• il y a 2 mois
Transcription
00:00Bonjour monsieur Anne. Oui bonjour. Vous êtes sur le plateau de mediaguine.com
00:08Vous êtes marchand en bilat ici. D'abord qu'est-ce qui a fait que vous avez abandonné tout à Prima Centa, à Kipe, à Taouia, à Dixin, à Caloum
00:22C'était votre lieu de récréation. Donc vous avez abandonné tout. Vous vous retrouvez en rase campagne.
00:30C'est dû à ma vision. C'est dû à mes rêves dont j'avais déjà dans la tête depuis à l'enfance.
00:42J'avais une idée. J'avais déjà un métier que je pouvais appliquer. Je voulais faire un grand truc. Un grand objectif.
00:56J'ai engagé quelque chose que j'ai appris de mon père, de la famille. J'ai hérité. J'ai fait des gâteaux. Je suis un producteur.
01:10J'ai envie d'être un entrepreneur. Un grand entrepreneur en matière de boulangerie et de pâtisserie dont j'ai hérité de mon papa.
01:21Vous vous retrouvez ici à Koubia. C'est un district rélevant de cette sous-préfecture de Ouassou, préfecture d'Ibreka. Vous êtes là depuis quand?
01:32J'y suis là il y a 30 ans. Il y a 30 ans, depuis 1993, je suis venu à Bouramaya aux côtés de mon oncle qui m'avait amené dans une carrière de sable ici.
01:47Moi j'avais déjà l'amour de la terre. Je savais que je devrais être un entrepreneur agronome. J'ai aimé la terre.
02:03Après la carrière de sable, je savais que ce n'était pas quelque chose qui pouvait avancer. Je ne pouvais pas donner des rêves à quelqu'un qui veut avancer, qui veut être un entrepreneur.
02:21J'avais déjà mon rêve. Quand j'avais mon rêve, j'ai essayé de mettre ça en application. Je l'ai mis en application pour ne pas être à la merci des autres.
02:36Aujourd'hui, je suis devenu un entrepreneur dans ces gâteaux. Je les produis, je les revends en bilan. Je remercie Dieu pour ne pas être à la merci des poissons dans l'eau aujourd'hui.
02:55Aujourd'hui, prendre un chemin, je m'en fous, pour ne pas me retrouver dans un village si je le savais. Je ne pouvais pas être un homme comme ça, un homme averti qui a plus de 30 ans d'expérience dans les entreprises.
03:15Aujourd'hui, je ne peux pas m'engager dans des aventures inutiles. Tout ce que j'ai eu en Guinée, je l'ai eu en Guinée. Je ne peux pas nier que j'ai tout eu en Guinée.
03:27Vous êtes à Koubia, vous êtes différent des jeunes qui pensent à l'Occident, matin et soir. Aujourd'hui, vous êtes là, vous regardez, vous êtes parfois devant les écrans, petits écrans, pour voir ce qui se passe à l'Occident, la mer Méditerranée, entre la Libye, entre la Tunisie et l'Europe, au Maroc. Est-ce que vous voyez ça et qu'est-ce que cela vous dit ?
03:56Déjà, moi-même, je suis victime de cette histoire d'Europe, parce que ma femme est morte en Tunisie, dans l'eau. Elle voulait partir en Europe, donc elle est partie mourir.
04:11Donc moi-même, d'abord, je suis victime de cette immigration irrégulière. Je n'en veux pas, je n'encourage personne. Si toi, en tant que jeune, un jeune brave, valide, en bonne santé, pourquoi ne pas chercher à te battre ?
04:32A te battre en Guinée ici, à voir ce que tu dois avoir. Parce que je suis là, je suis en Europe. Ce que tu peux avoir en Europe, tu peux l'avoir ici en Guinée, avec ton courage, avec ton endurance, ton savoir-faire. Il faut les mettre en application.
04:54Un jour, j'ai déjà posé la question à un des grands hommes de la Guinée. Il m'a dit que le seul truc de richesse, c'est d'être honnête et d'être courageux. Pourquoi ne pas être honnête et être courageux ?
