Apolline de Malherbe recevait Élisabeth Borne, députée Ensemble pour la République du Calvados, dans le Face-à-Face sur BFMTV et RMC, ce lundi 30 septembre 2024.
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00:00BFM TV sans sa face. Apolline de Malherbe.
00:08Il est 8h32 sur RMC et BFM TV. Bonjour Elisabeth Borne.
00:13Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:15Vous êtes l'ancienne Première Ministre, bien sûr.
00:17Vous êtes désormais députée Ensemble pour la République du Calvados
00:21et candidate à la présidence du parti Renaissance.
00:23On va revenir dans un instant sur ce qu'on peut attendre de ce discours de politique générale
00:27et si vous lui accorderez la confiance.
00:29Mais je voudrais d'abord vous interroger sur cette lettre que l'on a reçue,
00:33toutes les rédactions de France, hier soir tard.
00:35Cette lettre est signée par la première victime de Tahao,
00:38qui est le meurtrier présumé de la jeune Philippine.
00:41La jeune femme qui écrit cette lettre a été violée par Tahao
00:46et elle s'adresse aux Français et elle s'adresse d'abord à la famille de Philippine.
00:51Elle dit « Je suis immensément triste, j'aimerais les réconforter,
00:55mais je ne fais face au vide insupportable laissé par sa mort.
00:58J'ai tout fait pour que ce qui m'est arrivé ne se répète pas. »
01:03Et plus loin elle dit « Pourquoi le système pénitentiaire a-t-il failli à prévenir cette récidive ?
01:09Pourquoi n'a-t-on pas su arrêter cette escalade de la violence jusqu'au meurtre d'une jeune femme ?
01:15La dangerosité de Tahao était pourtant connue. »
01:18Qu'est-ce que vous répondez à cela ?
01:21D'abord que la mort de Philippine c'est un drame épouvantable
01:24et moi je voudrais avoir évidemment une pensée
01:28et adresser toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.
01:32Et évidemment personne ne peut comprendre comment ce monsieur
01:36qui était repéré comme étant quelqu'un de dangereux
01:40a pu être placé en centre de rétention administrative,
01:43c'est-à-dire qu'il aurait dû être envoyé dans son pays, le Maroc,
01:48et comment a-t-il pu être libéré ?
01:51Je pense qu'effectivement il faudra que l'enquête puisse éclairer tout le monde sur ce qui s'est passé.
01:56Je pense que son placement en rétention a été prolongé
02:00et c'est la loi immigration qui a été votée à la fin de l'année dernière
02:04qui a permis de prolonger précisément ce placement, mais pas suffisamment.
02:09Il n'a pas été expulsé.
02:11C'est forcément de la révolte de la famille et de beaucoup de Français
02:16face à ce qui s'est passé qu'on n'a pas pu empêcher.
02:19Vous avez été Premier ministre, est-ce que vous vous dites,
02:21quand vous voyez le drame qui est arrivé à Philippines,
02:23qui effectivement, on pourrait presque dire, était prévisible,
02:26c'est-à-dire que quand on écoute en tout cas la lettre de cette femme,
02:29elle dit que sa dangerosité était connue, elle dit qu'on savait.
02:32Est-ce que vous vous dites, en tant que Premier ministre de la France,
02:35voilà, moi j'ai dirigé ce pays, je sais qu'en effet il y a des dysfonctionnements,
02:40il y a des trucs qui ne fonctionnent plus, il y a des enchaînements qui ne se font plus ?
02:44Ce que je me dis, c'est que, si j'ai compris, et moi je ne fais pas l'enquête moi-même,
02:48c'est que cette personne a été placée en centre de rétention administrative,
02:55avait une obligation de quitter le territoire français.
02:58Dans le temps qu'il a passé dans ce centre de rétention administrative,
03:05on n'a pas réussi à obtenir l'accord du Maroc pour qu'il puisse être renvoyé dans son pays.
