Dans le projet de budget 2025, Michel Barnier demande 5 milliards d'euros d'économies aux collectivités. Un effort qui va "abîmer une fois de plus l'exercice du mandat des élus locaux", selon le président de l'Association des maires de Haute-Savoie.
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00:00Michel Barnier veut faire 60 milliards d'économies, un effort particulier va être demandé aux collectivités locales.
00:05Pour en parler, nous sommes en direct avec le président de l'association des maires de Haute-Savoie, Isabelle.
00:09Bonjour Nicolas Rubin.
00:14Nicolas Rubin, vous nous entendez ?
00:16Bonjour.
00:17Bonjour, Michel Barnier demande à tout le monde de faire des efforts.
00:21Oui, je vous entends, bonjour.
00:22Michel Barnier demande à tout le monde, Nicolas Rubin, de faire des efforts pour combler le déficit public.
00:27Le Premier ministre vous demande à vous, collectivités locales, un effort de 5 milliards d'euros.
00:32Ça a du mal à passer chez les maires que vous représentez ?
00:39Oui, ça a du mal à passer, même si on s'attendait à ce que les collectivités locales soient mises à contribution.
00:45Le chiffre annoncé est tout de même fort.
00:48Il vient perturber l'exercice du mandat des différentes collectivités territoriales.
00:55On parlera des communes, des intercommunalités, des agglomérations, évidemment des grandes villes qui vont être implactées.
01:01Et en plus, le département qui sera aussi appelé à contribuer à cet effort.
01:06On entend votre désarroi, votre colère, Nicolas Rubin.
01:09Cet après-midi, deux ministres seront au congrès des maires de Haute-Savoie à la Roche-sur-Foron.
01:14La ministre de la décentralisation, Catherine Vautrin, et le ministre de l'économie, Antoine Armand, que vous connaissez bien.
01:21On imagine que vous allez les interpeller sur l'effort qu'on vous demande de faire.
01:28Oui, évidemment, ça va être des questions qui leur seront posées en premier lieu, en attendant leur réponse,
01:33qui seront peut-être un peu pas tout à fait construites, puisque l'annonce du Premier ministre est encore très fraîche.
01:39On a les enveloppes globales avec quelques petits détails.
01:42On aimerait savoir précisément ce que les collectivités vont devoir apporter à cette contribution et à cet effort national.
01:50D'une situation qui, je le rappelle, est héritée.
01:53Alors, elle ne date pas d'hier ni d'avant-hier.
01:55Ça remonte quand même à pas mal de temps.
01:57On conçoit qu'il faille redresser la barre et les chiffres.
02:01Si tant est que les collectivités, à elles, on leur demande, sur chaque budget et chaque année,
02:06d'équilibrer leurs comptes en recettes et en dépenses au centime près.
02:11Et l'État, qui devrait être et donner l'exemple au plus haut niveau, se permet quand même des écarts très larges.
02:18Et aujourd'hui, on vient puiser dans la poche des collectivités qui, elles aussi, ont des projets.
02:23Les élus se sont engagés auprès de leurs électeurs sur le mandat 2020-2026 à réaliser des choses, à apporter du service à la population.
02:31On va être encore une fois contraints et ça viendra encore abîmer, une fois de plus, l'exercice du mandat des élus locaux.
02:387h48 sur France Bleu, pays de Savoie.
02:40Le président des maires de Haute-Savoie, Nicolas Rubin, est notre invité ce matin pour parler du budget 2025.
02:44Vous l'avez entendu, le gouvernement cherche à faire des économies tous azimuts.
02:47On vous pose cette question, est-ce que tout le monde doit faire des efforts ?
02:50Il y a déjà de nombreux et de nombreuses à nous appeler, 0806 0010 10.
02:54Nicolas Rubin, quels sont les risques pour les collectivités ?
02:57Vous avez peur de perdre en capacité d'investissement ?
