Ce documentaire nous immerge au moment des Global Games dans le quotidien de deux accompagnants vers l’autonomie (AVA) du pôle para natation adaptée, Géraldine et Mathias. Ces AVA suivent des nageurs de haut niveau en situation de handicap mental, Jordan et Mathis. Produit et réalisé par le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques et l’INSEP en partenariat avec la Fédération Française du Sport Adapté.
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00:00Pour moi, faire un film part toujours d'une rencontre.
00:26Ce matin, j'ai pris un train, très tôt.
00:30Un train qui file vers Vichy, à travers la campagne.
00:36Un voyage qui garantit la rencontre.
00:41Dans quelques kilomètres, j'ai rendez-vous avec le Pôle France Paranatation Adaptée.
00:55Il s'agit de la première rencontre avec le Pôle France Paranatéaté.
00:59Je me demande si je pourrais faire un film avec lui.
01:04Je me demande si je pourrais faire un film avec lui.
01:07Je me demande si je pourrais faire un film avec lui.
01:09C'est à Vichy que je rejoins Mathis et Jordan, qui participent à un stage de préparation.
01:28Ces athlètes sont en situation de handicap mental.
01:32Pour les accompagner et les aider, il faut des femmes et des hommes engagés au niveau sportif,
01:36mais aussi au-delà, pour aider les athlètes à gagner en autonomie.
01:42C'est pour cette raison que ces accompagnants ont un rôle essentiel.
01:54Je vais me plonger dans cet univers étonnant, où s'entremêlent performance, humanité et surtout humilité.
02:07Je m'appelle Aurélie Charaz, je suis responsable du Pôle France Paranatéaté.
02:12C'est une structure qui appartient au projet de performance fédéral de la Fédération Française du Sport Adapté,
02:19qui a pour mission d'accompagner les nageurs en situation de handicap mental dans leur projet de performance.
02:32Je suis trop content que Bertrand a choisi toi comme référente envers moi.
02:36Pourquoi ? Parce qu'on s'entend bien ?
02:38Oui. Depuis que tu as fait ta formation sur l'autisme, j'ai l'impression qu'à propos de l'autisme,
02:45on a plus d'accord qu'il y a un an avant que tu la fasses.
02:50Parce que du coup, on peut avoir des discussions qui sont plus intéressantes pour toi ?
02:53Oui.
02:55Aujourd'hui, je rencontre Géraldine, qui suit comme tous les avars six athlètes à Vichy, dont Mathis.
03:02Géraldine, en fait, tu peux nous expliquer ton travail ?
03:06C'est ce qu'on appelle AVA, accompagnement vers l'autonomie.
03:09Je suis avec les nageurs tous les temps, en dehors des entraînements,
03:12pour être sûre qu'ils se sentent bien, qu'il n'y a rien qui les embête,
03:17pour qu'au moment de l'entraînement, au moment de la compétition, ils soient vraiment dans la performance
03:21et qu'il n'y ait rien d'autre qu'ils viennent les parasiter.
03:31Sur le pôle natation, on est quatre à avoir ce rôle-là.
03:35Et on aide vraiment les nageurs au quotidien, mais les aider pas en faisant à leur place,
03:41mais pour essayer de les emmener à comprendre, à cheminer,
03:44pour qu'ils puissent arriver à le reproduire tout seuls, dans le cadre du pôle bien sûr,
03:48mais aussi chez eux, surtout, pour qu'ils puissent après être autonomes dans leur quotidien.
03:52On est disponible autour des nageurs pour pouvoir gérer également tous les à-côtés.
03:58C'est aussi le lien avec les familles, avec l'entourage, avec le milieu éducatif,
04:01pour voir s'il y a des choses qui peuvent être intéressantes,
04:05ou s'il y a un besoin sur le stage, dans la continuité de leur projet.
04:19Ce que je pense également, c'est que le handicap mental, c'est vrai que c'est un handicap qui n'est pas très connu,
04:23et qui fait peur, et souvent on se dit, oh là là, qu'est-ce qui va se passer ?
04:26Il va crier, ils vont me sauter dessus.
04:28Alors que non, en fait, ce ne sont pas des personnes qui sont violentes,
04:31ce sont des personnes, à un moment donné, qui sont dans la peur, qui sont dans l'insécurité,
04:35et en fait, si on était plus formés, accompagnés, sensibilisés au fait qu'ils ont juste besoin d'être rassurés, d'être aidés,
04:42le handicap mental se ferait moins peur, parce qu'en fait, c'est juste ça,
04:45il faut pouvoir les sécuriser, pouvoir les aider à trouver des solutions,
04:49et il n'y a aucune violence, il n'y a aucune méchanceté dans tout ça,
04:51et je pense que le regard d'aujourd'hui, dans la société, n'est pas encore tout à fait le bon.
05:02Ça va ? Tu faisais la sieste ?
05:04Oui.
05:06Je te réveille un peu.
05:08Tu as un moment qu'on discute dehors, tous les deux ?
05:10Oui, il n'y a pas de problème.
05:20Tu sais, je ne suis pas le seul, je ne suis pas le seul,
05:23je ne suis pas le seul, je ne suis pas le seul,
05:25je ne suis pas le seul, je ne suis pas le seul,
05:27je ne suis pas le seul, je ne suis pas le seul,
05:29tu sais, tu prouves que tu es capable de faire des choses tout seul,
05:33et tu n'as pas envie de travailler en ESA,
05:36ou dans une structure spécialisée, toi tu veux vraiment bosser dans le monde valide.
05:40C'est bien, je vois, de vouloir ça.