05:14D'abord, pour ne pas être à la merci des autorités, à la merci de l'immigration, pourquoi ne pas se battre en Guinée ?
05:30Encore, il y a des gens qui n'ont pas quitté la Guinée depuis leur naissance. Ils sont là, ils travaillent et ils gagnent. On voit des R1 qui se multiplient, on voit des véhicules, ils multiplient des véhicules. Ensuite, même pour se marier, ils font parfois deux, trois femmes. On voit tout ça là. Il y a des gens qui sont là, qui n'ont jamais été en Europe, mais ils sont riches.
05:54Moi, je n'ai jamais envie d'aller en Europe. Je n'en veux pas, je ne veux pas. Je ne sais pas. Peut-être que si Dieu me donne la chance de partir, d'aller voir l'Europe un jour, je n'en disconviens pas. Je peux aller en tourisme. C'est mon idée.
06:12Moi, je ne veux pas quitter en Guinée. La Guinée m'a tout donné avec mon courage, avec mon savoir-faire. J'ai tout en Guinée ici.
06:24Vous avez la somme des cultures. Vous êtes né en Haute-Guinée, à Dingiray plus précisément, dans la cité du Calife et de la Joumartane. Vous êtes un de Dingiray. Vous n'avez pas transité par la région de Conakry, la capitale.
06:42Vous avez abandonné tout. Vous vous retrouvez dans ce village de Tongobof qui relève de Koubia, de Dubreka. Vous avez votre boulangerie ici, votre pâtisserie, vous faites des gâteaux. Vous êtes convoité aujourd'hui par tout le monde.
07:02Parfois, j'aurais même appris qu'une autorité vous a tiré à l'oreille. Expliquez-nous, donnez-nous les détails.
07:14Aujourd'hui, je suis l'enfant chéri de Brouamaïa. Déjà, on m'appelle l'enfant de Baaté. Baaté, ça veut dire quoi ? Ça veut dire l'enfant de la femme chérie. C'est mon slogan. En vendant du gâteau, je dis que c'est pour l'enfant de Baaté. L'enfant de Baaté, ça veut dire l'enfant de la femme chérie.
07:42Baaté Nafadji aussi, à Kankang. Donc maintenant, Baaté Nafadji, c'est pas seulement en Haute-Guinée, il y a Baaté aussi à Dubreka.
07:50Moi, je suis là. Je suis l'enfant de Baaté. C'est mon slogan de vente du gâteau. Aujourd'hui, mon gâteau, ça marche à merveille. Franchement, je n'en vie à rien aujourd'hui.
08:04Ce policier-là, le sous-préfet de Tanene, qu'est-ce qu'il vous a dit quand il vous a attiré en vous voyant marcher au niveau de cette sous-préfecture ?
08:19Bon, il m'a encouragé. Les sous-préfets, les commandants de la police, la gendarmerie sont tous mes clients. Parfois, quand je viens à ma production, ils m'encouragent.
08:33Ils disent qu'ils préfèrent manger ce que les petits Guinéens les fassent, d'aller acheter des biscuits pour leurs enfants. Ils préfèrent payer mes gâteaux et les donner à ses enfants.
08:45Parfois, ils peuvent m'acheter jusqu'à 100 000, 200 000. Mon premier promoteur aujourd'hui, c'est le sous-préfet de Tanene. C'est mon premier promoteur.
08:59Tu as emboîté les pas de Général Lansana Conté parce que, je me rappelle le slogan de Général Conté, « Consommons ce que nous produisons ». C'était le slogan à la télévision nationale de la Guinée, la RTG.
09:14Mais si on ne consomme pas ce que nous produisons, on prendra notre argent et on va le donner aux autres. Donc, si ton fils est là, il a un métier, il est en train de produire, encourage-le, critique-le.
09:31Si son produit n'est pas à la hauteur, il l'améliore. S'il l'améliore, ça va aller plus loin. Donc, on ne commence jamais grand. On commence petit. Petit à petit, l'oiseau fait son nid après nos ancêtres. Donc, c'est ça nos idées.