03:01Oui, en capacité d'investissement et de fonctionnement aussi,
03:05puisque les communes doivent répondre à une exigence quand même élevée aussi de leur population,
03:10dans un département qui est quand même tendu, où la vie est chère,
03:13où le logement des personnels, on parlera, ce sera un des sujets de notre congrès aujourd'hui,
03:18l'hébergement, les conditions de recrutement, l'attractivité des postes de la fonction publique territoriale,
03:24puisqu'il n'y a pas de binôme parfait sans élu et sans technicien et technicien des collectivités.
03:29On parlera de la fonction publique d'État, où les gens ont du mal à se loger,
03:32les effectifs des services d'État sont incomplets, notamment pour cette raison.
03:36Oui, c'est un vrai sujet en Haute-Savoie, effectivement.
03:39Et la fonction publique hospitalière, qu'il ne faut pas oublier,
03:42et qui est très importante sur notre territoire départemental particulièrement.
03:47Voilà, donc tout ça vient fragiliser l'exercice du mandat, les projets qui avaient été faits,
03:52puisqu'on entend que le plan vert va être quand même pas mal raboté par l'État.
03:56C'était une aide à la décision pour les collectivités, pour mettre leur bâtiment aux normes environnementales.
04:01Oui, on en parlait sur France 2 ce matin également, effectivement, de ce plan vert.
04:06Donc toutes ces aides, tous ces partenariats qui sont remis en cause,
04:09on observe, pour l'instant on est sous le coup de l'annonce.
04:14On va voir comment ça se traduit précisément dans le projet de loi de finances,
04:18qui devra être évidemment voté.
04:20Donc on en appelle aussi évidemment aux deux ministres qui nous rejoignent aujourd'hui avec beaucoup de plaisir.
04:24C'est aussi un clin d'œil à l'Association des maires d'Haute-Savoie
04:27que de se déplacer vers les élus locaux pour les écouter,
04:30et surtout leur apporter des réponses à leurs nombreuses questions.
04:34Et nous, on va écouter les auditeurs.
04:37Nicolas Rubin, président des maires de Haute-Savoie, vous restez avec nous.
04:400806 0010 10, on parle de suppression de 4 000 postes d'enseignants,
04:452 000 postes de fonctionnaires.
04:47Êtes-vous d'accord ou pas avec ces coups de rabot ?
04:49Quelles sont les solutions justement pour faire des économies ?
04:52On vous écoute effectivement ce matin sur France Bleu.
04:57Arlette est avec nous, elle est à Brison Saint-Innocent.
04:59Bonjour Arlette.
05:00Bonjour, bonjour à tous.
05:02Alors Arlette, c'est quoi la solution pour vous pour faire des économies ?
05:06Ça fait un moment qu'on le dit, on n'a pas besoin de plus de 300 sénateurs
05:10qu'on paie à faire pas grand-chose.
05:14Il y en aurait un par département, ce serait déjà largement suffisant.
05:18Je pense que même 20 au total, ce serait suffisant
05:21pour surveiller les lois de l'Assemblée nationale.
05:26Mais surtout, on ne touche pas aux postes d'enseignants dans les écoles primaires,
05:30on ne touche pas aux postes d'infirmiers, de médecins dans les hôpitaux,
05:33de médecins en général, ça suffit.
05:36C'est toujours nous qui faisons des efforts et jamais en haut.
05:39D'accord.
05:40Donc pour vous, il faudrait supprimer les postes de parlementaires, donc Arlette.
05:45Bien, merci Arlette.
05:47On va écouter, il y a beaucoup de monde ce matin,
05:49donc on va essayer de faire vite, en moins de 3 minutes.
05:51Bonjour Jean.
05:54Oui bonjour.
05:55La solution pour Jean, c'est quoi ?
05:57Ce serait la même qu'Arlette peut-être.
06:00Voilà, supprimer une bonne partie des sénateurs, supprimer 75% des députés,
06:07et après on descend au niveau des régions,
06:09il y a 3 quarts de conseillers régionaux en trop,
06:13là on a une économie énorme et durable.
06:17Bien, merci Jean.
06:19On a perdu au moins 80% de nos députés.
06:22Juste une toute petite réaction de la part de Nicolas Rubin,
06:26parce que vous, vous êtes maire et représentant des maires,
06:30cette demande des auditeurs qui disent de supprimer des postes de sénateurs et de députés.