05:42Et après, moi je pense vraiment que tu en es capable,
05:47tu es quand même très autonome, regarde, tu vis tout seul dans ton appart,
05:52tu gères tout ce que tu peux, et quand tu ne peux pas gérer,
05:55tu ne te laisses pas submerger, tu demandes de l'aide,
05:59tu vas téléphoner ou quoi, donc c'est bien,
06:01même quand il y a quelque chose qui te freine,
06:03tu dépasses ça en demandant de l'aide, donc c'est cool,
06:08et je pense que tu en es tout à fait capable.
06:10Oui.
06:18Enseignant d'activité physique adaptée pour des personnes en situation de handicap mental,
06:22et sur ce poste-là, je suis détaché après sur le Pôle France par la natation en tant que vie quotidienne.
06:28D'accord.
06:30Le but, c'est que vraiment les sportifs deviennent de plus en plus autonomes,
06:35on les aide sur cette démarche-là,
06:40donc Jordan, c'est quelqu'un qui chez lui a quand même une grande autonomie,
06:45et quand il a besoin de quelque chose, il va m'appeler ou il va me poser des questions,
06:48moi je vais lui donner un peu les choses à faire, les démarches,
06:53et après il essaye de se débrouiller tout seul,
06:56il y arrive vraiment de mieux en mieux et c'est chouette.
06:59Ça t'apporte beaucoup ce métier ?
07:01Ça m'apporte énormément, je pense que humainement et professionnellement,
07:07le Pôle France par la natation adaptée, c'est la plus belle expérience que moi je pourrais vivre.
07:18C'est la plus belle expérience que moi je pourrais vivre.
07:21C'est la plus belle expérience que moi je pourrais vivre.
07:49Je suis responsable de l'accompagnement, de la performance,
07:53pour les nageurs du Pôle France et de l'équipe de France.
07:56Mon rôle c'est plutôt le rôle technique avec le bassin,
08:00c'est-à-dire tout ce qui va être préparation des sportifs,
08:03il faut savoir que la spécificité du Pôle France par la natation adaptée,
08:09c'est qu'il y a beaucoup d'équipements,
08:12il faut savoir que la spécificité du Pôle France par la natation adaptée,
08:18c'est qu'on n'est pas à plein temps sur site,
08:21il y a une partie du temps où ils sont dans leur club,
08:23et l'autre partie se trouve en stage pôle et donc majoritairement à Vichy.
08:27Et donc moi mon travail c'est de débrouiller pour que les entraîneurs sur place
08:33puissent préparer les sportifs dans les meilleures conditions possibles
08:37et que nous ici on puisse être un complément,
08:38une valeur ajoutée de la préparation déjà qu'il faut en club.
08:43Une des philosophies du Pôle c'est de dire que l'entraînement
08:47c'est pas l'entraînement qui est central et tout qui s'organise,
08:50c'est qu'un bon entraînement commence avant l'entraînement.
08:53Et donc à partir de là, c'est là où tous les acteurs ont leur rôle
08:57dans l'accompagnement de la performance.
08:59J'ai connu le Pôle avec une responsable de Pôle, un kiné et moi.
09:03On s'est vite retrouvés coincés sur gérer l'extrasportif,
09:08même accompagner les sportifs pour qu'ils aient des repères
09:12pour leur entraînement etc.
09:14Et donc là il y a une démarche de la fédération qui a été de trouver
09:18des personnes qui permettent cet accompagnement là en plus.
09:22Et donc le poste qui est arrivé après les trois postes que j'ai cités précédemment,
09:26ça a été les vies quotidiennes, ce qu'Aurélie et moi préférons appeler les Havas,
09:31c'est l'accompagnement vers l'autonomie.
09:34Ça c'est un truc qu'on ne pouvait pas faire avant.
09:36Les gars, la première série vous partez à la jaune à zéro, la jaune.
09:42Justement qu'est-ce que vous pensez de ça, de cet accompagnement vers l'autonomie ?
09:46Combien de temps on y arrive ? Est-ce qu'on n'y arrive pas ?
09:49Est-ce qu'on peut avoir du recul là-dessus ?
09:51En tous les cas pour nous c'est devenu vraiment une question centrale,
09:55cet accompagnement vers l'autonomie.
09:57Ils arrivent dans la chambre d'appel, ils sont seuls.
09:58Et à un moment donné, il faut qu'ils arrivent à gérer leurs émotions,
10:02qu'ils arrivent à se gérer pour arriver.
10:04Et que là il n'y a plus personne, ils sont face à eux-mêmes,
10:07il faut qu'ils soient prêts et qu'ils se sentent solides.
10:10Donc comme je disais, tout ce qui se passe en dehors du bassin,
10:13il faut qu'on puisse les accompagner.
10:15Les Havas sont devenus des professionnels vraiment clés dans le dispositif,
10:22au même titre que les kinés, que le paramédical ou que les entraîneurs.
10:25Il demande de plus en plus à se déplacer seul.
10:28Il y a notamment Jordan, je vais prendre Jordan comme exemple,
10:31qui la dernière fois sur Paris a demandé à ne pas avoir de personnes
10:35pour l'aider à changer de la gare et qu'il l'a fait tout seul.
10:37Quand on connaît son histoire, c'est une vraie performance.
10:55Demain, il ne faudra pas oublier, il faudra déjà y faire d'autres courses.
10:58Il faudra y faire un peu plus de ravitaillement.
11:00Je n'ai pas oublié.
11:02On ira après ton entraînement ?
11:04Du soir ou du matin ?
11:06Du matin.
11:08No problem !
11:10Donc ça fait six ans que tu fais ce métier.
11:13Oui.
11:15Tu peux nous raconter un petit peu ton rapport avec Mathis par exemple,
11:18comment ça s'est passé au début ?
11:20Tu ne le connaissais pas ?
11:22Non.
11:23Avec Mathis, il est revenu sur le pôle et moi je suis arrivée quasiment en même temps.
