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Le président Nicolas Sarkozy a réservé sa première prise de parole depuis l’annonce du nouveau Gouvernement Barnier à Europe 1 et CNews. À cette occasion, Pascal Praud, Vincent Trémolet de Villers et Vincent Hervouet l'interrogent en direct sur Europe 1 et CNews de 8h30 à 9h.
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NewsTranscription
00:00Bonjour Monsieur le Président.
00:02Bonjour, je n'ai pas eu un long chemin à faire.
00:04Et on va pouvoir rebondir sur ce que vous avez dit et puis prolonger peut-être la discussion avec Vincent Trémolet de Villers, que vous connaissez,
00:13que vous pouvez lire régulièrement dans Le Figaro, j'ai l'habitude de dire que vous êtes l'un des meilleurs d'entre nous, par vos éditoriaux le matin.
00:20Et puis Vincent Hervouet, qui est également l'un des grands spécialistes de la vie internationale.
00:26On pourra évidemment prolonger ce que vous avez dit, ça venait d'ailleurs en résonance avec ce que nous avions dit sur ce plateau
00:33lorsqu'on avait entendu les mots humanité et fermeté, que certains avaient traduit, il ne se passera rien.
00:40Mais on pourra rebondir bien sûr là-dessus, parce que l'actualité internationale, c'est ce qui nous préoccupe,
00:47et nous n'en avons pas parlé pendant les 20 minutes, avec une question, la menace de guerre totale existe-t-elle ?
00:54Et elle nous inquiète, Vincent Hervouet.
00:56Ah oui, on vit depuis 15 jours une... Bonjour M. le Président.
00:59Bonjour M. Hervouet.
01:00On vit une séquence absolument inimaginable, c'est une bonne nouvelle l'élimination du chèque Nasrallah,
01:08ou est-ce que vous considérez que Benyamin Netanyahou est une sorte d'incendiaire ?
01:15Bon, mes convictions personnelles font que jamais je ne peux me réjouir de la mort de quelqu'un, c'est un point personnel.
01:26Mais si, c'est un jugement politique que vous me demandez.
01:29Israël a été agressé.
01:32C'est le drame du 7 octobre, le Hamas,
01:37et c'est le Hezbollah qui a conduit un déplacement de population du nord d'Israël massif.
01:47Israël a le droit de se défendre.
01:50Israël a le devoir de se défendre.
01:53Et si nous, Français, nous étions dans la même situation, nous devrions nous défendre.
02:00Un pays doit vivre debout.
02:02Et Israël a le droit de vivre debout.
02:05De vivre tout court.
02:06Et de vivre debout.
02:08De ce point de vue, je dis, ils ont eu raison.
02:13Mais vous ne répondez pas à la question.
02:14Je vais y venir.
02:15Mais vous comprenez bien que ce n'est pas, devant la complexité, ce n'est pas une formule non plus.
02:20Et peut-être même que le pire risque d'embrasement serait l'inaction et la lâcheté.
02:28Ça, c'est ce que je pense et personne ne me fera changer d'avis.
02:32Pour le reste, je connais bien M. Netanyahou.
02:36J'ai eu quantité de discussions avec lui et parfois sévères.
02:40Il doit savoir qu'il n'y aura jamais d'éradication de ses ennemis par la guerre.
02:47Que toute guerre doit avoir une fin et que la négociation n'est pas la capitulation.
02:54Donc, il va venir le temps où il va falloir discuter.
02:58Mais je suis, et ce sera ma conclusion, si vous me le permettez, sur cette première question.
03:03Le temps n'est pas venu ?
03:04Le temps est venu.
03:06Le temps est venu.
03:07De la négociation ?
03:08De la négociation.
03:09Mais, Pascal Praud, c'est extravagant de voir l'Europe pousser les Ukrainiens
03:16à se battre jusqu'au dernier sang des leurs, des nôtres,
03:20dans une guerre qui a déjà fait un demi-million de morts,
03:23et de considérer qu'Israël n'aurait pas le droit de se battre et de se défendre.
03:28C'est vraiment deux poids et deux mesures.
03:32La guerre d'un côté, c'est bien.
03:34La guerre de l'autre, c'est mal.
03:36Il n'y a pas plus injuste que cette différence de posture.
03:41Alors, je crois avoir répondu à votre question.
03:44Vous connaissez M. Netanyahou, vous connaissez aussi la plupart des dirigeants arabes.
03:50Est-ce que personne ne pleure Hassan Nasrallah dans ce monde ?
03:56Le premier, bien sûr.
03:57Mais est-ce que vous les sentez très angoissés ?
