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La situation restait tendue vendredi en Martinique, malgré l'instauration d'un couvre-feu nocturne, sur fond de protestation contre la vie chère. Toute la nuit, les forces de l'ordre ont tenté de contenir les émeutiers qui ont érigé des dizaines de barrages à travers l'île française des Antilles. Et pour le chef d’entreprise Emmanuel De Reynal, installé au Lamentin, «il y a un sentiment d’angoisse qui terrorise la population».

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00:00La situation est chaotique, on s'est réveillé ce matin avec la gueule de bois il faut bien le dire,
00:05après deux nuits d'émeute d'une violence inouïe où on constatait, on voyait se dérouler des
00:11incendies dans différents commerces. Aujourd'hui c'est une centaine de commerces qui ont été brûlés,
00:16qui ont été pillés, qui ont été saccagés, ce sont des bâtiments publics qui ont été détruits,
00:21et puis c'est surtout une peur qui s'installe dans la population parce qu'en environnement
00:28de ces exactions il y a un bruit terrifiant véhiculé par les réseaux sociaux avec des
00:35appels à la violence, des appels au meurtre, donc il y a un sentiment d'angoisse qui terrorise la
00:40population. Et voilà donc ça ce sont les deux nuits qui ont été très éprouvantes pour tous
00:47les Martiniquais et aujourd'hui je suis quand même assez surpris de voir que déjà des commerces
00:53pillés, des commerces saccagés se remettent en marche, en tout cas tentent de le faire,
00:59donc il y a une vraie volonté de résilience que l'on voit chez ces entrepreneurs qui me fascine.
01:06Alors il faut bien dire que la Martinique est un tout petit pays avec une économie très fragile
01:11et qu'un cataclysme comme ce que l'on est en train de vivre risque de mettre à mal de manière très
01:18durable les piliers de notre économie et au fond d'avoir des conséquences qui vont à l'encontre
01:24des discussions qui sont en cours en ce moment sur la vie chère. Emmanuel, est-ce que vous avez
01:29le sentiment d'être un peu abandonné par le gouvernement français ou pas ? C'est quoi votre
01:33sentiment là ce soir ? Alors pour être tout à fait honnête, je trouve que le préfet de Martinique
01:41travaille avec beaucoup de courage, il fait face avec beaucoup de difficultés à une situation
01:46difficile, donc je ne peux pas dire que le gouvernement nous ait abandonné, maintenant la
01:52situation est difficile, on est tous conscients des grandes difficultés aussi de l'État au niveau
02:00national, on est dans une crise un peu particulière et c'est vrai que ce type d'événements, de
02:04surchauffe doivent on va dire pomper des ressources encore plus importantes auprès de l'État, alors
02:11ça c'est pour la question du maintien de l'ordre, mais au-delà de ce sujet il y a de vraies décisions
02:17que l'État doit prendre avec les parlementaires locaux pour trouver des solutions durables.

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