09:51Vous ravitaillez les bars-cafés par là, entre Tongo Bof, Koubia Centre, Koubia Ouassou, Koubia Tanene, jusqu'aux alentours de Bofa. Jusqu'à Badi. Jusqu'à Bofa.
10:07Comment ça se passe avec les clients ? Parfois, il y a des poltrons, ils prennent la dette en dette, mais ils ne remboursent jamais. C'est une dette pour l'infini, pour l'au-delà.
10:26Bon, donc, ça ne finit pas dans le business. Il y a le côté négatif et positif du business. Donc, quand tu es dans le business, il faut savoir mettre tes jalons, il faut savoir aussi mettre tes garde-fous. Donc, il y a toujours des difficultés. Il y a beaucoup de difficultés.
10:45Il y a des difficultés, des difficultés de transport, des difficultés de non-payement. Il y a beaucoup. Mais cela n'empêchera pas qu'on arrive à ne pas produire. Il faut qu'on produise. Avec toutes ces difficultés, on arrive à gérer. On va gérer. Inch'Allah, on gérera.
11:05Quel souvenir gardez-vous de Conakry ? Vous êtes là, à côté de votre boulangerie, patisserie, matin et soir. Vos souvenirs de Prima Centa, de Dixine ?
11:35Donc, moi, je les savais. J'ai planté, j'ai fait, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j
12:05j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai crowd
12:35le président Alpha Kondé, que Dieu lui donne longue vie et santé, je ne l'ai pas approché mais
12:44j'étais là à son régime à Conakry, j'ai vu beaucoup de choses qui ont passé à son temps,
12:50c'était un grand homme, il avait des imaginations, il nous a dit un jour en Côte d'Ivoire quand il
12:57est parti aux conférences, il dit de couper le cordon ombilical avec l'Europe, il dit que les
13:07retards de l'Afrique peuvent être notre avantage, donc cet avantage là, il ne faut pas qu'on rejette
13:15tous les côtés d'un passé, non, on prend les côtés positifs, on les exploite, il ne faut pas qu'on
13:25rejette tout, il y avait des côtés positifs dans la révolution, il y avait des côtés positifs dans
13:32le régime de l'ancien Alpha Kondé, il y avait des côtés positifs dans le régime, il y avait des côtés
13:38négatifs, s'il y avait des négations, nous on les transforme en positifs, on joue avec le jeu pour
13:48savoir ce qu'on devrait faire, moi ce que j'ai vu aujourd'hui, la politique c'est bon, mais ce n'est
13:55pas fait pour les petits hommes, battons-nous à notre manière, faisons ce qu'on doit faire pour
14:04savoir ce qu'on veut. Je me rappelle aussi un jour un haut cadre Guinée m'a dit, il a écouté le président
14:13Mouboutou Sese Seko de Zahir à l'époque, Mouboutou a dit à la télé, Zahiroua et Zahirouaz, bouffez
14:21l'argent, mais la politique appartient aux grands, et qu'est-ce que vous en dites par rapport à ça?
