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Cet été, la France était en fête grâce aux Jeux olympiques et paralympiques. Pour les athlètes aussi, c'était une époque bénie. Mais s'ils ont largement été soutenus par l'État et les entreprises, il n'est pas certain que cela perdure après 2024... Isabelle Langé en a rencontré plusieurs pour RTL. À quoi ressemble leur quotidien post Jeux ? Si Léon Marchand, Teddy Riner ou Antoine Dupont n'ont pas de soucis à se faire financièrement, pour la majorité des autres, l'avenir ne s'annonce pas forcément doré, comme nous le confiait récemment le marcheur Aurélien Quinion.
Regardez RTL Evènement avec Isabelle Langé du 09 octobre 2024.

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Transcription
00:00Et notre événement ce matin sur RTL, c'est les JO, vous vous souvenez ?
00:06C'est bien mais on a déjà l'impression que c'était loin.
00:09Alors on a découvert des athlètes formidables, qu'on allait aimer pour la vie, sauf que
00:13pour ces athlètes, la plupart anonymes, bien souvent, l'amour dure 15 jours et le retour
00:18au quotidien post-Olympique est bien compliqué.
00:20Oui, s'ils ont été largement soutenus par l'Etat et les entreprises pour préparer
00:23sereinement ces Jeux, et bien il n'est pas certain que cela continue après 2024.
00:27Bonjour Isabelle Langer.
00:28Bonjour.
00:29Vous avez rencontré plusieurs de ces athlètes, à quoi ressemble leur quotidien désormais ?
00:33Alors, tous ne s'appellent pas Léon Marchand, Teddy Riner ou Antoine Dupont, prenez Aurélien
00:36Quignon, le marcheur, vous savez, celui qui est devenu papa la nuit, qui a précédé
00:39son 20 kilomètres pendant les Jeux, il avait juste dormi 30 minutes, il a réussi quand
00:43même à terminer 9e, mais pour préparer les Jeux, Aurélien avait bénéficié du soutien
00:47de quelques partenaires, il ne sait pas si ce sera prolongé après 2024, alors en parallèle
00:51depuis des années, il travaille pour les espaces verts de sa ville dans le Val d'Oise.
00:55La réalité c'est que d'une année sur l'autre, si on performe un peu moins bien,
00:59on peut tout perdre, et bien moi j'ai choisi cette stabilité, d'avoir ce travail-là,
01:03qui au final, tant que tu remplis les missions qu'on te donne et que tu le fais bien, on
01:07te garde, et la pression de est-ce que tu es champion, est-ce que tu l'es plus, etc,
01:11ben ça tu ne l'as pas en tant qu'employé quoi.
01:13Alors Isabelle, les athlètes ont d'ailleurs souvent un double projet, incertains comme
01:16Aurélien Quignon, travaillent, d'autres poursuivent leurs études.
01:19Oui, à 24 ans, Lisa Barbelin, médaillée de bronze au tir à l'arc, continue ses études
01:23de chimie et elle ne se fait pas d'illusions.
01:26Oui, c'est vrai, je suis médaillée, mais on est 65 et 75, paralympiques et olympiques,
01:31donc je suis une goutte d'eau dans un océan.
01:34Ils étaient nombreux médaillés cet été, sous contrat avec l'armée, Lisa Barbelin
01:37a également d'autres partenaires, mais elle n'est pas totalement sereine quant à l'avenir.
01:40Il y a beaucoup de mécontrats qui arrivent à terme en 2024, donc c'est le moment où
01:45il faut essayer de voir si les entreprises sont encore partantes, parce que c'est pas
01:48possible sans sponsor, sans partenaire, d'arriver à une prépa olympique jusqu'au bout.
01:53Alors justement, ça coûte combien une préparation chaque année ?
01:56Pour s'entraîner sereinement, pour pouvoir payer un staff comme un psy, un préparateur
02:01physique, des stages et certains déplacements, beaucoup d'athètes que j'ai rencontrées
02:04m'ont dit qu'il leur fallait entre 40 et 60 000 euros par an, pour vivre aussi au
02:08quotidien.
02:09Dans des sports olympiques ou paralympiques qui n'ont pas pignon sur rue, vous imaginez
02:12bien que c'est très compliqué.
02:13Alors si l'avenir de Charles Knox, le champion paralympique de badminton, semble s'éclaircir
02:18grâce à sa médaille d'or à Paris, il a été approché par une société d'assurance
02:22et une grande entreprise de produits laitiers, il n'oublie pas que cela a été un chemin
02:25de croix par le passé.
02:26Moi, quand j'ai commencé, mon premier sponsor, c'était mes parents, et à un moment donné,
02:29ils ne pouvaient pas suivre, donc il fallait que je fasse une opération crowdfunding pour
02:32justement récupérer des fonds pour financer 2-3 tournois, et permettre de gagner des
02:36points.
02:37Ce qui m'a permis d'avoir une meilleure visibilité, d'attirer les regards, d'attirer
02:39des entreprises.
02:40Les entreprises, justement, parlons-en, beaucoup pour les Jeux de Paris 2024 ont agi par opportunisme
02:45pour avoir une visibilité.
02:46Si ce n'est que pour continuer à briller sur les terrains de sport, les athlètes ne
02:49pourront pas le faire sans les aides et la fidélité de ces entreprises, des clubs
02:53également.
02:54J'ai appris qu'une athlète qui n'a pas fait de médaille aux Jeux a tout simplement
02:57été virée du sien, qu'elle l'a appris en arrivant pour s'entraîner.
03:00Oui, oui.
03:01Enfin, n'oublions pas le support de l'État, le budget des sports pourrait être amputé
03:05de 200 millions d'euros.
03:06C'est qui cette pauvre athlète qui a été virée ?
03:08Je ne peux pas s'y percer.
03:09On ne peut pas l'aider, non ?
03:10Mais ce serait bien qu'on l'aide.
03:11On devrait l'aider, si on peut.
03:12On y reviendra avec vous.
03:13Merci beaucoup Isabelle Langeais.

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