11:30Au début, ce n'était pas facile parce que Mathis était beaucoup plus jeune.
11:33Il arrivait beaucoup moins à gérer ses émotions,
11:36ce qui était vraiment difficile pour lui, c'était la gestion des émotions.
11:39Donc il était souvent dans des extrêmes et on n'avait pas le mode d'emploi
11:44et on ne savait pas comment faire.
11:46Et en même temps aujourd'hui, je pense que Mathis, ça restera jusqu'à la fin de ma carrière,
11:49ce sera vraiment ma plus belle expérience professionnelle
11:52parce qu'on est arrivé à construire les choses petit à petit.
11:56Et toi, qu'est-ce que ça t'apporte personnellement, ton action ?
11:59C'est riche, c'est très riche.
12:01En fait, notamment à travers Mathis,
12:04parce que c'est vrai que c'est celui avec qui j'ai eu le plus besoin
12:07de réfléchir à d'autres stratégies, à essayer de comprendre son mécanisme
12:11et ça m'apporte vraiment une richesse justement d'ouverture d'esprit
12:15en disant, nous, souvent dans notre société,
12:16les choses, elles sont assez carrées, c'est noir, c'est blanc, c'est oui, c'est non.
12:20Et on se rend compte que finalement, ce n'est pas comme ça
12:23et qu'en fait, on n'a pas raison et ils n'ont pas tort.
12:26En fait, chacun a un point de vue différent
12:28et c'est justement pouvoir essayer d'élargir sa conception des choses.
12:31Et je trouve que c'est tellement plus riche, mais dans le quotidien
12:35et ça apporte beaucoup de bonheur, je trouve, d'arriver à se dire que finalement,
12:39tout peut arriver, c'est juste qu'il ne faut pas s'enfermer, nous, dans des cases en fait
12:43et tout peut se faire.
12:44...
13:04Quel trait de caractère, quelle qualité il faut avoir ?
13:07J'ai remarqué sur le terrain que tu parlais doucement, avec douceur, calme,
13:11que tu étais à l'écoute. Parle-nous un peu de...
13:15Je pense qu'il faut pouvoir les sécuriser,
13:18parce que pour la plupart, ils sont en échec depuis leur plus jeune âge
13:21parce que justement, ils ne rentrent pas dans les cases.
13:23Donc pour eux, en fait, c'est vécu comme un échec
13:26et pour nous encore dans la société, malheureusement aussi,
13:28c'est vécu comme des échecs.
13:30Et le fait de pouvoir les sécuriser, leur dire
13:32ok, ce n'est pas grave, tu as le droit, tu n'y es pas arrivé,
13:34tu ne l'as pas interprété comme ça, tu t'es trompé,
13:36ce n'est pas grave, on peut trouver d'autres solutions.
13:37Je pense qu'il faut vraiment pouvoir avoir cette ouverture justement
13:40et ce côté poser calme en leur disant voilà,
13:42il n'y a pas de problème, c'est ok.
13:44Et en même temps, je pense qu'il faut pouvoir être patient
13:47parce qu'il faut souvent répéter, répéter, répéter les mêmes choses.
13:50Il faut pouvoir également être assez ouvert justement
13:53pour accepter que certains comportements
13:56ne soient pas des comportements pour pouvoir baisser
13:58ou des comportements agressifs,
14:00mais en fait, ils vont réagir comme ça
14:02parce qu'ils réagissent face à leurs propres blessures
14:04et à leurs propres angoisses et à leurs propres émotions.
14:07Il faut arriver à dire, attends, stop,
14:09s'il réagit comme ça, ce n'est pas qu'il fait un caca nerveux,
14:11ce n'est pas qu'il pique une crise,
14:13non, c'est qu'à un moment donné, là, il y a quelque chose qui l'angoisse,
14:15là, il y a quelque chose qui lui fait peur,
14:17donc qu'est-ce que je peux mettre moi en place
14:19pour l'aider à affronter cette difficulté
14:21et de pouvoir le rassurer ?
14:23C'est vraiment ça pour moi le plus important en fait.
14:25Toi, quand même, tu prends beaucoup sur toi.
14:28Tu m'as dit que tu faisais de la course à pied, du yoga.
14:31Est-ce que tu es suivie ? Comment ça se passe ?
14:34Comment tu décharges un peu toute l'émotion que tu ressens ?
14:37Que tu prends tous les jours ?
14:39Oui, c'est vrai que des fois, effectivement, on absorbe leurs émotions
14:41et ça peut des fois aussi induire chez nous certaines émotions.
14:44Je pense que la chance et la force qu'on a,
14:46c'est qu'on est vraiment une équipe solide en fait.
14:49Il m'est déjà arrivé des fois sur des compétitions,
14:52quand on est longtemps ensemble,
14:54on est ensemble de 6h du matin à 10h du soir,
14:56on est toujours en train de leur répéter, de répondre à des questions.
14:58Des fois, mentalement, nous aussi, on n'y arrive plus
15:00parce que ça fait beaucoup.
15:02Moi, il m'est déjà arrivé de dire, là, je n'y arrive plus,
15:04j'ai besoin d'une heure, j'ai besoin d'une heure pour moi
15:05de me mettre dans ma bulle.
15:07Et du coup, c'est OK, l'entraîneur est OK, la coordinatrice est OK.
15:09Et à ce moment-là, il y a quelqu'un qui prend le relais,
15:11qui va prendre ma place.
15:13Et moi, je sors le temps de pouvoir remettre tout ça.
15:15Et après, c'est reparti.
15:17Et s'il y a des choses qui ne vont pas,
15:19on a aussi une psychologue qui fait partie de l'équipe
15:21avec qui on peut discuter en cas de besoin.