14:27C'est ce que je rejoins toujours, les grands c'est la politique, la politique d'abord dans la
14:34famille, la politique n'appartient qu'aux pères des familles, bon si la politique appartient aux
14:42grands hommes, nous les petits hommes éloignons de ce genre de trucs. Et pourtant, actuellement,
14:50c'est ce qui se passe, c'est l'actualité, tout ce qui se passe se raconte dans les bars-cafés,
14:56dans les maquis, au niveau des grandes places de ces commerçants ou marchands ambulants,
15:05partout où vous allez dans les cérémonies de baptême, de mariage, ça se raconte partout,
15:11Anne, tu n'as pas entendu ce qui s'est dit à Conakry, tu n'as pas vu ce qui se passe à la télé,
15:17l'inondation, le ministre a fait ça, le président a fait ça, alors que toi ton rôle c'est de bien
15:27vivre, vivre avec dignité, et tu as tout devant toi, il y a l'agriculture, il y a l'élevage,
15:36il y a la pêche, il y a l'entrepreneuriat, tout ça c'est des pistes de solutions pour un pauvre,
15:42qu'est-ce que vous en pensez monsieur Anne? Ils se donnent trop de temps, les petits diners se
15:48donnent trop de temps, le temps, the time is money, c'est comme ça, au lieu de passer ton
15:54temps dans les cafés ou dans les bars, tu peux aller dans les bars, mais après ton travail,
16:01mais tu quittes ton travail, tu viens, tu t'assoies pour donner du blabla, c'est des gens qui n'ont
16:06même pas aujourd'hui un franc à manger, leur famille avoir à manger aujourd'hui c'est des
16:13problèmes parce qu'ils sont assis dans les bars et cafés, moi aujourd'hui, franchement aujourd'hui,
16:19je n'en vis à personne aujourd'hui, je vends mon gâteau, je gagne à merveille, je vis bien,
16:26je vis bien à ma manière, je vis de mes propres yeux, donc c'est ce qu'il y a aujourd'hui, c'est
16:32une fierté pour moi. Donc vous déconseillez à ceux-là qui passent toute la journée à raconter
16:37des histoires dans les lieux publics, ça ne veut rien dire, ça n'arrange rien. Mais ça n'avance
16:46pas, ça n'avance pas, et regarde leur façon d'abord, les personnes qui se met à parler de
16:51politique et à parler de n'importe quoi. Regarde leur mode d'habillement d'abord, tu verras que
16:58vraiment ça manque. Ils passent une journée à raconter des histoires en demandant, en tendant
17:07la main à un autre pour un café, pour assurer le prix d'un café. Alors que si tu peux aller
17:15travailler, tu vas avoir mille tasses de café, tu en offriras aux autres. Aujourd'hui c'est nous qui
17:20offrons aux autres. Donc M. Han a vu d'eux, M. Han a marre de la politique aujourd'hui, il a tout
17:28devant lui. Il ne regarde rien sauf le développement. Sauf ma vision, et je veux être le plus grand
17:34entrepreneur de la Guinée comme mon oncle El Hadjikale Han, que Dieu le pardonne. Bien, M. Han, vous êtes sur le
17:42plateau de mediaguine.com, ici à Bonvi, nous sommes bien sûr ici à Koubia, c'est un district
17:51rélevant de Ouassou. M. Han, qu'est-ce que vous avez gagné depuis que vous avez commencé à faire
17:57les gâteaux ici à Koubia? Qu'est-ce que vous avez gagné dans ça? Certains ont gagné des parcelles,
18:04ont construit, ont gagné des enfants, se sont mariés, et parfois ils prennent en charge leur
18:12famille, leur belle famille. Il y a des pauvres partout, il y a des manjans. Qu'est-ce que vous
18:18avez gagné? Racontez-nous. Aujourd'hui, moi j'invite pas quelqu'un qui est en Europe aujourd'hui. Moi,
18:23Omar Han, moi j'invite pas quelqu'un qui est en Europe. Moi aujourd'hui, moi j'ai ma propre plantation,
18:32j'ai mon propre four que j'ai construit de ma propre main, j'ai ma concession, je vis chez moi,
18:39je ne paye pas de location, je ne paye à personne, je vis comme je veux. Aujourd'hui, je n'invite pas
18:49quelqu'un qui est en Europe. Moi, je suis à Koubia ici, je vis mieux que quelqu'un qui est en Europe
18:55aujourd'hui. Parce que ce que j'ai gagné, quand il regarde, celui qui est en Europe, il ne peut pas
19:01avoir ça aujourd'hui. Ça, c'est bien planifié, vous effectuez les cinq prières à la fois, très
19:07bien, en respectant les heures. Vous n'avez envie à personne, vous gagnez votre vie. À Conakry,
19:15on paye 2 millions, 3 millions, 5 millions l'allocation, mais M. Han, il s'en fiche de ça,
19:23il tourne les yeux, sa vision, c'est de faire R+, multiplier le bâtiment. Aujourd'hui, si je ne
19:30loge pas quelqu'un, personne ne va me loger en Guinée, ici, à Conakry, dans l'environne de
19:36Conakry. Moi, je ne serai plus un locataire de quelqu'un. Moi, je suis chez moi, je vis chez moi,
19:41je vis bien. Mais bon, M. Han, combien de fois vous partez à Conakry ? Quand vous quittez Koubia,
19:52vous allez à Conakry, comment vous trouvez vos amis là-bas ? C'est pitoyable, c'est pitoyable.
