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Sec, comme un coup de guillotine, c'est la trace meurtrière qu'a laissée le passé chez cette Entrepreneure à succès.
Nominée Top 7 des Femmes Investisseuses les plus puissantes en France, Déborah Guillottin est la fondatrice du centre de langues My English School, mais aussi l'investisseuse émérite derrière de jeunes entrepreneurs qui se lancent.
C'est une marraine, c'est une mécène et pourtant, Déborah n'a pas un passé ordinaire. Elle a le genre de passé qui donne envie de se venger, de crier, de détruire. Ou tout simplement de ne plus vivre.
Vous pensez parfois que vous n'avez plus la force de continuer ?
Facecam, c'est l'émission vérité de ceux qui ont tout donné pour essayer.
Si vous l'avez aimé, laissez-nous un "❤️" en commentaires.
Chapter :
- L'enfance difficile et la stabilité retrouvée (00:03:16)
- La responsabilité de sa sœur aînée (00:07:16)
- Les conséquences de l'héritage (00:08:27)
- La détermination à réussir malgré les obstacles (00:09:35)
- Le départ pour New York (00:11:15)
- L'importance des modèles féminins (00:12:25)
- La peur de décevoir et le drive entrepreneurial (00:15:18)
- L'impact de la spiritualité (00:18:00)
- Retour de karma (00:18:41)
- Soutien familial (00:19:28)
- Expérience traumatisante (00:20:37)
- Rencontre avec sa femme (00:21:58)
- Thérapie et évolution (00:22:26)
- Entrepreneuriat comme thérapie (00:23:25)
- Engagement envers la famille (00:24:38)
- Orientation humaine en affaires (00:25:25)
- Investissement dans les autres (00:27:11)
- Le passé et la douleur intérieure (00:28:24)
- Les erreurs et la résolution des problèmes (00:29:52)
- Les services clients et les administrations (00:31:24)
- La fiscalité et les partenaires professionnels (00:34:20)
- Le regard des autres et la vie personnelle (00:36:33)
- La vision de soi et l'acceptation (00:36:39)
- L'amitié et la solitude (00:38:03)
Exigence envers soi-même (00:41:39)
- Le parcours de perte de poids (00:43:37)
- Le bonheur et l'argent (00:45:48)
- Solidarité et richesse (00:47:17)
- Transparence sur les revenus (00:50:27)
- Être soi-même (00:53:16)
- Vivre avec son passé (00:54:43)
- Accepter son passé (00:55:44)
#backtoschool
Sec, comme un coup de guillotine, c'est la trace meurtrière qu'a laissée le passé chez cette Entrepreneure à succès.
Nominée Top 7 des Femmes Investisseuses les plus puissantes en France, Déborah Guillottin est la fondatrice du centre de langues My English School, mais aussi l'investisseuse émérite derrière de jeunes entrepreneurs qui se lancent.
C'est une marraine, c'est une mécène et pourtant, Déborah n'a pas un passé ordinaire. Elle a le genre de passé qui donne envie de se venger, de crier, de détruire. Ou tout simplement de ne plus vivre.
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- La responsabilité de sa sœur aînée (00:07:16)
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- La détermination à réussir malgré les obstacles (00:09:35)
- Le départ pour New York (00:11:15)
- L'importance des modèles féminins (00:12:25)
- La peur de décevoir et le drive entrepreneurial (00:15:18)
- L'impact de la spiritualité (00:18:00)
- Retour de karma (00:18:41)
- Soutien familial (00:19:28)
- Expérience traumatisante (00:20:37)
- Rencontre avec sa femme (00:21:58)
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- Les erreurs et la résolution des problèmes (00:29:52)
- Les services clients et les administrations (00:31:24)
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- La vision de soi et l'acceptation (00:36:39)
- L'amitié et la solitude (00:38:03)
Exigence envers soi-même (00:41:39)
- Le parcours de perte de poids (00:43:37)
- Le bonheur et l'argent (00:45:48)
- Solidarité et richesse (00:47:17)
- Transparence sur les revenus (00:50:27)
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- Vivre avec son passé (00:54:43)
- Accepter son passé (00:55:44)
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ÉducationTranscription
00:00Personnellement, j'ai grandi dans une cabine téléphonique à Lyon.
