« C’est parce qu’on a créé le NFP qu’on a empêché Bardella d’être à Matignon, c’est quand même une petite victoire ». Le sénateur communiste et porte-parole du Parti Communiste Français, revient sur la séquence des élections législatives et sur comment les communistes veulent faire réussir le NFP.
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00:00Le RN est partie prenante du système, le RN s'est macronisé.
00:03Ils sont devenus la béquille de Macron, les toutous de Macron.
00:06Donc ils devront assumer ce qu'ils feront avec Macron.
00:08Bardella a dit, rien ne se fera sans nous.
00:10La conséquence est simple, tout ce qui se fera, se fera à cause de nous.
00:13Je vous présente Yann Brossat, même si on vous connaît bien ici,
00:15vous êtes sénateur communiste, maire adjoint à la mairie de Paris.
00:18Stéphane, bonjour.
00:20Bonjour.
00:21Tu es rédacteur en chef à l'Humanité, tu es aussi mon boss,
00:23donc je vais essayer de bien me comporter.
00:25Je compte sur toi.
00:26Et Margaux, bonjour, tu es journaliste au service politique de l'Humanité.
00:32Je vous explique tout, ma tablette m'a lâché,
00:35donc je suis en train de récupérer mon conducteur sur mon téléphone, ça y est.
00:41Yann Brossat, comment vous avez ressenti la séquence NFP qui est en train de se produire ?
00:46Il y a eu pas mal de débats hier, il y en a un peu partout dans la fête.
00:50Comment vous avez ressenti cette séquence avec tous ces responsables
00:52qui se rassemblent, qui discutent ?
00:54J'y trouvais plutôt bien.
00:55Je crains toujours un peu les périodes de tensions,
00:58mais je trouve qu'au final, ça s'est plutôt tenu.
01:02De fait, beaucoup nous annoncent l'explosion du Nouveau Front Populaire
01:06depuis qu'on l'a créé, en réalité, depuis les élections législatives,
01:09et au final, ça tient.
01:10J'ai trouvé notamment que le débat avec les quatre responsables
01:14des partis du Nouveau Front Populaire était chouette,
01:17et ça montre que notre rassemblement, il tient la route,
01:19et il n'est pas prêt d'exploser.
01:21Je pense que tout le monde aussi a en tête
01:24que le Rassemblement National a quand même failli gagner,
01:26et c'est parce qu'on a créé le Nouveau Front Populaire
01:28qu'on a empêché Bardella d'être à Matignon.
01:30Ce n'est quand même pas une petite victoire.
01:32Après, ce n'est pas aussi formidable que ce qu'on aurait souhaité,
01:36parce qu'on aurait souhaité un Premier ministre de gauche,
01:38enfin une Première ministre de gauche.
01:40Mais enfin, on a quand même fait quelque chose d'important ensemble.
01:42Maintenant, le tout, c'est d'amplifier ça pour les prochaines échéances.
01:47Il me semble que vous avez plein de questions à poser à Yann.
01:49C'est votre moment.
01:50Tout à fait.
01:51C'est moi qui commence ?
01:52Exactement.
01:52D'accord.
01:53Bonjour Yann.
01:54Salut Stéphane.
01:55Bienvenue sur notre chaîne Twitch,
01:57puisque c'est une nouveauté pour nous aussi d'être sur ce type de plateau.
02:01Je voulais te poser une question.
02:02Tu es élu de Paris, sénateur parisien.
02:07Fabien, hier, dans son meeting, disait
02:10« Les Jours Euros, ce n'est pas terminé »,
02:12et on en a eu un avant-goût avec les Jeux Olympiques et Paralympiques.
02:15Toi qui es parisien, justement, ces Jeux, tu les as vécus comment ?
02:19Je les ai vécus avec quand même un peu de fierté d'abord,
02:21parce que les regards du monde entier étaient tournés vers Paris.
02:24C'est ma ville, c'est la ville où je suis élu,
02:26donc c'est évidemment une satisfaction.
02:28Surtout que tout le monde nous a quand même annoncé une catastrophe intersidérale.
02:32Et au final, je pense que non seulement les Jeux ont été réussis,
02:35mais en plus de ça, ça a permis à des tas de gens de découvrir
02:39que Paris n'est pas la ville affreuse que certains nous ont décrite depuis des années.
02:44La droite parisienne, notamment Madame Dati par exemple,
02:47ont fait beaucoup de bashing autour de Paris.
02:49On a vu que Paris, ce n'était pas un cloaque,
02:51c'était une ville extraordinaire.
02:53Donc bien sûr de la fierté.
02:54Après, les JO, ils se déroulent dans un monde qui est le monde qu'on connaît,
02:58qui est un monde capitaliste tourné vers l'argent.
03:01Donc il y a aussi certaines contradictions.
03:03Par exemple, toute la question de l'hébergement d'urgence,
03:06qui n'a pas été traitée de la meilleure manière qui soit.
03:10Et donc les problèmes qu'on avait à Paris et qu'on avait en France de manière générale
03:14n'ont pas disparu comme par miracle avec les JO.
03:16Mais en tout cas, c'était un beau moment et un moment de concorde,
03:20ce qui tranche quand même un peu avec une ambiance qu'on a dans notre pays,
03:24avec la montée du racisme notamment.
03:27Ça faisait du bien de reprendre un peu d'air.
