La cour criminelle du Vaucluse étudie cette semaine les profils psychologiques de sept coaccusés de Dominique Pelicot, jugé pour avoir drogué et fait violer son épouse.
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00:00Oui, parce qu'on est entré clairement dans une deuxième phase du procès ici.
00:03Rappelez-vous, tout le mois de septembre, la Cour a tenté de percer le mystère du mari Dominique Pellicot
00:09en étudiant pendant de longues journées sa personnalité énigmatique, à la fois pervers et manipulateur.
00:14Mais là, depuis quelques jours et encore jusqu'à la mi-novembre environ,
00:18on est entré clairement dans le temps long des interrogatoires des 50 co-accusés.
00:23Et chaque semaine, la Cour criminelle étudie, passe en revue et interroge chaque co-accusé.
00:29C'est le cas cette semaine avec sept hommes qui sont interrogés.
00:32Ils ont entre 34 et 61 ans.
00:34Il y a parmi eux, par exemple, un maçon, un infirmier libéral,
00:38des gens qui se disent adeptes du libertinage et qui ont tous un point commun.
00:43Ils rejettent le fait de se considérer eux-mêmes comme un violeur.
00:46Alors depuis ce matin, à 9h, on entend un homme, il s'appelle Jean T, il a 52 ans.
00:52Alors lui, il comparaît pour un viol en 2018 sur Gisèle Pellicot,
00:55mais il assure avoir tout oublié parce qu'il prétend avoir été drogué par Dominique Pellicot
01:00quand il est arrivé au domicile de Mazan,
01:03quelques heures après avoir fait la rencontre de Dominique Pellicot sur le site Koko.
01:07Il dit qu'il lui a offert un coca et qu'il ne se souvient plus de rien.
01:11Et à la barre, il répète inlassablement qu'il ne savait pas
01:14que Gisèle Pellicot n'était pas d'accord pour avoir un rapport sexuel.
01:17– Mélanie, il y a deux autres profils qui vous ont interpellés,
01:20ceux, et je précise, je n'ai que les prénoms, ceux de Thierry et d'Adrien.
01:24– Oui, effectivement, Thierry P, il a 61 ans, il est père de trois enfants,
01:30il comparaît détenus et effectivement,
01:32ses propos nous ont un peu tous sidérés hier dans la salle d'audience.
01:35Cet homme, il faut savoir que chez lui,
01:37les enquêteurs ont retrouvé des centaines d'images pédopornographiques et éso-ophiles.
01:41Et dans son box, il a expliqué clairement hier être adepte du libertinage,
01:45de l'échangisme et aussi d'une pratique peu connue,
01:48ce qu'on appelle la somnophilie,
01:50c'est-à-dire avoir un rapport sexuel avec une femme endormie.
01:53Thierry P a expliqué qu'à au moins trois reprises,
01:55il avait pratiqué ce genre d'acte sexuel sur une femme endormie
01:59sans jamais avoir parlé à la dame.
02:02Alors, le président lui a fait remarquer que ça ressemblait fortement à ce qu'avait subi Gisèle Pellicot.
02:08Un avocat lui a même demandé si dans ce cas-là, on pouvait parler de viol.
02:11Mais Thierry P ne semble pas avoir trouvé où était le mal
02:15et il explique que rien ne l'avait alerté là-dessus.
02:18Il compte même, et c'est ce qu'il a dit à la barre,
02:19quand il sortira de prison,
02:21monter une association pour promouvoir le consentement.
02:24Un profil qui tranche clairement avec celui d'un autre accusé
02:28qui nous a aussi interpellé, Adrien L.
02:30Lui, il a 34 ans, c'est un fils de bonne famille,
02:33un père PDG scolarisé dans des écoles privées.
02:36Il compare à des détenus parce qu'il a déjà écopé de 14 ans de prison
02:40pour des viols sur son ex-compagne.
02:41Il dit avoir la haine des femmes
02:43et prétend que Gisèle Pellicot était forcément complice.