Alexandra Lamy et Éric Besnard sont les invités d'Alain Joly pour leur nouveau film Louise Violet.
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00:00Pour voir ce film qui sera projeté tout à l'heure au CGI Retour Centre, 19h30, pour aller voir un avant-première.
00:05Le nouveau film d'Éric Bénard avec Alexandra Lamy, entre autres, ils font leur tour de France d'ailleurs actuellement,
00:11pour présenter Louise Viollet. Bonsoir Alexandra, bonsoir Éric.
00:14Bonsoir.
00:16Quelle claque incroyable on s'est pris ce matin, on a remonté le temps, on a rajeuni de quelques années.
00:221889, on n'était pas nés malgré tout. Une interprétation assez incroyable.
00:27Le film sortira le 6 novembre. Vous jouez le rôle principal, Alexandra Lamy, dans ce film, une institutrice qui va devoir imposer l'école de la république
00:34dans un village où les enfants passent leur temps à travailler dans les champs avec leurs parents.
00:39Le film raconte une véritable histoire avec un personnage presque fictif, j'ai envie de dire, mais quel personnage incroyable.
00:45Comment vous vous êtes mis dans la peau de cette Louise Viollet qui tient le film de bout en bout pendant 1h48
00:51et qui nous fait pleurer quelquefois, qui nous fait rire aussi quelquefois.
00:54Écoutez, merci. Déjà, je prends le film pendant 2-3 minutes.
01:01Comme je dis à chaque fois, quand on a la chance d'avoir un scénario comme ça, avec un personnage qu'on a envie d'interpréter,
01:09qu'on a envie de voir au cinéma, c'est une chance. Et puis c'est la première fois que je faisais un rôle dramatique en costume.
01:18Je la barre celle-là.
01:21Donc voilà, on se plonge là-dedans, on dit oui, on dit un grand oui.
01:26Et puis de construire ce personnage avec Éric, on a énormément échangé, bien sûr.
01:31Mais ce qui est chouette, c'est qu'on va se documenter sur la commune, sur cette période, sur tout ce que ça raconte,
01:37parce que c'est vrai que le film a énormément de thèmes.
01:41Donc très heureuse d'avoir un personnage comme ça, puis un film comme ça, puis avec des partenaires extraordinaires.
01:48Vous avez d'ailleurs fait tourner, déjà, Éric.
01:51Et pour la première fois, je crois que vous faites tourner Alexandra Lamy. C'est une toute première.
01:55Je suis en train de prendre la place de Grégory.
02:02C'est pas loin d'être vrai, puisque j'ai depuis écrit des films pour Alexandra, depuis que nous avons travaillé ensemble.
02:07Mais c'était en effet le troisième film que je faisais de suite avec Grégory.
02:11Et puis un film d'époque aussi, parce que le précédent, vous nous invitez dans un restaurant, justement.
02:17J'avais alterné, j'avais fait un film entre les deux.
02:19Mais en effet, c'est le deuxième film de ce que je voudrais être un triptyque sur une réflexion sur le modèle français.
02:23Quelles sont les spécificités de notre modèle ?
02:26Donc le premier traité du siècle des Lumières, et donc de la création du restaurant au XVIIIe.
02:30Et 100 ans après, quand on vous travaillait sur le modèle français, vous travaillez sur la Troisième République, donc l'éducation nationale.
02:36Et donc j'ai cherché à inventer un personnage qui puisse nous parler des débuts de l'école de la République.
02:42Inspiré des écrits de Jules Ferry, ou pas du tout ? Vous avez gratté peut-être un petit peu tout ça aussi, j'imagine ?
02:48J'ai gratté plein de gens, si vous me permettez.
02:51Je vous permets ! Vous n'avez pas entendu le titre de l'émission !
02:55Non, de Jules Ferry en tout cas, oui, c'est l'école gratuite et laïque.
03:02Mais il y a le côté Zola du XIXe, et puis après il y a une réflexion sur les hussards noirs.
03:11On dit toujours que c'était des hommes, il y a eu des femmes à partir de 1886 qui ont été lancées dans les campagnes,
03:18toutes seules, qui arrivaient dans des mondes d'hommes.
03:20Et la rencontre entre une femme urbaine et plutôt à gauche, et un monde éminemment conservateur,
03:29c'est une des rencontres qui fait le mouvement de l'histoire de France.