03:59Est-ce qu'ils ont peur de l'escalade ?
04:01Ou est-ce qu'ils pensent que c'est un risque limité ?
04:04L'escalade, le risque d'escalade, il n'existait de façon latente,
04:08et vous le savez mieux que moi, depuis longtemps.
04:11Je suis estomaqué, si vous me permettez cette expression,
04:15par l'indulgence de la plupart des observateurs à l'endroit de l'Iran
04:21et leur sévérité à l'endroit de l'Arabie Saoudite.
04:24C'est extravagant.
04:26Souvenez-vous quand ce malheureux journaliste, je crois que c'était Khashoggi, a été assassiné.
04:34Ça a été un scandale mondial à juste titre.
04:37Dans l'ambassade.
04:38Dans l'ambassade.
04:39Mais imaginez quand cet avion rempli d'Ukrainiens a été abattu par des missiles iraniens.
04:49Ils ont dit que c'était une erreur, il y a eu, je crois, un peu moins de 200 morts.
04:53C'est passé comme une lettre à la Poste.
04:56Le terrorisme, monsieur Houette, vous le savez mieux que moi, a commencé par Téhéran, pas par Riyad.
05:04L'Ayatollah Roumeni finance le Hezbollah.
05:09Je ne suis pas aussi certain de l'explosion générale qui nous est annoncée.
05:15Parce que l'Iran sait parfaitement, ils sont très intelligents, qu'ils auraient beaucoup plus à perdre qu'à y gagner.
05:23Et je crois, peut-être me trompe, peut-être que je me trompe,
05:27mais je crois que le risque d'embrasement généralisé, il est plus dans un conflit globalisé avec la Russie
05:35que dans un conflit globalisé avec l'Iran.
05:38Alors, je ne vais pas faire de la morale, du moralisme, mais quand même, il y a une petite question qui se pose,
05:42même si on peut célébrer la disparition d'un homme qui a tué ou fait tuer,
05:48et certains de ses lieutenants ont été directement impliqués dans la mort des Français du Drakkar.
05:54Et la question vous est posée par Vincent Herouel, je le dis pour nos auditeurs d'Europe 1,
05:58puisque nous sommes avec le Président Sarkozy jusqu'à 9h, auditeurs que je salue bien évidemment.
06:0340 ans après, les Israéliens, en quelque sorte, ont soldé nos comptes.
06:09Mais quand même, est-ce que vous trouvez qu'Israël est dans son droit
06:15quand il fait sauter les beepers qui équipent l'encadrement des milliers,
06:21les milliers de beepers qui équipent tout l'encadrement du Hezbollah,
06:24quand il bombarde des immeubles derrière lesquels se cachent les terroristes,
06:28est-ce que vous dites c'est la guerre ou est-ce que vous dites...
06:31Bien sûr, mais...
06:32On ne se ferait jamais ça.
06:33Monsieur, j'ai bien des défauts, l'hypocrisie n'est pas ma première caractéristique.
06:39La guerre, c'est la guerre.
06:42Permettez-moi de vous dire, et je parle devant un amoureux de la côte Atlantique...
06:49Nantes.
06:51Nantes, Le Havre, Royan, ont été démolis par qui ?
06:54Saint-Nazaire.
06:55Par les bombardements alliés ?
06:58Berlin, Razé, il n'y avait pas que des SS à l'époque.
07:03Hiroshima, Nagasaki, il y avait des bases militaires là-bas ?
07:09La guerre, c'est la guerre.
07:11Israël s'est défendue d'agressions scandaleuses.
07:17Ça ne veut pas dire que je suis d'accord avec M. Netanyahou sur tout, je vous l'ai dit.
07:22Mais qu'on vienne pleurer sur les conséquences dramatiques de la guerre,
07:28pardon de vous dire, c'est le comble de l'hypocrisie.
07:31Il n'y a pas de guerre sans victime civile, hélas.
07:36Alors, la France, Joe Biden, lui, a dit que la mort de Nasrallah, c'était une mesure de justice.
07:42Mais ce n'est pas du tout le ton qu'il y a à Paris.
07:44Depuis deux semaines, la France clame, halte au feu, dénonce M. Netanyahou
07:49qui aurait commis une faute grave en refusant de cesser le feu que lui proposait Emmanuel Macron.
07:55Le président a déploré le nombre absolument choquant de victimes civiles.
08:01Qu'est-ce qu'il vous pensez de ces déclarations ?
08:03En ce qui me concerne, je vous l'ai dit, Israël mène un juste combat pour son existence.
08:11C'est Israël qui a été agressé.