03:11Pour qu'il obtienne son laissé-passer.
03:12Et ce qui est assez inexplicable, c'est qu'alors même qu'on savait qu'il était dangereux,
03:17il a été remis en liberté, donc forcément il faudra en tirer des leçons.
03:21Je vous dis, on avait déjà dans la loi immigration permis de prolonger le placement en rétention,
03:26précisément pour obtenir l'événement.
03:28Mais ce sur quoi elle insiste, cette jeune femme, c'est moins sur la question de l'OQTF,
03:31elle dit les raisons du dysfonctionnement sur la non-application des OQTF devront être éclaircies,
03:37mais je ne voudrais pas cependant que cela oblitaire la question primordiale
03:40de la prévention de la récidive.
03:42Il y a donc plusieurs niveaux de dysfonctionnement.
03:45Bien sûr, mais vous voyez, face à un individu comme Tao,
03:50on aurait dû avoir un suivi médical, un suivi psychiatrique sans doute.
03:56Moi je ne vais pas refaire l'enquête à la place des enquêteurs,
04:00mais manifestement il y a des failles qui devront être comblées.
04:03Et on va revenir aussi sur la question du couple intérieur-justice,
04:08à travers les questions que je vais vous poser aussi sur le discours de politique générale.
04:13Élisabeth Borne, ce discours sera donc prononcé demain.
04:15Vous avez vous-même été dans ce moment d'exercice où vous vous apprêtiez à donner ce discours
04:21devant une assemblée qui elle-même n'avait pas non plus de majorité absolue.
04:26Vous avez fait face à cette fragilité, même si elle était moindre, de la majorité.
04:31Vous voulez diriger le parti macroniste Renaissance.
04:34Est-ce que ce parti sera dans l'opposition ou dans la majorité ?
04:37Vous voyez que ce parti, en tout cas certains de ses membres, participent au gouvernement.
04:42Mais évidemment on retrouve une certaine liberté, on n'assume pas seuls les responsabilités.
04:48Et je pense que le rôle d'un parti, alors même que personne ne pourra appliquer son programme,
04:54alors même que forcément face à une assemblée aussi éclatée, sans doute il faudra peu légiférer,
05:02il faudra bâtir des compromis en responsabilité.
05:05Il faut à la fois que le gouvernement et les parlementaires fassent preuve de responsabilité
05:11avec une priorité qui est de pouvoir adopter un budget.
05:15Mais donc dans ce contexte, ça redonne aussi une certaine liberté.
05:19Et puis pour avoir fait la campagne, pour rencontrer beaucoup de nos concitoyens,
05:23moi je vois qu'il y a beaucoup d'attentes, qu'il y a beaucoup d'impatience chez nos concitoyens.
05:28Et donc je pense que le rôle du parti, c'est aussi de se réinventer
05:32et d'être capable de proposer un projet pour les Français qui leur redonne de l'espoir.
05:37C'est quoi le projet qui redonne de l'espoir aujourd'hui ?
05:40Je pense qu'il y a beaucoup de sujets sur lesquels les Français ont une forme de désarroi,
05:47voire parfois de la colère.
05:48Quand par exemple on passe toute sa vie au SMIC,
05:52c'est évidemment quelque chose qui ne vous donne pas de perspective.
05:56Si vous ne pouvez pas vous dire ça ira mieux demain,
06:00aujourd'hui c'est difficile mais ça ira mieux demain,
06:03parce que j'aurai une certaine promotion sociale, c'est assez désespérant.
06:07Sauf qu'on a l'impression que vous êtes nombreux à avoir dit qu'il fallait désmicardiser la France,
06:10ça n'a pas été fait ?
06:12Il y a des propositions qui ont été faites,
06:16et moi j'espère que le gouvernement pourra s'en saisir.
06:19Vous savez qu'on a des dispositifs très compliqués qui créent des trappes à bas salaire,
06:23mais au-delà de ça, il y a aussi une responsabilité des organisations patronales et syndicales
06:29pour travailler sur des parcours professionnels qui donnent des perspectives à nos concitoyens.
