• il y a 2 mois
Acteur en situation irrégulière en France et sous OQTF, Abou Sangare était pourtant vendredi soir en direct sur France 5 dans "C à vous" expliquant, très ému, que "cette situation le faisait beaucoup souffrir". Sa demande d'autorisation de séjourner en France a été refusée trois fois par les autorités françaises, et pourtant, malgré une OQTF il est toujours en France, et même en plateau, en direct à la télé sur France 5 vendredi soir.

Ce lundi matin, sur le plateau de "Morandini Live" en direct sur CNews, Jean-Marc Morandini a fait réagir les invités sur cette information, et le ton très rapidement monté.

Tout a commencé lorsque Ergun Toparslan, vice-président du parti "Territoires de Progrès" a assuré ne pas être choqué par la présence de Abou Sangara en direct à la télévision publique, "car il s'agit d'un acteur qui a été primé, qui a une créativité artistique". Et d'ajouter: "Sur les plateaux télé, ce n'est pas l'endroit où on exécute des peines. Nous ne sommes pas des juges!"

Une justification qui a vivement fait réagir Jean-Marc Morandini qui a lancé: "Donc ce n'est pas choquant d'avoir un OQTF qui vient en direct à la télé !? Un juge a pris cette décision, on l'accueille tranquillement sur un plateau télé, et ça ne vous choque pas !? Comment vous pouvez dire que ce n'est pas grave s'il est acteur !"."

Sur le plateau, le porte-parole du Rassemblement National Philippe Ballard n'a pas caché sa colère, rappelant que l'acteur "est sous OQTF et donc hors la loi! On attend la décision de l'Arcom d'ailleurs!".

François Cocq, ex-orateur de LFI présent également sur le plateau de "Morandini Live" a quant à lui lancé, très agacé: "Il est acteur, il a donc à priori un travail, et il est demandé que son dossier soit rééxaminé".
Rappelons que dans "C à vous" sur France 5, l'acteur a en effet joué dans un film, récompensé dans plusieurs festivals. Il s’agit de L’Histoire de Souleymane signé Boris Lojkine, en salle mercredi 9 octobre. Le film a obtenu de deux prix dans la catégorie "Un certain regard" du Festival de Cannes, celui du jury mais également du meilleur acteur décerné à Abou Sangare.

Comme l'indiquent nos confrères du quotidien régional Le Courrier Picard, la préfecture de la Somme lui avait déjà signifié un troisième refus de demande de régularisation, alourdi d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). D'après les informations du quotidien, ces ennuis administratifs résultent du fait qu'Abou Sangaré serait rentré sur le territoire français sans visa étudiant. Le jeune acteur n'a également aucune famille dans l'Hexagone.

Pour alourdir son dossier, la préfecture lui reproche aussi de ne fournir aucune fiche de salaire.

«Votre histoire est une odyssée pour venir jusqu’en France, où certaines mains se tendent et ou beaucoup se ferment. Vous êtes heureux que ce film mette la lumière sur votre quotidien mais aussi sur celui de très nombreux sans papiers en France», explique Elisabeth Lemoine.