08:13Pour le reste, il faut savoir finir une guerre,
08:17et M. Netanyahou doit comprendre que le temps de la négociation doit arriver.
08:22J'ai un point de désaccord avec lui.
08:24Si je me permettais de vous le dire, c'est une question que vous ne m'avez pas posée.
08:27C'est l'affaire des otages.
08:30Car Israël est une démocratie.
08:33Et dans une démocratie, les otages n'ont pas le prix du nombre.
08:38Ils ont le prix du miracle de la personne humaine elle-même.
08:43Et pour ce qui me concerne, j'ai toujours pensé qu'une trêve eût été nécessaire
08:49le temps que les otages soient libérés.
08:51M. Herouet, c'est exactement ce qui fait la différence entre une démocratie qu'est Israël et une dictature.
08:58Et la France ?
08:59Et c'est pour ça.
09:00Alors, pour la France, pas de commentaire à faire.
09:02Il y a encore une politique étrangère ?
09:04Quand la maison est en vrac, quand les comptes sont en feu,
09:08quand la situation sécuritaire est dans un bazar incroyable,
09:12est-ce qu'on est encore audible ?
09:14Ça ne facilite pas notre politique étrangère.
09:17Mais nous devons avoir une politique étrangère.
09:20Et je pense que la voie de la France serait d'autant plus importante dans le monde d'aujourd'hui
09:26où l'Europe, comme la France, ne doit pas être alignée
09:30car nous n'avons pas toujours les mêmes intérêts que les Américains
09:34et le conflit ukraino-russe en est la caricature.
09:38Et c'est bien peut-être de le rappeler.
09:40Effectivement, je vais donner la parole à Vincent Trémolet de Villers dans une seconde.
09:43Le 7 octobre, nous allons célébrer un anniversaire, un triste anniversaire,
09:47l'attaque terroriste du Hamas sur les terres d'Israël.
09:50Et depuis le 7 octobre, la montée de l'antisémitisme peut se voir en France.
09:56Est-ce que, selon vous, Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise
09:59sont responsables de la montée de l'antisémitisme en France ?
10:03Ils ne sont pas les auteurs de l'antisémitisme.
10:06L'antisémitisme en France a commencé bien avant eux.
10:09Ils ne sont pas le début de l'histoire.
10:11Mais ils tiennent des propos, ils ont tenu des propos
10:14qui peuvent être qualifiés d'antisémites.
10:17Vincent Trémolet.
10:18Sur ce sujet, Manuel Valls disait qu'il y avait deux gaufres irréconciliables
10:21parce que l'une était communautariste.
10:23Et puis ce que l'on voit depuis la NUPES jusqu'au Nouveau Front Populaire,
10:27c'est que ces deux gaufres soi-disant irréconciliables travaillent ensemble,
10:30c'est-à-dire que le Parti Socialiste et François Hollande
10:32travaillent avec Jean-Luc Mélenchon.
10:34Est-ce que ça vous surprend ?
10:36Pardon, j'ai du respect et même parfois de l'amitié pour Manuel Valls.
10:41Mais enfin, il découvre le fil à couper le beurre.
10:45Il a été Premier ministre de François Hollande.
10:48Il a fait campagne à ses côtés en 2012.
10:51Vous vous souvenez des drapeaux algériens,
10:53notamment Place de la République,
10:55pour saluer l'élection de M. François Hollande ?
10:58Le communautarisme n'est pas né, M. Trémolet de Villers, avec Mélenchon.
11:04Il a été industrialisé avec M. Mélenchon.
11:07Mais ça a commencé bien avant.
11:09Et M. Hollande, tout le monde est surpris
11:11de l'alliance qu'il a faite avec le Front Populaire.
11:14Mais il a toujours été comme ça.
11:17Et je dirais même, M. Mitterrand, SOS Racisme, qu'est-ce que c'était ?
11:23Et Jean-Marie Le Pen, 1983, c'est pas de l'instrumentalisation ?
11:28Vous savez, moi je n'ai jamais voulu faire d'accord avec Mme Le Pen.
11:33Mais je trouve scandaleux qu'on dise qu'elle n'appartient pas à l'arc républicain.
11:38C'est absurde.
11:39Un parti qui a le droit de présenter des candidats aux élections est républicain.
11:43Un parti qui a plus de 100 députés, qui est républicain.
11:46Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
11:48Mais aujourd'hui encore...
11:49Mais bien sûr !
11:50Aujourd'hui encore, est-ce que l'alliance est impossible ?
11:54Non mais je voudrais...
11:56Excusez-moi, j'avais une idée derrière la tête.
11:59Avoir une idée déjà dans le débat politique français, c'est déjà suspect.