03:31On avait une première capsule vidéo, Théo, c'est ça ?
03:33Écoute, on peut la passer tout de suite.
03:35Il y avait hier soir le meeting de Fabien Roussel.
03:39Avec Stéphane, vous avez sélectionné trois moments un peu forts.
03:42J'oppose de regarder la première séquence, le premier extrait.
03:46Ce président de la République, c'est un vrai magicien.
03:50Vous rentrez dans l'urne, c'est difficile dans l'urne, très difficile.
03:58Vous rentrez dans l'isoloir avec un bulletin de vote rouge, il ressort brun.
04:04Vous rentrez dans l'isoloir avec un bulletin bleu, il ressort bleu marine.
04:10Eh bien nous, stop, on veut des gens honnêtes à la tête du pays,
04:14des gens sincères et justes pour gouverner la France.
04:17Et nous ferons tout, tout pour que votre vote soit respecté.
04:25Alors voilà comme on a pu le voir, le LFP est assez remonté.
04:29Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier à Matignon
04:31alors que le nouveau franc populaire est arrivé en tête des législatives.
04:36Que reste-t-il dans les tiroirs institutionnels et constitutionnels ?
04:39Je voulais te demander, en tant que sénateur,
04:42est-ce que le Sénat a un rôle à jouer dans tout ça ?
04:45Je ne suis pas persuadé qu'il fasse des illusions
04:47sur ce que le Sénat pourra faire dans la période qui vient.
04:50Notamment parce que la majorité sénatoriale
04:53en réalité va rejoindre la majorité présidentielle
04:56puisque ce sont leurs amis qui vont rentrer au gouvernement.
04:59Certains sénateurs LR d'ailleurs sans doute seront nommés ministres.
05:01Non mais surtout, ce que dit Fabien est très juste
05:04parce que c'est quand même une dinguerie cette affaire.
05:06On vote pour la gauche et on se retrouve avec un gouvernement LR-Macroni,
05:12c'est-à-dire en fait le clan des losers qui prend le contrôle du pays.
05:17On fait le choix du Front républicain au deuxième tour
05:22et on se retrouve avec un Premier ministre qui est issu d'un parti
05:25qui n'a même pas été capable d'appeler au Front républicain et de battre l'ERN.
05:29Mais je voulais juste quand même ajouter un élément à ce qu'a dit Fabien,
05:32c'est que j'ai rencontré dans la fête
05:34pas mal d'électeurs du Nouveau Front populaire qui étaient un peu blasés
05:37et qui disaient au fond on n'a voté pour rien.
05:40Je veux leur dire deux choses,
05:41la première c'est qu'on n'a pas voté pour rien parce qu'on a évité Bardella à Matignon.
05:45Une fois de plus si on n'avait pas fait le Nouveau Front populaire,
05:47c'est l'extrême droite qui gagnait et c'est pas rien d'avoir empêché ce danger-là.
05:51La deuxième chose que je voudrais dire c'est que
05:53la seule obsession qu'on doit avoir à gauche maintenant
05:55c'est comment on fait en sorte la prochaine fois d'avoir une majorité non pas relative
05:59mais absolue parce que si on avait eu une majorité absolue,
06:02Macron n'aurait pas pu nous en tourlouper comme il l'a fait cette fois-ci.
06:05Donc la seule question qu'on doit se poser maintenant c'est
06:08comment on fait en sorte d'avoir demain,
06:10puisqu'il y aura sans doute une dissolution à venir,
06:13une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
06:15C'est ça le sujet.
06:16Poser la question ça n'est pas y répondre
06:18mais à mon avis c'est quand même très important de se le dire.
06:21C'était d'ailleurs la question qu'on voulait te poser.
06:23Mais là en plus on n'est pas à l'abri que Barnier
06:27n'arrive pas lui non plus à avoir une majorité
06:30sur sa déclaration de politique générale.
06:34Comment on va pouvoir dans ce pays faire des choses
06:38alors qu'on a cette instabilité ministérielle
06:41qui comme au bon vieux temps de la 4ème République
06:43j'ai envie de dire qu'est ce qui va
06:45et comment les communistes et je suppose le Front populaire
06:48vont être dans ce moment un petit peu particulier.
06:51Je pense qu'on ne pourra faire bouger les lignes
06:53que si on ne s'en tient pas aux jeux institutionnels.
06:56Évidemment que nous on va faire notre boulot.
06:58Au Sénat on s'opposera, à l'Assemblée nationale
07:01il y aura sans doute des majorités
07:02qui pourront se dégager malgré tout
07:04sur un certain nombre de sujets
07:05sur l'abrogation de la réforme des retraites par exemple.
07:07En tout cas moi je le souhaite.
07:10Mais ce qui pourra faire bouger les lignes
07:11c'est la mobilisation sociale.
07:13Il y a eu une première manif la semaine dernière
07:15qui était quand même relativement importante.
07:17Il faut vraiment qu'on ne se laisse pas influer
07:22par ceux qui veulent nous mettre la tête sous l'eau.
07:24Évidemment que la stratégie de Macron
07:26c'est qu'on soit désespérés, qu'on soit blasés,
07:28qu'on dise qu'on ne votera plus jamais.
07:30Je pense non seulement qu'il faudra voter
07:32mais qu'il faudra se mobiliser d'ici le prochain vote
07:34et qu'on ne se laisse pas endormir par la musique ambiante
07:39qui consiste à dire qu'on a fait tout ça pour rien.
