DB - 08-10-2024
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TVTranscription
00:00Musique du générique
00:30Allo, oui il faut que je fasse vite, je crois qu'ils m'ont repéré, il y a deux types
00:45qui me suivent, ils vont sûrement aller chez vous, prenez-vous précaution.
00:49Votre chien, madame Tréguet, votre chien, enfin vraiment, vraiment, vraiment, ça devient
01:11insupportable.
01:12Allez, arrête, vas-y, arrête, tu vois bien que tu fais peur, monsieur, c'est un recours.
01:17Bien, comme je vous le disais, l'informatique, je n'y connais vraiment rien du tout.
01:21Justement, ça étendra vos connaissances.
01:26Louis Taillet et fils, qu'est-ce qu'ils vendent ces braves gens ? Des articles de pitié.
01:33Comment ? Pardon, de piété.
01:37Oui, le général nous a fait beaucoup de tort avec la décolonisation, l'Afrique était
01:42notre principal marché, enfin heureusement, il nous reste l'ourde, les yeux et les grands
01:48pèlerinages, grâce à Dieu, et surtout nous sommes diversifiés, voyez, nous faisons maintenant
01:54toutes les religions.
01:55Et vous avez une gestion informatique ? Ah, ça c'est mon frère qui s'occupe de ces
02:00questions-là.
02:01Jean, Jean, la personne de l'assurance est là ? Oui, personnellement, je m'occupe
02:10surtout de la maison mère.
02:11Mademoiselle, vous permettez un instant ? C'est le devis pour la serrure du portail.
02:21Quoi tant que ça ? Le camion l'a arraché, il faut la remplacer.
02:25Enfin, ça ne peut pas attendre un peu ? Si tu as envie qu'on soit cambriolés, alors.
02:30Madame Triguet me parlait de ton ordinateur.
02:33Ah bon ? Et quand notre père est mort, la boîte était en pleine déconfiture.
02:40Bon, pour s'en sortir, il fallait se moderniser, on a liquidé la moitié du personnel et on
02:45s'est mis à l'informatique.
02:46L'ordinateur travaille le matin pour la maison mère, gestion du stock, comptabilité,
02:53services expédition, et l'après-midi pour une filiale que je dirige, Taillematique.
02:58Nous faisons de la gestion de fichiers et aussi du travail à façon pour les clients
03:01à l'extérieur.
03:02La mémoire qui a été effacée que voici appartient à l'un d'eux, mademoiselle Franz, un expert
03:08comptable.
03:09Son fichier a été effacé et malheureusement, nous en sommes responsables.
03:15C'est un fichier ça ? Une disquette comme ça contient plus d'un million de caractères.
03:22A cent caractères par tête, ça permet de ficher dix mille personnes.
03:25Je n'aime pas ce genre de choses, c'est une intrusion dans la vie privée.
03:32Mais nous ne sommes plus autant de la lampe à huile, il faudrait faire une raison.
03:36Le sinistre a eu lieu le vendredi 27.
03:45Oui, nous avons deux pupitreurs.
03:47Le matin, une vieille employée de la société Louis Taillet et ses fils et l'après-midi
03:52un garçon que j'ai embauché pour Taillet Métique, Guy de Cise.
03:56Alors, mademoiselle Franz devait venir vers 14 heures, malheureusement elle était très
03:59en retard et quand elle est arrivée, Guy était déjà parti.
04:02Elle m'a laissé sa disquette et ses fiches pour qu'il fasse les mises à jour le lundi
04:06et le soir, le noir qui fait le ménage l'a posé sur le...
04:10Mais enfin, Ahmed affirme que ce n'est pas lui.
04:13Mais on n'accuse pas un homme comme ça sans preuve, non ?
04:15Et où s'est produit le sinistre ?
04:20A l'informatique.
04:21Je vais vous montrer.
04:22Ça consiste en quoi exactement, la gestion des fichiers ?
04:33On achète des listings à droite et à gauche, des abonnés d'un journal, des membres d'un
04:37club par exemple.
04:38Et quand un client nous demande une liste de prospects, l'ordinateur fait son tri et
04:42sort ce qui correspond à la commande.
04:45Eh bien, sans ta liématique, on aurait déjà mis la clé sous le paillasson.
04:50Pourquoi ? La piété n'est plus ce qu'elle était ?
04:53Il faut choisir où c'est la messe tous les dimanches, où c'est la voiture et la résidence
04:56secondaire.
05:01Voilà l'informatique.
05:05Madame.
05:07Et voici l'ordinateur.
05:10Il est tout petit.
05:11C'est quand même un grand star M.
05:15Dernier modèle.
05:17Bon, les mémoires sont là.
05:18Celles de la maison mère, celles de Taillet-Baltique et les sauvegardes sont ailleurs.
05:23C'est quoi les sauvegardes ?
05:25Des copies.
05:26Quatre pépins.
05:28La disquette effacée était dans quel armoire ?
05:31Aucune.
05:32Quand la petite France m'a laissé son bazar, j'ai tout posé sur la table.
05:37Il faut que je comprenne.
05:38Expliquez-moi exactement ce qui s'est passé.
05:41Oui.
05:42Le haut-parleur était mort.
05:43L'hélico l'a descendu.
05:44Il l'a laissé sur la table pour le changer le lundi.
05:46Et le soir, Ahmed, en faisant le ménage, a posé la disquette dessus.
05:51Et ça a suffi pour tout effacer ?
05:53Pareil.
05:55Moi, j'y connais pas grand-chose, mais mademoiselle Simone va vous le confirmer.
05:59Un haut-parleur, c'est un aimant.
06:01Ça effacerait n'importe quel support magnétique.
06:05Même une mémoire avec un million de caractères ?
06:09Vous ne me croyez pas ?
06:11Si, je vous crois, seulement j'y connais rien.
06:14De toute façon, on ne me fait plus confiance, ici.
06:17Mais, mademoiselle Simone, ça va pas, ce matin ?