06:34Avec de la formation, on a créé un compte personnel de formation,
06:38on a facilité la validation des acquis de l'expérience,
06:42et je pense que chacun est en droit d'attendre de progresser tout au long de sa carrière.
06:47Et puis les jeunes sont en droit d'attendre, quand ils font des études,
06:50d'être bien orientés, d'aller dans des filières...
06:53En fait votre projet pour le Parti Renaissance,
06:56c'est votre discours de politique générale il y a un an.
06:58Non, je pense que toutes les campagnes appellent à beaucoup d'humilité
07:04quand on entend les attentes, l'impatience de nos concitoyens sur le pouvoir d'achat,
07:10sur le logement, sur l'autorité, sur la sécurité, sur la santé.
07:14Sur tous ces sujets, il y a un travail de fond à faire.
07:17Évidemment, il faudra essayer d'apporter des réponses.
07:20J'ai aussi noté dans les campagnes auxquelles j'ai participé,
07:24la campagne des européennes, la campagne des législatives,
07:27qu'il y a aussi beaucoup de mesures qui ne sont pas connues.
07:29J'entendais sur votre antenne qu'il y a des personnes âgées
07:33qui vivent avec des tout petits revenus.
07:35Vous savez qu'une personne sur deux qui a droit au minimum vieillesse,
07:38ne le demande pas.
07:40Puis il y a des réformes qui ne sont pas appliquées.
07:42Donc on doit déjà agir à ce niveau-là.
07:44Et puis il y a des sujets de fond.
07:46Je pense qu'il faut écouter, comprendre et construire des nouvelles réponses.
07:50Ce que j'entends quand même dans ce que vous dites,
07:52c'est que vous avez quand même eu cette phrase que vous avez glissée,
07:54vous avez dit qu'il faudra sans doute peu légiférer.
07:56Ça veut dire qu'à la veille de ce discours de politique générale,
08:00vous avez envie de lui dire, dans la situation dans laquelle on est,
08:03monsieur le Premier ministre, déjà appliquer ce qui existe,
08:07mais n'ayez pas forcément l'ambition de faire des nouvelles lois ?
08:09C'est compliqué pour un Premier ministre d'accepter cette logique-là.
08:12Je pense que le gouvernement peut agir sans forcément légiférer beaucoup.
08:18Il y a une priorité, c'est de doter notre pays d'un budget.
08:21Je pense que les Français n'imaginent pas,
08:24parce que ça ne s'est jamais passé,
08:26ce qui se passerait si on n'avait pas de budget dans le pays.
08:29C'est une option, c'est possible.
08:31Vous savez, j'ai dû recourir 49.3.
08:35On le sait bien.
08:3610.49.3 pour faire adopter un budget.
08:38Je pense qu'il faut que chacun l'ait en tête.
08:40La procédure budgétaire fait qu'il faut 10.49.3 pour faire adopter un budget.
08:45Je crains que mon successeur ne trouve pas de majorité pour voter le budget.
08:51Peut-être qu'il aura aussi à recourir à ce fameux article 49.3.
08:55Je pense que la priorité, c'est de doter le pays d'un budget.
08:59Le risque, c'est quoi ?
09:01Si vous n'avez pas de budget, les fonctionnaires ne sont pas payés.
09:04Votre carte vitale ne fonctionne plus.
09:06Je ne voudrais pas inquiéter les Français,
09:08parce que je pense qu'il y a beaucoup d'inquiétude dans le pays,
09:12parmi les chefs d'entreprise, parmi nos concitoyens.
09:15Mais c'est impératif qu'en responsabilité,
09:19le gouvernement, les groupes parlementaires, puissent trouver des compromis.
09:23Mais c'est la responsabilité de qui ?
