• il y a 2 mois
Bruno Retailleau, Anne Genetet ou encore Geneviève Darrieussecq… Que ce soit pour leur conservatisme, leur inexpérience ou leur discrétion, les nouveaux ministres essuient de vives critiques. Gabriel Attal a aussi mis en garde son successeur contre des reculs sur «l’IVG, la PMA ou les droits des LGBT».

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Transcription
00:00Le pacte Réac, Michel Barnier et Emmanuel Macron se sont accordés sur le gouvernement le plus conservateur depuis l'ère Sarkozyste.
00:06Pour la gauche, la démocratie est bafouée. Alors pouvait-on s'attendre à une telle droitisation ?
00:11Mais surtout, à quoi peut-on s'attendre maintenant pour entamer ces discussions ?
00:14J'ai une question très simple mais qui peut être parfois compliquée à vous poser, Alexandra et Jonathan.
00:18Si vous deviez qualifier ce nouveau gouvernement avec un seul mot, quel serait-il, Alexandra ?
00:23Alors au début, j'avais pensé à baroque et en fait, je pense que ce n'est pas assez fort, je dirais plutôt fragile.
00:28Et si on devait l'expliquer en quelques mots, je trouve qu'au niveau du symbole, déjà, il ne s'est pas passé 24 heures.
00:37Déjà, alors un détail mais qui est symbolique, ce matin, ils sont tous arrivés en retard.
00:42Ils avaient rendez-vous pour le petit-déj à 8 heures. À 8 heures, il n'y avait personne.
00:46Ils sont tous arrivés très en retard. Donc je trouve qu'au niveau du symbole, c'est assez dingue.
00:51Hier, il y a eu des déclarations. Le ministre de l'économie qui a dit qu'il fallait aider les sociétés, c'était ça, sa feuille de route.
00:59Et un peu plus tard, le premier ministre qui dit en direct qu'au contraire, il va falloir faire payer, taxer les plus fortunés,
01:11peut-être les plus grosses entreprises. Donc déjà, on sent que ce n'est pas évident.
01:16Quelles vont être les relations entre le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et le ministre de la Justice, Didier Migaud,
01:24qui vient plutôt de la gauche, quand on sait que déjà, structurellement, les relations entre l'Intérieur et la Justice sont toujours compliquées.
01:31Alors là, on imagine le grand écart et à quel point ça va être compliqué. Bref, on pourrait en lister plein des trucs comme ça
01:38qui font qu'on ne voit pas bien comment ce gouvernement va pouvoir tenir la route très longtemps.
01:44Jonathan, toi, quel est ton mot pour définir ce gouvernement ?
01:48Rabougrie et bancale, mais en gros, plutôt sur le fait que l'assise politique de ce gouvernement est sûrement la plus faible de l'histoire de la Vème République,
01:54puisqu'on a aux commandes le groupe LR, qui est un groupe de même pas 50 députés à l'Assemblée,
01:59et qu'on a bien vu ces derniers jours et ces dernières semaines que c'est loin d'être l'union sacrée dans l'ancienne majorité présidentielle.
02:06Que ce soit Gabriel Attal qui joue sa carte sur le centre-gauche, qui se redécouvre de centre-gauche maintenant qu'il est hors du gouvernement.
02:12Que ce soit Le Modem qui continue de s'interroger sur est-ce qu'on a vraiment raison d'être monté dans ce train-là.
02:19Donc voilà, il y a une fragilité à l'Assemblée, et comme c'est à l'Assemblée que beaucoup va se jouer,
02:23je pense que c'est assez raccord de dire qu'ils sont idéologiquement baroques et politiquement bancales.
02:31Il y a déjà Pitcher 42 dans le chat qui, lui, nous dit je vois plutôt un gouvernement qui va être bloqué par le parlementaire, donc par l'Assemblée nationale.
02:39Est-ce qu'on peut s'attendre en effet à ce que ce gouvernement soit très rapidement censuré ?
02:43Il me semble que ça a été annoncé, la gauche en tout cas, la gauche a dit qu'elle voulait le faire.
02:50Le RN, j'ai l'impression que le RN veut, c'est de toute façon qu'il est un peu maître du jeu,
02:56donc il n'a pas intérêt à faire tomber ce gouvernement tout de suite.
03:01Je pense qu'il va s'amuser à regarder les uns et les autres se débatouiller comme ils le peuvent.
03:07La gauche a déclaré qu'elle allait déposer une motion de censure, mais c'est la gauche seule qui ne peut pas faire tomber ce gouvernement.
03:15Oui, je pense qu'à court terme, c'est la discussion budgétaire qui va occuper.
03:18Donc ça, c'est à peu près le seul texte que ce gouvernement est en situation de faire passer.
03:23Il y a toutes les chances que ça se finisse par un coup.
03:25Comment ça se passe ? C'est quoi ce texte ? Parce que je sais qu'on en a beaucoup parlé de ce moment.
03:28C'est tout ce qui cadre les budgets des différents ministères, donc aussi des arbitrages politiques,
03:32donc des priorités qui se concrétisent, des coupes budgétaires aussi qui doivent être assumées politiquement.
03:39Donc c'est un peu un moment de clarification.
03:41Là, on était plutôt dans une période où le travail ne pouvait pas vraiment se faire,
03:46ou en tout cas le débat parlementaire ne se faisait pas parce que la session n'est pas ouverte,
03:49elle s'ouvrira à début octobre, mais qu'on n'avait même pas le côté cadrage budgétaire tel que le gouvernement le posait,
03:55parce qu'on était face à un gouvernement démissionnaire qui n'avait pas de légitimité pour le faire.
03:58Là, on essaye de sentir dans les demi-mots, les sous-entendus, les rapports de force qui sont en train de se mettre en place
04:05ce qui peut sortir de cette feuille de route barnière.
04:07Le discours de politique générale, pareil, est censé quand même brosser les grandes lignes de l'action envisagée.
04:13Donc ça, c'est d'ici encore une dizaine de jours.
04:16Mais je pense que la censure est évidemment vers le nouveau front populaire,
04:21à partir du moment où on s'attendait à un gouvernement de droite qui va mener une politique de droite,
04:25avec quelques oripeaux de la Macronie qui créent une forme de continuité.
04:29Il y a une motion de censure de principe.
04:31Les orientations, quel que soit le niveau de radicalisation à droite,
04:36ce n'est pas compatible avec les valeurs de la gauche.
04:38Et après, le RN, oui, c'est dans la position confortable que leur a offert Emmanuel Macron d'arbitre des élégances.
04:44Là, je pense qu'ils ont intérêt à...
04:46Quand on voit la nomination de Bruno Retailleau à l'intérieur, c'est clairement un signal.
04:49Quand on voit les premiers mots de Bruno Retailleau et sa grille de lecture,
04:52ça va être l'artisan de la mensuétude du RN.
04:56C'est quoi ses premiers mots à Bruno Retailleau ?
04:57Rétablir l'ordre, rétablir l'ordre, rétablir l'ordre.
04:59Enfin, on sent qu'il y a... De toute façon, on ne découvre pas.
05:01Autant avec Michel Barnier, on pouvait s'interroger sur qui est Michel Barnier.
05:04Est-ce que c'est le fantasme de l'homme de centre droit des années 2000 ?
05:08Ou est-ce que c'est le candidat de la primaire de 2021, très radicalisé pour parler aux adhérents de LR ?
05:14Autant Bruno Retailleau, on peut lui faire beaucoup de reproches,
05:16sauf celui des va-et-vient idéologiques.
05:20C'est la droite conservatrice, réactionnaire, c'est Éric Ciotti sur le fond,
05:25c'est Éric Zemmour parfois aussi dans la grille de lecture français de papier,
05:30remise en cause du droit du sol, subversion migratoire, lien entre immigration et insécurité.