15:23Je pense que notre force, c'est vraiment cette équipe soudée
15:25et le fait de savoir que nous aussi,
15:27il y a des moments où on peut avoir des moments de faiblesse
15:29et que justement, ce n'est pas de la faiblesse,
15:31c'est qu'à un moment donné, c'est de l'entraide
15:35et ça, ce serait compliqué.
15:37Alors, quand on vit complètement des journées entières avec Mathis,
15:39est-ce qu'on est attaché ?
15:41Oui, bien sûr.
15:43Bien sûr qu'on est attaché.
15:45Et en même temps, c'est ce qui permet aussi
15:47d'avancer professionnellement.
15:49Je pense que j'ai une confiance en lui aujourd'hui
15:51que je n'avais pas au départ,
15:53parce qu'à chaque fois, je me disais,
15:55comment il va réagir, qu'est-ce qui va se passer ?
15:57Là, j'ai une confiance en lui aujourd'hui
15:59qui est totale et une admiration pour lui.
16:01Et je pense que cette confiance, elle est réciproque
16:03et c'est ce qui nous permet d'avancer.
16:05C'est ce qui est fort.
16:07Et c'est vrai que souvent, en dehors des stages,
16:09je pense à lui et je me dis que je serais contente
16:11de le revoir, de retravailler avec lui.
16:13Et ce qui peut lui arriver, oui, me touche.
16:15Tu as des cachets par rapport à ta sensibilité au pollen ?
16:18Oui, mais je ne sais pas où qu'ils sont.
16:20Il faudra demander à Charlie.
16:22J'appellerai ta maman, monsieur.
16:24Bonjour, excusez-moi de vous déranger,
16:26c'est Géraldine du pôle natation.
16:28Vous allez bien ?
16:30Je vous appelle juste pour une petite question
16:32par rapport à Mathis,
16:33parce qu'il a eu du pollen sur le stage.
16:35Et Mathis nous dit qu'il est allergique
16:37et qu'il a des médicaments dans sa trousse,
16:39mais il ne se rappelle plus trop ce que c'est
16:41ni comment il doit le prendre.
16:43Oui, là, il tousse un petit peu.
16:45Sa maman, elle est vraiment géniale.
16:47Et c'est vrai qu'au début, quand je ne savais pas trop,
16:49c'était vraiment...
16:51Enfin, c'est encore un appui sur lequel je peux compter,
16:53je peux m'appuyer quand des fois je suis en difficulté.
16:55Et elle m'a vraiment aidée à comprendre
16:57le fonctionnement de Mathis
16:59pour qu'on puisse, nous, ici, là, en interne,
17:01trouver des solutions pour l'accompagner
17:03émotionnellement.
17:05Parce que le sport et le sport de haut niveau
17:07enjontent forcément beaucoup d'émotions
17:09positives et négatives.
17:11Et du coup, il faut arriver à régulariser
17:13un petit peu tout ça.
17:15La rencontre avec Mathis,
17:17elle s'est passée lors d'un stage
17:19qui était organisé par Saadiq.
17:21En fait, j'étais venu...
17:23On sortait des Jeux Paralympiques de Londres
17:25et j'étais venu voir s'il y avait des potentiels.
17:27Il y avait notamment un nageur
17:29qui allait dans l'eau,
17:31qui sautait partout,
17:33qui hurlait,
17:35qui balançait.
17:37Tout ce qu'on peut voir
17:39de ce que Mathis a énormément progressé
17:41sur justement la gestion
17:43de cette image-là qu'il renvoie.
17:45Tout d'un coup, en fait, ce jeune homme s'allongeait
17:47et avec un seul mouvement de bras,
17:49j'ai vu une accélération qui s'est passée.
17:51Et je sais pas, j'ai senti le truc
17:53et j'ai dit à tout le monde, c'est lui.
17:55Donc on m'a bien demandé
17:57si j'étais vraiment sûr de moi.
17:59Là, il t'a mis quelques centièmes.
18:00Quelques centièmes ?
18:02Ouais.
18:04Ah, toi, t'as fait une bonne coulée ?
18:06Ouais !
18:08Voilà, sa force et sa coulée.
18:10Et là, il a pris conscience de cette force
18:12il n'y a pas très très longtemps
18:14et là, c'est là où ces temps explosent.
18:16Jordan, c'est quelqu'un
18:18qui est assez complexe à entraîner.
18:20Dès qu'il ouvre des portes,
18:22il faut les saisir.
18:24Alors, qu'est-ce que ça veut dire ?
18:26Ça veut dire que Jordan,
18:28moi, la vivante du temps,
18:30et là, il va être disponible
18:32et à partir de là, on va pouvoir travailler.
18:39C'est quelqu'un qui est hyper sur le feeling
18:41et sur l'instant présent.
18:43Exemple très concret,
18:45lorsqu'il est rentré des championnats du monde de 2021,
18:47il est rentré chez lui,
18:49il a discuté avec son papa, etc.
18:51Puis ça s'est passé
18:53et au bout de cinq jours,
18:55son père lui dit,
18:57mais tu as gagné des choses, etc.
18:58Bah oui, oui, j'ai gagné.
19:00Et qu'est-ce que t'as gagné ?
19:02J'ai gagné la médaille d'or.
19:04Ça veut dire que tu es champion du monde ?
19:06Oui, je suis champion du monde.
19:08Jordan était rentré,
19:10donc les médailles étaient dans son sac, etc.
19:12Mais il était passé à autre chose.
19:14Mais est-ce que le sport,
19:16notamment le sport de haut niveau,
19:18ce n'est pas être dans l'instant présent,
19:20dans son geste ?
19:22C'est pour ça que j'ai aussi travaillé
19:24avec cette population,
19:26c'est qu'ils nous rappellent la base du sport.