03:32Donc on a tous des ancêtres qui sont paysans, et d'autres qui ont travaillé dans l'éducation nationale.
03:40C'est assez rigolo comme constat, quand vous voyez autour de vous.
03:43Je monopolise un peu l'antenne, mais je sais qu'ils ont tous envie de vous poser des questions.
03:46Oui, Louise a l'air d'être réelle, on a l'impression que c'est une histoire vraie.
03:51Vous êtes basé sur quoi pour écrire tout ça ? On a l'impression qu'elle a vraiment existé.
03:56Sur rien, c'est le privilège de mon métier, c'est de créer des personnages qui soient des archétypes, on va dire.
04:03C'est-à-dire qu'à partir du moment où vous servez une cause, vous avez un personnage qui se remplit de ce qu'il représente.
04:10En l'occurrence, un missionnaire de la République, avec ses blessures, avec l'histoire de la deuxième partie du 19ème siècle.
04:18Mais une fois que vous le remplissez bien, il a l'air d'être vrai.
04:21Et puis il y a un autre personnage dont il faut parler, c'est le paysage.
04:24C'est magnifique.
04:27J'incite tous ceux qui nous écoutent à aller voir le film au cinéma, parce que c'est magnifique.
04:34Vous avez tourné en Auvergne, c'est ça ?
04:36J'ai tourné en Auvergne, en Haute-Loire, pour être plus précis.
04:38Et oui, ce sont des films qui sont faits en scope, c'est fait comme des westerns.
04:42C'est fait avec montrer justement le petit individu dans le grand espace.
04:47Et les espaces étaient encore plus larges au 19ème, puisque c'était moins construit et que les moyens de locomotion n'étaient pas les mêmes.
04:53Donc il s'agit de relater ça, de rendre ça.
04:56Et le cinéma le permet.
04:58J'aimerais bien avoir une institutrice comme Alexandra et avoir la même vue depuis la classe.
05:03Parce qu'on ne va pas raconter le film.
05:05Les paysages sont magnifiques.
05:07On vous donnera le nom du village de Rantel parce qu'ils ont envie de rester tranquilles là-bas.
05:11Oui, une question pour Eric.
05:13Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir Alexandra Lamy ?
05:16On a l'habitude et on vous adore dans le rôle avec Chouchou et Loulou.
05:20Et qu'est-ce qui vous a poussé à choisir Alex ?
05:22Il y en a d'autres depuis, mais effectivement...
05:24Oui, mais sinon, il n'y a rien.
05:26Là, je serais un peu malade.
05:28Mais ça avait jeté notre enfance ici autour de la table.
05:31Évidemment.
05:32Sans dévoiler tout le film, le personnage c'est une deuxième vie.
05:37Donc il ne pouvait pas avoir 17 ans.
05:39Là, c'est le moment où je prends un coup de pied en général d'Alex.
05:42Je ne dirai rien. Je n'en penserai pas moi.
05:44Donc je cherchais une actrice qui ait un vécu et qui soit éminemment empathique.
05:51C'est-à-dire une institutrice, c'est un personnage empathique.
05:54C'est un personnage populaire aussi dans tous les sens du terme.
05:56C'est-à-dire quelqu'un qui soit issu du peuple et qui a un lien avec le peuple.
05:59Et donc une actrice qui symbolise ça.
06:02Il n'y en a pas tant que ça quand vous allez chercher.
06:05Et puis après, j'aimais bien l'idée qu'elle ne l'ait jamais fait.
06:08Donc c'était aussi ça d'aller chercher Alex que j'avais rencontré 20 ans plus tôt.
06:13Mais on ne se côtoyait pas.
06:15Et d'un coup, je me suis dit que ce serait assez joli.
06:17Allez voir ce film ce soir 19h30.
06:19Le film sortira le 6 novembre prochain.
06:21Louise Viollet qui sortira le 6 novembre prochain.
06:24Que vous pourrez voir tout à l'heure à 19h30 au CGI Retour Centre.
06:27C'est Alexandre Alamy, c'est Éric Bénard.
06:29Je vous ai coupé la parole tout à l'heure, je vous donne la parole.
06:31Ce n'est pas la première fois.
06:32C'est vrai aussi.
06:34Vincent, posez votre question.
06:36J'ai beaucoup aimé ce film.
06:38C'est vrai que Louise est un personnage complexe et riche.