12:03Mais en 2012, Marine Le Pen a dit, il faut battre Sarkozy.
12:09Donc il faut voter Hollande.
12:12Est-ce que vous avez une seule déclaration des socialistes, M. Valls ?
12:15M. Hollande, Alain Pocq ?
12:17Se bouchant le nez en disant, comment ?
12:19Les voix de Mme Le Pen, j'en veux pas.
12:21Mais qu'est-ce que c'est que cette artufe ?
12:23Qu'est-ce que c'est que cette hypocrisie ?
12:25On se mettrait en colère pour moins que ça.
12:27J'ai d'ailleurs moins de problèmes avec M. Bardella,
12:30qui, lui, n'a jamais appelé à voter pour M. Hollande.
12:36Donc je n'ai pas de leçon à se voir là-dessus.
12:38Mais dire qu'il n'appartient pas à l'arc républicain...
12:43Mais qui est le maître des élégances ?
12:46Qui décide ça ?
12:48Si la République leur permet de présenter des candidats,
12:50c'est qu'ils sont républicains.
12:52Et c'est insulter 11 millions d'électeurs,
12:55qui ont des choses à dire.
12:57Qu'ils l'ont dit peut-être d'une façon qui ne me plaise pas,
12:59ou qui vous plaise moins.
13:01Mais qu'ils l'ont dit.
13:03Ces gens-là sont des Français.
13:05Alors c'est pas la peine de verser des larmes de crocodile
13:07sur les immigrés qu'on ne recevra pas,
13:09pour insulter des Français,
13:12parce qu'ils émettent un vote
13:14qui ne correspond pas à la DOXA,
13:16la pensée unique,
13:18qui est toujours de gauche.
13:20Nicolas Sarkozy, vous êtes le dernier président de la République de droite.
13:22Aujourd'hui, votre parti,
13:24les LR, a 47 députés.
13:26Laurent Wauquiez, qui serait son candidat,
13:28est à 5% dans les sondages.
13:31Quelles sont, selon vous, les conditions
13:33pour que cette famille politique redevienne
13:35une force d'alternance
13:37capable de gouverner plus largement le pays
13:39qu'elle ne le fait aujourd'hui ?
13:41Moi, je n'ai jamais quitté ma formation politique.
13:43C'est moi qui l'ai créée, enfin je veux dire,
13:45dans sa dernière acceptation.
13:47J'ai pris la suite.
13:49De Gaulle, Pompidou, Chirac.
13:51C'est une suite prestigieuse.
13:53Giscard ?
13:55C'était pas tout à fait la même.
13:57Mais en tout cas, puisque moi je suis né,
13:59j'étais un enfant de l'UDF et du RPR.
14:01Mais je n'ai pas quitté ma formation politique
14:03et je ne la quitterai pas.
14:05Je souhaite que Laurent Wauquiez réussisse.
14:07On va se dire les choses vraiment, M. de Tremewet-Villers.
14:09En l'état actuel de division,
14:11l'état actuel de division,
14:13lamentable,
14:15où chacun veut habiter
14:17dans sa propre chapelle,
14:19tout le monde doit revenir
14:21dans la grande cathédrale,
14:23si on permettait, sans offenser la laïcité,
14:25qui est le mot qu'on ressort
14:27dès qu'on n'a rien à dire,
14:29même si c'est très important, la laïcité.
14:31Donc sans rassemblement,
14:33il n'y aura rien.
14:35En 2027, si les choses se présentent
14:37comme elles sont aujourd'hui,
14:39c'est un deuxième tour Le Pen-Mélenchon.
14:41Et ça, je ne le souhaite pas
14:43pour mon pays.
14:45De quel côté le rassemblement ? De quel côté l'alliance ?
14:47Et c'est le sujet essentiel.
14:49Parce que les électeurs de droite,
14:51beaucoup sont
14:53chez Marine Le Pen aujourd'hui.
14:55Beaucoup. Ils ont quitté
14:57la famille traditionnelle de la droite
14:59parce qu'ils ont le sentiment
15:01qu'ils n'étaient pas représentés
15:03par les électeurs de droite.
15:05Donc vous allez chercher, à droite,
15:07ou plutôt au centre,
15:09l'alliance possible ?
15:11C'est une question, c'était une opinion, monsieur.
15:13Si c'est une question, j'y réponds.
15:15Ce n'est pas une opinion.
15:17Est-ce que vous validez ce raisonnement ?
15:19Est-ce que vous dites, mes électeurs,
15:21mes électeurs de 2007,
15:23ils sont aujourd'hui chez Marine Le Pen ?