06:20Un appel pour M. Jean sur la ligne directe.
06:22Je reviens tout de suite.
06:29Ce n'est pas Ahmed.
06:33J'étais là, vendredi, quand mademoiselle France a laissé sa disquette.
06:37J'étais la seule dehors.
06:39Elles étaient toutes dans les armoires.
06:42Mais quand je suis arrivée le lundi matin,
06:45j'avais toute une pile brisée sur la table.
06:51Les armoires sont matelées, non ?
06:53Aimez-vous le gibier ?
06:55Oui, pourquoi ?
06:57On invite samedi et dimanche, je ferai plaisir de vous offrir une belle pièce.
07:01Vous êtes trop aimable.
07:03M. Louis était encore de ce monde. La maison Taillet est ouverte le samedi.
07:06Et tout le monde travaillait. M. Taillet comme les employés.
07:11Mais des patrons comme lui, on n'en fait plus, ma pauvre Simone.
07:15Vous avez vu tout ce que vous vouliez ?
07:17C'est M. Ahmed. J'aimerais bien lui parler.
07:20Il doit glander quelque part dans le magasin, mais il n'avouera jamais que c'est lui.
07:25Je ne suis pas raciste, mais ce type-là, ça ment comme ça respire.
07:37Enfin, M. Ahmed, pourquoi est-ce que vous refusez de me répondre ?
07:41Pourquoi il dit que c'est moi, M. Jean ?
07:43M. Clément, quand il m'a embauché, il m'a mis à être magasinier.
07:47J'ai passé mon permis.
07:49Tu sais combien ça m'a coûté ?
07:51Trois mois ! Trois mois de ma paye !
07:53Trois mois que je n'ai rien envoyé à ma famille.
07:57Moi, je n'ai rien touché, moi.
08:00C'est peut-être Guy. Il dit toujours que c'est la faute aux autres.
08:02Attendez, attendez, parce que je m'y perds, moi.
08:05Guy, le pupitreur ?
08:07Ou peut-être Mlle Denise.
08:09Quand elle m'a entendu, elle a filé vite. Vite !
08:12Mais moi, je l'ai vu.
08:14Quel toupet, il a !
08:17Qu'est-ce que je serai allée y faire, à l'ordinateur ?
08:20Vous savez vous en servir ?
08:22Mlle Simone m'a montré pour la remplacer si un jour elle n'est pas là.
08:26Tenez, elle aussi, elle est restée tard, vendredi.
08:29Pourtant, elle n'a rien fait.
08:30Elle est restée tard, vendredi.
08:32Pourtant, elle, on ne lui compte pas ses heures supplémentaires.
08:36Je sais bien ce qu'il y a avec Ahmed.
08:38On a reçu des tas d'objets du Moyen-Orient.
08:40Il en voulait un et je ne lui en ai pas donné.
08:42Alors, il essaye de se venger.
08:45Vous l'emportez ?
08:47Pour voir s'il y a des empreintes digitales ?
08:50Non, nous ne sommes pas un laboratoire de police.
09:01Ah, tu t'embêtes, ma pauvre fille.
09:04Je t'aurais bien remis avec moi, mais vraiment, ce n'est pas le genre de la maison, tu sais.
09:08Allez, bouge-toi, on va aller voir la comptable.
09:19Excusez-moi.
09:21Tout ça parce que j'étais en retard.
09:23C'est trop bête.
09:25Le pupitreur était parti quand vous êtes arrivée.
09:27Oui, il y a une dame qui était là et qui a proposé de me dépanner.
09:30Mais Taillière refusait.
09:32Mademoiselle Simone ?
09:34Oui, je crois. Elle a été vexée comme un pouf.
09:39Ces 150 000 francs que vous réclamez, c'est quand même une somme.
09:42C'est si important pour vous, cette disquette ?
09:45Mais toutes mes archives, des années de travail.
09:48Et vous n'aviez pas de sauvegarde ?
09:50Hélas, non.
09:53Frédéric m'avait dit d'en faire.
09:55Mais je ne pensais pas que des pépins comme ça, ça pouvait arriver.
09:58Frédéric qui est-ce ?
10:00Frédéric Goas, un programmeur.
10:03Je travaille pour eux de temps en temps.
10:06C'est lui qui a fait mes programmes.
10:08Entrez.
10:10Qui vous a donné mon nom ?
10:12Martine France.
10:14Asseyez-vous.
10:16Qu'est-ce que je vous offre ?
10:18Un petit whisky si vous voulez.
10:20Mais alors sans glace.
10:23Vous travaillez ici ?
10:25Oui, je suis un jarre de freelance.
10:27Je fais des programmes à la demande pour différentes boîtes.
10:29Comme ta yématique, entre autres ?
10:31Non, je leur ai fait un logiciel une fois.
10:34OK, je dois vous faire une confidence.
10:36Moi, l'informatique, je connais vraiment rien.
10:39Un ordinateur, vous lui donnez des instructions et vous lui posez des questions.
10:43Il trie, fait des calculs, compare et il vous donne les réponses.
10:46Pour cela, il a besoin d'instructions précises.
10:53À votre avis, le fichier de Martine France,
10:56il valait cher ?
10:58Aucune idée.
11:00Je lui ai fait ses programmes et ce qu'elle a mis dedans.
11:05Dis-moi, tu te mêles l'informatique ?
11:07Ah, c'est vrai, tu déconnes un peu, toi ?
11:09Oui, j'ai fait un stage chez TNT.
11:14Ah, dis-donc, toi, mes chocolats.
11:17De toute façon, pour ton régime, c'est pas bon.
11:19Va mêler-toi de ce qui te regarde.
11:21Hé, il y a Viva Zapata qui ressort.
11:23Ça t'intéresse ?
11:24Avec Brando ?
11:26Ah, c'était super, j'aimerais bien le revoir.
11:28Ben, si tu veux, on peut aller le voir ensemble mercredi.
11:30Ah, c'est une bonne idée.
