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Julien Baraillé, le chef de file du Parti socialiste dans les Pyrénées-Orientales était l'invité de France Bleu Roussillon ce mercredi 2 octobre

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00:00France Bleu Roussillon, l'invité du 6-9.
00:03Il est 7h47 sur la première radio des Pyrénées-Orientales,
00:06notre invité ce matin, Clotilde Juppon,
00:09le chef de file du Parti Socialiste ici dans les Pyrénées-Orientales.
00:12Bonjour Julien Baraillé.
00:13Bonjour.
00:14Quatre mois après la dissolution, ça y est, on connaît désormais les grandes lignes,
00:18la feuille de route du gouvernement Barnier.
00:20Hier, le Premier ministre s'est exprimé à la tribune devant l'Assemblée Nationale,
00:24déclaration de politique générale déjà très critiquée par la gauche.
00:28Vous, vous l'avez trouvé comment, le Premier ministre, hier ?
00:31Est-ce qu'il vous a surpris ?
00:33Déjà, je n'ai pas été surpris par le fait que plusieurs fois dans son intervention,
00:38il nous a expliqué qu'il allait maintenir le cap.
00:39Donc clairement, on comprend bien que la prise en compte du vote des Français,
00:43en tout cas qui était largement majoritaire pour rompre avec la politique de Macron,
00:47n'a pas du tout été entendue.
00:48Donc ça, c'est absolument scandaleux et d'autant plus scandaleux
00:52qu'aujourd'hui, cette politique est soutenue par le Rassemblement National
00:56et les Républicains qui, finalement, viennent au secours de Macron
00:59pour pouvoir poursuivre cette politique qu'ils ont tant critiquée précédemment.
01:03Ensuite, sur le discours de manière générale,
01:06moi, personnellement, j'ai trouvé que c'était assez creux.
01:08On parlera sans doute sujet par sujet,
01:10mais il y a quand même un manque de cohérence dans tout ça.
01:13C'est-à-dire qu'on va faire un discours qui va durer,
01:15je crois que ça va durer quasiment une heure et demie, une heure vingt,
01:18dans lequel on va aborder quasiment tous les sujets en proposant quasiment rien,
01:23en expliquant qu'on va s'occuper de tout,
01:25l'éducation, la santé, la sécurité, etc.
01:28Et en parallèle de ça, on comprend très bien que la priorité,
01:31c'est baisser la dette de la France, c'est l'austérité, c'est aucun moyen.
01:36Donc là, je crois qu'il y a quand même quelque chose en termes de cohérence
01:39qui va être tranchée très rapidement au moment du vote du budget.
01:42Et là, on va voir, les masques vont tomber,
01:43on va voir réellement quelle est la politique que va vouloir mener Michel Barnier.
01:47Sa phrase, c'était faire beaucoup avec peu.
01:50Le Premier ministre a ciblé cinq chantiers,
01:52le niveau de vie, les services publics, avec notamment l'école et la santé,
01:57la sécurité, l'immigration et la fraternité.
02:00Ça vous semble être cinq bons chantiers ?
02:03Déjà, faire beaucoup avec peu,
02:05je crois qu'on en a quand même un petit peu pâti pendant des années.
02:09Rappelez-vous les époques Sarkozy,
02:12où on nous expliquait à peu près tous les jours
02:14qu'on pouvait faire mieux avec moins.
02:16La réalité, dix, vingt ans plus tard,
02:19c'est que les services publics sont complètement à l'agonie.
02:22On a des problématiques de pouvoir d'achat de plus en plus importantes pour la population,
02:27des déserts médicaux.
02:28Donc, on voit bien qu'à un moment donné,
02:30quand on ne met pas les moyens,
02:31la réalité, c'est que sur le terrain,
02:33après, il y a un manque de services publics
02:34et un manque de services pour la population.
02:37Mais en même temps, il propose une augmentation du SMIC de 2% dès le mois prochain.
02:41Ça, c'est une proposition qu'aurait pu faire la gauche ?
02:43Alors, une augmentation de 2%, c'est très bien, c'est toujours ça.
02:47Mais clairement, les besoins aujourd'hui de rupture,
02:51en tout cas, dans le pouvoir d'achat de la population,
02:54on comprend bien que ce n'est pas simplement avec l'augmentation de 2% sur le SMIC
02:58qu'on va créer vraiment une situation qui va s'inverser
03:01par rapport aux problématiques de pouvoir d'achat qu'ont les personnes.