15:25Jamais je ne dis mais.
15:27Car l'électeur est comme l'auditeur.
15:29Les auditeurs qui ont voté pour vous.
15:31L'auditeur et vous,
15:33qui savez les rassembler nombreux,
15:35vous savez très bien que rien n'est acquis.
15:37Donc on n'est pas propriétaire.
15:39Je pense depuis très longtemps
15:41que l'axe politique,
15:43la matrice politique de la France,
15:45c'est la droite populaire.
15:47Si vous me permettez une expression,
15:49la droite qui est sur le bord des routes pour le tour de France,
15:51la droite qui aime le travail,
15:53qui ne veut pas entendre parler de ses 35 heures,
15:55qui veut gagner plus,
15:57travailler plus.
15:59La droite qui ne veut pas, elle n'est pas démodée.
16:01Elle n'est pas démodée.
16:03Et qui fait que le RN à l'époque est à entre 5 et 10 %.
16:05Et la droite qui veut de l'ordre et qui n'en peut plus.
16:07Ces gens qui sont partis,
16:09reviendront aussi vite.
16:11À partir du moment où on leur...
16:13La question c'est d'abord
16:15qu'ils se rassemblent.
16:17Avec qui ? Non, l'incarnation.
16:19Souvent vous parlez de l'incarnation.
16:21Il faut quelqu'un qui porte ça.
16:23C'est un bon impartiste quand même.
16:25Je suis bon impartiste.
16:27Bien sûr, mais c'est la question de Vincent Trémolet.
16:29Il faut une incarnation.
16:31Et il n'y en a pas d'incarnation à droite.
16:33Pardonnez-moi de le dire comme ça.
16:35Quand il n'y a pas une incarnation
16:37évidente, il faut une bonne stratégie.
16:39En attendant l'incarnation.
16:41On a un peu de temps, il y a 3 ans.
16:43La bonne stratégie,
16:45c'est qu'ils se rassemblent.
16:47Qu'ils se mettent ensemble. Je vous rappelle,
16:49l'élection européenne, je crois que c'était
16:512008 ou 2009,
16:53le RN à l'époque,
16:556%. J'ai eu
16:57contre moi et Marine Le Pen
16:59et Jean-Marie Le Pen, jamais au
17:01deuxième tour. Jamais au deuxième tour.
17:03La France a besoin d'une droite
17:05populaire, républicaine,
17:07qui tienne toute la place. Bien sûr
17:09que c'est plus simple d'avoir un leader,
17:11Chirac à l'époque, ou moi.
17:13En l'absence de leader incontestable,
17:15ils doivent se rassembler
17:17et utiliser ces 3 années
17:19pour construire...
17:21Sans le RN, justement.
17:23Moi, vous savez,
17:25ce n'est pas une stratégie
17:27de monter sur le porte-bagages
17:29du RN pour s'agiter
17:31sur le porte-bagages. Moi, je suis
17:33pour diriger le vélo,
17:35pas pour être sur le porte-bagages.
17:37Parce qu'aujourd'hui, compte tenu
17:41des rapports de force si déséquilibrés,
17:43c'est pas une alliance, c'est une absorption.
17:45Et le rassemblement, je donne la parole à Vincent,
17:47mais le rassemblement pour vous, c'est
17:49Darmanin, Wauquiez, Philippe,
17:51ça doit marcher ensemble, il n'y en a qu'un.
17:53Il faut rassembler
17:55tous ceux qui ont voté de droite pour
17:57Macron et tous ceux
17:59qui nous ont quittés pour le RN.
18:01Mais ça va bien au-delà,
18:03on verra. C'est pas le moment pour l'instant.
18:05Ce qui compte, c'est une stratégie
18:07de rassemblement. Et c'est pour ça
18:09que j'étais pour que la droite républicaine
18:11participe au gouvernement.
18:13Parce que,
18:15je l'ai dit à M. Vincent Tremolet-Villers,
18:17on peut être agacé par le président de la République,
18:19on peut avoir des désaccords avec le président de la République,
18:21j'en ai avec lui.
18:23Mais il est le président de la France.
18:25Et il est le président de la France
18:27pour encore deux ans et demi.
18:29On ne plaisante pas avec la France.
18:31Les Républicains, c'est un parti de gouvernement.
18:33Un parti de gouvernement, ça gouverne.
18:35Et la meilleure façon de trouver l'incarnation,
18:37cher Pascal Praud,
18:39c'est d'être au gouvernement.
18:41Pas d'être sur les plateaux, ou pas d'avoir des formules.
18:43Vincent Tremolet-Villers.