11:32Mais tu viens pas habillé comme ça, hein.
11:37Lundi après-midi, Jean m'a demandé de commencer par le fichier de la petite comptable.
11:41Alors, j'ai mis sa disquette dans la bécane.
11:45Et voilà ce que j'ai vu.
11:48Fichier inexistant.
11:50Ça veut dire quoi ?
11:52Ben, qu'il n'y avait plus rien sur le support.
11:54Ahmed avait tout effacé.
11:57Vous l'avez vu faire ?
11:59Bon, si c'est pas lui, c'est la vieille bigote.
12:01Elle ne peut pas me souffrir.
12:03Elle aurait voulu s'occuper des fichiers, mais c'est bien de trocailler pour elle.
12:06Alors, elle est toujours sûrement devant me chercher des histoires.
12:09On m'a dit que vous étiez là. Bonjour.
12:11Dis-moi, mon petit, que tu me fais le listing du code 15 au code 32.
12:16Qu'est-ce que c'est ?
12:18Profession libérale, ville de plus de 100 000 habitants, Paris accepté.
12:21Pour un conserveur du Périgord qui veut faire de la vente directe.
12:25Vous avez beaucoup de noms sur votre fichier.
12:27Ah ben, encore heureux, c'est grâce à sa convie.
12:29Vous êtes sûrement vous.
12:31Moi ?
12:33Ben, tu as pardie.
12:35Sans moi, le fichier général, on est tous fichés des centaines de fois.
12:38La sécurité sociale, le fisc, votre banque.
12:40Quand vous achetez par correspondance, si vous allez en avion.
12:44Et vous avez bien une voiture ?
12:46Oui.
12:48Fiché.
12:50Pour ce truc-là, il y a sûrement une fiche à votre nom.
12:52Vous avez quelquefois des contraventions ?
12:54Pas mal.
12:56Fiché.
12:58Vous avez des enfants, vous avez passé des exams, vous êtes appelé à un journal.
13:00Fiché.
13:02Charmant.
13:04C'est comment votre nom de jeune fille ?
13:06Franée.
13:08Marion Franée.
13:10F-R-A-N-E-Y.
13:19Marion.
13:21Ben voilà.
13:23Marion Franée, née à Orléans.
13:25Situation de famille, veuve.
13:27Enfant néant, catégorie socio-professionnelle, cadre supérieur.
13:30Niveau d'études, licence en droit.
13:33Ça veut dire quoi, ça ?
13:35Un faux premier degré ?
13:37Il y a un deuxième degré ?
13:39Même un troisième.
13:41Et qu'est-ce qu'on y trouve ?
13:43Ça, c'est mon petit secret.
13:45Et vous vendez ces renseignements à n'importe qui ?
13:47Quand vous recevez un prospectus par la poste,
13:48ou quand des marcheurs sonnent à votre porte,
13:50vous ne vous êtes jamais demandé combien il avait trouvé vos coordonnées ?
13:52Non, jamais.
13:54Le chèque, vous nous l'envoyez bientôt ?
13:56Ben, à l'Académie de France, on m'a encore téléphoné et moi...
13:58Quand j'aurai terminé mon enquête.
14:00Mais je vous ai déjà dit que...
14:02M. Ahmed, je sais.
14:04Mais d'autres personnes aussi ont pu effacer la disquette.
14:07Par inadvertance,
14:09ou pas par inadvertance.
14:19Tête de l'art, cette bonne femme.
14:21De quoi vous parliez avant que j'arrive ?
14:24Ah, c'était quelqu'un, M. Louis.
14:27Faut voir ce que la maison taillée est devenue maintenant.
14:30Quoi ?
14:32Les fils ne veulent pas le faire ?
14:34M. Clément, si.
14:36C'est un scrupuleux.
14:38Il ne rechigne pas au travail.
14:40Il a le sens moral.
14:42Celui-là est moins cher pour la même qualité.
14:44C'est bienveillant.
14:46Il s'intéresse aux employés,
14:48à la salade.
14:49C'est un monsieur,
14:50de son père.
14:52Il ne voit pas le mal.
14:53Il se laisse embobiner.
14:56Par son frère ?
14:59Ah celui-là,
15:00si vous saviez la vie qu'il mène.
15:02Et l'autre qu'il a embauché,
15:03la paresseuse,
15:04qui ne vient que l'après-midi.
15:06Tout ça, c'est faux jetons et compagnie.
15:09J'ai vu Martine France hier.
15:11Elle m'a dit que vous lui avez proposé
15:13de l'aider à mettre son fichier à jour,
15:14ce fameux vendredi.
15:16Cette pauvre petite,
15:17je l'ai vu pour un quart d'heure à peine.
15:18Monsieur Jean n'a pas voulu.
15:20Pourtant c'est Guy qui a les codes d'accès
15:21à l'ordinateur, non ?
15:24Il les note sur un carnet dans son armoire.
15:26Monsieur Jean a la clé,
15:27il aurait pu me la donner.
15:29Il paraît que vous êtes resté très tard,
15:30ce fameux vendredi.
15:33Je n'ai pas touché à la disquette
15:34de ces demoiselles.
15:36Ça ferait bien plaisir à monsieur Jean
15:37si vous pouviez lui dire que c'est moi.
15:39Mais c'est pas moi.
15:42Au revoir, madame.
15:48Ah non, la crème des marrons aussi,
15:49ça fait grossir.
15:54Merci.
15:56L'informatique,
15:57elle a porté le tout.
15:59C'est pour quoi tout ça ?
16:01C'est pour la faire tailler.
16:03Je suis même allé aux archives ce matin,
16:04c'est passionnant.
16:06Mais pourquoi tu ne t'adresses pas
16:07à la Fédération Nationale de l'Histoire ?
16:09C'est pas la Fédération Nationale
16:10de l'Histoire.
16:12C'est pas la Fédération Nationale
16:13de l'Histoire.
16:14C'est pas la Fédération Nationale
16:15de l'Histoire.