07:40On n'a pas fait tout ça pour rien.
07:44Hier lors du débat à l'Agora
07:47avec Roussel, Tondelier, Faure et Bompard
07:50la question d'une candidature unique
07:53pour les présidentielles de 2027
07:54a été évoquée.
07:56Toi en tant que sénateur, qu'est-ce que tu en penses ?
07:58D'abord, step by step,
08:00je me dirais Whitney Houston,
08:02il y aura une élection présidentielle
08:04sans doute en 2027, sauf événements exceptionnels.
08:07D'ici là, il peut surtout y avoir une nouvelle dissolution.
08:10Et donc la question c'est comment on réussit
08:12à avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
08:16Pour moi c'est ça le premier sujet.
08:18Après, bien sûr, qu'à la prochaine élection présidentielle
08:21il vaudrait mieux éviter
08:23qu'on soit écrabouillés en mille morceaux.
08:25Mais, même si on avait un candidat unique,
08:28ça ne garantit pas la victoire.
08:31Et donc ça pose aussi la question de ce qu'on dit,
08:34de ce qu'on est capable de mobiliser dans la société.
08:37Certains en ont fait le constat
08:39à l'occasion de cette fête de l'Humard.
08:40On a été très bons avec le nouveau Front populaire
08:43dans les grandes métropoles.
08:44On a été moins bons dans ce qu'on appelle
08:47la France périphérique,
08:48enfin dans la France des villages,
08:49dans la France de la ruralité.
08:51Donc la question qu'on doit se poser d'ici 2027,
08:53au-delà de la question de la candidature,
08:55c'est comment on réussit à parler au monde du travail
08:58qui l'habite dans les grandes villes ou dans un village.
09:01Et ça c'est un sujet qu'on n'a pas réglé encore.
09:03Et donc la perspective du NFP reste quand même posée
09:06sur toute la période qui s'ouvre maintenant.
09:09Moi je pense que oui, bien sûr.
09:10Parce que qu'est-ce qui a fait
09:11qu'on a construit le nouveau Front populaire ?
09:13Le danger d'une victoire du Rassemblement national.
09:15Est-ce qu'aujourd'hui ce danger est écarté ?
09:17Pas du tout.
09:18Ce danger il est toujours là.
09:19Et d'ailleurs tout ce que fait Macron
09:21depuis les élections législatives
09:22contribue à favoriser le RN.
09:24Donc même cause, mêmes effets.
09:26Il faut qu'on reste unis.
09:26Simplement ce que je dis,
09:27c'est que le nouveau Front populaire, l'Union,
09:29c'est une condition nécessaire pour la victoire.
09:31Ce n'est pas une condition suffisante.
09:33Et donc on doit rester unis,
09:35mais on doit réfléchir aux moyens de progresser ensemble.
09:38Et en tout cas, moi je le dis comme responsable communiste,
09:41la seule chose qui m'intéresse,
09:42ce n'est pas que le Parti communiste
09:43tire son épingle du jeu dans cette affaire.
09:46Ce qui m'intéresse c'est comment nous, comme parti,
09:48on est utiles à l'ensemble de la gauche
09:50pour lui permettre de gagner.
09:52En parlant d'extrême droite,
09:53on commençait à l'évoquer tout à l'heure.
09:55La semaine dernière, il y a M. Alliault
09:57qui nous a fait un joli cadeau révisionniste.
09:59Je vous propose de le regarder
10:00puis on en discute après.
10:03L'humanité aussi, vous avez des journalistes.
10:05Ça n'a pas empêché le journal d'être malheureusement
10:08au service, y compris de l'Allemagne nazie
10:10au moment de la collaboration.
10:11Vous allez très loin là Louis Alliault,
10:13il en mélange un peu tout.
10:14Pas du tout.
10:15Il faut se détendre un peu Louis Alliault.
10:19Après, on voit tous les noms des salariés du journal
10:23qui ont été morts pendant la guerre 39-45.
10:27Vous avez une question à poser ?
10:28Justement, ce qu'a dit Alliault
10:31sont des propos graves.
10:34Comme on peut voir dans la vidéo,
10:35entre 41 et 45,
10:3715 salariés du journal l'Humanité
10:39ont justement été tués par des nazis.
10:42Comme tu disais, on voit les noms défiler à l'écran.
10:44Qu'est-ce que ces propos t'évoquent en cette période ?
10:47Le dégoût.
10:48D'abord, ça me rappelle un échange que j'avais eu
10:51avec Daniel Riolo sur le plateau des Grandes Gueules
10:53qui lui avait d'ailleurs valu un rappel à l'ordre,
10:56je ne sais plus si c'était l'ARCOM
10:57ou si c'était encore le CSA à l'époque.
10:59C'était en 2019, en pleine campagne des Européennes,
11:00où il avait dit les mêmes âneries
11:03au sujet du parti communiste et de l'Huma.
11:06Ça montre que l'extrême droite
11:08reste ce qu'elle a toujours été,
11:10c'est-à-dire un parti révisionniste.
11:11Et je suis très fier que ce soit un communiste,
11:13en l'occurrence Jean-Claude Guesso,
11:15qui ait fait voter une loi
11:16qui permet de condamner les propos
11:18négationnistes, révisionnistes, antisémites, racistes.