18:45On ne plaisante pas avec la France, dites-vous, et dans l'interview que vous avez donnée au Figaro
18:47il y a quelques semaines, vous disiez
18:49la France est au bord du gouffre.
18:51Quand la France est au bord du gouffre,
18:53est-ce qu'il vous arrive de revenir
18:55sur la décision que vous avez prise de quitter la politique
18:57en réfléchissant à savoir
18:59comment vous pourrez essayer
19:01de l'empêcher de tomber dans le gouffre ?
19:03Non. Vous savez,
19:05le fleuve est fidèle
19:07à sa source en allant vers la mer.
19:09Et en allant vers la mer,
19:11on s'élargit.
19:13J'ai eu l'immense honneur d'être président de la République,
19:15j'ai fait une vie politique
19:17passionnante,
19:19je resterai passionné par la France
19:21jusqu'au bout,
19:23mais ce n'est pas à moi, aujourd'hui,
19:25d'incarner ce combat.
19:27J'interviens très peu dans les médias,
19:29ça faisait même presque 14 mois
19:31que je n'étais pas venu
19:33sur un plateau de télévision
19:35ou au micro d'une radio.
19:37Et vous êtes sur Europe 1 et vous êtes sur CNews ?
19:39Exactement. Et je vous en remercie.
19:41Mais c'est moi qui vous remercie de m'inviter.
19:43C'est votre façon d'être utile, pour moi.
19:45Il y a assez de candidats.
19:47C'est de ne l'être en aucun cas,
19:49ce candidat. Ça ne veut pas dire
19:51que je n'ai pas des discussions avec le président Macron,
19:53que j'apprécie à titre personnel,
19:55ou avec Laurent Wauquiez,
19:57ou avec Bruno Retailleau, encore hier soir,
19:59que je soutiens, parce qu'il a besoin
20:01d'être soutenu. Voilà.
20:03Et je pense que c'est aussi utile que ça.
20:05Alors la gravité, on n'y est pas encore.
20:07Parce que si le gouvernement...
20:09Est-ce qu'on s'approche d'une crise de régime
20:11où c'est excessif d'employer ceux...
20:13Ce n'est pas du tout excessif.
20:15Il y a un worst-case scénario
20:17qui est tout à fait possible.
20:19Et c'est bien pour ça que je pense qu'il faut aider
20:21M. Barnier.
20:23Un world-case scénario ?
20:25Eh oui, parce que si on n'a pas de budget,
20:27on rentre à ce moment-là
20:29dans un risque
20:31très important de crise financière,
20:33qui peut conduire
20:35à un risque très important de crise sociale.
20:37Crise politique,
20:39crise financière, crise sociale.
20:41Moi, j'ai connu la crise de 2008.
20:43Je le dis sans crainte d'être démenti.
20:45Les Français ne se sont
20:47absolument pas rendus compte
20:49aux côtés de quel gouffre
20:51on est passés.
20:53Tout était arrêté.
20:57Quand j'ai pris la décision de garantir
20:59tous les dépôts des Français dans les banques,
21:01sans limite, je l'ai fait
21:03contre toute l'administration de l'État.
21:05Ça a sauvé le pays.
21:07Aujourd'hui, je peux prendre la parole,
21:09il n'y a pas un seul de ceux qui nous écoutent
21:11qui peut dire, à cause de Sarkozy,
21:13j'ai perdu de l'argent.
21:15J'ai vu que M. Breton,
21:17qui fait partie de ces gens
21:19qui rêvent de faire de la politique
21:21sans se présenter à des élections.
21:23C'est vraiment le comble du ridicule.
21:25Il y avait les précieuses ridicules,
21:27puis il y a ceux qui rêvent de faire de la politique
21:29sans se présenter aux élections.
21:31C'est commode.
21:33Il y a des journalistes aussi.
21:35On est passé au bord du gaufre.
21:37Je ne souhaite pas pour mon pays
21:39qu'on s'y retrouve.
21:41Je soutiens donc M. Barnier et son gouvernement,
21:43ce qui ne m'empêche pas.
21:45Je ne suis pas candidat à quoi que ce soit,
21:47mais ça ne m'empêche pas d'avoir des convictions.
21:49Je n'ai pas fait toute ma vie politique
21:51à la tête de la droite républicaine
21:53pour voir quand un Premier ministre de droite arrive,
21:55son premier mot,
21:57ce n'est pas réduction des dépenses,
21:59mais augmentation des impôts.
22:01M. Tremendville,
22:03j'y tiens beaucoup.
22:07De tous les présidents de la Ve République,
22:09un seul a diminué
22:11le nombre de fonctionnaires.