16:17C'est pas la Fédération Nationale
16:18des Agents Généraux de l'Assurance.
16:19Il n'était pas le temps, je te le dis.
16:20Pourquoi, ils ont un service informatique ?
16:21Oui, formidable.
16:23Je ne savais pas.
16:24Au revoir.
16:30Allô, oui ?
16:32Madame Tréguet ?
16:33Où la passe ?
16:34Madame Tréguet !
16:35Oui ?
16:36Téléphone !
16:37J'arrive !
16:47Je suis désolée.
17:02Bonjour.
17:05Patrick, mon fiancé.
17:08Bonjour.
17:09Alors, qu'est-ce qu'il se passe ?
17:11Monsieur Jean a mis Ahmed à la porte.
17:13Ah, le salaud !
17:14Ça, vous pouvez le dire.
17:16Parce qu'il était pour rien, Ahmed.
17:20C'est vous ?
17:21Non, non.
17:22Non, c'est moi.
17:23Non, c'est moi.
17:24C'est moi.
17:26Un ordinateur, il en avait jamais vu.
17:29Alors j'ai voulu lui montrer comment ça marchait.
17:33C'est moi qui te l'ai demandé.
17:34Il y avait un petit disque sur la table, alors je l'ai pris.
17:37Mais on a entendu quelqu'un dans le couloir, et j'ai eu peur, j'ai voulu le remettre où il était avant.
17:42Et c'est moi qui l'ai mis sur le haut-parleur.
17:44Non, moi !
17:47C'est pas très malin, votre histoire.
17:49Vous savez combien elle réclame d'indemnité, la cliente ?
17:52150 000 francs.
17:55150 000 francs ?
17:5815 millions de centimes.
18:00Comment on va faire ?
18:02On pourra jamais ?
18:05Je pense pas que la compagnie vous demande de rembourser.
18:12Et pour Amène, qu'est-ce qu'il faut faire ?
18:15Le mieux, c'est que je dise la vérité à M. Jean.
18:18Ah non, non, surtout pas.
18:20Il serait capable de vous mettre à la porte, vous aussi.
18:23Je vais lui téléphoner, je vais voir ce que je peux faire.
18:29Vous êtes bien sûr qu'il n'y avait qu'une disquette sur la table ?
18:32Pas une seule, je suis sûr.
18:34Vous voulez boire quelque chose ?
18:36Je suis très mal garée, il faut que je me souvienne.
18:50T'as vu mon Kia ?
18:52C'est pas marrant, t'es toujours en retard.
18:54On peut pas se garer dans ce quartier pourri.
18:57L'informatique, ça rentre ?
18:59C'est fini, terminé.
19:00Effacement accidentel, la compagnie paiera.
19:03Même pour Brandon, je suis pas à la queue.
19:05On ira à 10h, viens.
19:07Il faut que je passe chez Frédéric Goasse, j'ai un truc à lui dire.
19:13C'est juste pour lui dire que tout est arrangé.
19:17Bonjour, vous me reconnaissez ? Je suis la dame...
19:20Je n'ai rien à vous dire, allez-vous-en.
19:22Bravo.
19:26Vous Jacques, mufle ce type, alors !
19:28Tu parles de visite de politesse.
19:34Même en civil, on voit que c'est des flics.
19:36Il doit y avoir une ville qui habite l'immeuble.
19:46Alors, ça t'a plu ?
19:48C'était bien, mais j'aimais mieux le tramway.
19:50Tu sais qu'il rejoue.
19:52On irait bien le revoir, non ?
19:55Dis-moi, t'as pas l'impression d'être suivie ?
20:03C'est les deux mecs qui étaient devant chez Goasse tout à l'heure.
20:05C'est pour ça qu'il nous a fermé la porte au nez, il avait la trouille.
20:08Elle est loin, ta tire ?
20:09Première rue à droite.
20:10La droite, pour un 100 mètres.
20:12Ok.
20:13Allez, allez, allez !
20:33Lâchez-moi !
20:34Service de sécurité.
20:35Vous êtes de la police ?
20:37Le monde commence pas à nous emmerder.
20:39Rendez-moi ce sac, ça m'en garde pas !
20:42TNT, centre de traitement informatique, garde d'accès permanent.
20:45Oh, je crois qu'on a fait la bonne prise.
20:47Le patron va être content.
20:48C'est qui, le patron ?
20:50Lâchez-le ! Lâchez-le, sale pute !
21:04Ça va ?
21:06J'ai pas le pied.
21:08J'ai faim.
21:10Quelle heure il est ?
21:14Six heures du matin.
21:16On est sortis à quelle heure du cinoche ?
21:20Une heure.
21:24Ils m'ont piqué la disquette dans mon sac.
21:27Donc ça a un rapport direct avec Frédéric Goasse.
21:32Mais quel rapport ?
21:34Qui c'est, ce patron ?
21:37Je sais pas, mais il va m'entendre.
22:08Ça va vous coûter très, très cher, cette plaisanterie.
22:11Hubert de Givry.
22:13Marion Traguier.
22:15Je sais.
22:17Je vous en prie.
22:21Je ne sais comment m'excuser.
22:25À votre place, je ne saurais pas non plus.
22:29J'ai l'intention de porter pour vous un petit cadeau.
22:32Un cadeau ?
22:34Non plus.
22:36J'ai l'intention de porter plainte pour violence, séquestration et voies de fête.
22:46Je crois que ce serait une erreur.
22:49Ces gens ont des relations dans la police.
22:52Ce sont vos employés, non ?
22:55C'est une entreprise de surveillance qui n'a aucun rapport avec notre société.
23:04Noir ou au lait ?
23:06Le plus noir possible.
23:11Notre société assure la distribution de messages publicitaires
23:18à des prospects classés par catégories socioprofessionnelles.
23:23Vous aussi.
23:25Nous avons été les premiers à le faire, madame, il y a plus de trente ans.
23:30Mais depuis quelques années, nous sommes envahis par des margoulins.