19:58Vous partez combien de fois ? Moi, dans l'année, peut-être une fois. Donc, M. Han a abandonné
20:04Prima et Dixine. Mais s'il n'y a pas un problème, il n'y a pas un problème familial, qu'on m'appelle,
20:10il y a un décès ou bien un mariage. Non, moi, je n'ai envie pas à Conakry. Quand vous partez,
20:16vous avez envie que ça ne soit pas long, un séjour long. Non, non, non. C'est juste,
20:23c'est serrer les mains, trouver les amis, les parents et vous foutez le camp. Je n'ai plus de
20:30chambre à Conakry. Je n'ai plus de chambre. Et maintenant, comment vous trouvez vos amis qui
20:36n'ont pas accepté d'emboîter les pas d'abord ? Oui. Ceux qui restent à Conakry, ils attendent
20:44tout de leurs parents. Ils ont tort, ils ont tort parce que déjà, ils nous voient d'abord,
20:49on les explique, on les fait faire voir, faire voir la réalité. Mais tu sais, chacun a sa vision,
20:58chacun a sa vision. Il y a d'autres qui sont faits pour ne pas réussir dans la vie. Et moi,
21:04je ne fais pas partie de ces gens-là. Moi, je veux réussir. Chaque jour, je veux être milliardaire.
21:11J'ai envie d'évoluer, d'employer beaucoup de personnes, d'employer beaucoup de personnes,
21:16d'avoir beaucoup de personnes à ma possession avant ma mort, que je sois un entrepreneur. Donc,
21:22moi, je ne peux pas réfléchir de la même façon que ces gens-là. Monsieur Anne, vous êtes à
21:28Koubia, vous partez dans Arras-Campagne, vous êtes en contact direct avec les citoyens lambda,
21:35mais la pauvreté, elle est aiguë. Parfois, récupérer les dettes, quand vous les laissez,
21:43vous repassez pour reprendre votre argent, la somme que l'intéressé vous doit, mais parfois,
21:51c'est difficile. On lit la pauvreté sur le visage de certains. Non, la pauvreté, c'est visuel,
21:59c'est visuel. On vit extrêmement au-dessus de la pauvreté. Nous, les petits guinéens,
22:07aujourd'hui, les citoyens lambda, ils vivent au-dessous de la pauvreté. Franchement,
22:14on se bat à corps et âme parce qu'on est nés pour se battre. On doit se battre parce que Dieu
22:21nous a recommandé de vivre de nos siens. Donc, on est obligé de vivre de nos siens,
22:27mais sinon, le temps est franchement dur, franchement dur. Vous partez à Conakry,
22:34mais comment vous trouvez l'actualité oblige d'en parler ? La route Tannen et du Breka,
22:41elle est complètement dégradée. Tu peux faire trois heures. Il y a des sites internet
22:46qui font, qui sortent des articles, publient des articles relatifs à chose qui explique que
22:57la route, c'est la la route de l'enfer. Franchement. Complètement dégradé. Prenez
23:02Bantama, ça ne passe pas. À Bawa, non, non plus. Ensuite, encore moins, il y a des trous
23:11au niveau de Jumaya, à Kakbeleng, à la sortie, vers Ouassou ici, à Bensenken.
23:19C'est des difficultés pour les citoyens, pour les pauvres citoyens, les commerçants aussi.
23:23Depuis la fête de Tabaski, j'ai quitté Conakry. Depuis là, je n'ai plus mis pied à Conakry.
23:31Pourquoi ? Parce que la route que j'ai vue, franchement, elle n'est pas accessible.
23:36Elle n'est pas accessible si le gouvernement nous aiderait à faire cette route-là,
23:41parce que c'est une route internationale qui accéderait à d'autres pays. Franchement,
23:46ça c'est un atout pour la population de Dubreka. Franchement, on demanderait au
23:52gouvernement de nous aider, de sortir corps et âme, trouver une solution pour la route de Dubreka.
