Anecdotes de Guillaume Durand : Johnny Hallyday, David Bowie et Jacques Chirac à la loupe

  • il y a 17 heures
Dans cette vidéo, Guillaume Durand partage des anecdotes fascinantes sur des icônes de la culture française et internationale, notamment Johnny Hallyday, David Bowie et Jacques Chirac. À travers des récits personnels et des moments mémorables, Durand offre un aperçu unique de sa relation avec ces figures emblématiques, révélant des détails peu connus sur leur personnalité, leur carrière et les circonstances qui les ont entourés. Ce voyage à travers des souvenirs partagés met en lumière l'impact durable de ces artistes sur la société et la culture populaire.

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Transcription
00:00Et on a l'immense plaisir de recevoir ce matin Guillaume Durand, bonjour Guillaume !
00:04Bonsoir ! C'est le type qui a fait trop longtemps les matinales, il ne sait plus où il est !
00:09Il n'est que 9h40 ! Bienvenue en tout cas sur RTL, vous publiez « Bande à part »
00:16Oui, je vais enlever mes lunettes d'Adjani, comme ça ça ira mieux !
00:19Ah oui, en plus on voit vos beaux yeux !
00:20Publiez « C'est plomb », c'est un livre de conversation, de souvenirs, avec Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande,
00:28mais aussi David Bowie, Julien Clerc, ou encore lui, tiens !
00:32Toute la musique que j'aime, elle vient de là, elle vient du blues !
00:40Johnny Hallyday, et vous racontez notamment ce dîner avec lui à New York.
00:45Oui, à New York, aucune de nos cartes de crédit ne passait, parce qu'il n'arrêtait pas de commander des bouteilles de whisky,
00:53des bouteilles de vin de plus en plus chères, et à chaque fois, c'était un restaurant asiatique très célèbre,
00:59qui s'appelait l'Indochine, et on lui donnait une bouteille de Chateaumargot, et il disait « This wine is bouchonné ! »
01:07Alors au bout de la cinquième, je regardais dans ma poche arrière, je me dis « Merde ! »
01:10Et ça n'a pas raté, parce qu'il a donné sa carte de crédit, puis après, évidemment, on a entendu « Ding, ding, ding, ding, ding ! »
01:16dans l'arrière du restaurant, ça ne marchait pas !
01:19Il m'a dit « Tu pourrais me passer ta carte ? » Alors je passe ma carte, qui elle-même n'est pas passée,
01:24et donc on s'est retrouvés coincés. En plus, nous, on était arrivés à 8h du soir,
01:30et je lui avais dit, j'étais avec mes enfants, j'avais dit « Non, j'aimerais bien qu'on aille dîner tôt, parce qu'on débarque à New York ! »
01:37Et à ce moment-là, il a eu cette réplique historique, il m'a dit « Si tu veux dîner tôt, appelle Sardou ! »
01:43Et donc, il avait débarqué à quelle heure dans ce restaurant ?
01:46Il avait débarqué entièrement habillé, en indien, cow-boy, avec son préparateur physique, dans un truc qui était très le New York des années 80,
01:54Christopher Walken, ils avaient tous des costumes Yamamoto, enfin, on était en plein milieu du restaurant.
01:59Mais je l'aimais énormément, c'était un type prodigieusement émouvant.
02:03Vous avez cette phrase, vous écrivez « Johnny pouvait rendre les gens extrêmement heureux, puis très malheureux quand il les répudiait. »
02:10Oui, parce qu'il y a un côté roi-lire, c'est un personnage qui pouvait vous dire…
02:18Il voit arriver Alex, par exemple, de loin, Visorek, il dit « Putain, qui est con ce Visorek, surtout que je ne veux pas le voir ! »
02:25« Pourquoi moi ? »
02:26« Ça, c'est pas dans le livre ! »
02:28Non, mais je ne vous connais pas, je vous aime beaucoup.
02:31Et au moment où il s'approche, il dit « Alors Alex, viens, on va déjeuner ! »
02:35Donc, il y avait quelque chose comme ça.
02:37Et d'ailleurs, il a un peu transformé aussi son épouse en Lady Macbeth.
02:43C'est un homme de pouvoir, comme tous les gens qui ont été entourés.
02:47A chaque fois que j'allais chez lui le voir, Villa Molitor, c'est le seul type.