22:13J'ai supprimé
22:15150 000 postes de fonctionnaires,
22:17c'était le fameux 1 sur 2.
22:19On m'a insulté pour cela.
22:21Savez-vous que depuis 1997,
22:23il y a un million de fonctionnaires en plus en France ?
22:25Un million de fonctionnaires en plus en France.
22:27On va continuer combien ?
22:29On est à 5 700 000 fonctionnaires
22:31avec les trois fonctions publiques.
22:33Le problème économique de la France
22:35est simple,
22:37on ne travaille pas assez.
22:39Pas assez dans les entreprises,
22:41et permettez-moi de vous le dire,
22:43pas assez dans les administrations.
22:45Les statistiques sont sorties l'année dernière,
22:47les 35 heures
22:49ne sont pas effectuées.
22:51Tu parlais de Thierry Breton
22:53que vous assassinez au passage,
22:55mais comment est-ce que vous auriez réagi ?
22:57C'est un assassinat faible.
22:59Comment auriez-vous réagi quand vous étiez président ?
23:01Quand vous avez désigné Jacques Barrault
23:03pour la Commission européenne ?
23:05Si M. Barrault saut, vous avez dit
23:07« j'en veux pas » ?
23:09Ou alors il aura une toute petite responsabilité ?
23:11Mais il m'est arrivé aussi de désigner Michel Barnier.
23:13Si vous vous souvenez.
23:17Je vous dis les choses comme elles sont.
23:21Je pense que c'est à la France de choisir.
23:25Mais je pense que M. Breton,
23:27il a eu du mal à travailler en équipe
23:29et qui avait réussi à se mettre à dos toute la Commission.
23:31Ce qui n'est pas conseillé quand on est à Bruxelles.
23:35Vincent, il reste très peu de temps,
23:37donc je voudrais poser deux ou trois questions
23:39qui me paraissent importantes.
23:41J'ai beaucoup pensé à Gramsci
23:43pendant que vous parliez.
23:45Et Gramsci, vous l'avez souvent cité.
23:47Peut-être que les téléspectateurs ne le connaissent pas,
23:49mais c'est la bataille des idées.
23:51Et vous pensez qu'avant l'élection,
23:53il faut gagner la bataille des idées.
23:55On peut peut-être faire un reproche à la droite
23:57qui, depuis 40 ans, c'est ce que j'entends,
23:59n'assume pas précisément d'être de droite
24:01sur les idées sociétales,
24:03notamment.
24:05Et lorsque vous avez dit tout à l'heure,
24:07quand vous avez imaginé le ministère de l'Immigration,
24:09effectivement, il y a eu Tollé.
24:11Alors, c'est quoi la bataille des idées ?
24:13C'est la presse, c'est les journalistes,
24:15c'est les intellectuels, c'est les cinéastes,
24:17c'est les artistes, c'est tout l'espace médiatique
24:19qui penche à gauche et à droite
24:21depuis 40 ans
24:23Est-ce qu'elle ne s'est pas suffisamment battue
24:25pour faire avancer ses idées
24:27et, d'une certaine manière,
24:29vous pouvez porter une responsabilité
24:31de cela, puisque vous étiez aux commandes,
24:33je pense, par exemple, aux assises de Villepinte
24:35en 91, quand on entend ce que dit
24:37Valéry Giscard d'Estaing sur l'immigration
24:39en 91, aujourd'hui, il serait traité de fasciste.
24:41Bon, enfin,
24:43j'ai pas perdu ma matinée,
24:45je suis venu ici
24:47parce qu'Alprome explique que
24:49l'ensemble du monde médiatique est à gauche.
24:51Je confirme, je m'en étais un petit peu rendu compte.
24:53Mais plus encore qu'avant, peut-être.
24:55Je m'en étais rendu compte.
24:59Mais on peut pas dire,
25:01quand j'étais au pouvoir, que j'étais trop à droite
25:03et après que j'étais pas assez.
25:05Je vous ai pris des exemples multiples.
25:07Mais c'est intéressant ce que vous dites.
25:09La droite ne doit pas
25:11se laisser caricaturer.
25:13L'immigration,
25:15la fermeté, oui.
25:17Mais sur les débats de société,
25:19la droite ne doit pas être en retard non plus.
25:21C'est trop facile de...
25:23Moi je suis de droite,
25:25en tout cas, je sais pas, mais en tout cas j'ai jamais été de gauche.
25:27Mais je suis pas un conservateur.
25:29J'ai jamais été un conservateur.
25:31J'ai jamais été immobile.