24:03Et comment vous trouvez ? Parce que vous allez chez les commerçants pour acheter la farine,
24:09pour travailler ces gâteaux. Certains produits commencent à être rares, à se faire rare par là.
24:18Donc, la rareté est là. Les prix commencent à grimper à cause de la dégradation de la route.
24:25Certains n'acceptent plus d'envoyer leurs camions par là. C'est déplorable.
24:30C'est déplorable.
24:31Comment vous trouvez ? Est-ce qu'on n'a pas augmenté les prix au niveau de ces différents
24:36magasins ?
24:37Tout a augmenté ici. Tout a augmenté parce que la route est inaccessible. Tous les produits,
24:46les barils, parce que parfois, j'ai des produits que je dois utiliser dans la pâtisserie.
24:51Donc, je n'arrive même pas à les avoir. Ça joue beaucoup dans nos activités.
24:56Ça joue. Le manque de cette route-là, ça joue beaucoup. Ça nous fatigue énormément.
25:03Franchement, que Dieu nous aide et qu'il aide le gouvernement qui arrive à nous aider dans ce sens.
25:09Il faut que l'Etat et l'entreprise proposée par l'Etat collabore pour soulager le panier
25:19de l'aménageur par là.
25:21Franchement, c'est bien dit comme ça. Il faut que l'entreprise qui a eu l'appel d'offre,
25:30qu'elle arrive à faire ses travaux à court terme, pas à long terme, à court terme,
25:37parce qu'on en a besoin.
25:40On a cru qu'India c'est bon, Matoto-Kindia, même si la route n'est pas large, ne respecte
25:47pas la largeur, il faut que Kagbeleng, Tannene ou Kagbeleng-Boke soit travaillée pour que
25:56cette route soit vraiment reprise sous une autre forme, très rapidement, pour soulager
26:02la population.
26:03Sinon, en tout cas, à vue d'oeil, hier, nous avons quitté Kagbeleng à 18 heures.
26:10Je suis arrivé à Koubia ici à 0 heure, 10 minutes. C'est déplorable.
26:16Si Dieu pouvait nous aider, le gouvernement doit faire une autoroute, parce que la route
26:21Boke qu'on a créée, ça ne fait pas plus de 300 kilomètres.
26:28Regardez, imaginez une autoroute de 300 kilomètres, c'est vraiment la capitale.
26:40Boke doit être comptée parmi la capitale guénéenne.
26:44La capitale de la Boke-Sythe.
26:46La Boke-Sythe, ça doit être comme ça.
26:50On doit se battre comme ça.
26:52Votre message à l'endroit des autorités, le ministre des Travaux Publics, le gouvernement
26:59de M. Bauri, de faire face immédiatement aux difficultés des citoyens.
27:07Vraiment, je remercie Dieu, je remercie toutes les autorités de la Guinée qui nous prennent
27:17conscience, qui cherchent à faire face à cette route.
27:23Nous, on leur demande, à cause de Dieu, de nous aider pour cette route-là.
27:31Le gouvernement de M. Bauri, son arrivée doit être un souvenir pour notre nation.
27:43Qu'il fasse ce qu'il doit faire, qu'il regarde personne, qu'il travaille selon ce que Dieu
27:51lui a attribué aujourd'hui, qu'il fasse ce qu'il doit faire.
27:55Il n'y a pas de demi-mesure.
27:59Un chef que Dieu nous a donné, nous, on est avec lui, que Dieu lui aide dans son travail.
28:07On lui remercie de tout ce qu'il arrive à faire pour la population guinéenne, qu'il
28:13attache la ceinture encore, parce que la Guinée, c'est un pays très difficile à gérer.
28:19Très difficile à gérer, donc il attache sa ceinture.
28:23Certaines sécurités sont pleines, les routes sont dégradées, il y a parfois, certains
28:29observateurs pointent un doigt à l'accusateur sur la mauvaise gouvernance.
28:33Il y a tout ça.