02:52Il y avait 200 personnes en bas de la maison, cet espèce de petit hôtel particulier un peu ringard, avant qu'ils ne partent à Los Angeles.
02:59Mais il avait conscience de ce pouvoir, parce que beaucoup le faisaient passer pour un imbécile.
03:02Non, mais c'était tout sauf un imbécile.
03:05Il avait un petit problème avec le blanc.
03:07Quand il n'était pas bouchonné.
03:09Voilà, mais c'était tout sauf un imbécile.
03:12Maintenant, il y a un décalage entre la vie de cette génération,
03:16parce que moi je rends hommage à David Bowie et à Claude Lévi-Strauss,
03:20c'est une autre chose, qui sont des gens qui ont beaucoup dominé ma vie.
03:23C'est-à-dire cette génération d'anglais que nous célébrons tous,
03:26c'est souvent Artel en partenariat, c'est-à-dire Bowie, évidemment les Stones.
03:32Et lui, c'était la version française de ça.
03:34Et je me souviens par exemple qu'un jour, à l'avenue de Versailles,
03:38il a dit bon, on prend les voitures, on va remonter à l'avenue de Versailles.
03:41On a remonté à l'avenue de Versailles à 180 à l'heure,
03:43lui était en Ferrari avec un autre copain qui était en Ferrari,
03:47et moi j'avais une espèce de voiture genre BMW Z1, ça n'existe plus,
03:52c'était une voiture avec une espèce d'aile comme ça.
03:54C'est une vie qui n'existe plus, avec un personnage qui n'existe plus,
03:59qui avait d'ailleurs les mêmes musiciens à la fin de sa vie que McCartney,
04:02enfin pas la version Yaron Lepopo, mais la version d'Abraham Laborielle,
04:07ce sont les musiciens qui tournent toujours avec McCartney.
04:09C'était un chanteur énorme qui a vécu un chagrin énorme,
04:14c'est de ne jamais pouvoir sortir de ses frontières en fait.
04:18Vous évoquez David Bowie, on a entendu quelques notes,
04:21vous l'avez rencontré, vous l'avez interviewé,
04:23même quand on s'appelle Guillaume Durand,
04:25comment on est quand on est face à David Bowie ?
04:27Quel souvenir vous gardez de ça ?
04:29Juste avant il m'était arrivé un drame personnel épouvantable,
04:33parce que moi j'ai écrit ce livre sur la politique poursuivi par une écriture pleine de chagrin.
04:39Il se trouve que c'est la vie, j'ai eu un cancer tragique,
04:43j'ai vécu des événements tragiques, mon père a fait être assassiné,
04:46donc forcément quand on est un petit joufflu de la télé qui fait soi-disant rire tout le monde,
04:52y compris Laurent que j'adore tous les matins,
04:55il y a une espèce de moment où il faut quand même,
04:57c'est l'avantage de l'écriture qu'un secret émerge.
05:00Et Bowie donc, on est ensemble, comme là avec mon camarade syndiqué à mes côtés,
05:06Philippe Martin,
05:07et il chante Modern Love,
05:09moi je sortais d'une clinique psychiatrique parce que j'avais perdu un être cher,
05:15donc j'avais un mal fou à m'en remettre, j'avais le cœur qui battait à 160,
05:19et donc moi j'étais le triste, lui il était le gai.
05:21Et puis le lendemain il fait deux concerts en Allemagne,
05:24et puis il disparaît.
05:25Il disparaît dix ans.
05:27Il a eu des problèmes cardiaques, puis après il a eu un cancer,
05:31et à l'occasion de cette interview,
05:33il avait une connaissance de la culture française extraordinaire,
05:37et je lui parlais d'une chanson dans Black Star,
05:39où il parlait de New York après les attentats,
05:41et il me dit, vous, vous avez un tort, les Français, considérable,
05:45c'est que vous êtes trop, en référence à Sartre,
05:47vous êtes beaucoup trop existentialiste.
05:49Et donc j'en ai tiré comme conclusion pour moi-même,
05:52qu'il y a une certaine forme d'élégance,
05:54que ces fameux Anglais,
05:55qui sont tous nés dans des quartiers ultra populaires,
05:58parce que Bowie, comme Chaplin, c'est le East End de Londres.
06:02Ces aristocrates beaux, etc.,
06:04c'est des types qui sont nés dans la zone.