03:04Aujourd'hui, il y a une problématique de logement.
03:06Clairement, le prix du logement, l'accès au logement dans notre département
03:09est quand même extrêmement compliqué.
03:11On sait que beaucoup de personnes ont du mal à faire leur course.
03:14Ce n'est pas avec 2% de plus de SMIC
03:16que, clairement, on va pouvoir totalement régler la problématique.
03:20Il a aussi laissé la porte ouverte à la renégociation de l'assurance chômage
03:23avec les partenaires sociaux.
03:25Ça, ce n'est pas un bon signal ?
03:26Alors, moi, je suis toujours quand même un petit peu inquiet
03:29quand les gouvernements de droite nous disent qu'ils veulent renégocier
03:33parce que la renégociation, elle peut aller dans le bon sens
03:36comme elle peut aller dans le mauvais sens.
03:37Parce que j'entends aussi cette petite musique là
03:39qui est revenue depuis que la droite, finalement, est de nouveau au pouvoir.
03:43C'est, voilà, on est le pays où il y a le plus de fiscalité,
03:48où on est écrasé par les charges.
03:49La réalité, c'est qu'on est un des pays, effectivement,
03:52où il y a le plus de prélèvements obligatoires.
03:54Ça, c'est vrai.
03:55Mais, par contre, il faut expliquer aussi à la population
03:56que dans ces prélèvements obligatoires,
03:5850%, ce sont bien des cotisations,
04:00c'est les droits à la retraite, c'est les droits au chômage,
04:03c'est les droits à la sécurité sociale.
04:04Et si on tape dans ces dépenses-là,
04:06clairement, on va avoir aussi moins de droits pour la population.
04:09Et ça, il faut bien que les gens le sachent.
04:11Notre invité ce matin, il est 7h51 sur France Bleu Roussillon,
04:14Julien Barayé, chef de file du Parti Socialiste ici dans les Pyrénées-Orientales.
04:19Sur la dette publique, le Premier ministre a dit
04:21qu'on est sur la ligne de crête.
04:23Est-ce que, selon vous, c'est le cas ?
04:25Est-ce qu'on a trop donné pendant le Covid ?
04:27Est-ce qu'on a trop financé ?
04:29Et qu'aujourd'hui, on se retrouve en grande difficulté ?
04:31Je pense que pour moi, ce n'est pas forcément la période Covid.
04:34Je pense que la période Covid, il y avait des choses à faire.
04:36On ne pouvait pas faire sans faire.
04:38À ce moment-là, il fallait absolument mettre les moyens
04:40pour maintenir aussi notre économie
04:42et puis pour avoir une France qui a pu redémarrer assez vite
04:45après la période Covid.
04:46Parce que, clairement, ça n'aurait peut-être pas été le cas
04:49si on n'avait pas mis les moyens.
04:50Maintenant, il y a aussi tout le reste du temps
04:52du gouvernement et des gouvernements Macron
04:55où il y a eu des dépenses qui ont un petit peu filé.
04:57Il y a eu une mauvaise gestion, effectivement, de l'argent des Français
05:00et une mauvaise gestion aussi dans le temps.
05:04C'est-à-dire qu'à un moment donné, à force de faire
05:06des pseudo-réformes dans l'éducation nationale,
05:08dans la santé ou autre,
05:09on utilise des moyens sans véritablement chercher à avoir un objectif.
05:13La réalité, c'est que la dette s'envole
05:16et on n'a toujours pas réglé les problèmes
05:18de nos services publics qui sont essentiels.
05:21Il y a bien des économies à faire aujourd'hui.
05:23Vous l'avez dit, il y a des endroits où il y a de l'argent qui a été...
05:26Alors, moi, je ne parlerai pas d'économie.
05:28Je parlerai surtout qu'il faut peut-être mieux
05:31utiliser l'argent qu'on a aujourd'hui pour nos services publics,
05:35pour régler les problématiques.
05:37Mais je pense que si on commence à expliquer
05:39qu'on va mettre moins d'argent pour pouvoir régler des problèmes
05:42qu'on n'a toujours pas réglés,
05:43moi, je crois qu'on ne les réglera absolument pas, ces problèmes-là.