05:35Enfin, on est dans de la droite qui tâche, quoi.
05:38Donc, il n'y a pas de surprise.
05:40Après, tout le monde se dit, non, mais c'est Michel Barnier qui fixe la feuille de route,
05:43donc ce sera forcément plus équilibré.
05:45Voilà, je pense que si Bruno Retailleau y est, c'est pas pour faire du Canada dry.
05:49C'est aussi un gage donné au Rassemblement.
05:51Totalement.
05:52On a l'impression que ça fait partie des garanties.
05:54C'est LA garantie.
05:55Pour dire que l'URN ne censure pas ce gouvernement.
05:57C'est LA garantie.
05:58Après, qu'est-ce qu'il pourra faire ?
05:59Parce que c'est aussi, il est sur le sujet qui clive le plus la Macronie,
06:01enfin, ce qui reste de la Macronie.
06:03On se souvient que la dernière loi Asie de Migration,
06:06ça avait été un moment un peu psychodramatique pour des gens
06:09qui étaient pris entre le devoir de loyauté au chef de l'État
06:12et un petit fond de valeur qui remontait à la surface.
06:15Donc, voilà, ça va pas être simple de toute façon.
06:17Il n'y a que le budget qui, honnêtement, va être un texte acquis.
06:20Pour tout le reste, ce sera chemin de croix ou croisades.
06:23Ce qui va être très intéressant, c'est le discours de politique générale
06:25mardi prochain, donc le 1er octobre, de Michel Barnier.
06:28Parce que pour l'instant, on ne sait rien.
06:30On ne sait rien sur ce qu'il veut faire, comment...
06:33On voit bien que ce gouvernement a été constitué,
06:36non pas pour mener à bien un projet précis pour le pays,
06:41mais en agrégeant des gens, des individus,
06:45en fonction des équilibres internes à la droite,
06:51si l'on peut dire, puisque la Macronie,
06:54là, c'est tous les éléments les plus à droite de la Macronie,
06:58plus la droite LR.
07:01Donc, voilà.
07:03Mais on ne sait pas ce que tous ces gens ensemble vont faire.
07:06Quel est le projet ?
07:07Même hier soir, Michel Barnier, sur France 2,
07:10a quand même resté assez évasif sur ce qu'il comptait faire.
07:14Et c'est ce discours de politique générale qui doit fixer un cap
07:17sur à quoi pourrait ressembler la politique de ce gouvernement ?
07:20Qui est censé fixer un cap, absolument.
07:22C'est là où, normalement, il dévoile quelles sont ses priorités,
07:25les projets qu'il va mener à bien,
07:28et qui va faire quoi, comment et pourquoi.
07:30Et ce sera forcément un peu ramassé,
07:32parce que d'habitude, un discours de politique générale,
07:34on s'inscrit sur un temps un tout petit peu long.
07:36Là, voilà, chacun est conscient de la fragilité du moment
07:39et de la fragilité de ce gouvernement.
07:40Donc ça devrait se restreindre sur 2-3 priorités claires.
07:44C'est là où c'est compliqué,
07:46parce qu'ils sont quand même dans un contexte de finances publiques
07:48qui, et chez LR et chez les macronistes,
07:50est censé être l'alpha et l'oméga des décisions.
07:53Et après, il y a plusieurs options.
07:54Est-ce qu'on utilise l'arme fiscale ?
07:56Est-ce qu'on se concentre sur, essentiellement, la réduction des dépenses ?
07:59Mais ça veut dire, alors qu'un des enseignements du scrutin,
08:02que ce soit côté Nouveau Front Populaire ou côté Rasselon National,
08:06c'est quand même une envie de service public,
08:08après qui se greffe avec plein d'autres choses, évidemment.
08:11Mais il y avait quand même cette idée que la puissance publique soit rétablie,
08:14que ce soit dans l'hôpital, avec la capacité à ne pas faire 40 km pour voir un gynéco,
08:18que ce soit à l'école, où on sait que le manque d'adultes a aussi beaucoup d'effets.
08:22Donc plein de domaines.
08:23La question du logement, qui est aussi potentiellement une question coûteuse.
08:26Donc voilà, on ne pourra pas faire deux en même temps.
08:30Et la question fiscale, elle va être majeure,
08:32parce que c'est Gabriel Attal, dans les jalons qu'il a posés,
08:36en disant « je suis prêt à soutenir si on ne touche pas aux impôts des classes moyennes ».
08:40En même temps, Michel Barnier, à la différence d'Emmanuel Macron,
08:43qui est lui vraiment très dogmatique sur la question fiscale,
08:45qui n'a jamais voulu y toucher, on a senti quand même des demi-mots,
08:49des intentions de se dire « je n'exclus pas une taxe exceptionnelle
08:53ou une contribution exceptionnelle des plus hauts patrimoines
08:56et des plus grandes entreprises ».
08:58Donc il va falloir trouver l'équilibre,
09:01sachant que la trajectoire budgétaire,
09:04telle qu'elle était mise sur la table par Macron et Le Maire ces dernières années,
09:09non seulement elle n'a jamais été crédible,
09:11mais elle n'a fait que s'aggraver.
09:13Bruno Le Maire, qui était arc-bouté contre, justement, la taxation des plus hauts...
09:18Qui ne savait pas ce que c'était que les super-profits au départ.
09:20Il a fini par comprendre,
09:22mais ça n'a pas conduit à des décisions politiques un peu majeures.
09:25Il y avait René Buste, au début du stream,
09:28qui nous disait dans le chat « comment faire connaître mon sentiment d'arnaque
09:30après un tel gouvernement ? Je n'ai pas voté pour ça.
09:32Et beaucoup doivent être comme moi. »
09:34On parlait de certaines garanties pour le RN,
09:37avec des personnalités comme Bruno Retailleau.
09:39On a l'impression que des garanties pour des électeurs du Mouvement Populaire,
09:41il n'y en a aucune.
09:42Est-ce qu'on pouvait s'attendre à une telle droitisation dans ce gouvernement ?
09:45Oui, bien sûr.
09:47On pouvait forcément s'y attendre.
09:50Et c'est normal que la gauche ne s'y retrouve pas.
09:54Puisque c'est clairement un gouvernement de droite
10:00et quasiment assumé comme tel.
10:03Donc la gauche a du boulot, déjà de son côté, à faire.
10:07Parce qu'il y a un boulot interne.
10:10Elle est à la fois interne,
10:12parce qu'on voit bien que ça tiraille, ça tire dans tous les sens.
10:16Et donc il faut qu'elle se mette en ordre de bataille
10:19pour justement être prête,
10:21si jamais il y a une occasion de retrouver le pouvoir.
10:29Mais je pense que la gauche,
10:31ceux qui se sentent de gauche,
10:34il va falloir qu'ils se manifestent à la fois dans la rue,
10:39il y a déjà des manifestations qui sont prévues,
10:42à l'Assemblée Nationale,
10:43parce que c'est ça qui est intéressant,
10:45c'est que l'Assemblée Nationale reprend,
10:47enfin le Parlement,
10:48mais notamment l'Assemblée Nationale reprend du pouvoir.
10:51C'est-à-dire que c'est à l'Assemblée Nationale
10:53que vont se passer le gros des débats politiques.
10:57Et ça, c'est plutôt une bonne chose.
10:59Et donc là, il faut que les élus de gauche soient prêts
11:04à ferrailler, à faire entendre leur position,
11:07mais aussi à s'unir et à définir une ligne commune, directrice,
11:14ou pas, mais en tout cas à clarifier la situation interne de la gauche.
11:19Parce qu'on a bien vu que si on en est là aussi,
11:22c'est parce qu'il y a eu des tiraillements à gauche,
11:25tout le monde n'était pas sur la même ligne.
11:27Et là, il faut absolument qu'il y ait une politique
11:32qui soit définie par la gauche elle-même.