11:23Et je pense que cette loi est plus que jamais d'actualité.
11:25Je pense d'ailleurs qu'il faudrait l'étendre
11:27et que quand on tient des propos
11:30révisionnistes, négationnistes,
11:31on devrait être déclarés inéligibles.
11:34On a d'ailleurs déposé une proposition de loi
11:36en ce sens à l'Assemblée nationale et au Sénat.
11:38Et j'aimerais bien que le nouveau gouvernement s'en saisisse.
11:40Enfin, je pense qu'il va falloir qu'on se batte
11:42pour qu'elle soit votée.
11:43Mais en tout cas, ça me paraît nécessaire
11:45pour nous débarrasser de ce genre de propos.
11:46Oui, je pensais en plus.
11:48Je crois que c'était Léon Defontaine sur Twitter
11:50qui disait que souiller ainsi la mémoire
11:53de journalistes tués, c'était énorme.
11:55Je ne crois pas oublier que le même Aliot
11:57était directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen.
11:59Exactement.
12:00Jean-Marie Le Pen qualifiait la Shoah
12:02de point de détail de la Seconde Guerre mondiale.
12:04Exactement.
12:05D'ailleurs, de ce point de vue-là,
12:07on a quand même le sentiment que le Front national,
12:10aujourd'hui RN,
12:11essaye de se faire une virginité sur ces problématiques.
12:14Là, Aliot, il essaye aussi de se décrocher
12:17l'étiquette nazie qui colle au parti d'extrême droite
12:21pour l'accrocher à l'humanité et aux communistes.
12:24Donc, cette démarche, cette tentative du RN,
12:27comment tu la regardes, toi, comment tu l'analyses
12:30et comment tu la mets dans le moment
12:32où on voit que le chef de l'État
12:35essaye de travailler avec le Rassemblement national ?
12:38Donc, ça leur ouvre la porte.
12:40Je pense qu'il y a une volonté toute embrouillée, au fond,
12:43d'expliquer que les résistants étaient des collabos
12:45et que les collabos étaient des résistants.
12:47Et au fond, à la fin, plus personne n'y comprend rien.
12:49Et ça permet de nettoyer
12:52ceux qui étaient du mauvais côté de l'histoire
12:54et, à l'inverse, de salir l'image
12:57de ceux qui étaient du bon côté de la barricade.
13:00J'ai quand même trouvé que,
13:01pendant la campagne des législatives,
13:03particulièrement entre les deux tours,
13:05les révélations faites par beaucoup de journalistes
13:08sur les candidats du RN
13:10ont contribué à remettre en cause
13:15la stratégie de dédiabolisation du RN.
13:17Parce qu'on a vu la réalité de ce qu'est le RN,
13:20la réalité de ce que sont ces cadres
13:24entre la candidate qui portait une casquette nazie,
13:27l'autre qui avait été impliquée dans un acte terroriste.
13:31Enfin, bref, on a vu ce qu'est le RN.
13:33Et donc, je pense quand même que
13:35le boulot qui a été fait par les journalistes,
13:38par des responsables politiques aussi,
13:39qui en ont parlé dans les médias,
13:41a été sacrément utile.
13:43Ça fait partie des éléments,
13:45cette rediabolisation du RN.
13:47Il faut rediaboliser le RN, je l'assume parfaitement.
13:51Il ne faut pas les traiter comme des adversaires comme les autres.
13:55Je pense que ça a contribué au fait
13:56que le deuxième tour ne ressemblait quand même pas totalement au premier.
14:00Le deuxième extrait du meeting de Fabien Roussel hier soir,
14:04où il nous parle de chômage.
14:07Nous voulons zéro chômeur en France.
14:10La gauche du travail, c'est celle qui met sur la table cet objectif.
14:13Éradiquer le chômage.
14:15Interdire le chômage.
14:18Interdire le chômage.
14:22Et on interdit le chômage.
14:24Avec des emplois bien payés.
14:27Avec un SMIC à 2000 euros bruts.
14:30Avec un rattrapage de tous les salaires.
14:32Et en les indexant sur l'inflation.
14:36Et avec des salariés qui, bien sûr,
14:38participent aux décisions qui les concernent dans leur entreprise.
14:41Nous voulons pour chacun et pour chacune
14:44un emploi ou une formation
14:47et avec un bon salaire pour pouvoir en vivre.
14:50Nous voulons une France du travail tout simplement.
14:52Et dans cette France du travail, je souhaite que chacun,
14:56je souhaite que chacun ait le droit aussi
14:59à la tranquillité après une journée de labeur.
15:04Alors, éradiquer le chômage,
15:07zéro chômeur, dans un pays où on est à
15:10plusieurs millions de chômeurs,
15:13plusieurs millions de personnes qui sont sous-employées, mal employées,
15:16en travail précaire.
15:18Est-ce que ce n'est pas un peu trop beau comme objectif ?
15:22Est-ce qu'on ne va pas vous rétorquer
15:24que les communistes, vraiment, ils sont dans leur monde,
15:27ils ne connaissent pas les réalités économiques
15:29et que s'ils appliquaient ça, on ruinerait le pays ?
15:32Je suis frappé par le fait qu'on s'est habitué,
15:35c'est ce que veut dire Fabien, on s'est habitué au fait que
15:37toute une partie de la population n'a plus accès à l'emploi.
