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00:00– Moi en fait déjà, je pense que si on commence par le début,
00:03je suis tombé malade quand j'avais 6 ans, d'une méningite bactérienne,
00:07ce qui a provoqué l'amputation de mes 4 membres pour me sauver la vie.
00:11Et après ça, j'ai rencontré un homme qui était dans la même situation que moi,
00:16Philippe Croison. – Bien sûr, exceptionnel Philippe.
00:19– Voilà, exactement, et ça m'a prouvé que malgré notre handicap
00:22qui était le même, voire même similaire,
00:24qu'on pouvait avoir une vie tout à fait normale,
00:27et même se lancer dans des défis complètement fous.
00:29Et en fait, j'ai commencé la natation grâce à lui,
00:31j'ai fait plusieurs compétitions internationales,
00:33après j'ai fait des défis sportifs.
00:35– Est-ce que tu peux nous raconter 2-3 défis que tu as faits ?
00:37Parce que pour les téléspectateurs, tu as fait des trucs de fous.
00:39– Oui, j'ai fait la traversée du lac Tizicaca au Pérou,
00:43c'est le lac navigable le plus haut du monde,
00:45il se situe entre le Pérou et la Bolivie.
00:48Et en fait, avec Mahalia Metella, une ancienne neigeuse olympique
00:50et Mathieu Witwoud, un des co-aventuriers,
00:51on a traversé ce lac en totale autonomie, en tractant un radeau de 500 kg,
00:55et on a fait 111 bornes en un jour, et voilà, c'était une folie.
01:00Et après, la course dont je suis le plus fier,
01:03ça a été en Argentine il y a 2 ans,
01:05j'ai fait 57 km tout seul en one shot, j'ai mis 9h52.
01:09Et ça aussi, c'était une course importante à mes yeux,
01:13et surtout qui m'a permis de me calmer un peu sur les défis.
01:16J'ai fait un défi en Afrique du Sud l'année dernière avec Ismail Khalifa,
01:19qui est un des animateurs d'Échappée Belle.
01:21Et voilà, maintenant je fais moins de défis,
01:22en tout cas je ne vais pas les enchaîner bêtement,
01:25je veux que ça garde du sens,
01:26d'autant plus que maintenant il y a d'autres défis,
01:29d'autres aventures qui m'attendent, et je suis très content de ça.
01:33– Théo, c'est un truc de fou parce que tu as un talent exceptionnel,
01:38et toi tu viens, enfin voilà, comment tu es arrivé à la télé ?
01:41Parce que plein de gens qui se disent,
01:42comment Théo est dépassé de défis sportifs à la télé ?
01:46– En fait, ça s'est fait hyper progressivement,
01:48moi j'ai commencé, déjà ça s'est fait essentiellement avec France Télévisions,
01:52j'ai commencé avec Vestiaire, tu sais la petite série
01:55qui passe sur France 2 les samedis soirs,
01:57j'ai fait toute petite apparition,
01:59ensuite je faisais un épisode de plus chaque année,
02:03après Marina Cardencos m'a demandé si je voulais devenir chroniqueur
02:06dans le Mac de la Santé sur France 5,
02:08et petit à petit les choses ont évolué,
02:10j'ai rencontré Mehdi, ton ami,
02:12qui a décidé de produire des émissions avec moi à l'animation,
02:16et on a créé Théo Top, qui est une émission pour les enfants
02:20qui passe sur la 14 et sur Oukou, la plateforme jeunesse,
02:22qui consiste en fait à redonner la parole aux enfants
02:24et d'écouter les petits tracas qu'ils ont pendant leur quotidien,
02:27et ensuite trouver des solutions pour améliorer leur petite vie,
02:31et on a commencé par ça, on a fait Théo le Taxi qui était une chronique
02:34qui passait sur France 3 dans le jeu citoyen avec Carole Gessler,
02:37et voilà, ça a plutôt bien marché,
02:39et on avance petit à petit et maintenant cela, mais c'est de la fierté.
02:42– Théo, je me dis, est-ce qu'il y a des fois où tu t'es dit,
02:48voilà, ça va être compliqué pour moi,
02:51est-ce que des fois tu as eu le moral, quand tu étais plus petit,
02:54vraiment, où tu t'es dit, voilà, j'ai envie de tout lâcher,
02:57j'ai envie de tout laisser tomber ou pas du tout ?