23:36Et alors ? On doit vous plaindre.
23:39Nous avons mis trente ans pour constituer nos fichiers.
23:42Trente ans !
23:44Ces gens-là n'ont pas notre patience. Ils préfèrent nous les voler.
23:48Je ne vois pas le rapport entre vos soucis professionnels et ce qui s'est passé cette nuit.
23:52Vous connaissez Frédéric Goas ?
23:55Nous faisons quelques fois appel à lui quand nos programmeurs sont débordés.
24:00Il y a quinze jours, il a travaillé chez nous, un vendredi.
24:04L'après-midi, nous avons eu la classique alerte à la bombe du week-end.
24:09La quoi ?
24:11Autrefois, quand un employé voulait partir plus tôt le vendredi,
24:16il disait qu'il était malade ou que sa grand-mère venait de mourir.
24:20Aujourd'hui, il téléphone, anonymement,
24:23pour annoncer qu'une bombe a été cachée dans l'immeuble.
24:27On évacue le personnel.
24:29Le temps qu'on cherche partout pour s'assurer qu'il n'y a pas de bombe,
24:33dès six heures du soir.
24:35C'est pas bête, ça ?
24:38Ça s'est passé le jour où Goas était chez vous ?
24:41Vers quatorze heures, oui.
24:43Il a quitté l'immeuble quelques minutes après ses collègues,
24:47quelques minutes pendant lesquelles il est resté seul
24:50avec un ordinateur dont il connaissait les codes et les mots de passe.
24:55Une mémoire comme celle que vous avez, se copie en moins de deux minutes.
25:00On a suivi Goas.
25:03Il a été tout droit chez un de ses margoulins.
25:08Taïématique.
25:09Exactement.
25:11Depuis, on le surveille discrètement.
25:14Et les gens qu'il rencontre ? Comme moi, par exemple.
25:19Vous êtes allé deux fois chez lui.
25:21Ça n'était absolument pas une raison pour nous traiter comme vous l'avez fait.
25:25Chaque fois que vous payez des hommes de main,
25:27on séquestrait des personnes comme nous simplement parce que vous les pensiez suspectes.
25:31Vous portez atteinte à la liberté.
25:34Et la liberté n'a pas de prix, vous le savez très bien.
25:38Et à force de la grignoter, on s'aperçoit un jour qu'on ne l'a plus.
25:41Et on se rappelle alors combien la liberté était belle.
25:44Quant à ces gens qui vous volent, comme vous dites,
25:47ça n'est absolument pas à vous de les pourchasser.
25:50Il y a des gens qui sont payés pour ça. La police, la justice.
25:54La justice, madame, se nourrit de preuves.
26:00Une mémoire volée ne servira jamais de pièce à conviction.
26:05Faire disparaître son contenu,
26:08l'effacer avant qu'elle ne vous accable,
26:12est tellement simple.
26:17Le vendredi, Goas vole une mémoire en la recopiant sur une disquette.
26:37Il amène la disquette à Jean Taillé et Guy...
26:40Guy, c'est-à-dire le pupitreur, hein ?
26:42C'est ça, oui. Guy la range dans l'armoire.
26:45Le vendredi soir, Goas s'aperçoit qu'il est suivi. Il prend peur.
26:48Et il téléphone à Taillé en lui recommandant de détruire la disquette.
26:52En l'effaçant ?
26:54Non, en la balançant dans une poubelle. C'est beaucoup plus simple.
26:58Taillé retourne au bureau.
27:00Il va vers l'armoire où se trouvent une quarantaine de disquettes.
27:03Il les prend et les pose sur la table à côté de celle de Martine France
27:06qu'il pose sur le haut-parleur, celle-là.
27:09Quand il a trouvé la disquette de Goas,
27:11il s'en va en laissant toutes les autres sur la table,
27:13car il est abdoul de désordre constaté par mademoiselle Simone le lundi matin.
27:19Ce Jean Taillé est un de nos clients ?
27:21Oui, et j'aimerais bien savoir qui nous l'a amené.
27:24Asseyez-vous, Marion, et calmez-vous.
27:30T'as démontré qu'il y a eu vol ?
27:32Difficilement, mais je vais essayer.
27:39Vous avez été très éprouvée par cette nuit difficile.
27:42Je suggère que vous vous confiez jusqu'à la fin de la semaine.
27:45Je confierai le dossier à Ruffiard.
27:48Ça va pas, non ?
27:50C'est mon dossier. Il fallait lui confier avant.
27:52Maintenant, c'est mon affaire.
27:54C'est Marcouf à raison, Marion. Vous devez vous reposer.
28:04Très bien.
28:08Tenez.
28:10En souvenir de ma nuit difficile.
28:13Je l'ai trouvé sur ma voiture ce matin.
28:20Je téléphonerai ce soir.
28:22Mais il ne serait pas là.
28:28C'est qu'elle est de plus en plus nerveuse.
28:31Dites-moi, M. Rangourou, vous qui avez sûrement tout compris,
28:35cette histoire de disquette, là, c'est...
28:38Je vous expliquerai.
29:03Et tu sais qui ils ont fichu sur le cou ?
29:05Ruffiac ! Ruffiac, le plus ringard de tous les enquêteurs.
29:09La compagnie, tout ce qu'elle cherche, c'est à résilier la police.
29:12Mais moi, je veux sa peau à tailler, et je l'aurai !
29:15Écoute, Marion, calme-toi.
29:20C'est vrai, excuse-moi.
29:22Toute cette histoire, ça m'a énervée.
29:26Ça en a l'air. On parle d'autre chose.
29:29Habille-toi, je te paye une toile.
29:31Mais on parle plus de tailler.
29:36C'est quand même un super film.
29:39Dis-moi, t'es dans la lune ?
29:41Ne m'énerve pas, je pense.
29:43Je me demande pourquoi tailler fait du travail à façon comme ça pour des tas de petits clients.
29:48C'est le fin de mois, tiens.
