«Sister-ship» d'Elisabeth Filhol et les films «Megalopolis» et «Mother Land»

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00:007h-9h, Europe 1 Matin, le livre du jour Nicolas Caro ce matin, nous allons donc traverser
00:06le système solaire, rien que ça ! Direction Titan, le satellite de Saturne, satellite
00:10certes, mais qui est-ce qui ressemble le plus à notre bonne vieille planète Terre ? Planète
00:14qui fatigue et qui croule sous le poids de l'humanité, alors est-ce qu'il ne faudrait
00:17pas penser à en coloniser une autre ? À partir sur Titan, c'est ce qui se passe
00:21dans Sistership, chez P.O.L. signé Elisabeth Fillol.
00:25Sistership, c'est quoi donc ? Et oui, les Sistership, ce sont ces navires
00:28jumeaux comme l'était début XXe le Titanic, l'Olympique et le Britannique, les bateaux
00:32de la White Star Line, et bien là, ils ont le même nom sauf le Britannique remplacé
00:36par le gigantique et la différence aussi, bien entendu, c'est que ce ne sont pas des
00:39bateaux mais des vaisseaux spatiaux, capables donc de rejoindre Saturne.
00:43Je ne suis pas sûr d'embarquer sur un vaisseau qui s'appellerait le Titanic, bon, c'est
00:47pas la porte à côté Saturne non plus ! Mais on est en 2097 et à ce moment-là la
00:51technologie nous permet de le faire à force de multiplier les possibilités de propulsion
00:55tout en ayant suffisamment de matériaux et de ressources encore pour les construire
00:59et les armer.
01:00Selon les spécialistes, c'est une petite fenêtre de tir, dernière chance pour les
01:04humains de conquérir une autre planète et de s'évader.
01:07Pas seulement les humains d'ailleurs, l'équipage de l'Olympique, avec lequel on voyage, transporte
01:11aussi des cuves pleines de gamètes mâles et femelles et de génomes de tout un tas
01:14d'espèces parce que oui, Titan possède de nombreuses caractéristiques favorables
01:19mais enfin c'est pas gagné, il faut tout y bâtir et essayer de survivre et importer
01:23toutes les formes de vie.
01:24C'est une sorte d'arche de Noé.
01:26Voilà, alors on suit le voyage avec ce que ça comporte de lenteur parce que c'est de
01:30la science-fiction mais c'est pas un roman d'action, c'est pas un space opéra avec
01:33des problèmes à résoudre tout le temps ou des attaques extraterrestres, c'est la
01:36vie à bord avec Milena, l'intelligence artificielle, il y a un côté 2001, Odyssée de l'espace
01:42si vous voulez, on flotte dans l'espace et on se pose mille questions sur la condition
01:46humaine, c'est un roman assez virtuose je dois dire, qui vous emmène dans une autre
01:50dimension.
01:51Et alors, ils y arrivent sur Saturne ?
01:52Ah bah vous savez !
01:54Sister Chip donc signé.
01:55Mais ça se termine comme ça commence, je vous dis que ça.
01:57Elisabeth Filliol, Sister Chip chez POL, merci Nicolas Caro, le cinéma, la sortie
02:03incontournable cette semaine, Laurie Cholevas, c'est le dernier, Francis Ford Coppola.
02:07Mégalopolis, le film qui divise depuis sa présentation au dernier Festival de Cannes
02:11mais c'est vrai que c'est à voir, c'est quand même l'oeuvre de sa vie, sûrement
02:14son dernier film, il l'a financé lui-même, ça fait des années qu'il travaille dessus,
02:18120 millions de dollars de budget et Francis Ford Coppola s'est ruiné pour réaliser un
02:22rêve qu'il mûrit depuis près de 50 ans.
02:24Rien que pour ça, ça vaut bien un petit ticket pour le ciné.
02:27Alors c'est compliqué de résumer Mégalopolis, finalement c'est lui qui le fait le mieux.
02:31Pour Francis Ford Coppola, c'est une fable de science-fiction qui fait de New York la
02:35nouvelle Rome afin d'en compter le déclin.
02:37On suit le personnage joué par Adam Driver, César, un artiste de génie qui cherche à
02:42se projeter dans un avenir utopique et idéaliste.
02:46Ne laissons pas le présent détruire l'avenir.
02:52Est-ce que cette société, ce mode de vie, sont les seuls à notre disposition ?
02:59C'est un film fou, original, des paysans, qui permet de réfléchir au futur, on en
03:03prend plein les yeux.
03:04Ce qui est sûr, c'est que c'est hors du commun, il faut vraiment le prendre comme
03:06une oeuvre.
03:07C'est une proposition.
03:08Autre film que vous avez retenu pour nous cette semaine, un film d'horreur, efficace.
03:13Très efficace.
03:14Motherland du maître du cinéma d'horreur, Alexandre Aja, à qui l'on doit attention,
03:18ou encore la colline à des yeux.
03:19C'est l'un des rares cinéastes français de genre à avoir fait carrière aux Etats-Unis,
03:23il est très fort.
03:24Avec Motherland, c'est l'histoire d'une mère courageuse jouée par Alé Béry et
03:28ses deux fils.
03:29Ils vivent reclus dans une maison isolée, située en bordure d'une forêt maléfique.
03:32Et leur unique source de sécurité réside dans le fait de ne jamais quitter les lieux,
03:36c'est-à-dire qu'ils sont reliés à la maison par des cordes.
03:39Cette corde est vitale.
03:42Ne jamais la lâcher.
03:45Dites-le, ne jamais la lâcher.
03:48Peut-être que le monde existe toujours.
03:51Et donc ils vont la lâcher.
03:53Il faut aller voir ce film pour comprendre toute cette métaphore sur le cordon ombilical,
03:59la notion de lien familial, l'emprise maternelle aussi, on s'éloigne vraiment du film d'horreur
04:03classique.
04:04C'est très efficace, très bien joué, très psychologique.
04:06Alexandre Aja, c'est le fils d'Alexandre Arcadie, pour ceux qui ne le connaissent pas.
04:09Je l'adore.
04:10Et je ne le savais pas, vous me l'apprenez.
04:11Il a le même prénom, mais pas le même nom que son père.
04:14C'est original.
04:15Pourquoi pas.
04:16Merci beaucoup Laurie Choleva.
04:17Merci Nicolas.
04:18Merci Vincent.

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