• il y a 3 mois
Il y a cinq ans, Rouen se réveillait sous un épais nuage noir. Dans la nuit du 25 au 26 septembre 2019, un incendie s'est déclaré à l'usine Lubrizol, classée Seveso, entraînant une vague de panique parmi la population. Une journée que nous raconte Delphine Garnault, rédactrice en chef de France Bleu Normandie à cette époque.

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Transcription
00:00Moi, j'ai senti vraiment que c'était comme un traumatisme dans la ville.
00:03Comme un traumatisme, je me suis dit, j'ai vécu un truc dans cette ville qui restera historique.
00:12C'était une très, très longue journée, plus qu'une matinée d'ailleurs.
00:15J'ai été réveillée dans la nuit par le journaliste qui arrivait sur place pour faire la matinale.
00:22Je suis partie tout de suite à la radio et on a pu prendre l'antenne à 5h30 au lieu de 6h,
00:28avec des auditeurs qui appelaient parce qu'il y avait ces fumées.
00:32Il y avait comme des mini-explosions.
00:33Donc c'était très violent aussi en termes de bruit, en termes de fumée qui se dégageait.
00:40Et puis ça durait dans le temps.
00:41C'est surtout ça, c'est qu'il y avait ces flammes en face de la radio et ça durait dans le temps.
00:45Donc on était vraiment tous dans l'incertitude.
00:47Et nous, on s'est vraiment fait le relais de cela
00:50en essayant d'être le plus juste et le plus rigoureux possible.
00:54J'avais l'impression qu'il y avait une sorte de chape de plomb qui était sur la ville.
00:58J'ai senti qu'il y avait comme un traumatisme.
01:00Et on a vu apparaître le lendemain les premiers, qu'on n'avait pas à l'époque,
01:04parce qu'après il y a eu le Covid.
01:06On a fait presque une répétition du Covid parce qu'il y avait les premiers masques.
01:09Et c'est vrai que moi je me suis dit, la ville elle a été traumatisée.
01:12Vu le nombre d'appels qu'on a reçus, les inquiétudes, parce qu'on ne savait pas vraiment ce qui brûlait,
01:19parce qu'on ne savait pas quelles associations chimiques s'étaient produites,
01:25où ça avait pris, ce qu'il y avait dans le toit.
01:28Il y avait plein de choses qui circulaient.
01:30Je trouve qu'on a rempli notre mission de radio de proximité à ce moment-là.
01:34D'autant plus qu'à 11h58 est survenu le décès de Jacques Chirac
01:39et que tous les médias sont partis sur la mort de Jacques Chirac,
01:44qui était un événement au niveau national.
01:46Et nous on est resté sur le brisol, donc on a continué à mettre ça en valeur
01:50parce que ça touchait toute l'agglomération, que c'était hyper important.
01:53Donc on était un peu la radio référence.
01:58Ce qui a éclaté au visage des gens, moi j'ai eu ce sentiment-là,
02:02mais je n'étais pas rouennaise, j'y étais depuis 2-3 ans.
02:05Mais c'est toutes ces industries et le danger qu'elles pouvaient représenter.
02:09Et cette culture du risque que les gens n'avaient pas.
02:13Cette culture du risque que les gens n'avaient pas,
02:16parce qu'il y avait beaucoup d'activités tertiaires, rives droites de la ville.
02:20Cette culture du risque n'y était pas vraiment.
02:23Et du coup ça a explosé un peu au visage des gens, si j'ose dire.

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