09:25Est-ce que ça veut dire que le gouvernement,
09:27tant qu'il n'a pas le budget, et même après,
09:30ne doit pas ouvrir des nouveaux fronts ?
09:34Hier, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
09:38a évoqué des nouvelles lois sur la question de l'immigration.
09:41L'idée même de changer peut-être la Constitution
09:43pour permettre un référendum, pour adopter de nouvelles lois sur l'immigration.
09:47Est-ce que vous vous dites que c'est le moment ?
09:49Ou est-ce que vous dites, attention, la priorité des priorités, c'est le budget ?
09:52Vous savez, je pense que l'heure n'est pas à tenir des propos clivants.
09:56Je pense que le ministre de l'Intérieur est maintenant en responsabilité.
10:01Du coup, ce que j'ai pu entendre sur le fait que l'État de droit
10:06n'était pas quelque chose de sacré,
10:09si je pense que l'État de droit, dans une démocratie,
10:11c'est quelque chose de sacré.
10:13Et quand on est aux responsabilités,
10:15je pense qu'il faut absolument avoir des propos apaisants,
10:19éviter des propos clivants, a fortiori,
10:21quand on est face à l'Assemblée telle qu'elle se présente aujourd'hui.
10:24Il a eu des propos qui font comme s'il était encore dans l'opposition, vous voulez dire ?
10:28Je pense qu'être en responsabilité, c'est éviter de crisper le pays
10:34dans un moment où on voit bien, et c'est ce que traduit l'Assemblée,
10:38qu'il peut y avoir des attentes contradictoires,
10:40qu'il y a aussi beaucoup de désarroi ou de colère dans notre pays.
10:44Et puis c'est ne pas renvoyer à une hypothétique révision constitutionnelle
10:49les réponses qu'on propose aux Français.
10:51Donc j'invite chacun à se saisir des dispositifs qui existent,
10:58à veiller à leur mise en œuvre et à apporter des réponses concrètes et rapides.
11:03Je pense que c'est ce qu'attendent les Français.
11:04Un point encore, d'ailleurs, il a promis de réformer l'AME,
11:07l'Aide médicale d'État, pour la transformer en Aide médicale d'urgence.
11:11Il a même laissé entendre, et Gérard Larcher aussi, que vous y étiez favorable.
11:15Qui dit vrai ?
11:16Non, je pense que j'ai répondu à Gérard Larcher.
11:20On a eu ce débat, moi j'ai souhaité avoir un rapport…
11:23C'est plus le moment.
11:24Non mais attendez, j'ai souhaité demander un rapport à deux personnalités
11:28très différentes, Patrice Stefanini et Claude Évin,
11:32qui sont l'un de droite et l'autre de gauche.
11:34Je crois qu'il y a eu une tribune récemment des ministres de la Santé
11:38qui disent que c'est un dispositif qui est utile, globalement maîtrisé,
11:41qu'il y a un enjeu de santé publique.
11:44Donc on peut peut-être améliorer les choses,
11:47être plus exigeant sur le panier de soins,
11:50veiller à ce qu'il n'y ait pas des fraudes.
11:52Mais vous refuserez toute suppression de l'AME ?
11:54Sans aucun doute.
11:56Elisabeth Borgne, il y a aussi la question des impôts.
11:58Il y a déjà 20 députés de chez vous qui signent une tribune avec Gérald Darmanin
12:02disant qu'ils n'accorderont pas leur confiance à ce gouvernement
12:05s'il prévoit des hausses d'impôts. Et vous ?
12:08Évidemment, je pense qu'il ne faut pas casser la dynamique économique
12:13qu'on a pu créer ces dernières années,
12:15qui s'est traduite par la création de 2 millions d'emplois.
12:19Baisser le chômage, créer des emplois, c'est quelque chose de très important.
12:23Poursuivre la réindustrialisation du pays.
12:26Vous savez, j'étais dans les Hauts-de-France.
12:28C'est un des territoires qui a été dévasté par la désindustrialisation.