19:28Le temps, pour la majorité d'entre eux,
19:30c'est des chiffres,
19:32ils comprennent la logique,
19:34mais le temps, c'est totalement abstrait.
19:36Et le but du jeu,
19:38c'est de se toucher en premier.
19:40Et c'est bien la base de notre sport,
19:42même si on a tendance à l'oublier
19:44en passant beaucoup de choses à travers l'école.
19:46Et si on parle de pédagogie,
19:48alors là, comment ça se passe,
19:50l'entraînement avec eux ?
19:52En fait, il faut poser le problème
19:54et on les laisse résoudre
19:56car la solution vient d'eux
19:58et ils mettent du sens à ce qu'ils font.
20:00Le sens, c'est important.
20:02Même pour toi aussi.
20:04Oui.
20:06Mais eux aussi.
20:09En gros, cette façon d'aborder les choses,
20:11c'est la pédagogie de Raymond Cato,
20:13c'est qu'il faut réussir pour comprendre,
20:15et non pas comprendre pour réussir.
20:21Il faudrait arriver
20:23à toucher le front
20:25bien droit,
20:26bien droit.
20:29Du concret à l'action,
20:31telle était la devise de Raymond Cato,
20:33un grand pédagogue
20:35de l'apprentissage de la natation,
20:37qu'il révolutionna
20:39avec sa théorie de corps flottants,
20:41de corps projectiles
20:43et de corps propulseurs,
20:45dont les préceptes font encore référence aujourd'hui.
20:47Les problèmes posés
20:49entraînent une diversité des réponses.
20:51Un geste n'est jamais démontré.
20:53Certes, les enfants imitent,
20:54mais analysons d'abord les trouvailles.
20:56Les façons de faire sont comparées,
20:58expérimentées par chacun,
21:00et les meilleures définies
21:02et adoptées par le groupe.
21:13Ça a été ce matin, les rotations ?
21:15Oui, du coup, la diète, nickel,
21:17ils sont tous passés.
21:19On a commandé trois pique-niques pour demain.
21:21On a pris Marie, Amaury et Cédric.
21:22J'ai demandé s'il était au bord du boisson,
21:24ça m'a piqué.
21:26J'ai vu.
21:46Au bord du flot !
21:48T'es arrivé à l'heure, c'était tout nickel.
21:50Au bord du flot ?
21:52Oui.
22:13Quelle est ton intervention dans le sport adapté ?
22:16J'ai deux champs importants
22:18avec la Fédération française de sport adapté.
22:20Une ici avec le pôle France natation sport adapté
22:23qui est en résidence entre 17 et une vingtaine de semaines
22:26par an dans l'établissement,
22:28avec lequel j'ai une mission de préparation physique.
22:31Et j'ai une deuxième mission,
22:33toujours avec la Fédération française de sport adapté,
22:35dans le cadre de la préparation aux paralympiques
22:38avec un athlète.
22:40Le travail avec le sport adapté,
22:42je trouve, en termes déjà pédagogiques,
22:44permet de se mettre en zone de danger
22:46puisque la spécificité, la caractéristique
22:48de ce public,
22:50en déficience mentale,
22:52nous permet de nous remettre en question
22:55sur les canaux de communication avec ces athlètes
22:58puisque c'est vraiment à nous
23:00de rentrer dans leur monde et pas l'inverse.
23:02Donc tu apprends, tu appris tous les jours.
23:04Complètement, c'est vraiment une interaction
23:06à la fois avec l'athlète.
23:08Alors effectivement, nous on apporte des contenus
23:10mais on se développe aussi également
23:12par rapport à l'intervention qu'on a avec eux.
23:15Est-ce que tu travailles avec les gens qui l'accompagnent ?
23:18Oui, bien sûr.
23:20Au sein du Pôle France Natation Adaptée,
23:23il y a vraiment une vraie synergie
23:25à travers l'équipe d'encadrement.
23:27Alors bien sûr, avec l'ACTN Aurélie
23:30qui pilote un petit peu tout ce projet,
23:32avec ses entraîneurs référents,
23:34Mathias et Bertrand bien sûr,
23:36et ensuite l'ensemble des assistants de vie.
23:38Et là, il y a une vraie synergie
23:40et une vraie cohorte de travail
23:42autour de toute cette organisation
23:45et de tous ces athlètes.
23:51Alors, on va faire un petit point ensemble
23:54au niveau de la nutrition ?
23:57Oui.
23:59Donc t'as mangé quoi ce midi, là, aux crêpes ?
24:02Je crois que c'est du riz avec du bœuf.
24:06Est-ce que toi, une fois de temps en temps,
24:08ça t'est déjà arrivé d'aller au McDo
24:10en tant que diététicien ?
24:12Oui, j'ai déjà mangé du riz avec du bœuf.
24:15J'ai déjà mangé du riz avec du riz.
24:17J'ai déjà mangé du riz avec du riz.
24:18Est-ce que t'as déjà arrivé d'aller au McDo
24:20en tant que diététicienne ?
24:22Je ne me souviens pas de la dernière fois.
24:39Et un tout petit peu rouge.
24:41Bouge-toi le nez, là.
24:43Bouge-toi le nez et souffle par-dedans.
24:45Comme ça, tu souffles.
24:47Le sport, pour ces jeunes,
24:49ça représente tout quoi ?
24:51Le sport, pour ces jeunes,
24:53je vais vous dire une phrase,
24:55une belle phrase.
24:57En fait, c'est une action thérapeutique.
24:59Le sport est pour eux comme un médicament.
25:01C'est-à-dire que ça leur permet
25:03de s'épanouir et d'exister.
25:05Et je pense que s'il n'y avait pas eu le sport,
25:07leur intégration sociale
25:10ou professionnelle, pour certains,
25:12aurait été plus difficile.
