Emmanuel Macron a été hué ce lundi soir au rassemblement du Crif en hommage aux victimes du 7 octobre 2023 lorsque Michel Barnier a cité son nom. Ce samedi, le chef de l'État s'est prononcé pour l'arrêt des livraisons d'armes utilisées par Israël à Gaza.
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00:00Ce qui s'est passé hier d'abord pour que tout le monde le resitue, c'est une salle de 4000 personnes, où il y a du public qui vient, à un moment où il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'émotions.
00:09Il y a eu quelques personnes qui visiblement ont hué le nom du président de la République.
00:14– Pas quelques personnes, beaucoup.
00:15– Non, je viens de dire quelques personnes, parce qu'il faut remettre les choses…
00:18– Vous voulez quantifier à combien ?
00:19– Je veux dire, ça doit être quelques personnes, quelques dizaines de personnes sur 4000 personnes dans la salle.
00:24Donc il faut quand même remettre les choses en perspective et je ne…
00:27– Donc ça veut dire que la salle en ensemble soutient quand même le président de la République ?
00:29– La salle est respectueuse des institutions républicaines.
00:32Le CRIF est une institution qui s'inscrit dans la République.
00:34On a évidemment le plus grand respect pour le président de la République et pour sa fonction.
00:39On a eu des désaccords publics ces derniers jours par rapport à ce qu'ont été ses déclarations, notamment samedi.
00:45Mais effectivement, dans la salle, il y a eu quelques chahuts au moment où son nom a été prononcé par le Premier ministre.
00:52– Deux jours plus tôt.
00:54– Mais j'insiste sur un point, c'est quelques personnes, quelques dizaines de personnes sur 4000 spectateurs
00:59qui sont présents dans la salle.
01:00Et je ne voudrais pas qu'on réduise ce qui s'est passé hier à ça.
01:03– Et c'est du jamais vu lors d'un rassemblement du CRIF.
01:06– Alors, il y a des historiques, à l'époque au rassemblement du Veldiv ou avec François Mitterrand,
01:12il y a des choses qui ont pu se passer parce que les Français juifs sont des Français comme les autres,
01:16qui sont traversés par des émotions aussi fortes, surtout dans une séquence qui était très chargée,
01:21avec effectivement la polémique qui s'était ouverte samedi suite aux déclarations du Président de la République.
01:26– Il avait appelé à l'arrêt de livraison d'armes à Israël deux jours plus tôt.
01:29– Voilà, et sur lesquels on a réagi.
01:31Le débat public en France, heureusement dans un pays démocratique,
01:34permit d'avoir des désaccords, j'en ai parlé avec le Président de la République, avec son cabinet.
01:38– T'es séduit alors qu'il s'y dise.
01:40– Il y a de fait une différence de ligne sur le sujet,
01:44mais ça fait partie du, j'allais dire, de la vie démocratique qui est ce pluralisme.
01:48Mais moi ce qui m'embêtait c'est qu'effectivement on réduit la cérémonie d'hier,
01:51qui était d'abord et avant tout un temps de recueillement, à cet épiphénomène qui a été…
01:56– Il n'y avait pas que du recueillement.
01:58– Cette colère elle dit quelque chose.
02:00– Cette colère elle est même politique j'ai envie de dire.
02:02– Alors maintenant quand on essaye d'analyser l'émotion qui a traversé la salle,
02:06et qui a pu traverser donc certains au point…
02:08– Est-ce qu'il y a un divorce entre la communauté juive et Emmanuel Macron ?
02:11– La première chose que je veux dire c'est que d'abord,
02:13il n'y a pas de divorce entre la communauté juive et les pouvoirs publics de manière générale.
02:17– Non mais je vais y arriver.
02:19Le Premier ministre hier a été très chaleureusement applaudi avec une standing ovation,
02:27il portait la parole, la sienne mais aussi celle d'Emmanuel Macron au moment où il l'a fait,
02:30et on entend d'ailleurs dans l'extrait que vous avez diffusé à la fin,
02:33qu'il y a aussi des applaudissements et il faut remettre ça dans la complexité.
02:36Ce qui n'enlève rien aux désaccords que j'ai eus publiquement avec le Président de la République,
02:39je les assume et je le lui ai dit.
02:41En revanche, effectivement, on a un débat sur l'approche aujourd'hui
02:46par rapport à la question de Gaza, là aussi il faut être complet,
02:51j'ai dit que les déclarations qui ont été faites sur la question de la vente d'armes
02:55me posent problème, parce que j'ai le sentiment qu'elles laissent Israël
02:59potentiellement face à une menace existentielle sans soutien entre guillemets
03:04– La France ne vend pas d'armes.
03:05– Symbolique de la France, même si la France n'en vend pas,
03:06donc la question n'est que symbolique, en revanche je n'oublie pas non plus…
03:09– Il y a des pays qui arrêtent d'en vendre, le Canada notamment.
03:11– Voilà, mais je n'oublie pas non plus pour être complet et complexe,
03:14comme je vous le disais en introduction, que la France a aussi participé
03:18pour être complet à la défense face à l'attaque iranienne
03:21et que le Président est impliqué sur la question de la libération des otages, on le sait.
03:25Donc on est dans une situation complexe, il faut la traiter avec cette complexité
03:29si on veut être honnête et rigoureux.