11:34Mais si ce gouvernement est autant de droite,
11:36est-ce que c'est parce que Michel Barnier n'a même pas tenté
11:39de faire venir des ministres plutôt de gauche,
11:42ou est-ce que c'est parce que des potentiels ministres de gauche
11:44ont refusé, en tout cas, des postes ?
11:46Je pense que c'est les deux,
11:47mais je pense que ça s'est joué à l'étape d'avant, en fait.
11:49C'est qu'Emmanuel Macron, il était confronté à deux choix.
11:51Parce qu'en gros, le Bloc Nouveau Front Populaire
11:53et le Bloc un peu artificiel qui est créé aujourd'hui
11:55entre LR et les macronistes, à peu de choses près,
11:57ça représente le même poids à l'Assemblée Nationale.
12:00Donc lui, c'est simplement que sa grille de lecture, c'était
12:02« je veux nommer quelqu'un qui ne touche pas à mon bilan ».
12:05C'est-à-dire qu'on ne touche pas à la réforme des retraites,
12:06on ne touche pas à la réforme de l'assurance-chômage,
12:08on n'augmente pas le SMIC, on ne touche pas aux impôts.
12:11Tout ça, dans sa tête à lui, ça a disqualifié par nature
12:15la proposition du Nouveau Front Populaire,
12:17qui n'était pas une proposition non plus d'extrême-gauche.
12:20Je rappelle que la hausse du SMIC à 1600 euros,
12:22c'était dans le programme d'Anne Hidalgo à la présidentielle.
12:24Donc a priori, on est dans la gauche que les macronistes qualifient
12:27de républicaine, raisonnable, gauche de gouvernement.
12:29Que sur la question fiscale, on avait quand même 90% des contribuables
12:33qui n'étaient pas touchés par des hausses d'impôts,
12:35mais simplement au-dessus d'un certain seuil,
12:37qui pouvait être discuté d'ailleurs.
12:39Mais il y avait une contribution affichée et assumée
12:42des plus hauts revenus et des plus hauts patrimoines.
12:44Donc voilà.
12:45Par exemple, Emmanuel Macron a écarté cette possibilité,
12:48qu'elle soit portée d'ailleurs par une Lucie Castex,
12:51soutenue par le Nouveau Front Populaire,
12:53ou qu'elle soit portée par un Bernard Cazeneuve,
12:55parce que ça n'avait aucun sens que Bernard Cazeneuve soit nommé,
12:57si ce n'était pas pour reprendre quand même une partie
12:59ou le cœur du programme du Nouveau Front Populaire.
13:01Ça ne voulait pas dire que tout le programme serait avec le programme.
13:03Mais visiblement, il n'a pas eu les assurances non plus.
13:06À ce moment-là, c'est vrai qu'il y en a aussi certains
13:08qui semblaient reprocher au Nouveau Front Populaire
13:10de manquer d'ouverture, de ne pas avoir joué le jeu.
13:12Je pense que c'est des gens qui...
13:14Après, on est un peu dans un jeu de dupe.
13:16Tout le monde s'est focalisé sur Jean-Luc Mélenchon,
13:1820h03, le soir de l'élection,
13:20en disant rien que le programme, juste le programme.
13:22Quasiment un discours de vainqueur avec une majorité absolue.
13:25Assez vite quand même, une fois qu'ils ont passé 15 jours
13:27pour trouver le bon candidat, on aboutit sur Lucie Castex.
13:30Lucie Castex qui passe l'été à faire le tour
13:32de l'ensemble des partenaires de gauche,
13:34et qui quand même dans le discours dit
13:35qu'il y a des compromis à trouver sur chacun des textes.
13:37Ça ne veut pas dire qu'on abandonne le programme,
13:39on se fait hara-kiri parce qu'on est sous pression,
13:41mais on est prêt à trouver des compromis.
13:42Ça, personne n'a voulu l'entendre.
13:44Parce que côté centre-gauche, Gabriel Attal,
13:46tous ces gens qui se revendiquent,
13:48qui sont issus de la gauche,
13:49ils étaient quand même embarqués dans autre chose depuis des années.
13:52Et ils ont quand même aussi contribué au fait que
13:54c'était difficile de rendre crédible
13:57un élargissement de la majorité du Nouveau Front Populaire.
14:00Et une fois que tout ça a été écarté,
14:02il ne restait pas beaucoup de solutions.
14:04Nommer un macroniste, c'était quand même compliqué
14:06après avoir fait 20% au premier tour.
14:08Et alors qu'un des gros enseignements,
14:10c'était l'envie d'alternance et d'autres choses.
14:12Et après, c'est dans une logique très parlementaire
14:14de dire on va prendre un groupe pivot.
14:16C'est-à-dire un groupe qui ne rassemble pas de majorité derrière lui,
14:19mais qui est suffisamment bien placé
14:21pour ne pas avoir le rejet du Rassemblement National.
14:24Donc c'est là où Macron a décidé
14:26et doit assumer d'avoir fait du RN l'arbitre
14:28de cette séquence-là.
14:30C'est que la principale force de Barnier,
14:32même par rapport à Xavier Bertrand,
14:34même par rapport à d'autres candidats potentiels de la droite,
14:36c'était que le RN était prêt à lui donner sa chance,
14:38comme il disait.
14:39Donc voilà, on est dans cette difficulté
14:41et ça va être sa première difficulté,
14:43c'est d'avoir une assise hyper friable,
14:45au-delà des LR,
14:47parce qu'on voit que Gabriel Attal,
14:49ce n'est pas un chèque en blanc qu'il a signé.
14:51Il a tout intérêt à se faire le fer de lance
14:53des macronistes mal à l'aise.
14:55N'empêche que, quand on regarde bien
14:57le programme que proposait le NFP,
14:59donc la gauche,
15:01mine de rien, ça correspond à peu près
15:03à ce dont beaucoup de gens ont envie,
15:07c'est-à-dire revitalisation des services publics.
15:10Et on voit bien que ça, c'est une demande,
15:12c'est une des principales demandes
15:14des Français.
15:16Et taxation des plus fortunés,
15:18qu'est-ce qu'on entend,
15:20qu'est-ce qu'on a entendu hier soir
15:22sur France 2, le Premier ministre,
15:24Michel Barnier, qui parle de taxation des plus fortunés.
15:26Enfin bref, le programme,
15:28alors certes, c'est vrai que
15:30Jean-Luc Mélenchon a fait
15:32beaucoup de mal au NFP,
15:34en effet,
15:36Jonathan l'a rappelé en se présentant à 20h02
15:38en disant rien que le programme.
15:40Du coup, ça a braqué tout le monde.
15:42Mais, mine de rien,
15:44la gauche avait réussi à trouver
15:46quelqu'un qui convenait
15:48à tous les différents partis
15:50et avec un programme
15:52qui, on s'en rend compte aujourd'hui,
15:54tenait vraiment la route.
15:56Parce que services publics, augmentation du SMIC,
15:58tout le monde voit bien que là,
16:00la politique de l'offre,
16:02ça ne marche plus.
16:04Il faut une politique de la demande
16:06qui soit beaucoup plus
16:08forte. Et donc, augmentation du SMIC,
16:10ça paraît important. Taxation
16:12des plus fortunés.
16:14Donc, mine de rien, il y avait un programme.
16:16Il y a des dissensions internes.
16:18Donc ça, il faut impérativement que la gauche arrive
16:20à s'unir
16:22vraiment ou à décider
16:24qui prend le lead ou pas.
16:26Mais il y a un programme qui est intéressant.
16:28Voilà.
