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NewsTranscription
00:00Et il me semble que la mort de Nasrallah, sur laquelle j'ai quelques hypothèses à formuler,
00:06c'est quelque chose qui est une catastrophe.
00:10Oui, je pense que, je vais vous le dire,
00:12ça ne suffit pas d'avoir la connaissance de l'intelligence artificielle,
00:17d'avoir récolté toutes les données du monde.
00:20Nasrallah était introuvable.
00:22Tout d'un coup, il a été trouvé.
00:24Il a été installé dans un immeuble de la Dahye, ce qui veut dire la banlieue en arabe,
00:30avec là où étaient aussi d'autres personnes.
00:33Ça me semble très difficile à comprendre
00:36si une partie de l'establishment du renseignement iranien
00:43n'a pas été complice, du moins n'a pas laissé faire.
00:48Je crois aujourd'hui...
00:50C'est les Iraniens qui l'auraient livré ?
00:52Les Iraniens en général, non, c'est trop dire.
00:55Non, les services secrets iraniens qui l'auraient livré ?
00:57Je pense qu'il y a aujourd'hui les trois morts consécutives,
01:01celle d'Ibrahim Raisi,
01:03celle de Haniyeh au sein du grand centre des passes d'Aran ultra sécurisé,
01:10et celle de Nasrallah.
01:12Tout cela me semble aller dans le même sens,
01:15à savoir qu'il y a une partie de l'establishment iranien aujourd'hui
01:20qui a envie d'influer de manière différente
01:26la politique de la République islamique.
01:28Justement, revenons sur l'Iran un instant.
01:30Vous dites qu'il est possible qu'aujourd'hui,
01:32l'Iran soit dans une situation semblable
01:34à celle de la Russie avant la chute de l'URSS.
01:37À quoi pourrait ressembler la chute du régime des Mollahs ?
01:41À quoi pourrait ressembler une Iran débarrassée
01:43du cycle révolutionnaire engagé par Khomeini ?
01:45Tout d'abord, on n'en est pas encore là, bien sûr.
01:47Mais c'est une hypothèse qui traîne depuis longtemps dans la vie publique.
01:50Ça fait même depuis la République islamique
01:52que tous les jours, vous avez des monarchistes exilés en Californie
01:56qui vous disent « c'est demain matin ».
01:58Là, il y a quand même un qu'on appellerait au Québec un « game changer »,
02:02c'est-à-dire qu'il y a quelque chose qui a bougé.
02:05Je crois qu'il parle français à Ouké.
02:06Oui, pareil, c'est pour la taquiner.
02:08On veut le Canada.
02:09Non, c'est pour la taquinerie.
02:10Ça ne le fait pas du tout rire.
02:13Et donc, qui fait que la mort de Nasrallah, c'est quelque chose d'énorme.
02:18Parce qu'il faut bien voir à quoi servait le parti de Dieu,
02:22le Hezbollah, c'est ce que ça veut dire en arabe.
02:24Ça servait de force de dissuasion pour protéger l'Iran.
02:28Si les Américains avaient voulu tirer sur les sites nucléaires de Natanz, en Iran,
02:34le Hezbollah allait tirer préventivement des missiles sur Israël.
02:38À une époque où, en Israël, quand il y avait 10 morts israéliens,
02:42c'est une catastrophe nationale.
02:44Aujourd'hui, il y en a eu 1 200, le 7 octobre.
02:47Et les critères ont complètement changé.
02:50Donc, ce qui fait qu'il y a eu en contrepartie, en rétorsion,
02:54alors c'est monstrueux, il y a eu 40 000 morts au moins à Gaza,
02:582 millions déplacés, 100 000 blessés.
03:00On a complètement changé de dimension.
03:02Et le Hezbollah n'a pas été capable, si vous voulez, d'assurer à ce moment-là.
03:10Et aujourd'hui, avec la liquidation militaire d'une grande partie de la force offensive du Hezbollah,
03:18l'Iran se retrouve en première ligne.
03:22Il n'est plus protégé par le Hezbollah, qui était à la fois un glaive, si j'ose dire, et un bouclier.
03:28Et je parle aux militaires, en vous qui reconnaîtrent ça.
03:32Et donc, ça change complètement la donne.
03:35L'Iran est très exposé, et les dirigeants iraniens aujourd'hui, ou une partie d'entre eux,
03:41n'ont pas envie de se retrouver en première ligne, parce qu'ils sont extrêmement fragilisés.