05:46On va prendre un exemple très simple,
05:48je ne sais pas si vous allez m'en parler,
05:50au niveau de la sécurité, par exemple.
05:52Clairement, aujourd'hui, sur toute la chaîne,
05:55finalement, de la justice jusqu'aux peines,
05:58jusqu'à la sortie des peines,
06:00on a un manque de moyens de manière générale.
06:03La justice n'a pas assez de moyens
06:04pour pouvoir être rapide et plus efficace.
06:07Ensuite, au niveau des places de prison,
06:10on n'a pas assez de places de prison.
06:11Il a annoncé justement la création de nouvelles places de prison,
06:14en précisant de réelles places de prison.
06:16Oui, mais avec quel argent ?
06:17La question, c'est avec quel argent ?
06:18Parce que, moi, ce que j'ai entendu hier,
06:20c'est que les quelques mesures
06:22pour aller chercher un peu plus de fiscalité,
06:24clairement, elles doivent être consacrées pleinement
06:27à la réduction de la dette.
06:29Donc, clairement, aujourd'hui,
06:30on comprend bien que le discours qui est mené,
06:33c'est je vais agir partout,
06:35mais par contre, avec beaucoup moins de moyens.
06:38Et sur la santé, quand on parle d'une nouvelle loi santé,
06:43une future loi santé,
06:44avec aussi le rappel des médecins retraités
06:47pour pallier au manque de moyens,
06:48ça, ça vous rassure ?
06:49Alors, moi, ça ne me rassure pas, non,
06:51parce que, si vous voulez,
06:53il a fait un petit peu la même intervention sur l'éducation.
06:56La solution aujourd'hui,
06:58pour l'éducation et pour la santé,
07:00c'est de faire revenir les médecins retraités
07:01ou faire revenir les enseignants retraités
07:04pour pouvoir pallier au manque de recrutement.
07:06Alors, ça peut être une option ponctuelle,
07:08mais, clairement, ce n'est pas comme ça
07:09qu'on va régler les problématiques à moyen et à long terme.
07:14Si on veut régler les problématiques de la santé,
07:16clairement, il faut mettre les moyens dans la formation
07:18pour former beaucoup, beaucoup de médecins
07:20et faire en sorte que, du coup,
07:22on arrivera à un règlement de la situation,
07:24c'est-à-dire le fait que chaque Française et Français
07:26puisse avoir un médecin traitant,
07:28on le réglera à l'horizon de le temps que les études se fassent.
07:32Donc, ces 8 à 10 ans, on aura réglé le problème.
07:35Mais dire qu'aujourd'hui,
07:37juste en embauchant des médecins à la retraite
07:40ou des enseignants à la retraite,
07:41on va régler le problème de l'éducation et de la santé,
07:43c'est faux.
07:45Donc, vous ne lui laissez pas beaucoup de temps à ce gouvernement ?
07:49Je ne lui laisse pas forcément beaucoup de temps
07:51parce que, tout simplement, je suis convaincu
07:53qu'il n'y a, à mon avis aujourd'hui, pas d'issue
07:56pour une raison très simple,
07:57c'est qu'aujourd'hui, ce gouvernement s'est construit
08:00finalement dans une opposition au vote des Français.
08:02Clairement, on a voulu jouer,
08:04finalement, avec la démocratie.
08:06On avait un pôle de gauche
08:08qui avait une majorité relative à l'Assemblée nationale.
08:10Clairement, ça n'a pas du tout été pris en compte
08:12dans le gouvernement.
08:15Et de notre côté, finalement,
08:16on a fait une élection où on a mis en avant le Front républicain
08:19et on a mis finalement aux commandes
08:21des partis qui étaient contre le Front républicain,
08:24alors que, majoritairement, les Français avaient bien dit
08:26qu'ils voulaient un Front républicain,
08:28qu'ils ne voulaient pas du Rassemblement national
08:29et qu'ils voulaient un gouvernement, en tout cas,
08:32qui était dans le progrès.
08:34Merci beaucoup, Julien Baraillé.
08:36Vous êtes le premier fédéral du Parti socialiste
08:38ici, dans les Pyrénées-Orientales.
08:39Merci d'être venu en studio ce matin.
08:41Merci beaucoup.

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