15:41Et donc, d'une certaine manière, l'État se débarrasse du sujet
15:46en versant un RSA de misère pour solde de tout compte.
15:49Ce que nous disons nous, c'est que l'objectif qu'on doit se fixer,
15:52l'objectif que devrait se fixer demain un gouvernement de gauche,
15:55c'est que personne ne soit condamné à vivre
15:58soit d'allocations chômage, soit du RSA.
16:00Et donc, qu'on ait la possibilité de tous travailler a fortiori
16:04dans une société où, en parallèle, on a le sentiment
16:07que des tas de besoins ne sont pas pourvus.
16:09On aurait besoin d'un développement beaucoup plus important
16:12des services publics.
16:13Je pense par exemple à la question de l'aide à la personne,
16:16de l'aide aux personnes âgées, et c'est un sujet d'avenir
16:18parce qu'il y aura de plus en plus d'anciens dans notre société.
16:21Donc, dire ça, non, je pense que c'est plutôt
16:25partir de ce qu'est la société française aujourd'hui
16:28et se dire qu'on a besoin de se fixer cet horizon.
16:32Je vois deux manières d'atteindre cet objectif.
16:34Le premier, c'est de développer le service public.
16:38On a besoin de développer beaucoup plus le service public.
16:41On a en ce moment d'ailleurs un rapport
16:44de l'inspection générale des finances qui est sorti
16:46et qui dit qu'ils veulent supprimer des centaines de classes.
16:50Vous avez vu, ce rapport, l'UMA a fait un article d'ailleurs là-dessous.
16:53Des centaines de classes, des dizaines d'écoles,
16:58notamment dans la ruralité, en partant du principe
17:00que comme la démographie bouge, il y aura moins d'enfants,
17:02donc il y aura moins besoin d'écoles.
17:03C'est des dingues !
17:04Si on fait ça, on tue une génération.
17:06Donc on a besoin de développer le service public,
17:08donc bien sûr, ça on l'assume, il y aura besoin d'embauches.
17:10Et puis deuxièmement, on a besoin d'un rapport différent
17:14aux entreprises privées.
17:15C'est pas possible qu'on continue avec 200 milliards d'euros
17:18chaque année d'aides publiques à des entreprises privées
17:22sans aucune condition en matière d'emploi.
17:24On peut aider des entreprises si elles embauchent
17:26et si elles licencient, elles remboursent les aides qu'elles ont reçues.
17:29Donc il y a besoin de revoir tout le fonctionnement de notre économie
17:32pour atteindre cet objectif de zéro chômeur.
17:34Et puis ça suppose aussi, bien sûr, de la formation
17:37parce qu'on ne peut pas occuper un emploi
17:40si on n'a pas été formé pour ça.
17:41Donc l'argent pour financer tout ça, c'est ces fameux 200 milliards ?
17:45C'est ces 200 milliards et c'est par ailleurs une réforme de la fiscalité
17:48comme on l'a proposé avec le nouveau Front populaire
17:51en regardant effectivement du côté des grosses entreprises,
17:53en regardant aussi du côté des gros patrimoines et des gros revenus.
17:57C'est un chiffre aussi qui a été cité hier lors du meeting.
18:00Mais enfin, depuis le début du quinquennat, du premier quinquennat Macron,
18:05les plus grosses fortunes, les 500 plus grosses fortunes,
18:08ont vu leur patrimoine passer de 500 milliards d'euros à 1 200 milliards d'euros.
18:12C'est-à-dire qu'elles ont plus que doublé.
18:14Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on pourrait quand même
18:15les mettre un peu plus à contribution.
18:17D'ailleurs, les 500 familles, je le dis pour les gens qui nous regardent
18:20et qui nous écoutent, c'était vrai il y a déjà 80 ans,
18:24puisque c'était une campagne du Parti communiste et de l'Humanité
18:26pour annoncer les 500 familles.
18:28Et on voit qu'on est toujours dans cette logique-là.
18:33Vous voulez qu'on passe déjà à la prochaine capsule
18:34ou vous avez encore des questions sur celle-ci ?
18:36On peut passer à la troisième.
18:37Troisième capsule du meeting de Fanny Roussel hier soir
18:40où il parle de la République.
18:44La solution, c'est la République.
18:48C'est la République dans laquelle nous sommes toutes et tous égaux.
18:52Tous égaux avec des services publics qui fonctionnent.
18:54Tous égaux avec un bon logement.
18:56Tous égaux avec un travail pour tous.
18:59Tous égaux avec les mêmes salaires pour les femmes et pour les hommes.
19:03Parce que l'égalité femmes-hommes dans tous les domaines,
19:06c'est ce que nous voulons.
19:07Sans révolution au féminisme,
19:09il n'y aura pas de transformation réelle de toute la société.
19:14Oui à la révolution féministe.
19:18Et la République, la République,
19:22la République sociale et laïque,
19:24c'est l'égalité des citoyens,
19:26quelle que soit notre origine,
19:28notre religion et notre couleur de peau.
19:31Il faut en finir avec le racisme,
19:34l'antisémitisme, ces fléaux qui pourrissent votre vie,
19:38qui pourrissent la vie de millions de jeunes
19:41et de tous nos concitoyens.
19:44La révolution féministe
19:47La République,
19:49c'est les deux piliers du fonctionnement
19:52et de l'idèle démocratique du Parti communiste ?