16:30Je pense qu'il ne faut pas désespérer
16:32quand on est à gauche. Certes, le moment
16:34est difficile. Mais à la limite, il vaut mieux que ce soit
16:36un gouvernement qui, au moins,
16:38c'est clair. Quand vous avez
16:40Bruno Retailleau
16:42au ministère de l'Intérieur, vous ne pouvez pas
16:44espérer qu'un
16:46femme ou un homme
16:48de gauche ait envie d'entrer
16:50dans ce gouvernement. Ce n'est pas possible. Vous ne pouvez pas
16:52faire une politique en même temps avec
16:54un ministre comme Bruno Retailleau
16:56et comme d'autres.
16:58Il n'est pas le seul à avoir cette
17:00connotation très conservatrice, voire réac.
17:02Donc, c'est normal que la gauche n'y figure pas.
17:04Mais la gauche a
17:06plein d'atouts dans sa poche.
17:08Elle a des gens qui tiennent la route.
17:10Elle a un programme qui tient la route.
17:12Maintenant, il y a du
17:14taf interne à mener.
17:16Et ça, ça va être fait, je pense.
17:18Et les électeurs de gauche, je pense qu'il faut
17:20qu'ils continuent à montrer qu'ils sont là. Ils n'ont pas lâché
17:22l'affaire. Ils continuent à y croire
17:24pour être prêts le moment venu.
17:26Sur la question d'une potentielle censure du gouvernement,
17:28il y a une question d'oncle Archibald
17:30qui demande pourquoi une censure du RN pèse
17:32plus qu'une censure du NFP pour Macron
17:34alors qu'ils sont moins nombreux.
17:36Non, mais en fait, il n'y a pas de censure possible
17:38uniquement du NFP ou uniquement du RN.
17:40La question, c'est à quel moment il y a une coagulation
17:42des oppositions qui, pour des raisons
17:44différentes, évidemment qu'il n'y aura pas de corpus
17:46commun entre le Nouveau Front Populaire
17:48et le RN pour partager.
17:50À part 49.3 où tout le monde peut dire
17:52déni de démocratie et ça, ça peut permettre de
17:54rassembler. Mais fondamentalement, c'est
17:56simplement pour qu'il y ait la majorité suffisante,
17:58il faut que ces deux groupes
18:00votent la censure au même moment.
18:02Ce qui est acquis et ce qui est dans la tradition de la gauche
18:04qui a été réaffirmé par tous les leaders, c'est qu'il n'y aura
18:06pas la gauche qui viendra voter
18:08une motion de censure déposée par le RN.
18:10En revanche, la question, c'est comme la gauche
18:12a déjà annoncé qu'eux demanderaient
18:14la censure en plusieurs occasions, après le budget
18:16potentiellement, mais sûrement après aussi,
18:18c'est à quel moment le RN décide
18:20d'apporter ses voix derrière cette démarche
18:22initiée par la gauche. Et là, effectivement,
18:24le gouvernement tomberait. Encore une fois,
18:26la censure ne crée pas de nouvelles élections,
18:28elle simplement fait tomber un gouvernement.
18:30Et c'est là où je pense que c'est important que les électeurs de gauche
18:32aussi aillent en tête, que les plats peuvent repasser.
18:34En gros, Emmanuel Macron, comme je le disais tout à l'heure,
18:36il avait deux options. Il a choisi l'option
18:38qui était la plus proche de la continuité du macronisme,
18:40c'est ça aussi qui interpelle et qui choque
18:42beaucoup d'électeurs, que ce soit
18:44à gauche ou que ce soit à l'extrême droite, qui ont le sentiment que
18:46leur vote n'a pas été
18:48pris en compte. Mais une fois
18:50que si on se dit que ce gouvernement est fragile, si on se dit
18:52que la majorité est friable, que l'avenir est bancal,
18:54on peut tout à fait se retrouver dans un échec
18:56du gouvernement Barnier.
18:58Il a failli jeter l'éponge
19:00avant même de constituer tellement c'était compliqué.
19:02Mais voilà, on peut tout à fait aussi faire le constat d'une impasse.
19:04Et dans ces cas-là, ce sera la responsabilité
19:06du chef de l'État de dire face à cette impasse
19:08quelle est ma décision. Si ça arrive
19:10avant le mois de juin, le mois de juillet,
19:12là pour le coup il pourra redissoudre. Mais si ça arrive
19:14au mois de décembre, au mois de janvier par exemple,
19:16il peut aussi retenter sa chance de l'autre côté
19:18de l'échiquier, ça peut tout à fait arriver dans une
19:20démocratie parlementaire et c'est en ça que la gauche
19:22doit continuer à...
19:24Nommer un nouveau premier ministre ?
19:26Tenter une nouvelle forme de majorité.
19:28Comme il n'y a pas de majorité évidente, on est sur des attelages
19:30ou sur des compositions qui doivent
19:32se faire dans le mouvement.
19:34Donc là, il y a eu un choix qui a été fait, LR macroniste.
19:36Si ça, ça ne marche pas,
19:38il n'y a pas de 36 000 solutions. Il ne va pas nommer
19:40Jordan Bardella qui trouverait des alliés
19:42chez Bruno Retailleau, ça n'existera pas.
19:44En revanche, il peut tout à fait se retourner vers
19:46les forces de gauche en disant, j'ai entendu que
19:48Bernard Cazeneuve, c'était peut-être pas la bonne personne,
19:50à vous de me proposer un nom qui permette de
19:52rassembler. Entre temps, il y a des chances que
19:54une partie de la majorité présidentielle
19:56sortante soit heurtée par aussi
19:58ce qui va être mis sur la table par le gouvernement
20:00Barnier. Que du coup,
20:02les troupes de Gabriel Attal se disant, est-ce qu'il vaut mieux
20:04être dans la roue d'un pouvoir
20:06qui fait des clins d'œil aux RN
20:08ou est-ce qu'il vaut mieux trouver des compromis exigeants
20:10et de gauche avec
20:12le Nouveau Front Populaire ou une partie
20:14du Nouveau Front Populaire.
20:16Il y a plusieurs options, c'est pour ça que je pense que
20:18le côté très instable, il rend aussi
20:20l'avenir potentiellement
20:22plus positif que ce qu'on peut croire
20:24alors que là, on a l'impression qu'on est parti pour
20:26plusieurs années de Michel Barnier.
20:28Mais est-ce que c'est possible aussi que l'avenir
20:30s'assombrisse encore plus s'il y avait un nouveau
20:32gouvernement, un nouveau Premier Ministre et que ça aille plutôt
20:34vers le Rassemblement National par exemple ?
20:36Non.
20:38Après, on ne pensait pas que...
20:40A priori, dans ces cas-là,
20:42ils pousseront jusqu'au
20:44bout du bout du bout le gouvernement
20:46Barnier, quitte à avoir
20:48l'horizon après, ce sera
20:50une dissolution à l'été prochain.
20:52Il doit attendre un an, c'est ça ?
20:54Il doit attendre l'été prochain pour pouvoir disposer.
20:56Donc d'ici là, il faut tenter
20:58des coalitions.
21:00Et encore une fois, moi je trouve que c'est dans ça
21:02qu'il a fait une grosse erreur de ne pas
21:04proposer à Lucie Casté, juste parce qu'il était
21:06argouté sur la défense de son programme,
21:08programme quand même qui a été balayé par les urnes.
21:10Et à la limite, Lucie Casté se serait plantée.
21:12Ce n'était pas dramatique en soi.
21:14Elle n'aurait pas trouvé de majorité.
21:16Ce gouvernement tombait. On décidait
21:18de recomposer différemment. Peut-être que
21:20les socialistes, certains écolos, les communistes
21:22se seraient posés la question différemment
21:24et auraient été dans une démarche de compromis
21:26avec des macronistes
21:28se redécouvrant un peu de gauche pour partie.
21:30Là, il y a eu un côté très
21:32vertical. En gros,
21:34on a plutôt défendu les intérêts de l'Elysée
21:36alors que la logique parlementaire aurait pu être
21:38plus créative. D'ailleurs, ce serait une
21:40énorme claque pour Emmanuel Macron si
21:42le gouvernement Barnier
21:44était censuré rapidement
21:46parce que justement, son argument
21:48pour ne pas nommer Lucie Casté, c'est que
21:50elle n'arriverait pas
21:52à recueillir de majorité.