25:13Ça leur permet d'avoir
25:15une meilleure adaptation à la vie sociale.
25:18Et ils sont moins doléants
25:20et beaucoup plus intégrés.
25:22J'en suis convaincu.
25:24Moi, j'ai une bonne relation avec Jordan.
25:28Jordan, c'est quelqu'un qui me parle,
25:30qui me touche.
25:32Et petit à petit, cette relation,
25:34en discutant, elle s'est instaurée,
25:36puis elle a grandi,
25:38elle s'est renforcée.
25:40Et maintenant, c'est vraiment naturel.
25:41Son caractère,
25:43sa façon d'être...
25:46Jordan, c'est quelqu'un
25:48qu'il faut qu'il nous laisse
25:50rentrer dans son monde,
25:52dans sa bulle.
25:54Je trouve ça touchant.
25:56C'est un peu
25:58comme une reconnaissance de sa part.
26:00Je trouve ça vraiment chouette.
26:02C'est quelqu'un que j'ai envie d'aider,
26:04que j'apprécie énormément
26:06en tant qu'humain,
26:08et que ça me fait plaisir de l'aider.
26:09Et cet appart, là,
26:11tu es en train de le libérer ?
26:13Oui, je suis en train de tout refaire à neuf.
26:15La peinture et tout ?
26:17La peinture, surtout que
26:19tout est en peinture blanc,
26:21donc c'est salissant.
26:23Du coup, je nettoie au possible,
26:25je le repeins,
26:27je remets plusieurs couches.
26:29Il habite à quel endroit, Jordan ?
26:31Il habite à Verde.
26:33Et Jordan, il est vraiment autonome,
26:35puisqu'il vit tout seul dans son appartement.
26:37Il est autonome dans ses déplacements.
26:39Il a un projet professionnel
26:41qui commence à se mettre en place.
26:43Tu prends quand même beaucoup
26:45de charge émotionnelle.
26:47Est-ce que tu as des occasions
26:49de relâcher un peu la pression ?
26:51J'ai mon échappatoire à moi.
26:53Je chasse beaucoup,
26:55j'ai la passion des chiens,
26:57je passe beaucoup de temps dans les bois.
26:59C'est par passion des chiens,
27:01donc c'est mon échappatoire.
27:03Et après, la charge émotionnelle
27:05au niveau du boulot,
27:07c'est en compétition qu'on l'évacue.
27:09C'est un peu comme ça,
27:11où l'émotion monte.
27:13C'est vrai qu'en compétition,
27:15c'est régulier que les larmes montent
27:17et qu'on évacue à ce moment-là.
27:20Est-ce que tu as déjà imaginé
27:22qu'un jour, ça va s'arrêter ?
27:24Alors, justement,
27:26Jordan, tout de suite,
27:28il est dans une période
27:30plus ou moins de doute
27:32suite à sa carrière sportive.
27:34Il commence à verbaliser
27:36le fait que peut-être
27:37ils vont mettre
27:39un fin de carrière.
27:41Mais c'est vrai que jusqu'à présent,
27:43j'avais du mal à imaginer ça
27:45puisque dès que Jojo,
27:47il a un peu un coup de mou,
27:49on s'appelle, on discute
27:51et on arrive toujours
27:53à le remotiver.
27:55Après, ce qu'il ne faut pas oublier,
27:57c'est que c'est leur projet sportif
27:59dans lequel ils nous intègrent,
28:01mais ce n'est pas à nous
28:03de décider pour eux.
28:05Ce que je vais te dire,
28:07c'est qu'il n'y a pas
28:09d'exception dans ce projet.
28:11C'est un projet sportif
28:13et c'est un projet
28:15qui a été créé
28:17par une équipe
28:19qui s'appelle
28:21l'équipe sportive.
28:23C'est une équipe
28:25qui s'appelle
28:27l'équipe sportive.
28:29C'est une équipe
28:31qui s'appelle
28:33l'équipe sportive.
28:35C'est une équipe
28:37qui s'appelle
28:39l'équipe sportive.
29:07L'équipe de France !
29:38Vous le filmez souvent ?
29:40Toutes les courses.
29:41C'est bon ?
29:46Et après, qu'est-ce que vous faites
29:48avec les images ?
29:50Je les mets sur mon disque dur
29:52et Mathis les visionne après.
29:54Et il étudie tout.
29:56Et après, il regarde
29:58les images.
30:00Et après, il regarde
30:02les images.
30:04Et après, il regarde
30:05les images.
30:07Et après, il visionne après.
30:09Et il étudie tout.
30:13Nous sommes à Vichy,
30:15au Global Game.
30:17C'est un peu un grand jour
30:19pour Mathis et pour vous,
30:21Mathis, votre fils.
30:23Vous pouvez nous dire un petit peu
30:25ce que vous ressentez aujourd'hui ?
30:28Alors pour nous,
30:30aujourd'hui, c'est pas un jour particulier.
30:33C'est juste
30:35un jour, peu importe
30:37la compétition qu'il va faire
30:39ou ce qu'il va réaliser dans la vie,
30:41au quotidien, on est fiers de lui.
30:43Donc aujourd'hui, évidemment,
30:45c'est un grand jour,
30:47on est fiers parce qu'on le voit heureux.
30:49Sur l'autre volet, il va peut-être avoir plus...
30:51Est-ce qu'il va avoir moins de fiches ?
30:53C'est quoi l'autre volet ?
30:55Ça va être sur les T21,
30:57enfin la IE2.
30:59Et après, je pense qu'il va avoir les IE3.
31:01La IE3, il doit avoir deux PIs.
31:03C'est un peu plus facile.
31:06Donc Bertrand, c'est son entraîneur.
31:08C'est quelqu'un qui l'accompagne.