02:59– Oui, je pense que je me suis déjà dit cette phrase plusieurs fois dans ma tête,
03:04mais ça reste quand même assez rare,
03:06parce que moi je dis beaucoup que j'ai eu beaucoup de chance dans mon malheur,
03:09je sais qu'il y a des gens qui ont des choses similaires à moi
03:12et qui n'ont pas l'entourage que j'ai et que j'ai eu à ce moment-là,
03:16moi j'ai eu des parents hyper présents,
03:19ils ne m'ont pas surprotégé non plus,
03:20c'est-à-dire qu'ils m'ont toujours poussé à aller vers les autres,
03:23c'est-à-dire que moi mon handicap, j'en ai rarement souffert,
03:26notamment à l'école parce que je l'ai utilisé un peu comme icebreaker,
03:29tu vois, pour aller voir les autres.
03:31– Justement à l'école, comment ça s'est passé ?
03:33– À l'école, ça s'est plutôt bien passé,
03:36évidemment les premières fois c'était un peu stressant
03:38parce que je me disais, est-ce que les autres vont vouloir de moi,
03:41est-ce que je vais réussir à me faire des amis,
03:43voilà, est-ce que je vais réussir à me faire des potes ?
03:44Et en fait, très vite, je me suis rendu compte que
03:47après les premières questions que les enfants me posaient,
03:50il n'y avait plus de sujet, le handicap disparaissait même.
03:52Et à la fin, voilà, moi à l'époque j'étais en fauteuil électrique,
03:55donc c'était encore plus lourd qu'aujourd'hui,
03:58et en fait non, les garçons montaient sur mon fauteuil,
04:00on faisait les idiots dans la cour, etc.
04:02Je demandais aux filles de m'aider à fermer ma veste
04:05et fermer mon carta pour créer des petits rapprochements, etc.
04:07– C'est là que je te reconnais, je connais l'animal.
04:12Et aujourd'hui, tu n'as plus de fauteuil ?
04:14Tu peux raconter à nos téléspectateurs comment ça se passe
04:17et qu'est-ce qui s'est passé pour toi
04:20pour que maintenant tu sois plus autonome ?
04:21– Les choses ont évolué, c'est vrai que même la technologie
04:25évolue de jour en jour et ça nous aide beaucoup.
04:28Moi, j'ai la chance d'avoir deux prothèses au niveau des jambes
04:32et en fait, avec le sport que j'ai fait aussi en tant que nageur,
04:35j'ai réussi à me muscler les membres inférieurs
04:38et en fait aujourd'hui, j'ai la capacité de marcher toute la journée
04:40comme toi, comme tout le monde, et ça, c'est assez fou.
04:44Le fauteuil, je n'avais rien contre le fauteuil,
04:46mais c'est vrai que quand j'étais petit,
04:49il m'empêchait d'aller dans certains endroits, de vivre certaines choses
04:53et c'est vrai que le jour où j'ai fait mes premiers pas
04:55avec des petites prothèses en plastique à l'époque,
04:57tu t'imagines, c'était le plus beau jour de ma vie.
05:01– Tu rêvais de devenir animateur ou ça s'est fait ?
05:04C'est venu comme ça, ce n'était pas un rêve,
05:05mais c'est le cours des choses qui a fait que tu es devenu animateur télé ?
05:09– Non, franchement, c'est un rêve d'enfant, j'ai grandi avec la télévision.
05:14Moi, je suis né en Lorraine, dans une famille assez modeste
05:17et c'est vrai que le soir, devant la télévision,
05:20c'était notre moment à nous qu'on partageait tous les quatre.
05:23– Tu disais, c'est ça que je veux faire.
05:24– Oui, mais ça me paraissait inaccessible d'une part
05:26parce qu'on n'était pas de ce milieu-là et d'une part aussi
05:29parce qu'à l'époque, il n'y avait aucun incarnant
05:32avec une particularité autant visible que la mienne.
05:36– Parce que tu es le premier incarnant, vraiment, animateur principal.
05:39– C'est une quotidienne, oui.
05:40– C'est vrai, c'est ça, c'est fou, mais c'est fou, moi.
05:44C'est fou que ça arrive aussi tard, au moins, et c'est fou aussi pour toi.
05:49Après, Théo, au-delà de ça, et je le dis,
05:52Théo, il est là avant tout parce que c'est un immense talent.
05:55Je le dis, voilà, moi, je le connais depuis des années,
05:57je le suis depuis des années et je le vois, c'est un immense talent, Théo.
06:00Théo, il n'est pas là, parce que non, Théo, il n'aurait pas eu son handicap,
06:05il serait quand même à la télé.