21:54Du coup, son gouvernement tomberait
21:56très vite. Or, si le gouvernement Barnier
21:58tombe rapidement,
22:00là, c'est vraiment une grosse humiliation
22:02pour Emmanuel Macron.
22:04Il y a Salut Gabi qui demande aussi dans le tchat. Pourquoi est-ce que la gauche n'a pas
22:06trouvé de compromis avec le centre droit ?
22:08Avec le centre droit ?
22:10Déjà, la question
22:12s'est quand même très peu posée.
22:14Quand on voit tout le discours qui a accompagné
22:16le fait que le nouveau Front Populaire était en tête,
22:18on était dans une séquence où, chez les macronistes
22:20et c'est là où Jean-Luc Mélenchon
22:22dans la façon de faire de la politique a sûrement
22:24une responsabilité parce qu'il
22:26est un chiffon rouge confortable, mais
22:28fondamentalement, il n'y avait pas d'ouverture d'esprit des
22:30perdants. On avait quand même plutôt
22:32des perdants qui cherchaient
22:34à trouver toutes les options pour rester au pouvoir.
22:36Et c'est vrai que ce qui ressort le plus,
22:38c'est quand même la continuité du macronisme.
22:40Quand on voit le nombre de ministres de plein exercice
22:42qui sont des gens issus de l'ancienne majorité
22:44présidentielle, même si certains visages
22:46ont changé, on n'a quand même pas
22:48le sentiment que le côté stop
22:50qui a été quand même le message principal
22:52des urnes, d'abord stop au macronisme
22:54et après non au RN, on a l'impression
22:56que ces deux messages-là sont totalement
22:58blackboulés par Macron.
23:00Je vois bien la question
23:02qui revient, puisqu'elle revient
23:04pour une nouvelle fois,
23:06c'est pourquoi la gauche,
23:08est-ce que Michel Barnier
23:10a proposé à des gens de gauche
23:12d'entrer dans le gouvernement
23:14et pourquoi ils n'y sont pas allés ?
23:16C'est qu'ils ne pouvaient pas y aller.
23:18C'est que quand vous avez un Michel Barnier,
23:20pourquoi Michel Barnier a été
23:22nommé ? Parce que justement,
23:24Emmanuel Macron ne voulait surtout pas
23:26qu'on touche à son bilan
23:28et notamment à sa réforme des retraites.
23:30Donc il voulait nommer un ou une première ministre,
23:32il se trouve que c'est un premier ministre
23:34dont il était sûr
23:36qu'il ne toucherait pas à ça.
23:38Et donc, si vous voulez,
23:40quand vous êtes de gauche,
23:42Didier Migaud, c'est un peu particulier,
23:44ça faisait quand même quelques années qu'il avait quitté.
23:46On peut vraiment dire que c'est un ministre
23:48de gauche ou pas ?
23:50Oui, je pense qu'il a
23:52une sensibilité de gauche, disons,
23:54mais il n'est plus vraiment
23:56dans les rouages de la gauche.
23:58Mais il n'emmène pas un député de gauche à voter le temps de Barnier.
24:00C'est vraiment un individu
24:02qui a une sensibilité de gauche, en effet.
24:04Mais comment voulez-vous
24:06qu'un élu de gauche
24:08qui fait rail depuis six mois
24:10pour essayer de mettre
24:12en avant le programme du NFP,
24:14de trouver un ou une première ministre qui
24:16tienne la route, qui justement, ce programme
24:18du NFP qui est de
24:20revoir la réforme des retraites
24:22à 64 ans,
24:24dont Emmanuel Macron
24:26ne veut pas toucher un cheveu,
24:28comment voulez-vous que quelqu'un
24:30qui soit vraiment de gauche accepte
24:32d'aller bosser dans un gouvernement
24:34pareil ?
24:36C'est normal que les élus
24:38de gauche n'aient pas eu envie
24:40de rejoindre ce gouvernement
24:42parce que vous ne pouvez pas, quand vous êtes
24:44de gauche, vraiment
24:46bosser à côté d'un
24:48ministre qui s'appelle Bruno Retailleau.
24:50Ce n'est pas possible. Et quand vous savez que
24:52vous n'avez pas le droit de toucher à la réforme
24:54des retraites, aux impôts,
24:56etc., ce n'est pas possible.
24:58A l'inverse, ce qui aurait été plus logique, c'est que
25:00si un gouvernement de gauche, ou en tout cas si Emmanuel Macron
25:02avait confié par exemple à Lucie Castex,
25:04c'est que la volonté de trouver des compromis
25:06et d'élargir la majorité s'incarne par
25:08un certain nombre de personnalités issues du
25:10camp présidentiel, mais comprenant
25:12aussi le message des Français.
25:14Mais encore une fois,
25:16le fait que chacun
25:18est quand même beaucoup en tête, 2027, la prochaine
25:20élection présidentielle, ou la perspective
25:22d'une dissolution à l'été prochain,
25:24en fait, toute forme
25:26de compromis a été assez vite identifiée
25:28comme une compromission. Donc il y avait
25:30l'idée de rester le plus clair possible, de surtout
25:32ne pas abîmer son
25:34capital politique par ce qui apparaît
25:36aussi comme des manœuvres. Parce que les hommes politiques
25:38ou la classe politique n'ont pas cette culture
25:40du compromis, parce que c'est très nouveau et qu'on a
25:42plutôt surfé de majorité absolue
25:44en majorité absolue. Donc il y a un apprentissage,
25:46mais pareil, dans l'opinion publique ou dans
25:48la façon dont les électeurs peuvent
25:50regarder les accords
25:52d'appareil ou les petits pas
25:54qui sont mieux que les grands soirs.
25:56Tout ça, il y a aussi un apprentissage collectif à faire
25:58et je pense que la gauche se serait
26:00largement abîmée à essayer
26:02d'être la roue de secours d'un pouvoir
26:04qui était discrédité. Donc elle aurait été légitime
26:06à prendre le lead d'une coalition élargie.
26:08En revanche, être un
26:10supplétif du macronisme ou de la droite,
26:12ça n'avait pas beaucoup de sens. Je rappelle que sous Nicolas
26:14Sarkozy, il y avait cinq ou six ministres d'ouverture
26:16à l'époque, des Fadela Amara,
26:18d'Éric Besson, de ce genre de personnalité,
26:20de Vincent Hirsch. Est-ce que ça a influé
26:22d'une quelconque manière sur le sarkozisme ?
26:24Non.
26:26Donc Didier Migaud, à part
26:28peut-être incarner une forme de
26:30rectitude dans la conduite des affaires
26:32de l'État, on sait très bien que
26:34ce gouvernement, il sera plus le réceptacle
26:36du populisme pénal que de la
26:38mesure à la sauce Didier Migaud.
26:40Il y a une question de Elouina dans le chat
26:42qui demande s'il y aura un vote de confiance
26:44du gouvernement et si oui, quelles seront les conséquences
26:46du rejet du gouvernement lors du vote ?
26:48On redit là ?
26:50Sur le vote de confiance,
26:52est-ce qu'il y aura un vote de confiance ?
26:54Non, ça c'est pas acquis du tout.
26:56Parce qu'en plus, la force de ce gouvernement, c'est pas tant
26:58de pouvoir réunir un vote de confiance en positif,
27:00la force, ou en tout cas la moindre
27:02faiblesse de ce gouvernement, c'est de ne pas
27:04coaliser naturellement suffisamment
27:06de députés pour tomber du tac au tac.
27:08C'est plus sa force,
27:10que le RN soit prêt à ne pas voter
27:12la censure. Parce que ça, ça se commence au vote de confiance ?