31:10C'est comme Géraldine.
31:12Voilà.
31:14Qu'est-ce que vous pouvez dire
31:16sur ces personnes-là,
31:18sur leur fonction d'accompagnant ?
31:20Mathis a une relation très fusionnelle
31:23avec Bertrand.
31:25Je pense que dans le sport adapté,
31:27c'est très important,
31:29cette fusion qu'ils peuvent avoir.
31:31Géraldine est arrivée un peu plus tard
31:33comme accompagnante
31:35parce qu'au début de l'aventure,
31:37il n'y avait pas de vie quotidienne.
31:39Donc j'accompagnais Mathis
31:41sur tous les regroupements.
31:43C'est bien, ça vous fait faire
31:45des petits voyages à chaque fois.
31:47Les compétitions, ce n'est pas au même endroit.
31:49Non, là, on va dire que c'est une compétition
31:51qui ne nous coûte pas trop cher.
31:53C'est quand même déplacé
31:55sur l'Équateur, le Mexique,
31:57l'Australie, l'Italie.
31:59Grâce à Mathis,
32:01on fait quand même des belles découvertes.
32:03On visite des pays
32:05et c'est lui qui nous offre
32:07aussi cette chance-là.
32:09Et là, aujourd'hui ?
32:11Et là, aujourd'hui,
32:13on va dire que ma vie a changé.
32:15Géraldine est arrivée.
32:17Elle accompagne Mathis depuis plusieurs années.
32:19Nous, on a totalement confiance en Géraldine.
32:21On a aussi une relation particulière avec elle.
32:23Ça se passe très, très bien
32:25et nous sommes très heureux
32:27que dans le sport adapté,
32:29maintenant, il y a des accompagnants.
32:31C'est essentiel pour les sportifs.
32:33Oui, il est très lié à Géraldine.
32:35Mathis a beaucoup évolué
32:37parce que maintenant,
32:39quand Géraldine n'est pas là,
32:41il est capable d'être accompagné
32:43par quelqu'un d'autre.
32:45Donc ça, c'est très bien,
32:47mais Géraldine est le repère.
32:49Comme ça, je termine normalement
32:51pour d'autres projets.
32:53Tu feras un pot de départ ?
32:55Bien sûr.
32:57Tu m'inviteras ?
32:59Oui.
33:01Et tu voudras qu'on mette de la musique ?
33:03Non.
33:05Non, on est sportifs.
33:07Oui, c'est vrai.
33:09Le sport lui a permis
33:11de gagner en autonomie.
33:13Gagner des médailles,
33:15ça a été très fort pour lui
33:17parce que ça a été une récompense.
33:20Je suis capable de faire quelque chose.
33:22Je suis capable de réussir.
33:24Il a eu son permis.
33:26Toutes ces choses-là, c'est très important.
33:28Je suis capable de faire comme les autres
33:30et ça, c'est important pour lui.
33:32Lorsque j'ai rencontré Géraldine,
33:33à un moment donné,
33:35de la discussion,
33:37je lui ai demandé
33:39ce qu'elle allait ressentir
33:41si un jour l'histoire allait s'arrêter.
33:43Je pense qu'il y aura quand même une fin.
33:45Bien sûr.
33:47Qu'est-ce que vous en pensez ?
33:49Je pense qu'il va y avoir une fin
33:51quand Mathis va arrêter la compétition
33:54ou Géraldine quitte le Pôle France
33:57pour faire autre chose.
33:59Ça va être un grand vide pour les deux.
34:03Nager, léger,
34:05comme on danse.
34:08Rentrer dans un autre monde.
34:12Les corps volent dans l'eau.
34:15Je sais nager,
34:17je sais voler.
34:20Je sais danser,
34:22léger.
34:27Bertrand, si tu devais faire un bilan
34:30des Global Games,
34:31c'est un bilan très positif
34:33pour le bilan des Global Games.
34:35Avoir terminé au nombre de médailles d'or,
34:37c'est-à-dire 30 médailles d'or,
34:39première nation lors des Global Games
34:41en natation, devant les Brésiliens,
34:43a été aussi une concrétisation
34:45du travail de tout le monde
34:47et ça, ça fait vraiment plaisir
34:49parce que là, c'est plus un nageur,
34:51c'est carrément une équipe
34:53et donc ça valorise aussi bien
34:55les nageurs que les staffs.
35:02Le pôle natation organise régulièrement
35:05des réunions de coordination
35:07sur les projets des nageurs
35:09avec les clubs pôles labellisés,
35:11les structures médico-sociales
35:13et les pôles d'entraînement régionaux.
35:15L'objectif de Jordan cette saison
35:17était les Global Games.
35:19Ce qui était prévu, c'était
35:21lors de ces Global Games,
35:23il devait réaliser des temps
35:25qui lui permettaient d'entrevoir
35:27ou non une suite paralympique.
35:29Les temps qu'a fait Jordan
35:31dans les épreuves paralympiques,
35:33donc lui, c'était le 200 mètres
35:35nage libre, lui,
35:37ne lui permettent pas
35:39de continuer l'aventure paralympique.
35:41Donc là, on avait rapidement
35:43discuté avec Jordan
35:45comme quoi le projet paralympique 2024
35:48était mis de côté.
35:51Pour autant,
35:53s'il est dans ce projet-là,
35:55Jordan reste un élément important
35:56des relais.
35:58Naturellement, tout ça,
36:00comme on l'a toujours dit,
36:02le chef du projet,
36:04de son projet, c'est Jordan.
36:06Nous, dans cette situation-là,
36:08voilà ce qu'on peut proposer à Jordan
36:10sous condition qu'il soit
36:12dans le même projet que nous.