06:06Je vous le dis, Théo, c'est avant tout un énorme talent.
06:09C'est un immense talent qui peut, moi, je voulais le produire sur plein de choses,
06:12il le sait, je l'ai eu plein de fois, et Mehdi, je suis très content,
06:15tu as quelqu'un qui s'occupe de toi, qui est un garçon exceptionnel, Mehdi,
06:18mais Théo, c'est avant tout un énorme talent.
06:21C'est ça que je voulais aussi vous dire ce soir sur C'est vite,
06:24c'est que Théo, voilà, c'est un très grand talent,
06:27et en plus, voilà, il a eu un handicap, mais c'est d'abord un talent.
06:30– Le message est fort.
06:31– Non, mais c'est d'abord un talent, Théo.
06:33– C'est gentil.
06:34– Non, mais c'est vrai, Théo, moi, je te le dis, voilà, c'est pas parce que…
06:36Et c'est ça que je voulais dire aux gens,
06:38c'est que quand il a passé le casting, Théo, il a été pris parce que c'était le meilleur.
06:42Et aujourd'hui, je vois que ça cartonne pour toi.
06:44– Oui, ça marche bien, oui.
06:45– Je suis très heureux pour toi.
06:46– Merci.
06:46– Et c'est vrai que tu étais fan de Cyril Féraud, en plus.
06:48– Oui, mais en fait, je me suis beaucoup inspiré de lui.
06:50C'est vrai que j'aime, chez lui, sa diversité, en fait, dans ce qu'il fait.
06:53C'est vrai que, tu vois, dans Slam, il a une image quasi irréprochable,
06:58il a une éloquence assez magnifique.
07:01Dans Fort Boyard, il est beaucoup moins sérieux avec son personnage.
07:04Et puis, il fait des gros prames avec 100% logique et des choses comme ça.
07:07Et c'est vrai que ça fait partie des personnes qui m'inspirent à la télévision.
07:12– Ah oui, moi, je l'adore, moi aussi, tu sais, c'est mon…
07:14– Oui, je sais, je l'adore aussi, oui.
07:16– Et regardez, on va voir la dernière, justement, de Cyril Féraud avec Théo,
07:18la passation de pouvoir, et tu vas nous en parler après.
07:20Thurin, qui est avec nous.
07:22– Théo, qu'est-ce que ça te fait d'aller tous les jours sur le plateau de… ?
07:31– C'est fatigant !
07:33Ouais, on a un gros rythme, on tourne 6 émissions par jour.
07:36Mais honnêtement, j'avais assez peur aussi, voilà,
07:41j'avais peur que Cyril le prenne mal aussi,
07:44parce que c'est son bébé, 15 ans, à l'animation de cette émission.
07:48J'avais peur qu'il soit un peu frustré ou des choses comme ça.
07:51Et en fait, tout de suite, tout de suite, il m'a appelé,
07:53il m'a vachement épaulé, notamment dans l'attente.
07:56C'est vrai, j'ai passé le casting, et après, pendant 3-4 jours,
07:58le téléphone ne sonne pas, on se dit, ben non, c'est passé à côté.
08:01Et Cyril me disait, non, non, tu fais partie toujours de la cour,
08:05sois patient, j'ai vu tes essais, c'est magnifique, fais attention à ça, à ça, à ça.
08:09Il m'avait conseillé aussi de ne pas faire du Cyril Féraud,
08:11d'être moi-même le plus possible.
08:13Et donc, je suis très content, on sait que parfois,
08:16à la télévision, il y a quand même pas mal de rivalités.
08:18Et franchement, je ne le ressens pas du tout, pour le moment.
08:21Et c'est sain, et ça fait du bien, et je suis bien accompagné, bien protégé.
08:25Et pourvu que ça dure, parce que c'est magnifique, c'est une belle histoire.
08:28– T'as envie de faire une grande carrière, maintenant,
08:29c'est qui que t'as envie de faire ?
08:30C'est qui tes modèles ? C'est qui Jean-Pierre Foucault ?
08:32– Non, mais franchement, moi, je pense que la télévision,
08:35et tu le sais très bien, c'est un marathon, en fait, c'est une longue distance,
08:39enfin, c'est une course de longue distance, il ne faut pas s'essouffler,
08:42il faut trouver des solutions pour relancer au milieu de la course.