27:14Un vote de confiance, il faut une majorité de soutien.
27:16Et toute la difficulté,
27:18c'est que c'est là où il est bancal.
27:20Il n'y a pas de majorité qui le soutient,
27:22de majorité absolue qui le soutient, en revanche,
27:24il n'y a pas de majorité absolue qui le rejette.
27:26Il y a une autre question de Salut Gaby,
27:28Chirac a fait l'énorme bêtise
27:30de ne pas refléter le résultat de l'élection après le
27:32deuxième tour contre Le Pen. Pourquoi Macron
27:34fait cette même bêtise ?
27:36C'est comparable comme situation ?
27:38Il était en majorité en 2002 ?
27:40Oui.
27:42Après, c'est Emmanuel Macron
27:44qui n'a pas plus fait ça après son élection
27:46en mode barrage face à Marine Le Pen en 2017.
27:48Pareil, il n'a pas plus fait en 2022.
27:50A chaque fois, au soir de l'élection, il y a eu
27:52les mots sur, je sais, ce vote m'engage,
27:54je sais que des gens qui ne partageaient pas mes idées
27:56ont voté pour moi, m'obligent, même plus que m'engagent.
27:58Et ouais, on a été dans cette espèce
28:00de déni pour après
28:02expliquer que c'était mon programme, rien que mon programme.
28:04Donc ce qu'on a reproché à Jean-Luc Mélenchon au soir du Nouveau Front Populaire,
28:06enfin au soir de la...
28:08quand le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête,
28:10on l'a quand même beaucoup entendu du côté
28:12Macroniste ces dernières années, donc
28:14il ne fait pas ce qu'il est obtu, parce qu'il est
28:16tellement convaincu d'avoir
28:18raison contre tout le monde et d'être
28:20le seul à avoir raison que
28:22l'idée d'amender ou
28:24d'entendre l'altérité, ça ne fait pas partie de sa psyché.
28:26On se projette même déjà
28:28sur 2027 dans le tchat, avec une question
28:30autour du NFP. Est-ce qu'il est envisageable
28:32qu'il y ait un candidat,
28:34un seul représentant unique pour le
28:36NFP aux élections présidentielles 2027 ?
28:38Ça paraît quand même très compliqué, non ?
28:40C'est obligatoire et difficile à envisager.
28:42Mais bon, cela dit,
28:44l'expérience nous a montré,
28:46l'actualité nous a montré que tout
28:48était possible, donc
28:50voilà, c'est pas
28:52gagné, mais on sait jamais.
28:54Après, ce qui est ambivalent, et moi j'ai pas mal
28:56bougé sur cette question-là, c'est qu'on
28:58sait que l'aspiration des électeurs de gauche
29:00c'est l'unité. Souvent, d'ailleurs, c'est ce qui a poussé
29:02à la création de l'ANUP, c'est ce qui a poussé à la création
29:04du Nouveau Front Populaire, c'est qu'il y a cette
29:06envie quand même d'arrêter de se tirer dans les pattes à longueur
29:08de temps et d'avancer ensemble. Et en même temps,
29:10historiquement, on se rend compte que,
29:12il y a Thomas Legrand qui a fait un édito là-dessus, je sais pas si il a été publié,
29:14mais en tout cas il nous en a déjà parlé,
29:16sur le fait que la gauche,
29:18en fait, là où c'est difficile, c'est que
29:20la gauche elle est plus forte quand elle est diverse,
29:22parce que ça permet à chacun d'attraper
29:24ou de convaincre, en tout cas, son électorat
29:26avec mi-bout à bout, ça fait plus de monde,
29:28mais que souvent, le problème
29:30aujourd'hui, c'est que comme on est dans une forme de tripartisation,
29:32le niveau pour se qualifier
29:34au deuxième tour est assez
29:36important. Donc la difficulté pour la gauche,
29:38c'est que si elle veut rassembler le maximum d'électeurs
29:40au premier tour, elle a plutôt intérêt à être
29:42diverse, mais qu'en même temps,
29:44si elle est diverse, personne ne fait
29:46assez de voix pour être qualifiée au second tour,
29:48et ça se résume à l'extrême droite qui est à 30-35%,
29:50et qui la droite,
29:52qui le macronisme en fonction d'Edouard Philippe
29:54ou Gabriel Attal en l'état actuel
29:56des choses. Donc c'est ça qui est compliqué. Et après,
29:58la difficulté de la gauche, c'est qu'elle peut arriver
30:00à se qualifier au deuxième tour si
30:02elle est unie, au premier tour, mais
30:04après, ses réserves de voix sont très limitées
30:06et elle se fait bananer au deuxième.
30:08Donc on est dans cette vraie difficulté.
30:10Après, est-ce que c'est imaginable que toute la gauche
30:12se rassemble dès le premier tour derrière Jean-Luc Mélenchon ?
30:14On a du mal à y croire.
30:16Est-ce que c'est possible que l'ensemble de la gauche se rassemble
30:18derrière Raphaël Glucksmann ou une figure
30:20plus de la social-démocratie ?
30:22On a aussi du mal à y croire. Est-ce que
30:24François Ruffin, qui est issu de LFI,
30:26se revendique social-démocrate en
30:28une de l'Obs, peut être une forme de synthèse ?
30:30On sent que c'est compliqué parce qu'il va falloir
30:32c'est compliqué
30:34et beaucoup se jouent
30:36dans est-ce que Jean-Luc Mélenchon,
30:38dont les principaux lieutenants disent qu'il est
30:40le mieux placé pour représenter la gauche en 2027,
30:42est capable d'entendre que c'est pas si sûr ?
30:44Voilà, on est dans des psychés
30:46complexes, que ce soit chez Macron, chez Mélenchon
30:48et chez quelques autres.
30:50Vivement que cette présidentielle
30:52soit passée parce qu'en fait, cette présidentielle
30:54elle paralyse toute la vie politique
30:56parce qu'on voit bien
30:58que
31:00tous les, là on voit bien,
31:02dans la constitution de ce gouvernement, tous les
31:04les cadors, les cadors entre guillemets
31:06c'est pas qualitatif mais plus
31:08quantitatif,
31:10tous ceux qui pourraient peser,
31:12ils se sont mis en retrait parce que
31:14ils préparent la présidentielle
31:16et c'est pour ça que Laurent Wauquiez a refusé
31:18d'entrer au gouvernement, c'est pour ça que
31:20Gabriel Attal veut se replier sur l'Assemblée
31:22nationale et envoyer
31:24et c'est pour ça
31:26qu'il commence à envoyer le son, parce que
31:28il veut montrer qu'il a
31:30une stature de présidentiable
31:32et donc tous ces gens-là qui sont à l'extérieur
31:34ils vont paraître de canarder, de faire
31:36entendre leur voix pour justement
31:38asseoir une espèce de stature
31:40de pseudo stature présidentielle
31:42donc en fait
31:44ça va être long le chemin jusqu'à la
31:46présidentielle et je pense que la vie politique
31:48sera plus facile une fois, enfin je dis ça
31:50mais évidemment tout dépend qui est
31:52élu, qui
31:54entre à l'Elysée, mais voilà
31:56au moins ça sera quand même plus dégagé
31:58parce que là
32:00la vie politique est empoisonnée par les ambitions
32:02présidentielles. Tu parles d'un chemin long
32:04vers la présidentielle mais est-ce qu'il est envisageable
32:06parce qu'on a parlé de destitution
32:08d'Emmanuel Macron du côté du camp insoumis
32:10est-ce que c'est envisageable une destitution
32:12d'Emmanuel Macron et donc de nouvelles élections présidentielles ?
