• il y a 3 semaines
Invité de l'Equipe du Soir, le président de l'OGC Nice est revenu sur la crise actuelle traversée par le football français à propos des droits TV.

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Transcription
00:00La crise que traverse le foot français, franchement on va redevenir sérieux, est-ce que c'est très grave ?
00:06Actuellement la situation est très grave.
00:08Oui, elle aurait pu être encore plus grave.
00:11Oui, c'est-à-dire que si on fait un peu un recul en arrière, moi j'ai beaucoup entendu Média Pro,
00:15j'ai eu la chance ou le malheur, peu importe, d'être dans le jury de Média Pro, je sais ce qui s'est passé.
00:20À l'époque on est enfermé toute une journée, en préambule il y a eu quelques réunions,
00:25et on vous dit, voilà, Média Pro, ça fonctionne.
00:28On vous fait tous les tableaux de la terre, du monde, on vous dit, voilà, vous inquiétez pas.
00:31Qui vous dit ça, Guignol, l'ancien directeur général ?
00:33Les équipes, on va dire.
00:34Ah, les équipes ?
00:35Les équipes.
00:35Et vous avez des conseils, qui vous disent de l'autre côté, dites-moi, mais vous êtes sûr que financièrement ça tient la route ?
00:40C'est leur métier, c'est leur expertise, on vous dit pas de problème.
00:45Il sort un milliard.
00:47De l'autre côté, beaucoup moins, vous vous dites, bon, on va prendre le milliard, puisqu'on nous garantit que tout va bien.
00:53Je sors de là, toute la journée vous avez vos portables qui sont fermés.
00:56Vous écoutez Etienne s'il nous raconte des saucisses, parce que vous étiez bien informé sur cela.
01:00Les portables sont confisqués toute la journée, je sors de là, je passe deux coups de fil, les deux premiers coups de fil.
01:06J'appelle deux personnes de Canal, je dis, c'est pas possible qu'on ne puisse pas continuer à travailler ensemble.
01:11Il faut trouver une solution, je l'ai pas, mais on doit la trouver.
01:15Après il se passe ce qui se passe, le Covid, ainsi de suite, et ça s'enchaîne.
01:18Et on part sur un cercle qui devient extrêmement périlleux.
01:22Parce que là, beaucoup de clubs sont en difficulté.
01:24Beaucoup, beaucoup de clubs.
01:25Le vôtre ?
01:27Le nôtre, heureusement, on avait un actionnariat qui ne nous met pas en difficulté.
01:31Mais j'ai des présidents que je connais, j'ai été président propriétaire, je sais ce que c'est, et ça devient très difficile.
01:38Après il y a des choses qui s'enchaînent les unes après les autres.
01:40J'en viens à Dazone.
01:44On a fait des erreurs.
01:46C'est une certitude.
01:48Et je dis bien on, tous.
01:52Mais moi je me souviens d'un conseil d'administration où on nous dit Dazone, on ne fera rien avec Dazone parce qu'il n'y a pas de garantie de paiement.
01:59Traumatisme média pro.
02:01Et on fait un conseil d'administration qui commence à 10h et à 11h on vous dit voilà, on crée une nouvelle chaîne,
02:06on vous a balancé des milliers de tableaux pour vous dire voilà, c'est ce qu'il faut faire.
02:09Et on la lance et on a un mois pour la lancer.
02:12Et on nous dit si à 18h on n'a pas pris une position, le deal s'arrête.
02:16On s'arrête.
02:18J'ai un problème de date.
02:2015 jours avant que...
02:22C'était juste avant que ce soit finalisé et c'était vraiment 2 ou 3 semaines avant la reprise de la saison.
02:28Vous êtes dans une situation où vous dites c'est pas possible, on ne peut pas prendre une décision aussi rapidement que ça sur un sujet aussi important.
02:35Donc on perd le deal, le deal a été repoussé et le week-end qui suit j'appelle des gens de Dazone que je ne connais pas
02:44et je leur dis écoutez, s'il n'y a pas de garantie, on ne pourra pas discuter avec vous.
02:46Et elle me dit j'ai pas le pouvoir de vous donner une garantie.
02:51Entre temps, Nasser, ainsi de suite, on organise une rendez-vous à Londres avec le propriétaire de Dazone.
02:55Et vous êtes dans une situation où vous avez soit 400 millions, soit moins 25.
03:00Pas rien, moins 25.
03:01Parce que quand vous démarrez la chaîne, vous mettez 25 millions de frais de production.
03:04Avec un métier que vous ne connaissez pas, c'est par un mois que vous montez une chaîne.
03:10L'idée de la chaîne est peut-être une bonne idée mais pour plus tard, pas pour maintenant.