08:45Donc, maintenant, voilà, c'est un beau départ, maintenant,
08:52il faut travailler, tu le sais très bien, et c'est vrai que je ne vais rien lâcher,
08:58je vais continuer à essayer de progresser, et à m'amuser, surtout,
09:02parce qu'on le voit, c'est grâce à ça que ça marche.
09:05– C'est quoi ton plus beau souvenir, pour l'instant ?
09:07– À la télévision ? – Partout, même.
09:09– Partout, partout.
09:11– Je ne sais pas, à chaque fois qu'on me pose cette question,
09:13les gens s'attendent à ce que je parle, justement, de la télévision,
09:15ou de médailles, ou de défis sportifs, mais je crois que le jour où je remarche,
09:20je l'ai dit tout à l'heure avec mes prothèses,
09:22c'est tellement un moment important à mes yeux, mais aussi aux yeux de mes proches.
09:27Je me souviens, j'avais 7 ans à l'époque, c'est quand même il y a quelques années,
09:30même si je ne suis pas très vieux, et je me souviens quand même
09:32avoir remarqué la fierté dans le regard de mes parents, de mon chirurgien, etc.
09:38Et là, tu te dis, putain, on a réussi à répondre présent à ce combat,
09:43et c'était merveilleux, donc c'est le plus beau jour de ma vie.
09:45– Et c'est quoi le jour où tu as eu ta plus grosse déception,
09:48où tu t'es dit, voilà, je ne vais pas y arriver ?
09:52– C'est le jour où je décide d'arrêter la compétition paralympique.
09:55Moi, j'arrête la compétition paralympique,
09:56parce qu'en fait, je fais face à des problèmes d'inégalité dans les catégories.
10:00Vous l'avez vu cet été, pendant les Jeux, on est classé par catégorie de handicap,
10:04et parfois, au sein de ces catégories, il y a des soucis d'inégalité.
10:08Et moi, un jour, je me suis retrouvé contre des mecs qui avaient leurs deux mains.
10:10– D'accord.
10:11– Donc, ils étaient quand même bien avantageux par rapport à moi,
10:15et je me suis fait défoncer, quoi.
10:17Et donc, ça, c'est dur à accepter,
10:19parce que j'avais fait quand même beaucoup de sacrifices pour atteindre ce niveau-là.
10:23Et en fait, là, ce rêve de devenir un jour champion paralympique,
10:25il s'est envolé, non pas parce que je ne m'en donnais pas suffisamment les moyens,
10:28mais parce que c'était mathématiques, physique, quoi.
10:30Un mec qui a des mains, il va nager plus vite qu'un mec qui n'en a pas.
10:33Et en fait, la décision, ça a été peut-être une des décisions les plus compliquées de ma vie.
10:38Mais en fait, avec le recul, maintenant,
10:40et quand je regarde ce qui se passe pour moi aujourd'hui,
10:42c'était peut-être la meilleure, finalement.
10:44– C'est quoi, ton rêve, maintenant ?
10:45– Mon rêve, c'est de continuer à progresser,
10:48et d'être comme toi, à ton âge, avancé, Cyril, toujours en train, toujours en forme.
10:55– Je n'ai pas eu ça.
10:56– Mais c'est vrai.
10:57Ce qui m'impressionne, c'est toi, et chez les animateurs que je suivais
11:02quand j'étais gamin à la télé, c'est que vous êtes toujours là,
11:05que les gens sont toujours là, les audiences, elles sont toujours bonnes.
11:09Et ça, ça m'impressionne, et ça me fait rêver, c'est ce que je veux faire.
11:13Maintenant, je veux grandir avec la télévision.
11:16– C'est quoi les… alors, tu dois bien mieux gagner ta vie, même maintenant, etc.
11:20C'est quoi le kiff ? Est-ce que tu t'es fait un kiff ?
11:22– Un kiff ?
11:23– Ouais, tu t'es fait un kiff, tu t'es dit, voilà, je vais me faire un plaisir, un kiff avec…
11:27– Justement, le kiff que je me suis fait, là, récemment,
11:31c'est que depuis, moi, mes parents habitent dans un petit village en Lorraine,
11:34et depuis tout petit, en fait, on passait devant un restaurant étoilé,
11:39et on n'avait pas les moyens d'aller dans ce restaurant étoilé.
11:41Et là, cet été, j'ai pu inviter mes parents pour la première fois dans ce restaurant,
11:47et je crois que ça a été le plus beau cadeau que je puisse faire à mes parents,
11:50mais que je puisse me faire à moi-même aussi.
11:52C'était trop bien.
11:53– Eh bien, merci Théo Couragne.