36:14Sinon, s'il a un autre projet
36:16qui n'est pas paralympique,
36:18on suivra Jordan dans cette voie.
36:21C'est toi l'acteur principal
36:23et nous, on t'accompagnera,
36:24on cherchera des solutions avec toi.
36:26Il faut qu'on voit
36:28ce que toi, t'en penses
36:30de ce bilan sportif
36:32suite au Global Games.
36:34Donc toi, voilà,
36:36où t'en es, là, aujourd'hui ?
36:38De quoi t'en vis ?
36:40De quoi t'en vis
36:42au niveau sportif ?
36:44Il n'y a pas de...
36:46Tout à l'heure, on a discuté ensemble.
36:48Tu dis, voilà, vraiment,
36:50il n'y a pas de souci, Jordan.
36:52Vas-y, dis ce que tu penses.
36:54Je vais beaucoup réfléchir
36:56par un temps,
36:58parce que, d'un côté,
37:00j'ai plus la motivation à nager.
37:03Mon dernier,
37:05des fois, je me force,
37:07mais j'ai dit, mon dernier,
37:09il faut que je te le dise,
37:11parce qu'à un moment donné,
37:13je ne vais pas continuer
37:15à me forcer à nager
37:17pour le plaisir.
37:19Mais après,
37:21c'est un exemple,
37:22si j'avais une fin de carrière,
37:24je continuerais toujours à nager
37:26avec les FSN,
37:28faire les régionaux
37:30et continuer le sport, quoi.
37:32Mais tu veux continuer le sport,
37:34mais pas un projet de haut niveau
37:36qui demande de t'entraîner beaucoup.
37:38C'est trop contraignant,
37:40ça devient trop contraignant pour toi.
37:42Donc, en gros,
37:44tu nous demandes
37:46d'être en fin de carrière.
37:48Oui.
37:50Donc, une compétition
37:52au championnat d'Europe,
37:54ce n'est plus du tout
37:56une motivation pour toi.
37:58Non.
38:00Et du coup,
38:02c'est quoi tes nouvelles motivations ?
38:04Voir un travail,
38:06voir une vie
38:08et le permis
38:10qui est en place.
38:13Ça veut dire quoi,
38:15avoir une vie ?
38:17Une vie,
38:19je ne sais pas.
38:21On ne peut pas deviner.
38:23Et avoir un permis,
38:25puis avoir un job.
38:27D'avoir plus de temps
38:29autre que nager.
38:31C'était trop contraignant.
38:33Oui.
38:35Après, nager,
38:37je reste toujours en club,
38:39en natation,
38:41mais je ne ferai plus
38:43les grosses compétitions internationales.
38:45D'accord.
38:46Par rapport à la vidéo
38:48qu'on a faite tout à l'heure,
38:50comment tu te sens ?
38:52Qu'est-ce que tu en as compris ?
38:54Je me sens bien.
38:56Tu es soulagé ?
38:58Oui.
39:00D'avoir pu exprimer ton souhait ?
39:02Oui.
39:05On fait des réunions
39:07assez régulièrement
39:09avant les stages Pôle
39:11pour faire le suivi,
39:13ce qu'on appelle
39:14le suivi inter-stage.
39:16On se réunit avec
39:18l'ensemble du staff
39:20sur une équipe pluridisciplinaire,
39:22la psychologue,
39:24pour faire le point de tout ça.
39:26On en profite pour
39:28voir les échéances des compétitions
39:30et voir à quel moment
39:32les nageurs sont engagés
39:34sur telle compétition,
39:36où ils en sont,
39:38et faire le relais avec leur structure.
39:40Merci à tout le monde
39:42de vous être rendus disponibles.
39:44Il y a plein de choses
39:46qui évoluent sur le fonctionnement du Pôle,
39:48sur la répartition des nageurs
39:50sur le suivi des avas.
39:54Grâce à votre accueil,
39:56on a suivi plus particulièrement
39:58Jordan et Mathis,
40:00qui étaient accompagnés
40:02par Mathias et Géraldine.
40:05Est-ce que tu peux nous donner
40:07des nouvelles des deux athlètes ?
40:09Les deux vont bien.
40:11Mathis continue
40:13de s'entraîner dans son club
40:15à Saint-Nazaire,
40:17avec des projets professionnels,
40:19avec des évolutions.
40:21Pour lui, ça va.
40:23Et si je te demande
40:25des nouvelles de Jordan ?
40:27Ce qui est positif,
40:29c'est qu'il avait vraiment
40:31le projet de trouver un travail.
40:33Ça se passe bien.
40:35Il est vraiment content
40:37de cette évolution-là.
40:39Il attendait vraiment
40:41son souhait d'arrêter de nager,
40:43parce que c'était difficile.
40:45On se rend compte
40:47qu'il continue de nager.
40:49Il a trouvé un équilibre
40:51dans sa structure,
40:53au local.
40:55Ça, c'est positif.
40:57Après, Jordan,
40:59comme d'autres nageurs,
41:01ils ont besoin de prendre le temps
41:03pour valider les choix qu'ils font.
41:05On va voir.
41:07Il pourra toujours être qualifié
41:08pour l'instant déjà,
41:10voir si son travail,
41:12ça dure dans le temps,
41:14si sa situation actuelle
41:16lui permet d'être bien.
41:18On l'accompagnera vers ça,
41:20avec moins de stages au national
41:22et plus d'entraînement au local.
41:24Des qualifs en équipe de France,
41:26pourquoi pas,
41:28si c'est le projet
41:30que lui valide au final,
41:32maintenant.
41:34Aurélie, il me reste
41:36à vivement te remercier
41:38de vous rencontrer,
41:40de partager avec vous
41:42des petits moments de vie
41:44au Pôle France par la natation adaptée.
41:46Merci beaucoup.
41:48Merci à vous.