Selon Isabelle Sarfati, chirurgienne plasticienne, entre 30 et 40% des femmes en France ayant subi une mastectomie souhaitent une reconstruction mammaire. Environ 60.000 cas de cancer du sein sont recensés annuellement, avec 40.000 nécessitant une conservation du sein et 20.000 une mastectomie. Seulement 7.000 à 8.000 reconstructions sont effectuées, laissant environ 12 000 femmes non reconstruites par an.
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00:00Et à l'origine de cette journée, il y a vous, bonjour Isabelle Sarfati, vous êtes chirurgienne plasticienne à l'Institut du sein.
00:06On sait combien de femmes attendent une reconstruction ou souhaitent une reconstruction ?
00:09On évalue le nombre de reconstructions en France entre 30 et 40 %.
00:14Il y a à peu près 60 000 cancers du sein par an en France.
00:19Sur ces 60 000, dans 40 000 cas, on va pouvoir conserver le sein et dans 20 000 cas, on a besoin de faire une mastectomie.
00:27Le nombre de mastectomies reconstruites doit être autour de 7 000, 8 000.
00:32Ça signifie qu'il y a environ 12 000 femmes par an qui ne sont pas reconstruites.
00:37Et ça a un effet cumulatif avec toutes les années précédentes.
00:40Sur ces 12 000 femmes, on veut s'adresser à celles qui souhaitent une reconstruction.
00:45C'est effectivement pas une nécessité, mais si c'est un souhait, c'est important.
00:49Justement, alors quand on fait une ablation du sein pour un cancer, est-ce qu'on reconstruit tout de suite au moment de l'intervention ou est-ce que c'est plus tardif ?
00:55Soit on reconstruit en immédiat, c'est-à-dire qu'en même temps qu'on retire le sein, on fait une reconstruction.
01:03Soit on reconstruit après la fin des traitements et à ce moment-là, c'est de la reconstruction secondaire.
01:08On est en dessous des chiffres de nos voisins et en reconstruction immédiate et en reconstruction secondaire,
01:16ce qui montre qu'il y a un petit défaut d'accès à la reconstruction.
01:19Quelles sont les techniques aujourd'hui utilisées ?
01:21Schématiquement, il y a deux gros types de techniques.
01:24Soit on reconstruit avec une prothèse, c'est-à-dire qu'on fait appel à un produit qui est quasi du sur-mesure,
01:29où on choisit la largeur, la hauteur et le volume et la forme.
01:33Soit on reconstruit avec les propres tissus de la patiente, si on appelle ça une reconstruction autologue.
01:38Il y a schématiquement deux grands types.
01:41C'est le ventre, c'est-à-dire le DIEP, qu'on utilise l'excès cutanéo-graisseux du ventre pour refaire le sein.
01:48Soit on utilise le dos et on a un espèce de joker qui est récent et qui a métamorphosé nos résultats en matière de reconstruction,
01:56qui est le lipofeeling.
01:58On prélève de la graisse là où il y en a un peu en excès par lipoaspiration, c'est-à-dire sans cicatrice,
02:04et on va la réinjecter, sans cicatrice non plus, sur le site de reconstruction.
02:08Ça permet à la fois de re-sculpter n'importe quel type de reconstruction, qu'elle soit autologue ou par prothèse,
02:15mais aussi dans certains cas de faire des reconstructions exclusivement par lipofeeling.
02:20Isabelle Sarfati, merci pour toutes ces explications.
02:23Nous, on se retrouve bien évidemment la semaine prochaine et d'ici là, prenez soin de vous.