28:35Comment soulager aussi le panier de l'aménageur, parce que le villageois ici ne s'intéresse
28:39pas même à la politique, c'est comment remplir le ventre.
28:43Il a trop de priorités.
28:45Il a beaucoup à faire.
28:47Il a beaucoup à faire.
28:49Parce que tout manque en Guinée.
28:51Tout est prioritaire.
28:55Que ce soit le transport, que ce soit la route, que ce soit l'électricité, que ce soit
29:01dans quoi que ce soit, tout domaine, c'est une priorité.
29:05Donc on lui demande de faire face, de prendre son destin en main.
29:11Qu'il arrive à marquer l'histoire.
29:13Qu'il arrive à marquer l'histoire.
29:15Quand il y a un jour, il y avait un premier ministre, Baoury, qui est venu, qui laisse
29:23des traces.
29:25Des traces qui peuvent faire que la nation va penser à lui, même après lui.
29:29Il y a des opérateurs économiques.
29:31Même hier, on a vu M.
29:33Baoury et certains membres du gouvernement au chevet de la victime d'un opérateur qu'on
29:41a tué à Boupertang, à Lambagny, vers Lambagny là-bas, vers Kobaya.
29:47C'est déplorable.
29:49Donc, qu'est-ce que vous avez?
29:51Quel est le message aussi que vous avez à l'endroit de cette jeunesse de Koubia?
29:57Il y a des jeunes qui empruntent le chemin des gémants foutistes.
30:01C'est extrêmement dangereux.
30:03Ils risquent de se retrouver dans le village aussi.
30:05Quel est votre message à ces jeunes qui ne foutent rien, qui attendent tout de l'Etat?
30:13C'est absurde.
30:15C'est absurde.
30:17Vraiment absurde.
30:19Depuis que tu es né, mets-toi en tête que ton destin n'est pas dans la main.
30:25Dès le jour que tu comprendras que tu es un homme.
30:29Dans cette situation, il faut se mettre dans la tête que ton destin n'est pas là.
30:35Personne ne va venir te sortir de là.
30:37Ne pense pas que même si ton frère est le président de la République, si tu peux vendre du charbon,
30:47vends-le pour que tu gagnes ta vie.
30:49Moi, je fais partie de la famille la plus riche de la Guinée,
30:53mais ça ne m'empêche pas de venir vendre mon gâteau.
30:59J'ai vendu du gâteau devant mon oncle.
31:01Il a vu mon engagement.
31:04C'était mon rêve.
31:06Donc, si tu penses que ton frère ou ton père est comme ça,
31:12toi, tu croises les mains, les bras, même mon frère.
31:16Et moi, au gouvernement, par rapport à l'insécurité qui gagne du terrain,
31:21on élimine des cadres comme ça de personnes ressources de gauche à droite.
31:26C'est sérieux.
31:27Ils n'ont qu'à prendre leurs responsabilités.
31:31Le ministère de la Sécurité n'a qu'à prendre ses responsabilités.
31:35Pourquoi être responsable ?
31:37Ce n'est pas le président seulement qui pourra faire tout.
31:40Si on vous nomme à quelque part, prenez vos responsabilités.
31:45Vous êtes le chef de ce secteur.
31:48S'il y a des déférences, on verra que vous, on ne voit pas qui que ce soit.
31:52Nous, on ne peut pas accuser qu'eux.
31:55On n'accusera qu'eux.
31:57On ne peut rien dire à d'autres que de les accuser.
32:00Parce qu'ils n'ont pas pris leurs responsabilités.
32:03Il ne me reste plus qu'à vous dire merci, monsieur Anne.
32:08Nous étions sur le plateau de Mediaguine.com.
32:12Notre invité pour convaincre ici, dans ce petit entretien, c'était monsieur...
32:19Oumar Anne, de la famille Anne de Dingraï.
32:22Qui actuellement, réside à...
32:25Réside à Koubia.
32:27Boulanger, boulanger, pâtissier, vendeur ambulant de gâteaux.
32:32Baterradis.
32:34Merci, au revoir, à la semaine prochaine.
32:37Merci, monsieur.

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