12:32Et aujourd'hui, on recrée des gigafactories dans des domaines d'avenir,
12:36les batteries, les panneaux solaires.
12:38Évidemment, il ne faut pas casser cette dynamique.
12:40Donc, il faut faire très attention.
12:42Et moi, je ressens de l'inquiétude chez des chefs d'entreprise
12:44s'ils entendent parler d'impôts supplémentaires.
12:47Donc, il faut faire très attention à ne pas casser cette dynamique économique.
12:50Je sens que vous allez dire un mais.
12:52Il faut aussi...
12:54Vous n'osez plus le prononcer, mais on l'entend.
12:56Il faut évidemment aussi ne pas décourager ceux qui travaillent.
13:00Est-ce qu'il reste un espace d'augmentation d'impôts ?
13:02Je pense que ce qui peut se regarder,
13:04et il y a un travail qui a été fait par les députés du groupe Ensemble pour la République,
13:08c'est qu'avec des niches fiscales, des dispositifs d'optimisation,
13:14on peut se rendre compte que des très grandes entreprises
13:17ou des personnes très riches
13:19finissent finalement par avoir un taux d'imposition
13:22qui est plus faible que les classes moyennes, que les PME.
13:26Mais pourquoi vous ne l'avez pas fait ?
13:29Pourquoi vous ne l'avez pas fait ?
13:31C'est-à-dire que la situation dont hérite aussi...
13:33En tout cas, c'est comme ça qu'il le dit, Michel Barnier.
13:35Il dit « j'ai trouvé une situation très dégradée,
13:37beaucoup plus dégradée que cela n'avait même été dit.
13:40Un déficit public qui est aujourd'hui à plus de 6%. »
13:42Alors, vous n'êtes pas la dernière Première ministre.
13:44Il y a eu entre-temps Gabriel Attal.
13:46Mais que n'avez-vous pas stoppé, cette dérive ?
13:49Je pense que ce qu'il faut avoir en tête,
13:51c'est que ce dont je suis en train de vous parler,
13:53ce n'est pas comme ça qu'on va réduire notre déficit.
13:55C'est en faisant des économies
13:57et je peux dire que, pour ma part,
13:59j'ai porté des réformes,
14:01y compris des réformes impopulaires
14:03qui permettront 30 milliards d'euros d'économies
14:05à horizon 2030.
14:07Donc, moi, je n'ai pas hésité à porter des réformes
14:09l'assurance chômage, les retraites.
14:11Je pense que chacun l'a bien en tête
14:13parce qu'il y a des sujets sur lesquels
14:15il faut qu'on puisse faire des économies,
14:17porter des réformes structurantes
14:19et que c'est comme ça qu'on peut rétablir nos comptes publics.
14:22Et ce n'est certainement pas en augmentant les impôts,
14:25même s'il y a des mesures de justice fiscale,
14:28mais imaginer qu'on redresse les comptes
14:31en remettant des impôts,
14:33en taxant les entreprises
14:35ou ceux qui travaillent, ça, ce n'est pas possible.
14:37Mais j'ai bien compris que vous vous disiez
14:39qu'un scénario à la grecque n'est pas totalement insensé.
14:42C'est là.
14:44Il faut impérativement
14:46qu'on réduise notre déficit
14:48et en responsabilité,
14:50avec le gouvernement,
14:52c'est sur ces sujets-là, prioritairement,
14:54que les parlementaires devront travailler.
14:56Vous avez entendu Gérald Darmanin hier,
14:58puisque vous étiez vous-même à Tourcoing
15:00pour la rentrée politique.
15:02Il parle de la préférence aux travailleurs,
15:04non pas d'une préférence nationale,
15:06comme le voudrait le Rassemblement national,
15:08mais d'une préférence aux travailleurs.
15:10C'est-à-dire, quelle que soit leur nationalité,
15:12que quand on cherche un logement social,
15:14quand on cherche des aides au transport,
15:16quand on cherche une place en crèche,
15:18ce soit les travailleurs qui soient prioritaires.