00:14J'ai toujours vécu cette expérience en me disant que je ne pouvais jamais être plus
00:22bas que ça.
00:23Ma mère a eu un grave accident, 99% du corps brûlé au troisième degré.
00:37La première fois que j'ai eu mon propre lit, j'avais 5 ans.
00:44Boum, l'héritage, 57 000 euros de dettes.
00:47C'est la première fois de ma vie déjà où j'ai vu qu'une femme pouvait réussir
00:52à l'école.
00:53Elle touchait plus de 300 000 à l'année.
00:54Cette crainte fait que, non, l'échec est impossible pour moi.
00:59Le driver, du coup, c'est la peur ? Bah ouais.
01:03Aujourd'hui, je roule dans une voiture à plus de 100 000 balles, j'ai une maison
01:06à plus d'un million d'euros.
01:07À côté de moi, je vois des gens qui ont du mal à manger.
01:10Moi, j'ai l'argent de m'aider, pourquoi je ne vais pas le faire ?
01:18Je veux changer des vies.
01:19Je veux que des gens qui se sentent seuls aient un endroit où ils peuvent venir et
01:23se sentir aimés.
01:24Une safe place ? Exactement.
01:26Bonjour à tous, aujourd'hui, un format un peu différent de d'habitude, on inaugure
01:39le podcast vidéo.
01:40Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir une invitée d'honneur, Débora Guillotin.
01:44C'est une entrepreneur à succès qui a lancé MyUS centre de langue et c'est aussi
01:48une investisseuse émérite nommée dans le classement challenge top 7 des femmes les
01:53plus puissantes dans le milieu des business angels, des investisseuses, un cercle très
01:57fermé dont on aura l'occasion de parler aussi aujourd'hui.
02:00À mon micro, Débora, je suis ravie de t'accueillir aujourd'hui.
02:03Et je suis ravie d'être avec toi aujourd'hui, donc merci pour cette invite.
02:06Débora, tu m'as confié ton histoire il y a seulement quelques jours alors que ça
02:11fait quelques mois qu'on se connaît maintenant.
02:12Jamais j'aurais pu penser quand je t'ai rencontrée la première fois avec ton assurance,
02:17ton énergie débordante, que tu avais un bagage aussi lourd.
02:19Et je suis ravie aujourd'hui qu'on puisse en parler et que quand on parle en France
02:24de diversité, on n'est pas seulement l'idée qu'on peut se lancer dans l'entreprenariat
02:29sans avoir fait la top 3 des écoles de commerce.
02:31Il y a vraiment des gens dans l'entreprenariat qui n'en parlent pas beaucoup, mais qui
02:34ont un vrai passé.
02:35Charles Pépin, que j'adore, qui est un conférencier, écrivain, philosophe, il a dit « vivre
02:40avec son passé, c'est impossible parce que le passé existe dans le présent.
02:43Nos traumatismes, toutes nos histoires, elles sont sur nos épaules en permanence.
02:47Et toi, Débo, tu as une histoire vraiment hors du commun.
02:49Après, moi, une histoire hors du commun, je pense que mon histoire, elle ressemble
02:53en effet pas à beaucoup de monde, mais j'ai une histoire qui a aussi forgé la personne
02:57que je suis.
02:58Personnellement, j'ai grandi dans une cabine téléphonique, c'est vrai, à Bellecour,
03:01à Lyon.
03:02Et j'ai pu grandir vraiment avec cette idée de me dire « la vie est faite d'opportunités,
03:08même si on grandit dans une cabine téléphonique, on peut quand même réussir à quelque chose.
03:11Donc, ça fait que j'ai eu une enfance qui est, pour certains, on va dire difficile.
03:14Mais malgré tout ça, moi, j'ai toujours vécu cette expérience en me disant que je
03:19ne pouvais jamais être plus bas que ça.
03:21Donc, je savais que je ne pouvais aller que plus haut.
03:23En commençant de si bas, on ne pouvait pas aller plus bas, tu vois.
03:26Donc, l'idée, c'est de me dire « cette enfance a aussi forgé la personne que je
03:29suis aujourd'hui en fait, en quelque sorte.
03:31Donc, tu grandis, ta maman est à la rue, tes frères et sœurs sont placés.
03:34Exactement.
03:35Donc, tu grandis sans leur contact.
