a vu les prix du gaz faire x4, x5, en fonction des secteurs.
07:58Ils ont continué ce travail-là, et on se retrouve, nous, aujourd'hui, à être appelés en Afrique, à être appelés en Europe de l'Ouest,
08:06et des choses comme ça, pour accompagner les gens, pour leur proposer des produits, pour leur monter des sites, etc.
08:10— Qui consomme du biogaz ? — Tout le monde. Aujourd'hui, vous avez l'incapacité de savoir quelle est la molécule de gaz qui passe dans votre réseau,
08:18parce que c'est la même, mais il y a ce qu'on appelle les garanties d'origine, qui permettent de quantifier le volume de gaz vert qui passe dans le réseau,
08:26et du coup, qui permet à un revendeur d'énergie de dire « OK, j'ai 100 m3 de biogaz à te proposer, si tu veux les acheter, c'est à tel prix ».
08:36Et ça permet aux gens de cibler le produit final qu'ils consomment.
08:40— Comment ça circule, le gaz ? D'un endroit à l'autre ? — C'est des pipelines souterrains qui sont... On a un maillage territorial qui est assez bien fait.
08:46Tous les pays d'Europe nous en vivent. Parce qu'on a reçu, nous, la Roumanie, la Pologne, la Lituanie, le Portugal, l'Espagne, après des pays d'Amérique du Sud,
08:56qui, en fait, n'ont pas du tout fait ce travail en amont de GRDF, GRT gaz, qui nous permet, à nous, de mailler tout le territoire,
09:06du coup, de grouper les agriculteurs pour produire une énergie verte locale, et d'aller encore plus loin.
09:11— Et aujourd'hui, vos clients sont en France et ailleurs, ou pas ? — En France. Et on commence la Belgique là, et on est en train de référencer tous les méthaniseurs d'Italie.
09:21— Donc y a pas de limite, en fait ? — Non. Bah la limite, aujourd'hui, est notre capacité à proposer un service de qualité à nos clients.
09:29Donc on pourra pas, à court terme, aller en Amérique, même si la croissance là-bas, elle est proportionnelle à ce qu'on voit en bourse ou partout ailleurs.
09:38Mais on veut se cantonner pour l'instant à l'Europe, maîtriser l'Europe et aller plus loin en Europe.
09:43— Donc vos objectifs à court et moyen terme sont vastes. — Complètement. — Y a pas de limite, pour l'instant ? — Non, très peu. Très peu.
09:49— C'est une très belle histoire, non ? — C'est très sympa, ouais. Y a beaucoup de travail, mais c'est très très sympa. — Merci beaucoup. — Merci.
09:55Sous-titrage Société Radio-Canada

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