29:50Non, ça tient pas, ça. Parce qu'une heure ou deux par-ci, par-là, ça paye pas.
29:54Mais tous ces gens ont des fichiers.
29:57Et moi, je suis sûre que tailler copie les fichiers en douce.
30:00Tu crois ?
30:03Deux menthe à l'eau, s'il vous plaît. Avec beaucoup de glace.
30:10Enfin, écoute, De Givry nous a expliqué qu'on ne pouvait pas prouver que les fichiers avaient été volés.
30:15Si eux n'y arrivent pas, je ne sais pas ce que tu vas faire.
30:17Parce que c'est une grosse boîte et qu'avec eux, tailler est prudent.
30:21Tandis qu'avec tous les petits clients qui n'ont pas les moyens de payer une police privée,
30:25ils prennent certainement beaucoup moins de prétention.
30:28Et c'est comme ça que je vais le coincer.
30:31Par les gens qui se servent de son ordinateur de temps en temps.
30:34Faut en aller connaître. T'as la liste ?
30:37Elle est chez Tailler. Sur ordinateur.
30:40Tu crois que ton copain Tailler va nous prêter sa machine, les mémoires et les codes ?
30:44Pas de doute. Le pupitreur les note sur un carnet qui est rangé dans l'armoire, avec les disquettes.
30:49Une armoire fermée à clés, bien sûr.
30:51Évidemment.
30:54Tu te souviens ?
30:56Quand tes parents m'avaient invité il y a deux ans pour un week-end ?
30:59Vaguement.
31:01Et que ta mère avait éclaté la porte de ma voiture en laissant les clés sur le tableau de bord ?
31:05Fermées de l'intérieur.
31:07Heureusement que tu avais réussi à la trafiquer.
31:09Oui, j'avais trituré la serrure avec un fil.
31:14Qu'est-ce que tu me manigances encore ?
31:16J'ai une compagnie qui savait comment tu bosses.
31:19Ecoute, on peut rentrer chez Tailler comme on veut. La serrure d'en bas n'a pas été réparée.
31:22T'es de plus en plus ravagée.
31:24Tu vois que t'as pas perdu la main.
31:26Allez, dépêche-toi maintenant.
31:28T'es toujours décilée ?
31:30Oui, allez, grouille !
31:39Continue.
31:41I. M. P.
31:43I. M. P.
31:45I. M. P.
31:47I. M. P.
31:49R. I. M.
31:51A. N. T. E.
31:53Validation. Nombre de copie, 1.
31:56Validation.
32:14Ça va durer longtemps ?
32:16Non, juste le temps qu'un quart de flics arrive du commissariat.
32:33Un grand crème, un grand noir et des croissants, s'il vous plaît.
32:36On va se mettre là, c'est plus tranquille.
32:40Je trouve qu'on prend beaucoup le petit-déjeuner ensemble en ce moment.
32:43Ça durera pas, après on sera séparés.
32:45Quel humour.
32:47Tiens.
32:50Alors...
32:52Abonné Larvulatome.
32:54Officier de réserve.
32:56Comptable.
32:58Groupe folklorique.
33:02Y a vraiment de tout là-dedans.
33:04Bon, on va boire nos cafés et on va dormir.
33:08Pas question.
33:10On va faire la tournée.
33:13C'est parti.
33:43Le journal des atomistes, ils m'ont foutu dehors.
33:45On va croire que c'est un secret d'Etat, alors qu'il y en a un.
33:47Jean Taillé a la liste de leurs abonnés.
33:51Elle est pas dégueulasse, cette choucroute.
33:53Super.
33:55Bon, alors écoute, on fait un bilan.
33:59Taillé possède beaucoup de petits clients.
34:01Et chacun possède des informations plus ou moins confidentielles.
34:07Chaque information prise séparément, ça vaut pas cher.
34:10Mais si tu les prends toutes, tu les mets dans le même chapeau et tu agites...
34:14Informatique et liberté, tu connais ?
34:17C'est quoi, ça ?
34:19C'est une loi qui interdit le recoupement de fichiers.
34:23Et qu'est-ce qu'ils risquent avec cette loi ?
34:25Toujours pareil, faudra la preuve et ça.
34:31Ça veut dire quoi, ça ? Info, premier degré ?
34:34Y a un deuxième degré ?
34:36Même un troisième.
34:37Et qu'est-ce qu'on y trouve ?
34:39Ça, c'est mon petit secret.
34:41Et voilà, M. Taillé, nous y sommes.
34:43Vos informations, troisième degré, manipulées par quelqu'un de pas très honnête.
34:47Ça débouche sur quoi ?
34:49Du chantage.
34:51Vous êtes très attachée à la famille Taillé, je crois.
34:53Oh, madame.
34:55Depuis 30 ans.
34:56Toute une vie de travail.
34:58D'honnêteté.
35:00Alors, il faut nous aider.
35:02Il se passe des choses à Taillé Mathis...
35:04Non, je ne sais rien.
35:07Pourtant, vous allez l'après-midi à l'informatique.
35:09Vous voyez Guy travailler.
35:11Quand je suis là, il s'arrête.
35:13On me cache tout. Je ne suis au courant de rien.
35:15Bon, très bien.
35:17Je vais aller parler à Guy.
35:21Mais c'est pas du tout la même chose, Guy.
35:23La famille Taillé, il s'en moque, lui.
35:26Il racontera tout ce qu'il sait.
35:29Peut-être même à des journalistes.
35:33Vous imaginez le scandale ?
35:35Toute la famille éclaboussée.
35:38La mémoire de M. Louis.
35:40M. Clément.
35:42Je ne sais rien. Je ne sais rien.
35:45Très bien.
35:48Vous avez son téléphone ?
35:52J'ai pas le téléphone.
35:55Vous avez son adresse ?
36:00J'ai perdu mon carte.
36:03Mon Dieu, dix heures. La messe.
36:06Et vous laissez tout ouvert, comme ça ?
36:09Où est-je la tête ?