19:55L'histoire de France a montré que
19:57pour avoir la République, il faut faire la révolution.
20:00Et je pense qu'il y a aujourd'hui encore des bastilles à prendre.
20:03Il y a la révolution féministe,
20:05il y a la nécessité d'un partage des richesses
20:08complètement différent.
20:10Il y a la nécessité de lutter contre le racisme
20:13qui pourrit notre société.
20:15Il y a encore beaucoup de batailles à mener
20:17et une nouvelle révolution à accomplir.
20:19Je pense que c'est ça qu'il a voulu dire.
20:21Je suis aussi, comme beaucoup de ceux qui nous écoutent,
20:24sans doute très frappé par les divisions
20:29qui minent complètement la société aujourd'hui.
20:32On vit dans une société dans laquelle
20:34certains s'échinent à instiller en permanence
20:37le venin de la haine,
20:39le venin de la division.
20:41Et on voit que ça prend,
20:44dans des pans entiers, du monde du travail.
20:46Et donc si on a envie de gagner,
20:48il faut que cette majorité de travailleurs
20:50elles se rassemblent, elles s'unissent.
20:52Et donc c'est ça le boulot qu'on a.
20:54Mais c'est pas évident.
20:56On a bien vu dans les débats de la fête de l'Huma,
20:58y compris à l'Agora hier,
21:01qu'il y a tout le débat sur les campagnes,
21:03les grandes métropoles.
21:05Mais au fond, l'élément qui nous rassemble,
21:08c'est d'appartenir à la même classe sociale.
21:10On appartient à la même classe sociale.
21:12Il n'y a pas deux classes ouvrières.
21:14Il n'y a pas une classe ouvrière des campagnes
21:16et une classe ouvrière des quartiers populaires.
21:18Il y a une classe ouvrière,
21:20une classe travailleuse en tout cas.
21:22Et donc notre boulot, c'est de la rassembler,
21:24c'est de l'unir.
21:26Et si on était capable de l'unir,
21:28on se donnerait la possibilité de gagner.
21:30On aurait la majorité absolue.
21:32C'est pour ça que les débats qu'on a
21:34autour du Nouveau Front Populaire,
21:36c'est pas que des débats d'union de partis.
21:38C'est aussi la question de comment on unit
21:40les nations d'ensemble.
21:42C'est pas simple dans un contexte où le racisme
21:44est encore hyper puissant.
21:46Vas-y, vous votez pas.
21:48Pas de soucis.
21:50Dans son discours, Fabien Roussel
21:52parle un peu de révolution féministe,
21:54du moins dans l'extrait qu'on a vu.
21:56Mais il parle beaucoup de la république
21:58protectrice et sociale
22:00de la part des communistes.
22:02Le public s'attend plutôt à ce qu'on parle
22:04de révolution et pas que féministe.
22:06Est-ce que tu peux m'en parler un petit peu ?
22:08C'est ce que je te disais.
22:10Il faut l'un pour avoir l'autre.
22:12Il faudra une nouvelle révolution pour construire
22:14la république sociale dont on a besoin
22:16aujourd'hui, ça c'est sûr.
22:18Par ailleurs, quand même,
22:20la république c'est la gauche.
22:22Longtemps la droite,
22:24même si aujourd'hui elle se réapproprie
22:26cette idée en la détournant
22:28de ce qu'elle est initialement.
22:30Mais c'est nous qui défendons
22:32la république, c'est nous qui nous sommes
22:34débarrassés de la monarchie.
22:36Faut se réapproprier ce terme du coup.
22:38Mais d'ailleurs le parti communiste,
22:40sa grande force c'est de tenir à la fois
22:42le drapeau rouge et le drapeau tricolore.
22:44Il l'a dit d'ailleurs je crois.
22:46Il l'a dit aussi, le drapeau tricolore qui est le drapeau
22:48de la révolution française.
22:50D'ailleurs,
22:52je ne sais pas si tu avais eu l'occasion de lire
22:54le hors-série qu'on avait fait
22:56sur Robespierre dans lequel
22:58une des historiennes disait
23:00que justement Robespierre
23:02était brandi par la droite
23:04comme un épouvantail
23:06pour éviter de parler
23:08du maréchal Pétain. Et que si Robespierre
23:10était quelqu'un qui nous divisait,
23:12c'est parce que le maréchal Pétain ne nous divisait pas assez.
23:14En gros tout ça pour dire que
23:16le débat et le discours contre-révolutionnaire
23:18continuent à être portés par la droite aujourd'hui,
23:20même s'il y a un vernis
23:22républicain
23:24traditionnel.
23:26Je reviens sur ce qu'on discutait
23:28juste à l'instant. Du coup les 40 000
23:30militants communistes,
23:32on va fermer la fête de l'Humain dans quelques heures.
23:34Demain, ils vont faire quoi alors ?
23:36Ils vont manifester
23:38d'abord parce qu'il y a des manifestations
23:40qui sont d'ores et déjà prévues,
23:42notamment le 1er octobre à l'initiative
23:44des syndicats. Et puis je pense
23:46qu'il faut qu'ils continuent à travers
23:48tout le territoire à faire vivre
23:50le nouveau Front populaire. Parce que
23:52ce qu'on a réussi à construire, c'est pas
23:54juste un événement
23:56pour une élection. C'est un rassemblement
23:58qui a vocation à perdurer
24:00pour devenir majoritaire demain.
