• il y a 2 mois
Après la liquidation de l'entreprise Milee, 10.000 salariés se retrouvent sur le carreau dans l'attente de leurs salaires et soldes de tout compte non-versés depuis des mois. Un rassemblement s'est tenu devant le ministère des Finances.

Les 10.000 anciens salariés du distributeur de publicités Milee, placé en liquidation judiciaire, sont toujours bloqués et dans l'incapacité de tourner la page mais aussi de chercher un nouvel emploi.

« C'est le plus grand social depuis 40 ans avec plus de 10.000 salariés licenciés », s'insurge Sébastien Bernard, délégué syndical central CGT chez Milee.

Après un placement en redressement judiciaire le 30 mai 2024, l’entreprise Milee, anciennement Adrexo et premier opérateur privé de la distribution d’imprimés publicitaires, est déclarée en liquidation judiciaire depuis le 9 septembre 2024.
Pour Glyn Evans, 70 ans et distributeur de prospectus à Niort depuis 8 ans, ce plan social finit salement. « On laisse les gens ne plus toucher d'argent et ne plus rien percevoir....C'est grave, on a laissé ces gens mourir.»

Depuis l'annonce de la liquidation judiciaire, les 10.000 employés, souvent âgés et en situation déjà précaire, attendent toujours leurs deux derniers mois de paye mais aussi leur solde de tout compte, nécessaire pour postuler à France Travail (ex-Pôle emploi).

Présente aux côtés des distributeurs de prospectus lésés par Milee, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, met en cause le manque d’anticipation du gouvernement et réclame un arrêt des plans de suppression d’emplois.

« La situation à Milee est l’illustration de l’absence de politique industrielle de ce gouvernement, qui prend des décisions sur un coin de table sans se préoccuper de leur impact social, comme cela a été le cas avec Oui Pub (dispositif expérimental visant à réduire la distribution d’imprimés – NDLR).
« La situation à Milee est un énorme scandale social pour cette raison, mais aussi parce qu’il s’agit de 10 000 salariés qui n’ont strictement aucun revenu depuis trois mois. » a martelé la responsable syndicale.

La direction de Milee, évoquant un effondrement du marché de la distribution d'imprimés publicitaires en France, avait initialement annoncé en mars un plan de restructuration prévoyant la suppression de 3.500 postes. Mais avant même la mise en place de ce plan, « les pertes n'ont pu être endiguées et la trésorerie de Milee est ressortie trop affaiblie à la fin du premier trimestre », avait ensuite indiqué la direction pour expliquer sa demande de redressement judiciaire le 30 mai dernier.