36:13Elle sait beaucoup de choses, mais elle ne dira rien.
36:19On a mieux d'aller voir Guy.
36:21Malin, tu as son adresse ?
36:272-6, Saint-Cruz, du général Michel Laillerose.
36:29Bravo. Il fait des progrès.
36:40Je vous assure.
36:43Vous savez, M. Decize,
36:45complicité de vol, ça m'a cherché dans les dix ans.
36:48Mais enfin, si tu nous aides, on en tiendra compte.
36:51Jean m'a fait copier les fichiers des clients.
36:54Je ne voulais pas, mais il m'oblige.
36:56Il t'oblige ?
36:58Je vous jure.
37:00Il en fait quoi, de ces copies ?
37:02Je ne sais pas.
37:04Votre femme est au courant, M. Decize ?
37:06Non.
37:08Et où est-elle ? Dans la cuisine, je suppose ?
37:10Non.
37:12Il a pris de mémoire à part des autres.
37:17Mais je ne connais pas les codes.
37:19Tu sais que c'est très vilain de mentir.
37:21Vous les notez tous sur un petit carnet.
37:23Pas ceux-là.
37:25Pas ceux-là, j'en ne veux pas.
37:27Il a pris des codes vicieux, deux lettres et six chiffres.
37:29Ceux-là, il n'y a pas moyen de les retenir.
37:32Eh bien, on va faire joujou avec l'ordinateur.
37:36On va essayer de les trouver, ces codes.
37:38Moi, je n'y vais pas.
37:40Vision de centrale, ça passe vite.
37:43Eh bien, oui, quoi.
37:45On commence par le commencement.
37:47On n'est pas sortis de l'auberge.
37:55On n'est pas sortis de l'auberge.
38:26Bon.
38:28Vous continuez sans moi.
38:30Je vais voir Bibiche.
38:52Alors, Bibiche ?
38:55Ah, tu me manques.
38:57Tu me manques.
39:25Ah !
39:52Vous avez des ennuis ?
39:54Moi? Ben non, pourquoi?
39:56Ah! Vous êtes du quartier?
39:59Non. Pourquoi?
40:02Ah, pour rien.
40:16Tu ne peux pas taper plus vite?
40:18Je me demande où ils t'ont déniché les taillés. Dans le pochet de surprise, ou?
40:24Je ne sais pas.
40:26On y arrivera jamais. Il faut trouver un autre truc.
40:55Si on faisait comme au loto.
40:58Tu joues au loto toi maintenant?
41:00Ouais, attends. M, T.
41:03Mais c'est mes initiales ça.
41:05Ta note de naissance.
41:06Mais ça va pas, non?
41:07Je la connais.
41:08Putain.
41:09Bon d'accord, je prends la note du jour. 13, 04, 81.
41:13Non, maintenant on est le 14.
41:1514, 04, 81.
41:25M, T, 14, 04, 79.
41:30C'est pas vrai.
41:31Mais c'est pas vrai, on a trouvé! On a trouvé!
41:35Indiquer nom et prénom. J'ai un copain dont le père est député ou je sais pas.
41:40On pourrait peut-être s'en aller maintenant.
41:43Ah non, on attend jusqu'à ce que tout le monde arrive.
41:55Oh, Saint-Marcouf.
41:58Paul-Henri Chrétien Saint-Marcouf.
42:19Monsieur Clément! Monsieur Clément! Vite!
42:25Il a reçu un coup de téléphone hier après-midi.
42:28Sa femme ne sait pas de qui.
42:30Il a empilé du linge dans une valise
42:33en disant qu'il était obligé de partir pour l'étranger et qu'il ne savait pas quand il reviendrait.
42:40J'étais sûr qu'il arriverait quelque chose un jour ou l'autre avec lui.
42:44Pourquoi?
42:46Voyez-vous, à la mort de notre père,
42:52à la mort de notre père,
42:55Jean a suivi une voie incertaine. Il a commis des...
43:00Oh, je n'ai pas peur des mots.
43:02Des escroqueries.
43:06Heureusement, je l'ai appris avant que ses victimes ne portent plainte et j'ai promis de les dédommager.
43:13J'ai consacré tout ce que je possédais, mais ce n'était pas suffisant.
43:18Je continue de rembourser, chaque mois.
43:22Mon pauvre M. Clément, quelle épreuve pour vous.
43:27Et aujourd'hui, justement.
43:31Oui, ma femme attend un enfant d'une heure à l'autre.
43:39Ce que je me demande, c'est pourquoi il est parti si vite.
43:44Il a dû avoir peur que vous le démasquiez.
43:49Non.
43:51Quelqu'un l'a prévenu.
43:55Et ça ne peut être que...
44:00Mademoiselle Simone.
44:09Simone?
44:14Il le fallait.
44:16Pour l'honneur de la famille.
44:19Simone.
44:21Mademoiselle Simone.
44:23Pardonnez-moi, M. Clément.
44:26Mais le scandale a taillé en prison.
44:30Non.
44:33Mon pardon, M. Clément.
44:37Pardon.
44:44Marion, qu'est-ce qui ne va pas?
44:50Je ne sais pas.
44:54Je ne sais pas ce que j'ai.
44:58Je n'arrête pas de penser à François, ces temps-ci.
45:05On a un nouveau dossier?
45:08Oui.
45:09Un type qui s'est blessé avec son fusil de chasse.
45:12Tiens.
45:17J'ai encore oublié de rendre cette disquette.
45:20On la mettra en courrier ce soir.
45:22OK.
45:27Fusil de chasse.
45:31Fusil de chasse.
45:33Ah, non.
45:35Fusil de chasse.
45:36Fusil de chasse.
45:38Ah, non.
45:39Rends-la moi.
45:41Je vais la rapporter moi-même.
45:46Allez, viens, mes biches.
46:02Elle s'appelle Augustine.
46:04Augustine.
46:05A la santé d'Augustine.
46:08Merci, merci.
46:10Une septième fille, quel bonheur.