24:02On a quand même commencé à relever
24:04la tête. Maintenant, il faut
24:06continuer et rien lâcher. Mais je pense que
24:08les militants communistes ont la patate
24:10notamment après cette fête, donc ils sont
24:12prêts à le faire. Et il faut
24:14agir localement, pas que naturellement.
24:16Absolument, dans
24:18ces sections locales,
24:20bien sûr dans sa boîte,
24:22quand on est salarié.
24:24Mais je pense que
24:26quand on vit un week-end comme celui-là, on en ressort
24:28gonflé à bloc. Je voudrais aussi en profiter
24:30pour vous féliciter, parce que c'est vrai,
24:32je sais l'effort que ça demande.
24:34C'était vraiment une fête de l'humanité magnifique,
24:36sans doute la plus belle qu'on ait connue
24:38depuis de nombreuses années.
24:40Ça donne vraiment la pêche
24:42pour continuer à se battre.
24:44Merci. On s'en prend plein la gueule
24:46de la part du gouvernement, mais heureusement qu'il y a des moments
24:48comme ceux-là pour nous aider
24:50à tenir et à résister.
24:52Et puis cette fête de l'humain,
24:54elle est vraiment particulière,
24:56parce qu'elle est au carrefour des grands débats
24:58de la gauche. En ce moment, je pense qu'on a besoin
25:00de débats, de discuter, et surtout de se retrouver
25:02et de faire la fête aussi, je pense.
25:04Moi, je vais continuer à parler des militants
25:06communistes un petit peu. Un, parce qu'il y en a
25:08beaucoup ici et sans eux, la fête
25:10ne serait pas ce qu'elle est. On aurait du
25:12mal à tenir une fête de cette ampleur.
25:14Et deux, parce qu'ils sont quand même
25:16eux aussi, leur militantisme,
25:18dans un contexte que tu évoquais,
25:20très dur. Donc toi, qui as le contact
25:22direct avec eux, comment
25:24quand ils vont parler à leurs voisins,
25:26quand ils vont parler à leurs marchands
25:28de légumes, quand ils
25:30se déplacent, qu'ils parlent à la sortie des écoles
25:32avec les autres papas et les autres mamans,
25:34c'est quoi le retour qu'eux, ils ont, et comment
25:36ils arrivent ou pas à convaincre ? C'est à quoi
25:38qu'ils se heurtent le plus dur
25:40dans le débat d'idées avec les voisins
25:42tous les jours ? Ce à quoi on se heurte le plus,
25:44mais je pense que c'est aussi un sentiment
25:46qu'on a parfois, contre lequel
25:48je lutte, c'est le sentiment
25:50de se battre pour rien. Évidemment
25:52que ça existe, on manifeste contre les retraites
25:54par millions, et en dépit
25:56de ça, la réforme s'applique.
25:58On vote pour le nouveau Front
26:00populaire, et on se retrouve avec
26:02un Premier ministre LR qui a fait 5%
26:04des voix, donc évidemment qu'on peut se dire
26:06ça sert à rien, mais une fois de plus, ça ne
26:08sert pas à rien. Et je pense que
26:10on a quand même commencé à planter
26:12des graines, on a commencé
26:14à relever la tête, on a plus de députés qu'on en avait
26:16auparavant, on a empêché
26:18le RN de gagner, donc
26:20il faut qu'on garde espoir,
26:22qu'on garde en tête qu'on représente
26:24une force qui peut devenir
26:26majoritaire demain. Et donc je pense que
26:28il y a ces deux
26:30sentiments-là qui sont mélangés, et il faut faire
26:32en sorte que l'espoir l'emporte
26:34sur le sentiment
26:36qu'au fond, c'est dur
26:38et on n'y arrivera pas.
26:40Je vais continuer à titiller un peu là-dessus.
26:42Vas-y, j'allais au ciné, vas-y. On a un peu de temps encore
26:44Théo ? Bien sûr, il nous reste un peu moins de 10 minutes,
26:46donc on est bien. C'est justement
26:48on l'a évoqué tout à l'heure en parlant du
26:50RN.
26:52Qu'est-ce qui fait que dans les
26:54quartiers populaires, dans les milieux populaires,
26:56ce vote-là,
26:58il arrive aussi à prendre que des gens
27:00qui n'ont pas, qui auraient intérêt à voter pour
27:02les forces du mouvement populaire, pour améliorer
27:04leur vie, qu'est-ce qui fait que
27:06c'est le RN qui, pour
27:08une partie d'entre eux, incarne
27:10le vote le plus, on va dire,
27:12capable de mettre le poupée dans la fourmilière et de tout changer ?
27:14C'est quoi
27:16le ressort profond ?
27:18Tu l'as dit dans ta question, ce qu'on a beaucoup
27:20entendu en porte-à-porte, dans un
27:22certain nombre de circonscriptions, où on
27:24avait des députés sortants qui ont été battus,
27:26et je l'ai vécu
27:28moi-même quand j'ai filé un coup de main à Fabien
27:30dans sa circonscription du Nord,
27:32les gens disaient, on vous aime bien,
27:34mais il faut que ça change.
27:36C'est une dinguerie de dire ça
27:38à un député qui est un député d'opposition,
27:40qui n'est pas responsable de la politique qui est menée.
