• il y a 2 mois
Transcription
00:00C'est en 2024 seulement qu'on fait un film comme ça.
00:02Le film dont il parle, c'est Ni chaîne ni maître de Simon Moutaïrou
00:04qui nous transporte sur l'île Maurice en 1759
00:07sur les pas d'un esclave fuyant une plantation.
00:09Pour moi, c'est un survival.
00:10Le marron, la maronne, l'esclave qui s'enfuit de la plantation,
00:13il doit affronter toutes les épreuves pour être libre.
00:15Il doit échapper aux chiens.
00:16Il doit échapper aux chasseurs d'esclaves.
00:18Il doit échapper à une nature hostile.
00:19Il va perdre ceux qu'il aime.
00:20Il va les retrouver.
00:21Peut-être qu'il va les sauver.
00:23Peut-être qu'ils vont mourir devant ses yeux.
00:24Pour moi, on est en plein cauchemar capitaliste.
00:26Ça me fait penser à ça, en fait, l'esclavagisme.
00:35Je ne voyais pas ce monsieur suivre un peu les idées
00:39qu'on se fait de l'homme noir à la cour de France.
00:41Il sait très bien que ce sont des gens qui ont un cerveau,
00:43qui réfléchissent, qui sont intelligents.
00:44Moi, j'ai juste simplement essayé de tirer les choses vers moi
00:46en me disant, voilà, ma problématique,
00:47c'est une plantation à faire tourner.
00:49C'est en ça que je mets tous mes rêves.
00:50On quitte un pays pour venir s'installer
00:52et on me propose d'avoir de la main d'œuvre gratuite.
00:55Le mot pragmatique est, je crois, le plus terrible qu'on puisse avoir.
01:07Déjà, je trouve que le cinéma français
01:09a une étonnante cécité
01:11quand il s'agit de se tourner vers son histoire.
01:13Je trouve qu'il y a une capacité à mettre les choses sous le tapis,
01:15alors que c'est le rôle politique du cinéma
01:17d'ériger des statues, de défaire certaines statues,
01:20d'éveiller les consciences.
01:21C'est pour ça qu'on aime le cinéma.
01:22C'est parce qu'il a ce pouvoir-là.
01:23C'était vraiment important pour moi,
01:24d'ériger une statue aux marrons, aux marronnes.
01:26Ils ont eu du courage.

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