Abou Sangare est alors très é

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00:00Un an tout juste, mais auparavant, moi, je voulais vous montrer une image. Je voulais vous montrer l'image d'un homme que vous allez voir, qui s'appelle Abou Sangaré.
00:08Voilà. C'est ce garçon. Il est acteur. Il était chez nos confrères de CETAVU sur France 5 vendredi. Et cet acteur a une particularité. C'est qu'il était sur le plateau de l'émission,
00:19mais il est sous OQTF. La préfecture de la Somme lui a signifié un troisième refus de demande de régularisation, alourdit d'une obligation de quitter le territoire.
00:31Abou Sangaré serait rentré sur le territoire français sans visa. Le jeune acteur n'a également aucune famille dans l'Hexagone. Et pour alourdir son dossier,
00:39la préfecture lui reproche également de ne fournir aucune fiche de salaire. Il a été célébré au Festival de Cannes, parce que c'est le héros d'un film.
00:48Là, il est sur le plateau d'une chaîne de services publics. Alors moi, je vais vous dire la vérité. Je suis peut-être le seul à avoir été étonné par ça.
00:57Mais moi, ça m'a étonné, parce qu'on est dans un moment où on n'arrête pas de nous dire les OQTF. Il faut – j'allais dire les exécuter, mais je voulais dire
01:04exécuter l'OQTF, bien évidemment. C'est-à-dire il faut les mettre dehors, il faut les sortir de France. Et là, on a quelqu'un qui vient tranquillement sur un plateau.
01:11Il est sous OQTF. Il a trois fois sa demande de régularisation qui est refusée. Et il vient tranquillement sur un plateau télé parler et nous raconter son histoire.
01:19Allez-y, Argaud. C'est-à-dire s'il y a autre chose qui vous choque, allez-y. — C'est peut-être un acteur. On peut peut-être...
01:24— C'est un acteur. C'est pas peut-être. C'est un acteur. — Moi, ce qui m'a choqué, c'était de savoir comment ça se fait qu'il a été refusé trois fois,
01:28alors qu'on voit bien qu'il a une volonté d'insertion, qu'il participe à la créativité artistique.
01:33— Donc c'est la décision judiciaire qui vous choque ? C'est la décision administrative ? — Moi, je pensais que ce qui était choquant, c'était de savoir qu'il était tout le temps...
01:39— Qu'un OQTF vienne à la télé, qu'un OQTF se parra d'enfance. C'est-à-dire que vous n'avez aucun respect de l'autorité.
01:45— Non mais ça arrête. Ça arrête. — Argaud, vous êtes un homme politique... Attendez. Vous êtes un homme politique...
01:49— Les plateaux télé, c'est pas des postes de commissariats. On va pas... — Excusez-moi, Argaud. Vous n'avez aucun respect pour l'autorité.
01:54C'est-à-dire que vous avez l'autorité française... — Je vous en prie. Je vous en prie. — Non mais vous pouvez m'en prier.
01:57Mais bien sûr. — Les plateaux télé, c'est pas les endroits où on exécute des peines. — Mais c'est pas grave. Mais c'est pas grave.
02:02C'est pas grave. Excusez-moi. Vous n'avez aucun respect pour l'autorité. Vous avez l'autorité qui a décidé de le mettre dehors.
02:07Et vous dites... Ah bah moi, ça me choque pas. — Je savais même pas ce que c'est un OQTF, d'ailleurs. L'exécution de l'OQTF, ça se fait pas comme ça.
02:12Ça se fait pas en arrêtant les gens dans les rues et les emmènent dans un avion comme ça. — Ça fait des mois qu'il est là. — D'accord. Mais ça se fait pas comme ça.
02:16— On sait que votre gouvernement ne sait pas le faire, les OQTF. Ça, il n'y a pas de souci. On sait qu'il ne prend pas immédiatement...
02:22— On le fait mieux que tous vos amis. — Moi, j'ai pas d'amis. J'ai pas d'amis. Donc c'est pas choquant d'avoir un OQTF qui vient à la télé. C'est pas choquant.
02:30— On peut... — Vous, ça vous choque pas ? — La seule chose qui vous choque, c'est ça. Ça vous choque ? Ça vous choque pas qu'il y ait un acteur
02:35qui a été primé dans notre pays, qui a une créativité artistique, qui, je pense, produira d'autres choses...
02:40— Parce qu'il est sous-occupé. Pour moi, il n'a pas été là. Excusez-moi. Mais alors vous remettez en cause les décisions. C'est surréaliste.
02:45— Donc vous êtes policier, vous êtes juge et vous l'appliquez... — Mais je suis pas... Attendez. Attendez. Juste un mot. Ergoun, je ne suis ni policier ni juge.