46:13Pour la fin, je vous embrasse, M. Clément.
46:18Ah, Simone.
46:23Bon, et bien, mes amis, maintenant, au travail.
46:27Denise, vous vous occupez des faire-part.
46:29Oui, M. Clément, comme d'habitude.
46:34Merci.
46:39M. Clément Taillet et Madame, nées de Cise.
46:45Qui est un parent du côté de Clément, alors ?
46:48Peut-être bien, je sais pas.
46:52Et leurs filles, Bernadette, Thérèse, Sidonie,
46:58Béatrice, Amandine et Marie.
47:04La dernière deux ans aujourd'hui, vous vous rendez compte ?
47:09On a joie d'annoncer la naissance d'Augustine Gervaise Taillet.
47:21Et la petite dernière, qui a deux ans aujourd'hui.
47:25Marie Taillet.
47:29Marie Taillet.
47:32Marion Traiguier.
47:36MT.
47:39MT 14 09 79.
47:46Les fichiers de M. Jean.
47:50M. Clément m'a fait tout effacer.
47:52Il ne reste plus rien de cette saleté.
47:56Vous savez que je vous admire, Mlle Simonne.
48:00Moi ?
48:01Oui, vous.
48:04Voilà un homme que vous détestez.
48:07Et pourtant, vous l'avez prévenu, après ma visite.
48:13A quelle heure l'avez-vous appelé ?
48:16Tout de suite après la messe.
48:19Tout de suite après la messe.
48:22C'est assez drôle.
48:23Sa femme m'a dit, dans l'après-midi.
48:26Elle s'est trompée sûrement. L'émotion.
48:30Où l'avez-vous appelé ?
48:32Mesdames.
48:34Où l'avez-vous appelé ?
48:37J'ai téléphoné à M. Taillet chez lui, madame.
48:42À quel M. Taillet ?
48:49Oui ?
48:50Pas bien, merci.
48:53M. Taillet ?
48:55J'ai deux ou trois petites choses à vous demander pour compléter mon dossier.
48:58Excusez-moi, mais je suis très pressé.
49:00J'en ai pas une seconde.
49:02Je n'ai vraiment pas de temps.
49:07Les dettes de votre frère étaient à quel nom ?
49:12Au sien, bien entendu.
49:14Mais je ne vois pas...
49:16Je voulais vous raconter un petit détail amusant.
49:19Le code d'accès au fichier MT140479.
49:25Ce sont les initiales et la date de naissance de votre petite fille Marie Taillet,
49:29qui a deux ans aujourd'hui.
49:32Quelle coïncidence, hein ?
49:36Autre chose.
49:38Votre frère avait gentiment promis de me ramener du gibier de sa partie de chasse.
49:42Il n'était donc pas là hier après-midi.
49:46C'est vous que Mlle Simonne a appelé pour lui raconter ma visite.
49:55Et vous lui avez téléphoné aussitôt pour lui dire de filer,
49:58avant que je ne découvre le poteau rose.
50:02Un départ qui ressemble à une fuite,
50:06qui pourrait passer pour un aveu.
50:13Alors, c'est Clément qui était derrière tout ça.
50:16Depuis des années, il se servait de son frère comme par avant
50:19pour constituer ce fichier au mépris de la loi.
50:21Et l'autre se laissait faire.
50:23Mais il n'avait pas le choix.
50:24Il lui avait signé des reconnaissances de dette.
50:26Clément le tenait comme ça.
50:28Évidemment.
50:29Et avec tous ces ordinateurs qu'on va trouver bientôt moins chers
50:32que les appareils photos dans tous les supermarchés du coin,
50:35les Clément Taillet, on risque d'en rencontrer à la pelle.
50:38Bravo, Marion.
50:39J'ai été solidement épaulée par la compagnie.
50:41Oh, non, ne recommencez pas.
50:43Au revoir.
50:47Oui, oui, oui, je suis tombé.
50:49Je vous l'ai déjà dit, ça arrive à tout le monde.
50:51Mais ne cherchez pas l'agression.
50:53En tout cas, il n'empêche que vous êtes immixé dans...
50:56Immixé, vous voulez dire ?
50:58Immixé dans le dossier confié à l'un de vos collègues
51:00et que vous avez...
51:02...
51:03...
51:04...
51:05...
51:06...
51:07...
51:08...
51:09...
51:10...
51:11Attendez, j'ai quelque chose qui va vous intéresser.
51:14Un bibiche.
51:15Quelque chose pour M. Samartout.
51:17...
51:18...
51:19...
51:20Regardez.
51:21...
51:22...
51:23Oui, alors, vous savez, c'est...
51:26Si vraiment il fallait croire tout ce qu'on raconte...
51:29...
51:30Voulez-vous que je vous dise ?
51:31C'est ridicule.
51:32Ridicule.
51:33Oh !
51:34Voulez-vous que je vous dise ?
51:36Cette enquête que vous m'avez confiée ne me plaît pas du tout.
51:39Il me faudrait quelque chose de plus consistant.
51:42Bon, alors, attendez.
51:43Voyez, ma secrétaire, elle a des dossiers.
51:45À l'instant, c'est...
51:47Vous choisissez vous-même.
51:49Merci.
51:50...
51:52Bonjour, ma petite bibiche.
51:54Alors, on ne mord plus aujourd'hui.
51:56On ne grogne plus, hein ?
51:58...
52:00Ah, mais c'est vrai, vous avez raison.
52:02Elle m'adore, votre bête.
52:04Je vous l'ai toujours dit.
52:06...
52:09Mais qu'est-ce qu'il a ?
52:11Qu'est-ce que t'as bien pu trouver sur lui ?
52:13...
52:14Regarde.
52:15...
52:18Oh, non !
52:19...
52:21Écoute, non, c'est pas possible.
52:23Ah, mais je comprends maintenant.
52:25Oh, j'aurais quand même jamais cru ça de lui.
52:28...
52:29Il cache bien son jeu, hein ?
52:31...
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