06:07McCartney aussi, beaucoup plus que Jagger,
06:09qui a fait la London School of Economics.
06:11Donc ils nous ont tous donné des leçons,
06:14et évidemment pour moi le sommet,
06:16parce qu'il fallait choisir,
06:18il y a les présidents, il y a tous ces hommes politiques.
06:21Oui, parce qu'il y a aussi beaucoup de questions de politique dans le livre.
06:23Je vais dire un mot là-dessus,
06:25parce que c'est le jour de Barnier,
06:26mais si vous voulez, le sentiment que je retire de tout ça,
06:29c'est que la Ve République, version de Gaulle,
06:32celle de 1962, pas celle qu'avait écrit Debré,
06:35c'est une sorte de pièce shakespearienne
06:37pour laquelle il n'y a plus aucun acteur en France pour la jouer.
06:39Donc si vous voulez, voilà la situation.
06:42Où est Richard Burton de la politique ?
06:44Il n'y en a plus.
06:45Et tous ceux que j'ai croisés,
06:47Mitterrand, il était épuisé,
06:48Chirac, je raconte un dîner avec Chirac
06:51qui était terrifiant,
06:52il ne me reconnaissait plus.
06:54Quand je lui demandais
06:55« Qu'est-ce que vous pensez de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn ? »
07:00parce que c'était le jour 1,
07:01il m'a regardé très lentement comme ça,
07:03et il me regarde et il me dit
07:05« Et mardi, on va manger des moules ! »
07:08Il avait perdu la tête.
07:09Et donc ce truc-là, ça m'a fait pleurer.
07:13Et après quand j'ai vu Nicolas Sarkozy,
07:17pas de deuxième quinquennat,
07:18François Hollande,
07:19ne pas pouvoir se représenter,
07:20Emmanuel Macron qui est dans une situation
07:22qui est la malédiction des 7 ans,
07:24c'est-à-dire qu'il n'y arrive plus
07:25sur la scène internationale,
07:27sur la scène française,
07:28d'ailleurs d'une certaine manière,
07:29à part l'étranger.
07:30C'est une sorte de vacances,
07:32enfin, il ne sait pas comment il va occuper le reste.
07:34Donc tout ça, ça se mélange dans quelque chose.
07:39Moi, j'adore mon pays.
07:40Mais on vous sent très nostalgique.
07:41Non, pas du tout.
07:42On vous écoute parler de ça, parler de Johnny.
07:44Non mais j'aime mon pays,
07:46j'ai beaucoup souffert.
07:48Je fais partie d'une génération
07:50un peu comme Philippe Martinez.
07:52Pour moi, la gloire, c'était l'armée des ombres,
07:54le film de Melville.
07:55C'est ça la gloire.
07:56Et d'ailleurs, quand j'étais à LCI,
07:59j'ai croisé cet enfoiré Patrick Buisson
08:02qui non seulement était favorable à l'union des droites,
08:06il a le droit,
08:07mais qui avait au fond de lui-même,
08:08dans son âme d'historien,
08:09l'envie de réconcilier les vichystes avec les gaullistes,
08:12je trouvais ça dégueulasse.
08:13Donc je suis parti immédiatement à Canal+, à l'époque,
08:15parce qu'à un moment, les journalistes,
08:17même si on est à la télé,
08:18on n'est pas des passeurs de plats.
08:20On doit, non pas s'engager,
08:22mais exprimer une certaine forme de sensibilité.
08:24Il était intarissable.
08:26Non mais c'est parce que je ne suis pas intéressable.
08:29Ce sont les mots qui viennent d'un type qui a failli crever.
08:32Donc je suis content de les prononcer.
08:34Et on est content de les lire,
08:35ces mots dans Banda Park,
08:36qui était à la fois un hommage à Godard
08:37et aussi le titre de votre émission sur Radio Classique.
08:40Exactement.
08:41Et content de vous voir en forme aussi.
08:43D'ailleurs, je trouve qu'à RTL,
08:44il y a une bonne ambiance.
08:45Et je peux vous dire qu'il m'arrive de faire le tour
08:46d'un peu partout en ce moment.
08:48Et ce n'est pas le cas.
08:49Tant que tu rentres à la maison, Léon, c'est bien.
08:51Dans un instant, c'est.

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