32:14Non mais ils le savent, ils le savent eux-mêmes
32:16une destitution ça, il faut qu'il y ait
32:18vote des trois cinquièmes à l'Assemblée
32:20vote des trois cinquièmes au Sénat et le Congrès
32:22qui se réunissent pour, bon voilà, tout le monde sait
32:24que ça n'arrivera pas. En revanche c'est plutôt
32:26pour installer l'idée qu'il faut
32:28en finir avec le macronisme et qu'on est déjà
32:30dans cette espèce de crépuscule
32:32qui effectivement va durer
32:34trois ans. Et là
32:36on est plus dans l'agite propre, c'est pas pour ça
32:38que c'est sale, mais on n'est pas
32:40dans une réalité parlementaire
32:42avec, il y aura un débat et ça permettra
32:44d'installer ce sujet-là, mais
32:46les socialistes ont déjà dit qu'ils votaient non
32:48voilà, globalement ça a peu de chances d'aboutir
32:50ça vient plutôt souligner
32:52surligner, stabiloter
32:54la disqualification, en tout cas aux yeux de
32:56beaucoup de français, du pouvoir qu'incarne
32:58Emmanuel Macron, après non
33:00que la destitution
33:02forcée d'Emmanuel Macron, non
33:04la démission lucide
33:06parce que, effectivement, après avoir
33:08tenté le gouvernement Barney et puis tenté une autre option
33:10puis Rodispa, on a du mal
33:12quand même à l'imaginer vu le bonhomme
33:14c'est plutôt quelqu'un qui s'accroche
33:16voilà, il a un tel égo qui ne démisconnera jamais
33:18donc on n'imagine pas, donc c'est le 2027
33:20ça semble quand même être la bonne fenêtre
33:22ou le bon horizon présidentiel
33:24sachant qu'une destitution d'Emmanuel Macron
33:26ne réglerait rien à la réalité parlementaire
33:28ça viendrait solder
33:30sûrement le niveau de haine ou de rejet
33:32ou de disqualification pour une très grande majorité
33:34de français, mais on se retrouverait avec la même
33:36majorité ingouvernable, donc l'enjeu c'est
33:38plus d'apporter de la clarté
33:40en espérant que ça tombe du bon côté
33:42lors d'une prochaine dissolution, c'est tout l'enjeu
33:44pour la gauche, c'est de montrer que quand tu gagnes à moitié
33:46tu ne gagnes pas, donc il faut peut-être trouver
33:48le moyen de rassembler plus largement, plus fortement
33:52le seul enseignement c'est qu'il faut vraiment
33:54gagner les élections, sinon
33:56on est à la merci de beaucoup de manœuvres
33:58quand tu gagnes à moitié
34:00tu ne gagnes pas, c'est beau
34:02sachant que dans le schéma actuel
34:04vu comment est abîmé le front républicain
34:06la peur d'une prochaine dissolution
34:08c'est que le RN ayant fait le ménage
34:10chez ces brebis galeuses qui étaient quand même d'abord
34:12le RN à visage découvert avec
34:14au moins une centaine de candidats
34:16avec un comportement raciste et très décomplexé
34:18sur beaucoup de sujets, sur l'antisémitisme et compagnie
34:20le risque c'est que le RN soit plus fort
34:22la prochaine fois qu'il ne l'a été cette fois-ci
34:24et que, je vous rappelle qu'au moment de la dissolution
34:26les plus grands éditorialistes
34:28de ce pays
34:30qui sont tout sauf des bons prévisionnistes
34:32type Alain Duhamel ou
34:34Jean-Michel Apathy
34:36perraient de plateau en plateau pour dire
34:38300 députés RN c'est sûr, ils n'ont même pas besoin de voter
34:40bon, à l'arrivée on se rend compte que la politique
34:42heureusement c'est autre chose que juste l'arithmétique
34:44et qu'il y a des dynamiques
34:46mais voilà, ce front républicain
34:48quel électeur de gauche aura envie de voter pour un macroniste
34:50qui a fait la courte échelle à Bruno Retailleau
34:52c'est compliqué
34:54Pour en revenir sur ce gouvernement, une question que je me pose
34:56c'est parce que vous l'avez décrit comme très fragile
34:58ce gouvernement, est-ce qu'il peut vraiment
35:00se passer des choses politiquement
35:02ou est-ce qu'on peut s'attendre à juste
35:04limite une gestion impercourante
35:06Qu'est-ce que tu appelles se passer des choses ?
35:08Est-ce qu'il peut y avoir des grands projets de loi
35:10des grandes lois qui peuvent être votées
35:12en termes
35:14plein de sujets différents, d'immigration
35:16économique
35:18ou est-ce qu'on doit s'attendre à ce que ça ne bouge pas vraiment
35:20parce qu'on a un gouvernement qui est assez fragile ?
35:22Je crains
35:24qu'éventuellement ils durcissent
35:26certains projets, notamment sur la loi
35:28immigration, puisqu'on
35:30parle beaucoup de
35:32la suppression de l'aide médicale d'état
35:34et
35:36voilà, donc je pense qu'ils vont plus durcir
35:38et qu'est-ce qu'ils vont faire avec des
35:40projets de loi, ça ça va être intéressant, par exemple
35:42comme celui sur la fin de vie, qui attendait
35:44qui est une grande grande demande des Français
35:46parce que ça c'est malheureusement
35:48extrêmement concernant, ça concerne tous
35:50les foyers, est-ce qu'ils vont
35:52reprendre
35:54ce projet de loi in extinso
35:56qu'oui
35:58de la réforme des retraites quand même
36:00parce que mine de rien Michel Barnier a quand même
36:02dit hier soir sur France 2 que
36:04qu'il fallait
36:06revoir certains points, notamment
36:08tout ce qui concerne la pénibilité
36:10les femmes solos, etc.
36:12Certains ont compris
36:14qu'il y avait quelques petits problèmes
36:16avec cette réforme des retraites qui a été encore une fois
36:18très mal ficelée, très mal présentée
36:20enfin bref, qui a été vraiment
36:22un foirage total.
36:24J'ai plus l'impression qu'il va y avoir
36:26des aménagements, soit durcissements
36:28soit allègements de certains projets
36:30est-ce qu'il va y avoir un vrai projet
36:32qui va marquer ce passage
36:34de Barnier à Matignon
36:36ça je ne suis pas sûre
36:38mais on en saura sans doute plus le 1er octobre.
36:40Après il y a toujours
36:42la réalité parlementaire puis il y a le pouvoir réglementaire
36:44du gouvernement donc il y a un certain nombre de choses sur lesquelles
36:46ils peuvent aussi avancer
36:48et prendre des décisions de façon réglementaire
36:50par exemple quand Gabriel Attal
36:52avait bougé sur des sujets symboliques
36:54pas des sujets structurants mais sur l'Abaya par exemple
36:56il n'y a jamais eu de vote et pourtant
36:58c'est devenu un marqueur politique fort pour lui
37:00quelque chose sur lequel il s'est appuyé
37:02donc il y a quand même des sujets sur lesquels il y a le réglementaire
37:04après c'est en gros
37:06comme il n'y a pas de majorité absolue
37:08quand on dit mensuétude du RN
37:10c'est de dire que si LR et l'ensemble
37:12de la Macronie sortante vote
37:14et n'a comme opposition
37:16que le Nouveau Front Populaire
37:18ils ont la possibilité de faire passer des choses
37:20en profitant de l'abstention du RN
37:22voire du vote du RN sur une loi immigration
37:24la dernière loi immigration a été votée
37:26avec les voix du RN, avec les voix du LR
37:28avant d'être censurées au Conseil Constitutionnel
37:30donc sur toute la partie sécuritaire immigration
37:32il y a quand même des chances
37:34qu'il trouve des convergences
37:36même si ce n'est pas avec l'extrême droite
37:38c'est un peu le jeu pervers
37:40auquel on risque d'assister
37:42après est-ce que Michel Barnier aura la lucidité
37:44pour essayer de trouver aussi des majorités
37:46sur la question du pouvoir d'achat
37:48sur la question de la taxation des super profits
37:50sur des sujets qui peuvent intéresser
37:52un certain nombre de parlementaires de gauche
37:54pour essayer de trouver une façon d'équilibrer
37:56après le risque pour lui
37:58c'est que quand il commence à s'adresser à la gauche
38:00il risque de braquer l'extrême droite
38:02il risque d'appuyer sur le bouton de la censure
38:04c'est un équilibre, il paraît que c'est un très grand négociateur
38:06on n'a pas totalement eu l'occasion de s'en rendre compte
38:08dans la constitution de ce gouvernement
38:10mais peut-être que dans l'exercice du pouvoir
38:12il y arrivait quand même, il y a une semaine à cet heure-ci
38:14on se demandait si...