03:39Ouais.
03:40En quelque sorte, si tu veux, moi, quand j'étais en effet avec ma mère dans cette
03:41cabine téléphonique, juste avant, quelques années avant, mes frères et sœurs avaient
03:45été placés parce que ma mère a eu un grave accident.
03:4799% du corps brûlait au troisième degré, donc elle s'est retrouvée à l'hôpital.
03:51Et bon, c'est fait ce qui s'est fait, mes frères et sœurs ont été placés, notamment
03:56mon frère, qui est mon grand frère, qui lui n'avait que trois ans.
03:58Donc, je te laisse imaginer quand tu es placé à l'âge de trois ans et que tu n'as pas
04:02la chance de pouvoir grandir avec ta maman, quoi.
04:04Moi, au contrepartie, j'ai eu cette chance de pouvoir grandir avec elle jusqu'à mes
04:07neuf ans sans décès.
04:08Mais ce n'était pas non plus la folie tous les jours, quoi.
04:11Tu peux t'en rendre compte en grandissant dans une cabine, ce n'est pas…
04:14Tu me disais notamment que tu avais des souvenirs quand même de ta mère qui, pour te protéger,
04:18te mettait dans la cabine téléphonique et restait à l'entrée pour qu'il ne t'arrive
04:21rien.
04:22Est-ce qu'il y a des moments où tu as senti l'insécurité en étant jeune ?
04:24Je ne pense pas parce qu'elle était quand même très présente et elle me montrait
04:29que je n'avais pas à avoir peur, si tu veux, en quelque sorte.
04:31C'était ma normalité.
04:34D'aussi loin que je me souvienne, je me souviens de cette cabine téléphonique, je
04:37me souviens des cartons dans lesquels elle me mettait pour que de l'extérieur, les
04:40gens ne puissent pas me voir.
04:41Donc, c'était un peu vraiment là où je me protégeais et elle, elle se mettait devant
04:45la porte.
04:46Donc non, je n'ai pas eu cette insécurité.
04:47Je dis tout le temps, j'ai dormi dans une cabine téléphonique jusqu'à l'âge
04:51de cinq ans.
04:52Enfin, j'ai été SDF jusqu'à l'âge de cinq ans.
04:53La réalité, c'est que non, cette cabine téléphonique, elle a peut-être duré un
04:55an.
04:56Je n'ai pas cette idée-là.
04:57Tu n'as pas vraiment l'idée de combien de temps ça a duré.
04:59J'ai des flashbacks, mais je ne sais pas.
05:01Par contre, je sais que la première fois que j'ai eu mon propre lit, j'avais cinq
05:04ans.
05:05Du coup, tes frères et sœurs, tu les rencontres assez peu à ce moment-là.
05:11Vous n'êtes pas en contact et il y a un élément qui vient un peu brutalement changer
05:16ta vie.
05:17Bah oui, moi, mes frères et sœurs, ils ont su que j'existais, j'avais déjà six
05:20mois.
05:21Si tu veux, quand ma mère est arrivée leur rendre visite, c'est leur éducsé qu'ils
05:24m'avaient dans les bras.
05:25Mon frère qui, à l'époque, avait déjà sept ans, dit « Ah, elle est belle, c'est
05:29ta fille. »
05:30Et là, je lui dis « Non, c'est ta petite sœur. »
05:31Et il répond « Ah, elle est moche et elle pue.
05:33»
05:34Tu vois, un truc tout drôle, mais c'est pour te montrer à quel point ça a été
05:36dur pour lui d'accepter que quelqu'un d'autre puisse avoir eu l'honneur d'avoir
05:40sa mère.
05:41Donc non, mes frères, je ne les voyais quasiment jamais.
05:43Je ne les voyais que les week-ends.
05:44Les week-ends, oui, ils venaient, parce qu'ils ne venaient pas tous les week-ends, mais
05:49même si on se voyait peu, j'ai toujours eu un amour pour mes frères et sœurs qui
05:52étaient énormes.
05:53Mon frère, mon demi-frère, a eu des parents séparés et me disait « Mais à l'époque,
05:59je me sentais le vilain petit canard, c'était très dur de devoir assumer que tes parents
06:03étaient séparés.
06:04»
06:05Mon frère a plus de 40 ans maintenant, donc c'était une autre époque.