15:20Est-ce que vous trouvez que c'est une bonne chose ?
15:22C'est une compétence des communes,
15:24mais je pense que les communes ont bien en tête
15:26qu'il faut favoriser
15:28les personnes qui ont un travail.
15:30Il faut aussi penser aux personnes
15:32qui recherchent un emploi.
15:34Et là aussi, quand je vous parle des réformes
15:36qui ne sont pas nécessairement appliquées,
15:38vous savez que j'avais annoncé
15:40le service public de la petite enfance.
15:42Il y a beaucoup d'argent qui a été prévu
15:44au niveau des caisses d'allocations familiales.
15:46Encore faut-il que les communes
15:48s'en saisissent pour créer des solutions
15:50de garde d'enfants.
15:52J'ai discuté avec des femmes au chômage
15:54qui me disaient qu'elles voulaient bien chercher un emploi,
15:56mais qu'elles avaient besoin de pouvoir faire garder
15:58leur enfant. On a besoin aussi
16:00d'apporter ces réponses. Les dispositifs
16:02sont là, il faut qu'ils soient mis en œuvre.
16:04Elisabeth Born, je vous repose la question
16:06que je vous ai posée en début d'interview.
16:08Est-ce que vous estimez que le Parti Renaissance
16:10sera un parti
16:12de majorité ou d'opposition ?
16:14Le Parti Renaissance,
16:16il sera en soutien,
16:18parce que je pense qu'on a besoin que ce gouvernement
16:20réussisse.
16:22C'est essentiel pour notre pays,
16:24mais il a aussi sa liberté.
16:26Évidemment, il a
16:28des marqueurs auxquels il tient,
16:30notamment la création d'activités,
16:32l'encouragement du travail,
16:34la transition écologique. Sur ces sujets-là,
16:36il sera vigilant et on a une certaine
16:38liberté. Est-ce que ça veut dire que vous continuez
16:40à dire que quand il y a les 20 députés
16:42qui disent qu'on pourrait ne pas voter la confiance,
16:44quand il y en a même deux députés Renaissance
16:46qui disent que je pourrais même aller jusqu'à voter
16:48la défiance, est-ce que,
16:50vous vous dites, ils n'ont pas leur place
16:52dans le Parti Renaissance, qui est quand même là
16:54pour que ce gouvernement Barney réussisse ?
16:56J'imagine que le Premier ministre ne va pas
16:58demander un vote de confiance,
17:00mais qu'il aura par contre une motion de censure
17:02et je crois que la motion de censure,
17:04avant même de l'avoir laissée
17:06agir, ça n'est certainement pas
17:08la bonne méthode. On a aussi besoin de stabilité.
17:10Les deux députés qui menacent éventuellement de voter
17:12cette motion de défiance, est-ce que s'ils
17:14le font, ils n'auront plus leur place dans les
17:16rangs Renaissance ? On va attendre
17:18d'avoir la déclaration de politique
17:20générale, je pense que Michel Barnier
17:22a bien compris ce que sont les
17:24attentes de Renaissance
17:26et qu'il y sera attentif
17:28et on a aussi besoin de stabilité
17:30dans notre pays. Moi je vous dis, l'urgence,
17:32c'est d'avoir déjà un budget pour le pays.
17:34Qu'est-ce que vous allez faire dans cette galère de la direction
17:36d'un parti, Elisabeth Borne ? Vous savez, je pense
17:38qu'un parti politique, et c'est
17:40important parce que les Français ont pas
17:42forcément une bonne image de
17:44la classe politique, des partis politiques.
17:46Moi, peut-être
17:48avec mon âge qui est ce qu'il est,
17:50je me suis engagée
17:52au service de mon pays.