02:51Simplement, il y a une décision de justice. C'est pas moi qui l'ai prise, ces décisions. Il y a un préfet qui a dit 3 fois...
02:56— C'est pas les chaînes de télé qui vont décider ça. — Mais qui vous dit ça. Je vous dis juste qu'on l'accueille tranquillement sur un plateau télé
03:01alors qu'il ne devrait pas être là. Vous, ça ne vous choque pas ? Vous, ça ne vous choque pas ? — C'est vrai que c'est une anomalie.
03:06Mais de là à dire que c'est la solution... — Ah, c'est une anomalie, maintenant. D'accord, c'est une anomalie.
03:09— Désolé, mais... — Philippe Ballard. Philippe Ballard, c'est pas un acteur. C'est un homme sous eau QTF.
03:15— Non mais... Et c'est plus un acteur. — Quelqu'un qui est sous eau QTF qui ne devrait pas être en France.
03:19— Alors quelqu'un qui est sous eau QTF, il est hors-la-loi. D'ailleurs, moi, j'attends la réaction de l'ARCOM, d'ailleurs, entre parenthèses, là,
03:25parce qu'avoir quelqu'un qui est hors-la-loi qui se retrouve sur un plateau télé, ça ne vous choque pas ?
03:34— C'est la seule chose qui vous choque. Il y a un acteur qui est primé, qui est dans cette situation...
03:38— Et donc quand on est acteur primé, on a le droit de tout faire ? On a le droit d'enfreindre la loi ? Acteur primé, on a le droit d'enfreindre la loi ?
03:43Répondez à ma question. Est-ce qu'acteur primé, on a le droit d'enfreindre la loi ? Répondez à ma question.
03:50— Ergon, est-ce qu'acteur primé, on a le droit d'enfreindre la loi ? Est-ce qu'acteur primé, on a le droit d'enfreindre la loi ?
03:56Cinquième fois que je la pose. — C'est pas un délinquant, ce monsieur. Il a créé...
03:59— Si, il est hors-la-loi. — Il est hors-la-loi. — Il est sous eau QTF. Mais en vous écoutant, moi, je comprends...
04:04— Bien sûr. — ...qui engreignent la société française. — Vous êtes le reflet. Vous êtes le reflet, le forme-parole de l'accusatoire.
04:09— Vous vous souvenez de ce qu'a dit Emmanuel Macron au moment de la campagne présidentielle de 2022 ? Il avait dit...
04:15— On va exécuter toutes nos eau QTF. C'est Emmanuel Macron qui l'avait dit. On va exécuter toutes nos eau QTF.
04:20On en exécute... Alors les eau QTF, évidemment, ceux qui sont sous eau QTF, à peu près 8%, 9%. Voilà. C'est ça, la réalité.
04:28Et après, il y a les sépassés consulaires, parce que vous allez m'amener là-dessus. Vous savez, il y avait un très bon papier dans le Figaro,
04:34une tribune de l'ancien ambassadeur de France en Algérie qui expliquait... — Mais c'est pas... Arrêtez de dire n'importe quoi.
04:39— Non mais vous êtes ridicule. Vous êtes ridicule. Mais non, mais vous êtes... Parce que vous êtes ridicule. C'est ça, vos arguments.
04:45C'est ça, vos seuls arguments. Vous avez quelqu'un qui est en situation illégale sur un plateau télé. Et vous dites dans vos sommes chaudes
04:50« pas », c'est pas normal. — C'est pas non plus quelqu'un. C'est quelqu'un qui a été primé.
04:52— Et alors ? Et c'est pas quelqu'un. Quelqu'un qui a été primé, c'est pas quelqu'un. — C'est pas une actualité.
04:55— Quelqu'un qui a été primé, c'est pas quelqu'un. — Il se passe pas quelque chose ? — Bah oui, il se passe quelque chose.
04:57— C'est qu'il est sur un plateau télé alors qu'on lui a refusé 3 fois d'être en France. M. Anthony Bem, bonjour. Bonjour. Merci d'être en direct avec nous.
05:04Est-ce qu'il prend un risque en venant à la télé, ce garçon ? — Pas vraiment. La preuve, c'est qu'il est à la télé et que rien ne lui arrive.
05:13En effet, pour revenir sur ce qui vient d'être indiqué, il existe 2 types d'OQTF. L'OQTF qui oblige celui qui en est destinataire
05:22de quitter le territoire dans un délai de 30 jours et l'OQTF qui oblige de quitter le territoire sans délai lorsqu'il existe une menace pour l'ordre public,
05:31ce qui n'est pas le cas de cet acteur jusqu'à preuve du contraire. Néanmoins, il avait un délai de 30 jours pour quitter le territoire.
05:39Et le risque de passer à la télé pour lui, c'est qu'en effet, il risque d'être placé en mesure de rétention, que des forces de l'ordre puissent l'interpeller,