06:06J'imagine à quel point toi, tu as été complètement en dehors du système avec
06:10cette vie-là, à bien des égards ton domicile, tes relations familiales.
06:14Comment est-ce que tu grandis dans ta scolarité ? Est-ce que tu arrives à t'insérer ou
06:18est-ce que c'est une galère de tous les jours ?
06:20Non, très mal.
06:21Si tu veux, déjà, ma mère était extrêmement malade, donc quand on a eu la chance d'être
06:26mise dans un espèce de foyer qui s'appelait La Carse à l'époque, c'était pour les
06:29mamans qui avaient des enfants célibataires, ma mère était très malade, on nous a mis
06:32dans un appartement, elle n'arrivait même pas à m'amener à l'école.
06:35Donc, si tu veux, je n'avais pas la chance de pouvoir aller à l'école tous les jours.
06:38J'avais 5 ans, je faisais moi-même ma propre vaisselle, donc ça m'a fait grandir
06:42beaucoup plus vite.
06:43Là où j'ai vraiment eu un problème de scolarité, c'est au CP, vu que je n'allais
06:46jamais à l'école, j'ai dû redoubler, ça a posé des problèmes aussi.
06:50Je ne sais pas si vraiment on a failli m'enlever à ma mère, mais j'ai des membres de ma
06:53famille qui m'ont dit que c'était quelque chose qui avait été envisagé.
06:56Et de ce fait, ma grande sœur, qui à l'époque n'avait que 16 ans, a pu sortir du foyer
07:00pour venir rentrer à la maison et pouvoir s'occuper de moi.
07:03Et c'est à partir de ce moment-là où j'ai réellement eu une stabilité dans ma
07:06vie, si tu veux.
07:07Parce que ma sœur m'amenait à l'école, me faisait faire mes devoirs, me faisait
07:10à manger, des choses que, mine de rien, je n'avais jamais eues avec ma maman.
07:13Et ça, mes frères et sœurs ne le savaient pas, mon grand frère ne savait pas ce genre
07:17de choses.
07:18J'ai eu une vie exceptionnelle avec ma mère.
07:19La réalité, c'est que c'était un peu différent.
07:21Stabilité, du coup, aux 16 ans de ta sœur, qui bascule à nouveau deux ans plus tard.
07:27Exactement.
07:28À mes 9 ans, ma maman décède.
07:31Donc ma sœur a 18 ans.
07:32On est 4 frères et sœurs, en plus d'elle.
07:34Au total, on était 5.
07:35Et à 18 ans, elle décide de reprendre toute la fratrie pour pouvoir nous élever.
07:39Ce qui a vraiment chamboulé sa vie aussi, en fait, si tu veux.
07:42Elle était en couple, elle avait quelqu'un.
07:44Ce mec-là l'a quitté, je peux le comprendre.
07:46Mais moi, à mon âge, je n'ai pas envie d'être père de 4 gamins.
07:53Donc, non, ma sœur, c'est ma raison de vivre aujourd'hui encore.
07:57Elle a changé ma vie.
07:58Je ne serai jamais là où j'en suis sans elle.
08:00J'ai eu la chance de la rencontrer et c'est elle qui a eu cette fameuse histoire de cadeau
08:04abandonné.
08:05Tu m'as appris qu'on pouvait accepter ou refuser un héritage et à ce moment-là,
08:10est-ce que tu peux nous raconter ce qui arrive sur les épaules de ta sœur qui a tout juste
08:1318 ans ?
08:14À 18 ans, tu as toujours vu ta mère galérer, malade, tes frères et sœurs en foyer.
08:19Ta mère décède, le notaire te dit « il y a un héritage ».
08:22À ce moment-là, qu'est-ce que tu te dis quand tu as 18 ans ?
08:25Tu te dis « purée, j'ai un héritage, je vais l'accepter ».
08:27Enfin, la sortie du tunnel.
08:28Clairement, ça va m'aider.
08:29Boum, l'héritage, 57 000 euros de dette.
08:31Donc, ça, c'est bon à savoir, il ne faut pas toujours accepter les héritages, tu vois.
08:35Et à 18 ans, elle n'en était pas au courant.
08:36Donc, elle a dû se retrouver dans une situation où elle avait 4 gamins à élever, 18 ans,
08:41arrêter ses études.