38:16la feuille de route c'était stable, pluriel
38:18je crois que c'était ni stable ni pluriel
38:20est-ce qu'on peut s'attendre à ce qu'il y ait des reculs
38:22concernant les personnes LGBT
38:24on a vu beaucoup de personnalités politiques
38:26ne pas que s'inquiéter
38:28de la nomination de certains ministres
38:30qui avaient eu par le passé des positions conservatrices
38:32c'est compliqué parce que la société
38:34a vraiment évolué là-dessus
38:36vraiment
38:38peut-être qu'il va y avoir des tentations de le faire
38:40mais franchement
38:42je vois mal
38:44un gouvernement se durcir là-dessus
38:46d'ailleurs Michel Barnier l'a redit
38:48hier soir
38:50alors justement
38:52c'est un peu flippant, il a dit
38:54je serai le rempart, je suis le rempart
38:56donc je pense qu'il a bien confiance
38:58qu'il y a peut-être des envies
39:00des tentations, des envies
39:02lui il a dit qu'il serait le rempart
39:04Emmanuel Macron il a beaucoup de défauts
39:06mais je pense que sur ces sujets-là
39:08je le vois pas lâcher
39:10donc non moi je ne crois pas
39:12ne serait-ce que parce que justement
39:14la société a beaucoup évolué
39:16et ça c'est tant mieux
39:18mais sur ces sujets-là
39:20on a vu partout en Espagne, aux Etats-Unis
39:22il faut
39:24tout malheureusement, les retours en arrière
39:26sont toujours possibles donc en effet
39:28il faut rester extrêmement vigilant
39:30mais en France en ce moment
39:32je vois pas ça se durcir
39:34Non après le risque c'est que je pense sur le plan législatif
39:36ils reviendront pas sur des lois
39:38qui sont maintenant des lois qui font partie
39:40des piliers de la société mais en revanche sur
39:42parce que derrière on peut toujours
39:44constitutionnaliser l'IVG
39:46on se rend compte
39:48qu'on pensait que c'était pour se protéger du RN mais c'était
39:50pour se protéger de ce pouvoir-là
39:52et après il y a financier le planning familial
39:54il y a donner les capacités
39:56d'avoir accès à l'IVG de façon concrète aussi
39:58et là on sent que
40:00ça fait pas partie des priorités en tout cas
40:02et quand un gouvernement arrive sur ces questions-là
40:04en disant je serai un rempart pour qu'il n'y ait pas de recul
40:06on a compris qu'il n'y aurait pas d'avancée en tout cas
40:08voilà à l'inverse
40:10donc c'est en ça que c'est aussi
40:12une rupture avec ce qui était censé être
40:14le libéralisme macroniste qui était certes
40:16un libéralisme économique mais aussi
40:18un libéralisme sociétal
40:20voilà là-dessus on sent qu'on va plutôt être
40:22dans une glaciation et
40:24potentiellement une paupérisation aussi de l'accès concret
40:26donc voilà
40:28c'est des sujets sur lesquels il ne faut
40:30jamais arrêter d'être vigilant
40:32il y a heureusement beaucoup de gens en France qui le sont
40:34Sur les conséquences politiques
40:36de ce nouveau gouvernement
40:38je lisais hier soir que Eric Ciotti
40:40avait démissionné des Républicains
40:42qu'il allait alors avec un nouveau
40:44mouvement de l'union des droites
40:46qu'il a déjà lancé
40:48Qu'est-ce que ça signifie cette démission
40:50et ce mouvement du coup
40:52d'Eric Ciotti ?
40:54Au moins les choses sont claires, ça clarifie la situation
40:56Eric Ciotti n'avait plus grand chose à faire
40:58à la tête de LR
41:00puisqu'il s'était ouvertement
41:02prononcé pour
41:04un rapprochement avec le RN
41:06donc pour
41:08la politique du RN
41:10là je pense qu'il a bien compris que
41:12là je crois que c'est de s'arriver dans quelques jours
41:14le procès
41:16ou la décision de LR
41:18qui l'accuse d'avoir
41:20usurpé son titre de président
41:22ce qui est vrai et donc là
41:24les choses sont plus
41:26claires et puis je pense qu'il doit
41:28être très énervé quand même Eric Ciotti
41:30parce qu'il était persuadé
41:32que le RN allait gagner
41:34les élections
41:36donc lui je pense qu'il se voyait déjà ministre
41:38il avait déjà pris je pense les longueurs
41:40des rideaux et la taille
41:42de son fauteuil
41:44donc là qu'est-ce qu'il voit ? Il voit tous ses petits camarades
41:46Retailleau etc.
41:48devenir ministre et pas lui
41:50donc là il ne veut pas louper le prochain tour
41:52et lui
41:54il considère que le RN a toutes ses chances
41:56soit la prochaine fois
41:58soit en 2027
42:00et il se prépare
42:02Ce qui est contradictoire en plus
42:04après je pense qu'il a des raisons de se réjouir
42:06sur le moyen terme, les plats repasseront
42:08et quand même il n'est pas du plus mauvais côté de l'échiquier politique
42:10pour espérer accéder au pouvoir
42:12mais c'est vrai que là dans la séquence de court terme
42:14alors qu'il y avait soi-disant ce boulevard devant
42:16le RN et ce choix de rompre
42:18et forcément d'être servi
42:20il aurait sûrement fini à Beauvau
42:22enfin au ministère de l'Intérieur Eric Ciotti
42:24donc c'est vrai que devoir se mettre en place
42:26ce que personne n'imaginait à LR
42:28c'est-à-dire un premier ministre LR
42:30au ministère de l'Intérieur
42:32la partie la plus réacle, la plus dure
42:34sur les questions identitaires
42:36et de sécurité et d'immigration
42:38c'est vrai qu'en gros il va quand même assister
42:40à la mise en place de ce que lui prône
42:42par les gens avec qui il a rompu
42:44donc c'est...
42:46après ce qui est difficile à dire
42:48c'est est-ce que le fait d'avoir quelqu'un d'aussi radical
42:50au ministère de l'Intérieur ça va
42:52couper l'herbe sous le pied du Rassemblement National
42:54ou finir de
42:56normaliser les positions
42:58du RN, en gros c'est un peu
43:00est-ce que les années Sarkozy ont été un rempart
43:02pour la poussée du RN, on n'a pas eu ce sentiment là
43:04est-ce qu'ils ont fait tomber des barrières idéologiques
43:06plus tôt, est-ce que la dernière loi
43:08immigration portée par Macron est la droite
43:10en allant sur la préférence nationale, en allant sur
43:12plein de sujets
43:14à désextrémiser
43:16les paroles du RN, on a quand même plutôt
43:18cette idée là, donc voilà ça se trouve
43:20Bruno Retailleau c'est le meilleur agent
43:22pour une victoire totale du RN
43:24dans quelques mois ou dans quelques années
43:26Et bien merci beaucoup Jonathan Alexandre
43:28d'être venu commenter la composition
43:30de ce gouvernement très droitier et très
43:32fragile si on l'aura compris

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