27:42Donc le fait que
27:44le changement,
27:46l'aspiration au changement, elle se traduise
27:48par du vote RN, particulièrement
27:50dans un certain nombre de territoires,
27:52c'est évidemment une question
27:54redoutable pour nous. Alors ça
27:56joue sur quoi ? Ça repose
27:58sur quoi ? D'abord ça repose sur l'idée
28:00le RN n'a jamais gouverné.
28:02Donc comme eux, on les a pas encore testés,
28:04c'est pas comme si nous, on nous avait beaucoup testés,
28:06l'idée
28:08qu'au fond, eux, on les a pas testés. Alors d'abord, c'est faux,
28:10parce qu'on les a quand même testés pendant la Deuxième Guerre Mondiale,
28:12c'était pas formidable, mais au-delà de ça,
28:14la période qu'on va vivre là,
28:16elle est quand même,
28:18elle change la donne, parce que
28:20le RN, et ça, il faut
28:22le matraquer, je le dis à ceux
28:24qui nous écoutent. Le RN,
28:26il a adoubé
28:28Michel Barnier. Le RN, il a annoncé
28:30que si Lucie Castex devenait
28:32Première Ministre, il la censurerait.
28:34Donc ils ont privé leurs électeurs
28:36de l'augmentation du SMIC,
28:38de l'abrogation de la réforme des retraites,
28:40du retour des services publics. Donc,
28:42ils ont adoubé Barnier. C'est-à-dire qu'ils ont
28:44fait campagne, eux, pour la retraite
28:46à 60 ans,
28:48et ils adoubent à Matignon
28:50un type qui est pour la retraite à 65 ans.
28:52Donc il va falloir
28:54qu'ils rendent des comptes. Et donc, moi, j'y insiste,
28:56mais dès lors qu'ils ont
28:58mis Barnier
29:00à Matignon, parce que c'est
29:02leur responsabilité, ils sont
29:04responsables de tout ce que Barnier
29:06va faire comme Premier Ministre. Ils sont
29:08au fond partie prenante du bilan
29:10qui sera celui de Barnier.
29:12Et donc là, la donne change, parce qu'ils pourront plus
29:14nous dire qu'on est pour rien, qu'on est responsables de rien.
29:16Non, non, non. Ils sont responsables de cette
29:18situation. C'est eux qui ont voulu Barnier, donc ils
29:20assumeront ce que fera Barnier.
29:22Et donc là, on est, à mon avis,
29:24dans une période de bascule sur le regard
29:26qu'un certain nombre de gens pourront
29:28porter sur le Rassemblement National. Je crois que c'est
29:30Bardella a dit
29:32« Rien ne se fera sans nous ».
29:34La conséquence est simple, tout ce qui se fera, se fera à cause d'eux.
29:36Donc pour toi...
29:38Ils devront rendre des comptes sur ce qui se fera.
29:40Les masques peuvent tomber et montrer
29:42aux Français que le RN, ce qu'ils portent,
29:44en fait, c'est pas dans le sens de plus de social,
29:46plus de pouvoir acheter, d'achat.
29:48Le RN est partie prenante du
29:50système. Le RN s'est macronisé.
29:52C'est ça la réalité. Ils sont devenus la
29:54béquille de Macron, les toutous de Macron.
29:56Donc ils devront assumer ce qu'ils feront avec Macron.
29:58Peut-être une dernière question pour conclure.
30:00Ouais, j'en ai une dernière sur les militants,
30:02parce qu'on parlait des militants NFP tout à l'heure.
30:04Il y a
30:06beaucoup de personnes qui ont rejoint
30:08le Nouveau Front Populaire pour se
30:10battre aux côtés d'anciens militants,
30:12d'élus.
30:14Et je me demandais
30:16que faire, entre guillemets,
30:18de ces militants qui
30:20n'ont pas rejoint forcément un parti,
30:22mais qui étaient là pour tracter, pour
30:24accompagner, pour militer.
30:26D'abord, il faut qu'eux-mêmes se disent qu'ils n'ont pas fait
30:28ça pour rien et qu'ils ont
30:30contribué à faire de grandes choses,
30:32à faire élire des députés d'ailleurs,
30:34puisqu'on en a quasiment 200 à l'Assemblée nationale.
30:36Et puis on a
30:38besoin de les impliquer dans
30:40les batailles à venir. C'est pas fini
30:42la bataille des retraites, il va falloir qu'on obtienne
30:44l'abrogation de cette réforme. Et pour ça,
30:46on aura besoin d'eux, on aura besoin de se battre.
30:48Et puis il y a d'autres échéances à venir,
30:50peut-être des élections législatives, assurément
30:52des élections municipales en
30:542026, y compris d'ailleurs
30:56à Paris où il va falloir se battre pour que
30:58cette ville reste à gauche, reste une terre de résistance
31:00à l'extrême droite. Il y a encore plein de choses
31:02à faire, on va pas s'ennuyer.
31:04Et il y aura de belles victoires à la clé,
31:06moi j'en suis convaincu. On n'est pas passé loin,
31:08mais la prochaine fois sera la bonne.
31:10Merci beaucoup à tous les trois d'avoir
31:12participé à ce plateau. Merci à toi.
31:14Merci beaucoup Yann d'être venu faire un coup sur notre sandwich.