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Transcription
00:00C'est le plus grand plan social depuis 40 ans, avec plus de 10 000 salariés licenciés.
00:05C'est du jamais vu chez nous en France depuis plus de 40 ans.
00:07Eh bien le Quart Monde, il existe près de chez nous, il existe ici.
00:10Et ça fait drôle parce que là, évidemment, on a du mal à mobiliser parce que
00:14nous sommes répartis sur toute la France et sur le territoire national.
00:17Les gens qui n'ont plus le moyen de bouffer ne peuvent pas venir aujourd'hui
00:22défendre et s'exprimer devant cette Assemblée.
00:24Ça se termine salement.
00:25C'est-à-dire on laisse les gens ne plus toucher d'argent, ne plus rien percevoir.
00:29Et ce sont des gens qui sont à la limite d'être expulsés, de craquer.
00:33Voilà, c'est ça qui me fait mal.
00:35Je suis retraité, j'ai 70 ans et j'étais à plein temps chez Mili.
00:39On sait qu'on a des gens qui ne peuvent plus payer de loyer,
00:41qui sont à la limite de l'expulsion, qui sont interdits bancaires,
00:44qui ne peuvent plus bouffer. Et ça, c'est grave.
00:46C'est là où on se rend compte qu'on a laissé ces gens mourir.
00:5530% de retraités qui venaient parce qu'ils n'avaient que 500 ou 600 euros par mois
00:58ou 900 euros par mois, ça ne suffit pas pour vivre, même 1000 euros.
01:01Donc ils étaient obligés de compléter leur retraite et venir,
01:03même s'ils étaient usés ou fatigués,
01:05ils étaient obligés de faire ce travail qui est pourtant dur et harassant,
01:07pour pouvoir combler leur fin de mois et pouvoir payer leurs factures.
01:10Et pouvoir même manger, pour certains.
01:12Donc c'est lamentable qu'au 21ème siècle, on voit encore ça en France.
01:15C'est une catastrophe jamais vue depuis plus de 40 ans.
01:19Puisqu'il faut avoir autant de salariés licenciés,
01:21il faut remonter fin des années 70, début des années 80.
01:24C'est une casse sociale jamais vue et personne ne s'en inquiète.
01:27Les médias nationaux n'en parlent pas un mot.
01:31Ce scandale social, c'est 10 000 salariés de mini
01:35laissés depuis plus de 3 mois sans rien.
01:38Mais quand on dit sans rien, c'est vraiment sans rien.
01:41Pas de salaire parce que les AGS n'ont pas assez de personnel
01:45et ont besoin de 3, 4, 5, 6 mois
01:48pour pouvoir garantir le maintien des salaires comme ça doit être fait.
01:52Pas d'allocation chômage puisque vous n'êtes pas encore au chômage.
01:56Pas de RSA puisque vous n'y êtes pas, donc sans rien du tout.
02:01C'est un peu la double peine, j'ai l'impression.
02:04Ils sont en train de se battre pour être licenciés correctement.
02:06On en est là aujourd'hui ?
02:08On en est là.
02:08C'est-à-dire que non seulement on a été licenciés dans des conditions
02:11qui posent grande question, à mon sens de manière abusive,
02:14mais en plus on en est juste à demander le minimum.
02:17C'est-à-dire d'être payé, d'être respecté simplement dans sa dignité,
02:22d'avoir la rémunération du travail qui a été fait
02:25et pas dans 4 mois, pas dans 6 mois.
02:26Maintenant, il faut du matériel, il faut des gens
02:29pour pouvoir accélérer le mouvement et pouvoir accélérer le paiement
02:32et la mise à disposition des documents France Travail notamment
02:35pour que ces gens puissent s'inscrire au chômage,
02:36pour qu'ils soient pris en charge.
02:37Dans le cas des licenciements économiques,
02:38vous avez des suivis, des réinsertions, des formations.
02:42Tout ça aujourd'hui, ils n'y ont pas le droit
02:43et on leur dit qu'il faut attendre.
02:44On leur dit qu'il faut attendre 3, 4, 6 mois.
02:46Ils n'ont pas ce qu'on leur demande.
02:50On est en train de mettre 10 000 personnes en situation d'extrême pauvreté
02:55et les pouvoirs publics ne réagissent pas,
02:56le pouvoir médiatique ne réagit pas.
02:58Nous, ce qu'on propose, c'est que notamment parmi les salariés
03:00qui aujourd'hui se retrouvent sur le carreau,
03:03qu'il y ait une possibilité de pouvoir les inclure
03:05dans les services publics postaux
03:07et de pouvoir répondre à l'ensemble des besoins qui sont croissants,
03:10notamment en termes de livraison de matériel électoral.
03:12On a vu le besoin nécessaire démocratique en la matière,
03:16mais aussi de livraison de colis, de médicaments, etc.
03:19Les services postaux sont indispensables aujourd'hui
03:21pour répondre à notre société.
03:22Malheureusement, on manque d'agents.
03:24On a aujourd'hui des salariés qui sont sur le carreau,
03:26qui savent ce que c'est que la livraison
03:27et qui pourraient répondre en partie à ces besoins.
03:29Ils font partie de ces gens invisibles et il y en a beaucoup.
03:32On a parlé des gens qui sont dans les éboueurs,
03:35les égouttiers, les personnels de soins.

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