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00:00Comment être mieux soigné en France ?
00:02Question qu'on vous pose sur France Blaire Morique ce matin
00:05et c'est l'occasion aussi de savoir si on a suffisamment de médecins,
00:08si c'est facile de trouver un rendez-vous chez un spécialiste en Bretagne.
00:11Témoignez maintenant au 02 99 67 35 35.
00:16On en parle ce matin avec une représentante d'une association d'usagers du système de santé,
00:21la déléguée régionale de France Asso Santé Bretagne.
00:24Bonjour Mireille Massot.
00:25Bonjour.
00:26On a entendu il y a quelques minutes sur France Blaire Morique
00:28des bretons qui nous disaient combien ils avaient du mal à trouver même un médecin traitant,
00:33ensuite d'avoir un rendez-vous chez lui.
00:35Alors on ne parle même pas des spécialistes,
00:36il y en a qui ont carrément laissé tomber l'idée d'aller chez un dermatologue par exemple en Bretagne.
00:41Vous constatez aussi ces difficultés dans votre association ?
00:45Hélas oui.
00:46Alors les médecins traitants, c'est vrai qu'on parle beaucoup de déserts médicaux.
00:53La Bretagne n'est pas épargnée par ce phénomène.
00:58Le centre Bretagne, les Côtes d'Armor plus particulièrement.
01:01Et puis, contrairement à ce qu'on pourrait penser,
01:03certains quartiers de grandes villes ne sont pas non plus épargnés
01:07parce que manque d'attractivité, représentation sur la vie du quartier
01:12qui peut être animée de sous-brosseaux tels qu'on peut les connaître
01:16à certains moments de notre vie actuellement, particulièrement sur Rennes.
01:22Alors avoir accès à un médecin traitant, ce n'est pas si facile que ça.
01:27D'autant qu'il y a quelques années, le numerus clausus avait été baissé.
01:32Donc c'est le nombre de médecins qu'on forme chaque année en France.
01:36Ça a changé depuis.
01:37Et que maintenant, il a été à nouveau augmenté.
01:41Pour former un médecin, c'est au minimum dix ans.
01:44Donc avant qu'on retrouve un quota satisfaisant, il va falloir du temps.
01:52Par contre, on peut proposer des solutions qui peuvent pallier cette carence.
02:00Par exemple, les maisons médicales qui existent dans certaines communes ?
02:03On pourrait faire dire maisons pluriprofessionnelles de santé.
02:05Parce qu'on ne trouve pas que des médecins, c'est ça ?
02:06Où il n'y a pas que des médecins, mais où il y a un exercice coordonné
02:10par rapport à des besoins qui peuvent exister sur un territoire.
02:15Et puis, il y a aussi d'autres solutions qui peuvent aussi être en amont.
02:20Par exemple, on a des IPA qui sont des infirmières de pratiques avancées.
02:26Et puis maintenant, les pharmacies aussi ont des capacités à délivrer un certain nombre de choses.
02:32On leur délègue finalement des soins qui étaient faits d'habitude par des médecins.
02:35Ou bien alors, par exemple, aussi délivrer des antibiotiques pour certaines pathologies
02:41comme les angines, comme par exemple des cystites aigus, des choses comme ça.
02:45Le système essaye de pallier.
02:48Pour autant, ce n'est pas satisfaisant parce qu'il faut avoir un médecin traitant.
02:51Et juste pour dire que les médecins traitants sont en moins grand nombre
02:56que les spécialistes qui s'installent finalement.
02:58Et que souvent, les spécialistes qui s'installent, s'installent où ils veulent.
03:01Et surtout en secteur 2, ce qui nous amène sur la question des tarifications
03:06et des dépassements d'honoraires.
03:07Mais peut-être que c'est un autre sujet.
03:10Juste parce que c'est des propositions qu'a fait le nouveau gouvernement.
03:14Rappeler des médecins à la retraite.
03:16Ou on parle aussi, on l'a déjà entendu de la part de certains de nos auditeurs,
03:20obliger les jeunes médecins à s'installer dans ces déserts médicaux
03:23au moins quelques années après leurs études.
03:25Est-ce que c'est des solutions que vous soutenez à votre association France Asso Santé ?
03:30Alors, ce n'est jamais de gaieté de cœur qu'on oblige quelqu'un à faire quelque chose.
03:34Et pas forcément la meilleure méthode pour les persuader.
03:38Pour autant, les études de médecine comme les études d'autres enseignants,
03:44par exemple, font qu'elles sont financées par l'État.