25:33Notamment sur les histoires, vous savez,
25:35le mariage gay, je pense que l'amour
25:37ne dépend pas de la sexualité.
25:39Je pense qu'on peut pas vivre sans amour.
25:41C'est un point sans doute qui nous rapproche.
25:43On a tellement dit que j'étais sentimental.
25:45C'est vrai.
25:47C'est un président de la République qui incarnait.
25:49Pas un monstre froid qui jouait une comédie.
25:51Donc ça sert à rien
25:53de taper sur la droite.
25:55Je pensais sur les sujets pour l'immigration,
25:57je pensais sur les sujets même économies libéraux.
26:01Le libéralisme, moi j'ai jamais été
26:03un libéral au sens économique du terme.
26:05J'ai même nationalisé Alstom
26:07parce que je ne voulais pas que Alstom disparaisse.
26:09Je ne crois pas à ça.
26:11Moi je crois au travail.
26:13Rien n'est démodé dans ce qu'on a dit.
26:15Je crois à l'ordre.
26:17Et il y a un problème d'autorité
26:19énorme dans notre pays.
26:21Et c'est pour cela que j'apprécie
26:23au moins les débuts de M. Retailleau
26:25qui affirme une politique.
26:27Et d'ailleurs, le fait d'être
26:29attaqué par les gens qui l'attaquent, c'est plutôt bon signe.
26:31Parce que lorsque
26:33vous êtes amis avec tout le monde, M. Pascal Praud,
26:35vous n'êtes amis avec personne.
26:37Lorsque vous aimez tout le monde,
26:39vous n'aimez rien.
26:41Comme vous le savez, je n'aime pas.
26:43Une dernière chose. On aurait pu parler
26:45de Didier Migaud que vous avez inventé.
26:47Vous l'avez inventé à la commission des finances
26:49et puis après à la Cour des comptes.
26:51Mais une chose peut-être plus personnelle.
26:53Louis Sarkozy
26:55qui fait son apparition dans le débat
26:57médiatique. Et je sais
26:59le rapport fusionnel
27:01que vous avez avec vos enfants, et on l'avait vu
27:03lorsque votre fils avait été attaqué il y a plusieurs années.
27:05Je voulais savoir comment vous jugez,
27:07parce que j'imagine que vous écoutez chaque intervention
27:09de votre fils.
27:11Et est-ce que vous lui donnez pourquoi pas des conseils ?
27:13Est-ce que vous débriefez une fois qu'il a pris
27:15la parole ? Et j'avais envie
27:17d'avoir votre sentiment sur
27:19votre fils.
27:21Vous touchez beaucoup
27:23à l'essentiel, mais bon. D'abord, je vais vous dire
27:25une chose. Je n'arrive pas à le regarder en direct.
27:29Je ne peux pas.
27:31Comme lorsque Jean, qui a un talent énorme,
27:33avait été pris dans une politique
27:35honteuse par Mme Royal.
27:37Hontelle.
27:39Je n'ai pas pu regarder en direct.
27:41Je les aime trop.
27:43Je ne peux pas.
27:45Donc je regarde après.
27:47Je suis fier de lui.
27:49De son courage
27:51et de son talent.
27:53J'aime beaucoup mes enfants.
27:55Jamais je les conseille,
27:57parce que, mon Dieu, ils font ce qu'ils veulent.
27:59Mais quand je vois
28:01cette flamme, cette volonté
28:03de débattre, ce courage,
28:05ça me plaît.
28:07Ça me fait peur pour lui.
28:09Et ça me plaît.
28:11Jean
28:13avait un talent immense, aussi.
28:15Il a été
28:17brisé dans son aile en politique
28:19par un milieu tellement cruel.
28:21Mais oui,
28:23mon premier fils
28:25est disco-jockey.
28:27Donc,
28:29ils font ce qu'ils veulent.
28:31Et croyez bien
28:33qu'il n'y a aucune
28:35volonté dynastique.
28:37Et il n'y a aucune volonté pour moi de le pousser.
28:39Mais si vous me demandez
28:41mon avis,
28:43chapeau.
28:45Monsieur le Président, merci.
28:47Ça fait plus de 40 minutes
28:49que vous êtes avec nous,
28:51avec Sonia Mabrouk, avec Vincent Tremollet
28:53de Villers, que je remercie,
28:55que vous pourrez lire demain dans Le Figaro, sans doute,
28:57avec Vincent Hervouet. On n'a pas parlé
28:59non plus du Paris Saint-Germain et de sujets plus
29:01légers. On n'a pas parlé d'Mbappé, mais c'est ainsi.
29:03Merci, monsieur le Président.
29:05Merci beaucoup.