05:48le place en centre de rétention. Mais vous savez que ce centre de rétention ne pourra le garder que 48 heures. Et c'est donc la raison pour laquelle,
05:56d'une part, il ne risque rien parce qu'il y a peu de probabilités pour que des forces de l'ordre l'attendent à la sortie du plateau de télé,
06:04et d'autre part qu'au bout de 48 heures, il se retrouve à nouveau libre. Et vous le savez, on vient de l'indiquer à l'instant, il n'y a que très peu d'OQTF
06:12qui sont réalisés, un peu moins de 9% pour l'année dernière, sur les plus de 150 000 OQTF qui sont prononcés, à défaut de l'essai passé consulaire,
06:23c'est-à-dire que le pays d'accueil doit délivrer un document administratif, diplomatique, qui permet de le faire voyager et de le retourner
06:31dans son pays d'accueil, dans le pays duquel il vient. — Mais la preuve qu'il ne risque pas grand-chose, c'est qu'en mai, il était au festival de Cannes,
06:37il a monté les marches du festival de Cannes, et il est toujours là. Donc finalement, ça veut dire qu'il n'y a aucun risque.
06:42— Il n'y est toujours pas. Et que c'est partie des 90% de personnes qui ont une OQTF et pour lesquelles il ne se passe rien. Donc tant qu'il n'est pas délinquant,
06:50qu'il ne commet aucun acte de délinquance, je dirais, pour l'ordre public, il n'y a pas de problème. Ce n'est qu'un problème, je dirais, de l'égalité
06:59et de respect de la loi et de l'autorité préfectorale. Mais dès que c'est un délinquant, on en parlera à la télé. Cela fera la une des médias,
07:08comme très souvent sur votre plateau. — Merci beaucoup, en tout cas, pour ces précisions. François Coq, vous m'avez demandé la parole depuis un petit moment.
07:15Je vous la donne juste avant la pause. — Non. Il y a une limite à cette idée de respect de l'autorité. Voyez la décision du préfet.
07:21Il vient de prendre connaissance de cette situation. Et il vient de dire qu'il est très étonné qu'il y ait eu 3 refus pour cette personne.
07:26Et il demande que son dossier soit réexaminé. Donc il n'y a pas d'argument d'autorité sur la question de l'autorité, justement, et de la légitimité de l'autorité.
07:34Par contre, on a une question de fond qui nous est posée. Il y a des chiffres qui viennent de nous être rappelés sur l'exécution ou plutôt la non-exécution
07:39des OQTF, sur lesquelles il y a beaucoup de choses à faire. Mais il y a quand même un problème sur le nombre des OQTF en tant que tel.
07:46Moi, j'avais 130 000. On me dit 150 000 OQTF. Déjà, ayons en tête qu'un quart de ces 130 000 ou 150 000 OQTF annuels vont conduire derrière
07:56à des dossiers qui vont devoir être révisés et qui seront abandonnés lors des appels. Donc tout ça encombre l'ensemble du dispositif.
08:03Et les OQTF ne frappent pas de la même manière ceux qui devraient être frappés, c'est-à-dire qu'il n'y a que 1 700 places dans les centres de rétention administrative
08:10qui seraient là normalement pour isoler ceux qui présentent un danger pour la société, ce qui manifestement n'est pas le cas de ce monsieur,
08:16qui non seulement est un acteur, mais qui en plus est quelqu'un qui a... Non seulement c'est quelqu'un qui est un acteur, mais qui a priori travaille.
08:27Et il y a une situation qui fait que le préfet... Écoutez, le préfet demande à ce que ce soit réexaminé au regard non pas du rétireur.
08:34On lui a dit non trois fois. Eh bien, vous irez dire ça au préfet qui dit qu'il faut réexaminer son dossier. Parce que là, c'est pas vous, monsieur Morandini,
08:41qui contrevenait à la légalité, c'est le préfet. Mais c'est le préfet.
08:44On a dit non trois fois et il en sort là. Mais on est chez les dingues. On est chez les dingues, excusez-moi.
08:49On est obligés de faire la faute.
08:51Prends le problème à l'envers en réalité. On nous dit, ça engorge les services de justice, il y aura des appels qui seront faits, ça va déboucher à rien,
08:57et donc il vaut mieux ne pas prendre l'OQTF. Désolé, mais c'est prendre le problème à l'envers.
09:02On considère qu'il y a une loi, il y a des gens qui n'ont rien à faire ici, qui habitent ici.
09:07Les tribunaux, ça ne sert à rien. Les tribunaux, ça ne sert à rien.

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