03:47Donc moi je ne trouverais rien d'anormal à ce qu'il y ait un engagement
03:52à servir sur un territoire plutôt déshérité.
03:55Pour autant, on peut imaginer aussi que les organisations font qu'un médecin
04:03qui sort par exemple de son cursus de formation
04:05puisse consacrer une semaine par an sur un désert médical.
04:10Il y a une organisation de ce type dans la Creuse qui fonctionne apparemment très bien.
04:13Et une semaine, ça pourrait aider ?
04:15Avec le nombre de médecins, puisque une semaine, ça ne vous est pas échappé,
04:20c'est 12 mois multipliés par 4 ou 5 semaines.
04:28Donc c'est tout à fait faisable et la Creuse le fait.
04:31Donc pourquoi ça ne serait pas réplicable ailleurs ?
04:33Et une semaine par an, ce n'est pas beaucoup quand même donné.
04:36Après, on peut comprendre aussi que les médecins actuels maintenant
04:41veuillent avoir une qualité de vie qui soit compatible avec leur vie de famille.
04:48Et c'est tout à fait normal, le temps où le médecin passait 70-80 heures par semaine.
04:55Dans son cabinet, c'est terminé.
04:58Mireille Massot, vous êtes déléguée régionale de France Assoce Santé en Bretagne,
05:01dans une association d'usagers du système de santé.
05:03Est-ce que nous, usagers, nous avons...
05:06Est-ce que vous arrivez à vous faire entendre finalement dans ce grand débat
05:09qui existe quand même depuis plusieurs années en France sur notre système de santé ?
05:13Est-ce que les usagers ont la parole ?
05:15On l'apprend.
05:17On l'apprend et on essaye en effet d'être au plus près des besoins, des expressions.
05:25Et surtout aussi auprès des soignants.
05:27Parce que si on ne s'adresse qu'aux usagers et que, de l'autre côté, on ne travaille pas
05:32ce besoin d'écoute que peuvent avoir les usagers du système de santé, les patients, leurs familles,
05:37eh bien c'est quelque chose qui va tomber forcément dans le désert là aussi.
05:42Donc on essaye de faire comprendre que dialoguer entre professionnels de santé
05:47et usagers du système de santé, patients pour certains et leurs familles,
05:52eh bien ça ne peut être que profitable dans les deux camps.
05:55Parce que l'usager a l'expérience de sa vie avec la maladie,
06:01tandis que le professionnel, lui, a l'expérience scientifique de la maladie.
06:05Et il faut que les deux se rencontrent et que ce soit profitable pour les deux
06:08pour un parcours de santé qui sera le plus pertinent possible.
06:11Eh bien merci beaucoup Mireille Massot, déléguée régionale de France Asso Santé en Bretagne,
06:15d'avoir été l'invitée de France Bleu.
06:16Anne-Marie, c'est ce qu'on essaye de faire d'ailleurs avec cette discussion ce matin,
06:19Vanessa, et aussi avec notre consultation sur francebleu.fr,
06:23une consultation qui dure jusqu'au 15 novembre,
06:25et on a eu beaucoup de messages aussi sur Facebook.
06:27Sur la page Facebook, il y a Josette qui nous dit
06:29« Je n'ai plus de dermatologue depuis trois ans alors qu'il me fallait un suivi annuel.
06:33C'est difficile de trouver un kiné pour le dentiste, j'en ai une,
06:36mais j'entends les gens qui appellent ou qui se déplacent pour prendre rendez-vous,
06:39et c'est non, ils ne prennent pas de nouveaux patients. »
06:41Maryline, il y a du positif quand même,
06:43elle vit à Beau dans le Morbihan,
06:45où nous avons sept médecins généralistes, trois pharmacies,
06:48un kiné et un pôle médical où les professionnels de santé s'installent petit à petit.
06:52Donc pour elle, il n'y a pas de raison de se plaindre.
06:54Ça fait rêver !
06:56Émilie a quitté Rennes il y a deux ans,
06:58aucun médecin de son lieu d'habitation actuel n'a voulu la prendre,
07:01donc elle a gardé son médecin de Rennes,
07:03mais il y a deux semaines d'attente pour avoir une consultation.
07:06Ofthalmo, elle nous donne un bon plan.
07:08Rendez-vous rapide à West ofthalmo de Clenay.
07:11On prend les bons conseils.
07:14Et pour sa fille de 15 mois au niveau pédiatre, c'est la Cata,
07:17elle dit « La sienne est partie à la retraite et la plupart ne prennent pas de nouveaux patients.
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