08:42Après, la chance qu'elle a eue, c'est que ma sœur Nadia, qui à l'époque avait 17 ans,
08:45a eu 18 ans.
08:47Donc, elle aussi a dû arrêter ses études et commencer à nous élever aussi.
08:49Mais pour payer cette dette, elle a dû travailler deux fois plus.
08:52Donc, elle a commencé dans la vie, si tu veux, en négatif.
08:54C'est un peu incroyable.
08:56Toi aussi, c'est ton contexte.
08:57À ce moment-là, tu es pré-ado.
08:58Quel pré-ado es-tu ? Comment tu bascules dans l'adolescence ?
09:01Est-ce qu'il y a la première rage entrepreneuriale qui fait que tu commences à lancer des choses,
09:06tu cherches à créer les instruments de ton indépendance ou tu es plutôt tout l'inverse,
09:10une adolescente introvertie, complexée ?
09:12Comment ça se passe pour toi ?
09:14Non, j'ai toujours été une adolescente.
09:16Alors, très, très difficile, ma sœur te dirait, parce que j'avais cette envie de m'en sortir.
09:20En fait, au début, quand ma maman est décédée, je me suis un peu laissée sombrer.
09:25Et je me souviendrai toute ma vie.
09:26Ça va peut-être choquer, tu verras.
09:27Mais je me souviendrai toute ma vie que ma sœur me disait, il faut que tu travailles à l'école,
09:30il faut que tu t'en sortes, parce que si tu travailles pas à l'école, tu finiras à la rue.
09:33Tu vas finir comme maman.
09:35Et moi, je ne faisais rien à l'école.
09:36Et quelque chose qui m'a énormément marquée, un jour, ma sœur me prend,
09:39me donne, tu vois, une espèce de petite canette.
09:44Et elle me met dans la rue, elle me dit, bah tiens, commence tout de suite ta nouvelle vie et n'attends pas.
09:48Donc en gros, elle m'a mis dans la position d'un SDF en train de demander de l'argent, tu vois.
09:52Et ça peut choquer aujourd'hui, mais ça a été un déclic pour moi.
09:55Je me suis dit, non, je peux pas me retrouver dans cette situation.
09:56Et j'avais quoi ? Je devais avoir 12, 13 ans.
09:58Et c'est à partir de là où je me suis dit, il faut vraiment que je m'en sorte dans la vie,
10:01que ce soit avec les études ou avec autre chose.
10:03Donc à 16 ans, j'ai commencé à travailler.
10:05Tu vois, ma sœur me paye des études privées, vraiment privées.
10:07J'étais en L, on était 7 en classe.
10:11On avait une table, le prof était au milieu de la table, donc t'es obligé de suivre des comptes.
10:14C'est vrai.
10:15En fait, elle m'a tannée pour que j'aie le baccalauréat.
10:18Donc elle a vraiment voulu que j'aille jusqu'au bac.
10:19Et elle me dit, si après le bac, tu veux arrêter, t'arrêtes.
10:22Mais tu faut que t'aies ton bac, parce que moi, j'ai pas eu la chance de l'avoir, tu vois.
10:25Je vais jusqu'au bac.
10:26Arrivé au bac, elle me dit, t'es sûre maintenant que tu veux arrêter ?
10:29Je me dis non.
10:30Je commence des études à l'université de Saint-Étienne.
10:33Et si tu veux, j'avais toujours ce mal-être du décès de mon frère.
10:36J'avais toujours ce mal-être de mon enfance, du fait que j'ai été violée de mes 9 ans à mes 16 ans
10:40et que ma famille n'était même pas au courant.
10:42Et je me disais, en fait, c'est simple, c'est où je me fous en l'air,
10:45où j'essaye de trouver une solution et de partir loin.
10:48Entre temps, je rencontre ma femme qui, bien sûr, ne veut pas de moi.
10:50Elle m'a fait courir 5 ans avant de me dire oui.
10:53Ça s'appelle maintenant faire une Julie.
10:54Exactement.
10:55C'est 5 ans de liste d'attente.
10:56C'est clair, c'est faire une Julie.
10:58Du coup, je prends littéralement un globe du monde que je fais tourner
11:02et je pose mon doigt et ça tombe sur New York.