06:41Et comment est-ce que vous vous êtes mis dans la peau de ce personnage
06:44pour le jouer si justement on est vraiment pris dans le film ?
06:49Eh bien, c'est ça. Merci beaucoup.
06:55Le costume, le maquillage, votre coiffure, vous vieille aussi à l'image ?
07:01Oui, surtout que je suis extrêmement jeune.
07:07Ce qui fait aussi qu'on rentre dans un personnage.
07:09C'est vrai que d'un coup, d'avoir ce corset, cette robe, cette coiffure.
07:12Tout de suite, ça nous permet de rentrer dans ce personnage.
07:15D'avoir, j'allais dire, une façon de parler, une façon de se tenir, une façon de marcher.
07:19Et d'ailleurs, Dieu sait que je marche beaucoup dans ce film.
07:22Oui, on l'a remarqué.
07:23D'ailleurs, oui, voilà.
07:25Beaucoup, beaucoup marcher avec les chaussures déportées.
07:28Et ce n'était pas si facile avec ces gros sacs.
07:30Et même le ski de fond.
07:31Et le ski de fond, évidemment.
07:33Et puis non, on a beaucoup travaillé, évidemment, avec Eric.
07:35Donc ce qui était important, c'est surtout de savoir,
07:37comme vous l'expliquez, hors antenne.
07:39On ne savait pas comment ça se passait effectivement à l'école.
07:42Cette femme, comme un peu une missionnaire, va chercher ses enfants.
07:46Comment elle arrive à les amener à l'école.
07:48Ce n'était pas des classes qui étaient déjà là.
07:49Il fallait les fabriquer.
07:50Et donc, voilà, on pose plein de questions sur cette période-là,
07:53sur la Troisième République, sur la Commune,
07:55sur comment vivaient ces personnes-là.
07:57Et puis c'est effectivement une femme qui se retrouve aussi dans un milieu d'hommes.
08:00Qui se retrouve, c'est le progrès face au monde rural.
08:04Donc voilà, on construit tout ça.
08:07Et puis après, on se lance.
08:09Et puis c'est un sujet qui est peu abordé finalement au cinéma.
08:11Parce qu'on y parle à la fois de la politique.
08:14On y parle à la fois d'économie.
08:16On y parle de l'éducation, de la campagne.
08:18Finalement, des thèmes qui nous touchent tous.
08:20Et qui sont proches de l'actualité du quotidien aujourd'hui.
08:23Éric ou Alexandra ?
08:25Moi, je pense qu'un film historique n'a d'intérêt véritable
08:28que s'il fait écho à l'actualité.
08:30Donc si j'écris ça, c'est parce que l'actualité me préoccupe.
08:33Donc c'est une forme de réponse à ce que je ressens ou ce que j'entends.
08:37Donc oui.
08:38Alors sur place, vous avez rencontré beaucoup de monde.
08:41Parce que c'est la deuxième fois que vous tournez en Haute-Loire.
08:43Peut-être une troisième prochainement.
08:45Est-ce qu'il y a des rencontres qui vous ont émus également sur place ?
08:48Parce que les habitants, j'imagine, dans ces petits villages reculés de France,
08:52ils ne vous ouvrent pas les bras immédiatement lorsque vous allez les voir.
08:56C'est quoi cet étranger qui vient me voir et qui veut tourner un film chez moi ?
08:59S'il y a des Auvergnats qui sont perdus dans la région,
09:02je vais m'excuser à votre place.
09:06Mon premier film était dans le Cantal et pas en Haute-Loire.
09:09Donc ce n'est pas pareil pour eux.
09:13Mais ceci étant dit, c'est magique.
09:16C'est magique parce que vous allez dans des endroits...
09:19Moi je travaille en essayant d'être pour eux, à la population des villages où je suis.
09:25Donc on engage plein de monde.
09:27Et il y a toute une partie des acteurs de ce film qui sont des...
09:30On va dire pour jouer des paysans du début 19e,
09:33il faut mieux faire appel à des paysans qu'à des gens qui vivent à Saint-Germain-des-Prés.
09:37Donc on fait entrer des gens qui sont ancrés là.
09:41Et donc c'est sûr que ça génère non seulement une économie conjoncturelle,
09:47mais aussi les forins laissent entrer la population locale.
09:53Et c'est magique.
09:54Alors c'est l'école.
09:55Il y a des enfants également.