17:54Et je pense que c'est très important qu'on fasse
17:56ce travail de construction d'idées,
17:58de construction de projets, qu'on le fasse
18:00en partant des territoires,
18:02en écoutant nos concitoyens,
18:04en étant proche de leurs préoccupations
18:06et je pense que c'est comme ça qu'on
18:08prépare aussi l'avenir de notre pays.
18:10Vous vous retrouvez face à Gérald Darmanin,
18:12Gabriel Attal, Édouard Philippe,
18:14est-ce que vous allez réussir
18:16à faire en sorte que tout ça, Travail en harmonie,
18:18que ce soit vous la bosse ? Vous savez,
18:20en tant que Première Ministre, moi j'ai
18:22été chef de la majorité,
18:24j'ai travaillé avec les députés
18:26en maintenant la cohésion de notre groupe
18:28et je suis convaincue aussi
18:30qu'on partage beaucoup avec
18:32nos partenaires du Modem et d'Horizon.
18:34Je crois beaucoup à la force
18:36de ce centre, de ce bloc central
18:38qui permet de porter
18:40des réformes dans la durée
18:42et donc c'est quelque chose qui me tient à cœur
18:44et je pense qu'il faut qu'on redonne confiance
18:46dans la politique, mais ça suppose qu'on fasse
18:48preuve de beaucoup d'humilité, qu'on écoute
18:50les préoccupations de nos concitoyens.
18:52Ce n'est pas exactement l'humilité qui caractérise les trois dont je viens de vous parler ?
18:54Je pense que ce que les Français
18:56attendent, c'est qu'on soit à l'écoute
18:58de leurs préoccupations,
19:00que les collectivités attendent aussi
19:02les élus locaux, qu'on écoute
19:04davantage ce qu'ils ont à dire
19:06et c'est la démarche que je souhaite avoir.
19:08Le congrès du parti, ce sera le 30 novembre
19:10prochain. Pour l'instant, vous êtes seule
19:12candidate en lice. Est-ce que vous estimez que vous êtes la
19:14candidate naturelle et qu'il faut que ça reste comme ça
19:16ou est-ce que vous vous dites qu'il y en a d'autres
19:18qui envisagent d'être candidat aussi ?
19:20Écoutez, on verra ce qu'il en est.
19:22Ce que je peux vous dire,
19:24c'est que je souhaite mettre
19:26mon expérience au service
19:28de ce parti
19:30pour être à l'écoute de nos militants.
19:32Mais à ce stade, il n'y a pas d'autre candidat, on est bien d'accord ?
19:34On verra. En tout cas, je pense que
19:36moi, j'ai montré que je pouvais
19:38garder la cohésion de notre famille
19:40politique, travailler avec
19:42nos partenaires, être
19:44à l'écoute des militants. Je me déplace
19:46beaucoup dans le pays. Mais Gabriel Attal, que vous avez vu hier,
19:48en marge de ce rassemblement,
19:50vous n'a pas dit, bon, Elisabeth, moi je vais y aller aussi ?
19:52On n'en a pas parlé. On aura
19:54certainement l'occasion de se voir. Ce que
19:56je vous dis, c'est que je pense que c'est bien et
19:58on a besoin de l'énergie de tout le monde. On a besoin
20:00des talents et de l'énergie de Gabriel Attal
20:02qui est du reste le président de notre
20:04groupe. Il y a beaucoup de talents
20:06dans notre famille et je pense qu'il
20:08faut qu'on mobilise tous ces talents et je
20:10vous dis, nos militants, nos cadres locaux,
20:12nos élus locaux, nos parlementaires, les
20:14ministres, les anciens ministres, on a besoin
20:16de tout le monde. Et moi, ce que je souhaite, c'est
20:18rassembler, faire travailler
20:20un collectif pour produire
20:22des idées, des réponses pour les Français.
20:24Merci Elisabeth Born d'être venue ce matin
20:26dans le Face à Face. Vous êtes donc
20:28désormais députée et ancienne
20:30Première ministre. Bien sûr, il est 8h52
20:32sur RMC-BFMTV.