06:36De parlementaires, oui.
06:38Oui, c'est des interrogations qui reviennent assez souvent sur le tapis.
06:43Non, simplement il faut que chacun prenne en compte la situation
06:47et que tout le monde se serre un ou deux crans de la ceinture.
06:49Alors ça, évidemment, la remarque de vos auditeurs est à entendre, à écouter,
06:54puisque finalement, à partir du moment où on sollicite l'effort national,
06:58normalement tout le monde devrait à minima y participer.
07:01C'est ça la solidarité nationale.
07:03Merci.
07:040806 0010 10.
07:06Autre réaction, celle de Michel qui est à Aride dans les Bauges.
07:08Bonjour Michel.
07:09Bonjour Michel.
07:10Oui bonjour, moi c'est juste pour suppression de postes.
07:15Non, je suis contre, je suis carrément contre.
07:18Oui, on parle de 4000 suppressions de postes d'enseignants,
07:21notamment de 2002 fonctionnaires.
07:23Oui, il manque des fonctionnaires.
07:26Il manque de l'argent de récolte et on enlève ça.
07:29Non, il faudrait plus partir, moi je pense,
07:32aller chercher sur le patrimoine de ceux qui nous ont gouvernés depuis 40 ans.
07:36Parce que c'est quand même eux qui nous mettent où on est là.
07:39Voilà.
07:40Très bien, merci Michel.
07:41Merci Michel, bonne route, soyez prudents.
07:43Merci.
07:440806 0010 10.
07:46On va écouter Gérard, Gérard qui est à Saint-Pierre-de-Curtille.
07:49Bonjour Gérard.
07:50Bonjour Gérard.
07:51Oui bonjour.
07:52Bonjour.
07:53Bon, alors vous, est-ce que vous êtes radical ou pas ?
07:55Moi, je serais d'accord de participer au remboursement de cette dette,
07:59à une condition, c'est que ceux qui nous ont mis dans cette situation
08:03participent très largement au remboursement de la dette
08:06sur leurs données personnelles et leur patrimoine.
08:08Première chose.
08:09Ça rejoint ce que dit Michel jusque-là.
08:13Comment ?
08:14Je dis ça rejoint ce que disait Michel, l'auditeur précédent.
08:16Voilà, suppression d'une partie des élus,
08:18et troisièmement, maintenant,
08:20ceux qui sont à la tête de notre payer
08:22participent aussi au minimum à 10% de leur revenu total.
08:26Voilà, suppression de tous les avantages,
08:28voitures, restaurants, tout ça.
08:30Un salarié qui va travailler tous les matins,
08:32il paye sa voiture.
08:33Donc nos élus devraient faire la même chose.
08:35En tout cas, Gérard, un effort particulier va être demandé justement
08:40aux revenus les plus élevés en France.
08:42Ça fait partie des prévisions pour le budget
08:45et les mesures d'économie à faire.
08:46On va peut-être donner le mot de la fin à Nicolas Rubin,
08:49président des maires de Haute-Savoie.
08:51Écoutez, sur vos quatre interventions,
08:54on remarque quand même une défiance vis-à-vis du monde politique,
08:57des décideurs qui ont amené, entre guillemets,
08:59cette situation et le pays dans cet état-là.
09:01Ce n'est pas inintéressant d'entendre ça
09:03parce que le monde politique doit aussi
09:05prendre conscience de cette situation
09:07et revoir les choses qui datent depuis trop longtemps maintenant
09:10et revoir la position.
09:12Donc quatre interventions sur le même sujet,
09:14ça veut dire qu'il y a un sujet réel.
09:16Il y a un vrai sujet.
09:18Sur les revenus des politiques,
09:20je serais tenté de dire que les 500 000 élus de France,
09:22pour la plupart bénévoles,
09:24c'est quand même compliqué de remettre en cause
09:26cet engagement public
09:28parce que ce n'est pas simple tous les jours.
09:30Il faut y goûter au moins une fois pour se rendre compte de ce que c'est.