03:14Mais la vraie question c'est comment il est possible, alors que c'est un sujet qui remonte à 5 ans en arrière avec l'entrée de CVC
03:21où on a annoncé précisément que CVC allait apporter son expertise, allait permettre de franchir des paliers en termes de droits à la télé,
03:27de se retrouver accusé qu'un jour...
03:29Nous avons fait une erreur. Nous, je dis tous les présidents.
03:32Et il ne faut pas s'exonérer de ça.
03:34Mais vous c'est quoi votre erreur ?
03:36Mais je vais vous la donner, je vais vous le dire.
03:38C'est qu'on a laissé sur ce sujet-là...
03:42Ça en a brûlé tout seul.
03:43Quand vous avez des négo, c'est compliqué des négo.
03:46Et des fois, quand vous interférez dans des négo, ça peut compliquer les négo.
03:49Donc on a laissé faire des choses avec des gens qui étaient persuadés d'arriver...
03:54Le milliard, quand on annonce un milliard...
03:56Vous voulez vendre votre voiture 10 000 euros, vous annoncez 12 000 parce que vous savez que ça va finir à 10 000.
04:01Donc vous annoncez un chiffre.
04:03Il ne faut pas le prendre comme quelque chose dans le marbre.
04:06On l'annonce parce que c'est comme ça.
04:08Des négo, ça se passe comme ça.
04:10Malheureusement, il s'est passé beaucoup d'événements,
04:12beaucoup de politique qui est intervenue là-dedans,
04:14qui a fait que malheureusement, on n'a pas eu ce qu'on souhaitait.
04:16Et là, vous vous retrouvez confronté à une urgence.
04:20C'est 400 ou moins 25.
04:22Donc c'est très grave.
04:24Jean-Pierre, quand vous dites qu'on n'a pas eu ce qu'on souhaitait,
04:27ce qu'on souhaitait, c'était ce qu'on vous avait promis.
04:30En tout cas, à cette époque-là, c'est ça qu'on écrivait.
04:32Il s'est arrivé qu'il y avait des engagements euros de BIN
04:35pour prendre la totalité des droits.
04:37C'était ça, un peu, la piste que vous poursuiviez.
04:39Alors, sur ce sujet, sans dévoiler de secret,
04:43j'ai entendu dire que BIN promettait que...
04:46et j'ai entendu dire que BIN n'a jamais rien promis.
04:49Je n'ai pas la réalité.
04:51Vous n'êtes aucun autre acteur.
04:53Qu'est-ce qu'on vous a dit à vous, en face,
04:55dans vos réunions ?
04:57Il y avait quelque chose de très simple.
04:59C'était de demander à Nasser al-Khaïlafi si c'était vrai ou pas,
05:01et président de BIN Mediago.
05:03Écoutez, quant à Dénégo, on n'est pas intervenu.
05:05Le moment où on est intervenu,
05:07on a eu beaucoup de réponses à nos questions,
05:09et des fois, c'est assez surprenant.
05:11Quelqu'un qui peut vous dire, on m'a promis ça,
05:13et l'autre qui vous dit, je n'ai jamais promis ça.
05:15Qui dit vrai entre les deux, je n'en sais rien,
05:17parce que je ne sais pas dans les discussions.
05:19Ce n'est pas que je me défonce.
05:21Excusez-moi, je vous donne la réalité des choses.
05:23Président, on m'a promis ça, c'est Vincent Labrune,
05:25je ne vous ai jamais promis ça, Nasser al-Khaïlafi.
05:27Vous êtes suffisamment fin pour comprendre.
05:29Je me mets à la place du téléspectateur.
05:31Ce que je veux dire aux téléspectateurs,
05:33c'est qu'il ne faut pas penser
05:35que les présidents de club,
05:37quand je dis qu'on a fait des erreurs,
05:39c'est qu'aujourd'hui,
05:41et on va revenir après l'élection de Vincent Labrune,
05:43j'en parlais volontiers,
05:45mais aujourd'hui, sur ces droits télés,
05:47nous avons fait des erreurs.
05:49Nous avons perdu,
05:51et je comprends tout à fait la position de Canal,
05:53Canal a réorganisé sa grille,
05:55ils sont très pragmatiques,
05:57avec une grille qui fonctionne,
05:59avec des sports qui fonctionnent,
06:01ils n'ont plus l'argent pour venir dans le football,
06:03ils reviendront-ils un jour en Ligue 1 ?
06:05Je ne sais pas,
06:07mais il est évident
06:09que Canal a été un acteur majeur
06:11avec des montants précis
06:13et qu'à l'époque,
06:15il y avait des concurrents plus ou moins sérieux
06:17qui nous ont fait miroiter des choses.

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