09:56Parlons de ces enfants qui sont remarquables.
09:58Il y en a quelques-uns dans l'équipe avec qui vous avez tourné.
10:00Et avec qui vous avez forcé...
10:03C'était super surtout qu'effectivement il n'y a qu'une jeune fille qui vient de Paris.
10:08Mais tout le reste c'était des enfants de la région qui ont joué le jeu et qui ont été super.
10:13Ils avaient la sensation de jouer vraiment à l'école.
10:17Et puis je crois que ça les amusait aussi, même pour eux, de voir comment ça existait à l'époque.
10:22L'écriture, la plume...
10:24Et d'ailleurs pour avoir montré le film à beaucoup de jeunes, c'est pour ça que je dis,
10:27n'hésitez pas à amener vos enfants parce que vraiment le film parle à tout le monde.
10:31Absolument.
10:32Les enfants, les parents, les grands-parents qui vont peut-être se remémorer de quelques souvenirs.
10:35Les profs, les instits...
10:37Vraiment c'était un film extrêmement large.
10:39Et on a eu des jeunes collégiens.
10:42On a fait des salles de mille jeunes.
10:45Et c'était super avec des retours.
10:47Donc ça marche vraiment pour tout le monde.
10:49Vous jouez le rôle d'une instit, on l'a dit, depuis une bonne dizaine de minutes.
10:53Allez, on remonte le temps.
10:54Vous, à l'école, vous étiez quel genre d'élève, Alexandra ?
10:57Je n'étais pas la première de la classe.
10:59Mais les profs m'aimaient beaucoup.
11:01Et puis c'est surtout ce que je dis à chaque fois.
11:03Moi j'ai un prof qui m'a donné la chance d'être ce que je suis aujourd'hui.
11:07J'avais un prof de français qui donnait des cours de théâtre.
11:09Et avec une copine évidemment.
11:11Comme il était aussi le prof principal, on s'est dit, on va faire bien, on va aller au cours de théâtre.
11:14Il était beau en plus.
11:20Et voilà, il m'a donné des cours de français.
11:22Et puis c'est surtout qu'il m'a poussé à faire du théâtre.
11:24Qu'il m'a donné l'envie de faire du théâtre.
11:26Et qu'il m'a dit, voilà, tu devrais passer le conservatoire.
11:28J'ai dit, mais mes parents ne voudront jamais.
11:30Il m'a dit, mais c'est pas grave, on ne leur dira pas.
11:32Et puis voilà, il m'a permis d'être ce que je suis aujourd'hui.
11:36Donc quel peut-être inconsciemment, cette Louise Viollet,
11:39c'était comme si je voulais rendre un petit hommage à ce professeur de français qui m'a aidé.
11:43C'est un film à César, ça ?
11:45Écoutez, je ne sais pas.
11:49Franchement, vous êtes étonnante dans ce film.
11:52Ah bah merci, merci.
11:55Quand on a la chance d'avoir un personnage comme ça,
11:58une écriture comme ça, un scénario comme ça,
12:00un réalisateur aussi, parce que c'est important.
12:02Un réalisateur qui vous accompagne.
12:05Non mais c'est vrai.
12:07Et il faut aller le voir au cinéma, parce que j'insiste vraiment.
12:10Sur les paysages.
12:12À la télé, ça ne rend rien.
12:14Quand on voit les paysages, ça nous crée même des émotions.
12:18Et il y a toutes les saisons.
12:21C'est du cinéma qui est fait en scope, anamorphique.
12:23C'est vraiment les formats des grands westerns.
12:25Donc en effet, ça rend hommage et aux gros plans et aux paysages.
12:29Et en effet, quand vous touchez à l'éducation nationale,
12:33moi j'ai été un enfant à la campagne, c'est quatre saisons.
12:36Donc il fallait faire vivre les quatre saisons.
12:38Jeter les marrons, jeter les boules de neige, aller chercher les grenouilles.
12:41Rendez-vous ce soir, 19h30, 16 juillet, retour central.
12:44Allez voir ce film en avant-première.
12:46Ah oui, venez, on vous attend.
12:48Et le 6 novembre, si vous n'avez pas eu la chance de le voir aujourd'hui,
12:51allez au cinéma, allez voir des films.
12:53Allez voir les comédiens de talent en prime.
12:55Merci d'être venus.
12:57Merci à vous.