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00:00La culture de la noix ne se porte pas bien, alors la filière lance un plan d'urgence Thibaud Delmarle.
00:05Bonjour Fabien Joffre.
00:06Oui bonjour à tout le monde.
00:07Merci d'être avec nous ce matin, on va parler dans un instant de ce plan d'urgence.
00:11D'abord la récolte de cette année, qu'en est-il alors pour la récolte qui commence ?
00:16Malheureusement elle se prépare, donc ça c'est plutôt bien, mais la récolte ne va pas être bonne pour la deuxième année consécutive.
00:23Il y a trois ans on avait une très belle récolte.
00:26Malheureusement une crise économique parce que partout dans le monde tout le monde avait une grosse récolte en même temps.
00:31Donc c'était l'année 2022, l'année dernière on avait divisé par deux la récolte et cette année on rebaisse de 30%.
00:37Donc ça va faire un seul tiers par rapport à il y a deux ans.
00:40Donc chaque année il y a des difficultés différentes, la météo, la concurrence.
00:45Vous avez donc décidé, la filière, de lancer un plan d'urgence.
00:50Qu'est-ce qui vous présente comme plan ? Quel est votre projet ?
00:54Le projet c'est d'aider les agriculteurs, notamment à sauver le potentiel de production.
00:59Donc surtout sauver les arbres.
01:01Et l'idée c'est d'avoir des potentiels de verger qui continuent à pouvoir donner le maximum.
01:08En tant que producteur, pour être concurrentiel sur le plan mondial, il faut arriver à produire deux tonnes hectares à peu près.
01:15Et c'est vrai qu'avec les aléas climatiques que l'on a eu, on a beaucoup de potentiel de production,
01:20on a les vallées touchées par la maladie, touchées par des facteurs de production que l'on n'a plus aujourd'hui,
01:26qui font qu'aujourd'hui on a besoin de densifier nos plantations.
01:30Donc c'est de la replantation, c'est de la restructuration de verger.
01:33Et pour ça on demande un appui de l'État pour que les producteurs puissent garder leur potentiel de production.
01:39Ça va coûter combien ? Vous l'estimez à combien ?
01:41On l'estime à 20 millions d'euros sur cinq ans.
01:44Quand vous dites densifier, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:47On arrache certains arbres pour en mettre d'autres.
01:50Racontez-nous très concrètement comment ça se passe.
01:52Ça s'appelle un plan de rénovation des vergers.
01:55Pour l'instant il n'est autorisé que pour des nouvelles plantations.
01:57Nous ce qu'on demande c'est de pouvoir arracher les arbres morts au milieu des plantations,
02:01de pouvoir les changer et retrouver le même potentiel de production.
02:06Il y a aussi la restructuration, c'est-à-dire couronner les arbres.
02:09C'est-à-dire qu'on coupe la tête pour qu'ils repartent et qu'ils ressortent des branches neuves.
02:15Malheureusement, quand on fait ça, quand on restructure un arbre,
02:18on est reparti pour trois ou quatre ans sans production.
02:20C'est pour compenser ce manque de production chez les nusiculteurs.
02:24L'idée c'est de produire plus de quantité de noix par hectare.
02:31C'est donc ça la grande idée de ce projet ?
02:34Tout à fait, c'est tout à fait le projet.
02:36L'autre chose c'est de pouvoir aider.
02:38On va régulièrement au ministère.
02:40On a des problèmes comme le milieu dans la vigne de champignons qui s'attaquent à nos cultures
02:45dû à l'excès d'eau.
02:47C'est vrai qu'il faut qu'on nous laisse des moyens de pouvoir produire,
02:50notamment avec des produits phytosanitaires.
02:52Quand nous on est malade, on a besoin d'antibiotiques.
02:55Et quand nos plantes sont malades, on a besoin de certains produits phytosanitaires.
02:58Vous demandez un allègement des normes ?
03:00Qu'est-ce qu'on demande précisément sur cet aspect-là ?
03:03En France, on est plus, plus, plus.
03:05On demande juste un alignement avec les normes européennes.
03:08Et ça nous suffirait à pouvoir lutter contre les champignons et contre les ravageurs
03:15qui sont nos deux principaux attaquants.
03:18J'imagine que vous allez essayer d'en discuter peut-être avec le ministère de l'Agriculture.
03:22Vous venez d'avoir une toute nouvelle ministre de l'Agriculture.
03:25Vous espérez pouvoir apporter ces sujets sur son bureau ?
03:29On sait que les sujets de l'agriculture sont très nombreux.
03:32Oui, mais tout à fait.
03:34Ça fait suite aux manifestations de cet hiver,
03:37où les agriculteurs ont demandé à ce qu'on leur lâche un peu la grappe.
03:42C'est-à-dire qu'on les laisse produire.
03:44Depuis la nuit des temps, les agriculteurs se sont adaptés aux changements climatiques.
03:47On a toujours su le faire.
03:49Mais c'est qu'aujourd'hui, on n'a plus les moyens de pouvoir lutter contre.
03:52Donc, problème de produits phytosanitaires.
03:54Et l'autre chose, c'est le stockage d'eau.
03:57Ça fait longtemps qu'on en parle.
03:58Et effectivement, on voit bien qu'il n'arrête pas de pleuvoir depuis deux ans.
04:02Et on est quand même malheureux, dans ce pays, de ne plus pouvoir faire de réserve hivernale.
04:07Comme ça, c'est toujours fait depuis des siècles.
04:09Vous parlez des bassines ?
04:10Oui, des retenues d'eau dans les fonds de vallée.
04:12Ce ne sont pas des bassines, ce sont des étangs, tout simplement.
04:15Ce sont des étangs qu'il suffit de faire récupérer les eaux pluviales de surface.
04:20Faire des retenues d'eau et pouvoir s'en servir pendant l'hiver.
04:23On a l'impression qu'on ne s'adapte plus aux changements climatiques
04:26tels qu'on a su le faire depuis la nuit des temps.
04:29En un mot, les nusiculteurs pourraient se mobiliser, comme appellent certains syndicats,
04:33dès les prochaines semaines, dès les prochains jours, pour accéder aux demandes que vous évoquez ?
04:37C'est bien possible.
04:39Malheureusement, les trésoreries des exploitations sont en berne.
04:44Avec des courts termes qui sont vraiment en difficulté.
04:49Pour vous faire un lien avec le chiffre d'affaires NOA depuis deux ans,
04:53on faisait 50 millions d'euros il y a deux ans.
04:55L'année dernière, 40 millions d'euros.
04:57En 2022.
04:59D'habitude, on fait 50 millions d'euros sur le bassin sud-ouest qui sont reversés aux agriculteurs.
05:03Il y a deux ans, on a fait 40 millions d'euros.
05:05L'année dernière, on a fait 25 millions d'euros.
05:08Cette année, on va faire entre 20 et 25 millions d'euros.
05:11C'est moitié de ce qu'on faisait d'habitude.
05:13La filière NOA qui lance un plan d'urgence pour lutter contre cette baisse de la rentabilité de la nusiculture.
05:20Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Fabien Joffre.
05:23Vous êtes le président d'Internois Sud-Ouest.
05:25Merci d'avoir été avec nous.
05:26Merci à vous.
05:27Interview à retrouver sur francebleu.fr et sur l'application ici.