11:04Richeuse, il n'y avait que New York.
11:08Je te jure que c'était l'endroit où je ne voulais pas aller en plus, je sais.
11:11Je n'ai jamais été attirée par New York, jamais attirée par les Etats-Unis.
11:14Et là, je me dis, comment je peux aller à New York ?
11:16J'ai toujours été comme ça, je me donne un objectif et comment je vais y aller ?
11:19Et là, je commence à regarder sur Internet et je tombe sur séjour au père.
11:23Je me dis pas mal, j'avais mis plein d'argent de côté,
11:25parce que je travaillais depuis mes 16 ans, je travaillais dans une boulangerie et tout.
11:28Donc, le peu d'argent que j'avais, je le mettais de côté dans une tirelire.
11:30Je casse ma tirelire, j'ai 3 000 euros dedans.
11:323 000 euros dans ma tirelire, partir en tant qu'opère, 1 500.
11:35Franchement, c'est un truc de dingue.
11:38Et du coup, là, je pars en tant qu'opère à New York dans une famille incroyable
11:43avec qui je suis toujours en contact aujourd'hui, tu vois.
11:45Et c'est la première fois de ma vie,
11:47première fois où je vois un père, une mère et un enfant ensemble et s'aimer.
11:53Et c'est la première fois de ma vie où je suis vraiment dans une maison
11:56où j'ai cette stabilité-là, tu vois.
11:57Et c'est important pour moi de le dire parce qu'ils m'ont aimée comme une fille.
12:01J'ai passé deux ans avec eux et ils m'ont aimée comme leur fille.
12:03Et ils m'ont donné une confiance en moi que je ne pensais pas possible.
12:07Ils avaient réussi dans leur vie.
12:08Aux États-Unis, t'as une fille opère, t'as une bonne situation.
12:11En général, les gens qui n'ont pas d'argent...
12:13Sors-toi de New York.
12:14Tu prends pas de jeunes filles opères.
12:16C'est la première fois de ma vie, déjà, où j'ai vu qu'une femme pouvait être professionnelle
12:21et surtout réussir.
12:23Elle gagnait plus que le mari, tu vois.
12:25Pour moi, ces visions-là, je les avais pas.
12:27Enfin, j'avais ma sœur qui était une battante mais qui galérait pour toucher 2 000 balles par mois.
12:31Elle, elle touchait plus de 300 000 à l'année, tu vois.
12:34Et je me disais, mais attends, une femme peut faire ça.
12:36Dis-toi, j'ai 18 ans à l'époque, 18 ans et demi.
12:39J'y suis restée pendant deux ans.
12:41Je reviens de ça, je commence à travailler dans une société qui s'appelle EF,
12:44pour pas les nommer, qui est séjour linguistique.
12:47C'est avec eux que j'étais partie en tant qu'opère.
12:49Et là, pareil, j'ai continué à grandir parce qu'à EF, il n'y avait que des femmes fortes.
12:52C'est-à-dire qu'ils plaçaient en tant que managers les femmes.
12:55Et je me suis dit, mais waouh, les femmes ont une place dans ce monde, tu vois.
12:58Et je suis partie dans une autre structure, dans le digital,
13:01et Maïès m'a débouchée en tant que première femme forte pour un pays français.
13:06Ils se sont développés en France, donc ils m'ont choisie comme étant la développeuse du marché français.
13:10Donc, c'est vraiment toutes ces étapes-là dans ma vie,
13:13toutes les personnes que j'ai rencontrées, les femmes aussi qui ont été des vrais rôles modèles
13:17et qui m'ont aidée et qui m'ont soutenue.
13:19C'est-à-dire que moi, quand j'ai commencé à prendre ce nouveau rôle en tant que Maïès,
13:22je me posais des questions, je me disais, mais est-ce que je suis capable de développer un marché ?
13:26Alors que j'ai toujours été commerciale et j'ai toujours aimé ça.
13:28C'est clair, t'as ça dans le sang.
13:30Mais c'est sûr, j'ai toujours aimé écouter les histoires des autres
13:33et comprendre comment je pouvais les accompagner.
13:35Quoi de mieux que d'être une commerciale pour ça, tu vois ?
13:37Une vraie, pas une vendeuse de tapis.
13:39Ça, c'est les scrocs.